Pierre-Georges Mistouflet chapitres 1 à 3 par Domi_Dupont

CHAPITRE UN : Pierre-Georges Mistouflet, son vit, son oeuvre
Pierre-Georges Mistouflet, 56 ans, professeur des écoles (avant on disait instituteur) à la retraite depuis presque six mois, s’ennuie car son épouse Hélène, professeur (tout court) d’histoire géographie, bien qu’étant plus âgée, doit encore trois ans à l’état.

Pierre-Georges Mistouflet, 65 kg pour 1 m 70, n’aime pas le sport. Sa seule activité physique est la marche, en forêt de préférence. Décemment, il ne peut pas marcher toute la journée.

Pierre-Georges Mistouflet, ne peut rester devant la télévision car elle a sur lui un effet soporifique. S’il veut profiter de sa nuit, il ne peut pas dormir toute la journée.

Pierre-Georges Mistouflet, ne bricole pas. Ses compétences en la matière se limitent au rafistolage très approximatif des prises électriques. Malgré tout son bon vouloir, il ne peut vraiment pas passer ses journées à rebrancher des fils fussent-ils électriques.

Pierre-Georges Mistouflet, ne jardine pas. La peau sensible de ses mains plus habituée à la craie, au stylo ne résiste pas à la rugosité des manches de bêches. Alors que son dos accoutumé au confort de son fauteuil directorial supporte très mal la courbure nécessaire au travail de la terre.

Pierre-Georges Mistouflet, bien qu’ayant traversé professionnellement le plan I.P.T. (Informatique Pour Tous), les T.I.C.E. (dont il a seulement retenu que le T signifiait Techniques au pluriel) et le BC2I (où il croit se rappeler que le B est celui de Brevet), s’évertue à penser qu’un ordinateur n’est qu’une machine à écrire, un peu trop sophistiquée à son goût d’ailleurs. Honnêtement, il ne peut s’obliger à écrire toute la journée. Et d’abord qu’écrire ?

Pierre-Georges Mistouflet, qui était pourtant un fin lecteur, n’arrive plus à se concentrer sur un livre car non seulement, il s’ennuie mais de plus il commence à déprimer.

Les premières semaines de retraite (en septembre donc, car jusqu’au premier de ce mois funeste, il était en vacances !), tellement soulagé de ne plus avoir à affronter les petits extraterrestres qui composent sa classe qu’il ne s’aperçoit même pas qu’il s’ennuie. Lui qui n’est pourtant pas un cuisinier hors pair, ni un homme d’intérieur prépare les repas, s’occupe un peu des travaux de ménage, fait la poussière et arrose les fleurs. Et il y prend goût…

Mi-octobre apparaît le premier signe avant-coureur: Popaul, qui, depuis plus de trente ans, trois fois par semaine au minimum, présente les armes à Hélène, se fait porter pâle. Hélène, malgré ses 57 ans, ne connaît toujours pas le sens du mot ménopause. Il ne faut pas lui en compter. Si elle n’a pas ses trois troussées hebdomadaires, son caractère s’en ressent. Ces deux-là depuis 35 ans qu’ils vivent ensemble n’ont jamais donné de coup de canif dans le contrat qui les unit. Pas qu’une quelconque morale le leur ait interdit. Simplement, ils se satisfaisaient de cette autarcie sexuelle. Sans pourtant faire preuve d’imagination ou de perversion excessive, ils avaient su, par de menues innovations et surtout par leurs baises dans des lieux inappropriés, préserver leur plénitude sexuelle.

Souvent, ces derniers quinze jours, avachi dans son canapé, la larme à l’œil, Pierre-Georges Mistouflet se remémore les instants d’exception qu’il a vécus avec sa tendre moitié. Leur vice, si on peut appeler cela comme ça, est (enfin plutôt était) de faire l’amour dans des endroits improbables. Ils avaient baisé dans des trains ( facile à l’époque des compartiments), des ascenseurs, dans la rue contre un réverbère, dans un cinéma d’art et d’essai( trop facile), dans les toilettes des supermarchés ou des cafés, dans un sous-sol d’hôpital, à un concert des Stones et même pendant un enterrement… Toutes les occasions leur étaient bonnes.

Le must, et Pierre-Georges Mistouflet s’en souvient avec émotion, fut le jour de leur mariage. Si leur nuit de noce fut chaste pour cause de fatigue généralisée et d’ébriété avancée, ils se débrouillèrent pour consommer leurs épousailles trois fois avant l’heure. D’abord, la mariée ayant un problème hygiénique urgent à résoudre, ils s’éclipsèrent entre l’union laïque et la bénédiction religieuse.
Première brève mais chaude étreinte dans une sombre ruelle entre la mairie et l’église. La mariée robe par-dessus tête, mains appuyées contre le mur lépreux du presbytère, bras tendus pour ne pas ternir la blancheur virginale de sa toilette se fit prendre en levrette (Selon vous, où était la culotte de la mariée pendant la bénédiction ?).
Deuxième round, pendant la séance photo: après avoir sacrifié aux habituelles photos de groupe, le photographe les avait entraînés dans une clairière. Ils n’avaient pu résister: sous l’œil égrillard du photographe et de son appareil, Hélène avait « subi » sa seconde troussée de la journée. De face et adossée à un chêne mais toujours robe par-dessus tête. Ils en gardent encore aujourd’hui quelques souvenirs gracieusement offerts par le disciple de Nicéphore Niepce qui avait eu l’opportunisme d’appuyer plusieurs fois sur le déclencheur de son appareil avant que Pierre-Georges Mistouflet n’amenât Hélène au paradis.
Enfin, dernier épisode pendant le repas, entre la viande et le fromage. Sur ce coup-là, ils avaient un peu triché car à l’étage de l’hostellerie se trouvait la chambre qui leur était réservée pour leur ballet nuptial. Pour la troisième fois de la journée, Henriette se retrouva avec sa robe sur la tête et la queue de Pierre-Georges dans son petit connet. Depuis qu’ils sont entrés dans l’âge mur, ils ont renoncé à ce genre de gamineries quoiqu’il n’y ait pas si longtemps… dans son bureau directorial… un mercredi matin… avant l’arrivée des dames de ménage… Mais ceci est une autre histoire !

Mais tout cela, depuis huit mois, se conjugue au passé. Pierre-Georges Mistouflet ne bande plus. Les premières défaillances sont mises par le couple sur le compte de la perturbation psychologique provoquée par sa mise à la retraite. Pierre-Georges Mistouflet ne laisse pas pour autant Hélène insatisfaite, il la régale de la langue et des doigts, programme qui généralement la réjouit beaucoup. Au bout de quelques semaines, l’inquiétude les gagne. Ils consultent, consultent et reconsultent. Leur médecin de famille les oriente sur un psychologue qui lui-même se défausse sur un sexologue. In fine, nada! Rien ! Pas le moindre soubresaut ! Même si elle ne mésestime pas les plaisirs que lui donne son mari, Hélène, plus vaginale que clitoridienne, est rapidement en manque des bons coups de queue que depuis 35 ans Pierre-Georges Mistouflet lui prodigue. Pas une seconde, elle n’envisage de faire appel à de la main d’œuvre extérieure mais en fille de paysan pragmatique, bien avant que la ronde des médecins ne s’achève, elle a fait l’acquisition grâce à Internet (contrairement à son mari, elle est accroc à son ordo) d’un gode ceinture que Pierre-Georges Mistouflet doit, à son grand dam, utiliser pour la satisfaire.

CHAPITRE DEUX : Pierre-Georges Mistouflet se découvre…
Pierre-Georges Mistouflet, en ce jeudi matin de printemps ensoleillé, range d’un air maussade la chambre conjugale. Levé une heure après le départ de sa tendre épouse, il n’a pas pris la peine de s’habiller. C’est donc dans une nudité totale qu’il déambule dans la pièce, un chiffon à poussière à la main. Un instant son regard capte l’image que lui renvoie la glace de l’armoire. Il s’y arrête. Il s’y arrête même tellement que ça tourne à la contemplation narcissique. Il se décerne un satisfecit teinté de nostalgie: plutôt pas mal conservé pour un bientôt sexagénaire. Pas de ventre ! Des jambes harmonieusement dessinées! Des fesses toujours aussi fermes ! Une peau encore très lumineuse pas du tout fripée ! Pas de ride ! Bon d’accord, il n’est pas vraiment baraqué ! Comme dirait Renaud : musclé comme une serpillière mais ça n’a jamais gêné Hélène. Sa longue chevelure blonde lui donne un air juvénile. Ouais! Il est fier de lui s’il n’y avait pas… Son regard se porte sur sa queue. Ce membre qui a si bien honoré Hélène et qui, aujourd’hui, atteint de flasquitude perpétuelle, pendouille lamentablement entre ses cuisses. Pierre-Georges Mistouflet y porte la main gauche et tord férocement l’objet de son ressentiment. Cela le rend encore plus furieux car à part la douleur, il ne ressent rien alors que, quelques mois auparavant, quand la main d’Hélène accomplissait ce même geste…

Libérant toute sa violence, il balance le chiffon contre une chaise où s’entassent pêle-mêle les sous-vêtements que portait Hélène la veille. Dans un ralenti cinématographique, P.G.M. voit le morceau d’étoffe se poser sur une coquine culotte de dentelle noire. Il reste un moment dubitatif. Avant la seule vision de cette pièce de lingerie aurait réveillé Popaul. Il saisit la culotte, la porte à ses narines. Il hume avec délices les fragrances féminines qui suintent de ce vêtement déjà porté. Il sait que Hélène s’est parfumée la foufoune avec « Anal5 » de chez « Fourmoibien », qu’elle ne s’est pas parfaitement essuyée quand elle est allée faire pipi. Une suave odeur de cyprine froide lui suggère qu’elle a du avoir des pensées cochonnes durant la journée.

Il entame le mouvement pour reposer la culotte. Soudain, sans qu’il puisse plus tard l’expliquer, il interrompt son geste et enfile la culotte. Comme ça, juste pour voir. Avant que de réaliser l’absurdité de son acte, il se retrouve face à la glace. Pas si mal ! Le noir interstitiel de la dentelle donne un éclairage intéressant à la blancheur de sa peau. Il tourne sur lui-même, fait gonfler ses cheveux. L’absence quasi-totale de pilosité qui l’a complexé au temps où il était de bon ton dans la profession de porter barbe et moustache lui évite le ridicule du mec déguisé. Il se trouve pas mal sexy finalement. Dommage que la culotte soit trop ample! Le cul de sa femme est d’une autre dimension que le sien et l’étoffe flotte un peu sur ses fesses. Sans hésiter et cette fois en plein accord avec lui-même, il s’empare du soutien-gorge, assorti au slip bien évidemment. Le manque d’habitude fait qu’il éprouve quelque difficulté à se harnacher. Si la culotte est un peu grande, par contre lui doit régler les bretelles pour pouvoir y passer les bras.

Après quelques minutes de gymnastique, il est enfin équipé. Avec un dépit illogique, il constate que les bonnets vides de toute excroissance s’affaissent. Hélène, en plus d’un beau cul, a des loloches dont il a toujours été fier et lui n’a que le vide de sa poitrine plate. Pour un homme, dame nature l’a doté de mamelons proéminents terminés par de très gros tétons mais c’est nettement insuffisant pour remplir un soutif 95C. Qu’à cela ne tienne ! Un petit détour par la salle de bain, il vide un paquet de coton et le bourre dans les bonnets. Retour devant la glace. De nouveau, il parade, prend des poses qu’il essaie de rendre les plus féminines possibles. Il accentue la cambrure de son dos, fait saillir cette poitrine de coton tassé. Il tortille du cul. Il se caresse. Du moins, il caresse la femme qu’il voit dans le miroir.

Ce qui avait commencé par un geste probablement généré par l’ennui se transforme peu à peu en un jeu auto-érotique. Ses caresses se précisent. Paumes ouvertes, doigts largement écartés, ses mains dessinent de larges cercles concentriques sur chaque parcelle accessible de sa peau. Il malaxe ses fesses à travers la dentelle mais évite de toucher son sexe mou. Ses yeux sont toujours braqués sur la glace et n’en perdent pas une miette mais là aussi il évite de regarder son…
Il joue le double rôle de l’exib et du voyeur.
Ses doigts impatients se faufilent sous le coton pour s’occuper de ses tétons.
Avec ravissement, il se rend compte que ceux-ci sont tendus d’excitation.
Si seulement…
Il n’ose pas toucher, il n’ose pas regarder pourtant…
Pourtant, il sent quelque mouvement dans son entresol.
La vie semble renaître doucement dans sa queue.
Enfin ses yeux se hasardent…
Il retient le cri d’espoir qui lui monte à la gorge.
Une bosse déforme la petite culotte.
Ce n’est pas l’Obélisque de Louxor bien sûr mais c’est un début prometteur.
Porté par cette ardeur renaissante, il approfondit ses caresses.
Il étire ses tétons jusqu’à la douleur.
Il surveille du coin de l’œil la distension croissante de l’étoffe.
La vue ne suffit plus, il faut qu’il éprouve tactilement cette petite érection.
Avec une certaine appréhension mêlée d’une grande exaltation, il pose sa main.
Toujours en se matant, il entame un doux massage du bout des doigts.
Cette caresse sur le slip de sa nana qu’une belle bosse déforme fait grimper son excitation.
Sa bite gonfle d’autant.
Il la sent se raidir.
Il voudrait appeler Hélène, lui crier qu’il bande.
Sa main s’emballe.
Il y a si longtemps.
Perdant toute mesure, il s’astique vigoureusement la tige à travers la dentelle.
Au bout d’une poignée de secondes, il lâche la purée dans la culotte de sa moitié.
Il n’arrête pas pour autant.
Huit mois de jute à cracher.
Embarrassé par la culotte, de sa main libre, il la descend à ses genoux.
L’autre pleine de foutre, les doigts en anneaux, continue d’agiter avec acharnement son membre toujours aussi dur.
Une seconde salve ne tarde pas à asperger le miroir.
P.G.M. ne quitte pas sa bite des yeux ne voulant perdre une miette (une goutte) de cette renaissance inespérée.
Malgré cette giclée, l’homme à la limite de l’hystérie ne stoppe pas sa masturbation.
Sa frénésie se prolonge encore une bonne minute jusqu’à l’extinction totale de ce feu qu’il avait allumé par hasard.
Devant le spectacle offert par cet homme/femme, le coton s’échappant du soutif, la culotte souillée de foutre à mi-jambes et la main encore sur la queue pas complètement débandée, P.G.M. éclate de rire et des grosses larmes de bonheur coulent le long des arêtes de son nez.

Pour la première fois depuis plusieurs mois, Pierre-Georges Mistouflet a un projet pour l’après-midi: aller en ville pour s’acheter des sous-vêtements sexy à sa taille. Car franchement cette culotte trop grande ne l’avantage pas.

CHAPITRE TROIS: P.G.M. ne lèche pas seulement les vitrines.
Durant le repas de midi, Pierre-Georges Mistouflet se mord la langue à plusieurs reprises pour ne pas avouer à sa tendre moitié que, ce matin, il a bandé et il a joui comme un fou. Ce qui le gène, ce n’est pas sa séance masturbation. Ce jeu compte dans leurs activités érotiques. Bien souvent, ils se sont masturbés l’un devant l’autre, l’un branlant l’autre. Mieux lorsque les hasards de la vie les ont séparés plusieurs jours, lorsqu’ils se retrouvaient, ils se racontaient leurs activités masturbatoires. Récits qui dégénéraient très rapidement en partie de jambes en l’air. Mais depuis 35 ans qu’ils baisent ensemble, P.G.M. ne s’est pas vraiment intéressé aux variations que peut offrir la sexualité. Le travestisme pour lui n’est qu’un mot qui recouvre des pratiques qui jusqu’à ce matin ne le concernait pas et avouer à Hélène que c’est l’excitation provoquée par son accoutrement qui l’a fait bander, il n’y arrive pas.

Dès que la 307 d’Hélène disparaît au coin de l’allée, P.G.M. se précipite avec une fougue juvénile et retrouvée vers son alfa. Il lui faut une petite demi-heure pour arriver dans un grand centre commercial où, pense-t-il, la foule servira son incognito. Son enthousiasme décroît lorsqu’il se retrouve dans l’allée consacrée à la lingerie. Bien sûr, Hélène porte des sous-vêtements sexy mais à vrai dire, il ne s’y est jamais réellement intéressé. Le corps nu de sa femme, ses tétons dressés, sa chatte lubrifiée, son anus accueillant, sa bouche et ses mains pleines d’initiatives lui donnaient jusqu’à ces funestes mois son content de félicité. Alors la lingerie coquine, il est un peu perdu. La taille, déjà : vérification faite ce matin, Hélène porte du 42. Pour lui le 38 doit suffire en tout cas pour les culottes. Pour les soutifs, ça va être une autre paire de manche. De plus où sont indiquées les tailles sur ces maudits colifichets ? P.M.G. trouve un mignon petit brésilien en dentelle vert bouteille. Il va pour le décrocher afin de vérifier la taille. A ce moment, une matrone passe dans le rayon, il retire vivement son bras et se sent rougir comme une pucelle effarouchée à qui on proposerait la botte. Son enthousiasme s’enfuit à toute jambe. Pas aussi facile qu’il ne le pense. Il se rend compte que des gens (exclusivement des femmes) l’entourent, passent, décrochent des articles. Soudain, l’impression que toutes le regardent avec méfiance, que toutes ont deviné son jeu, sa motivation. La tension devient trop forte. P.G.M., son courage l’abandonnant, s’enfuit comme un voleur.

Il quitte l’hypermarché, furieux contre lui, contre sa lâcheté. Il lui faut des sous-vêtements s’il veut rebander ! Et il veut rebander ! Il traîne dans le centre commercial cherchant une solution à son problème. Ses pas l’amènent vers une boutique spécialisée dans la lingerie. Ses yeux se posent sur un mannequin présentant un combiné, soutien-gorge, culotte (ou string précise l’affichette) et porte-jarretelles en tulle brodé, l’ensemble dans des tons coordonnés de blanc et de mauve du plus bel effet. P.M.G. est hypnotisé par cette lingerie. C’est ce qu’il lui faut ! Mais franchir la porte de la boutique lui apparaît comme une difficulté insurmontable. Tout à sa contemplation, il ne perçoit pas l’approche du vendeur. Aussi quand celui-ci l’interpelle sur le mode de la plaisanterie :

– Bonjour, monsieur ! Il semble que ce mannequin vous intéresse beaucoup !
– Mais non ce n’est pas le mannequin, rétorque-t-il sans réfléchir. C’est ce qu’il porte !
– Vous avez très bon goût ! Cette lingerie est d’excellente facture. Je suis certain qu’elle plairait beaucoup à votre amie. Complètement perdu, désarçonné par cette intervention, Pierre-Georges Mistouflet s’entend dire à l’insu de son plein gré.
– Ce n’est pas pour ma femme, c’est pou mo.. Il s’interrompt brutalement mais au regard du vendeur, il comprend que celui-ci a parfaitement saisi le sens du mot élidé. A nouveau, il se sent rougir comme un premier communiant. Il attend le rire moqueur du vendeur. Point de rire, au contraire, ce dernier déclare d’une voix compréhensive :
– Rassurez-vous, monsieur, nous avons de nombreux clients comme vous. Nous avons même un rayon spécial avec cabine d’essayage dans notre arrière boutique. Si vous voulez vous rendre compte par vous-même.

L’autre se moque de lui, ce n’est pas possible autrement. P.G.M. ose enfin regarder son vis à vis: aucune trace de moquerie dans son regard mais au contraire, un intérêt bienveillant. De taille et de corpulence semblable à la sienne, le vendeur, pourtant beaucoup plus jeune que lui, lui ressemble beaucoup. Son visage aux traits fins, ses longs cheveux blonds retenus par un chouchou, ont quelque chose de féminin sans pour autant créer l’ambiguïté. P.G.M. le trouve charmant. L’envie d’entrer le tenaille. Un début d’excitation le gagne. Il lui semble que Popaul a remué le bout du gland. Sentant son indécision, l’autre précise :
– Je m’appelle Julien et je peux vous avouer qu’actuellement, je porte une ravissante culotte rose tout en dentelle. Allez laisser vous tenter. Subjugué, P.G.M. suit le vendeur. Arrivés au fond de la boutique, Julien lui dévoile une porte dissimulée par une tenture et ils pénètrent dans un local exigu où, comme annoncé, sont suspendues de nombreuses pièces de lingerie.

– De plus là vous allez pouvoir essayer en toute tranquillité, reprend Julien, lui désignant une cabine d’essayage.
– Mais elle n’a pas de rideau !
– Vous n’allez pas faire de chichi, nous sommes entre homme ! P.G.M. ne trouve rien à répliquer. Vous étiez intéressé par l’ensemble « Chérievavitecoucherlesgosses » de chez « Onbaisecesoir ». Vous préférez le string, le brésilien ou le shorty ?
– Ben..
– Ecoutez ! J’amène le tout vous verrez bien ce que vous préférez ! Mettez-vous à l’aise pendant ce temps.
Au retour du vendeur, P.G.M. n’a ôté que son pull et ses chaussures.
– Et ben vous alors ! A votre âge, on ne joue plus les timides ! Enlevez-moi tout ça !
– C’est la premiè.. . Ses mots s’étranglent dans la bouche de notre héros car joignant le geste à la parole, le vendeur a porté les mains sur le bas du tee-shirt, tire l’étoffe hors du pantalon et dans un geste caressant débarrasse P.G.M. de son vêtement sans que celui-ci ne réagisse. Devant l’inertie consentante de son client, Julien continue son entreprise de déshabillage. Il s’attaque au ceinturon, le dégrafe. Il déboutonne le jean, le fait glisser en même temps que le slip. Quelques secondes plus tard, P.G.M ne conserve comme dernier rempart à sa pudeur, qu’une paire de chaussettes : ce qui vous en conviendrez ne cache pas grand chose.

Le jeune homme, pour mener à bien son entreprise, a du se mettre à genoux. Dans cette configuration sa bouche se positionne juste à la hauteur de la bite en totale érection de l’autre sur laquelle, sa tâche de déshabillage terminée, il s’empresse de déposer un baiser humide… Horrifié, P.G.M. s’aperçoit, que non seulement cette situation l’excite au plus haut point, mais que le baiser du vendeur aggrave celle-ci !

– Il va falloir faire quelque chose ! Jamais vous ne pourrez faire tenir cet engin dans un string et de plus vous risquez de me le saloper. Le mandrin de P.G.M., s’il n’est pas surdimensionné, a néanmoins de bonnes proportions et le petit bout de tissu qui lui est dévolu a peu de chance de le contenir.

– Je vois qu’une solution.

Joignant une nouvelle fois le geste à la parole, Julien pose sa main sur le vit turgescent. Les doigts, en anneau, entame un tendre va-et-vient. P.G.M. ne sait plus où il nage. Lui ce matin, complètement impuissant et hétéro, se tient là, droit comme un I, dans cette arrière-boutique en train de se faire branler par un mec à ses genoux. Et vu l’état de sa queue, il ne peut pas prétendre que ça lui déplaît

L’autre main de son masturbateur s’occupe des ses boules tandis qu’un bout de langue irrévérencieux lèche son gland maintenant découvert. Dans un geste instinctif d’acceptation, P.G.M. passe les mains dans les cheveux et les peigne doucement. Geste tendre qui étonne notre héros mais qui ravit son tourmenteur. Bientôt les lèvres remplacent la langue, elles coiffent le gland.

Doucement, la bouche avide absorbe le vit de plus en plus tendu. P.G.M. a le temps de remarquer que Julien doit être très expérimenté car à nul instant, il n’a senti ses dents. Puis il ne pense plus rien, il se laisse entraîner dans le plaisir de cette bouche qui le pompe, de ces lèvres qui le pressent, de cette langue qui tourbillonne autour de sa hampe. Il en oublie que sa bite coulisse dans la bouche d’un homme et, yeux fermés, loin dans son trip, il la bourre comme s’il ramonait le con d’Hélène.

A la seconde où il sent le sperme se précipiter vers la sortie, il a un dernier sursaut de lucidité et se retire de la bouche accueillante. Il ne peut, malgré sa rapidité, empêcher sa jute d’asperger copieusement le visage de Julien. Stoïque, celui-ci prend un lingette dont une boîte se trouve fort opportunément à portée de sa main. Il s’essuie d’abord le visage puis sans changer de lingette, il entreprend de nettoyer la queue de P.G.M. qui lentement retrouve une taille de repos (la queue pas P.G.M.).

– Lorsque vous aurez enlevé vos chaussettes, vous serez paré pour l’essayage. Mais comme nous avons atteint un certain degré d’intimité, je vais me mettre à l’aise.

Tombant chaussures, sweat et pantalon, Julien apparaît en bas blanc (si !), culotte rose froufroutante et soutif assorti! La culotte a du mal à cacher l’érection avancée de sa bite. Un instant, P.G.M. se dit que le vendeur va exiger de lui la réciproque. Devant cette hypothèse, il ne sait pas trop si ça lui répugne ou s’il en a envie. Aussi est-il presque déçu quand Julien lui tend le string et lui désigne la cabine.

Cette cabine d’essayage est très particulière : elle n’a pas de rideau mais les trois pans restant ne sont qu’une immense glace. Aussi, dès qu’il a passé le string, Pierre-Georges Mistouflet peut s’y contempler en trois exemplaires. Et le bougre ne s’en prive pas ! Il se mire dans cette glace comme d’aucune avant lui se mirèrent dans l’eau de la claire fontaine. Il retrouve cette émotion qu’il avait éprouvé le matin même, émotion décuplée par la présence de Julien.

La ficelle pénétrant profondément son sillon fessier, frottant sa rondelle lui donne l’impression d’être plus nu que nu. Il ne se lasse pas de contempler son petit cul aux chairs fermes malgré son âge. Mais déjà, Julien lui tend le soutien-gorge en annonçant :.
– C’est un wonderbra.
– Un quoi ? S’il veut faire d’autres achats semblables, P.G.M. va devoir se documenter car il n’y connaît vraiment rien.
– Un wonderbra, c’est un soutien-gorge qui donne de la poitrine aux femmes qui n’en ont pas. Pour un mec, votre poitrine est bien développée. Et avec ces bonnets de 85 rigides, qui vont vous rapprocher vos seins, vous aurez vraiment l’air d’une petite femme.

Se harnacher avec un soutif n’est pas si évident qu’il n’y paraît ! Ce n’est que la seconde fois que P.G.M. en passe un. Mais il apprend vite… A nouveau, le miroir : comme une vraie petite femme, il tourne sur lui-même pour mieux s’admirer. Julien a raison. Il a maintenant de la poitrine. Mieux ! Comme il est excité, ses longs tétons tendent le tulle transparent. A travers la glace, son regard accroche le regard captivé du vendeur qui suit chacun de ses mouvements. P.G.M. ne se reconnaît plus ! Voilà qu’il se dandine, tortille son cul, fait glisser sensuellement les mains le long de son corps pour aguicher le jeune homme.

Quand il baisse les yeux, il ne peut que constater la réussite de ses manigances. Julien a abaissé sa culotte, en a sorti sa queue bandée qu’il branligote. P.G.M. s’immobilise toute son attention fixée sur le spectacle offert, oubliant son offensive de séduction. Il trouve cette queue érotisante ! Pas très longue mais d’une belle épaisseur ! Le gland que le garçon vient de découvrir, légèrement plus conséquent que la hampe, d’une belle couleur rouge, a une bonne bouille. Très belle tension qui augure un engin de qualité. Quand Julien s’aperçoit de la manœuvre, il rengaine sans précipitation son outil. Très professionnel, il tend une paire de bas qu’il sort de leur emballage. Malgré tout, c’est d’une voix émue qu’il dit :

– J’ai pensé qu’avec cette parure où le mauve prédomine, des bas couleur chair serait du meilleur effet.

P.G.M. enfile les bas précautionneusement de crainte de les filer. Il se rappelle les cris poussés par sa tendre épouse chaque fois qu’elle en filait un. Petite seconde de gène, chez notre ami à l’évocation de sa tendre moitié. Gêne vite effacée lorsque Julien lui tend le porte-jarretelles. Le stress, l’excitation le font s’emmêler les pinceaux et il ne parvient pas à accrocher correctement les bas. Devant tant de maladresse, Julien vient à son aide. Sa main douce sur la cuisse de P.G.M. fait naître chez celui-ci une douce excitation. Sa queue morte depuis huit mois se redresse pour la troisième fois de la journée. Voyant cela, Julien veut à nouveau la dorloter mais P.G.M. le redresse et se laisse à son tour glisser aux pieds du jeune homme.
– Chacun son tour !

Avec la timide délicatesse du néophyte, sa main fait connaissance, à travers l’étoffe, avec ce membre bandé qu’il désire réjouir. Délicatement de la pulpe de l’index et du majeur, il suit les contours de cette bite. La tête rejetée en arrière, le dos appuyé contre une des parois de la cabine, jambes entrouvertes, le jeune homme jette son bassin en avant. Ainsi, il offre toute liberté exploratoire à Pierre-Georges Mistouflet. Ouvrant sa main, mais toujours avec la pulpe des doigts et avec la même délicatesse, P.G.M. caresse voluptueusement les testicules poursuivant son mouvement jusqu’au périnée. En bon pédagogue qu’il est toujours, il prend son temps, prolonge ses caresses, les approfondit. Il laisse traîner ses doigts de chaque côté sur les cuisses lisses jusqu’à la lisière des bas. Il s’étonne un peu de la lissitude de cette peau avant de réaliser qu’elle est certainement due à une épilation.

Subrepticement, presque en cachette, son index, bientôt rejoint par ses petits frères, passe, s’introduit sous la culotte. Toujours les mêmes caresses mais cette fois à même la peau. Les vagues provoquées par cette pénétration font sortir le gland de sa réserve. Il pointe sa crête fendue par le milieu à l’air libre.

P.G.M. profite de l’opportunité et ses lèvres viennent se poser sur cette magnifique bille de clown, toujours avec douceur, avec raffinement. D’abord par petites touches, sa langue humidifie toute la surface découverte. Humidification renforcée par des petits bécots, lèvres humides. Du bout très pointu de sa langue, il force l’entrée du méat tandis que ses lèvres exercent une légère mais rythmée succion sur le gland. Le souffle court entrecoupé de gémissements du jeune homme renseigne P.G.M. sur l’efficacité de ses caresses buccales.

D’un coup d’œil rapide, il constate que le jeune homme a descendu son soutif libérant sa poitrine et que ses mains jouent avec des tétons encore plus conséquents que les siens. Cette vision a le don d’exciter notre professeur des écoles à la retraite qui, ouvrant grand la bouche, parvient à absorber le gland en entier. Une couille, une main ! Une de chaque côté de la culotte ! Avec tendresse, avec amour presque, il les pétrit, les fait rouler sous ces doigts. mm par mm, sa bouche avale cette bite vibrante d’excitation repoussant par la même occasion la petite culotte vers le bas.

– C’est bon ! C’est bon ! Continue ! On ne m’a jamais pompé comme ça ! Tes lèvres sont exquises ! Suce bien mon petit bouton !
– Petit bouton ! Petit bouton ! Il en a de bonnes ! Fait 15 cm de long au bas mot son petit bouton, et je te parle pas du diamètre, remarque P.G.M. dans sa Mercedes intérieure.

Ses lèvres atteignent le pubis, le méat cogne sa luette.
Il entame alors le mise en hors bite.
Un lent coulissement, du pubis à l’anneau du gland, bouche suffisamment ouverte pour que les dents ne raient pas la carrosserie.
Quelques arrêts savants où les lèvres se plaquent contre le vit, tentent de l’aspirer.
Traitement très efficace : les soupirs de pâmoisons et les tressautements sporadiques de la hampe en sont une bonne preuve…
Tressautements qui s’accélèrent… Sprint des spermatozoïdes…
Avec autant de sang-froid et plus d’expérience que P.G.M., Julien se retire avant l’inondation, crache son venin dans un kleenex et se finit à la main.

– Merci ! C’était vraiment très bon !
– Vous êtes ma première queue,
– Alors vous êtes très doué… Vraiment très doué…

Redevenant professionnel :

– Que pensez-vous de ce petit ensemble ?
– Vraiment très bien… P.G.M. s’admire une fois encore dans le miroir.

Il se trouve vraiment très sexe dans cet ensemble, très femme… Il fronce les sourcils. Il vient de s’apercevoir qu’une grosse auréole orne le devant de la culotte. Tellement pris par la jouissance de Julien, il ne s’est même pas aperçu qu’il avait encore éjaculé… Quatre fois aujourd’hui… Il renaît à la vie…

C’est en chantonnant, une vieille chanson de Brassens « Quand je pense à Fernande, je bande, je bande… » qu’il sort du magasin ses petits paquets sous le bras. Il ne sait pas ce qui va se passer chez lui mais Julien lui a fait promettre de revenir le voir.

A suivre !

domi.dupon@caramail.com

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