Le nombril et le godemichet par Théophile Gautier
(1811-1872)
Le Nombril
Nombril, je t’aime, astre du ventre.
Œil blanc dans le marbre sculpté,
Et que l’Amour a mis au centre
Du sanctuaire où seul il entre,
Comme un cachet de volupté.
Le Godemichet de la Gloire
Un vit sur la place Vendôme,
Gamahuché par l’aquilon,
Décalotte son large dôme
Ayant pour gland Napoléon.
Veuve de son foufeur, la Gloire,
La nuit dans son con souverain,
Enfonce — tirage illusoire ! —
Ce grand godemichet d’airain…
je ne verrais plus jamais la place vendome de la même façon
Parfois peu de mots suffisent.
Sacré Théo !