La Malédiction du Pas de Lagaste – 5 – Le curé de Montclar par Léna Van Eyck

La Malédiction du Pas de Lagaste – 5 – Le curé de Montclar par Léna Van Eyck

Gros-Jean avait attrapé une peur bleue. Il se dit qu’il avait été bien sot de vouloir se mêler d’affaires de ruffians et se jura que désormais, on ne le reprendrait plus.

Cependant il n’en dormit pas de la nuit, et se réveilla avec des démangeaisons insupportables, et en se levant il se découvrit le corps parsemé de papules.

En ces temps de médecines empiriques, il ne pouvait deviner être atteint par une crise d’urticaire lié au stress, et mit son état sur le compte de la sorcellerie.

« Catins et sorcières ! Tout cela est du même mauvais tonneau ! »

Et Gros-Jean s’en alla raconter son malheur au père Lucas, le curé du lieu. Celui-ci, la cinquantaine et plus beaucoup de cheveux, gros, gras et libidineux, ne comprenant pas grand-chose à son récit imprégné de confusion, décida de l’entendre en confession, de cette façon c’est lui qui poserait les questions et ainsi il saisirait mieux.

Du coup Gros-Jean déballa tout.

– Une accusation de sorcellerie est très grave, es-tu certain de ce que tu dis ?
– Oui, la fille Goldevaine possède des pouvoirs maléfiques, elle m’a contraint après m’avoir fait boire un philtre maléfique à accomplir le péché de sodomie.
– Bien, un péché accompli par ruse n’est point un péché, je vais te donner l’absolution, mais il te faudra prier, prier énormément. Si tu ne guéris pas, peut-être devras-tu faire pénitence chez les frères du Saint-Sauveur !
– Oh ! Non !
– Ben si ! Reviens me voir dans trois jours !
– Et la sorcière ?
– Oublie-la, n’en parle à personne et laisse l’Eglise s’en charger !

Le père Lucas était circonspect, sa petite vie de curé était simple, la messe, les confessions avec son cortège de cancans de voisinage, de maris cocus et de vol de poules. Il en était arrivé à connaître tous les petits secrets de ses ouailles, ainsi, il savait pour Adélaïde, la mère de Goldevaine, quelques-uns de ses michés étant venus confesser leurs passes. Qu’à cela ne tienne, il distribuait des absolutions à tour de bras en échange de quelques rôtis ou pâtés, qu’il partageait avec la Perrine, sa bonne à la cuisse légère. La belle vie tranquille, quoi !

Et voilà qu’on venait l’enquiquiner avec une histoire à dormir debout.

Alors que faire ? D’un côté, il y avait le secret de la confession, de l’autre si cette affaire de sorcellerie s’avérait exacte et prenait de l’empileur, il ne pourrait rester les bras croisés.

La procédure, s’il y avait, promettait d’être compliquée, il faudrait déjà qu’il rende compte à Monseigneur l’évêque, lequel était un personnage suffisant et méprisant. Ensuite, il se passerait quoi ? Enquêtes, arrestations, tortures, procès en sorcellerie, exorcismes et toutes procédures qui lui étaient étrangères, mais où son concours serait sollicité. Voilà qui présageait des semaines bien pénibles, d’autant que tout cela risquait de détériorer l’ambiance du village.

« Alors, non ! » Se dit le curé ! « On va essayer de faire autrement ! »

Le père Lucas n’était point seul pour gérer la paroisse, il y avait le vieux Denys qui avait perdu une bonne partie de sa raison, mais qui se rendait utile en faisant sonner les cloches et en effectuant un peu de ménage. Et puis, il y avait Eugène, un jeune abbé un peu niais mais joli garçon et doté d’attributs que notre brave curé qui était autant à bique qu’à bouc, ne dédaignait point !

Le soir Perrine servait le curé tout en mangeant à sa table, le père Denys, lui se contentait d’un bol de soupe qu’il dégustait dans sa chambre en bavant partout. Quant à l’abbé Eugène il était imprévisible, parfois il venait à table d’autre fois il disait qu’il jeunait, mais en fait mangeait souvent n’importe quoi à n’importe quelle heure.

Le récit de Gros-Jean avait un peu émoustillé notre brave curé, cela le changeait des confessions d’adultères qui finissaient par être répétitives.

– Perrine, je crois que ce soir je vais te couvrir !
– Couvrez-moi mon père, cela me réchauffera, car je n’ai point chaud.
– Montre-moi un peu tes gros nichons, que je sois bien excité !
– Mais tu les connais par cœur, gros cochon de curé !
– On ne se lasse jamais des bonnes choses.
– Alors d’accord, je vais les montrer, mais laisse-moi finir cette bonne cuisse de poulet rôti !
– Montre-les moi, ça ne t’empêchera pas de manger !

Perrine se dépoitrailla comme annoncée et le curé avança sa main !

– Pas touche, je n’ai pas terminé de sucer ma cuisse.
– Mais tu me tentes de trop avec tes beaux nichons.
– Tu peux peut-être attendre quelques instants, non ?
– C’est terrible d’attendre lorsqu’on bande.

Et une voix interrompit soudain cet échange d’amabilité :

– Il reste du poulet ?

C’était l’abbé Eugène qui se pointait comme un cheveu sur la soupe.

– Il reste une aile, sers-toi !
– Vous deux vous allez encore faire des cochonneries ! Commenta-t-il en regardant le charmant tableau car Perrine avait laissé ses seins découverts.
– En matière de cochonneries, tu es assez mal placé pour critiquer.
– Ce n’est pas de ma faute si le bon dieu m’a doté d’une belle bite ! Et d’ailleurs en ce moment j’ai le gourdin.
– On te crois sur parole ! Répondit le curé !
– Non, vous ne me croyez pas, je vais vous faire voir !

Et l’abbé Eugène sorti son énorme pieu !

– Si quelqu’un veut me le sucer, cela me soulagera !
– Pas moi, je n’ai pas fini de manger ! Précisa Perrine.

Notre brave curé, lui n’en peut plus entre les seins de Perrine et la bite d’Eugène il ne sait où donner de la tête. Alors comme Perrine n’en finit pas de décortiquer sa cuisse de poulet rôti, il jette son dévolu sur la bite de l’abbé et se l’embouche avant de le lui imprimer d’énergiques mouvements de va-et-vient.

– Fais le juter comme ça ! Plaisante Perrine, sinon, il est encore capable de t’enculer.
– Ma foi, je ne déteste pas ça !
– Cochon !
– Ça me fait du bien, ça ne fait du mal à personne !
– C’est tiré de quel évangile, ce propos hérétique ?
– De l’évangile selon moi !
– Si l’évêque savait ça !
– Savons-nous ce que fabrique l’évêque dans le secret de son alcôve ?

L’abbé Eugène, désolé que le curé ait sorti sa bite de sa bouche pour faire la causette avec Perrine, se l’astiquait avec grande vigueur.

– Holà, mon bon, ne gaspille pas ton foutre, il sera bien mieux dans mon cul que répandu par terre, d’abord ça va faire grand désordre et ça va donner du travail à Perrine.

Cette dernière s’esclaffa en rognant les derniers morceaux de sa cuisse de poulet, tandis que le curé se déculottait et offrait ses fesses aux ardeurs de l’abbé Eugène.

Ce dernier encula son curé avec une telle fougue que la table en tremblait.

– Pas moyen de finir de bouffer tranquille, maugréait Perrine tandis que les deux hommes soufflaient comme des bœufs.

L’abbé Eugène finit par décharger dans le fondement du curé en poussant un cri d’animal en détresse, il remit de l’ordre de sa tenue et disparut de la cuisine en oubliant son aile de poulet.

– Alors curé, il t’a bien bourré, l’Eugène ?
– Ça t’embête, hein ?
– Pas du tout, j’aime bien qu’il y ait un peu de spectacle quand je mange un bon poulet.
– C’est fini, maintenant, je peux te baiser ?
– C’est que j’ai encore un petit creux, je mangerais bien une poire, moi !
– Tu la mangeras après, retrousse-moi tout ça que je puisse t’enfiler.
– Je veux ma poire !

Le curé ne se contrôlant plus profite du fait qu’elle se lève pour aller chercher son fruit, pour passer derrière elle et la retrousser, puis la pénétrer, et il la limer pendant qu’elle croque une bonne poire juteuse.

– Humpf, humpf ! S’écria le curé qui venait de terminer sa petite affaire.
– La prochaine fois, prend ton temps, pour moi ce sera plus agréable.
– Parfois je le prends !
– Pas ce soir ! Mais si tu as envie de remettre le couvert, je ne dirais pas non !
– Hélas, à mon âge, ces choses-là deviennent impossible.
– Vilain curé !
– Mais non !

Gros-Jean logeait dans un coin du grenier de ses parents lesquels possédaient deux belles vaches laitières et faisaient commerce de lait, de beurre, de crème et de bons fromages. Il s’enferma dans son réduit, ne descendant que pour manger un peu.

– Il n’y a rien d’autre que de la soupe ? Rouspéta-t-il de fort méchante humeur.
– Et que fais-tu pour gagner ta pitance, gros fainéant ? C’est donc si difficile de nous aider à traire les vaches ? Vociféra Guillemette, sa mère.
– Tu ne vois pas que je suis malade ?
– Ce sont là des boutons de fainéantise, mets-toi au travail et tu te porteras mieux !
– C’est une sorcière qui m’a fait ça !
– Et où aurais-tu rencontré une sorcière ?
– C’est la fille Goldevaine, c’est elle la sorcière ! Répondit Gros-Jean, oubliant la promesse de discrétion qu’il avait fait au curé.
– Tu dis ça parce qu’elle ne veut plus de toi ! Elle a raison ! Qui voudrait pour mari une grosse feignasse ?
– C’est une putain !
– C’est ce que les hommes disent toujours des femmes qui ne veulent plus d’eux !
– Autrement dit, tu la défends ?
– Parfaitement !
– Et moi je te dis que c’est une vraie putain !
– Sottises ! Sa mère à ce qu’on raconte, mais pas elle !

Gros-Jean ne répliqua pas, il ne pouvait décemment avouer à sa mère qu’il avait été traîner du côté du « Coucou doré » et qu’il y avait fait scandale.

– Et cours te laver, tu puires la charogne ! Ajouta sa mère en guise de conclusion.

Gros-Jean s’en retourna dans son fourbi en emportant son bol de soupe. Il redescendit un peu plus tard pour chaparder du vin.

A l’époque le vin était une horrible piquette et il fallait en avaler pas mal avant d’atteindre l’ivresse, mais Gros-Jean n’était pas pressé.

Il resta ainsi trois jours dans sa crasse et ses vapeurs de mauvais pinard, puis vint le temps de retourner rencontrer Monsieur le curé.

Celui-ci dévisagea Gros-Jean et lui fit montrer son torse. L’homme s’était par endroit gratté jusqu’au sang, alors que par endroit les pupules semblaient s’atténuer.

– Hum ! Pourquoi n’as-tu point consulté maître Philibert l’apothicaire ?
– L’apothicaire ne soigne pas la sorcellerie !
– Consulte le quand même, et de suite, puis reviens me voir en me disant ce qu’il t’a dit !

Philibert, le vieil apothicaire fut surpris de trouver le Gros-Jean si boutonneux !

– C’est une sorcière qui m’a fait ça… Commença Gros-Jean.
– Mais non ! Déshabille-toi que je voie tout ça un peu mieux !
– Il le faut vraiment !
– Il le faut !

Gros-Jean se déshabilla assez gênée toutefois de se retrouver nu devant un autre homme.

– C’est très curieux, tu en as partout, mais tu es en train de guérir, il faut éviter de te gratter et je vais te préparer un baume que tu enduiras sur ton corps.
– Je vais guérir alors ?
– Je ne peux jurer de rien, mais je crois bien !

Manifestement Gros-Jean n’y croyait pas et laissait deviner son scepticisme.

– Je me demande bien où tu as pu choper pareille éruption ? Aurais-tu pris un bain d’orties ?
– Que nenni ! Ces boutons, c’est une sorcière qui me les a envoyés comme sortilège !
– Allons donc ! Et où aurais-tu rencontré cette sorcière ?
– C’est la fille Goldevaine, elle est sorcière et catin et s’est vengé de moi !
– Se venger de quoi ?
– Je l’ignore !
– Voilà qui est peu clair ! Mais dis-moi s’agirait-il de la Goldevaine, la fille du Gontran ?
– Du Gontran et de l’Adélaïde, on dit que sa mère mènerait mauvaise vie !
– Ah ? Jamais entendu parler de ça ! Mentit Philibert.

Philibert était circonspect, il était particulièrement bien placé pour savoir ce que pratiquait Adélaïde, puisque c’est chez lui qu’elle se changeait et que c’est lui qui servait d’intermédiaire entre elle et Dame Isabelle. Que son activité ait fuité n’avait rien d’anormal, il y a toujours des imbéciles qui ne peuvent s’empêcher de baver, mais tant que cela restait au stade de la rumeur, il n’y avait pas péril en la demeure. Il ne fallait simplement pas que la rumeur enfle et ce crétin de Gros-Jean était bien du genre à la faire enfler.

Ce que ne comprenait pas maître Philibert, c’est ce que venait faire Goldevaine dans cette affaire, or questionner trop précisément Gros-Jean risquait de l’intriguer, certes il n’était pas très malin, mais ne dit-on pas qu’il convient de se méfier des sots !

– Tu vas guérir, je te le répète, surtout avec cet onguent que je vais te préparer, mais il ne faudra point te gratter, et puis, il te faut du calme, ne te montres à personne, ne parle à personne ni de ton état, ni des choses ni des gens que tu crois être à son origine. En parler risque de te torturer l’esprit et de compromettre ta guérison. Quand tu seras guéri évite encore d’en parler afin d’éviter une grave rechute.

Et muni de ces étranges conseils, Gros-Jean s’en retourna voir le père Lucas et lui répéta ce que lui avait dit maître Philibert.

« Pourquoi l’apothicaire veut-il qu’il s’isole ? Craint-il que ses boutons se répandent comme la peste ? Bref prenons nos précautions. »

– Les conseils de maître Philibert m’apparaissent comme fort judicieux, mais il en a oublié un, et il est essentiel !
– Lequel s’inquiéta Gros-Jean !
– Il te faudra prier, beaucoup prier et pour se faire, il te faudra le faire dans un lieu propice à la prière. Tu vas aller rencontrer le prieur du cloître de Saint-Sauveur, je vais te faire pour lui un mot d’écrit…
– Mais je ne sais point lire…
– Lui le sait ! Et puis peut-être te plairas-tu là-bas, la vie de moine n’est point si mauvaise.
– Mais…
– Attends…

Le père Lucas prit sa plume et la trempa dans l’encrier.

« Je confie à vos bons soins ce jeune homme afin qu’il fasse bonne retraite, il a attrapé des boutons qui sont en voie de guérison, mais cela lui a perturbé l’esprit, et lui fait répandre de fausses nouvelles… »

– Voilà ! Rends-toi-s-y dès demain à l’aube, vas en paix, mon fils !

Une qui trouva la nouvelle saumâtre fut Guillemette, la mère de Gros-Jean :

– Chez les moines ! Déjà que tu n’en foutais pas une ramée ici, on ne va plus te voir du tout, même quand on aura besoin de toi !
– Je suis obligé, c’est le père Lucas qui m’a conseillé cette retraite pour ma guérison !
– Ce n’est pas le curé qu’il fallait rencontrer, mais Philibert, notre apothicaire.
– Je l’ai vu aussi, il m’a prescrit un onguent, j’irais le chercher dès qu’il sera prêt !
– Et bien l’onguent suffira, pourquoi aller chez les moines ?
– Parce que le père Lucas le souhaite !
– Le père Lucas, mais de quoi ce mêle-t-il celui-ci ?! Tu n’es point obligé de l’écouter ni de lui obéir !
– Moi, je préfère lui obéir !
– Je vais aller le trouver, moi, le curé et lui montrer de quel bois je le chauffe !

Remontée à bloc, Guillemette prit le chemin de l’église et vint interpeller l’homme de Dieu.

– Quelle est donc cette idée d’envoyer mon fils chez les moines et me priver ainsi de sa main d’œuvre ?
– Sa main d’œuvre est bien faible ! Dit-on !
– C’est toujours mieux que rien du tout. Et on peut savoir pourquoi tu nous l’envoies chez les moines ?
– Il se croit ensorcelé et cause à tort et à travers en répandant des étranges nouvelles qu’il ferait mieux de ne pas répandre !
– Par exemple ?
– Par exemple : que tu as couché avec le gros Bernard !
– Quoi, mais comment l’a-t-il su ?
– Je l’ignore !
– Il te l’a dit en confession ?
– Non, la confession est un secret ! Répondit le curé. Je ne répète jamais ce qu’on me dit en confession.
– Alors ?
– En fait il n’est sûr de rien, il suppose !
– Mais je voudrais bien savoir ?
– Quand je ne peux pas, je ne peux pas !
– Même si je t’offre ma chatte ? Minauda la Guillemette
– J’ai eu avec toi, un jour un moment de faiblesse, ce n’est pas pour ça que je vais recommencer !
– Allons, allons !
– Il suffit !
– Ne me dit pas que tu n’es point tenté ?
– Il faut savoir ne pas succomber à la tentation !
– Même si je te montre mes gros nichons !
– Mon Dieu ! Faites-en sorte qu’elle ne me les montre pas ! Répondit-il à haute voix

Alors évidemment, elle les lui montra !

– Puisque Dieu a voulu que nous péchions, alors péchons !
– Eh oui ! Les desseins de Dieu sont parfois impénétrables ?
– Blasphémerais-tu, là ?
– Non, et puis tout à l’heure tu me confesseras et m’absoudras de notre péché.
– L’adultère est un péché mortel !
– Pourtant tu l’absous volontiers !
– Parce que Dieu me le permet !
– Et qui te confesses donc, toi ?
– Le vieux Denys !
– Il est aussi sourd que sot ! Cela t’arrange bien !
– Mais vas-tu te taire, intarissable commère ! Et donne-moi donc tes nichons que je les honore…
– Voilà déjà cinq minutes que je te les ai offerts et tu n’y touches même pas.
– Je luttais contre la tentation.

En fait il ne luttait contre rien du tout mais ne pouvait se permettre de céder trop facilement devant ses ouailles…

Il finit tout de même par se jeter sur ces grosses mamelles qui le narguaient…

Il pelote, il tripote, il caresse, il lèche, il tète… et en bas… il bande ! Il finit par dégager sa queue.

– Oh ! En voilà un joli dard ! Va-t-il me piquer !
– Je le crois bien, en effet, mais ce n’est pas un dard, c’est un petit diable.
– Ciel un diable ! Mets-le-moi vite dans mon enfer.
– Alors retourne toi que je vois tes grosses meules.

Elle le fit, et le curé se baissa, lui écarta les globes fessiers et approcha sa langue de son anus.

– Ton cul me paraît bien faisandé, aujourd’hui !
– Pourtant; il me semble bien m’être correctement essuyé le derrière !
– Qu’importe, je l’aime bien ainsi !
– Humm, ta langue me fait du bien, mais je préférerais ta bite !
– Elle arrive.

Il la pénétra facilement par le petit trou et la lima ainsi plusieurs minutes.

Quand il décula après avoir pris son plaisir, son vit était pollué de sperme et d’une autre chose aussi. Guillemette se retourna et sans qu’on ne le lui demande entreprit de nettoyer l’organe, façon à elle de remercier le curé de l’avoir si bien enculé.

– Ta crème est délicieuse, curé !
– Tu es décidemment une drôle de crémière !
– Tu es décidément un drôle de curé !
– Mais non !
– Crois-tu vraiment en Dieu ?
– Evidemment, mais je ne peux m’empêcher de le trouver bien compliqué.
– Hum, quelle mauvaise pensée ! Et ma réponse ?
– Ton fils m’a dit t’avoir suivi et avoir eu grand plaisir à observer tes ébats dans une cachette.
– Quelle cachette ?

Le père Lucas mentait effrontément, en fait, s’il savait que la Guillemette forniquait avec le gros Bernard, c’est tout simplement parce que ce dernier le lui avait confié en confession, renseignement bien pratique puisque sachant que la femme avait la cuisse légère, il n’eut que peu de scrupules à profiter de ses intimités.

– Mortecouille ! Le malotru !

Mais le mensonge avait présentement un but bien précis, entendant cela, la Guillemette n’aurait plus d’arguments pour s’opposer à l’éloignement de son rejeton, bien au contraire !

Et c’est ainsi que Gros-Jean se cloîtra quelques temps au monastère du Saint-Sauveur où les moinillons du lieu eurent tôt fait de l’initier aux plaisirs de Sodome.

Philibert, l’apothicaire voulant en savoir davantage sur cette histoire s’entretint auprès du père Lucas qui se laissa à parler autour d’un verre de gnole. Rassuré, il rendit compte à Adélaïde qui étant bonne mère, tint à venir rassurer sa fille.

Adélaïde, qui avait troqué sa tenue de putain pour une autre moins provoquante, se rendit donc à la taverne du Coucou Doré.

– Ola, gente dame, que cherches tu en ce lieu ?
– Je cherche ma fille !
– Elle n’est point ici ! Répondit la Georgette sans réfléchir davantage.
– Laisse-moi donc finir de parler, l’aubergiste.
– Si ce n’est point trop long…
– Je lui apporte des nouvelles qui la raviront et ensuite je partirai comme je suis venue.
– Elle s’appelle comment ?
– Goldevaine !
– Connais pas !
– Allons, allons, c’est elle qui m’a confiée qu’elle travaillait ici !
– Bien, j’ai quatre serveuses qui travaillent ici, je vais les faire descendre, tu verras bien que tu te trompes lourdement.

Et les quatre filles descendirent l’escalier, Goldevaine fermant la marche !

– Maman ! Mais que vient tu donc faire ici ?
– Juste t’apporter des nouvelles de Gros-Jean !
– Quoi ? Blêmit la jeune fille !
– Notre curé lui a conseillé de prendre retraite quelques temps chez les frères du Saint-Sauveur. Je voulais simplement que tu le saches !
– C’est tout ?
– Ben oui, c’est tout l

Et les deux femmes s’étreignirent devant les yeux incrédules de la petite assistance.

– Je vais te laisser ! J’espère que tu es bien ici ?
– Ma foi, je n’y suis pas trop mal !
– Jodelle est une brave fille ! Intervint Georgette à qui on n’avait rien demandé.
– Jodelle ?
– On m’appelle ainsi, ici.
– Quelle drôle d’idée !

Goldevaine demanda ensuite à Georgette la permission de s’attabler un moment avec sa mère.

– Oui mais pas trop longtemps ! Répondit la maîtresse des lieux, les filles ont du travail !

En fait Georgette ignorait si la mère était au courant que sa fille faisait la putain ici et craignait une embrouille si elle l’apprenait.

Les deux femmes sont contentes de se retrouver mais ne savent pas trop quoi se dire…

– Tu es très belle dans cet accoutrement !
– Il plaît bien à ces messieurs !
– Il faudra un jour que je te montre le mien !
– Pourquoi pas ?

Mais Georgette n’entendait rien.

Et voici que survient l’Antoine, le forgeron, grand gaillard pas désagréable mais fort en gueule.

– Ola, la Jodelle ! Te voilà fort matinale !
– L’avenir dit-on, appartient à celles qui se lèvent tôt !
– Hé ! Mais qui est cette belle personne qui te ressemble tant ? Ta sœur aînée, je suppose ?
– Oui, c’est ça, ma grande sœur ! Répondit Goldevaine que ce joli mensonge quelque part, arrangeait fort bien.
– Est-elle aussi coquine que toi ?
– Ma foi, c’est à elle qu’il faut le demander.

Adélaïde est embarrassée :

– Disons que je suis coquine autrement !
– Il y a longtemps que je rêve de faire l’amour avec deux sœurs ! Pourquoi ne pas profiter de mes écus ? Je ne suis point brutal malgré mon apparence, Jodelle peut vous le dire, n’est-ce pas, Jodelle ?
– C’est vrai que tu n’es point brutal ! Confirme Jodelle fort embarrassée par la tournure de la conversation.
– Alors on y va ! Conclue-t-il laissant les deux femmes un moment pétrifiées.

Et avant qu’elles aient pu s’exprimer le forgeron se leva afin d’aller négocier le coût de la passe avec Georgette qui certes n’en revenait pas, mais n’était guère du genre à cracher sur les écus.

– Vous venez, les filles ? Lance l’homme.
– Je ne t’ai jamais dit que j’étais d’accord ! Proteste Adélaïde.
– Mais tu n’as pas dit que tu ne voulais pas ! Rétorque l’homme avec un culot monstre.
– C’est juste que je n’ai jamais vu ma sœur au lit avec un homme ! Répond Adélaïde cherchant une issue à cette situation aussi insolite qu’embarrassante.
– Comment faire ? Je crains qu’il ne soit trop tard pour revenir en arrière, j’ai payé.
– Alors ce sera l’une après l’autre !
– Ce n’est pas ce que je souhaitais !

Adélaïde se sent piégée, ne connaissant ni le forgeron ni la Georgette, elle craint que la situation vire à l’embrouille et que cela nuise à sa fille qui pourrait ensuite le lui reprocher

– Alors faisons comme vous le souhaitez ! Consent Adélaïde.
– Tu es sûre ? S’étonne Goldevaine.
– La situation va être un peu particulière, mais nous pouvons assumer.
– Pour être particulier, c’est vraiment particulier !
– Entre putains, on est fait pour s’entendre !
– N’empêche que c’est particulier !

A suivre

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6 réponses à La Malédiction du Pas de Lagaste – 5 – Le curé de Montclar par Léna Van Eyck

  1. Honorine dit :

    En ces périodes difficiles et troublées, la condition de curé constituait un refuge confortable et il n’y avait nul besoin de croire en Dieu pour cela, juste faire semblant… N’empêche que le curé de l’histoire, il est gratiné, mais on ne saurait s’en plaindre, cette lecture est réjouissante.

  2. Fletan dit :

    De tous temps, les curés furent cochons !

  3. Ducru dit :

    Une petite gauloiserie anticléricale, ça plait toujours !

  4. Verdon dit :

    Que c’est délicieusement raconté ! Le style aussi léger que volent les lolos, la bite du bon curé et tous les trous du cul de ces braves pécheurs et marchandes de bonheur, nous invitent à partager en même temps, de bonnes branles à tous les chapitres….et on ne fait pas de mal à s’en branler les couilles ! j’va le dire à confesse ….

  5. Muller dit :

    Ce n’est pas le curé de Camaret,mais c’est le même genre !

  6. Baruchel dit :

    J’aime beaucoup cette histoire d’autant qu’ici intervient un curé libidineux

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