Stoffer 5 – Le collier de Marcia – 12 – Planète grise par Nicolas Solovionni
Une heure plus tard nous étions tous réunis dans le mess.
– Bien, c’est très simple, commence Dyane, on est tous un peu stressé, alors il va falloir que chacun y mette du sien. Ajas et Dilos, arrêtez de faire les enfants et serrez-vous la main.
Il me tend une main molle, sourire crispé, je la lui serre sans enthousiasme.
– Bon eh bien la crise est fini, je rends donc le commandement du vaisseau au Capitaine Ajas Stoffer.
Ouf !
– Bon je vais lancer le compte à rebours, on rentre sur Vargala ! Annonçais-je calmement.
Et du coup chacun rejoignit son poste.
Trois jours terrestres plus tard…
Une sirène retentit dans le poste de pilotage, je vais voir, et trouve Nerren mon navigateur afféré devant ses écrans de contrôle.
– C’est quoi ce bordel ?
– On dirait que le contrôleur hyperspatial déconne.
– Passe en back up.
– C’est déjà fait, ça ne vient pas de nous.
– Hein ? Ça vient de qui alors ?
– En fait, j’ai peur qu’on soit tombé sur un nœud de l’hyperespace.
– Ah ! Et on fait quoi dans ces cas-là ?
– Faut reprogrammer, mais pour reprogrammer, il faut savoir où on est et pour savoir où on est, il faut sortir de l’hyperespace.
– Eh bien faisons le..
– Tu es fou ! C’est trop dangereux, on ne sait pas ce qu’il y a derrière, une étoile géante, une étoile à neutron, un trou noir.
Mais c’est qu’il va me foutre la trouille, ce con !
Tout le staff nous a rejoint, on en mène pas large.
– Et si tu reprogrammais comme ça, à l’aveuglette ? Propose Dyane.
– On va se retrouver n’importe où ! Fait remarquer Nerren.
– C’est toujours mieux que de se retrouver à l’intérieur d’un trou noir, non ?
– Bon, tu reprogrammes au pif, on attend quelques heures, on sort de l’hyperespace, on voit où on est et on reprogramme, ça me paraît simple, non ?
– On aura assez de jus pour faire tout ça ? S’inquiète Dilos.
– Ben vérifie, mon vieux !
Si on manque de jus, on va être mal, mais vérification faites, ça allait.
Et quelques heures après nous sortions de l’hyperespace. Tout le monde est fébrile.
– On est où ?
– Je vais regarder, répond Nerren, mais on dirait qu’on est à une semaine lumière d’un système.
Le navigateur tripote ses logiciels la voix robotisée finit par répondre :.
– Environnement stellaire non répertorié, souhaitez-vous une approximation ?
– Oui.
L’écran de contrôle affiche une série de chiffres groupés par trois : longitude, latitude, ascension droite…
– Et en clair ça veut dire quoi ?
– Qu’on est là, ou là ou là ! Explique-il-en pointant les coordonnées
– Mais encore ?
– Qu’on est vachement loin… Dans une zone inexplorée et non répertorié ! Répond Nerren.
– Mais comment est-ce possible ?
– C’est le nœud qui a fait ça.
– Connard de nœud ! Bon tu reprogrammes ?
– Le souci c’est que pour rejoindre Vargala, vu notre position, on va mettre au moins six mois. Déclare Nerren
– Mais comment est-ce possible
– En deux mots, le nœud nous a envoyé à Pétaouchnock. La galaxie tourne sur elle-même donc pour revenir, le nœud ne sera plus là, on sera dans l’hyperespace normal si je puis dire.
Stupéfaction générale.
– Attendez, je fais une petite simulation…
On le laisse faire…
– Entre cinq et huit mois ! Annonce-t-il la mine déconfite.
– On a pas cinq mois de vivres, on en est même loin. Ajoute Nadget, finissant de nous achever moralement.
Et voilà qu’un grésillement se fait entendre dans le canal radio.
– C’est quoi ça encore ?
– Ça vient du système, je localise… La seconde planète on dirait.
– Mais c’est quoi ce signal ?
– Ça veut sans doute dire qu’il y a du monde…
– Pourquoi « sans doute » ?
– Parce que ça peut être un machin automatique, une balise qui s’est retrouvé là !
– Au point où on en est ça ne nous coûte pas grand-chose d’aller voir, combien de temps avec le moteur ionique ?
– 6 jours
– Alors on y va.
On s’est donc approché de cette planète, sous sa couverture nuageuse ou en découvre la couleur, elle est grise, couleur de cendre…
Les analyses tombent :
« Atmosphère respirable, radioactivité nulle, faible présence d’activité biologique supérieure, activité bactériologique non mesurable, température au sol 35° C à l’équateur, – 20° C aux pôles »
– Ok on descend, tu as localisé la source radio ?
– Positif !
On descend en survolant la région. Spectacle de fin du monde, des blocs qui pourraient être du béton, éparpillés un peu partout, des ruines de bâtiments qui devaient être gigantesques et de la poussière grise partout. J’en ai la chair de poule.
On repère la source avec précision, un dôme épargné par le chaos ambiant, mais impossible d’y atterrir de près tellement c’est le bordel.
On se pose donc à un kilomètre de cet endroit dans un zone partiellement dégagée.
– Je vais descendre aller voir ce dôme de plus près, qui m’accompagne ? Demandais-je.
C’est Nadget qui s’y colle, on enfile des combinaisons de survie et on y va. En ce moment je suis aussi optimiste qu’un agneau d’abattoir.
On chemine dans les gravats, quand soudain nous percevons des bruits de voix
Putain, des voix, c’est pas vrai !
Et au détour de ce qui devait peut-être ressembler à une rue, ils sont là juste devant nous…
Un vieillard hirsute et barbu, sale comme un cochon et vêtu de haillons, il est accompagné de trois hommes et de trois femmes dans un état analogue.
– Vous venez nous sauver après tout ce temps, merci, merci !
Il se met à genoux dans une posture aussi humiliante que ridicule
– Bon, ça va relevez-vous mon vieux !
– Je suis le capitaine Rotulo et voici…
Il nous présente ses compagnons, il n’arrête pas de parler, à mon avis ça doit faire un certain temps qu’il n’a pas dû faire la conversation avec des étrangers.
– C’est bien volontiers que nous vous porterions secours, mais la situation est un peu compliqué…
Je lui explique tout.
– On va trouver une solution ! Me répond-il.
C’est beau l’optimisme !
– Venez dans mon vaisseau, on va boire un coup ! Proposais-je à Rotulo.
– Vous allez nous rapatrier?
– Je viens de vous expliquer que ce n’est pas possible…
– Pour les vivres on peut s’arranger, on se nourrit de grosses sauterelles, c’est un peu fade mais ça se mange…
Six mois de voyages avec sept personnes en plus, il a perdu le sens des réalités, pépère !
Il existe un code d’honneur dans la flotte spatiale qui stipule qu’on doit assistance aux naufragés. En admettant que l’on arrive à gérer correctement le problème des vivres, nous serions obligés moralement de les secourir.
Mais avant je veux savoir qui sont ces gens.
Mais voilà que l’un de ces types s’approche de Nadget, la bouscule par surprise et lui saute dessus.
– Oh ! Ducon ! Tu te calmes ou je t’envoie un coup de désintégrateur.!
Je bluffe, la seule arme que j’ai sur moi est un rayon paralysant.
– Excusez le, c’est Malvin, il a un peu perdu la boule, il faut le comprendre, ça fait 15 ans qu’il n’a pas vu de femmes.
– Comment ça, il y a bien trois femmes dans votre groupe à ce que je voie…
– Je veux dire des nouvelles femmes.
– Bon, je vais vous faire monter à bord, mais cet individu restera ici.
– Pardonnez-lui…
– Je lui pardonnerais peut-être plus tard, mais pour l’instant on fait comme on a dit.
On les a fait monter à bord…
Putain, ils puent la charogne, on leur propose une douche et on leur offre des habits propres. Ça prend un temps fou.
On s’est tous assis dans le mess…
– Vous allez rire, ça doit faire 15 ans terrestres que je ne me suis pas assis sur une chaise. Nous sort Rotulo.
Je ne sais pas pourquoi,,. mais ça ne me fait pas rire.
– Bon on a des tas de questions, j’aimerais déjà savoir comment vous êtes arrivé ici ?
– Ozawa, tu peux répondre ? Suggère Rotulo
– Oui, je suis Ozawa, j’étais le navigateur du Swing27, un cargo de croisière on était sur la route du retour et le contrôleur spatio-temporel s’est mis à déconner. J’ai réinitialisé le système et on s’est retrouvé ici au milieux de nulle part mais proche d’un système distant d’un mois-lumière. On a constaté qu’une des planètes était potentiellement habitable et on a décidé d’aller voir ça de près. On a forcé sur le moteur ionique et il a commencé à nous lâcher quand on a traversé l’atmosphère de la planète. On s’est posé en catastrophe sur le ventre, ça clignotait de partout, j’ai eu peur que ça explose, on a commencé à sortir et effectivement ça a explosé quelques minutes après… alors que des passagers étaient encore dedans.
– Et puis ?
– On a cherché à s’abriter et on a trouvé un dôme dans lequel il avait un appareil qui envoyait des signaux radio en continu.
– Mais qu’est-ce qui l’alimente ?
– On a cherché, on n’a pas trouvé. On est pas resté dans le dôme à cause du bruit et on est allé squatter un peu plus loin. On a vite appris à survivre, on a trouvé une source, il y a des sauterelles et d’autres bestioles, il y a aussi des baies, elles ne sont pas terribles mais ça nous fait des vitamines.
– Il s’est passé quoi ici ?
– On ne sait pas, on a trouvé aucun artefact…
– Même dans le dôme ?
– L’émetteur est une espèce d’ogive métallique compacte, pas de boutons, pas de manettes, rien du tout ! on a juste estimé que les habitants du coin devaient être très grands étant donné la hauteur des plafonds.
– Les gravats, c’est du béton ?
– Ça y ressemble, oui.
– Et pas d’autres matières ? Du verre, du plastique, du métal…?
– Non la seule chose métallique c’est le dôme radio. On s’est demandé d’ailleurs s’il n’était pas plus récent que le reste.
– Ah ?
– Ben oui, s’il y a eu une guerre atomique ou quelque chose du genre, je ne vois pas comment le dôme aurait été épargné.
– Bon on ne va pas perdre de temps, il vous faut combien de temps pour stocker six mois de sauterelles ?
A ces mots le dénommé Ozawa se met à trépigner.
– Mais pourquoi parlez-vous de 6 mois ? S’énerve-t-il.
Nerren lui explique alors de quelle façon il a fait son estimation
– Ah ! Ça vous dérange si je jette un coup d’œil sur votre plan de vol ?
– Non, mais ça ne servira à rien.
Les deux navigateurs se dirigent néanmoins vers la salle de contrôle et je les suis.
– Voyons voir, ça ce sont vos coordonnées de l’entrée en hyperespace ?
– Oui on était sur Idoxa…
– Et donc vous êtes ressorti… trois jours après ? C’est ça ? Pourquoi si tôt ?
– Le contrôleur hyperspatial a détecté un nœud…
– Et donc vous êtes ressorti… ah non vous avez reprogrammé, mais ces quoi ces coordonnées.
– J’ai fait ça au pif !
– Et donc vous vous êtes retrouvés dans le coin !
– Voilà !
– Autrement dit, il vous a fallu trois jours pour venir d’Idoxa jusqu’ici en passant par l’hyperespace. Pourquoi voudriez-vous qu’il vous fasse 6 mois pour faire le retour.
– Mais enfin, la mécanique céleste… Objecte Nerren qui commence à se demander s’il n’a pas affaire à un gogol.
– J’entends bien mais il suffit d’appliquer des correctifs.
– A l’aveuglette ?
– Non, faudra faire mouliner l’ordinateur… Montrez-moi un appareil déconnecté, je vais voir si c’est possible.
Je laisse Ozawa avec Nerren et vais rejoindre les autres. Rotulo est en plein discours expliquant à ses interlocuteurs milles et une anecdotes sur leur présence ici. J’écoute dix minutes puis repart chercher les deux navigateurs et reviens avec eux.
– Bon voilà ma décision, en vertu des obligations que nous impose le code d’honneur de la marine spatiale je vais vous rapatrier. Ma seule condition est que vous remplissiez mes soutes froides avec pour six mois de sauterelles.
– Mais puisqu’il ne faut pas six mois ! S’insurge Ozama.
– Je vais vous dire franchement, je n’ai pas du tout confiance en vos explications…
– Ce n’est pas possible d’être borné à ce point !
– Je vous dispense de vos réflexions.
– Il va nous falloir du matériel, vous auriez des pelles et des seaux ? Intervient Rotulo.
Tiens, bizarre qu’il ne vienne pas prêter main forte à son navigateur !
– Mais oui on va vous prêter tout ça ! Reste le problème de votre type qui est à moitié fou, il fera donc le voyage en cabine fermée. Bon ne perdons pas de temps, je vous laisse vous occuper des sauterelles.
On leur a donné une pelle (j’en ai pas cinquante) et des containers (de ça, on en a plein). Ainsi qu’un émetteur afin de rester en contact. Et ils sont partis faire le taf.
J’ai pris Nerren à part.
– Tu crois que ça tient debout ce qu’il raconte cet Ozawa ?
– J’en sais rien, il avait commencé une simulation, mais c’est super long tellement il y a de variables. Viens on va voir où ça en est !
Le résultat s’affichait, il ne fallait que 12 jours pour rejoindre Idoxa.
– Mais on n’a pas besoin de repasser par Idoxa, on va aller directement sur Vargala !
– Bon j’ai vu à peu près comment il a fait, je relance le bouzin.
Au mess je recroise Dyane.
– Je vais descendre avec Nadget, je vais regarder comment ils font pour les sauterelles et je vais prendre quelques photos du coin.
C’est impressionnant sur une grande nappe d’eau boueuse s’agitent des centaines de milliers de sauterelles qui ne sont d’ailleurs pas des sauterelles mais qui y ressemblent, elles sont silencieuses et abordent une couleur mordorée.
Le groupe s’affaire à ramasser à la pelle les pauvres bestioles en se relayant. En fait il sont cinq à bosser, Rotulo préférant donner des ordres, quant à Malvin il reste prostré dans un coin.
Une des trois nanas s’approche alors de mes deux collaboratrices.
– Je vais faire semblant d’aller pisser, suivez-moi je vais vous dire quelque chose.
Dyane et Nadget suivent la fille sans comprendre. Elle se positionne entre deux blocs de béton et se met à pisser pour de vrai sans se cacher.
– Restez sur vos gardes, Rotulo est un assassin, je vous en dirais davantage à l’occasion, je m’appelle Surya.
Et c’est tout, elle s’en retourne aider ses compagnons.
La simulation affiche son nouveau résultat : 11 jours.
– Ça vaut peut-être le coup de tenter ça ! Me dit Nerren.
– Et si ça marche pas on part pour 6 mois ! C’est ça ?
– Ben oui !
– On assez de jus ?
– Ça devrait le faire, je viens de revérifier.
– On prendra une décision au moment du départ il faudrait qu’on soit tous d’accord.
Et sur ces bonnes paroles j’ai à mon tour la curiosité d’aller voir où en est cette pêche aux sauterelles.
C’est vrai que c’est impressionnant, il y en a partout… mais je doute qu’il y en ai assez pour un périple de six mois.
– Ça ne fera jamais le compte ! M’inquiétais-je auprès de Rotulo.
– Il faudra peut-être qu’on se rationne !
C’est tout ce qu’il a trouvé à me dire ce con !
– Il y en a ailleurs des sauterelles ?
– Dans le coin c’est la plus importante concentration. Maintenant il est certain que sur la planète il doit y en avoir des tas, un peu partout…
Je réfléchis, sa réflexion n’est pas complétement idiote, mais concrètement cela signifie des vols de reconnaissances en barge puis une fois trouvé les nids de sauterelles, acheminer les pécheurs, et organiser des allers-et-retours jusqu’au vaisseau. Un travail de dingue !
Je rentre et je réunis mon staff et lui explique tout ça.
– Maintenant il faut choisir, Option 1 : On fait confiance à cet Ozawa mais si ça foire dans l’état actuel on aura jamais assez de vivres. Option 2 : On ratisse la région pour avoir suffisamment de vivres pour 6 mois, ça risque d’être long, très long, sans doute au moins un mois terrestre. Nerren t’en penses quoi ?
– Difficile à dire, manifestement cet Ozawa possède un niveau technique supérieur au mien, ce qui fait que j’ai un peu de mal à le suivre. J’ai quand même l’impression qu’il a l’air de savoir ce qu’il dit.
– Donc ?
– Moi je prendrais le risque !
– Et les autres ?
– Si Nerren a confiance, c’est bon pour moi ! Intervient Dyane
Dilos et Nadget allèrent dans le même sens.
– Et si ça foire ? Si on n’a pas assez de vivres ! Demande néanmoins Nadget.
– On se fera sauter, on ne souffrira pas !
Oups !
On a donc donné instruction à Rotulo et à sa bande d’emmagasiner à bord tous les containers à crevettes déjà remplis
– On en a pour combien de temps avec ça ?
– Environ un mois… et deux fois plus si on se rationne
– Bien, dès que le chargement est O.K je lance le compte à rebours…
Et nous voilà partis ! Pour l’instant nous voyageons grâce au moteur ionique dans le continuum spatiotemporel afin de nous éloigner quelque peu de l’étoile..
– On va pouvoir sauter dans une heure, qu’en pensez-vous monsieur Ozawa ?
– Ça me paraît raisonnable!
– Et maintenant un peu d’organisation j’avais trois cabines de libre. Sachant que pour des raisons de sécurité nous avons déjà attribué une cabine au dénommé Malvin il n’en reste que deux, donc comme vous êtes six ça fera deux groupes de trois, à vous de vous répartir comme vous le souhaitez.
Alors là je ne vous décris pas le bordel Machin qui ne veut pas être avec Truc, Bidule qui ne veut pas être avec Chose…
Et au milieu du brouhaha, Rotulo ne trouve rien de mieux que de prendre la parole.
– Je proteste contre cette façon de faire !
– Protestez si vous voulez mais si vous n’arrivez pas à vous mettre d’accord, on va faire ça par tirage au sort.
– Je pensais que par égard à mon rang vous m’attribueriez une cabine individuelle.
– Bon on fait quoi on tire au sort. M’agaçais-je.
Ça n’arrange apparemment personne, mais comme il n’y a guère d’autres solutions…
Mais c’est sans compter sur Rotulo qui continue à énerver son monde
– Vous autres, vous allez conserver vos cabines individuelles, et nous nous allons être parqué comme des cochons. Si vous faisiez preuve d’un peu de courtoisie, vous auriez pu vous regrouper deux par deux et…
– Rotulo vous commencez à m’énerver ! Si vous commencez comme ça le voyage ne va pas être simple.
– Je faisais juste une suggestion. Et je vous prie de m’appeler Capitaine Rotulo.
Et là j’ai eu envie de jouer un coup de poker.
– Parmi vous, il y en a qui pense que Rotulo devrait avoir une cabine individuelle ?
Personne ne répond j’ai gagné mon coup Rotulo est humilié… quand soudain Surya lève la main :
– Moi !
– Ah, m’étonnais-je !
– Oui, de cette façon il ne nous emmerdera plus !
Eclat de rire général ! Rotulo fulmine.
Je m’empare de six sticks à apéritif, je leur casse les bouts et les présente à ces messieurs dames.
Les trois plus longs ensembles, les trois plus courts ensembles.
J’ai essayé de tricher en présentant le stick à Surya, mais elle ne m’a pas compris. Résultat elle se retrouve avec Rotulo et fond en larmes.
Je vous disais que ça devenait compliqué !
Dyane s’approche de Surya pour la consoler et lui chuchote quelque chose que je ne peux pas entendre, mais j’ai quand même ma petite idée.
Je regarde l’heure il va bientôt être temps de sauter dans l’hyperespace
– Monsieur Ozawa, je vous laisse programmer le saut, Nerren va rester avec vous pour les codes. Les autres merci de regagnez vos postes ou votre cabine.
– Merci de me faire confiance.
– Vous n’avez pas l’air surpris
– Non, comme votre stock de vivres est restreint je m’attendais à cette décision.
Je rejoins donc la salle de contrôle… Horreur Rotulo nous emboite le pas.
– Euh votre cabine c’est de l’autre côté, monsieur Rotulo !
– Je vous répète que veux que l’on m’appelle Capitaine Rotulo et je considère que mon grade m’autorise à assister aux manœuvres de navigation.
– Foutez-moi le camp ou je vais devenir violent !
– Vous me menacez ?
– Mais tu vas te barrer oui ou merde, espèce de tête de con !
Stupéfait devant cette violence verbale il s’en va, la queue basse rejoindre la cabine partagée qu’on lui a attribué
Que chuchotait Dyane aux oreilles de Surya ?
– Je vais t’héberger dans ma cabine….
– Ça ne va pas poser de problèmes ?.
– Mais non !
Une fois dans la cabine, Dyane tint à mettre les choses au point.
– J’ai accepté de t’héberger dans ma cabine parce que je n’aime pas voir les gens malheureux et puis je suppose que tu as un tas de choses à nous raconter…
– Oh, ça oui.
– Et puis autant que tu saches où tu mets les pieds il te faut savoir que je suis à moitié gouine et que ton physique ne me laisse pas indifférente, mais si ça ne t’intéresse pas, je n’insisterais pas et ça ne remet pas en cause l’hébergement.
– Je m’en doutais un peu…
– Parce que ?
– Ben la façon dont tu me regarde !
– Ah ?
– Je vais te raconter des trucs, mais si tu as envie de me caresser, ça ne me dérange pas !
– Alors viens plus près de moi !
– Tu vas me caresser où ça ?
– Partout !
– Il faudrait que je me déshabille, alors ?
-Ben oui ce serait plus pratique, allez on se met à poil toutes les deux !
Dyane était loin de penser que ce serait si facile.
– T’aimes aller avec les femmes ? Demanda-t-elle à Surya.
– Les hommes, les femmes, j’ai les idées larges.
– Je vois.. Dis donc quelle belle poitrine !
– Il y avait longtemps qu’on ne me l’avait pas dit. La tienne n’est pas mal non plus.
Attirée par cette paire de seins comme un aimant, Dyane ne peut s’empêcher de les caresser et d’en éprouver la douceur.
Inexorablement les doigts s’approchent des tétons et les pincent délicatement. Surya se pâme mais ne lui rend pas la réciproque.
Qu’importe ! se dit Dyane qui remplace ses doigts par sa langue venant mordiller ces fruits offerts tandis que sa main descend vers la chatte de Surya qui déjà commence à mouiller.
Et puis de façon complétement inattendue, Surya colle sa bouche sur celle de sa partenaire. Et c’est le baiser profond, baveux et interminable.
Surya restée passive jusqu’ici se déchaine, prend les seins de Dyane pour cible et les tortille en tous sens.
– Je ne te fais pas mal ?
– Non, continue, c’est bon !
Les deux femmes se livrent ainsi à un petit jeu de pince-tétons pendant plusieurs minutes avant que leurs mains se décident d’aller voir ailleurs…
Ailleurs c’est plus bas, bien sûr, les doigts pénètrent les chattes humides avec un bruit de floc-floc.
Et Surya, se révélant trop coquine, retire un moment ses doigts imbibés pour les lécher avec gourmandise… puis elle redescend mais cette fois c’est le trou du cul de Dyane qu’elle prend pour cible. Elle entre un doigt, puis un deuxième, puis pilonne en cadence.
– Continue, j’adore ça ! lui précise Dyane
– Tu ne me pensais pas si salope n’est-ce pas ?
– Je ne vais pas m’en plaindre !
Quand les doigts ressortent du cul, ils ne sont pas vraiment très nets, Surya n’en a cure et lèche tout cela avec délectation.
Les deux femmes s’enlacent, se caressent, se pelotent, s’embrassent, se lèchent partout, les seins, la chatte, le trou du cul… et finissent par se retrouver chatte contre chatte en soixante-neuf.
Leur plaisir réciproque comment à monter quand soudain Surya s’interrompt.
– Un problème ? Demande Dyane, surprise.
– Non, mais j’ai trop envie de pisser…
– Ben vas-y !
– C’est où ?
– Dans le coin, là-bas ! Sinon tu peux me pisser dessus, j’aime bien !
– Hi, hi, t’aimes plein de choses alors ?
– Plein !
– On fait comment ?
– Je vais m’allonger par terre et tu t’accroupis un peu au-dessus de ma bouche ! Si ça déborde, on épongera tout à l’heure.
Les deux femmes se mettent dans la position suggéré. L’envie de Surya était aussi pressante qu’abondante et le jet doré dégringole avec force dans la bouche de Dyane qui se régale cette délicieuse urine.
– Tu voudrais la mienne ! Lui propose-t-elle en se relevant.
– Bien sûr !
On inverti les rôles, le pipi de Dyane n’était pas très abondant mais la qualité était bien là. Les deux filles ont ensuite repris leur soixante-neuf comme si cela était une évidence en se broutant la chatte jusqu’à leur jouissance.
Et après un moment de calme ponctué par d’innocentes caresses…
– Alors maintenant, tu me racontes ?
A suivre
Sous la grisaille, le plaisir !
Même si le ciel est gris, il faut baiser, ça enlève le stress