Vargala Station 1 – L’attaque des Tigranes par Nicolas Solovionni

Avant-propos

Sur un scénario de ce qui aurait pu être (ou qui sera un jour) un space-opéra soft et classique, je me suis amusé à écrire un récit de science-fiction érotique. Cela m’a donné l’occasion de mettre en scène quelques joyeux personnages (ainsi que quelques autres moins joyeux) bien sûr adeptes de toutes les petites perversions que nous aimons tant retrouver. J’espère que vous prendrez autant de plaisir à sa lecture que j’en ai eu en l’écrivant.

L’attaque des Tigranes

Katelya

L’action se passe dans un futur plus ou moins proche… à cette époque le moyen de voyager vers les étoiles les plus proches, malgré le mur de la lumière avait été découvert…

Il y avait peu de terres émergées sur Katelya, imaginez deux grosses îles « continents » deux fois grosses comme l’Australie, ajoutez que l’une de ces deux îles est trop froide pour être habitable viablement, que l’autre comporte une zone centrale aride et vous aurez une idée de la géographie locale, mais incomplète puisqu’il faut tenir compte aussi d’une myriade d’îles la plupart du temps arides. Mais la vie s’y était développée et des terriens pouvaient y vivre, il y restait de la place, beaucoup de place. Elle avait donc le titre de colonie, n’est-ce point là l’essentiel ?

Etat-major de Katelya-City

La lumière du mescom se mit à clignoter d’une lueur rouge orange, tandis que se déclenchait une épouvantable sirène. Le lieutenant Hormer sortit de sa torpeur et visualisa le message. Il blêmit ! Mais que faisait ce message ici ? Les messages de la catégorie A sont normalement dirigés vers le colonel Eygar ! Sans doute son mescom était-il en panne ? Il essaya de le transférer à ce dernier, en vain, il se résolut donc à l’imprimer et se dirigea vers le bureau du colonel

– Un message urgent, mon colonel !

Ce dernier n’était pas seul, un autre militaire apparemment plus gradé que lui se tenait debout et stoïque à ses côtés. Il lui sembla reconnaître le général Mériap, le tout nouveau patron de la base.

– Ça parle de quoi ?

Toujours la même chose, ils voulaient tous savoir avant de lire…

– Les Tigranes vont attaquer Olvene
– Ah ! Ah ! Ah ! Mais c’est une excellente nouvelle, ça nous fera un village Kom de moins ! Répondit le colonel.

Hormer blêmit à nouveau :

– J’ai du mal m’exprimer, mon colonel, bredouillât-il en lui tendant le message.
– Vous vous exprimez très bien… et maintenant disparaissez !

Hormer ne bougeait pas, statufié sur place, il s’attendait à ce que le colonel déclenche immédiatement l’état d’alerte, sa mission aurait alors consisté à coordonner tous les services radios…

– Ça a l’air de vous faire de la peine, la disparition d’un village Kom ?
– Excusez-moi, mon colonel, je croyais qu’on avait signé un accord avec eux ?
– Un accord ? Quel accord ?

Eygar chercha un acquiescement vers son supérieur hiérarchique, mais celui-ci ne broncha pas.

– Signer un accord avec les Kom ! Vous êtes complètement fou !
– Excusez-moi, colonel, je n’avais peut-être pas tout compris.
– A moins que vous soyez un sympathisant Kom ? Ha, voilà qui expliquerait votre bobine !
– Pas du tout, mon colonel !
– Passez-moi votre badge.

Eygar introduit le badge d’Hormer dans le lecteur du mescom ce qui en déclencha l’allumage automatique. Le dossier de ce dernier défila à l’écran

– Voyons voir, diplômes, on s’en fout, choix politique : droite non autoritaire ? Qu’est-ce que c’est que ce charabia, lieutenant Hormer, vous êtes contre l’autorité ?
– Je n’ai jamais dit cela…
– Mais c’est indiqué ! Ou bien vous avez menti en renseignant votre dossier, ou bien vous mentez maintenant.

Hormer comprit qu’il ne s’en sortirait pas, ce connard de colonel lui cherchait des poux dans la tête alors qu’il y avait des milliers de vies à sauver.

– Puis-je me retirer, mon colonel ?
– Et vous allez faire quoi, en vous retirant ?

Hormer ne savait que dire, vaincu par l’imbécillité de son supérieur hiérarchique qui reprit de plus belle :

– Sans doute aller prévenir ces connards qu’ils vont être attaqués ? Vous n’avez rien compris, Hormer, les Tigranes sont complètement frappées, mais les Koms n’ont aucun droit ici, même pas celui de vivre, l’administration les supporte, je n’ai jamais compris pourquoi, alors que les Tigranes leurs foutent une pâtée, c’est plutôt réjouissant.
– Même les enfants seront massacrés…
– Vous êtes un militaire, Hormer, vous n’êtes pas ici pour faire de la sensibilité de gonzesse. Disparaissez, vous m’énervez ! Et consignez-vous dans vos quartiers.

Dès qu’Hormer eut quitté son bureau, Eygar s’empara de son téléphone, et entreprit de composer un numéro.

– Vous faites quoi ? L’interrompit le général.
– Je vais contacter quelqu’un qui va donner une leçon à ce connard !
– Vous n’en ferez rien ! Raccrochez immédiatement !

L’ordre était sec, cinglant !

– Mais mon général…
– Vous n’avez rien compris Eygar, Je me suis refusé à vous déjugez devant ce type qui a des états d’âmes parfaitement compréhensibles. Ce qu’il fallait faire, c’est le renvoyer immédiatement en évitant tout commentaire sur le message, mais apparemment vous êtes incapable de vous retenir et de faire baver vos opinions…
– Mais mon général !
– Fermez votre gueule, Eygar, vos amis ne sont plus au pouvoir et ne sont pas près d’y revenir, cela aussi vous l’avez oublié. Ce type a parfaitement raison, moi aussi je préfère les Koms aux Tigranes…
– Vous ne pouvez pas dire cela !
– Je vais me gêner sans doute, et si nous n’interviendrons pas ce n’est ni parce qu’on refuse de choisir, ni parce qu’on est lié par je ne sais quel accord, mais parce que les Koms ne nous laisseront pas agir seuls, ils nous aideront, et ils nous aideront très efficacement, et après il faudra bien qu’on négocie avec eux, et cela le pouvoir ne le veux pas, mais sans doute ce genre de subtilités vous échappent-elles ?
– Mon général, en quoi ai-je fauté ?
– Je viens de vous le dire : vous n’aviez pas à commenter ce message devant un subordonné en faisant étalage de vos opinions politiques. Je me demande jusqu’à quel point je ne devrais pas vous sanctionner, mais j’aurais peut-être besoin de vous quand les Tigranes assiégeront Katelya-City.
– Ils ne le feront pas, nous avons signé des accords…
– Et alors, cela vaut quoi un accord ? Mon prédécesseur avait bien signé un accord avec Olvene, et on s’apprête, vous comme moi, à ne pas le respecter.
– Ce n’est pas pareil.
– Ce n’est jamais pareil, bon assez discuté, j’en sais assez sur vous pour vous faire mettre à la retraite, et d’abord pourquoi votre mescom était-il fermé ? Cela aurait évité d’ébruiter cette affaire.
– Il ne marche pas bien !
– Ah oui ? Il fonctionnait plutôt bien quand vous avez analysé le badge d’Hormer ! Non vous êtes bien comme toutes les têtes brûlées, toutes les responsabilités que l’on vous confie en dehors des opérations de terrain vous fatiguent…
– Mais…
– Ne laissez pas Hormer aux communications. Remplacez-le, on ne sait jamais. Vu son profil je vois bien ce type-là s’occuper de l’accueil des réfugiés. Mais laissez, je m’occupe personnellement de ce point.

Eygar ne disait plus rien, complètement assommé, il répétait dans sa tête une phrase destinée à donner sa démission, mais ça ne venait pas, il bredouilla un vague :

– A vos ordres, mon général !

Il se dit qu’il aurait peut-être sa revanche plus tard, mais il n’en était même pas sûr.

Le général Mériap n’aimait pas du tout ce qu’il venait de se passer, sa mission sur cette planète était claire : faire en sorte que les immenses territoires vierges de cette planète puissent être colonisés sans que les nouveaux colons appréhendent la proximité des communautés « hors normes  » qui la peuplait. Pour lui les Koms étaient un frein à l’évolution technologique de la race humaine, ces gens étaient sectaires et trop sûr d’eux, mais pour les avoir côtoyés, il savait que les choses n’étaient pas toujours si simples. Ceux-ci voulaient construire un monde sans exclu, où chacun aurait sa place, beau rêve, qui cachait mal une réalité où assistés et profiteurs finissaient par brouiller complètement les saines intentions d’origines. S’allier avec ces gens-là, tant qu’ils ne renonceraient pas à leurs statuts particuliers compromettait la nouvelle colonisation, il ne pouvait en être question. Quant aux Tigranes elles passaient, pour une curiosité sociologique, si bien qu’à l’état-major, beaucoup avaient tendance à oublier la cruauté et le sectarisme de cette communauté entièrement féministe pour n’en retenir que leur vulnérabilité, quand il le faudrait, une mini guerre de quelques jours aurait raison de leurs lubies.

Le général Mériap avait ses plans, enfin deux plans, l’un prenait pour hypothèse une paix précaire mais réelle, il pouvait d’ors et déjà le jeter au panier. L’autre prenait en compte un regain d’agressivité des Tigranes. Il lui permettrait de limiter les dégâts. Les limiter sans les empêcher… Il dormirait mal cette nuit-là parce que se laver les mains devant un massacre ne lui ressemblait pas. Et puis avoir eu à affronter l’extrême crétinerie d’Eygar lui coûtait, le monde était rempli d’imbéciles, une minorité certes, mais une minorité qui faisait beaucoup trop de bruit.

Mériap était un fonctionnaire sans aucun charisme, son pouvoir sur cette planète était faible, il ne le consoliderait qu’en se construisant des réseaux, qu’en plaçant là où il faudrait des hommes en qui il pensait qu’il pouvait avoir confiance. En plaçant Hormer aux réfugiés il faisait d’une pierre deux coups, d’une part il évitait à ce dernier de se retrouver dans une situation d’hyper sensibilisation face aux appels aux secours des Olveniens auquel il ne pourrait pas répondre. D’autre part, il saurait probablement accueillir les réfugiés avec calme, humanité et compréhension, limitant ainsi les risques de conflit ouverts.

Sergent Sanchez

Le général éprouva soudain l’envie de décompresser, le poids de ses responsabilités l’envahissait et il fallait absolument qu’il élimine le stress dangereusement accumulé depuis tout à l’heure.

– Sergent Sanchez ! Vous pouvez venir ?
– J’arrive mon général.

La grosse blonde pénétra dans le bureau et se figea en un garde-à-vous très protocolaire.

– Mettez-vous à poil, sergent !
– Vous m’avez l’air préoccupé, mon général !
– Justement, il faut que je me change les idées ! Et autant vous prévenir tout de suite, énervé comme je suis, vous allez déguster… Vous avez le droit de refuser, sergent, je ne vous en voudrais pas, dans ce cas je me débrouillerais autrement…
– Je n’ai pas l’intention de refuser, répondit la fille commençant déjà à se déshabiller.
– Avant, verrouillez donc la porte, sergent !
– A vos ordres, mon général !

Sans mise en scène particulière la femme soldat se déshabilla exhibant son corps laiteux et ses grosses mamelles aux larges aréoles rosées

– Venez, sergent, venez près de moi !

Mériap se mit à la caresser avec frénésie, puis approchant sa bouche de son téton droit, il se mit à le téter comme s’il cherchait à en extraire le lait !

– Mais c’est qu’il aime ça, mon gros bébé ! Plaisanta-t-elle alors.

Elle donnait ainsi volontairement le signal des hostilités, Mériap entra dans le jeu.

– Sergent Sanchez, je ne vous autorise pas à me manquer de respect !

– Je suis désolé, général, je ne sais pas rester sage dans ses moments-là ! Si vous désirez me punir ne vous gênez pas !
– Vous ne perdez rien pour attendre ! Fous ton gros cul sur le bureau et écarte tes cuisses, que je te renifle la chatte ! Ajouta Mériap changeant brusquement de ton et de registre, mais cela aussi faisait partie du jeu.

Il enfouit sa tête entre les cuisses du sergent, de sa main, écarta les lèvres et donna quelques mouvements de langue sur son petit minou mouillé.

– Ça sent un peu la pisse !
– Fais pas ton difficile, t’adores ça ?
– Bon allez, on va passer aux choses sérieuses, mets-toi à quatre pattes sur le bureau !

Il flatta alors quelques instants le gros fessier de la blonde, se surprenant à l’embrasser en maints endroits, puis lui écartant les globes, il s’approcha de son anus qu’il renifla avant d’y poser la langue !

– Tu pues, Irina !
– Tiens ! Tu te rappelles mon prénom, ironisa la gradée… Je ne pue pas, je sens la femme, s’il fallait que je prenne une douche avant de venir, il fallait me prévenir !
– Sergent Sanchez, pour la dernière fois, je vous rappelle que vous me devez le respect.
– Vas-y fouette-moi mon gros cul, tu en meurs d’envie, pédé !
– Quoi ?

A ces mots, le général sortit d’un tiroir un joli martinet et sans préambule en envoya un coup sur les fesses de la fille qui encaissa d’un bruit étouffé. Un deuxième coup suivit, d’autres ensuite, le fessier déjà tournait au rouge et cela sans que le sergent ne se plaigne de trop. Au bout d’une dizaine de coups, malgré l’ivresse de l’excitation il s’arrêta un moment !

– Ça va Irina, je peux continuer ?
– Continue à me fouetter, enculé !

Mériap se déshabilla très vite sans prendre même le temps de ranger ses vêtements. Sa verge était raide et tendue comme un bout de bois. Encouragé par l’absence de protestation de sa victime il se mit à frapper de plus belle, un moment réalisant que l’insonorisation du bureau pouvait avoir des faiblesses, il mit un peu de musique, et c’est au son de la chevauché des Walkyries qu’il continua sa flagellation.

– Stop ! Dit soudain le sergent Irina Sanchez.
– Comment ça, stop ?
– Tu veux jouir comment ?
– Je ne sais pas, je vais me branler en te fouettant.
– Tss, tss, c’est pas bon, ça ! Il faut maintenant que tu te détendes, prends ma place sur le bureau.
– Tu ne vas pas me faire le même truc que la dernière fois ?
– Ça t’avait plus, non ?
– Bon alors d’accord !

Le général sortit alors un petit godemiché et le tendit à sa complice, puis il se mit à son tour sur le bureau dans une posture obscène, les fesses relevées, le cul offert.

– Allez pédé, écarte bien ton trou du cul, que je te rentre ça là-dedans.

L’objet qu’elle enduisit d’un peu de gel, entra facilement, alors Irina le fit aller et venir d’une main tandis que de l’autre elle branlait la verge de son supérieur hiérarchique.

– T’aimes ça, te faire enculer, hein ?
– Tu fais ça si bien !
– Merci !

Au bout de cinq minutes de ce traitement, le général finit par jouir dans un râle !

– Ça fait du bien ! Conclu-t-il.
– Ça t’a plu ?
– Vous êtes très douée, sergent Sanchez !
– Merci, mon général. Vous avez encore besoin de moi ?
– Non, merci Irina… euh vos fesses, ça ira ?
– Ne vous inquiétez pas ! Et rappelez-moi quand vous voulez, ce n’est pas une corvée…

Irina après s’être rhabillée quitta la pièce, elle aimait bien son général, elle s’accommodait sans problème de ses fantaisies sexuelles, ce qu’elle ne comprenait pas c’est pourquoi il ne pensait jamais à lui donner du plaisir à elle. Certes le plaisir masochiste de la flagellation n’avait rien de négligeable mais ça ne valait pas un orgasme, elle en serait quitte pour se masturber… Comme d’habitude…

Hormer

A l’instar de son général, Hormer dormit très mal. Il ne pouvait rien faire, prisonnier de son engagement dans l’armée, il lui devait encore près de quatre années, restait deux solutions, écrire un rapport sur ce qu’il venait d’entendre, mais il n’y croyait pas une minute en l’efficacité de la chose, ou déserter, mais cette solution qui même si elle germait tout doucement dans sa tête, lui répugnait.

Le lendemain matin, il constata que son mescom ne délivrait plus aucun message, même des informations de pure routine, croyant d’abord à une panne, il essaya de consulter sa ligne personnelle, à sa grande surprise celle-ci contenait une dépêche signée du général Mériap qui le nommait chef du service des réfugiés, cette mutation s’accompagnait d’une promotion. Il comprit alors qu’il était devenu un pion dans les luttes d’influences qui se jouaient entre les différentes factions militaires. Un pion certes, mais si cela pouvait aider Eygar et ses acolytes à tomber, il en accepterait le jeu.

Une note technique était jointe lui précisant qu’il n’avait plus accès aux communications de certains niveaux, en revanche lui étaient ouvertes maintenait les archives de la colonisation. La curiosité le poussa à consulter rapidement ces données. Il y en avait des tonnes, mais très vite il en apprit beaucoup. La commission gouvernementale de colonisation accordait des concessions sur des planètes habitables, on avait cru subtil de regrouper sur des planètes jugées peu fertiles des groupes de colons dont les projets semblaient les moins orthodoxes, sectes de tous poils, groupements ultra minoritaires… Ainsi sur cette planète on avait envoyé principalement des Koms et des Tigranes, Les Koms devenaient de moins en moins Koms, les divisions doctrinaires et les querelles de personnes ayant eu rapidement raison des projets fédéraux de départs. A l’inverse les Tigranes s’étaient structurées de façon très centralisée et s’étaient radicalisées. La cohabitation s’était déroulée sans grands problèmes les quinze premières années, les différentes communautés allant même jusqu’à commercer ensemble, jusqu’au jour où Marissa la vielle prêtresse Tigrane rendit l’âme et fut remplacée par une « radicale », Afda. Au début ses projets d’extermination des mâles des autres communautés faisaient rire, (avec quel équipement ferait-elle cela ?) Mais c’était sans compter sur les trafiquants d’armes dont la garnison découvrait toujours les activités trop tard. Et un jour elles passèrent à l’action, échouèrent lamentablement, mais ne renoncèrent pas.

Entre temps un autre événement était survenu, l’empire Terrien d’inspiration militaire et très autoritaire, avait dû, suite à une politique économique désastreuse s’effacer devant une organisation néo-républicaine. Cette dernière avait cru bien faire en faisant le ménage dans les méandres bureaucratiques. Ainsi la commission gouvernementale de colonisation fut-elle dissoute et privatisée. La société « Hayeyre et Blansoe » racheta la concession globale de Katelya, leurs experts contrairement à leurs prédécesseurs, jugèrent la planète très viable, mais voilà, pour relancer la colonisation, il faudrait préalablement faire le ménage. Hormer se demanda comment il pourrait intervenir dans tous ces jeux d’intérêts. Il gérerait donc le poste (mais pouvait-il faire autrement ?) plus par haine envers Eygar que par fidélité à Mériap.

Mériap avant l’attaque

Le général Mériap se devait de réunir son état-major. Il pensa un moment se priver de la présence d’Eygar, mais y renonça, jugeant que cet imbécile présentait un danger potentiel s’il se sentait mis à l’écart.

– Messieurs, comme certains d’entre vous le savent déjà, les Tigranes ont prévu d’attaquer Olvene demain matin. Olvene offrira dans un premier temps peu de résistance, d’abord parce que l’effet de surprise fonctionnera pleinement, ensuite parce que leurs dirigeants ont interprété à leur façon l’accord que nous avons passé avec eux, et qu’ils se figurent être un traité d’assistance militaire. Cela dit le premier assaut passé, la résistance des Koms risque de faire aussi du dégât dans les rangs Tigranes. Il va s’en suivre une période de grande instabilité, des familles entières vont quitter la campagne pour se réfugier ici. On peut penser que les différentes communautés Koms vont tenter de se rabibocher. Les Tigranes risquent de devenir de plus en plus agressives. Nous laisserons faire jusqu’à un certain point. Mais toute rupture de la chaîne agro-alimentaire sera considérée comme un casus belli entre nous et l’ensemble – je dis bien l’ensemble – des communautés. Nous organiserons alors de gré ou de force une conférence de la paix. Leur choix sera clair : ou se soumettre aux lois fédérales ou sinon ce sera l’expropriation. Mais je tiens à l’affirmer avec force, tant que l’approvisionnement alimentaire n’est pas menacé, nous n’interviendrons pas, non pas par cynisme, mais d’une part nous n’avons pas à choisir un camp et par-là même à rompre l’équilibre des forces en présence, d’autre part, ce n’est rendre service à personne que d’apporter une aide sans contrepartie, il faut aussi que ces gens-là nous prouve leur capacité à évoluer pacifiquement. Or il y a tout lieu de penser qu’ils vont s’évertuer à nous prouver le contraire. Des questions ?

Mériap parcourut du regard la petite assemblée, ignorant superbement celui du colonel Eygar. Quelqu’un posa enfin la question attendue :

– Si on exproprie, on fait quoi des civils ?
– Il n’est pas question de les prendre ici, nous n’avons pas non plus les moyens d’organiser un exode spatial, on ne va pas non plus les anéantir. Qu’est-ce qui peut bien rester comme solution ?

Silence gêné de l’assemblée.

Restera donc les îles, il est possible d’y vivre en autarcie en se nourrissant des produits de la mer. On peut éventuellement y faire construire des habitations légères et les aider à démarrer, mais il s’agira bel et bien d’un exil, et il n’est pas question d’y envoyer trop de monde. Nous irons jusqu’à utiliser cette pression afin qu’ils intègrent nos lois. Ceux qui accepteront seront considérés comme citoyens de Katelya. Ils devront coopérer à ce titre avec les nouveaux colons. En revanche ceux-ci ne pourront pas s’opposer à leur présence. Il s’agit de considérer cette analyse comme la position officielle terrienne, mais si certains d’entre vous ont un point de vue différent, je les invite à s’exprimer. On peut toujours discuter… Quelqu’un veut-il prendre la parole ?

Silence dans les rangs. L’explication de texte passait comme une lettre à la poste.

Bien, messieurs, je vous remercie, je noterais donc que le point de vue que je vous ai exposé rencontre l’assentiment unanime de l’état-major.

Resté seul Mériap savourait son coup, il était évident que les Olveniens prévenus en même temps que la garnison – mais cela, il était le seul ici à le savoir – infligeraient une défaite cuisante aux Tigranes. Sans son discours, les faucons de la garde auraient réclamé une expédition punitive chez les Koms, expédition plus ou moins officieuse, bien évidemment. Ils ne le pourraient plus, ils avaient maintenant approuvé le principe de non-intervention.

Mairie d’Olvene

Paulus Nigelson aurait 75 ans dans 2 jours, c’était son âge véritable, il était le seul à le savoir car pour la communauté Kom, il n’en avait que 70, il se sentait fatigué, très fatigué. Le conseil communal se réunirait après demain, on lui ferait donc la fête et on lui offrira un cadeau. Tout cela serait un peu solennel, il en profiterait pour faire un discours, et annoncer sa retraite, il lui faudrait aussi annoncer le nom de son successeur, mais il n’avait aucune crainte, les contacts avaient été pris, cela se passerait en douceur.

Sa popularité était longtemps restée intacte parmi une population qui l’adorait. Celle-ci ignorait les luttes de tendances et les intrigues de pouvoir se déroulant au sommet de la hiérarchie communale. Dans cet exercice Nigelson excellait, Ses décisions, il les prenait souvent seuls, souvent sans problème, sinon intervenait le lent travail de consultation des uns et des autres afin que les réunions de décisions ne soient plus que des formalités, évidemment à ce petit jeu certains restaient sur le carreau, mais qu’importe, les plus récalcitrants après avoir essayé de comploter inutilement dans l’ombre partaient rejoindre d’autres communautés Koms, d’autres abandonnaient simplement leurs responsabilités. Il avait un don pour cela Nigelson, et il se fichait pas mal de ce que pensaient ses collaborateurs. Par contre l’état d’esprit de la population l’interpellait. Et là, cela n’allait plus très bien, les jeunes se détournaient de l’idéal Kom, ils suivaient des modes venus de la ville, s’habillaient n’importe comment, écoutaient de la musique bizarre en se trémoussant de façon obscène. Un véritable marché noir existait auquel on ne pouvait pas grand-chose. Nigelson avait un principe : la répression, c’est quand on ne peut plus faire autrement, alors on laissait faire attendant que cela se passe (et si ça ne passait pas, était-ce si grave ?). Ce genre d’attitude le faisait passer pour un singulier opportuniste au sein des autres communautés Kom, mais il s’en foutait.

A force de faire le vide autour de lui, il s’était rendu compte un peu tard qu’il avait très mal préparé sa succession. Artom lui succéderait donc, un technicien efficace, mais sans charisme, ce n’était pas le meilleur, c’était le moins mauvais, une page se tournerait alors.

Son discours devrait être ni trop long, ni trop bref avec des passages suscitant des applaudissements, il le relut une dernière fois, décidément tout était prêt. Il allait quitter la pièce quand il aperçut la lumière du mescom d’urgence qui clignotait. Normalement une sirène aurait dû se déclencher, il faudrait qu’il le fasse réparer… s’il y pensait…

– Un message ? Mais de qui ?

Ses yeux étaient fatigués, il se rendit compte qu’il n’arrivait pas à lire à l’écran, il y avait des réglages à faire bien sûr, mais il n’était jamais très à l’aise avec ce matériel, il imprima donc le message :

Les Tigranes allaient attaquer dans les 10 jours, décidément c’était une manie, après la raclée de la dernière fois, elles revenaient, il était signifié qu’une copie était envoyée à la garnison de Katelya-City. Elles n’avaient donc aucune chance. Mais il ne voulait pas gâcher la fête, elle se déroulerait comme prévue, et sitôt celle-ci terminée, il donnerait des ordres pour cueillir les Tigranes au passage de la rivière. Ce serait donc sa dernière grande action. Il démissionnerait dans la foulée du succès de celle-ci ! De quoi rêver de mieux ?

Quelque part, il était content de constater que sa « taupe » chez les Tigranes fonctionnait à merveille. Comment cette femme pouvait-elle vivre dans la discipline quasi-militaire des Tigranes, cette armée de femmes qui avaient juré de se passer des hommes dans leur projet sociétal ? Cette armée de femmes qui, lorsqu’elle s’emparait d’une communauté commençait par exterminer tout ce qui était du sexe masculin, à l’exception toutefois de quelques jeunes mâles virils qui auraient un cours sursis le temps de donner leur sperme qui serait utilisé pour l’insémination in vitro.

Demain, il verrait plus clair, il prendrait contact avec la garnison, mais pas question de les laisser agir seuls, ils ne seraient là qu’en appui, il fallait que la victoire soit celle des Koms, pas celle de la garnison.

Et sur ce, Paulus Nigelson s’en fut se coucher, inconscient du fait qu’il venait de commettre une erreur irréparable. Cela faisait 10 jours que le message était dans le mescom, attendant vainement que quelqu’un daigne le consulter.

Il ne le consulta pas non plus les heures suivantes, pourtant malgré les précautions des Tigranes certains avaient aperçu l’avance de la menaçante colonne armée et prévirent le numéro d’urgence… Un numéro d’urgence que personne ne gérait…

Les collines d’Olvene

Kéni Nigelson était partie de bonne heure ce jour-là, le temps était magnifique, Ils devaient être trois couples mais au dernier moment Koya avait décidé de rester, et la sortie fut sur le point d’être annulée, mais Jolu et Malvina avait insisté, il y aurait donc trois garçons et deux filles. Un déséquilibre qui ne gênait pas Kéni, au contraire cela l’amusait, elle saurait se donner sans calculs. Kéni était consciente du fait qu’elle était l’une des plus belles filles d’Olvene, grande, le teint légèrement cuivré, la peau sans défaut, de longs cheveux noirs qu’elle portait le plus souvent libres, des yeux noirs qui savaient vous ensorceler, surmontés de sourcils qu’elle conservait légèrement épais, le nez finement ciselé, la bouche carnassière aux lèvres merveilleusement ourlées, conquérante et souriante s’ouvrant sur une dentition parfaite. Ajoutez-y des jambes de rêves, des seins qui savaient allier la générosité et la fierté, et une chute de rein vertigineuse, vous aurez une idée du physique de celle qui va vous accompagner longtemps dans ce récit.

A midi, ils auraient atteint le sommet de la grande colline, là la vue sur les grandes plaines était imprenable. Ils se restaureraient avec les provisions qu’ils avaient emportées, agrémentés de quelques fruits cueillis en chemin, et après ce serait la sieste, prétexte à de savants jeux érotiques, auxquels tout le monde participerait, Kéni en était tout excitée d’avance. Après on ferait une vraie sieste, et encore après on redescendrait. Ils seraient peut-être un peu en retard pour la fête, mais ce n’était pas bien grave, ils n’avaient aucune envie de se farcir les discours d’usage. Elle s’amusait à cheminer devant ses compagnons en tenant la main de Malvina. Derrière, les trois garçons peinaient pour monter les pentes, et rongeait leur frein en attendant la suite.

Faut-il à ce stade décrire également Malvina, sans doute car elle aussi sera très présente dans ce récit…Malvina est plus petite que son amie, elle est naturellement blonde vénitienne mais elle teint souvent sa longue chevelure en blond clair, ses yeux mélangent le gris et le bleu, et sa peau évoque la pêche bien mûre, sa poitrine est moyenne et piriforme et signe particulier, elle possède une pilosité assez voyante au niveau de ses avant-bras. Son sourire quand il illuminait son visage lui creusait deux charmantes et irrésistibles fossettes. Mais vous avez compris que si elle n’a pas l’éclatante beauté de Kéni, on la trouve néanmoins fort mignonne.

Les choses ne se passent jamais comme on croit qu’elles vont se passer…

– Il faut que je fasse pipi ! Dit un moment Malvina.
– Et bien vas-y ! Répondit l’un des garçons.
– Je vais me mettre où ?
– Qu’est-ce que ça peut faire, il n’y a que nous ici !
– On ne sait jamais !
– Tss, tss ! Allez vas-y, on te regarde, on ne va pas rater ça !
– Vous êtes gonflés quand même, les gars ! Ils veulent tous me mater ! Kéni soit gentille, prend ma défense !
– Sûrement pas, moi aussi j’ai envie de te regarder, répondit cette dernière.
– Bande de pervers ! Tiens, je vous propose un jeu, vous me regardez, mais vous tirez à la courte paille, celui qui perd, il me nettoie avec sa bouche.

La proposition n’avait pas l’air de déplaire, ni à Jolu, ni à Kéni, les deux autres se regardèrent circonspects.

– Si vous ne voulez pas tirer, vous ne regardez pas !

Finalement tout le monde accepta par jeu…

– Je vais monter là, vous verrez mieux ! Dit Malvina en se hissant sur un vieux tronc d’arbre couché. Et je vais retirer mon pantalon.

Elle retira sa culotte aussi, et c’est donc la chatte à l’air qu’elle grimpa sur la souche et s’accroupit. Elle attendit quelques instants, cherchant à se libérer, ferma un moment les yeux, puis son petit jet doré jaillit en un joyeux filet venant mouiller d’abord le tronc pour finir par former une petite flaque sur le sol.

– Alors ça vous a plu, bande de cochons ? Seulement maintenant il faut tirer !

C’est Folga qui tira la paille la plus courte, pas trop branché sur ce genre de pratique, il essaya néanmoins de se monter beau joueur.

– D’accord, un gage est un gage, mais je vais me venger, dit-il en plaisantant.

Malvina s’était relevée, mais sans se rhabiller et elle écartait les jambes attendant son « nettoyeur ». Folga approcha donc sa langue et lui lécha l’entre-jambes absorbant sans mots dire les fines gouttelettes d’urine qui y perlaient encore.

– Mieux que ça, il y en a aussi un peu sur les cuisses.

Il obtempéra, il hésita, il avait là l’occasion de faire dans la foulée un joli cunnilingus à sa camarade de jeu. L’envie le tenaillait d’autant qu’il commençait à bander de fort belle façon, mais quelque chose de plus pervers germa alors dans son esprit. Estimant qu’il avait rempli son gage, il s’éloigna brusquement revint dire quelque chose aux deux autres garçons et avant que la fille ait eu le temps de se rhabiller, ils se jetèrent sur elle et la firent tomber dans l’herbe au milieu de grands éclats de rire.

– Et, mais vous faites quoi ?

Et tandis que Sari lui tenait les pieds et Jolu les bras, Folga sortit son pénis et se mit à pisser sur la fille !

– Mais t’es pas bien, je vais être toute mouillée, et ça va sentir quoi, quand ça va sécher ?

Sans s’occuper de ses protestations, il pissa consciencieusement sur son haut qui devint vite transparent laissant deviner alors la forme de ses tétons.

– A mon tour ! Intervint Sari lui lâchant les pieds ! Mais Malvina ne se débattit pas, ils croyaient la dominer, mais elle était au-dessus de ça et se laissait faire, encourageant même les garçons à continuer, et allant jusqu’à placer son visage dans la trajectoire des jets pour en prendre un peu de sa bouche.
– Et toi Kéni ?
– Humm, t’inquiètes pas je vais venir te voir, mais si on cherchait une idée pour punir les garçons ?
– Ça va être dur, trois contre deux !
– Sauf s’ils sont d’accord !
– Alors les gars ?

Jolu et Sari étant d’accord pour ce nouveau jeu, Folga ne put que s’incliner.

– Qu’est-ce que tu proposes Kéni ?
– Folga va devoir sucer les queues des deux autres garçons !
– Humm ! Ça va être super excitant de regarder ça ! Approuva Malvina.

Folga lui protestait… cherchait la complicité des autres mâles, mais c’est Jolu qui lui porta l’estocade…

– Ça me paraît une excellente idée, j’ai toujours rêvé de me faire sucer par un mec !
– Faux frère !

Et tandis que Folga prenait, cessant ses objections, la queue de son ami dans la bouche, Kéni s’était approchée de Malvina et lui passant la main sur son tee-shirt trempé, entreprenait de lui agacer le bout de son sein. L’autre accepta la caresse sans problème, et tendit son visage vers sa complice, leurs langues se mélangèrent alors.

Ce qui n’était pas prévu c’est que Jolu se mette à jouir très rapidement emplissant la bouche de son fellateur de son sperme salé au grand dam de ce dernier qui s’empressa de le recracher en faisant rigoler toute l’assemblée.

– Hé, ce n’est pas fini, il faut que tu suces Sari aussi !
– Oui, bon ben, il n’y a pas le feu, laissez-moi récupérer, j’ai mal à la mâchoire…

En fait c’est le spectacle des deux filles toutes proches de se jeter l’une sur l’autre qui le passionnait pour l’instant. Reprenant leur baiser un moment interrompu Malvina et Kéni se retrouvèrent sur le sol de la clairière. Déjà Malvina avait les seins à l’air, et se les faisait gober par sa complice. Elles restèrent ainsi quelques instants, puis elle finit par enlever son vêtement mouillé, se retrouvant ainsi complètement nue, elle se faufila alors entre les jambes de sa partenaire et entreprit de lui baisser pantalon et culotte pour venir placer son visage entre ses cuisses. Sa langue rencontra alors le doux sexe de Kéni, elle la léchait dans une position qui émoustillait les garçons qui ne rataient rien du spectacle, le cul relevé, les fesses cambrées…. Sari osa s’approcher, et lui caressa le fessier, puis il s’enhardit et son doigt chercha le petit trou. Devant l’absence de protestation de la fille toute occupée qu’elle était par son cunnilingus, il osa une langue lubrifiant bien l’anus de la belle jeune femme. Puis n’y tenant plus, il approcha son gland, attendit une éventuelle objection et comme il n’y en avait pas le lui enfonça carrément dans son conduit rectal. Ainsi Malvina se faisait proprement enculer tout en suçant sa copine. Quelques minutes plus tard le cri de jouissance de Kéni envahit la clairière, alors que Sari terminait son pilonnage anal dans un râle…

L’attaque

Enfin ils arrivèrent sur la colline, Jolu le premier se saisit des jumelles électroniques et poussa un hurlement !

– Les Tigranes !

Kéni lui arracha pratiquement les jumelles et regarda à son tour. Toute la population avait été réunie à l’extérieur : Des véhicules avaient été placés en cercle, et tous les hommes qu’ils voyaient étaient conduits par petits groupes vers ce cercle à l’intérieur duquel un désintégrateur les annihilait (elle reconnut Artom dans ce groupe.) Elle n’osa brancher l’ampli de la jumelle sachant qu’elle ne saurait supporter les cris de désespoir et de souffrance de tous ces gens qu’encore hier elle avait côtoyé. Les femmes étaient dirigées vers des camions, sauf les plus âgées d’entre elles. Un groupe de jeunes gens et d’adolescents à qui on avait épargné la désintégration eut droit à un camion spécial. Tout le monde réclamait les jumelles, Avant de leur passer, elle eut le temps d’apercevoir son père Paulus Nigelson entrer dans le cercle, aucun égard particulier ne lui avait été réservé, elle n’eut pas le courage de le voir disparaître dans l’éclair des désintégrateurs et confia les jumelles à Malvina avant de sombrer en larmes.

Une heure passa, peut-être plus, les cinq jeunes gens choqués, ne disaient rien. Kéni finit par faire un énorme effort sur elle-même pour reprendre les jumelles. L’opération était terminée, une colonne de véhicule retournait à sa base. Seuls restaient trois engins particulièrement lourds, sans doute ceux-ci auraient la charge de raser tous les édifices de la colonie. Un groupe de vieilles femmes encombrées de ballots cheminaient péniblement dans la partie opposée, en direction de la ferme des Gabyor. Kéni fut prise de nausée, des spasmes douloureux lui retournaient l’estomac, la crise dura bien dix minutes, ses compagnons n’en menaient pas large non plus.

– Et la garnison ? Ils ont fait quoi ? Les salauds, ils ont laissé ces chiennes nous massacrer sans lever leurs culs.

Malvina était en pleine crise de nerfs. Kéni finit par se ressaisir ne serait-ce qu’en apparence :

– Ecoutez-moi, on a eu une chance inouïe. A l’heure qu’il est, moi et Malvina on était bon pour les fermes de rééducations, et vous les mecs, c’était la mort, avec peut-être un petit délai pour ceux qui avaient du sperme à donner.
– Tais-toi ! Hurla L’un des garçons.
– Sûrement pas ! C’est pas parce qu’on a eu du pot qu’on va rester là à rien foutre. Je vous demande à tous les quatre de jurer ensemble qu’on fera tout pour venger nos parents et nos amis, que toute notre vie ne sera consacrée qu’à ce but !
– Et quels qu’en soient les moyens, quel qu’en soit le prix ! Ajouta Malvina, avec une étrange expression dans la voix.

Ils jurèrent tous les cinq.

– Bon, on se répartira les rôles plus tard, je propose qu’on essaye de gagner Katelya-City et qu’on y implante notre base d’action.

Il ne leur fallut pas très longtemps pour comprendre à quel point la mission qu’ils s’étaient donnés était hasardeuse. Il n’y avait pas de longues routes sur Katelya, les communautés étaient distantes les unes des autres souvent de plus de 100 kilomètres. La plupart des transports en longues distances s’effectuaient soit en véhicule aérien soit en glisseur. D’autres transports plus lourds nécessitaient d’énormes engins tous-terrains.

Katelya City était à 800 kilomètres des collines d’Olvene, Il leur faudrait des semaines pour franchir cette distance, à moins de trouver un véhicule, ce qui était pour le moins hypothétique, il leur faudrait aussi des équipements.

– Et les équipements c’était en bas…

C’est Folga qui se porta volontaire pour partir en avant-garde dans Olvene, s’il passait, il préviendrait les autres et ils essaieraient ensemble de rafler de la nourriture qui se conserve, des outils de voyages et surtout des tentes. Les camions qui restaient les inquiétaient malgré tout, ils décidèrent donc d’attendre la tombée de la nuit, ce qu’ils firent. Lorsque les phares des véhicules s’allumèrent, ils faillirent renoncer à leur plan, mais Folga décida d’y descendre malgré tout, vu qu’il était peu probable que les Tigranes aient posté des sentinelles partout, ces gens-là n’étaient pas forcement perfectionnistes, si certains avaient échappé aux massacres, on pouvait penser qu’ils n’y attacheraient pas grande importance.

Il dévala les collines à toute vitesse, puis quand il fut à portée des lumières de camions il se mit à ramper, il voulut éviter de se retrouver dans le champ de mire de l’engin, quitte à contourner la cité. Cela lui ferait perdre un temps précieux. A la réflexion, il se dit qu’en rampant très doucement et très discrètement, il pourrait franchir… Sa réflexion ne s’acheva jamais, un filet magnétique emprisonna ses gestes et il trébucha lourdement sur le sol s’assommant à moitié

Les autres voyaient ce qu’ils pouvaient du haut de la colline. Le corps du jeune homme leur était à ce moment caché et ils interprétèrent mal le faisceau lumineux, croyant qu’il s’agissait d’un désintégrateur. Non, Folga était toujours vivant, sa mort n’interviendrait que dans quelques heures, au mieux dans quelques jours quand son sperme serait prélevé. Un choc de plus, un effroyable choc de plus, ils n’avaient vraiment pas besoin de cela et leurs facultés de raisonnement commençaient à poser de sérieux problèmes. Ils décidèrent de passer la nuit sur place en instaurant des tours de guet, demain on verrait.

QG du général Mériap

Les premiers rapports étaient catastrophiques, contrairement à toute attente, les Tigranes avaient passé la rivière sans être inquiétés, le P.C. du général Mériap apprit ensuite que personne ne défendait la ville à Olvene, puis arrivèrent les premiers appels au secours. Désireux de ne point montrer son trouble aux deux officiers qui l’entouraient, il les congédia avec un commentaire laconique :

– Tout à l’air de se passer comme prévu, si ce n’est que j’aurais pensé qu’Olvene résisterait mieux.

Ça devenait confus, les témoignages reçus sur le mescom parlaient à présent de massacres de masse, de colonnes de prisonniers, il fallait bien sûr faire avec les exagérations inévitables, mais il était clair que les Tigranes ne se contentaient en ce moment ni d’une simple démonstration de force, ni d’une mise sous tutelle. Elles abusaient de leur victoire trop facile et venaient rendre une situation déjà compliquée encore plus inextricable.

L’absence de combativité d’Olvene laissait le général dubitatif. Ses responsables avaient donc mal interprété le message, ou n’y avaient pas cru, ou alors ils comptaient aveuglement sur le secours de la garnison…

Mériap ne pouvait évidemment pas savoir que le destin d’une planète était en train de se jouer uniquement parce qu’un vieux dirigeant ne prenait plus la peine de relever ses messages et de les lire.

Coincé, il était coincé, pris à son propre piège, lui qui avait développé la non-intervention, voulant protéger les Koms de toute velléité revancharde de ses officiers, feignant de croire à l’inéluctabilité d’une victoire Tigrane qu’il ne souhaitait pas, se retrouvait le dos au mur. Réclamer une expédition chez ces amazones reviendrait à se déjuger devant son état-major, il n’en était donc pas question. Restait à organiser cette conférence du désarmement où les tigranes seraient désormais en position de force… Ça n’allait pas bien, il sortit et décida d’aller réfléchir dans la campagne environnante…

Les rescapés

Le lendemain ils décidèrent de gagner ensemble Antioche, la communauté Kom la plus proche, celle-ci n’était qu’à 100 kilomètres soit grosso modo trois jours de marche. Mais ce n’est que dix jours plus tard, après s’être perdus, et revenus sur leurs pas qu’ils parvinrent à leur destination, épuisés et affamés. Ils ne furent pas les bienvenus à Antioche. Comme leur arrivée fut remarquée, les autorités locales faute de pouvoir faire dans la discrétion pratiquèrent un double langage, officiellement il fallait héberger dignement les rescapés de l’agression barbare dont avait été victime leur communauté, officieusement ils gênaient.

Habor le responsable de la communauté ne prit même pas la peine de les recevoir, mais ils furent néanmoins soignés et remis en état, avec malgré tout l’interdiction de sortir et de se mêler à la population. Et quand Kéni demanda sans y croire un instant si un véhicule tous-terrains pouvait être mis à leur disposition, les Antiochiens, tout heureux de se débarrasser de ces indésirables visiteurs acceptèrent tout de suite, imposant comme unique condition que le départ ait lieu de nuit…

Ils apprirent bien plus tard (et bien trop tard) que les Antiochiens à l’instar des autres communautés Koms n’avaient aucune conscience du fait qu’ils étaient eux aussi en danger potentiel. Ils analysaient l’attaque des tigranes contre Olvene comme un règlement de compte personnel entre leurs dirigeants. D’ailleurs c’est l’explication qu’avaient fourni les tigranes dans un message confidentiel adressé à l’ensemble des responsables Koms, elles expliquaient aussi que toute aide intempestive envers d’éventuels rescapés de la ville était inopportune.

En fait la majorité des colonies Koms, pressée par la garnison, était tentée d’abandonner son statut dérogatoire pour s’inscrire dans un cadre colonial classique qui lui assurerait une sécurité sans faille. L’obstacle avait été pour l’instant la forte personnalité de Paulus Nigelson, obstacle qui aurait dû être levé pacifiquement… les événements en avaient décidé autrement et personne ne voulait prendre la responsabilité d’une réunion plénière au cours de laquelle ces braves gens auraient parlé de leur avenir, terrorisés qu’ils étaient que les tigranes puissent l’interpréter comme une provocation…

à suivre…

nikosolo@hotmail.com

Première publication Octobre 2004. Revu et corrigé en août 2011 © Nicolas Solovionni et Vassilia.net.

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6 réponses à Vargala Station 1 – L’attaque des Tigranes par Nicolas Solovionni

  1. Orsini dit :

    Je crois que je vais me régler en lisant cette longue saga dont le premier chapitre est d’ors et déjà prometteur

  2. Baruchel dit :

    Une entrée en matière dramatique entrecoupée de moments récréatifs bien agréables à lire

  3. feelgood dit :

    En voici une histoire pleine de promesses

  4. Belinda dit :

    Ça commence fort, maintenant je vais lire la suite, bravo à l’auteur

  5. Muller dit :

    C’est carrément Vassilia.net dans l’espace… et c’est passionnant et excitant

  6. Forestier dit :

    Un space opéra où l’on trouve (entre autre) de la bisexualité masculine et de l’uro, voilà qui a le mérite d’être original. Et en plus c’est bien écrit et on a envie de savoir la suite, suite que je m’en vais lire de ce pas.

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