L’odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 16 – Résignations et désillusions par Nicolas Solovionni

 

L’odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 16 – Résignations et désillusions par Nicolas Solovionni

 

– Voilà, si vous voulez vous joindre à nous, venez, je vous présente mes amis, voici Numi, voici Oliru, voici Majita, voici Enrique…
– Je suis Morgan et voici Zarouny et voici Aréna

Il y avait deux hommes et cinq femmes. Dorénavant ce serait trois hommes et sept femmes.

– Tu vas voir, Morgan, toutes ces nanas vont te sauter dessus ! S’amusa Aréna ce qui provoqua le ricanement de Zarouny.
– On risque d’y passer aussi, t’as vu comment les males nous regardent.
– T’as une préférence ?
– Celui qui cause, peut-être ! Mais je ne suis pas prête, jusqu’ici je n’ai connu qu’un seul mâle. J’espère qu’ils ne nous forceront pas.
– Ils ne nous forcerons pas si on est gentil avec eux.

Une petite pluie fine commença alors à tomber.

– On va tous rentrer. Dit alors Joe Kiffer. Reposez-vous un peu, on va vous préparer de quoi dormir, vous pouvez aussi vous laver, la ferme est construite sur un puit. Et ce soir on fait la fête !

La fête était un peu rustre, mais le cœur y était, au menu : poulet et patates, ainsi qu’un breuvage artisanal et alcoolisé dont le goût rappelait vaguement celui de la bière.

Malgré le déséquilibre entre les sexes (il y avait rappelons-le trois hommes pour sept femmes), plus le repas avançait plus il devenait évident qu’il allait se terminer en orgie, les compagnes de Joe multipliant les allusions salaces.

C’est alors que les esprits (pas que les esprits d’ailleurs) commençaient à chauffer qu’un incident faillit être évité.

Enrique s’était approché de Morgan, la bite à l’air tendue comme un arc, raide comme un pieu.

– Tu me la suces ?
– Non, répondit le jeune homme, très gêné.
– Pourquoi tu ne veux pas, elle n’est pas belle sa bite ? Demanda Numi.
– C’est pas ça…
– Oh ! Tu ne vas pas faire ton coincé ! Lui dit Oliru.
– Puisqu’on te dit de ne pas faire ton coincé ! Intervint Aréna à son tour.
– Si tu te dégonfles, je ne te cause plus ! Ajouta Zarouny.
– Mais enfin…

Il ne comprit pas cette dernière intervention, il fallait qu’il se décide, se serait ou oui ou non, pas de solution intermédiaire.

– Fait le pour moi ! Dit encore Zarouny.

« Mais pourquoi, pourquoi me demande-t-elle une chose pareille ? »

– Une seconde ! Tenta-t-il de temporiser provoquant un brouhaha de protestations.

Il aurait à ce moment-là crié à qui aurait voulu l’entendre qu’il avait le droit de dire « non », s’il n’y avait pas eu l’intervention de Zarouny. Il aurait aimé lui demander en privé le pourquoi de cette attitude, cela était matériellement impossible pour l’instant.

Enrique pour sa part n’avait pas insisté et s’était reculé, c’était le chœur des femmes qui insistait.

– Attendez, j’ai pas dit non ! S’entendit-il dire.

Ses yeux croisèrent ceux de Zarouny. Il comprit qu’elle voulait vraiment qu’il le fasse.

Alors tel un adolescent avant son premier plongeon, il se lança.

– Viens Enrique, je vais te sucer !
– Tu n’es pas obligé !
– Je sais !

Et remettant la suite de la discussion à plus tard, il ouvrit une large bouche.

– Tu suces bien ! Lui dit Enrique.

Morgan ne comprenait pas, ou bien ce compliment n’était que diplomatique, mais cela ne semblait pas être le genre de son auteur d’abuser de ce procédé, ou bien il suçait réellement bien. Il se souvenait qu’on lui avait dit un jour que contrairement aux femmes, les hommes suçaient toujours bien, d’instinct. Mais pourquoi ? Sans doute parce que le fait d’aimer se faire sucer les rendent experts en la matière.

Morgan fut quand même surpris de sa propre attitude, dans un premier temps il s’était contenté de banaliser la chose, effectivement ça n’avait rien de dégoutant ni de désagréable, mais maintenant il se prenait au jeu.

« Il n’y avait pas de quoi en faire un plat, et puis ce n’est pas déplaisant ! Mais quel parcours tout de même ! »

Des flashs défilèrent dans la tête de Morgan : Son premier acte homo dans la presqu’ile des exclus sur Vargala (voir Vargala station, tome 1). Forcé en compagnie de Leiris et d’Enzo à exécuter un spectacle gay devant un vieux libidineux, il avait d’abord essayé de se révolter, puis s’était laissé enivrer avant de se faire sucer la queue par Enzo.

Il avait trainé cette expérience traumatisante, comme un boulet, rompant toutes relations avec ses anciens amis. Lui qui était d’un naturel tolérant avait traversé une période de pure homophobie et refusait que l’on touche à ses fesses. Jusqu’au jour où une prostituée du port de Novassa lui introduise un doigt, ensuite il y avait eu Eymone, puis cette masseuse sur Simac3 qui y avait été de son petit gode. Mais c’est Sovona qui avait su réveiller des fantasmes d’adolescent qu’il pensait avoir enfoui au plus profond de l’oubli.

Et aujourd’hui il était là en train de sucer une bite et il savait que ce ne serait pas la dernière. La situation l’excitait de plus en plus et il bandait comme un malade. Il se dit aussi que si Enrique lui proposait, là maintenant, tout de suite de l’enculer, il ne refuserait pas. Mais il fallait que cette proposition vienne maintenant, ensuite ce serait trop tard et il se donnerait de mauvaises raisons pour ne pas le faire.

Mais apparemment, Enrique semblait se satisfaire de la pipe que le jeune homme lui prodiguait. Alors Morgan se jeta à l’eau, libérant la bite de sa bouche il demanda à son partenaire.

– Tu m’encules ?

Incroyable, en faisant cette demande, Morgan n’avait qu’une crainte, c’est d’essuyer un refus.

– Ah ! Tu aimerais ma bite dans ton cul ?
– Oui !
– Montre-moi ça !

Morgan baissa son pantalon.

– Oh le joli petit cul ! S’exclama Enrique en lui caressant le popotin ! Il a dû en rentrer des bites là-dedans !
– Non pas tant que ça, en fait…

Le doigt préalablement mouillé d’Enrique s’approcha de son anus et força le passage.

– Hummm, effectivement ça m’a l’air bien étroit cette affaire, mais n’ai pas peur, je vais te faire ça bien.
– Je n’ai pas peur !
– On va déjà se déshabiller complétement, ce sera plus fun.

Les deux hommes ne tardèrent pas à se trouver face à face, complétement nus. Morgan alla pour se retourner, mais Enrique l’en empêcha en lui saisissant les tétons.

– Tu aimes ça qu’on te les tortille, hein mon cochon ?
– Ben…
– Dis pas le contraire, ça te fait bander ! Oh, mais elle est jolie cette bite, je vais te la sucer un peu.

Enrique se baissa et entama sa fellation sous les protestations de ces dames :

– Tu le suceras une autre fois ! Encule-le, il ne demande que ça !
– Bon, bon on va faire plaisir à ces dames, Je voulais varier les plaisirs, d’habitude je préfère être sucé que le contraire, mais ta bite est tellement belle… Allez en levrette, jeune homme, on se cambre, on écarte un peu les cuisses. Hummm, faudrait mieux lubrifier quand même. Quelqu’un a quelque chose ?

Morgan sentit qu’on lui badigeonnait le trou du cul avec quelque chose de gras.

– On y va !
– Humpf !
– Du premier coup, t’as vu ça ?
– Humpf !
– Je vais y aller doucement, n’ai pas peur, je suis le plus doux des hommes, pas vrai Joe ?
– Le plus doux, je n’en sais rien, mais il ne te fera pas mal, c’est sûr !

Un coup de bassin, la bite est à moitié entrée, un autre, elle est au fond.

Pour Morgan la sensation n’est pas très différente de celle procurée par un gode, une sensation de « rempli » dont on veut d’abord se débarrasser, mais psychologiquement c’est différent, il y a un corps derrière lui qui n’a rien de factice et dont il peut sentir jusqu’au contact des testicules.

Il réalise qu’il est vraiment en train de se faire enculer. Une partie de son corps le refuse, voulant extraire cet élément étranger qui le blesse, une partie de son esprit le refuse parce qu’il a conscience qu’il franchit un point de non-retour. Mais il ne dit rien parce qu’en fait, il ne sait pas quoi dire.

Enrique est maintenant en train d’effectuer des va-et-vient, la douleur et la gêne s’estompent laissant la place à un plaisir trouble. Son esprit ne lutte plus, il est trop occupé.

– Vas-y c’est bon, continue !
– Je change de vitesse ?
– Vas-y !

Enrique se déchaîne comme un beau diable, procédant par de larges mouvements de piston, Morgan se pâme, incapable de dissimuler son plaisir. Le sang afflue au visage d’Enrique, il sait qu’il est sur le point de jouir, il accélère, et finit par lâcher son sperme dans les entrailles du jeune homme.

Il se retire, Morgan se relève, le cul douloureux, il cherche le regard de Zarouny, le trouve, elle lui sourit. Son cœur se remplit de joie. Et quand Enrique colle ses lèvres contre les siennes afin de lui rouler une pelle il ne pense même pas à protester.

– Je peux te sucer maintenant !
– Oui, mais me fait pas jouir.

Un certain chahut se crée autour de la table, les partenaires se cherchent, se trouvent. Joe Kiffer se met à draguer Arèna qui a tôt fait de se retrouver toute nue et de sucer la seconde bite de sa vie. Majita et Zarouny se pelotent comme des collégiennes en chaleur avant de se gamahucher tête-bêche.

Et les autres ?

Et bien les autres femmes, Oliru et deux plus jeunes s’approchent malicieusement de Morgan qui ne sait comment il va pouvoir s’en sortir. Prenant le parti que les choses se fassent dans un minimum de confort, il s’allonge sur le sol, Oliru et une autre prennent de suite son sexe d’assaut qui passe d’une bouche à l’autre, tandis que la troisième fait dans le romantisme en lui roulant un interminable patin

Tout cela a duré jusqu’à une heure avancée de la nuit, les corps se sont échangés, caressés, léchés, sucés, pénétrés jusqu’à plus soif. On a bu, on a pissé, on a ri. Les hommes ont été épuisés les premiers, les femmes ont continué un petit peu.

Puis tout ce petit monde est devenu sage, sans se rhabiller mais cherchant quelque chose à boire ou à grignoter, ou bien un coussin ou une tendre épaule complice pour dormir tranquille.

Il flottait dans la grande pièce une curieuse odeur d’après orgie où venaient se mêler le sperme, la mouille et l’urine

Morgan pu enfin se rapprocher de Zarouny dont le corps nu trempé de sueur transpirait de désirs assouvis dans la pénombre.

– Ça va ? Demanda-t-il simplement !
– La salope va bien ! Dit-elle en souriant.
– Pourquoi ce mot ?
– Parce que c’est la réalité, mais j’assume !
– Je voudrais te demander… Commençât-il un peu gêné.
– Oui je sais ! Répondit-elle, tu veux savoir pourquoi je t’ai encouragé à le faire ?
– Oui !
– Parce que tu n’as pas trouvé tout seul ?
– Si, mais je voudrais être sûr.
– Tu m’as fait briser tant de tabous… je me suis d’abord donné de fausses raisons mais je crois que je l’ai surtout fait par amour. Ça ne sert à rien d’avoir des tabous, alors je t’ai poussé à briser les tiens. On est quitte ! Viens m’embrasser.

Ce fut un long baiser, l’excitation de Morgan monta, son sexe n’aurait pas été si douloureux, il l’aurait bien prise, là, de suite, mais leur étreinte ne fut que tendresse.

– J’ai un fantasme. Lui dit-elle au bout d’un long moment. Le souvenir d’une photo qu’on m’avait montrée mais que j’efforçais de refouler. Sur la photo un homme et une femme étaient côte à côte, et ils se faisaient enculer tous les deux, et pendant ce temps-là, ils s’embrassaient. On le fera, dis ?

« Oups ! Après tout, pourquoi pas ? »

Plus tard

– Avec une barge on pourrait passer de l’autre côté de la montagne suggéra Morgan.
– Faudrait déjà en dégotter une ! Et de toute façon, ça ne le ferait pas, ces montagnes sont trop hautes ! Répondit Jo Kiffer.
– Et si on les contourne ?
– Le massif montagneux est énorme, on n’aura jamais assez de carburant.
– Et les avions des lignes intérieures ?
– On y a pensé aussi, la flotte intérieure de Novassa est en très mauvais état selon les filles. Je sais piloter ces trucs là, mais je ne me risquerais pas de monter à 8000 mètres, par contre contourner pourquoi pas. Mais bon retourner à Novassa pour tenter de piquer un zinc, sans plan génial et avec peu de moyens, j’en ai tout simplement plus le courage.
– On peut en piquer un sur un aéroport de province, ils ne sont pratiquement pas surveillés ! Intervint Aréna.
– Et il y a un pas trop loin ?
– Zuluka, ce doit être à une centaine de kilomètres, c’est sur un plateau, difficile d’accès en camion, à pied ça doit faire trois jours, un peu plus si on est obligé de faire des détours et si on se perd en route.
– Mwais, je retiens l’idée, mais je n’ai vraiment pas envie de me précipiter, on a connu trop de désillusions. Tout cela est trop aléatoire, même si on arrive à piquer un avion et à aller de l’autre côté, il faut retrouver ces gens, se faire accepter, faire décoller leur vieux vaisseau, le recharger. On va peut-être arrêter de rêver !
– Et sinon ?
– Ben sinon on va vieillir ici, on n’aura pas de gosses pour s’occuper de nous quand nous seront gâteux, les femmes ici ne peuvent pas avoir d’enfant, toutes les naissances se font in vitro.
– C’est d’un gai !
– On peut s’arranger pour que ça soit le moins triste possible, et qui sait peut-être qu’il se passera quelque chose, on peut toujours rêver !
– Alors rêvons, au moins il nous reste ça !

A bord de l’Armor

Revenons quelques temps en arrière et intéressons-nous à la fuite d’Artémise III, la papesse déchue et d’Asseb, sa suivante.

Le vaisseau ayant décollé de Novassa, Petra Van Yaguen, la capitaine se rendit dans la cabine des deux passagères.

– Pour des raisons de sécurité, la destination que nous vous avons indiquée n’est pas la bonne. Nous souhaitons nous rendre sur Simac3. Indiqua Artémise.
– Là où ailleurs… Je vais faire modifier le plan de vol.

En se renseignant, Petra fut néanmoins dépitée. Simac3 était une destination touristique où résidaient de riches personnalités dans les rares grandes îles émergées, L’une d’entre elles avait été cédée sous forme de concession territoriale au gouvernement de Novassa afin d’y ériger un sanctuaire. Le trafic marchandise de la planète se limitait à l’exportation de crabes géants réputés pour leur chair succulente. Ce transport état assuré par un vaisseau cargo qui s’en était assuré l’exclusivité. Autrement dit, il y était quasi-impossible d’y trouver du fret de retour.

Pour la forme, elle protesta auprès d’Artémise.

– Avez-vous le choix ? Rétorqua cette dernière, l’argent de notre passage vous sera versé sur Simac3, pas ailleurs. Là-bas j’userai de mon influence pour vous permettre de repartir sans que vous soyez lésé.
– Hum ! Vous allez me trouver du fret alors qu’il n’y en a pas ?
– Ne vous inquiétez donc pas.

Une fois les deux femmes laissées seules, Asseb se laissa aller à ses récriminations.

– Ces cabines sont minuscules ! On va vraiment passer trois semaines là-dedans ?
– Tu peux toujours sortir et te mêler à l’équipage si tu n’as pas peur des mauvaises odeurs.
– Berk ! Tous ces males !

Quand on leur servit leur premier repas en cabine, ce fut Artémise qui rouspéta au travers de l’interphone.

– Nous souhaitons que les gens qui s’occupent de notre service soient exclusivement des femmes.
– Pourquoi, vous êtes allergiques aux hommes ?
– Oui, viscéralement allergiques.

Le repas suivant leur fut servi par Uguett, une jolie jeune femme d’origine indienne. Artémise flasha immédiatement sur elle.

– Vous avez de forts beaux appâts, jeune fille ! Lui lança-t-elle avec les yeux plein de concupiscence.
– C’est une proposition ?
– Ça se pourrait !
– J’y réfléchirai ! Répondit-elle assez sèchement.

Uguett rapporta la scène à sa capitaine.

– Un peu gonflée, la nana, de me demander ça carrément !
– Elles n’ont pas la même culture que nous ! Et sinon, ça ne te tente pas ?
– Disons que je ne suis pas motivée !
– Il faudrait quoi pour que tu sois motivée ?
– Des sous !
– C’est ton côté pute ?
– Occasionnelle !
– Elle a senti que tu n’étais pas partante ?
– Je crois, oui !

Pétra appela Fanny, une grande et sculpturale blonde.

– Je vais te confier une mission. Ce soir tu serviras les deux passagères, si elles te font des allusions d’ordre sexuelles tu rentres dans leur jeu…
– Euh ! Ça entre dans mes attributions ?
– Tu en as fait d’autres !
– C’est pas une raison !
– Tu seras rétribuée !
– Je peux refuser, j’espère ?
– Bien sûr !
– Bon alors j’accepte, mais je suppose que la mission ne s’arrête pas à un broutage de chatte ?
– Non, j’aimerais que tu les cuisines, que tu apprennes des tas de trucs sur elles, ce qu’ils vont faire sur Simac3, ce qui se passe exactement là-bas, si elles ont du fric… et où…
– C’est de l’espionnage horizontal !
– Absolument !

Quand le soir, Fanny apporta le repas dans la cabine des novassienes, Artémise commença par marquer son étonnement :

– Je pensais que ce serait votre collègue qui viendrait ?
– Uguett ? Elle est en repos.
– Ah !

Fanny s’arma de son plus beau sourire :

– Mais rassurez-vous, je suis aussi gentille qu’elle !
– Dans un genre différent ! Mais c’est vrai que vous êtes une belle femme.
– Vous me flattez !
– Non, et pour être très franche, je passerais volontiers un moment avec vous !
– Vous êtes directe, vous !
– Pourquoi ne pas l’être ? Ça vous dit ?
– On peut toujours essayer…
– Mais nous allons manger, d’abord !
– Oui, bien sûr !
– Revenez dans une heure.
– A tout à l’heure !

Quand Fanny revint, elle eut la surprise de découvrir les deux passagères entièrement nues sur la banquette occupées à finir leurs boissons.

– Euh ! Nous serons trois ?
– Je ne vous impose rien, Asseb peut participer, regarder sans participer, ou se retirer, c’est comme vous voulez !

Fanny se demanda quelle attitude adopter pour ne pas trop casser l’ambiance.

– On peut faire ça à deux, mais Asseb peut rester, on lui dira peut-être de nous rejoindre, après.
– O.K. Faisons comme ça ? Je vous plais, j’espère ?
– Oui, beaucoup !
– Et bien tant mieux ! J’attends maintenant de vous voir nue.

Fanny n’était plus une toute jeune femme, cette grande blonde légèrement forte avait dépassé la trentaine mais possédait un charme fou pour qui aimait le genre.

– Complétement nue ou je garde quelque chose ?
– Complétement nue !
– Un peu de fétichisme, ça ne vous inspire pas ?
– Non pourquoi, je devrais ?
– Non, non, chacun son truc.

Artémise demanda à Fanny de s’allonger sur la banquette. Sitôt fait, l’ancienne haute dignitaire de Novassa vint lui embrasser les tétons, embrasser est d’ailleurs un mot faible, puisqu’après que ses lèvres aient « reconnu le terrain », la langue lécha et la bouche aspira. Mais ce traitement ne déplaisait pas à Fanny qui adorait que l’on s’occupe de ses bouts de seins.

Et après le gauche, ce fut le droit, la seule variante dans l’universalité de cette règle étant que l’on ne sait jamais par lequel on commence.

Après ces quelques fantaisies bucco-mammaires, la papesse déchue s’en alla voir plus bas comment allaient les choses. Les « choses » allaient mouillées. Elle en fut satisfaite, son intention première n’était absolument pas de faire prendre du plaisir à sa partenaire, mais de faire en sorte qu’elle soit bien excitée pour la suite du programme.

– Relève-toi, je vais m’allonger. Asseb tu fais quoi ?
– Je me tripote un peu !
– Fais ce que tu veux, mais évite de faire grincer ton siège, c’est agaçant.

Artémise avait annoncé qu’elle allait s’allonger, mais pour l’instant elle restait debout et flattait de ses mains le cul de Fanny. Elle ne vit pas arriver une grande claque sur sa fesse gauche.

– Oh là ! On se calme !
– Tu n’aimes pas les petites fessées.
– Si ça reste comme ça, je veux bien, mais pas plus fort.
– Mauviette !
– Vous êtes trop aimable.
– Il pourtant joli ce cul !
– N’est-ce pas ?
– J’aurais bien aimé le rougir !
– Ecoutez, je suppose que nous reverrons, vous le rougirez une autre fois.
– Je n’ai jamais abîmé personne, demandez donc à Asseb, elle vous le confirmera, mais bon laissons tomber, je ne pensais pas que je serais obligée de me justifier auprès de vous. Vous pouvez vous rhabiller !

Fanny réalisa alors qu’elle avait été envoyée dans la cabine des filles de Novassa avec une mission et qu’elle était en train de la saboter en beauté. Elle risquait de se faire incendier par Pétra qui était parfois capable de réactions violentes et incontrôlées. Alors, à tout prendre, mieux valaient les fessées d’Artémise. Mais comment rattraper le coup ?

– Je suis stupide, je sais que vous ne me ferez pas de mal, allez-y, je me laisse faire !
– Faudrait savoir ce que tu veux, toi !
– Je me laisse faire, allez-y !
– Alors à quatre pattes chienne !

Fanny se plaça dans la position demandée mais quand elle vit Artémise sortir d’une sorte de grande trousse, une fine baguette, elle se retint de ne pas prendre ses jambes à son cou.

« Courage ! Elle m’a affirmé qu’elle ne me ferait pas mal. »

– Tu as peur ?
– Non, non ! Mentit Fanny.

Mais Artémise savait que la grande blonde mentait, elle s’en fichait, sa peur l’excitait. Artémise comme toutes les personnes qui ont possédé un pouvoir ne s’en passe que très difficilement et s’écharne à en recréer l’illusion, en dominant Fanny, elle retrouvait le goût de ce pourquoi elle avait longtemps vécu.

Elle ne tapa pas trop fort, elle n’avait aucune envie de voir Fanny la planter là, non elle fallait qu’elle reste et pour cela elle saurait l’entortiller, elle en avait manipulé tant des ministres, des conseillères, des émissaires et autres chefs de projets, ce n’était pas une fille facile qui se faisait baiser à fond de cale qui allait lui résister !

Effectivement Fanny ne dit rien, le coup n’avait rien eu d’indolore mais restait largement dans la mesure du supportable.

Le second coup fut un peu plus appuyé, mais ça allait encore, le troisième fut douloureux et Fanny laissa échapper un cri.

– Oh, pardon ! Je vais faire moins fort ! Dit aussitôt Artémise coupant court aux protestations de la grande blonde.

Elle avait trouvé la bonne force, elle continua à frapper de façon à ce que Fanny ne crie pas.

– Bon, ça devrait aller, tu as vu dans quel état tu m’as mise, salope ?

Effectivement ça mouillait sévère du côté de l’entre jambe.

– Maintenant tu vas venir lécher tout ça !

Les fesses cuisantes et la chatte en feu la papesse déchue s’allongea sur la banquette, les jambes légèrement écartées. Et pendant que Fanny commençait à lui lécher la chatte, Asseb fut invitée à venir s’occuper de ses seins.

Fanny se demanda si elle devait faire durer la chose ou si au contraire elle devait de suite faire jouir sa partenaire. Mais les soupirs et les gémissements provoqués par les actions conjuguées des deux bouches sur son corps lui firent opter pour le second choix, la langue s’agita frénétiquement sur le clitoris, dont la sensibilité s’exacerbait. Bientôt Artémise se raidit, hurla et retomba comme une chiffe molle.

Fanny se dégagea, attendit en vain un peu de tendresse de la part de celle qui avait reçu son plaisir. Elle se dirigea vers le coin où gisaient ses vêtements sans remarquer qu’Asseb avait pris la place d’Artémise et réclamait à son tour qu’on la lèche.

« Attention pour les heures sup ! »

Spectacle surréaliste que celui de voir Fanny lécher avec acharnement la chatte d’Asseb pendant qu’Artémise complétement indifférente se limait les ongles.
i
Asseb ayant pris son plaisir à son tour, il fallut bien que Fanny se rhabillasse pour de bon. Normalement le sexe délie les langues, dans tous les sens du terme. Alors Fanny lança comme ça au débotté la pire des banalités :

– C’était super sympa !
– Vous avez été très bien, nous vous remercions, maintenant nous souhaitons nous reposer.
– Ah, bon, je m’en vais alors ?
– S’il vous plait !
– C’est dommage, j’aurais bien fait un brin de causette.
– Nous souhaitons nous reposer ! Réitéra Artémise sur un ton plus ferme.
– Bon, bon, on fera la causette une autre fois.

Petra à qui Fanny rapporta la chose n’en revenait pas.

– Pas moyen de les faire causer, alors ?
– Non, je te dis, elles m’ont carrément viré, très courtoisement mais fermement.
– T’auras peut-être plus de chance la prochaine fois !
– Parce qu’il faudra que je recommence ?
– Il ne faut jamais rester sur un échec, mais ne t’inquiètes pas, tu seras payée, et je vais mettre aussi Uguett sur le coup.

Mais rien n’y fit ! Pendant la suite du voyage, Fanny partouza deux nouvelles fois avec les passagères et Uguett trois fois, à chaque fois toutes les tentatives de dialogue tombèrent lamentablement à l’eau.

Et puis un jour, Uguett vint les trouver, ce n’était pas l’heure du repas, elle venait leur annoncer que le vaisseau sortirait de l’hyperespace dans trois heures. Petra avait jugé que leur annoncer la chose de cette façon serait plus convivial qu’une simple annonce au micro, et qui sait, peut-être se mettraient-elle enfin à causer un petit peu.

– Ah enfin ! Demandez à Fanny de nous rejoindre, nous avons à vous parler à toutes les deux.

Bien sûr, Uguett sauta sur l’occasion, et n’hésita pas à réveiller Fanny qui roupillait comme un bébé.

– Tu me laisses dormir !
– Mais attends, elles veulent nous voir toutes les deux, c’est forcément pour nous faire des confidences, on ne va pas rater ça, Pétra nous récompensera.

Sauf que ce n’était ni pour une partouze, ni pour des confidences…

– Là où nous nous rendons, Commença Artémise, nous ne connaissons personne, nous allons avoir besoin de personnes en qui nous pourrons avoir confiance. Nous vous proposons donc de vous embaucher toutes les deux, votre salaire sera doublé.

Les deux filles se regardent stupéfaites.

– Embauchées pour quel travail ? Demande Uguett.
– Etre à notre service, nos exigences ne sont pas très compliquées, je ne peux vous donner de détails, il faudra attendre de voir ce que nous allons trouver sur place, mais vous ne serez pas débordées, il parait que le climat est sain, la vue enchanteresse et la nourriture sans aucune comparaison avec ce qu’on nous a fait bouffer ici.

Les deux femmes sont de plus en plus perplexes.

– Ce sera une embauche à l’essai, si vous vous apercevez que ça ne vous convient pas, et bien, tant pis, nous ne vous retiendrons pas.
– Faut qu’on se parle entre nous cinq minutes ! Suggéra Fanny.
– Faites !

Dans la coursive, les deux femmes se mirent à bafouiller, chacune voulant parler la première.

– On ne peut pas rater ça, rester avec Petra, ça va finir par devenir dangereux !
– On n’a aucun renseignement sur cette planète, si ça se trouve c’est pourri. Je voudrais déjà savoir si ça se passe là-bas comme sur Novassa, parce que une société sans mec, très peu pour moi.

Elles consultèrent assez vite les infos stockées sur les ordinateurs.

– Une planète paradisiaque pour richards, Novassa y a acheté une concession qui est diplomatiquement indépendante. Apparemment personne ne sait ce qui s’y passe, les visites ne sont permises que sur autorisation spéciale des autorités de l’enclave. Ça veut dire quoi ?
– J’en sais rien !
– On fait quoi ?
– On va discuter un peu, histoire de ne pas se faire piéger, et puis on va faire un jour ou deux d’essai…

Artémise parut stupéfaite par la question que lui posait Uguett.

– Des hommes ? Pourquoi faire des hommes, ça ne sert à rien ! Mais je ne peux pas vous répondre : on ne sait pas ce qu’on va trouver sur place. Les rapports que nous recevons régulièrement sont sibyllins et ne nous apprennent pas grand-chose, sauf à nous confirmer que la sainte est toujours là !
– La sainte ?
– C’est une longue histoire, la fondatrice de notre religion est venue finir ses jours ici avec quelques suivantes, à sa mort elles ont choisi une fille parmi les plus dévotes pour figurer sa réincarnation. C’est évidemment complètement bidon. Jamais, on ne nous a demandé d’envoyer des femmes sur Simac3, donc je suppose qu’elles recrutent sur place. Maintenant, il est possible qu’il y ait des hommes pour effectuer certaines tâches, des esclaves, dans ce cas, si ça vous amuse d’aller avec eux, c’est dégoûtant, mais c’est votre affaire. Et puis s’il n’y a pas d’hommes dans la concession, vous pourrez toujours faire un tour en ville !

Bref les deux femmes acceptèrent l’essai et prévinrent Petra :

– Non seulement vous n’avez rien pu en tirer, mais en plus vous me laissez tomber ?
– On va faire trois jours d’essai, après ce délai on reviendra, soit pour récupérer nos affaires, soit pour rembarquer. En trois jours on risque d’apprendre plein de choses.
– Et si elles vous gardent prisonnières ?
– On peut faire une déclaration préalable aux autorités portuaires…
– Et comme ça il y aura une enquête et on découvrira ma véritable identité. Il n’en est pas question. Si vous allez là-bas, c’est à vos risques et périls

Les deux jeunes femmes tinrent un court conciliabule dans la coursive.

– Un jour Pétra se fera coincer, on a une opportunité d’aller voir ailleurs, moi je prends le risque ! Déclara Uguett.

Fanny fut d’accord avec elle.

Johan Stolz le second de Pétra Van Yaguen attendit que cette dernière fût seule pour lui glisser :

– Si je peux me permettre, laisser dans la nature, deux nanas qui connaissent nos identités, c’est un peu dangereux, non ?
– Elles sont aussi impliqués que nous !
– Non, elles n’ont eu aucune responsabilité dans le piratage du Siegfried7. Et je suppose que notre capture est sous prime.
– Quand elles reviendront, on les empêchera de repartir.
– Et si elles ne reviennent pas ?
– On avisera !

– Tu as vu le regard que Stolz nous a lancé ! Fit remarquer Uguett à Fanny.
– Oui, qu’est-ce qu’il a été raconter à Pétra ?
– Tu sais à quoi je pense ?
– Oui ! Faut pas qu’on revienne, on prend le maximum d’affaires en douce…

Pétra tint à mettre les choses au point avec Artémise avant le débarquement.

– Ça va ? Vous avez fait bon voyage ?
– Nous ne nous sommes pas plaintes, à ce que je sache !
– Vous allez donc pouvoir me payer.
– Je le ferais dès que je serais dans la concession.
– Et pourquoi pas ici ?
– Pour des raisons techniques qu’il serait trop compliqué de vous expliquer.
– Je prends un risque énorme !
– Vous n’avez pas d’autre solution que de le prendre, sinon vous allez faire quoi ? M’empêcher de débarquer ? Ce n’est pas comme ça que vous serez payé.
– Non mais je peux garder votre compagne de route tant que je ne suis pas réglée.
– Si vous voulez, ça ne me dérange pas !

La réponse d’Artémise contenait sa part de bluff, l’attachement qu’elle avait pour Asseb n’était pas si important que ça, mais l’idée de se retrouver seule face à l’inconnu sur cette planète ne lui disait rien que vaille.

– Alors nous ferons comme ça ! Répondit Pétra.
– Mais je vais vous proposez mieux, tenez prenez cette bague, je puis vous assurer que ce n’est pas du toc, je vous la laisse en gage, quand vous aurez le règlement, vous me la renverrez, il doit bien y avoir un service postal ici, sinon vous vous débrouillerez.

Pétra examina le bijou qui effectivement n’était pas du tout en toc.

– Bon d’accord je garde ça en gage. Je vous rappelle que vous m’aviez promis de m’indemniser au cas où je ne trouverais pas de fret ici.

Artémise poussa un soupir d’agacement.

– Cherchez-en ! Si vous n’en trouvez pas je vous indemniserais, je vous indiquerais comment me joindre.

à suivre

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5 réponses à L’odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 16 – Résignations et désillusions par Nicolas Solovionni

  1. Sorenza dit :

    Ces aventures sont fabuleuses, ça se suce, ça s’encule et tout ça dans la décontraction la plus débridée. Bandant

  2. Warren Corington dit :

    helloh ! Je me suis branlé avec mon colocataire en lisant ce texte, il a bien juté et j’ai avalé sa crème. merci pour ce excitation très bien.

  3. Muller dit :

    Fabuleux chapitre

  4. verune dit :

    Les coquins et les coquines sont partout dans ce récit

  5. Forestier dit :

    C’est assez fabuleux la façon dont le comportement des personnages évoluent dans ce récit au fil des épisodes, comme ça par petites touches de façon quasiment naturel. Je trouve ça très beau 😉

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