Deux filles et leur mère par Léna Van Eyck – 21 – Le récit de Blandine

Deux filles et leur mère par Léna Van Eyck – 21 – Le récit de Blandine

Le récit de Blandine

Tout a commencé un jour où je m’étais intoxiqué avec mon repas, à ce point que j’avais attrapé une forte fièvre. Comme ça ne passait pas, je me suis décidée à me rendre à la cabane de Finette la guérisseuse, elle m’a fait boire je ne sais quelle saloperie, mais en sortant de chez elle mon ventre allait mieux mais ma tête tournait, je voyais tout de travers…

Et c’est sur le chemin du retour que la Vierge Marie m’est apparue. Evidemment je n’en croyais pas mes yeux et je me suis agenouillée. C’est la moindre des choses, non ?

Et la Vierge m’a parlé.

– Ma fille, je t’ai choisi pour me servir, tu vas rejoindre les sœurs du couvent de Ture et l’honorer de tes prières. En retour ta place au Paradis t’est d’ores et déjà acquise.

J’étais subjuguée, être choisie ainsi par la Vierge Marie était pour moi un honneur inespéré d’autant que je ne voyais pas bien pourquoi je le méritais, mais ne dit-on pas que les desseins de Dieu sont impénétrables !

Aussi, c’est avec une foi complètement régénérée que j’ai pris le voile avant de déchanter.

Je n’ai au début accordé que peu d’importance a des attitudes qui me semblaient peu compatibles avec la vie monacale, disputes, cancaneries, jalousies, mesquineries et pire : affinités particulières. J’étais dans le déni me disant ça que la perfection et la sainteté sont choses rares et qu’il ne fallait pas accorder à ces choses davantage d’importance à ce qu’elles étaient.

Jusqu’au jour où l’une des sœurs m’a cherché querelle sous un prétexte fallacieux, m’insultant vertement, je sortis de mes gonds et lui balançait une gifle magistrale qui l’a fit chuter au sol. Elle cria et une nuée de bonnes sœurs me tomba dessus à bras raccourcis. Je n’ai pu prouver ma bonne foi, on m’a fouettée sévèrement et j’ai eu droit à trois jours de cachot sans manger, avec juste un peu d’eau et sans literie. J’ai donc imploré la Vierge, voulant savoir pourquoi elle m’infligeait cette épreuve injuste. Mais la Vierge ne m’a pas répondu, elle devait être occupée ailleurs, on ne peut pas être partout !

N’empêche qu’en sortant du cachot je ne voyais plus certaines de mes consœurs de la même façon. Ce n’était pour la plupart que des garces. Quand le confesseur est venu je lui ai tout raconté. Là où j’attendais de la compassion, il m’a enfoncé, en fait j’avais eu tort de me défendre. Drôle d’homme d’église ! Et puis il détourna la conversation voulant me faire avouer des rapports contre nature avec d’autres sœurs. J’ai trouvé que ce type était complètement fou.

Je commençais à me demander si j’allais rester dans ce lieu qui me décevait de jour en jour, mais la Vierge m’avait donné mission, il me fallait être forte. L’ambiance devenait pesante, oh rien de violent, mais une série d’attitudes malaisantes qui devenaient insupportables : regards méprisants, haussements d’épaules intempestifs, l’une des sœurs allait même jusqu’à faire semblant de cracher quand elle me croisait…

Et puis vint sœur Gertrude laquelle sans crier gare entra un jour dans ma cellule. J’avais déjà repéré cette jeune sœur au joli visage. Elle au moins ne m’avais jamais jeté son mépris à la face.

– Coucou ! Je suis venue te consoler ! M’annonça-t-elle.
– Me consoler ?
– Ces salopes vont te faire craquer, elles ne te lâcheront plus, tu ne t’en sortiras pas seule, je t’offre mon amitié
– C’est gentil, mais c’est la Vierge qui me met à l’épreuve, je ne flancherais pas.
– Qu’est-ce que la Vierge vient faire là-dedans ?

Cette réflexion venant d’une religieuse me stupéfia, aussi lui narrais-je l’épisode de la forêt au cours duquel la Vierge m’apparut. Elle m’écouta jusqu’au bout sans m’interrompre mais sans dissimuler le scepticisme qu’affichait son visage..

– Sais-tu, me dit-elle que les fortes fièvres et les remèdes de guérisseuses peuvent nous provoquer des rêves éveillés ?
– Ce n’était point un rêve.
– C’est ce que tu crois, je ne suis pas là pour te décevoir, mais réfléchis, pourquoi donc la Vierge de serait adressée à toi. Tu as quoi de particulier ? Tu aspires à la sainteté ?
– Les desseins de Dieu sont impénétrables…
– Oui je connais la chanson. N’empêche que la Vierge si toutefois elle existe, elle a sûrement mieux à faire que de racoler les jeunes filles pour les envoyer au couvent.
– Oh ! Mais qui es-tu pour blasphémer ainsi ? Sors de ma cellule et cesse de me tourmenter ! Tu es aussi mauvaise que les autres…
– Je ne suis pas venue te tourmenter, je ne m’attendais pas à ce que la conversation tourne ainsi.
– Que fais-tu dans ce couvent si tu n’as point la foi ?
– La foi ? Tu veux vraiment que je te dise, il y a un Dieu tout puissant, c’est évident mais je crois aussi que les curés l’ont affublé de légendes absurdes.
– Oh !
– Ben oui ! Quant à savoir pourquoi je suis là, c’est mon petit secret, si nous devenons amies je te le confierai.
– Hum ! Laisse-moi à présent
– Tu ne veux pas que l’on fasse minette ?
– C’est quoi ça ?
– Je te donne du plaisir et tu me donnes du plaisir.
– Impie et dévergondée, tu les accumules…
– Où est le mal quand on se donne du plaisir ? Si Dieu a créé le plaisir, pourquoi le bouder ?
– Tu confonds plaisir et tentation, sors d’ici, ville tentatrice.
– D’accord je ne veux rien t’imposer. Repose-toi et réfléchis à tout cela, je reviendrai sans doute demain
– C’est inutile !

Sœur Gertrude partie, je m’abandonnais à mes réflexions, il me paraissait tout d’abord que cette femme était habitée par Satan. Aussi me mis-je en prière en quête d’un signe qui ne m’apparut pas.

Lassée de prier dans le vide, je laisser tomber et me laissai envahir par mes pensées. Des pensées de plus en plus en plus confuses… Et si sœur Gertrude avait raison, si la Vierge qui m’était apparue n’était que le fruit de mon imagination ?

Voulant en avoir le cœur net, j’élaborais un stratagème, j’allumais sept cierges et entrais de nouveau en prière, au bout d’un certain temps que je ne peux évaluer j’adressais ma requête.

– Sainte Vierge, le doute m’assaille. Si je dois continuer la mission que tu m’as assigné, fais le moi savoir par un signe tangible. Au nom du père et du fils et du saint esprit. Amen !

Je surveillais les cierges, persuadée que la Vierge les soufflerait, (juste un peut-être ?) me confirmant ainsi ma mission.

Mais il ne se passa rien !

– Elle se fout de ma gueule ! M’entendis-je penser avant de chasser cette horrible pensée impie.

J’abandonnais l’expérience en proie à des pensées de plus en plus contradictoires.

Je me résolu à me dire que la sœur Gertrude avait peut-être raison. Pas complétement convaincue malgré tout, difficile d’abandonner si brutalement de telles certitudes.

Sœur Gertrude revint le lendemain.

– Alors t’as réfléchi un peu…
– Pfff, je ne sais plus où j’en suis…
– Normal, tiens je t’ai apporté ça, c’est une part de gâteau aux noisettes, je l’ai piqué à la mère supérieure. Le jardinier apporte toujours un gâteau quand il vient l’enculer.
– Quoi ? Tu veux dire..
– Ben oui, à part deux ou trois vieilles peaux, les vœux d’abstinence n’ont plus vraiment cour ici !
– Mais tu les a vu ?
– Bien sûr, je sais où ils font ça, dans la petite cabane… comme les planches sont mal fixées on peut tout voir, moi ça m’excite.
– T’es vraiment vicieuse !
– Un peu oui, mais je ne peux pas m’en empêcher. Il a une très belle bite le jardinier.
– Oh !
– Ben quoi, tu n’aimes pas les bites ?
– Mais enfin !
– Mais rassure-toi, j’apprécie aussi les jolies femmes, en fait, je préfère. Alors on se l’a fait cette minette ?
– Tu veux vraiment me damner ?
– Tu ne seras pas damnée si tu te confesses après, c’est super pratique la confession, tu pèches, tu te confesses, et hop, envolé le péché !

Je la regardais, ne sachant comment réagir.

– Soulève ta chasuble que je vois ta forêt !
– Mais ça ne se fait point !
– Bien sûr que si, ça se fait ! Tu veux voir la mienne ?

Et sans attendre de réponse Sœur Gertrude se défroqua me laissant bouche bée.

– Caresse-moi ! Implora-t-elle.
– Je n’ose pas…
– Alors c’est moi qui vais te caresser, mais enlève moi tout ça !
– Pourquoi me demande-tu ça ?
– Parce que tu vas aimer ! Aie un peu confiance, Nom de Dieu !
– Oh ! Tu as juré !
– Oui, et alors ! Mais secoue-toi, enfin ! J’essaie de te faire réagir et tu ne veux rien entendre. Je ne te veux que du bien, tu peux comprendre ça ou pas ?
-Et pourquoi voudrais-tu mon bien ?
– Parce que tu as un gentil minois et que tu m’excites ! Ça te va comme réponse?
– Excuse-moi, je ne sais plus quoi penser.

Et je me suis mise à chialer.

– Bin, v’la autre chose ! Faut pas pleurer comme ça !

La Gertrude se rapproche de moi, m’enlace, essuie mes larmes, sa main se pose sur ma jambe, passe en-dessous de ma chasuble, remonte jusqu’en haut des cuisses, trouve mon minou et se met à le caresser. Je suis complétement tétanisé, je me laisse faire.

Je me suis laissé faire également quand elle m’a retiré ma chasuble, quand elle ma léché le bout de mes seins et quand elle m’a gratifié d’un baiser profond à pleine bouche, baiser que j’ai fini par partager de façon instinctive.

J’ai senti le plaisir monter en moi, je m’offrais complétement à elle, y compris lorsqu’elle me dépucela avec une carotte qu’elle avait judicieusement apportée.

– Alors, ça t’a fait du bien ??
– C’est vrai que ça délasse, mais ce n’est pas bien !
– On a fait du mal à qui ?
– Ce sont des choses interdites.
– Ça ne répond pas à la question ! On a fait du mal à qui ?
– Si c’est interdit, il doit y avoir une raison.
– Si tu la trouves, cette raison, je te couvrirais de cadeaux..
– Tu crois avoir réponse à tout ?
– Non mais j’aime pas les trucs inexplicables. Bon, on recommence ? Je ne suis guère rassasiée
– Ne me tente pas !
– Juste un bisou alors ?

Nous nous sommes de nouveau embrassées.

– Cette fois, c’est toi qui t’occuper de moi ! Me dit-elle sur un ton qui n’admettait pas de réplique .
– Je n’ai aucune expérience, tu vas me trouver gourdasse.
– Je vais t’appendre, te guider…

Alors je me suis surprise à gouter à la pointe de ses seins, aux lèvres de sa chatte et à son petit berlingot.

Elle m’a de nouveau excitée et bientôt je flirtais avec l’extase.

Notre liaison dura plusieurs mois, et puis un jour nous avons toutes été arrêtés par la maréchaussée. Emprisonnées, battues, déportées… Sur le bateau, les marins s’en donnèrent à cœur joie. Si au moins ils avaient été gentils, mais non, ce n’était que des soudards abrutis. A me dégouter des hommes et des bites !

Fin du récit de Blandine

A suivre

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3 réponses à Deux filles et leur mère par Léna Van Eyck – 21 – Le récit de Blandine

  1. Rocher dit :

    Blandine est une belle cochonne ! Je l’aime ♥♥♥

  2. Roques dit :

    Anticléricalisme et érotisme se conjuguent pour notre plus grand plaisir

  3. Biquet dit :

    Religieuse ou putain font la même chose, elles mettent le petit Jésus dans la crèche !

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