Chanette 27 – L’affaire Manet-Carrier – 8 – It’s just a gigolo

Chanette 27 – L’affaire Manet-Carrier – 8 – It’s just a gigolo

Nous allons parler maintenant de Karine Levillain, une grande brune très portée sur les femmes. J’ai croisé cette fille lors d’une aventure assez chaude en Suisse (voir Chanette 24 – Tribulations helvétiques). Enquêteuse pour le compte d’une agence de renseignement internationale, elle s’est fait virer comme une malpropre, J’avais donc vanté ses talents auprès de Didier Remiremont afin qu’il l’embauche dans son agence.

La mission que lui a confié son patron ne la branche pas trop, mais toutes les professions ne comportent-elles pas leur lot de choses déplaisantes.

Jeudi 13 mai

Karine a donc booké Adam-Claude pour une heure ce samedi, lui a donné rendez-vous à l’Hôtel des trois cerfs et l’attend dans le hall en exhibant une revue d’art qu’elle fait semblant de lire.

Le contact s’effectue puis ils prennent l’ascenseur pour aller en chambre.

Le gigolo n’est aucunement surpris d’avoir aujourd’hui une cliente qui n’aurait sans doute aucun mal à trouver des partenaires gratuits. Dans ses clientes il n’a pas que des femmes laides ou vieillissantes, il a aussi des femmes qui souhaitent un coup sans lendemain avec un homme beau et puissant et qui ne risque pas de la rappeler tous les cinq minutes après avoir fait l’amour.

Karine afin d’être davantage crédible est habillée en femmes d’affaires, tailleur gris, chemisier blanc, faux foulard Hermès, lunettes en écailles, et mallette d’affaire.

– Je suis Karine, on peut se tutoyer ou se vouvoyer, c’est comme vous voulez ?
– Le tutoiement sera plus convivial, on va se déshabiller, tu désires quelque chose de particulier ?
– En fait je suis très cochonne, j’aimerais que tu me traites comme une morue, que tu m’insultes, que tu me donnes une fessée et que tu m’encules. Euh, tu pourrais me pisser dessus ?
– On peut faire tout ça ! Tu me fait mon petit cadeau ? Demande le gigolo tout en se déshabillant.
– Oui bien sûr ! Répond Karine en sortant le montant de la prestation de son portefeuille. Oh ! on va zapper la sodomie…

C’est qu’elle vient de découvrir la bite du gigolo, et elle est très grosse.

– Un problème ?
– Non, mais on zappe la sodo !
– C’est comme tu veux, mais j’ai l’habitude et en principe ces dames ne s’en plaignent pas, je sais faire ça avec douceur. Tu veux me sucer ?
– J’ai une petite bouche, mais je vais essayer et n’oublie de me traiter de tous les noms, j’adore ça !
– Allez, suce-moi la bite, salope, tu sais que tu n’es bonne qu’à ça ? Bonne à sucer de bites ?
– Hummm.

Karine ne parvient pas à lui faire une fellation correcte, renonçant au pompage classique, elle se contente de lécher la verge de haut jusqu’en bas, et vient ensuite titiller le gland, puis s’intéresse aux couilles qu’elle s’amuse à gober.

Elle essaie d’y prendre goût, mais d’une part Karine qui déjà préfère le femmes, n’est pas en ce moment avec un homme qui lui plait mais en service commandé, pas facile de se motiver !

– Mets-toi en levrette sur le plumard, grosse poufiasse, je vais te flanquer une bonne fessée !
– Oh oui, oh oui !

Et le voilà qui tape, Adam-Claude est un délicat, il a peur de lui faire mal.

– Un peu plus fort quand même !
– Tiens salope, tiens putain, tiens chienne !
– Oh là là, mon pauvre derrière !
– Tu veux que j’arrête ?
– Non, je veux encore des coups sur les fesses ! Prend ta ceinture.

Il le fait mais sans forcer et stoppe rapidement !

– Maintenant je vais essayer de t’enculer !
– Vas-y mollo !
– Ne t’inquiète pas, un trou du cul ça se dilate !
– Quelle poésie !
– Pardon ?
– Non rien !

Le gigolo s’encapote, puis tartine le petit trou de Karine avec une grosse quantité de gel. Le gland s’approche de sa cible mais ça ne rentre pas. Il fait plusieurs tentatives successives, toutes infructueuses.

– Je vais te mettre un doigt, ça va aider !
– C’est ça met moi un doigt !

Evidement le doigt entre, il en fait pénétrer un deuxième, puis un troisième., puis fait gigoter tout ça pendant plusieurs minutes.

– Ça va ?
– Oui, j’aime bien !
– On va réessayer !
– Maman, j’ai peur… se gausse-t-elle

Cette fois le gland entre.

– Ouvre-toi, ça passe !
– Attention !

Un coup de rein, la moitié est entrée.

– Whoff !

Un autre coup de rein, cette fois ça y est, Adam-Claude commence une série d’aller et retour dans le fondement de la belle qui n’arrive pas à savoir si ça lui fait du bien ou si ça lui fait du mal. Alors elle simule afin de précipiter la conclusion de l’affaire.

– C’était bien ?
– Super, mais j’ai un peu mal au cul !
– Ça va passer, tu veux toujours que je te pisse dessus ?

Elle avait complètement oublié ce truc-là !

– Non, non ça va, c’était très bien !
– C’est dommage, j’avais une grosse envie !
– Ah, ben si t’as une grosse envie, tu peux m’arroser les seins, juste les seins pas le visage !

Et une fois rendus dans la salle de bain, le gigolo se met à pisser tout son saoul sur les nénés de la belle…

– Ah ! ça fait du bien !

Et maintenant que la baise est terminée, la mission peut commencer, après un petit rinçage rapide..

– Je voudrais te demander quelque chose ! On t’as déjà proposé des choses un peu spéciales ?
– Qu’entends-tu par-là ?
– Je ne sais pas moi, autre chose que du sexe ?
– Je ne vois pas.
– Je vais t’expliquer, admettons que j’e t’organise un rendez-vous surprise avec une ex-copine, que cette nana ait conservé un bijou qui m’appartient…
– Non, je ne fais pas ce genre de choses ! Coupe-t-il fermement.
– Quel que soit le prix ?
– Je ne mets pas les pieds là-dedans, j’avais un collègue qui un jour a accepté de faire circuler des enveloppes de drogue, trois mois après on retrouvait son cadavre dans une benne à ordures.
– 20.000 euros !

Eh oui, tout le monde est corruptible, la somme annoncée fait réfléchir le gigolo.

– Concrètement faudrait faire quoi ?
– D’abord récupérer le bijou éventuellement en employant la force…
– Laissez tomber !
– J’ai dit « éventuellement ».
– Et je peux aller jusqu’à 30.000 si vous la supprimez.

Adam-Claude n’en revient pas qu’on puisse lui faire une telle proposition.

– Bon, je vais vous laisser, on ne s’est jamais vu, on ne se connait pas et je ne veux jamais vous revoir. S’agace-t-il.
– Je plaisantais, voyons.
– Je n’ai pas eu cette impression !
– Pourquoi refusez-vous un contrat alors que vous en avez déjà accepté ? Tente encore Karine
– Vous êtes sûre de ne pas me confondre avec quelqu’un d’autre ?
– Bien sûr que non ?

Et de façon tout à fait inattendue, Adam-Claude retourne une violente gifle à la pauvre Karine qui se croit soudain entourée de trente-six chandelles.

Mission terminée !

« Je vais rendre compte à Didier, mais avant une bonne compresse d’eau froide ! »

Adam-Claude à la rage et fulmine :

« J’en ai vu des tarées, mais celle-ci elle est sévère ! Enfin on va dire que ce sont les inconvénients du métier »

– Allo Didier !
– Oui Karine !
– Mission sans risque, tu parles ! Il m’a foutu une de ces mandales, et en plus j’ai le cul en chou-fleur !
– Non ?
– Si !
– Je te dédommagerais… et sinon !
– A priori il est corruptible comme tout le monde, mais il reste dans les clous. Ce n’est pas un tueur, et si on lui a filé un contrat ce ne peut être qu’exceptionnel.
– Et à ton avis, il a vraiment un contrat ?
– Il n’a pas le profil, ou alors il y a quelque chose qui l’oblige à le faire…
– Bon, on saura le fin mot de l’histoire demain, on va y aller en force.
– Faut que je vienne aussi ?
– Plus on est de fous…

Didier Remiremont est un méticuleux, il ignore comment va se passer la visite chez Brunet alias Adam-Claude, mais il sait que plus il aura de billes, mieux cela fonctionnera.

En rentrant au bureau, il y va au culot et téléphone au ministère :

– Bonjour madame, je suis Remiremont, journaliste à l’Express, on voudrait faire un article sur votre ministère, mais je m’aperçois qu’on n’a pas grand-chose, vous pourriez m’envoyez de la documentation.
– On a une petite page internet, mais elle n’est pas publique, il y a un code d’entrée, je vous le donne ?
– S’il vous plait.

Elle lui donne le code, il se connecte.

– Oui, j’ai le site devant mes yeux, dites-moi, il n’y a pas grand-chose.
– Nous sommes un secrétariat d’état discret. Avec le site vous avez largement de quoi broder… Sinon vous auriez voulu quoi ?
– Je ne sais pas, moi des photos.
– Désolé, et puis je vais vous dire un secret, mais n’en parlez pas dans votre article.
– Je suis tout ouïe.
– Monsieur Manet-Carrier a horreur de se faire photographier, il dit qu’il n’est pas photogénique, moi je trouve au contraire qu’il est plutôt bel homme ! Je vous laisse, on m’appelle sur une autre ligne, au revoir monsieur et bon article !

Le site en question est une page d’autopromotion assez imbuvable qui décrit la raison d’être et les objectif du secrétariat d’état en termes abscons teintés de langue de bois, bref des tas de mots pour ne rien dire. Mais il y a quand même une photo, et elle est intéressante.

Elle est légendée : « Charles-Paul Manet-Carrier lors de sa prise de fonction entouré de ses principaux collaborateurs ». Le sous ministre affiche une tronche de kéké de la plage sur le retour. Remiremont agrandit la photo, l’imprime en deux exemplaires et sur la première, lui ajoute des grosses moustaches, des lunettes bas de gamme et une perruque.

« Quel artiste, je fais quand je veux ! On s’y croirait ! »

Il parcourt le site sans rien trouver d’intéressant, revient sur la photo, il n’avait pas fait attention à l’appel de note renvoyant au bas de la page en petits caractères.

« De gauche à droite, Fiona Marconi, première secrétaire, Pierre Roux chef de cabinet, Ergan Ivascu chargé de mission. »

« Putain, j’ai la tronche d’Ergan » ! Trop la chance, je l’agrandis et la découpe »

Vendredi 14 mai

Didier Remiremont a donné rendez-vous à Karine, à Tanya (Tanya est une autre de ses collaboratrices, une jolie blackette – voir Chanette 20 – La clé) et à Hubert devant l’immeuble où habite le gigolo. Il a demandé aux filles de se vêtir de façon « viriles », pantalons et basquets

Il a préféré qu’à ce stade je ne participe pas, ça tombe bien, j’ai justement des rendez-vous ce jour !

A 7 heures précises, le petit groupe profite du fait qu’une personne sorte de l’immeuble pour s’y engouffrer. Ils montent au troisième, Didier demande à Karine et à Hubert de se tenir en retrait et sonne.

Ça ne répond pas, il insiste.

– C’est quoi ?
– Police ! C’est juste pour une question.
– J’arrive.

Le type finit par ouvrir en baillant, il est en robe de chambre, ni rasé, ni peigné, manifestement il roupillait !

Remiremont lui tend une vague carte barré de tricolore.

– On en a pour une minute, on peut entrer ?
– Oui !

L’effet de surprise, la carte présenté en vitesse et la promesse qu’il s’agit d’une visite éclair… tout cela ça fonctionne (presque) toujours.

– Nous avons deux plaintes à votre encontre, il est bien possible que nous ne donnions pas suite mais nous aimerions votre version des faits.
– Deux plaintes ?
– La première c’est une plainte pour coups et blessures.
– Mais je ne vois pas !
– Vous allez mieux voir, la plaignante nous a accompagné, elle est sur le palier, Tanya faites-la entrer s’il vous plait ?

La tête qu’il fait quand il découvre Karine !

– Je rêve, vous avez porté plainte pour une simple gifle ?
– Parfaitement ! Répond Karine d’un ton pincé.
– Qu’est-ce que vous voulez que je vous dise ? Elle m’a énervé, elle m’a tenu des propos débiles, j’ai pété les plombs, ce sont des choses qui arrivent. Maintenant si Madame veut réellement porter plainte, je n’en ferais pas une maladie. De toute façon, aujourd’hui c’est la mode, toutes les femmes portent plainte contre les hommes…
– Peut-on vous demander ce qui a provoqué cette réaction de colère ? Demande Remiremont.
– Elle est devenue complétement folle, elle a même insinué que j’étais un tueur à gages… n’importe quoi !
– Cela nous amène justement à la seconde plainte…
– Et c’est quoi ?
– Tentatives d’homicide !
– De quoi ? S’écrie le gigolo, ulcéré
– Dites-moi ce que vous faisiez le 11 mai à midi Place d’Italie ?

Brunet ne comprend plus, il y a longtemps qu’il n’a pas été traîner du côté de Place d’Italie. Il ne peut imaginer que la question de Remiremont n’a pour unique but que de l’embrouiller.

– Mais c’est quoi cette question ? Je n’ai jamais été Place d’Italie.
– Ce n’est pas ce que nous a raconté Monsieur Legrand que vous avez failli tuer…
– Mais enfin c’est une machination, c’est n’importe quoi ! Eructe le gigolo.
– Ne vous énervez pas, pour l’instant on se contente de poser des questions. Vous avez peut-être un alibi ?
– Non, mais c’est trop fort depuis quand, les honnêtes gens ont-ils besoin d’un alibi ?
– Ça aide parfois !
– Vous allez faire quoi ? M’embarquer ?
– Alors cet alibi ?
– Mais j’en sais rien, moi, vous dites quelle date ?
– Le 11 à midi ?
– C’était avant-hier, ça ! Ah, ah ! Ben je vais vous étonner à cette heure-là j’étais à l’Hôtel Nymphéa, gare de Lyon.
– Quelqu’un pourrait le confirmer.
– Y’a des caméras de surveillance, je suis arrivé à 11 h 30 et suis reparti environ une heure plus tard.
– Nous vérifierons !
– C’est ça, vérifiez…
– Bon on va vous laisser, juste une dernière question : Hier à 14 h 30 au métro Cité vous faisiez quoi ?

Et cette fois, il tombe du placard !

– Vous confondez, qu’est-ce que vous voulez que j’aille foutre au métro Cité ?

Remiremont ouvre la porte et fait entrer Hubert.

– Monsieur Charpin, reconnaissez-vous ce monsieur ?
– Oui !

Le gigolo a maintenant devant lui celui qui s’est présenté comme le frère de Chanette. Il est mal, très mal !

– En deux mots, pouvez-vous nous décrire ce qui s’est passé ?
– Ma femme qui travaille au ministère…
– Non on verra ça après, vous avez assisté à la remise d’enveloppe, et ensuite ?
– Je l’ai suivi en moto jusqu’à la rue des Saulniers, j’ai prévenu madame, euh…
– On va dire Chanette.
– J’ai donc prévenu madame Chanette du danger qu’elle courait et quand ce monsieur s’est présenté devant sa porte, on a trouvé un prétexte pour lui interdire l’entrée.
– Vous confirmez, monsieur Brunet ?
– Oui, mais c’est ma vie privée, ça ne vous regarde pas !
– Il avait quoi dans l’enveloppe que vous a remise Ergan Ivascu ?
– Qui ça ?
– Ah, il ne vous a pas dit son nom ?
– Ecoutez, je vous répète que j’ai le droit d’avoir une vie privée !
– Oui, mais vous n’avez pas le droit de recevoir une enveloppe contenant le prix d’un meurtre.
– Ecoutez on est plein délire. Je veux pouvoir m’expliquer, ou bien vous me mettez en examen et je demande un avocat ou alors vous me foutez la paix.
– On ne peut pas vous foutre la paix si vous n’avouez pas ce qu’il y avait dans l’enveloppe.

Le gigolo hésite, il se ferait bien embarquer pour pouvoir se défendre avec le concours d’un avocat, mais ça risque de durer des heures. Alors il essaie de noyer le poisson.

– C’est un mec qui me devait de l’argent ?
– Combien ?
– 900 euros !
– Pourquoi 900 et pas 1 000 ?
– Parce que c’est 900 !

Et Remiremont sort de sa serviette la photo agrandie d’Ergun.

– C’est lui ?
– Oui.
– Vous savez ce qu’il fait dans la vie, ce bonhomme ?
– Non !
– Il est chargé de mission d’état au Ministère des capacités. logistiques environnementales, vous savez ce que c’est qu’un chargé de mission dans ce genre de ministère bidon ?
– Euh…
– En fait c’est souvent un barbouze, un type chargé de faire les sales boulots quand il y en a.

Brunet devient blanc comme un verre de lait écrémé.

– Mais je ne le connaissais pas, c’est juste un intermédiaire.
– Bon faudrait peut-être te mettre à table, maintenant.
– Pfff, je ne sais pas par où commencer…
– On va t’aider, tu sais ce que c’est la méthode Kennedy ?
– Euh…
– On fait assassiner quelqu’un par un looser, un petit con sans envergure qui croit avoir trouvé l’occasion de gagner de l’argent facilement. Une fois la cible supprimée, un vrai tueur professionnel qui ne connait rien aux tenants et aboutissants de l’affaire est simplement chargé de tuer le looser.
– Mais…
– Autrement dit, on peut estimer maintenant ton espérance de vie à une dizaine de jours, pas plus !
– Mais putain où est-ce que vous voulez en venir ? S’énerve le gigolo.
– Que tu te mettes à table ?
– Embarquez-moi, je me constitue prisonnier.
– Sous quel motif ?
– Sous le motif que je veux m’expliquer .

Remiremont sort alors la photo de groupe de cadres su ministère.

– A part Ergun tu reconnais qui sur cette photo ?
– Personne !
– Même pas celui-là ? Insiste le détective en pointant la tronche du ministre.
– Non !
– Et comme ça ? Demande Didier en sortant l »agrandissement non retouché.
– Non !
– Et comme ça ? En montrant cette fois la photo maquillée.

Oui, mais c’est pas ce que vous croyez ?

– C’est qui ?
– Mais j’en sais rien !
– Ben c’est le ministre en personne ! Je te dis un ministre, un barbouze, une affaire de cul, moi je serais toi je prendrais un billet d’avion pour l’Australie, mais comme il y a tentative d’homicide on ne peut pas te laisser partir.

Il n’en peut plus Brunet, il se passe la main sur le visage, il transpire.

– Je peux boire un coup ?
– Mais bien sûr ! Non, non reste assis, on va te servir.

Il englouti son verre d’eau du robinet comme s’il n’avait pas bu depuis trois jours

– Bon je me mets à table, on fait ça ici où vous m’embarquez !
– Battons le fer quand il est chaud on t’écoute.
– Je vais essayer de résumer, je suis escort-boy, j’ai été contacté un jour par un mec qui ne m’a pas dit son nom, qui est donc celui que vous appelez le ministre, il m’a booké pour une mission.
– Nous y voilà !
– Ben non vous n’y êtes pas du tout, il voulait que je devienne client régulier de cette dame Chanette, afin que je puisse établir des relations de confiance avec elle.
– Qu’est-ce que c’est que cette histoire ?
– Le but ultime c’était de lui soutirer des renseignements.
– Quels renseignements ?
– Il ne me l’a pas dit ? J’ai demandé si c’était des trucs politiques, il m’a assuré que non. Si j’avais su…
– Et l’enveloppe ?
– 900 euros, 300 qu’il me devait, 300 pour mon service et 300 pour payer Chanette.

Remiremont n’est pas vraiment convaincu. Pourquoi le serait-il ? Mais il est dubitatif. Il décide d’entrer dans le jeu du gigolo, comme ça, pour voir.

– Admettons que je vous crois, ça ne change pas grand-chose à la suite, vous êtes embringué dans un truc politique louche avec la participation d’un barbouze.
– Je vais laisser tomber l’affaire, la prochaine fois que le moustachu me téléphone je lui dirais que Chanette m’a viré ou quelque chose dans le genre.

Sauf que ça ne le fait pas. Si Adam-Claude lâche l’affaire, quel que soit les intentions du ministre il trouvera quelqu’un d’autre.

– Et puis comment prouver que tu dis la vérité ?
– J’en sais rien !

Un ange passe et il reprend.

– J’ai bien une idée ! Mettez-moi sur écoute, vous verrez bien ce que je dirais au moustachu.

Bien sûr que c’est la solution, sauf que Remiremont n’a pas le pouvoir de faire ça, il est détective privé, pas policier. Par ailleurs s’il propose cette solution c’est qu’il pense sa version « solide ».

– Vous avez combien de téléphones ?
– Deux mais le moustachu m’appelle sur le pro.
– On peut voir.
– Voilà, là c’est lui, je l’ai appelé Moustache.
– Bizarre qu’il affiche son numéro ! Fait remarquer Karine
– C’est un téléphone pirate ! Lui explique Didier.

Puis ce dernier à l’idée de regarder son propre téléphone portable, c’est effectivement le numéro avec lequel le ministre l’a appelé quand il lui a demandé d’enquêter sur les caméras cachées.

Alors évidemment on peut toujours imaginer un scénario extravagant, genre Brunet qui joint sur un autre téléphone le ministre et qui lui dis « la police se doute de quelque chose, on va les tromper avec une communication téléphonique bison… ».Sauf que ça deviendrait vraiment tordue, cette affaire ! »

Alors, Didier Remiremont, qui adore les jeux de stratégie et qui se défend très bien au poker et aux échecs tente un coup.

– Bon au point où on en est, autant jouer cartes sur table ! Dit-il en sortant et en exhibant sa carte professionnelle de détective. Je ne suis pas flic et je ne peux pas vous mettre sur écoute.
– Sortez de chez moi immédiatement ! Eructe Brunet.

Didier fait signe à ses compagnons de ne pas bouger d’un pouce.

– Soyez raisonnable, on est là pour vous aider !
– Rien à foutre !
– Sans nous, dans dix jours vous êtes mort, quoique vous fassiez, il faudrait peut-être que vous l’assimiliez !
– Et vous me proposez quoi ?
– Vous allez continuer à jouer le jeu que « Moustache » vous demande de jouer, Chanette sera au courant et son studio sera sécurisé par nos soins. C’est-à-dire caméra et agent de sécurité. On ne va pas faire trainer les choses, on va dire que dans une bonne semaine Chanette sera devenu amoureuse de vous. On verra bien alors ce que vous demande « Moustache ».
– Hum !
– Ça vous va ?
– Enoncé comme ça, oui !
– Evidemment vous pourriez toujours faire double jeu. Je vous le déconseille, car dans ce cas, « Moustache » ne manquera pas de vous reprocher votre imprudence et fera intervenir Ergan.
– Dans quel merdier, je me suis foutu !
– Fallait pas accepter une mission zarbi ! Bon, si je ne m’amuse tu projetais de prendre rendez-vous avec Chanette aujourd’hui, alors ne perdons pas de temps fais-le.
– Quand vous serez partis !
– Mais non, si on veut sécuriser le studio, il nous faut l’heure.

A suivre

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5 réponses à Chanette 27 – L’affaire Manet-Carrier – 8 – It’s just a gigolo

  1. Henner dit :

    Moi j’aurais bien aimé être gigolo, mais il me manquât quelques centimètres…>

  2. Sapristi dit :

    Une belle intrigue, des personnages bien campés, de l’érotisme qi fonctionne a fond, du bon Chanette, quoi !

  3. Darrigade dit :

    Intéressant ce personnage de gigolo

  4. Dominique Tamer dit :

    Tout a fait surprenant dans son propos, mais pourquoi pas, nous sommes dans un récit érotique pas sur un docu sur les activités des détectives privés

  5. Forestier dit :

    L’activité de détective privée offre parfois des surprises inattendues )

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