Chanette 10 – Les sources bleues 2 – Delphine et Cyril par Chanette

Chanette 10 : Les sources bleues 2 – Delphine et Cyril par Chanette

Thibault s’en veut à mort, à la honte de s’être fait prendre, s’ajoute celle d’avoir été si imprudent. Et puis surtout il sait maintenant où et comment il a déjà croisé Christine…

Thibault : un an auparavant, dans le métro, à Paris ligne 4

Thibault est un mystique, la religion n’a de sens pour lui que dans sa complexité. Il n’admet pas que la recherche de la sainteté ne soit pas plus partagée. La vie des saints le fascine, surtout ceux et celles qui ont choisi de s’auto-mortifier. La lecture des supplices que s’imposait Sainte Marie-Madeleine de Pazzi le bouleverse, se faire couler de la cire de bougie sur le corps, voici qui réveille sa nature profondément masochiste. Mais il ne se sent pas assez courageux pour passer aux actes. La flagellation lui parait plus simple, mais là encore, il n’arrive pas à se dépasser. Si quelqu’un pouvait l’aider se mortifier ? Ses fantasmes l’entraînent alors à rêver à d’improbables universités anglo-saxonnes où seraient prodigués des châtiments corporels ! Transformer son masochisme inconscient en sacerdoce le tente, mais il sait aussi qu’il ne sera jamais prêtre, la fonction ne l’intéresse pas, et puis surtout il se sent incapable d’en assumer les vœux de chasteté, le sexe le sollicite de trop. Alors peut-être une communauté monastique ? Mais après renseignement aucune ne lui convient, alors, en fonder une ?
Il en était là de ses réflexions quand son regard fut attiré par un journal abandonné par un voyageur qui venait de se lever. Machinalement, il s’en empara et le feuilleta…

L’annonce était rédigée avec une pointe d’humour :
« Un bon coup de fouet pour éliminer le stress ! Une spécialiste très sévère vous attend… »
Suivait un numéro de téléphone. Pourquoi pas ? Se dit alors Thibault, il avait entendu parler de ces femmes qui se font payer pour faire subir des sévices à leurs clients, s’il fallait en passer par-là… Il découpa l’annonce et la rangea dans son portefeuille. Il mit plus de quinze jours à se décider, mais il finit par prendre rendez-vous.

Il se souvient, cette femme, de taille moyenne, le visage très ovale, la peau éclatante, elle le fait entrer, et le fait se déshabiller dans une sorte de salle d’attente. Elle lui demande ce qu’il veut, elle le tutoie, il est presque gêné d’avoir à lui parler.

– Cinquante coups de cravache ! Répond-il simplement

Elle le regarde se dévêtir, s’étonne qu’il conserve son caleçon, il doit préciser que voulant des coups sur le dos, se déshabiller entièrement serait inutile. Il est mal à l’aise. Il ne comprend pas quand la femme lui demande s’il souhaite qu’elle enlève quelques vêtements, il comprend encore moins quand elle lui parle de jouissance sexuelle. Il craint d’être tombé sur une prostituée  » ordinaire  » là où il cherchait une fouetteuse, une simple fouetteuse. Déjà, il cherche les mots pour fuir, mais elle sait se reprendre, elle reformule sa prestation, lui indique qu’elle va donc l’attacher et le fouetter sur le dos et que les choses en resteront là.

Elle frappe fort, il a mal, mais il est venu pour ça. Elle pourrait même frapper plus fort, il est venu pour avoir mal, uniquement pour avoir mal, et il a envie d’avoir mal. Elle lui parle, lui pose des questions idiotes, lui demande s’il aime ça ! Elle est incapable de comprendre ses motivations, il ne répond pas, elle insiste, il est obligé de lui dire :

– Ne me parlez pas, fouettez-moi c’est tout !

La flagellation terminée, elle lui demande s’il est satisfait. Il ne sait pas trop s’il est satisfait, mais s’apprête à repartir avec ce qu’il est venu chercher. Et puis voilà qu’elle lui fait l’article, lui demande s’il reviendra, lui propose un tas de trucs, un vrai catalogue. Il s’affole ne veux rien entendre, affolé de découvrir la liste de toutes ces turpitudes.

Mais soudain un mot le fait réagir, elle a parlé de bougie…

– Vous faites quoi exactement avec les bougies ?
– On allume la bougie, on attend que la cire soit chaude et on la fait couler sur ta peau !
– Comme Sainte Marie-Madeleine de Pazzi ?

Elle ne sait pas qui sait. Il peste contre le manque de culture religieuse des gens, il lui explique l’anecdote.

– Je peux te faire pareil ! Propose-t-elle

Surmontant ses dernières craintes, il lui demande s’il serait possible de tenter de suite l’expérience. Il doit lui redonner de l’argent, mais il s’en fiche, c’est pour lui une chance inouïe, il va ressentir ce qu’a éprouvé la sainte, alors il offre son dos déjà endolorie par la cravache aux gouttelettes de cire chaude. Il est étonné de l’effet produit, moins douloureux que la flagellation. La femme lui demande de présenter son torse à présent et la bougie coule sur ses pointes de seins. Il est en extase psychologique, mais pas seulement psychologique, il produit à présent une érection qui pour lui est totalement incongrue, une érection incontrôlée, bientôt son sexe s’agite de soubresauts et il éjacule dans son caleçon. Il est désorienté, honteux, murmure quelques mots d’excuse. La femme se propose de l’aider à se nettoyer, tente de lui parler… En pleine confusion il se rhabille sans avoir retiré toutes les taches de cires sur son corps et quitte le studio…

Trop de choses d’un coup, et Thibault avait du mal à trier tant les scènes se jouaient et se rejouaient dans sa pauvre tête. Il y avait déjà cette femme, cette dominatrice dont il n’arrivait pas à comprendre pourquoi elle avait essayé de l’entraîner vers autre chose que ce qu’il était venu chercher, il y avait cette éjaculation qu’il avait d’abord ressenti comme honteuse et pour laquelle il s’interrogea si elle l’était vraiment, mais surtout, c’est cette expérience de la douleur reçue qui l’interpellait. S’il ne fallait que ça pour devenir un saint, la chose n’était décidément pas trop difficile ! Passe encore la cravache car il pouvait comprendre le souci de la professionnelle de ne pas frapper comme une brute, mais la bougie ? Ce truc était aisément supportable… Qui étaient donc ces saints qui allaient chercher leur sainteté dans des mortifications masochistes qui réveillaient les pulsions sexuelles ? Il passa plusieurs semaines à douter. Rien n’était clair, il se disait que quelque part, on cachait ou on déformait la vérité. Il hésitait entre une religion plus libérale face au sexe et une autre débarrassé de sa mythologie, mais restait attaché aux valeurs morales traditionnelles de l’église. En voilà des contradictions peu faciles à assumer ! Il décida de s’en entretenir avec un confesseur, mais là où il attendait des réponses rassurantes, il n’entendit que du langage en bois. C’est alors qu’il prit la décision de se rechercher une âme sœur qui pourrait devenir sa compagne et sa confidente, elle devrait être dans ses idées mais aussi ouverte à la discussion… La visite en France du vieux pape lui permit de trouver…

Et voilà, rien ne s’était passé comme prévu, il n’avait jamais osé tout dire à Delphine, et ces vacances qu’il pensait à risques tournaient à la catastrophe !
Il n’était pas bien loin derrière la maison, il avait avancé dans l’obscurité jusqu’à ce qu’il rencontre un arbre au large tronc. Quand il s’aperçut qu’on le cherchait, il se dissimula derrière. Il n’y avait rien d’autre à faire que d’attendre, le sommeil ne viendrait sûrement pas… Et demain il partirait.

Au bout d’une heure, il commença à sentir le froid. Il se résolut à regagner sa chambre dans laquelle il se barricada, il prépara son sac à dos et l’esprit en pleine confusion entreprit d’attendre les premières lueurs de l’aube. L’idée de confier à Delphine tout ce qu’il avait caché jusqu’ici l’effleura, mais ne sachant s’il aurait ce courage, il décida de lui préparer une lettre. Il ne se coucha pas mais croisa ses bras sur la petite table, s’y enfouit le visage et finit par s’assoupir.

Delphine

Delphine avait bien mal dormi, malgré cela elle n’avait pas entendu Thibault rentrer dans la chambre mitoyenne. Quand elle jugea que sa nuit était terminée, et alors que l’aube pointait à peine, elle sortit sur le balcon qui faisait office de palier et constata qu’un filet de lumière s’échappait du pas de la porte. Elle hésita à frapper, ne le fit pas et poussa légèrement le battant qui n’avait pas été fermé à clef. Elle perçut mieux alors les ronflements du jeune homme, et se retira, circonspecte car si cela la soulageait d’une angoisse, des tas d’autres perduraient.

Cette nuit, elle avait pris sa décision, elle n’allait pas gâcher sa vie avec un type qui était sans doute bourré de qualités mais dont l’attitude devenait de moins en moins compréhensible. Il n’était donc pas question qu’elle reste ici. Il lui faudrait s’organiser mais elle envisageait désormais un départ le lendemain voire le surlendemain.

Il lui restait une lessive à terminer, elle se rendit donc en bas dans le petit lavoir, où une bassine remplie de linge en train de tremper allait l’occuper un moment. Encore une idée de Thibault qui avait trouvé cette idée géniale, alors qu’il était si simple de profiter de leur descente dans la vallée pour le confier en laverie. Il y avait son linge à lui, elle eut un moment l’idée de ne pas s’en occuper. Mais elle n’était pas méchante.

Mardi

9 heures : On a déjeuné rapidement avec Anna, nous n’avions pas trop faim, nous avons évoqué les événements de la veille. Nous ne pensions pas que les choses iraient aussi loin, nous voulions simplement faire en sorte que notre voyeur nocturne attrape une bonne trouille qui lui fasse passer l’envie de recommencer. Et puis on se force à parler d’autre chose :

– Je t’ai pas dit, commence Anna, hier en rentrant, pendant que tu faisais je ne sais pas quoi, j’ai un peu fouiné dans le coin, j’ai vu un truc marrant, viens voir…
– Là tout de suite ? Attend un peu ! J’ai même pas mis de culotte.
– Quelle affaire avec ton grand machin, (elle désigne mon immense tee-shirt qui me sert de robe de chambre d’été) ça ne se voit pas. Viens me presse-t-elle, c’est à deux pas.

Je suis Anna, et on descend un petit chemin qui avait sans doute été pratiqué jadis mais que la végétation s’efforçait à présent de gommer. Contrairement à moi, elle s’est mis une petite culotte en coton, que son tee-shirt trop court n’arrive pas à masquer quand elle marche ! Petit spectacle insolite et érotique qui ne me laisse pas indifférente.

– En fait, c’est un raccourci pour rejoindre la route, j’ai vu nos deux zouaves passer par-là l’autre jour, je m’étais demandé pourquoi !
– C’est ça que tu voulais me montrer, un raccourci ? Rigolais-je
– Non, viens voir !

On est pas très loin de la ferme, peut-être à cinquante mètres, on quitte le chemin, on emprunte un sentier à peine visible, on contourne un gros tronc d’arbre, et voilà que devant nos yeux on découvre un petit bout de mur en ruine, il doit en rester juste un peu plus d’un mètre carré.

– C’est là que j’ai trouvé un drôle de truc, m’indique Anna. Elle se baisse devant moi, faisant se mouler ses belles petites fesses dans son mini short rose, ce doit être instinctif, je lui tape dessus.
– Aie !

Elle se redresse et tient dans ses mains une petite plaque de bois, un artiste inspiré y a gravé un rapace dressé sur ses ergots, mais c’est l’arrière-plan qui surprend car on peut y apercevoir une femme agenouillée en train de gratifier un homme d’une vraie turlutte.

– C’est dingue, hein ! S’exclama-t-elle
– Dommage que ce soit si abîmé, on l’aurait rapporté en souvenir.
– Quoique, je peux toujours trouver quelqu’un qui me le restaure, et après je l’exposerais dans ma galerie à l’entrée.
– Tu crois vraiment que ça vaut le coup ?
– Je vais voir, il n’y a personne qui vient, je vais faire pipi, regarde !
– Qu’est-ce que tu veux que je regarde au juste ? Si quelqu’un vient ? Ou alors ton pipi ?
– Ce n’est pas incompatible, andouille !

Anna se baisse, écarte sa culotte, me regarde avec tendresse et commence par uriner. Par jeu je glisse ma main afin que son jet me la mouille, puis je me lèche les doigts.

– Oh toi, tu as envie de faire des bêtises ce matin !
– Comment tu as devinée ?
– Attends, on faire autrement ! Dit-elle se retenant de continuer, puis se relevant : « Viens donc boire à la source ! »

Moment de folie ! Moment d’envie ! Nous improvisons nos postures, Anna s’adosse à un tronc, légèrement arc-boutée, moi en dessous d’elle accroupie le dos dans le même sens que ma complice, la tête rejetée en arrière, la bouche ouverte à trente centimètres de son vagin. J’attends, elle se lâche… Trop vite et trop abondamment, ma bouche ne peut pas tout recevoir, mon gosier encore moins, je recrache ce que je n’avale pas, j’en fous partout sur mon tee-shirt.

– Pas si vite ! Bafouillais-je

Elle tente de contrôler son jet, je bois ce que je peux mais il n’y a plus grand chose, ce n’est pas sa première urine matinale, mais la seconde ou la troisième moins prodigue et moins goûteuse. D’habitude arrivées à ce stade de nos fantaisies dorées, je lui nettoie la chatte de ma bouche, sans doute est-ce l’air de la montagne qui me fait délirer, je n’ai pas avalé la dernière goulée, je me redresse, fait l’œil coquin, approche mon visage de celui d’Anna, cherche sa bouche, attend qu’elle s’ouvre et transverse son contenu dans la sienne, légèrement surprise mais amusée, elle s’éclabousse, on rigole comme des bossues.

– On est toutes mouillées. On va attendre que ça sèche pour rentrer ! Constatais-je.
– C’est de ta faute, fallait pas me provoquer… Mais c’est pas grave les gens croiront que c’est de la flotte !
– T’as raison, viens là tu m’excites de trop ce matin !

On se roule un vrai patin, j’en profite pour lui peloter les seins. Ma main veut fouiller dans sa culotte. J’ai une envie irrésistible de lui foutre un doigt dans le cul.

– Ben dis donc ? Fait-elle semblant de s’offusquer
– T’aime ça hein, ma cochonne !
– Oh, oui !

On s’est si bien excitées toutes les deux qu’on s’est retrouvée en soixante-neuf, comme ça dans l’herbe.

– Tu sais, ma dit-elle, je crois que maintenant, j’ai peut-être envie de faire caca.
– Eh bien vas-y ma grande, ne te gêne pas !
– Tu veux regarder ?
– C’est pas trop mon truc…
– Tu as tort, je crois que je vais faire un gros boudin.
– Bon, alors vas-y je regarde !

Puisque ça à l’air de lui faire plaisir… et puis j’en ai vu d’autres.

Elle me présente ses fesses, elle pousse, rapidement un petit étron apparait, elle pousse encore et cette fois c’est un gros caca marron qui dégringole dans l’herbe.

– Alors ça t’a plu ? Me nargue-t-elle
– Cochonne !
-,Je n’ai rien pour m’essuyer le cul !
– Prend des feuilles.
– Je préfèrerais ta langue.
– Tu rêves !
– Viens Chanette, vient me nettoyer mon cul plein de merde.

Que s’est-il passé, le pouvoir des mots, l’excitation ? Allez savoir ? Toujours est-il que je me suis précipité, langue en avant nettoyant les petites traces de caca qui polluait le pourtour de son anus.

– Alors, elle est bonne ma merde ?
– Ta gueule !
– Oh ! Comment elle me parle !
– Tu as vu ce que c’est là ? Lui dis-je en lui montrant un buisson d’orties.
– Des orties, non ? Tu veux en ramasser pour faire de la soupe ?
– Non je vais en ramasser pour te fouetter avec !
– Je ne sais pas si c’est une bonne idée.
– Moi je crois que si ! Lui répondis-je en cueillant quelques pousses à l’aide d’une grande feuille protectrice.
– Laisse tomber !
– Non, non !
– Et si je te le faisais à toi ?
– Chiche !

Elle ne s’attendait pas à ce que j’accepte, je lui tends le petit bouquet, puis je baisse mon short et lui offre tend les fesses.

Le premier contact est presque anodin, une caresse. Anna fait parcourir le bouquet à l’intérieur de mes cuisses.

– Non pas là ! Ça va trop se voir, protestais-je
– Sur tes nichons, alors !
– Pourquoi pas ! Répondis-je en dégageant mes seins.

Elle promène le bouquet sur mes seins, puis sur ma chatte…

C’est à ce moment-là que le venin des orties commença à agir, mes fesses me chauffent, le reste suis. La sensation est fabuleuse, le truc c’est qu’il faut de forcer à ne pas se gratter. Je suis tellement excitée que la mouille me coule sur les cuisses.

– T’es vraiment une salope! Me dit Anna avant de venir m’embrasser goulument.

Après ce moment de folie, on était dans un drôle d’état. Pas grave, on prendra une douche à deux !

Thibault et Delphine

Thibault se réveille, il peste après lui, il s’est endormi et maintenant quitter la ferme discrètement ne sera pas forcément évident. Avec précaution il ouvre la porte, n’aperçoit personne, il respire un grand coup, attrape son sac à dos, se fait la réflexion qu’il devrait être plus lourd, réalise alors qu’il a laissé des affaires que Delphine sera obligée de se coltiner.  » Pas très fair-play, mais tant pis  » se dit-il. La chambre de sa (par conséquent) ex copine est entrouverte, il passe devant silencieusement, descend les escaliers extérieurs, pour l’instant ça va, plus que la cour à traverser afin de gagner le petit chemin qui mène à la route. Ses pas s’accélèrent, les battements de son cœur également…

Delphine pend le linge qu’elle vient de rincer et de tordre. Incrédule, elle aperçoit le jeune homme s’en aller, sac sur le dos…

– Thibault !

Il s’arrête net, par réflexe, mais le regrette aussitôt

– Tu peux me dire où tu vas ? Crie la jeune femme.
– Je m’en vais, je t’ai laissé un mot.
– « Laissé un mot » ? Tu ne sais plus parler ?
– Ecoute Delphine, il y a des choses qui sont difficiles à dire, j’ai préféré écrire, comme ça chaque mot est pesé. Adieu Delphine !

Mais celle-ci ne désarme pas, l’incompréhension se mêle à la colère

– Mais qu’est-ce que tu as donc à te reprocher ?

L’argument fait mouche et il ne sait pas quoi répondre. Il avance sans rien dire.

– Je n’aurais jamais pensé que tu me décevrais à ce point ! Ajoute la jeune femme. Elle hurle les premiers mots, sanglote les derniers.

Thibault est de plus en plus circonspect, il attend d’être hors de la vue de Delphine, puis il pile. L’idée de se confesser, de tout dire l’effleure, après tout l’occasion est là, la consoler, et peut-être comprendra-t-elle ? Et puis revenir est la seule façon de récupérer cette lettre qu’il a écrite et qu’il ne trouve maintenant plus terrible. Il hésite, il ne sait plus quoi faire !

Anna et moi

– C’est quoi ces cris ? demande soudain Anna, se libérant de mon étreinte.
– On dirait bien Delphine, ça à l’air de chauffer.
– Son zigoto est revenu alors !
– On fait quoi ?
– Rien on garde nos distances, mais on reste correct, on fait comme s’il ne s’était rien passé hier soir.
– Je te préviens, s’il recommence ses conneries, je le colle au mur

On sort du fourré… Et là à quinze mètres de nous, Thibault est planté en plein milieu du sentier…

Thibault

Il fallait sans doute un déclic pour qu’il prenne une décision définitive. Le déclic était devant lui ! Il n’avait aucune envie de devoir supporter ces deux nanas. Son choix était donc confirmé, il rentrerait à Paris. Restait à savoir comment passer, avancer c’était tomber dans les griffes de ces deux folles, reculer pour rejoindre la route risquait de le faire à nouveau rencontrer Delphine !

Nous

– Vous descendez faire des courses ? Lançais-je à Thibault.

Il me regarde bizarrement sans me répondre, il n’a pas l’air d’aller fort.

– Je vous demande ça, parce que si vous pouviez nous ramener un petit pot de sauce tomate ?

Il ne répond toujours pas, mais il se met à avancer, je sens qu’Anna va s’énerver, ça ne loupe pas.

– Je ne vois vraiment pas pourquoi vous faites la gueule ! Si on doit encore coexister une dizaine de jours, on veut bien faire un effort mais faudrait que ce soit réciproque !
– Je m’en vais, comme ça il n’y aura plus de problème ! Il a à ce moment-là de la haine dans les yeux.  » Et de toute façon je vous ai assez vu !  » rajoute-t-il

Par définition le lapsus est involontaire, mais celui-ci est terrible !

– Non mais je rêve, tu ne crois pas que tu inverses un peu les rôles, non ? Tu nous mates pendant trois jours, et maintenant tu joues les victimes.
– Bon écoutez, je vous présente toutes les excuses que vous voulez, mais laissez-moi passer !
– Tu n’as qu’à passer par la route, lui répond Anna, teigneuse, en lui barrant carrément le chemin.

C’est peut-être ce qu’il aurait fini par faire, mais les choses se passèrent un peu différemment. Thibault se retourne, et aperçoit la silhouette de Delphine qui a été attiré par les bruits de conversation. Il prend alors son élan et nous fonce dessus à la façon d’un rugbyman, il est frêle mais avec son sac à dos ça fait quand même une bonne masse. Anna a le réflexe et le temps de s’écarter, pas moi, je dégringole, me retrouve sur les fesses, ils ont beau être bien charnues, ça fait quand même vachement mal, et détail trivial mon grand tee-shirt à moitié mouillé s’est remonté tout seul et me voici la chatte à l’air !

Anna ramasse un caillou et s’apprête à le lui balancer.

– Non ! Criais-je en même temps que Delphine.
– T’es trop gentille ! Tu t’es fait mal ?

Je n’ai pas le temps de répondre, l’autre s’est un instant arrêté à un angle du chemin et nous aboie dessus :

– Vous me prenez pour un imbécile, mais je sais bien que vous m’aviez reconnu depuis le début ! Vous espériez quoi ? Grosse pute !
– Pourquoi grosse ? (Ça c’est une réponse réflexe)
– Allez au diable ! Hurle-t-il avant de rajouter « toutes les trois ! »

Il finit par disparaître. Anna et Delphine essaient de me relever, cette dernière ayant ce geste dérisoire de réajuster le pan de mon vêtement afin de cacher mon sexe. Nos regards se croisèrent à ce moment-là et je crus déceler dans le sien l’amorce d’un trouble. Rien de cassé, je m’en tirerais probablement avec un énorme bleu au cul.
Delphine a les larmes aux yeux, mais elle veut savoir.

– C’est vrai que vous le connaissiez ? Demande-t-elle.

Je n’en sais rien, c’est vrai que je ne vois pas bien où j’aurais pu rencontrer un zigoto pareil, et puis je ne peux pas avoir le souvenir exhaustif de tous les gens que je rencontre, ne serait-ce que mes clients… Mais là je pense plutôt que soit il confond, soit il dit n’importe quoi… L’imaginer comme client aurait tendance à me faire sourire… Et puis tout d’un coup, ça y est, je le remémore, ce jeune homme timide stupéfait de découvrir la cire chaude de mes bougies ! Ça alors !

Chanette (réminiscence)

On voit un peu de tout dans ce métier, et si certains souhaitent être dominés suivant des scénarios élaborés et en « goûtant » un peu à tout, d’autres ont des demandes très basiques, ils veulent par exemple qu’on les fouette, point. C’était le cas de ce jeune homme frêle et un peu timide. Il voulait cinquante coups de cravache et il était là devant moi en caleçon.

– Tu me retires ce truc ! Ordonnais-je.
– Je ne préfère pas, frappez-moi juste le dos !
– Tu n’aimes pas les coups sur les fesses ?

Le mec devient rouge comme une écrevisse.

– Non, non, juste le dos !

Je n’insiste pas, certains sont plus masos que soumis, et contrairement à ces derniers ils sont souvent rigides dans les choix de leurs pratiques. Je lui pose encore deux ou trois questions :

– Est-ce que tu voudras jouir ?
– Non, non, je ne viens pas pour ça !
– Est-ce que je me déshabille un peu ?
– Non, non…

Manifestement mes questions l’affolent, je n’insiste donc pas.

– Bon, OK, on va faire comme ça ! Je t’attache ?
– Oui !

Je le frappe alors comme il le désire, parfois je fais compter les coups à mes victimes consentantes, mais avec lui j’y renonce, je m’efforce d’ajuster ma frappe à son endurance, il m’a l’air plein de bonne volonté, mais il manque de résistance à ce point que je renonce à essayer de fouetter plus fort. Je tente un « tu aimes çà, hein ? » Il me répond qu’il préfère que je ne m’exprime pas. Arrivé à cinquante, je lui en donne un de plus, et j’arrêtai.

– Voilà, c’est fini, ça t’a plus j’espère.
– Ça va, je vous remercie !

Il est debout devant moi, en caleçon prêt à se rhabiller. Je lorgne vers son sexe, il bandouille.

– Si tu veux, une prochaine fois on pourra faire d’autres choses.
– Non merci, je ne crois pas que ça m’intéresserait.
– Qu’est-ce que tu en sais, il faut tout essayer, si tu veux j’ai un martinet, des pinces… On peut aussi faire des choses avec des glaçons, avec des bougies…

Alors que manifestement, ma liste pourtant expurgée n’avait pas l’air de l’intéresser, voici qu’au mot « bougie », son visage se réveille de façon tout à fait inattendue.

– Des bougies ? Vous faites quoi avec des bougies ?
– Et bien je les allume, et je fais couler la cire un peu partout sur ton corps !
– Comme Sainte….
– Je n’ai pas l’honneur de connaître !

Il me raconte alors l’histoire d’une religieuse qui se faisait couler de la bougie sur le corps et qui a été canonisé. J’aurais tout entendu dans ce métier. Je refoule l’envie d’éclater de rire !

– Mais ce n’est pas dangereux ?
– Mais non, je connais mon métier !
– On pourrait, là tout de suite ?
– Chiche ! Mais il faut me régler une autre séance.

Il n’hésita pas, encore une fois, il refusa de se mettre entièrement nu. Je commençais par le dos, éloignant d’abord la bougie, puis la rapprochant pour augmenter la chaleur de la goutte de cire. Il supportait sans problème, se contentant de pousser de légers gémissements. Sa réaction me paraissait normale, la bougie fait peur aux non inities mais est moins douloureuse que la cravache. Je le fis ensuite se retourner et c’est cette fois avec une chandelle dans chaque main que j’attaquais son torse en m’efforçant d’enfouir sous la cire ses minuscules tétons. Cette fois, il bandait dur sous son caleçon. J’en étais à me demander s’il fallait que je gère cette érection, quand je vis son sous-vêtement se tacher subitement d’une bonne quantité de sperme.

– Je suis désolé, je dois être un peu fêlé ! Se crut-il obligé de dire, le visage rougi par la confusion.
– Pourquoi désolé ? Tout cela est parfaitement normal.
– Je ne crois pas, non.
– Tu as la salle de bain là-bas pour te nettoyer, tu veux que je t’aide à enlever la cire ?
– Non ça va !

Il y fit un passage éclair, j’aurais aimé essayer d’échanger quelques mots avec lui, me montrer sous un autre visage, cela fait partie des petits trucs qui donnent parfois au client l’envie de revenir, et en la matière je n’ai pas à forcer ma nature. Mais ce fut impossible, à la question de savoir s’il reviendrait, il me répondit qu’il ne savait pas, ce qui en soit voulait déjà tout dire.

Reprise

– Je ne me souviens pas ! Mentis-je alors, mais pouvais-je dire différemment. Peut-être qu’on s’est croisé chez quelqu’un ?
– J’ai une crème pour les chocs, c’est pratique d’avoir ça en montagne, venez, je vais vous la trouver.

Elle change complètement de sujet semblant nous indiquer implicitement qu’elle a déjà tourné la page « Thibault », je la suis, il serait quand même amusant qu’elle aille, elle, jusqu’à m’appliquer du baume sur les fesses… Non ne rêvez pas, amis lecteurs, tout cela c’est passé le plus simplement de monde. Delphine faisait maintenant preuve d’un grand calme, d’un étonnant grand calme. Nous nous sommes isolées quelques instants avec Anna :

– Fais-moi voir ton cul !
– Tous les prétextes sont bons !
– Voyons voir ! Bof, ce n’est pas pire qu’après une séance de martinet !
– Moi je ne trouve pas !
– Alors je te la mets sa crème ?
– Vas-y tartine-moi le cul

Fin de matinée

Vous descendez en ville ? Ça vous embête de me faire deux trois courses ? J’ai mal dormi, j’ai la flemme d’y aller ! Nous demandera Delphine un peu plus tard.
– Non, bien sûr !

Delphine

Delphine regarde s’éloigner la voiture, elle se sent soudain très bien, libérée des contraintes que lui imposait Thibault. Finalement, peut-être que cette rupture, elle la souhaitait inconsciemment. Elle a besoin de réfléchir, elle pensait ne pas s’attarder ici, mais elle vient de changer d’avis, ici elle est seule, à l’abri des conseils « prêt à servir » de ses bonnes copines ou de sa famille. Elle décide de se préparer, puis elle ira faire un tour.

Cyril

Cyril peste après lui-même en montant à pied la route qui mène aux sources bleues. Ce n’est pas son but, mais il est obligé de traverser, ou à la rigueur de contourner légèrement l’ancien village afin de se rendre un peu plus haut, il n’y a qu’à cet endroit qu’il trouvera les plantes rares qu’un restaurateur parisien nouvellement installé dans la vallée lui commande régulièrement. D’ordinaire il fait ça de bonne heure, pouvant ainsi emprunter la voiture de son frère, mais ce matin il a fait tomber sa Gameboy, et il a perdu du temps à essayer de la faire refonctionner. Maintenant il est presque midi, et même avec le décalage de l’heure d’été ça commence à chauffer. Soudain, il entend le moteur d’une voiture : Il se retourne déçu, c’est le véhicule de location des deux pétasses qui ont loué le rez-de-chaussée aux sources. Il se met sur le côté pour la laisser passer… L’auto le double puis freine et s’arrête ! Il ne comprend pas bien, et c’est encore pire quand il voit les deux nanas sortir et se diriger vers lui… tout sourire !

– Bonjour ! Commence Anna ! La journée va être chaude on dirait, non ?
– Ça c’est sûr ! Répond Cyril étonné de la soudaine amabilité de celle qui l’avait si méchamment envoyé promener l’autre jour.

Lui qui cherchait sans trouver, un prétexte pour l’aborder de nouveau, et elle est là devant lui, c’est inespéré, mais il reste sur ses gardes, flaire un possible piège. En fait, il est mal à l’aise !

– On est passé à l’agence pour vous voir, mais vous n’y étiez pas, et votre frère était occupé avec un tas de monde…
– Vous vouliez me voir ?
– Oui, c’est à propos du message qu’on a laissé l’autre fois à votre frère. Ben on est désolé, mais on s’est rendu compte que c’était pas vous !
– Je ne comprends pas !

Les deux femmes, elles, réalisent que le frère de Cyril ne lui a jamais fait suivre ce message, sans doute s’en foutait-il royalement. Du coup leurs excuses deviennent dérisoires.

– Bon alors écoutez, on va simplifier ! L’essentiel c’est qu’on n’a sans doute pas été très gentilles avec vous, alors voilà on tient à s’excuser. On a rien contre vous, on trouve même que vous avez été sympa de venir nous proposer le petit arrangement pour la bagnole. Et on vous souhaite une bonne journée !
– Ah, bon c’est par erreur que vous étiez fâchées après moi, alors ?

Comme quoi quand il veut, il n’est pas si bête qu’il veut s’en donner l’air !

– C’est exactement ça !
– Super ! Ça me fait plaisir ! Vous êtes super mignonnes !

Nous

Du coup, il se met à nous reluquer avec des yeux un peu bizarres. Il est incorrigible. Et Anna qui en fait toujours de trop, lui fait un petit bisou sur la joue, avant de se diriger vers la voiture. Quelques instants après nous repartons vers notre location.

Cyril et Delphine

Il est super content, le Cyril, du coup il sifflote comme un pinson et n’ayant plus de prétexte pour ne pas traverser le village il s’engage dans le petit raccourci. Au bout de quelques mètres, il aperçoit une silhouette, une femme qui cueille des mûres dans un petit fourré. Surtout ne pas lui faire peur ! Il se racle la gorge !

– Tiens c’est vous ! Dit Delphine, le reconnaissant !
– Oui, je vais faire un brin de cueillette un peu plus haut !
– Ah, oui ! Vous cueillez quoi ?

Il lui explique ! Delphine a l’air intéressée. Normal il est en train de partager un  » secret  » et comme il est d’excellente humeur, tout ça passe très bien. Ce n’est qu’au bout de quelques minutes qu’il se fait cette étrange réflexion  » Une femme est en train de s’intéresser à ce que je raconte, ce doit être la première fois, et c’est une femme de la ville en plus ! Evidemment, elle n’est pas vraiment canon, mais pourquoi ferais-je le difficile ?  » Là, son attitude veut changer, ce n’est plus la promeneuse de rencontre avec qui il parle, mais quelqu’un qui pourrait peut-être s’intéresser encore plus à lui ! Mais comment faire, il n’a aucune expérience ? Et puis soudain : le flash : il fait quoi ? Cette femme n’est pas seule, comment avait-il pu l’oublier ?

– Votre ami est descendu à la ville ? Demande-t-il comme pour s’assurer qu’il existe toujours.
– Ce n’est plus mon ami, il est parti, définitivement, et je n’ai pas envie d’en parler !

Non ! Cyril n’en revient pas ! Jouera-t-il le rôle du mufle qui vient de suite s’immiscer dans la couche laissée chaude par l’amant disparu, mais il ne connaît rien de leurs rapports, encore heureux qu’elle ne pleure pas, il n’aurait pas su la consoler. Vite parler d’autre chose :

– Vous devriez vous aider d’un bâton pour écarter les petites branches.
– Oui, je n’y avais pas pensé !
– Sinon vous aller vous écorcher les mains !
– Mais non !
– Ce serait dommage, elles sont très belles vos mains.
– Elles sont comme toutes les mains.
– Non, donnez !

Il prend alors sa main droite dans les siennes.

– Non regardez la peau est douce, les doigts sont fins, ce sont des belles mains !

Mais c’est qui ne la lâche pas, et qu’il se met à l’effleurer de quelques très légères caresses !

– Vous me la rendez ?
– Oui, voilà !

Son regard est bizarre, elle n’a pas eu l’air fâchée de cette petite caresse manuelle, mais que faire à présent ? Delphine s’aperçoit de son trouble, lui fait un sourire. Il lui rend, son visage se rapproche imperceptiblement. Delphine se recule, mais conserve son sourire.

– Je vais vous laisser ! Euh… on pourrait se revoir !

Ça a dû lui coûter à Cyril c’est la première fois qu’il propose quelque chose de ce genre à une femme.

– Mais bien sûr !

Toc-toc-toc dans le cœur de Cyril !

– Alors demain à quelle heure ? Parvint-il à balbutier
– On verra ça tout à l’heure, parlez-moi de vous, vous faites quoi dans la vie, vous travaillez avec votre frère ?

Il lui explique tout ça. Une heure après ils sont encore en train de discuter, enfin  » discuter  » est un bien grand mot, c’est surtout Cyril qui parle, une nouvelle fois il propose de prendre congé, elle ne le retient plus cette fois mais est d’accord pour le revoir le lendemain vers 10 heures au même endroit. Cyril hésite à lui proposer de l’embrasser chastement mais finalement, il n’ose pas !

Il part le cœur joyeux, il est le plus heureux des hommes. Il va revoir Delphine, ce sera son premier rendez-vous ! Il ne sait pas encore comment ça va se passer. Il faudra qu’il fasse attention, qu’il ne commette pas de bêtise. Le matin il prendra une douche complète avec shampooing et sans oublier de se laver les dents, pour le reste il verra bien, mais il faudra qu’il lui apporte quelque chose, ça se fait, mais quoi donc ? Et puis combien de temps cela durera-t-il ? Il faudra bien qu’elle rentre à Paris. Pourquoi ne pas la suivre, l’idée de vivre dans cette ville de dingue l’affole un peu mais que ne ferait-il pas pour vivre comme tout le monde ?

Marrant ce mec, se dit Delphine, elle revient à la ferme avec son panier de mûres, les deux femmes du rez-de-chaussée font peut-être déjà la sieste. Elle récupère les courses qu’elles lui ont laissées sur le rebord de sa cuisine, puis s’installe sous la véranda avec une tranche de jambon et un bout de fromage. Elle va se coucher après. Mais malgré la fatigue elle ne trouve pas le sommeil. Des pensées bizarres lui traversent l’esprit : un avenir « différent » : s’établir ci, prendre un petit commerce… avoir un mari bricoleur qui connaisse toutes les astuces de la montagne, qui la dégagerait de tous les problèmes matériels, quelqu’un qui pourrait lui parler de choses intéressantes sans pour cela être obligé de citer la vie des saints ou les évangiles chaque quart d’heure. Et puis ce coin, ce calme, cette sérénité. Mais avec qui ? Bien sûr c’est Cyril qui lui avait mis cette idée dans la tête, mais elle n’allait pas s’installer avec Cyril tout de même. Avec le gros Cyril ! Bien qu’avec un petit régime et un peu de psychologie pour lui faire prendre un peu plus d’assurance… Delphine se rend compte qu’elle délire grave, elle finit par s’endormir…

Nous

On a fait un grand tour avec Anna, on a failli se perdre. Au fond de la cour, Delphine est attablée en train de griffonner je ne sais quoi, peut-être fait-elle des mots croisés ? Manifestement elle nous attendait. Elle se dirige vers nous !

– Alors ? Vous avez fait une belle balade ?
– Super, mais on serait incapable d’y retourner, il y a une de ces vues là-haut !
– Vous devez avoir soif, j’ai tiré de l’eau fraîche, je vous en sers un verre ?
– Bonne idée ?

Elle me parait bien étrange cet après-midi la Delphine !

– Je voudrais vous parler ! Dit-elle.

Aïe !

– Rassurez-vous ça n’a rien de grave !

Alors ça va !

– Vous êtes plus veille que moi, vous avez sans doute l’expérience des hommes, j’ai besoin de vos conseils !

L’expérience des hommes ! Si elle savait ! Mais je croyais qu’elle allait me reparler de Thibault ce qui me cassait un peu les pieds.

– C’est au sujet de Cyril !
– Cyril ?
– Oui ! J’ai discuté avec lui, il gagne à être connu, il a plein de choses à raconter, il fait un peu gros gamin, je me demandais, je me demandais…
– Oui ?
– On dirait que quelque part je l’attire !

Voilà autre chose ! Delphine laisse échapper un soupir, puis reprend :

– Vous savez avec l’autre qui est parti (quel dédain dans sa bouche quand elle dit  » l’autre  » !) C’est ma deuxième déception, je ne connaîtrais jamais le grand amour, tout ça c’est des conneries, par contre chercher un homme qui m’apportera la sécurité, avec qui je serais bien, qui sera gentil avec moi, pourquoi pas ! Et si en plus je ne le suis pas indifférent.
– Et tu veux savoir quoi Delphine ? (J’ai horreur du vouvoiement dans ces moments-là !)
– Vous ne pensez pas qu’il boive, qu’il puisse être violent, je veux dire, je ne risque pas d’avoir des surprises ?
– Mais Delphine, comment je pourrais savoir ça ?

Ça devient n’importe quoi, la fille à peine débarrassée d’un catholique illuminé s’amourache une demi-journée après la rupture, d’un semi neu-neu local ! Et puis tout d’un coup je me reprends, pourquoi suis-je en train d’affirmer qu’il est « neu-neu » ? Il aime jouer, et alors tout le monde aime jouer, il n’est pas plus absurde de jouer à la Gameboy que de faire un bingo. Il regarde les filles, mais c’est parce qu’il est en manque et au moins il n’est pas hypocrite. Et pour le reste qu’est ce qui me permet de le juger, il est peut-être un peu émotif pour un homme, mais il est loin d’être le seul !

– J’ai rendez-vous avec lui demain ! Je me demande si je ne suis pas en train de faire n’importe quoi ! Si vous pouviez m’aider, me conseiller… Et si vous avez l’impression que je vais dans le mur, dites-le-moi aussi !
– Delphine, encore une fois, on ne se connaît pas, tu te rends compte de ce que tu me demande !
– Si je TE (elle appuie bien sur le TE) le demandes c’est parce que je sais que tu peux le faire.

Cette soudaine assurance ne pas interpellé, on ne fait pas toujours attention à tout, mais le défi finit par m’amuser, c’est vrai que je sais juger les hommes, mais des comme celui-ci, est-ce que j’en ai croisé beaucoup ? Et puis, je suis loin d’avoir sur la question un jugement infaillible

– Tu le vois quand, tu m’as dit ?
– Demain !
– Ok, alors tu n’y va pas !
– Pourquoi ?
– C’est moi qui irais à ta place, je vais discuter avec lui et je te dirais !
– Pourvu que ça se passe bien ! Répondit-elle en guise de conclusion.

Mercredi

Surréaliste l Me voici en train de jouer les entremetteuses testeuses ! La tête de Cyril quand il m’a découvert à la place de l’élue de son cœur !

– Vous n’avez pas vu Delphine ?
– Elle est malade, ce n’est pas bien grave, elle doit nous faire une crise de foie. Elle m’a dit de vous demander de repasser demain, même heure, même endroit.

Voilà qui rassure Cyril qui du coup ne sait plus trop quoi dire, mais moi, si !

– Vous savez, Delphine a l’air de vous apprécier beaucoup !
– Vous dites ça pour me faire plaisir ?
– Pour quelle raison, j’aurais envie de vous faire plaisir ?
– Elle vous a dit quoi ?
– Je ne répète pas, mais je serais vous, je tenterais ma chance !
– Tenter ma chance ?
– Soyez gentil avec elle, n’allez pas trop vite, je ne sais pas si le sexe l’intéresse beaucoup, ce n’est pas cela qu’il faut lui offrir, c’est de la gentillesse, des caresses, de l’attention, et le reste viendra tout seul.
– Si je la caresse, elle ne dira rien ?
– Non ! Sauf si vous commencez tout de suite par les fesses ou par les seins ! Vous comprenez ?
– Elle vous a dit que je pourrais la caresser, et que si ça se passait bien je pourrais… je pourrais…
– Non, elle ne m’a pas dit ça, mais c’est tout comme !
– C’est pas possible ?
– Si elle vous refuse quelque chose, n’insistez pas, laisser passer le temps, c’est une preuve de tact, elle saura l’apprécier !
– Merci, merci de tout ce que vous me dites, pourquoi vous faites ça pour moi ?
– Je ne le fais peut-être pas pour vous.
– Pour elle alors ?
– J’en sais même rien, je dois être une drôle de fille.
– Au fait n’oublie pas d’acheter des préservatifs !
– Mais c’est pas la peine… je n’ai jamais…
– Elle n’est pas obligée de te croire !

Ça par contre ça l’embêtait, aller chez la pharmacienne, il n’oserait jamais. Tant pis il prendrait la voiture de son frère et irait en acheter au bourg voisin…

Anne m’attendait au bord de la route au volant de la voiture, on ne revit Delphine qu’au retour.

– Alors ! Il était là ! Me demanda-t-elle.
– Oui, je lui ai parlé !
– Tu as le sourire, ça c’est bien passé alors !
– Oui !
– Demain je ne voudrais pas faire d’imprudence, il a l’air si fragile !
– Laisse-le faire, montre-lui que tu as confiance, mais ne le laisse pas tout faire, il faut qu’il sache qu’il y a des limites et que c’est toi qui les fixe.
– … Et le sexe ?
– Fais attention, il n’a pas la même éducation que toi, il comprendra peut-être que tu ne veuille pas faire l’amour tout de suite, mais il faudra y passer.
– Pfff ! Quelle affaire, je ne suis plus vierge !
– Je ne voulais pas te vexer !
– Merci, merci pour tout, ça vous dirait si je vous faisais à manger à toutes les deux ce soir ?
– Tiens, pourquoi pas !

J’appréhendais un peu mais le repas s’est très bien passé, on s’est occupé du pinard et Delphine nous a mijoté une bonne grosse omelette aux lardons et aux pommes de terre. On a quand même pas mal picolé, surtout Anna. Delphine nous a demandé si on était heureuse ensemble, il a fallu qu’on lui explique que j’étais mariée, que je ne voyais pas mon mari souvent et que Anna n’était que ma meilleure amie et même un peu plus mais pas ma compagne. Elle nous a aussi parlé d’elle, de ses certitudes, de ses doutes, de ses hésitations, un moment elle s’est mise à chialer, mais quand on lui a reparlé de Cyril elle est redevenue toute gaie.

Jeudi

Le lendemain un peu avant dix heures alors que nous apprêtions à descendre en courses, elle est venue nous embrasser :

– C’est le grand jour ! Pourvu que tout se passe bien ! Nous dit-elle avant de disparaître dans le petit chemin…

Delphine et Cyril

Delphine avance, prend le premier tournant.

– Bonjour Delphine !
– Bonjour Cyril
– On s’embrasse ?
– Bien sûr

Le baiser est chaste, Cyril effleure les joues de Delphine de ses lèvres, mais celle-ci comme beaucoup trop de gens n’embrasse que dans le vide… Elle le regarde différemment, se demande dans quoi elle s’embarque, mais lui trouve une bonne bouille.

– On fait quoi ? On va se promener ? Propose-t-elle
– Si vous voulez, je connais un coin c’est pas très loin, c’est très joli et personne n’y va jamais.
– On ne sera pas dérangé alors ?

Pourquoi avait-elle ajoutée cette phrase ? Son inconscient, sans doute ?

« Pas très loin », était un peu exagéré, il fallut bien une heure et quelques pentes escarpées pour se rendre sur une sorte de petit plateau rocheux presque vierge de toute végétation, il fallait ensuite contourner un gros rocher et on se retrouvait … sur un tapis de mousse entouré d’une vue magnifique. Pourquoi ce contraste entre les deux côtés de ce rocher ?

– C’est le vent, il a fini par apporter ce qu’il faut pour que la nature pousse, il n’y rien de l’autre côté parce que la pierre a arrêté le vent.

Elle s’amusait de ses explications. Sur la montagne et ses secrets il était intarissable…

– On fait quoi, on reste un peu ici ?

Et sans attendre sa réponse elle s’assit sur le tapis de mousse.

– Ça vous plaît ? demande-t-il.
– Oui, mais on peut peut-être se tutoyer, il y a combien de temps que quelqu’un est venu ici ?
– J’y venais quand j’étais gosse, je connais trois ou quatre petits coins comme celui-là
– Et ben dis donc, tu gagnes à être connu toi !

Il rougit sous le compliment, mais il y vit un encouragement.

– Mon rêve c’était de venir ici un jour avec une fille, mais ça ne c’est jamais fait…
– Jusqu’à aujourd’hui !

Cette fois ce n’était plus un encouragement c’était une invitation, ça ne se passait pas trop comme il l’avait imaginé, ça allait trop vite…

– Vous croyez que… Tu crois…

Elle répondit d’un sourire :

– Oui, je crois !

Il faut qu’il prenne l’initiative, mais il se rappelle aussi des conseils qu’on lui a donnés… Alors y aller doucement, par petites touches… Et le voici qu’il passe le flanc de son index sur la chair du bras de la jeune femme. Elle se laisse faire, il s’enhardit, plus un mot n’est pour le moment prononcé, il caresse cette fois ci avec tous les doigts, puis avec la paume, il remonte, s’intéresse à l’épaule dont la forme lui plaît bien. Que faire à présent ?

– Tu caresses bien !
– Je n’ai pas beaucoup d’expérience !
– Moi non plus !

Alors soudain, le doigt de Cyril se retrouva sur la joue de Delphine rejoint par deux ou trois autres. La jeune femme rapprocha alors son visage de celui de son vis-à-vis.  » Le grand moment  » eut le temps de penser le jeune homme avant que leurs bouches ne se soudent. L’échange fut bref. Cyril avait du mal à faire face à tant de nouveautés : son premier baiser, sa première femme, son premier amour, déjà sa pensée projetait un avenir complètement différent de la vie de célibataire qu’il imaginait être la sienne à jamais. Et puis l’excitation, Cyril bandait comme un garnement. Il eut la maîtrise de penser qu’il ne fallait pas tout gâcher en en réclamant davantage… sauf si bien sûr elle de son côté…

Et bien, elle de son côté, elle avait les yeux embués, quelque chose s’agitait en elle, quelque chose de sauvage, d’irraisonné, quelque chose qui se libérait après avoir été trop longtemps enfoui.

Les deux jeunes gens se regardaient, la parole paralysée par l’émotion. A nouveau ils se jetèrent l’un contre l’autre, mais cette fois si ils s’étreignirent bien plus fort, roulant dans la mousse sauvage, ils ne cessaient plus de s’embrasser tandis que leurs mains caressaient l’autre de façon désordonnées mais oh, combien passionnées. La main de Cyril était passée sous le tee-shirt de Delphine, il osa remonter jusqu’au soutien-gorge, il osa caresser les seins par-dessus le tissu.

Delphine le surpris alors :

– Attend, je vais l’enlever ?

Enlever quoi ? Le tee-shirt bien sûr mais Cyril devint rose bonbon en voyant la jeune femme passer les mains dans son dos prête à faire ce geste qu’il avait vu tant de fois dans des films, ce geste magique par lequel la femme enlève son soutien-gorge pour offrir la vue de ses seins.

L’homme avança ses mains, il caressait sa première poitrine, sa bouche s’avança vers les petits tétons roses et il commença à les gober avec gourmandise provoquant sans trop qu’il ne s’en rende compte d’étranges vibrations chez la femme !

– Déshabille-toi ! Lui proposa-t-elle !
– Là tout de suite ?
– Oui, si tu veux me prendre, je me laisse faire !
– On peut attendre si tu veux !
– Pourquoi faire ? J’ai envie et je suppose que toi aussi !

Se mettre nue, chercher le préservatif dans sa poche, se le passer comme il s’était exercé à le faire la veille au soir… Tout cela se déroula comme dans un rêve. Delphine avait pendant ce temps-là retiré le bas, et s’était couché ainsi nue dans la mousse les jambes légèrement écartées. Cyril savait que les convenances en la matière exigeaient quelques préliminaires, mais apparemment la jeune femme n’y tenait pas pour l’instant.

– Viens, Cyril, prend moi !

Il se coucha sur elle, plaça son sexe à l’entrée de la vulve, y pénétra facilement, et commença une série de va-et-vient qu’il fut obligé de ralentir, afin que son désir ne l’emmène pas trop vite à la jouissance. Mais malgré ses efforts au bout de quelques minutes, il éjacula. Delphine poussa un petit cri. Petite jouissance ou petite simulation, il préféra ne pas chercher à savoir, partagé entre sa joie de ne plus être puceau et son dépit de n’avoir pas été assez endurant.

– Je suis désolé, j’avais trop envie ! Dit-il !
– Désolé de quoi ! Pour moi tout va bien, et puis… on recommencera, non ?

Il se méprit tout d’abord sur ce que signifiait ce recommencement.

– Tu as raison, on va se reposer un peu et puis…
– Non peut-être pas aujourd’hui, mais nous pourrons recommencer plein de fois !

Alors Cyril compris que Delphine le demandait pour amant et il en pleura de joie.

Dernier jour de vacances

Le reste de nos vacances s’est déroulé sans incidents, de jolies balades, des kilos de pâtes (ma ligne !) et pas mal de parties de jambes en l’air avec ma délicieuse complice. Delphine passait la majeure partie de son temps avec Cyril quand il était libre. Le matin de notre départ, nous l’avons redescendue avec notre voiture (gratuite !) de location. Les formalités d’agence étant accomplies, elle a souhaité nous inviter au café. Nous avions le temps, le train ne partait que dans une heure. Elle nous informa qu’elle s’apprêtait à tenter l’expérience de vivre quelques jours avec son amant chez lui avant de prendre d’autres décisions. Je lui souhaitais bonne chance.

– Je voulais te remercier, je crois que je serais heureuse avec Cyril !
– Je n’ai pas fait grand-chose !
– Oh ! Si !
– Euh, j’ai un petit truc qui me turlupine, oh ce n’est pas bien grave, mais je voulais te dire, euh ce n’est pas facile, j’avais préparé mes mots, mais ça ne sort pas… Et puis j’ai peur que tu le prennes mal, ça m’embêterait tellement de te contrarier après tout ce que tu as fait pour moi.
– Si c’est trop personnel, je peux m’éloigner cinq minutes ! Propose alors Anna.
– Non, ce n’est pas la peine. Vous savez Thibault, il avait des défauts mais il ne mentait pas, enfin je veux dire : il n’inventait pas des trucs, ce n’était pas son genre, quand il disait quelque chose j’avais tendance à le croire…

Ah ! C’était donc ça !

– Quand il est parti il m’a laissé un mot. Le voilà :

« Quand tu liras cette lettre, je serais loin, ne cherche pas à me revoir. J’ai eu avant de te connaître une relation avec une personne qui faisait cela pour de l’argent. Nous n’avons eu aucun rapport mais cette expérience m’a marqué. Je suis quasiment certain que cette personne est l’une de nos voisines de vacances, celle qui a des tresses. J’ai voulu en avoir le cœur net, mais tout porte à croire qu’elle m’avait reconnu, cette présence a sans doute précipité l’échec annoncé de nos vacances communes. Adieu ! »

– Et tu voudrais que je te dise si c’est vrai ?
– Tu n’es pas obligée !
– J’espère bien ! Alors oui, c’est vrai, par contre je ne l’avais pas reconnu.

J’ai failli ajouter  » et ce n’est pas non plus en nous matant par la fenêtre qu’il aurait pu en être certain  »

– Donc je voulais que tu saches que je le savais, mais que pour moi ton métier n’a aucune importance. Je crois que du moment qu’on ne fait pas de mal aux autres c’est l’essentiel. Et puis je me suis dit, cette fille est gentille et elle connaît sans doute bien les hommes, c’est pour cela que je t’ai demandé de m’aider. Je ne le regrette pas tu sais !

Et la voilà qui pleure comme une madeleine. J’ai toujours été sentimentale, je me force à ne pas fais pareil, mais c’est dur. Par contre Anna sanglote à son tour. Les autres clients du bistrot ont dû se demander ce qui nous arrivait.

Epilogue

J’ai un peu correspondu avec Delphine, elle s’est bien débrouillée. Elle est allée fureter chez le notaire pour essayer de comprendre pourquoi seul le frère de Cyril s’occupait de l’agence. Après pas mal d’embrouilles, le frangin a revendu sa part, et c’est désormais Delphine et Cyril qui gèrent la boutique. Ils ont eu un gosse, ils sont heureux… Quant à Thibault, j’ai appris incidemment qu’il a fondé sa propre secte d’où régulièrement il annonce l’approche de la fin du monde…

Fin

Chanette (Christine D’Esde) 5/2004 – reproduction interdite sans autorisation de l’auteur

Ce texte a eu l’honneur d’être désigné comme premier prix du meilleur récit pour l’année 2004

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15 réponses à Chanette 10 – Les sources bleues 2 – Delphine et Cyril par Chanette

  1. Ricard dit :

    Premier récit dans lequel Chanette aborde la scato ?

    • Chanette dit :

      Oui et non
      Il y a un petit passage scato dans « Chanette à Saint Tropez » et dans « Pho, la cambodgienne », mais je n’étais pas impliquée directement dans ces scènes alors que là je le suis.

      • Ricard dit :

        Et dans la vraie vie, tu fais pareil ?

        • Chanette dit :

          Ma « vraie vie » ne regarde que moi !
          Il faut quand même savoir que toutes mes histories sont inventées. Vous vous imaginez bien que je n’ai pas vécu en réel toutes ces aventures !!!
          Cependant il y a toujours dans mes récits des personages et des situations qui sont directement inspirés par mon vécu.😉

  2. Breton dit :

    Un très beau texte avec un vrai scénario qui nous change des « je vais, je baise et au-revoir ! »

  3. Diri Dindire dit :

    Comme quoi l’intelligence du récit et la perversité de la narration ne sont pas incompatibles

  4. Gilbert dit :

    Dommage que le passage scato soit si court car il est délicieux ! Ah, lécher le cul merdeux d’une belle nana!

  5. Lise du sud dit :

    les passages scato sont rares chez Chanette, je l’ai donc particulièrement apprécie d’autant ce que c’est écrit sans surenchère crade et dans un esprit festif

  6. solange dit :

    c’est si agréable de lire de telles choses, merci.

  7. Muller dit :

    J’ai vraiment adoré ce joli récit, c’est plein de choses excitantes, ça parle de respect, d’hypocrisie et ça en parle de façon très intelligente, Bravo 😉

  8. andree dit :

    Bien. Beau. Superbe. Que puis-je dire d’autre ? Que ta prose m’inspire de si jolies situations que je voudrais lire un livre entier de ta plume ? C’est vrai ! Je vais me mettre à l’oeuvre moi aussi, ça m’inspire. Au fait je suis tjrs à Londres et j’ai déjà trouvé un boulot , plutôt sympathique. e vais lire la suite des aventure d’Anna-G. Je suis sûre que je serai heureuse de te lire.
    Bien à toi et à bientôt.

  9. Benjamin Hoenzollern dit :

    Excusez-moi, j’ai eu l’occasion de lire certaines de vos histoires sur ce site et j’aimerai beaucoup prendre contact avec vous afin de mieux connaitre celle qui arrive à me mettre si a l’étroit dans mon pantalon par son seul talent littéraire. Merci d’avance…

  10. VIVART dit :

    bravo pour cette belle histoire,moi aussi j’aimerais la mème avec toi ,je bande énormémént et sans te connaitre j’aimerais te foutre, a bientot,j’espère

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