Philippe et moi vivons ensemble depuis deux mois maintenant, et je dois dire
que la cohabitation se passe plutôt bien. Avant de venir habiter chez lui,
je me demandais si ma présence n’allait pas trop bousculer ses habitudes de
vieux célibataire (quarante-trois ans quand même !) n’ayant jamais vécu en
couple. Malgré mon mètre septante-deux, j’ai su pourtant me faire toute
petite et aussi discrète que possible. Et puis, Philippe n’était pas aussi
réfractaire à la nouveauté que je le craignais. Au fond, il sentait bien
qu’il s’encroûtait dans une solitude routinière, et il attendait sans doute
secrètement qu’une jolie jeune femme, plutôt marrante et pas trop chieuse
(et tant qu’à faire, autant que ce soit moi), vienne un peu pimenter son
quotidien.
Sans être un Apollon, Phil a un physique agréable, un caractère doux et
posé. C’est un amant tout à fait performant (malgré son âge…), un bourreau
raffiné, pervers, inventif, et un parfait homme d’intérieur. Autre détail,
mais d’importance, qui, dans le cas contraire, peut flanquer en l’air une
vie à deux, il ne ronfle pas la nuit !
Oh bien sûr, il a quelques défauts, mais j’essaye de ne pas y accorder trop
d’importance. Par exemple, c’est un maniaque du classement, du rangement
(pour moi, c’est un défaut !), et il n’aime pas que l’on dérange (que je
dérange) son petit univers soigneusement ordonné.
Après d’âpres négociations, j’ai obtenu le droit (que dis-je, le privilège
!) de disposer çà et là dans la maison un objet à moi, bibelot ou cadre.
Cela a nécessité parfois l’éviction ou le déplacement d’un des siens.
Cependant, Philippe s’est montré intraitable à propos d’un grand saladier en
verre opalin qui trône en permanence, vide, sur la table basse du salon.
Selon ma logique à moi, sa place serait plutôt dans le dressoir de la salle
à manger ou dans l’un des placards de la cuisine. Seulement voilà… C
saladier est une relique, le souvenir matériel d’un fantasme enfin assouvi.
Permettez-moi maintenant de me glisser dans la peau de Philippe (mais je
flotte, moi, là-dedans…) pour vous raconter, telle qu’il me l’a dite,
l’histoire du saladier de Klara.
Il y a de ça environ sept ans, un projet d’architecture important
nécessitait pour moi l’embauche temporaire d’un assistant ou d’un
dessinateur. J’avais demandé à mon confrère et excellent ami Henri s’il
connaissait quelqu’un à me recommander.
– Ne cherche plus, j’ai la personne qu’il te faut, me dit-il. Je lui
téléphone et je te l’envoie. Tu verras, vous allez bien vous entendre.
Le lendemain, vers onze heures du matin, on sonne…
Sortant de mon bureau, je vois une fine silhouette colorée se découper à
travers le vitrage dépoli de la porte d’entrée. J’ouvre…
Une grande fille blonde, joliment hâlée, se tient sur le seuil, vêtue
simplement d’une robe imprimée à fleurs, très courte et très décolletée.
D’une voix claire et assurée, avec ce qui me semble être un léger accent
germanique, elle me lance :
– Bonjour, vous êtes Philippe, l’architecte ?
L’inconnue m’appelle déjà par mon prénom, voilà un rendez-vous qui commence
bien !
– Oui, c’est moi. Bonjour…
– Je suis Klara Brenner, Klara avec un » K « , précise-t-elle. Je viens de la
part d’Henri.
Je me recule d’un pas et je m’écarte pour la laisser entrer. Comme le
couloir n’est pas très large, elle me frôle et je hume au passage un léger
parfum vanillé.
– Si vous voulez bien passer dans mon bureau, ici à droite, lui dis-je.
Tout en refermant la porte d’entrée, je l’observe de dos. Elle s’avance dans
le couloir avec une nonchalance mesurée, roulant des hanches en croisant les
jambes devant elle. Elle porte aux pieds des sandales à talon épais en
liège, maintenues sur la cheville par des lanières de cuir blanc. Ainsi
chaussée, la blonde me dépasse en taille de quelques centimètres. Mais où
Henri réussit-il à dénicher des assistantes pareilles ?
Une fois dans la pièce, je l’invite à asseoir et je contourne ma table de
travail pour regagner mon fauteuil en cuir.
Assis face à elle, je peux enfin détailler son visage que je n’ai vu qu’en
contre-jour dans l’entrée. Les traits sont réguliers. Elle a des yeux d’un
bleu intense, trop petits à mon goût, surmontés par des sourcils en arc
brisé, d’un blond légèrement plus foncé que celui de ses cheveux. Ses
paupières supérieures un peu tombantes donnent à son regard un air las et
désabusé. Cette impression est renforcée encore la moue boudeuse de sa
bouche aux lèvres minces et serrées. Son nez fin, à l’arête droite, se
termine par des narines évasées et sensuelles. Les pommettes sont à peine
marquées et les joues, très plates. Le bas du visage est triangulaire,
terminé par un menton rond et volontaire. La masse claire de ses cheveux
longs et bouclés, qui cascade sur ses épaules dénudées, apporte un peu de
gaieté à ce visage finalement un peu austère. Mademoiselle Klara Brenner, à
qui je donne environ vingt-sept ans, est belle, mais il lui manque ce petit
rien qui rend les femmes jolies et charmantes.
Même si je suis quelque peu déçu, je n’en laisse rien paraître. Après tout,
Henri me l’a envoyée pour quelques semaines de travail, pas pour que j’en
tombe amoureux. Enfin, je crois…
J’engage un début de conversation :
– Je ne vous avais encore jamais vue chez Henri. Vous travaillez souvent
pour lui ?
La blonde semble interloquée l’espace d’une seconde, puis elle me répond :
– Oui, je… travaille assez souvent avec Henri. Mais c’est la première fois
qu’il m’envoie chez un de ses amis.
Encore ce petit accent, tout à fait charmant d’ailleurs.
– Vous êtes Allemande ?
– Autrichienne, rectifie-t-elle, de Linz exactement, mais j’habite en
Belgique depuis cinq ans déjà.
– Et quelles sont vos compétences exactes ?
– Mes compétences !? fait-elle, l’air amusé.
– En fait, j’aurai surtout besoin de vous pour tracer et encrer les plans du
nouveau bâtiment. Henri vous en a touché un mot, je suppose ?
– Henri ne m’a rien expliqué du tout. Je pensais être venue pour…
– Le mieux, c’est que je vous montre l’avant-projet. Vous comprendrez mieux.
Le dossier est à l’étage, dans mon cabinet de travail. J’en ai pour une
minute.
Je sors du bureau et je grimpe quatre à quatre les marches. Dans mon cabinet
de travail, j’empoigne le dossier. Avant de redescendre, petit détour par la
salle de bains. Je m’examine rapidement dans le miroir du lavabo : les
cheveux, ça va, et les dents aussi. L’haleine est fraîche, pas d’odeur de
transpiration sous les aisselles. Pas non plus de bouton sur le nez. Je me
trouve les joues et le front un peu rouges, mais on peut mettre ça sur le
compte de la chaleur (nous sommes fin juin).
Je redescends. Plus de blonde dans mon bureau ! Mais où est-elle passée ?
– Mademoiselle Brenner ?
Sa voix venant d’en face, de la cuisine, me répond. Je pousse la porte et
j’entre…
La demoiselle s’est mise en tenue d’Ève ! Complètement nue, elle se tient
debout, les fesses appuyées contre le rebord de l’évier, la jambe droite
croisée devant la gauche, les mains caressant ses hanches de bas en haut.
Elle n’a gardé que ses sandales hautes qui lui cambrent joliment le pied. Sa
robe fleurie s’étale en corolle sur l’une des chaises et un string en
dentelle noire est posé dessus.
Je me suis arrêté net, la bouche ouverte. Elle me sourit, de l’air le plus
naturel du monde. Je referme ma bouche pour lui sourire à mon tour. Que
faire d’autre ?
– Je vous plais ainsi ? demande-t-elle après quelques secondes de silence.
– Ah oui, beaucoup ! dis-je, avec dans la voix un accent spontané de réelle
sincérité.
Si j’avais trouvé le visage un peu terne, ce corps longiligne, en revanche,
est une pure merveille. Des jambes fines et fuselées, des hanches peut-être
un peu étroites, mais une taille bien marquée, un ventre plat, un buste
droit portant fièrement deux seins parfaitement hémisphériques aux mamelons
proéminents. Cette fille peu farouche gagne effectivement à être vue nue !
Pendant cet examen rapide, j’ai noté au passage qu’elle pratique le bronzage
intégral et que c’est une vraie blonde : un petit triangle de poils couleur
de paille surmonte la fente mince de son sexe.
La vue de ce corps offert provoque un afflux sanguin simultané dans mes
joues, qui s’empourprent, et dans mon sexe, qui se gonfle.
Quittant des yeux cette étonnante et troublante apparition, je jette,
presque instinctivement, un regard circulaire et inquisiteur dans la pièce.
– Vous cherchez quelque chose ? me fait-elle.
Je me racle la gorge et, sur un ton aussi détaché que possible, je lui
réponds :
– Oui : la caméra cachée !
La demoiselle pousse un petit gloussement amusé, ce qui fait gigoter ses
seins rebondis.
– Rassurez-vous, il n’y en a pas.
Je commence à comprendre…
– Vous venez bien de la part d’Henri, de mon ami Henri ?
– Tout à fait.
– Mais vous n’êtes pas dessinatrice en architecture.
– Non, mes » compétentes « , comme vous le disiez tantôt, sont plutôt
sexuelles… et tarifées.
Une pute ! Voilà qu’Henri m’envoie une prostituée à la maison.
Croyant lire une interrogation (chiffrée peut-être) dans mon regard, elle
s’empresse d’ajouter :
– Pas de problème : Henri m’a payée d’avance.
Ah bon ! Si c’est Henri qui régale, profitons-en…
La blonde décroise nonchalamment ses longues jambes et entrouvre légèrement
ses cuisses. Sa main droite quitte sa hanche et ses doigts joints viennent
se poser sur son sexe. Un instant, elle se masse lascivement les grandes
lèvres par un petit mouvement circulaire. Puis, son majeur se plie et entre
résolument en elle. Sa gorge émet un » hmmm ! » de satisfaction, en même
temps que son corps s’arque légèrement vers l’avant. Le doigt ressort
presque aussitôt, tout luisant de liqueur intime. Elle porte sa main à son
nez pour humer, les yeux mi-clos, le parfum de sa féminité.
– Vous aimeriez y goûter aussi ? me demande-t-elle.
C’est proposé si gentiment ! Je pose enfin sur la table le dossier
d’avant-projet et je lui réponds :
– Avec gourmandise !
Puis j’ajoute, sur un ton résolu :
– Ici ou dans la chambre ?
Ma réplique semble la désarçonner un peu. Apparemment, elle ne s’attendait
pas à autant d’empressement de ma part. Je comprends qu’Henri a dû, une fois
de plus, me décrire comme quelqu’un de réservé et de timide en général (ce
qui est tout à fait exact), et plus encore avec les femmes. Mais les timides
sont souvent capables des plus grandes audaces.
La blonde donne un petit coup de reins et décolle enfin ses fesses du rebord
de l’évier. Elle fait deux pas vers la table en disant :
– Avant, j’ai autre chose à vous montrer. Il paraît que vous aimez voir les
filles pisser.
Je me souviens alors d’avoir avoué à Henri, au cours d’une conversation »
entre hommes « , qu’un de mes fantasmes était de voir un jour une fille
uriner devant moi.
Elle prend dans ses mains le large saladier en verre opalin, posé au centre
de la table de la cuisine. Non, elle ne va quand même pas… Apparemment si !
Tenant le saladier à hauteur de son nombril, elle fléchit lentement les
jambes, jusqu’à ce que ses fesses touchent ses talons. Dans le même
mouvement, elle écarte légèrement les cuisses, entrebâillant la fente de son
sexe. Elle dépose délicatement le saladier sur le carrelage juste devant
elle.
– Surtout n’en perdez pas une goutte, me fait-elle avec un clin d’œil
complice.
En tenant toujours les bords du saladier, elle bascule ses hanches vers
l’avant pour venir poser ses genoux, l’un après l’autre, sur le sol. Elle
est maintenant à califourchon à l’aplomb du récipient, les cuisses largement
ouvertes. Elle cambre son dos et glisse l’index et le majeur de sa main
droite entre les grandes lèvres de son sexe.
Moi, je me suis accroupi devant elle, pour avoir un meilleur point de vue
sur ce spectacle que j’ai, depuis si longtemps, désiré voir » en vrai « .
Ses deux doigts en ciseaux ouvrent sa vulve et m’en révèlent
l’intérieur déjà parfaitement lubrifié. Une excitation certaine a provoqué
le gonflement des petites lèvres et l’afflux de sang leur donne une teinte
violacée, assez foncée. Elles sont très ourlées et leur plissement forme, en
leur milieu, une sorte de lobe proéminent. L’index et le majeur passent sur
ces deux replis de chair engorgée pour les séparer et dévoiler à la fois
l’entrée du vagin et le méat.
Une odeur subtile, pas du tout désagréable, faite de sueur et de cyprine
mélangées, me parvient aux narines. J’aspire ostensiblement cette senteur
musquée en une inspiration profonde. La blonde s’en amuse : son regard
pétille quand il croise le mien. Puis elle baisse à nouveau les yeux vers
son bas-ventre. La fleur de son sexe est grande ouverte, épanouie. La
moiteur des muqueuses et la tumescence des nymphes ne laissent cette fois
aucun doute sur son état. Le clitoris pointe aussi sous son capuchon.
L’érection de mon sexe se fait de plus en plus douloureuse. Mon gland s’est
certainement décalotté tout seul et se frotte au tissu de mon slip. J’essaye
de bouger le moins possible.
Elle est en position. Son ventre s’arrondit légèrement. De la pulpe de ses
doigts, elle presse sa chair intime de chaque côté du petit orifice. Le méat
s’avance, pointe, hésite. Une première goutte dorée perle, immédiatement
suivie d’un jet bref, qui manque de peu de passer par-dessus le rebord du
saladier. De sa main libre, elle attrape vivement le plat et l’incline vers
son sexe. Un second jet court atterrit cette fois au fond du plat.
Maintenant que la position est bonne, elle laisse tout aller.
Le jaillissement de l’urine est impérieux, pressé, abondant, sonore. Je
m’attendais à un pipi discret et timide. C’est au contraire l’épanchement
franc et libérateur d’une femme qui se soulage sans retenue et sans gêne
apparente.
Le jet dru siffle et chuinte à la sortie du méat, puis frappe le verre avec
un son cristallin, dont le ton change à mesure que le récipient se remplit.
Quand la miction perd un peu de son intensité première, c’est ensuite le
clapotis d’une averse que les parois du saladier amplifient.
Cette pluie a une couleur cannelle soutenue, chaude, et le bouillonnement de
l’urine dans le plat dégage une odeur qui ressemble effectivement à cette
épice, suave et piquante en même temps.
Le jet faiblit enfin, se fait saccadé, puis s’arrête. Le méat lâche encore
deux chapelets successifs de grosses gouttes. Une dernière poussée, mais
seul un mince filet coule cette fois sur l’entrée rosée du vagin et s’évacue
le long du périnée.
Dépliant ses jambes, elle se relève. Les dernières perles ambrées
s’égouttent de son sexe toujours ouvert et tombent dans le saladier avec des
» plics, plics » délicieux.
Ses doigts abandonnent sa vulve et sa fente se referme avec lenteur.
– Ouiii ! fait-elle, avec un soupir de soulagement. J’avais bu trois bols de
thé ce matin, et ça faisait des heures que je me retenais.
Elle s’accroupit de nouveau, prend précautionneusement le saladier et se
redresse, en examinant sans dégoût le volume d’urine que sa vessie soulagée
à rendu.
– C’est la première fois que je fais un truc pareil devant un homme,
annonce-t-elle, toute souriante. Je dois avouer que j’étais très excitée en
arrivant chez vous.
J’avais bien remarqué les manifestations physiques de cet émoi quand elle
m’avait dévoilé son intimité.
Elle se retourne et fait trois pas vers l’évier pour y déposer le saladier.
Je la vois enfin nue de dos. Son cul me semble un peu plat, peut-être parce
qu’aucun pli ne souligne la limite entre le bas des fesses et le haut des
cuisses. Toujours accroupi, j’ai un excellent point de vue sur les babines
duveteuses de son sexe, encore toutes dégoulinantes.
Une fois le saladier posé, elle déchire un carré de papier essuie-tout du
rouleau placé à côté de l’évier. Elle écarte ses jambes toujours tendues et
se cambre, tendant vers moi son fessier, finalement pas si plat que ça. Sa
main droite descend entre ses cuisses ouvertes et, d’un geste lent, elle
passe le carré de papier plié en deux tout le long de sa fente pour
l’essuyer.
Quand la blonde se tourne vers moi, je suis debout juste devant elle, nos
visages à quelques centimètres l’un de l’autre. Elle a un petit sursaut de
surprise. Je la saisis fermement par les épaules et je colle ma bouche
contre la sienne. L’usage veut peut-être que les prostituées n’embrassent
pas sur la bouche, mais j’en ai trop envie. Et puis, cela ne semble pas lui
déplaire. Au contraire, son corps se plaque contre le mien et ses lèvres
répondent à mon baiser.
Je bande plus furieusement encore, si c’est possible. Mes mains relâchent
les épaules de la blonde, descendent lentement le long de ses côtes, de ses
flancs, contournent ses hanches et se retrouvent sur ses fesses.
Elle me caresse la nuque. Puis je sens son autre main qui se glisse entre
nous à la recherche de la boucle de ma ceinture. Je lui prends la taille, je
la repousse et nos bouches ventousées se quittent.
J’entreprends frénétiquement de me déshabiller : excité comme je le suis, je
ne vais plus » tenir » très longtemps. En désignant la table de la cuisine
d’un coup de menton, je lance à la blonde :
– Ici !
Elle pose ses fesses sur l’extrême rebord de la table. Elle se tourne et
glisse sa main dans l’une des poches de sa robe. Elle en retire un
préservatif dans son étui qu’elle me tend. Sautillant sur un pied tout en
enlevant mon jeans, je l’attrape avec les dents. Quand je fais enfin glisser
mon slip sur mes cuisses, j’arbore une érection dont la taille m’étonne
moi-même. Mon gland décapuchonné est tout lubrifié de liqueur séminale. La
blonde, toujours assise, attend et admire. Elle écarte un peu les jambes et
ses pieds viennent caresser mes jambes.
Je déchire l’étui du préservatif. Mais ce que je craignais arrive. Le simple
contact de mes doigts sur mon gland à travers le latex déclenche en moi un
orgasme instantané et foudroyant. J’ai juste le temps de dire : » Oh non ! »
que, plié en deux par le plaisir qui me submerge, j’éjacule par saccades
dans la paume de ma main droite, crispée sur l’extrémité de ma verge.
Quand mon sexe a enfin dégo
rgé toute sa semence, haletant et suant, plus rouge de confusion que de
plaisir, je cherche le regard de Klara. Elle n’a pas bougé. Son visage ne
montre aucune expression particulière et surtout, heureusement pour ma
dignité, aucune moquerie. Au bout de quelques secondes de silence
assourdissant, elle me dit simplement :
– Dommage.
Serrant toujours mon gland poisseux dans ma main droite, je clopine vers
l’évier.
Je rince mes doigts sous un filet d’eau froide. J’essuie ensuite mon pénis,
qui débande rapidement, avec un carré d’essuie-tout humidifié. Pendant cette
toilette intime, je ne peux m’empêcher de jeter des regards fascinés au
saladier posé tout à côté, au tiers rempli d’urine féminine.
La blonde est allée s’asseoir au salon, dans le grand canapé en cuir.
Toujours nu, le sexe maintenant flasque et pendant, je la rejoins. Nous
restons quelques instants, épaule contre épaule, sans nous parler. J’essaye
de trouver quelque chose de drôle à lui dire, pour rattraper ce que je
considère comme une maladresse de ma part… Mais je ne trouve rien. La honte
!
Tout à coup, comme un ressort, elle se dresse d’un bond. J’imagine que sa »
prestation » est terminée et qu’elle va s’en aller. Au contraire, elle vient
s’asseoir en face de moi, sur le bord de la table basse. Elle se déchausse
et fait remuer ses orteils sur le tapis en laine. Levant les jambes, elle
vient poser la plante de ses pieds sur chacun de mes genoux. En me fixant
droit dans les yeux, elle me dit simplement :
– Laissez-moi faire.
Ses pieds se crispent. Elle me force à desserrer les genoux et à écarter les
cuisses. Je ne résiste pas. Son entrecuisse s’ouvre en même temps, et la vue
de sa fente entrouverte ranime quelque peu mon ardeur virile. Tendant les
jambes, elle saisit la hampe à demi-érigée de mon pénis entre ses orteils,
qu’elle a particulièrement longs et mobiles. Ce contact m’arrache un râle de
volupté. Je pose mes bras en croix sur le dessus du dos du canapé, je
rejette ma tête en arrière, je ferme les yeux et, comme elle me l’a
recommandé, je me laisse faire.
Sous le massage expert de ses doigts de pied, mon sexe retrouve rapidement
ampleur et rigidité. D’un coup sec vers le bas, ses orteils me décalottent
le gland, encore tout lubrifié de mon éjaculation prématurée. Puis elle le
presse et le fait rouler entre les plantes de ses pieds joints. Nouveau râle
de ma part. Je sens le plaisir remonter en moi à toute vitesse.
Je réouvre les yeux au moment où la blonde déchire entre ses dents blanches
l’étui d’un second préservatif. Elle le déroule d’une main experte sur mon
pénis à nouveau tendu à l’extrême. Nos regards se croisent et nous nous
sourions. Je referme un peu les cuisses et je me laisse glisser sur le
canapé jusqu’à ce que mes fesses soient presque dans le vide.
La blonde est campée debout, les jambes tendues, à cheval au-dessus de moi.
Je presse du bout des doigts la base de mon pénis gainé pour le diriger vers
elle. Elle fléchit les genoux lentement. Ses cuisses écartent, sa vulve
s’ouvre, et quand mon gland touche l’orée de son vagin, elle se laisse
tomber et s’empale d’un coup sur moi. Nous poussons simultanément un petit
cri. Les mains sur ses cuisses, elle roule sensuellement des hanches. Je la
tiens par la taille et j’accompagne le mouvement circulaire de son bassin.
Son vagin est délicieusement étroit et serré. Mon membre le remplit,
l’investit, l’occupe tout entier. Je sens de nouvelles vagues de volupté
parcourir mon pubis et toute la hampe de mon sexe qui, soudain, s’agite des
tressautements incontrôlés. La blonde l’a senti en elle. Elle pose
maintenant les mains sur mes épaules et imprime avec les jambes un mouvement
vertical à notre accouplement. Mon pénis coulisse dans sa gaine vaginale
avec un rythme qui s’accélère. Mon torse, mon ventre, mes cuisses se
couvrent de sueur. Je halète de plus en plus fort, de plus en plus vite.
Encore quelques coups de piston, et mon orgasme éclate en une éjaculation
brève, presque douloureuse, suivie de longs spasmes résiduels.
Elle continue néanmoins à s’agiter sur moi. Sa respiration se fait plus
précipitée, puis s’arrête nette. Son corps se tend et se cambre. En apnée,
la bouche grande ouverte, mais sans que le moindre son ne sorte de sa gorge,
elle jouit !
Elle s’affale sur moi. Plusieurs fois, je sens les muscles de son vagin se
contracter sur mon gland, comme pour en exprimer les dernières gouttes de
semence. Enfin, elle se relève et mon pénis encore raide quitte à regret le
sexe de la blonde avec un léger » flop » de succion.
Les jambes coupées, reprenant ma respiration et mes esprits, je reste seul
sur le canapé. Dans la cuisine, j’entends des bruits d’eau. Je lance :
– Vous pouvez prendre une douche si vous voulez. La salle de bains est à
l’étage, à gauche sur le palier.
Sa voix toute proche me fait sursauter :
– C’est gentil, merci, mais il faut que je me sauve.
Elle se penche par-dessus le dos du canapé, dépose un chaste baiser sur mon
front, puis quitte la maison.
Au bout de quelques minutes, je m’arrache au canapé et je me dirige vers la
cuisine pour me rhabiller. Elle a vidé le contenu du saladier dans l’évier
et l’a rincé sous le robinet.
Je n’ai jamais revu Klara Brenner, mais j’ai précieusement gardé son
saladier comme un trophée.
Philippe m’affirme que cette histoire est authentique, et je veux bien le
croire. D’autant plus que j’ai fait maintenant la connaissance d’Henri et
que j’estime celui-ci parfaitement capable d’avoir offert à son ami Philippe
un » cadeau » pareil.
Je ne sais pas si mademoiselle Klara Brenner (ou quel que soit son vrai nom)
pratique toujours le » plus vieux métier du monde « . Mais si, par hasard,
elle se reconnaît à travers ce récit, qu’elle sache que le saladier en verre
opalin, où elle s’épancha un jour, est toujours intact.
Si elle veut passer boire un verre à la maison, elle est la bienvenue,… mais
elle sera priée, pour cette fois, de garder sa robe.
À bientôt…
Anne M.
Août 2002
C’est vrai que ce récit est grandiose ♥
Encore un trésor caché dans les oubliettes de Vassilia.
C’est très bien écrit, original et très excitant