10 – Le Vienna sur Mabilla
par Nicolas Solovionni
Résumé du chapitre précédent : Murenko en galère sur l’astroport de Novassa reçoit contre toute attente une très surprenante proposition de prise de passagers. Sur Mabilla, la police débarque avec ses gros bras.
Pour le résumé du livre 1, voir au chapitre précédent.
Il fallait pourtant continuer l’enquête, puisque on ne pouvait plus s’attarder en ville, Blaise organisa des raids express suivit d’enlèvements et d’interrogatoires souvent musclés, mais fort décevant quant aux résultats…
C’est ainsi que ce jour là, malgré ses cris effroyables, Juliana la gérante de l’hôtel fut emmené manu militari à l’intérieur du vaisseau terrien.
Blaise commença immédiatement les gentillesses !
– Ecoute moi bien, mémère, tu es absolument imbaisable, mais si je demande à mes hommes de te violer, ils exécuteront mes ordres, alors tu vas répondre bien sagement aux questions qu’on va te poser !
– Mais je n’ai rien fait !
Il lui balança une sévère gifle en travers de la mâchoire, qui la fit craquer.
– Maintenant tu la fermes sauf pour répondre, compris ?
Terrorisée, la pauvre ne put que faire signe que oui de la tête.
– Qui est-ce qui fréquente ton hôtel ?
– Il y a des plongeurs quand ils reviennent d’un long séjour en mer, ils restent quelques temps à l’hôtel avant de repartir.
– On s’en fout, parle nous des équipages…
– Ça arrive quand des mecs ou des femmes pour une raison ou pour une autre ne veulent pas coucher dans leurs vaisseaux… ou quand un mec décroche d’un équipage…
– Ah oui, et ça arrive souvent que quelqu’un décroche d’un équipage !
– Oui…
– Et c’est tout…
– Vous m’auriez posé les questions à l’avance j’aurais préparé les réponses ! Répliqua Juliana retrouvant une partie de sa fierté.
– Tu arrêtes l’ironie, où je t’en colle une ! Aboya Blaise… et qu’est ce que tu as d’autres comme clients.
– J’ai parfois des couples qui veulent s’isoler une heure, mais je ne pense pas que ça vous intéresse.
– Ah, je vois, ce n’est pas seulement un hôtel, c’est une maison de passes, félicitations, tu fais un beau boulot ! Et tu crois qu’on va prendre des gants avec une mère maquerelle ?
– Je crois surtout que quoique je dise je ne sortirai pas intacte d’ici ! Alors je ne sais pas la raison de toutes ces questions, ce que vous avez envie de savoir c’est si j’ai rencontré des gens du Siegfried7…
Blaise devait lutter contre une montée d’adrénaline qui lui conseillait la violence… mais se souvenait du vieil adage policier disant que quand quelqu’un commençait à parler il ne fallait surtout pas l’interrompre.
– Allez parle-nous des gens du Siegfried, et on te laissera tranquille !
– Une femme est descendue du vaisseau avec tous ses bagages, elle m’a demandé une chambre, je ne lui ai demandé aucune explication…
– Hein ? T’as ses coordonnées !
– Je suppose que vous les trouverez sur ma carte de paiement, quand vos flics sont venus m’enlever, ils ne m’ont pas laissé prendre mes affaires, ma carte est restée à l’hôtel…
– Bordel ! Tous dans le blindé, on raccompagne la grosse chez elle, et sa carte, on va la faire parler…
Une dizaine d’inspecteurs en tenue de guerre « accompagnèrent » Juliana à son hôtel ! La carte de paiement fut analysée de suite… Le vaisseau de la police avait apporté une copie de l’ensemble des coordonnées bancaires de la Terre et de ses colonies, cela ne prenait pas une place énorme. Le temps de connecter tout ça et la réponse arriva :
– La carte est au nom de « l’association des amis des précurseurs » Déclara le technicien ! C’est une carte professionnelle sans indication de porteur.
– Ok ! On envoie ça à la Terre ! Ça veut dire quoi « l’association des amis des précurseurs » ?
Personne ne répondit, personne n’avait d’idée ! Blaise nageait en plein mystère. Quoi que policier, il lui arrivait cependant d’avoir des inspirations qu’il jugeait géniales !
– On peut voir la chambre de la nana ?
– C’est la 12 !
– Quelqu’un la reprise depuis ?
– Non, elle est partie assez récemment !
– Quand ? Je veux savoir quand ! Tu comprends poufiasse ?
– Ecoutez, arrêtez d’hurler, elle me payait d’avance toutes les semaines, le sachant vous allez déduire la date de départ en analysant la carte…
– Ben oui, tu ne pouvais pas y penser, toi ? Grogna Blaise en invectivant le technicien !
– Euh…
– Bon, je veux une équipe qui va relever toutes les empreintes digitales et les ADN de cette chambre on envoie ça à la Terre…
Le technicien vexé, s’affairait dans son coin avec son messcom portable
– Voilà chef, sauf si elle avait déménagé autre part sur la planète, cette femme n’a pu partir que sur ce vaisseau là, le Kiribati !
– On a quoi comme renseignements ?
– Appartient à un dénommé Paavo Aaven, jamais recherché.
– Port d’attache ?
– Vargala Station !
– Lui aussi ! Et il n’a jamais été recherché, c’est, quoi cette blague ? Tous les capitaines basés sur cette planète sont des trafiquants et des gangsters… Envoyez les données à la Terre, On attend l’équipe pour les empreintes et on rentre au vaisseau.
L’équipe en question fut rapidement sur place, une fois les relevés exécutés, Blaise s’approcha de Juliana :
– Bon toi la maquerelle on te laisse pour l’instant, mais comme j’ai une sainte horreur des gens comme toi, tu nous reverras peut-être et comme tu n’as pas été très polie avec nous je vais te laisser un petit souvenir…
Et alors par pur méchanceté il lui balança quatre allers-retours sur le visage qui fit s’effondrer la pauvre Juliana… qui quelques minutes plus tard incrédule vit s’éloigner ses persécuteurs…
– Bon récapitulons ! Pérora Blaise devant son staff ! On sait deux choses, un vaisseau a suivi le Siegfried soixante-quatorze minutes après son départ. Un autre vaisseau a embarqué bien plus tard une passagère du Siegfried qui s’est fait débarquer ici pour une raison inconnue… Nous avons les noms des deux vaisseaux concernés, la Terre nous dira peut-être où se sont dirigés ces vaisseaux, elle nous donnera aussi l’identité de cette mystérieuse personne. On sait aussi que le responsable bénévole de l’astroport s’est enfui, il avait donc quelque chose à nous cacher. Il s’agit d’une initiative personnelle plutôt mal vue par la population… qui par fierté idiote a reporté son agressivité sur nous… On ne l’a pas retrouvé malgré les moyens énormes que nous avons. Donc de deux choses l’une : Ou il s’est suicidé ou alors il attend que nous soyons partis pour réapparaître… Dans cette éventualité, nous le piégerons, une petite équipe de trois personnes maximum restera ici après notre départ, prête à le cueillir !
Voilà une idée qui fit froid dans le dos de l’assistance, rester à trois ici parmi une population hostile n’avait rien d’exaltant et tout le monde souhaitait secrètement ne pas figurer dans cette fameuse équipe.
– Ben quoi ! Je vous rappelle que nous sommes des policiers et que parmi nos valeurs, il y a le sens du sacrifice. Maintenant, à moins que quelqu’un ait une idée géniale, nous n’interviendrons plus pour l’instant sur cette planète, on va attendre le retour des informations et on avisera. On se contentera d’observer d’ici tous les déplacements aériens au cas où… Deux mois à attendre ce n’est pas drôle, mais vous serez récompensé au retour ! Alors quelqu’un en a une ?
– Une quoi ? Osa demander timidement l’un des participants
– Ben une idée géniale !
Il n’y eut pas de réponse !
– Quels imbéciles, se disait Juliana, ils ne m’ont même pas laissé parler de Constantin… alors qu’elle se trouvait dans un état de dépendance psychologique où elle était prête à (presque) tout raconter… mais elle se dit aussi que l’examen des empreintes leur dirait tout… Demain elle contacterait les francs tireurs qui avaient commencé à s’organiser pour leur demander si elle pouvait leur être utile…
Quant au gouverneur, pressé de prendre position par la population, il s’engagea solennellement à envoyer à la Terre un message de protestation relatant par le détail les exactions commises par le lieutenant Blaise et ses hommes. Il oublia simplement de l’envoyer.
La tension de ce premier voyage ne s’était pratiquement pas relâchée pendant les trois premières semaines de cette mission inaugurale. Leiris en était contrarié, là où il pensait fonder une équipe sur une notion de saine décontraction, il ne voyait que des collaborateurs afférés, apparemment peu sûrs d’eux même et se demandant continuellement si leur place dans cette aventure était bien justifiée.
Ainsi Enzo restait scotché du matin au soir, sur ses logiciels de navigation, alors que le parcours en hyperespace qui se déroulait en vol libre, ne l’imposait absolument pas… Il prenait ses repas derrière sa console et ne s’autorisait aucune distraction.
Héka pour sa part rongeait son frein, elle avait d’abord essayé d’amadouer Enzo pour gagner sa confiance, mais manifestement son charme ne prenait pas sur le jeune homme, alors elle guettait le moment où il libérerait son poste, avec l’espoir qu’il ne le verrouillerait pas… en vain…
Quant à Leiris, tout cela le déprimait, au manque d’ambiance, s’ajoutait l’angoisse de savoir s’il avait assez de trempe pour réussir la mission que Kéni lui avait confié… Il passait pour tuer le temps, des heures dans sa cabine à construire des poèmes extrêmement compliqués qu’il finissait par détruire car mécontent du résultat.
Tout changea brusquement, au moment de la manœuvre de sortie de l’hyperspace.
Blanc comme un linge, Enzo consultait les données transmises par l’ordinateur de bord, Leiris assis à ses côtés supervisait inquiet de voir son ami aussi fébrile. Quand à Héka, elle tournicotait à l’intérieur de la cabine de commande, l’angoisse du navigateur l’ayant atteinte à son tour.
C’est vrai que la manœuvre n’avait rien d’évident. Une fois que l’ordinateur de bord avait repéré la zone de sortie, la suite devenait aléatoire. Sauter trop tôt et on se retrouvait trop loin de la planète, à ce point qu’il fallait parfois replonger en hyperespace, puis ressortir, ce qui coûtait énormément en ressources, sauter trop tard pouvait avoir des conséquences beaucoup plus dramatiques puisqu’on risquait de se retrouver trop près de l’étoile et de finir volatilisé !
– Héka, assis toi, s’il te plait, je n’arrive pas à me concentrer ! Finit par lui balancer Enzo.
– On passe dans combien de temps ? Se contenta-t-elle de répondre.
– Justement, j’en sais rien ! Mais assis-toi, bordel !
Un son strident sortit de l’ordinateur ainsi qu’un message précisant que la sortie était maintenant possible…
– Bon, j’y vais ! Prévint Enzo.
– Attend un peu, on va sortir trop loin.
– Je préfère sortir trop loin que trop près ! Attention sortie de l’hyperespace ! Cria-t-il dans le micro avant d’appuyer dans l’ordre sur les trois boutons fatidiques.
– Et oh… Protesta Héka, qui n’avait pas eu le temps de s’asseoir et qui n’eut d’autre solution que de se coucher à même le sol…
Un tremblement qui dure quelques secondes, l’ordinateur qui affiche tellement de données que personne n’a le temps de lire, puis retour au calme. Enzo vérifie… avant d’éclater sa joie.
– On est passé !
– T’es un bon Enzo, le félicite Héka en se relevant, tiens tu as mérité un bisou…
La jeune femme se dirige vers lui, Enzo se laisse faire croyant à un simple et chaste baiser, mais elle cherche ses lèvres et lui roule carrément un patin…
Est-ce parce que ses nerfs mis à rudes épreuves venaient de tomber, toujours est-il que ce french-kiss tout à fait inattendu eut pour effet de réveiller la bête qui sommeillait dans le pantalon du navigateur…
– Arrête je bande !
– Tu vois bien que les femmes te font bander aussi.
– Je n’ai jamais dit que j’étais exclusif…
– Je vous laisse tous les deux, ou je peux rester, plaisanta Leiris.
– Mais, non on va arroser ça tous les trois… Répondit Enzo… avant de reprendre le micro : » Sortie de hyperespace terminée vous pouvez quitter vos positions de sécurité… » Héka tu fais le point…
– C’est laquelle Mabilla ? Je ne la vois pas
– On n’est peut-être pas du bon côté, c’est la deuxième.
– OK, je l’ai repéré, il nous faudra huit heures pour y aller
– Super ! Rejoignez-moi dans ma cabine dans dix minutes, je prépare les verres. Conclut le jeune navigateur.
Héka n’avait jamais vu Enzo en femme. Ce dernier venait de se faire une injection mammaire qui n’était pas encore finalisée, mais il avait revêtue une perruque blonde et s’était maquillé assez vite. Il avait parachevé sa transformation en revêtant une petite culotte de soie rouge et des bas auto-fixants de la même couleur galbaient ses jambes tandis que ses pieds logeaient dans de hauts escarpins
– On va arroser ça dignement ! Je n’étais quand même pas trop rassuré ! C’est ma première sortie de l’hyperespace à moi tout seul ! Allez on trinque !
– Au Vienna ! Répondit Leiris tandis que les verres s’entrechoquaient.
Le retour au calme après ces minutes d’angoisse, ajouté à l’insolite de la situation, ainsi peut-être qu’aux bulles de cette – pourtant première – coupe de champagne eurent tôt fait de rendre Héka très chaude. Sans aucun complexe elle mit la main sur le slip en dentelle du travesti.
– Il y a quoi là ? Minauda-t-elle.
– Une quéquette ! Répondit Enzo
– Mais, dis donc, c’est que ça devient tout raide cette affaire là !
– En principe c’est comme ça que ça fonctionne…
– Hummm, je ne vais pas la laisser là dedans…
Et joignant le geste à la parole elle délogea la bite d’Enzo fièrement dressée avec au sommet de son gland une perle de liquide séminal. Sans transition, elle s’accroupit devant ce bel organe et se l’introduisit dans la bouche.
– Si tu te mettais à poil, Héka, ce serait sympa, non ? Intervint Leiris
– Pourquoi ? Tu veux me sauter ? Répondit la jeune femme abandonnant un cours moment sa fellation.
– Sauf si tu as une objection valable…
– T’as raison, on sera mieux ! Convint-elle en se redressant.
Du coup Leiris, profitant de la place laissée libre, emboucha à son tour la queue de son camarade et commença à la pomper avec avidité. Héka se déshabilla à la hâte tout en ne ratant rien de ce spectacle insolite pour elle.
– Et bien dis donc, tu aimes ça sucer les bites, toi !
– Ben, oui, comme toi, non ?
– Oui, mais moi je suis une femme ! Se crut-elle obligée de préciser.
– J’espère quand même que ça ne te choque pas ?
– Me choquer, moi ? Ça aurait plutôt tendance à m’exciter, oui ! Tiens mets ta main là ! Dit-elle en montrant sa chatte.
Leiris à ces mots et voulant montrer qu’il avait les idées larges, s’empressa d’aller vérifier les dires de la jeune femme. Effectivement ça mouillait abondamment de ce côté-là, et c’est avec un plaisir non dissimulé qu’il offrit sa bouche à ce sexe baveux.
– J’aime bien quand tu me lèches ! Lui confia Héka et cette confidence qu’elle fut vraie ou fausse lui alla droit au cœur.
Du coup, ce qui pour lui ne devait qu’être qu’un coup de langue en passant, se transforma en un cunnilingus bien classique. La femme se laissait faire les yeux fermés, et Enzo, du coup désœuvré vint s’occuper en lui léchant le bout de ses seins. Elle finit par éclater, satisfaite mais non repue, elle chercha à nouveau le sexe du travesti afin de lui redonner un peu sa de vigueur. Elle le fit si bien que ce dernier commença à s’agiter voulant réaliser on ne sait quel projet, mais en fut empêché…
– Tss Tss, c’est moi qui commande ! Dit-elle, couche toi donc sur le dos je vais venir sur toi.
Enzo ne discuta pas et fit ce qu’on lui demandait, la jeune femme se positionna alors à califourchon au dessus du travesti et s’empala sur sa queue… Elle n’avait d’ailleurs pas l’intention d’en rester là, ces quelques mouvements dont elle prit entièrement le contrôle n’étaient destinés qu’à lubrifier convenablement le chibre. Aussi se retira-t-elle assez vite afin d’opérer un petit déplacement technique lui permettant de se faire pénétrer cette fois par l’anus. Voilà une tournure qui n’était pas vraiment celle que recherchait Enzo, mais ne dit-on pas que les partouses sont encore plus imprévisibles que les femmes…
Leiris un peu largué tenta d’abord de se faire sucer par Héka, celle-ci n’était point contre, mais c’est la coordination de tout cela qui posait problème. Il renonça donc et offrit son sexe à Enzo, il ne le regretta pas, il suçait encore mieux…
Leiris fut d’ailleurs le premier à jouir, et l’effet dut être contagieux parce qu’Enzo renonçant tout à coup à la passivité aidait sa cavalière en lui imprimant de grands coups de reins, et ils eurent tôt fait de jouir de façon quasi simultanée…
Quelques instants plus tard, ils étaient tous les trois allongés nus sur une couchette trop petite, tentant de récupérer avant de s’ingurgiter de conserve une nouvelle coupe de champagne.
Au bout de vingt minutes de conversations anodines, Enzo s’introduisit un doigt dans le fondement et commença à l’agiter de façon frénétique, alors que de son autre main il se titillait la pointe d’un sein.
Leiris à ce spectacle, ne sut pas long à se saisir de l’autre sein avec la bouche. Du coup Enzo se retrouva de nouveau avec une splendide érection que ne loupa pas Héka, la confiant immédiatement à ses lèvres gourmandes.
– Et bien vous rebandez bien, tous les deux, mes cochons ! S’exclama-t-elle en faisant une petite pause.
Du coup elle changea de bite et se mit à sucer Leiris, tandis que ce dernier faufilait sa langue dans le dargeot de la transsexuelle et entamait une série de savantes circonvolutions autour de l’entrée de son anus.
N’en pouvant plus Enzo, se positionna en levrette, écartant ses fesses de façon obscène en un silencieux mais très explicite appel à la sodomie.
Ne pouvant laisser son ami dans un tel état, Leiris approchât son dard de ce trop joli petit cul et s’y enfonça !
– T’aimes ça qu’on t’encule ? Hein ma salope ? Commenta Héka
– Autant que toi ma cochonne, répondit Enzo.
Sans doute émue par le romantisme de cette réponse, Héla vint faire face à la transsexuelle et sans préliminaire entreprit de lui rouler une pelle d’enfer. Situation qui excita tellement Leiris qu’il déchargea plus tôt que prévu dans l’accueillant fondement.
– A moi de t’enculer ! Proposa alors Enzo à son camarade.
– Attends laisse-moi souffler, objecta ce dernier.
– Par contre, si tu veux revenir dans mon cul, ce sera avec grand plaisir, se moqua Héka.
– OK;mets-toi en position, j’arrive !
– Méfiez-vous ! Prévint l’homme qui s’occupait ce jour-là de la permanence de l’astroport, on a la police fédérale sur le dos ! Tout ça parce qu’un vaisseau de luxe dont on a perdu la trace s’est posé ici alors qu’il n’avait rien à y faire. Ils interrogent tout le monde. Comme si c’était notre problème à nous…
Effectivement les abords de l’astroport présentaient une allure de guerre civile, des barricades, des sacs de sables, des canons d’engins de tirs. Leiris et Héka trouvèrent rapidement l’hôtel où se trouvait leur contact. Juliana regarda les nouveaux venus d’un air circonspect puis écouta leurs explications.
– On ne peut pas dire que vous arrivez au bon moment, on a du vous expliquer ! Depuis quinze jours ils nous foutent la paix, mais ils sont toujours là, je ne sais pas quel mauvais coup ils sont en train de nous préparer. Bon alors pour ce qui est du stock de Miyo, vous êtes les premiers, si vous faites une offre intéressante, je vous indique ses coordonnées, mais c’est super dangereux, si sa compagnie l’apprend on va être plusieurs à s’en prendre plein la gueule, moi la première, et en ce moment je n’ai vraiment pas besoin de ça !
Leiris lui fit part de l’offre de Kéni, qui eut l’air de convenir à la gérante.
– Bon, je le contacte, prenez une chambre ici, évitez les télécommunications ou alors soyez anodins…!
Deux heures après, Juliana les prévenait que l’offre était acceptée, et leur indiqua l’endroit et l’heure de la transaction qui aurait donc lieu le lendemain. Ce n’était pas tout près, et il fallait prendre une barge, ce qui n’était pas vraiment prévu.
– Ça risque d’éveiller des soupçons. Vous avez des réacteurs dorsaux je suppose ?
– 500 kilomètres en réacteur dorsal ?
– Avec des petites haltes, ça doit pouvoir se faire !
– On ne peut pas rapprocher le lieu du rendez-vous ?
– Je vais demander, mais n’y comptez pas trop…
Le type ne voulut rien changer, il fallait donc faire avec. Le lendemain, Leiris et Héka se harnachèrent de leurs réacteurs et se dirigèrent vers le lieu indiqué.
– Chef ! Intervint, Stan, l’inspecteur de quart du vaisseau policier, je vais peut-être dire une connerie mais il y a deux gus qui sont partis en réacteurs individuels dans le désert, je me disais on ne sait jamais mais peut-être qu’ils sont en train de ravitailler Pablo !
– Un ravitaillement en dorsal ? Je crois effectivement que tu dérailles un peu, mon ami ! Répondit l’inspecteur Blaise.
– Qu’est ce qu’ils vont foutre dans ce coin alors ?
– On s’en fout !
– Donnez-moi la permission d’aller voir, ça fait quinze jours qu’on ne fait rien.
– Bon écoute, si tu veux y aller, vas-y tout seul, je ferme les yeux, si tu tombes sur Pablo tu as carte blanche, mais uniquement dans ce cas là, sinon je ne veux aucune initiative.
Stan ravi de la décision de son chef, s’en retourna vers son écran de contrôle. Il voulait savoir quelle était la destination de ces étranges voyageurs…
Héka et Leiris se posèrent pour leur avant dernière halte. Ils buvaient une grande gorgée d’eau quand ils entendirent un vrombissement au-dessus de leur tête… Une barge !
– Merde, on est repéré !
Le lieu ne présentait aucun endroit pour se protéger, ils n’avaient évidemment pas pensé à cela !
– S’ils veulent nous dégommer, on est bon ! S’écria Héka.
Sans se concerter ils sortirent leurs armes, conscient de la nature dérisoire de ce geste.
– Pourquoi qu’ils en auraient après nous ?
– Va savoir, Juliana fait peut-être double jeu, ou alors quelqu’un l’a fait parler !
– T’es rassurant, toi ! Mais qu’est ce qu’il fout ? On dirait qu’il veut atterrir.
Effectivement, la barge atterrit, Stan observa le terrain, il n’y avait rien de particulier, quant aux deux citoyens, il découvrit un homme et une femme ! Rien n’indiquait qu’ils allaient ravitailler quelqu’un ! Qu’est ce qu’ils faisaient là ? Une escapade entre amoureux, mais pourquoi étaient-ils armés ? Mais c’est vrai qu’avec le climat actuel sur cette planète, tout le monde était armé ! Déçu de ne trouver aucun élément qui le conduirait sur la piste de Pablo, il décida de redécoller.
– Mais qu’est ce qu’il fout ?
– J’espère qu’il ne va pas nous canarder ?
Mais l’engin s’éloigna bel et bien ! Stan pensa d’abord rentrer, puis il se dit qu’après tout, puisque son responsable lui avait autorisé cette escapade en barge, il serait idiot de ne pas en profiter quelques heures. Il se mit alors à survoler la région, s’étonnant qu’une planète à l’odeur aussi nauséabonde puisse abriter d’aussi magnifiques paysages. L’image des deux inconnus progressant dans le désert en réacteur dorsal continuait cependant à lui triturer les méninges.
C’est alors que les lueurs de l’astre solaire local commençaient à disparaître derrière de gros nuages qu’il lui parut évident que l’endroit où ils s’étaient posés ne pouvait être qu’une halte ! Mais une halte avant d’aller où ? Et s’ils allaient tout simplement porter un message à Pablo, choisissant ce mode insolite par crainte qu’une liaison radio puisse être interceptée.
Il changea de cap et décida de revenir vers le couple. Mais il fut incapable de les retrouver. Il retourna donc à son point d’atterrissage, mémorisé par son engin, puis entreprit d’effectuer de larges cercles concentriques en activant son détecteur de métaux.
Le désert plat laissa bientôt place à une région très accidentée composée de gros rochers dont on aurait cru qu’un créateur fou les avait disposés n’importe comment.
Il fallait repérer un premier promontoire, puis un second, ensuite survoler la ligne imaginaire qui les reliait, jusqu’à ce que Leiris et Héka repèrent un drap blanc !
Miyo s’impatientait ! Ils auraient dû déjà être là. Il hésita à envoyer un signal codé à Juliana se donnant encore une heure pour le faire. Il avait hâte que la rencontre se fasse. Les risques étaient énormes et il le savait bien. Il avait beau avoir pris toutes les précautions nécessaires, ainsi il n’avait pas rompu son contrat avec la compagnie mais avait demandé des vacances. On lui avait fait comprendre qu’à son retour la place serait peut-être prise, et c’est exactement ce qui s’était passé, et personne ne semblait plus s’intéresser à son sort… mais sait-on jamais ?
Enfin il aperçut les deux points à l’horizon. Une dernière fois il vérifia tout, un piège était prêt à fonctionner si on essayait de le doubler, juste sous une arcade formée par un amoncellement rocheux. Il vérifia aussi son arme, se répéta mentalement ce qu’il fallait dire…
Leiris et Héka se présentèrent.
– Ok, venez je vais vous montrer la marchandise, répondit le plongeur, en les faisant entrer dans le dédale. Voilà c’est là ! Vous allez vous amuser à ramener tout ça en réacteurs dorsaux ? Il faudra doubler les haltes…
Ils ne répondirent pas, subjugué par la beauté des quelques échantillons que Miyo avaient mis « en exposition ».
– Voilà vous pouvez vérifier dans les sacs, le compte y est, ce n’est pas du pipeau…
– Bon OK, vous avez une carte pour faire le transfert.
– Oui, voilà, désolé, je ne vous offre pas à boire, mon repère est un peu plus loin.
– C’est vrai que vous auriez pu apporter une bouteille ! Plaisanta Héka !
Miyo devint subitement muet, perdu dans d’étranges pensées.
– Un problème ?
– Non… euh vous êtes la copine de… de lui…
– Ecoutez mon vieux, on va dire que ça ne vous regarde pas. Répondit la jeune femme.
– C’est-à-dire, je demandais ça, parce que je pensais à un petit arrangement, mais si vous êtes euh… ensemble, enfin vous voyez ce que je veux dire, ça me générait de vous le proposer.
– On est pas « ensemble » comme vous dites ! Le coupa sèchement Héka.
– Bon alors vous fâchez pas, c’est juste une proposition.
– Oui, ben on écoute….
– Je peux baisser le prix de 1%, mais en contre partie… Vous comprenez, sexuellement en ce moment je suis un peu sevré, alors de voir une aussi belle femme, ça me donne des idées un peu lubriques… vous comprenez…
Miyo ne pouvait évidemment deviner que Héka se fichait complètement du coût de la transaction. Ce troc rapporterait de l’argent à l’armateur du vaisseau, c’est-à-dire à Kéni… Personne ne lui avait dit qu’elle pourrait avoir une part de bénéfice… Non concernée, elle ne pouvait que refuser, se drapant dans une dignité que Leiris ne lui connaissait pas :
– Vous rêvez ! On fait la transaction pour le prix indiqué, avec tout ce fric, vous pourrez vous payez des tas de filles en ville.
– Des filles, oui, mais ce ne sera pas vous !
– Non ce ne sera pas moi, bon on la fait cette transaction, parce que nous, il faut qu’on reparte.
– Vous n’allez pas partir maintenant, il va bientôt faire nuit et il va pleuvoir… écoutez je peux descendre jusqu’à moins 2%.
– J’ai dit non !
– Mais je ne vous ai même pas dit ce que je voulais, je ne veux pas de… de relations, je veux juste vous voir nue, disons dix minutes, le temps que je me bricole.
– Ça vaut peut-être le coup ! Tenta Leiris !
Elle lui lança un regard assassin, puis se ravisa, il ne fallait pas que Leiris puisse avoir le moindre doute sur ses motivations réelles. A contrario une attitude moins farouche renforcerait la confiance qu’il avait mise en elle. Si le vol des logiciels de navigation était à ce prix… Se mettre à poil devant un plongeur libidineux, quelle affaire après tout !
– A moins 3 % je le fais ! Rétorqua-t-elle
– C’est trop !
– Comme vous voulez !
– Bon d’accord ! On fait ça d’abord et le transfert après ?
– Bon ça marche ! Dix minutes chrono OK ?
Et devant Miyo, la jeune fille commença à enlever tout son attirail de vol, puis sa combinaison.
– Vous avez des belles jambes !
– Ouais, t’as vu ça, mais attend de voir le reste. Répondit Héka en enlevant son tee-shirt.
Elle était en présent en soutien-gorge et en culotte.
– Tu peux commencer à te branler si tu veux
– Quand vous serez toute nue…
Héka se mit à virevolter devant son voyeur, puis se souvenant qu’il ne souhaitait pas un strip-tease mais une exhibition fit valser son soutien-gorge, puis le reste.
Miyo n’en pouvait plus et avait sorti son sexe érigé comme un étendard, qu’il commença à astiquer avec nervosité…
– Je ne peux pas toucher un peu ? Quémanda-t-il.
– Non,
– Juste un peu, juste les cuisses…
– Non, ça ne fait partie de notre accord.
– Même si je descends à 4% ?
– Et pour 4% tu veux me faire quoi ?
– Vous caresser les cuisses… et les seins juste un peu.
– Ça marche ! Répondit-elle !
Pour Leiris, ce jeu devenait dangereux, Héka était en train d’allumer sévèrement Miyo. Si ce dernier continuait à ristourner le prix demandé, il risquait après avoir joui de regretter son geste, et la gestion de la suite pouvait s’avérer compliqué….
– Bon c’est moins 4 % et tu la caresses, mais c’est fini on ne négocie plus ! Ok ! Intervint-il.
– Pourquoi, s’il veut me faire des petits bisous, on peut aller jusqu’à moins 5%
– D’accord et on arrête là ! Répondit Miyo qui déjà couvrait la fille de baisers sur toutes les parties de son corps qui lui tombaient sous la bouche….
Leiris n’était pas indifférent à cet étrange spectacle, et sa braguette devenait trop étroite pour son sexe qui s’était mis à bander avec énergie. Mais que faire ? Intervenir était sans doute cause passible de complications inutiles, mais se masturber devant le spectacle restait chose possible. Il sortit donc sa queue et se mit à s’astiquer dans les règles de l’art.
Miyo devenait, lui entreprenant :
– On a dit des petits bisous ! Protesta un moment Héka en s’écartant. Pas une invasion de sangsues.
– Encore 30 secondes et on arrête ! Proposa le plongeur.
– Allez, ça marche !
C’est alors qu’un grondement se fit entendre !
– Merde, c’est quoi ?
Par réflexe, ils sortirent tous les trois de l’entrée du dédale…
Stan survolait la lisière de cet énorme entassement de rochers de toutes dimensions, il était dépité, il se dit qu’il ne trouverait rien, et s’apprêtait à rebrousser chemin quand tout d’un coup le détecteur de métaux et le détecteur biologique se mirent à couiner dans un ensemble parfait. Il approcha l’engin… Il eut le temps d’apercevoir deux hommes et une femme se cacher derrière des blocs de pierre… Trois questions se superposèrent dans son esprit : S’agissait-il du couple de tout à l’heure qui avait donc rejoint un autre homme ? Cet autre homme était-il Pablo ? Et pourquoi la femme était elle complètement nue ?
Voila qui faisait beaucoup d’interrogations ! Se poser n’était pas évident, il choisit de le faire à une centaine de mètres du groupe et descendit arme au poing !
– C’est qui ce mec ? Vous avez été suivi ? S’inquiéta Miyo !
– On n’en sait rien ! Il y en a un qui nous a survolé lors de notre dernière halte, il s’est posé, et il reparti…
– C’est peut-être pas le même !
– Il est seul !
– On va le laisser s’approcher, ne tentez rien je m’en occupe ! Proposa Miyo
Arrivé à dix mètres du groupe, Stan constata que le groupe s’était dissimulé derrière une sorte d’arche. Il n’avait pas l’intention de s’éterniser, il voulait juste voir le visage du troisième homme, s’il s’agissait de Pablo, un coup de rayon paralysant dans tout ce beau monde lui apporterait la gloire, sinon il rentrerait au vaisseau… S’ils voulaient le canarder il ferait une cible facile, mais il ne craignait pas grand-chose, super entraîné, il était capable de dégainer son arme en moins de deux secondes… Il stoppa sa progression, écarta les bras de son corps et déclara :
– Je ne vous veux aucun mal, j’ai un gros problème de cadran sur ma barge, vous n’auriez pas de la colle pour me dépanner !
Il était tout content de sa trouvaille, Stan.
– Ne répondez pas ! Chuchota Miyo.
– De quoi avez-vous peur, regardez je vais décrocher mon arme et la poser à terre !
– C’est l’uniforme de la Garde, il fait partie des flics qui sont venu emmerder les riverains de l’astroport… un flic qui demande de la colle pour réparer un cadran, je rêve ! Commenta Miyo
Stan changea alors de tactique, puisque ces gens là ne voulaient pas se montrer, il allait leur lancer une grenade paralysante, il fallait bien assurer son geste tout en faisant semblant de déposer son arme à terre… Miyo n’aima pas du tout voir le policier commencer à se baisser.
– Ok, viens nous joindre, j’ai de quoi réparer ton cadran dans ma caisse à outils. Gueula Miyo.
Bizarre cette attitude, se dit Stan, seul un professionnel pouvait comprendre ce qu’il avait l’intention de faire, Pablo n’était pas un professionnel, à moins que ce soit un autre homme….
– Découvrez-vous, je n’ai pas envie de me faire canarder !
– Ok, tu te relèves, tu écartes les bras, nous on se découvre et tu peux avancer !
Il découvrit alors les trois personnages. Pas de Pablo là dedans, il n’avait donc plus rien à faire ici… sauf qu’il y avait cette femme à la nudité mal dissimulée, cette beauté, cela valait peut-être le coup d’aller voir ça de plus près…
Il avança de quelques mètres, les bras écartés, quand il passa sous l’arche, le sol s’ouvrit sous ses pieds, il ne put contrôler sa chute et péri empalé sur un pic de plastique. Miyo venait d’activer le piège.
– C’était peut-être pas la peine de le rectifier ! Protesta Leiris.
– Il ne venait pas sans raison ! Bon on va se débarrasser du corps et puis il ne faut pas qu’on laisse sa barge ici, sinon ses petits copains vont rappliquer.
– Non, mais attends, là ! Ce qui s’est passé entre ce mec et toi, ce n’est pas vraiment notre problème ! On va te laisser t’en occuper tout seul ! Protesta Leiris. Je te propose de faire le transfert et on te laisse, OK ?
En parlant, le jeune homme eut soudain une énorme appréhension, et ce piège sur lequel il était passé, à qui était-il vraiment destiné ? Et si ce mec avait voulu garder ses sphères une fois la transaction réalisée ?
– Et c’était pour qui ton piège, sinon ?
– Pour me protéger ! Vous voyez j’ai eu raison de le faire !
– Admettons, alors ce transfert ?
– Mais mademoiselle n’a pas fini sa prestation !
– De quoi ? Eructa Héka qui s’était sommairement rhabillée. Je viens de me taper la trouille de ma vie, je viens de voir un mec se faire trucider et tu voudrais que je te fasse un strip-tease ? Ça ne va pas la tête ?
– Il faut la comprendre… renchérit Leiris…
– Bon dans ce cas je ne déduis que 3%
– Ça devient pénible, allons y pour 3%, je n’ai pas envie de discuter…
– A moins que vous m’aidiez à faire disparaître la barge… c’est aussi votre intérêt, vous repartez avec jusqu’à la sortie du désert, et là vous la brûlez, ça va vous faire gagner un temps précieux… et moi ça m’évite de me faire repérer ici.
Leiris et Héka se laissèrent convaincre, les deux hommes dépouillèrent le cadavre de tout son équipement avant de l’abandonner au fond d’une espèce de trou naturel au milieu du dédale.
– Bon la barge maintenant, ça s’ouvre avec un code ce truc ?
– Non, je ne crois pas !
Pendant une demi heure ils essayèrent de faire démarrer l’engin, en vain !
– Allo, Enzo ? Oui tout va bien, tu peux regarder sur la nomenclature de Palinsky, si tu as ce modèle de barge, je te file les références…
– Il n’y a pas ce modèle, là, mais un autre qui ressemble, ça obéis à un code oral avec reconnaissance du timbre de la voix, donc impossible, il faut carrément craquer le programme, mais il est indiqué « non conseillé » sur son truc…
– Envoi ça sur mon messcom, on va faire attention.
Quelques instants plus tard, Leiris exécutait les instructions reçues et parvenait à entrer dans l’ordinateur de l’appareil, il ne restait plus qu’à craquer tout ça…
» Attention, attention, tentative de crack, le vaisseau va s’autodétruire dans une minute, éloignez vous de toute urgence ! »
– Merde on se casse ! Eructa Leiris en reculant à toute vitesse, puis en se protégeant derrière un rocher avant que l’engin explose dans un geyser de feu !
Livide Miyo, observait l’incendie… il sembla réfléchir un moment, et puis se tourna vers le couple !
– Ça change complètement la donne. Toutes les données de vol de cette barge devaient être transmises en temps réel au vaisseau. Si l’ordinateur de bord a compris qu’il y avait une tentative de crack, ils vont le savoir aussi. Ils le savent peut-être déjà ! Autrement dit, il y urgence, faut qu’on se casse…
– Bon de toute façon, on ne pensait pas rester… Intervint Leiris, mais je te signale que le transfert n’est toujours pas effectué…
– Vous n’allez pas repartir en réacteurs dorsaux, vous allez vous faire repérer !
– Si t’as mieux à nous proposer…
– Oui, j’ai ma propre barge qui est planquée, mais il faut la déloger de sa cachette, c’est assez long, mais si vous m’aidez ça ira plus vite… Et puis le temps qu’on va perdre on va largement le rattraper, après. Moi je serais vous, je partirais tout de suite de cette foutue planète avant que les autres commencent leur enquête.
– Mais comment peuvent-ils faire le rapprochement, et en plus je te rappelle que ce n’est pas nous qui avons trucidé le pilote ?
– Vous êtes naïfs ! Venez m’aider on discutera après… Au fait je vous embarque sur ma barge contre une petite condition quand même.
– Si c’est encore un strip-tease, je t’ai déjà dit que je n’étais plus très motivée… railla Héka
– Non c’est pas ça, vous m’embarquez sur votre vaisseau comme passager !
– Hein, mais on n’a pas de cabine !
– Je me contenterais d’un matelas en fond de cale, ce n’est pas grave, et je vous paie sur le prix des sphères… On se dépêche c’est peut être une question de minutes.
Tandis que Miyo et Leiris extrayait péniblement la barge de sa cachette en activant un système de cordes et de poulies, Héka prévenait Enzo.
– On arrive en barge, il faut que le vaisseau puisse décoller dès qu’on sera revenu. Est-ce que des membres de l’équipage sont sortis ?
– Oui, mais ils sont tous rentrés sauf un
– Il faut le récupérer.
– Non, il a démissionné, et il a réclamé sa solde, je lui ai transféré. Il veut s’engager comme plongeur ici… Il nous manquera un homme, il n’y a aucun volontaire d’inscrit à l’astroport…
– Tu entames le compte à rebours, tu l’arrêtes sur la vérification du sas véhicule, on rentre en barge.
A bord du vaisseau des inspecteurs de la garde, l’un des officiers s’inquiéta de ne pas revoir revenir Stan !
– Il doit faire le tour de la planète… répondit Blaise, il finira bien par revenir.
– On ne peut pas tenter un contact !
– Qu’est ce qui se passe, vous vous inquiétez pour lui, il a voulu sortir, je lui ai donné l’autorisation, chacun a pris ses responsabilités. Qu’il se démerde !
La barge arriva à fond de train au dessus de l’astroport. Le Vienna ouvrit alors son sas véhicule absorbant l’appareil.
– Reprise du compte à rebours ! Indiqua l’ordinateur de bord
– Tu ne seras pas passager, il nous manque un homme d’équipage, tu vas le remplacer, dit Héka à l’adresse de Miyo
– Mais j’y connais rien !
– Ce n’est pas un problème…
– Il n’y a personne à la tour de contrôle ce soir ! Intervint Enzo
– On s’en fout on part quand même !
Après une nuit de sommeil, Blaise avait malgré tout finit par s’étonner de ne pas revoir Stan.
– Appelez-le et dites-lui de rentrer, je l’ai autorisé à faire un petit tour, pas à prendre des vacances.
– Ça ne répond pas, chef ! Il n’y a plus de signal !
– Il se serait planté !
– On déroule le journal de bord, on va bientôt savoir… Oh tentative de crack ! Auto-explosion ! Je pense qu’on n’est pas près de revoir Stan, chef !
Mais Blaise ne manifesta aucune compassion, se contentant de commenter froidement.
– Surprenant, il serait tombé sur Pablo, le connaissant, il n’aurait pas pu s’empêcher de le dire… Envoyez deux barges sur le site de l’explosion, une seule sera autorisée à atterrir ! Exécution !
Ils ne trouvèrent rien. Blaise se souvint alors que Stan voulait suivre deux voyageurs suspects évoluant en réacteurs dorsaux. On fit parler la batterie de caméra qui à partir du vaisseau filmait tous les environs. On s’aperçut alors que les deux personnes sortaient du Vienna…
– Bon, on va aller leur rendre une petite visite à ceux-là !
– Ils sont partis, chef !
– Quoi ! C’est le vaisseau qui s’est posé avant-hier, il est déjà parti ? C’est quoi ce vaisseau ? Consulte la base de données.
– Ça appartient à un dénommé Romuald, un vaisseau indépendant spécialisé dans le ravitaillement des comptoirs éloignés…
– Il a ravitaillé quoi ici, qu’est ce qu’il a débarqué ? Qu’est ce qu’il a embarqué ? Regardez tous les films bon dieu….
Au bout d’une heure on vint lui faire un compte rendu, aucun mouvement de stock n’avait été signalé sur ce vaisseau, mais l’embarquement d’une barge qui n’avait jamais débarquée, quelques minutes avant le décollage paraissait très surprenant.
– C’est complètement anormal comme comportement ! Il est immatriculé où ce rafiot ?
– Sur Vargala !
– Encore… Je crois qu’on ne va pas tarder à aller y faire un tour… Voyons des mecs qui débarquent, il ne se passe rien pendant une journée puis le deuxième jour ils se dirigent vers le désert et reviennent avec une barge… quelqu’un les a forcément aidé à faire quelque chose ! Allez donc me chercher Juliana, on va lui faire sa fête à cette salope…
Mais les sbires de Blaise ne purent trouver la patronne de l’hôtel. Prévenue par Miyo, quelques minutes avant le décollage du Vienna, elle avait pris le maquis… Blaise furieux donna l’ordre de bombarder l’hôtel…
– Capitaine, si je peux me permettre, en faisant cela on risque de se priver d’une mine d’indices ! Osa objecter un officier.
– Vous avez raison ! Répondit Blaise à la grande surprise de ce dernier, les trois pistes que nous avons trouvés ici mènent toutes à Vargala-Station, on va donc y aller et pas plus tard que tout de suite. Que l’on prépare le compte à rebours dans une heure. Quand à vous, puisque c’est votre idée, vous allez la mettre en pratique, Vous resterez ici avec deux hommes que je vous laisse le soin de designer…
– Attendez, on va se faire lyncher…
– Pas du tout, vous vous ferez passer pour des déserteurs, et vous vous mêlerez à la population. L’objectif est d’obtenir le maximum de renseignements sur Pablo et Juliana. Dans une demi-heure je veux vous voir hors du vaisseau, vous n’aurez qu’à vous planquez dans la tour de contrôle en attendant… je vous ferais récupérer d’ici deux mois.
35 minutes après, le vaisseau de la garde envoyait un message à la tour de contrôle retransmis par hautparleur. « Attention compte à rebours de départ activé, les officiers et membres d’équipage n’ayant pas réintégré le vaisseau sont priés de se présenter au sas de toute urgence » puis un peu après : « Attention dernier appel, les trois hommes manquants à l’appel doivent se manifester .dans les plus brefs délais faute de quoi, ils seront considérés comme déserteurs avec toutes les conséquences disciplinaires que cela incombe.
Et une heure plus tard, le vaisseau quittait Mabilla pour Vargala, au grand soulagement de la population qui fêta bruyamment cet évènement.
Le gouverneur quant à lui, estimant qu’il n’avait désormais plus rien à craindre du lieutenant Blaise se décida alors à envoyer le message de protestation qu’il avait promis.
à suivre
nikosolo@hotmail.com
Première publication Janvier 2008. Revu et corrigé en septembre 2011 © Nicolas Solovionni et Vassilia.net (épisode légèrement retouché en octobre 2014)
Un space- opéra érotico porno estampillé « sexualités alternatives ». Que du bon !
De la bonne SF érotique, un roman sans doute unique en son genre de part les thémes abordés
de la très bonne SF érotique, bien dosée, bien écrite et bien excitante
Dans ce chapitre l’érotisme marque un peu le pas au profit de l’intrique (toujours narrée de main de maître). Mais rassurez vous il y a quand même de quoi s’exciter avec le petit trio (trans+ h + f) et puis j’ai bien aimé l’exhibition d’Heka (un sacré numéro, celle-ci !)
Des transexuels dans le cosmos ! Mais où va-t-on mes pauvres mais, je vous le demande un peu ? Je rigole, c’est très bien !
Belle saga, passionnante, perverse et écrite correctement