Une nouvelle vie 2 – Notre couple se forme par betwo21

Une nouvelle vie
2 – Notre couple se forme
par betwo21

En moins de deux heures j’avais subi une transformation radicale, sans doute attendue de longue date mais dont la réalité ne laissait pas de m’étonner et de me réjouir : j’étais passé sur la voie de la féminité en rejoignant le désir de mon tendre ami et j’avais l’impression d’être pour la première fois vraiment amoureux.

Puis une grande question me tarauda : comment allai-je vivre cette nouvelle vie ? Et encore : que me faudrait-il changer dans mes habitudes de tous ordres ? Allions-nous vivre cela en pleine lumière ou bien aurions-nous à jouer avec les autres ? Tout cela perturba fortement ma fin de soirée au point que mon dîner fut raccourci et que je décidai, pour me changer les idées de regarder un bon vieux triller de ma réserve d’enregistrements.

La nuit, non plus, ne fut pas simple. D’abord parce que mon anus me rappela plus d’une fois au souvenir des pénétrations tant aimées, mais qui à distance me posaient de petits problèmes aussi bien d’évacuation du foutre de mon amant, qui coulait sans prévenir, que de petites douleurs liées sans doute à un traitement inhabituel : il faudrait que je me renseigne pour savoir si ces désagréments étaient normaux ou s’il existait un moyen de les éviter.

Au réveil, après des rêves d’un érotisme jamais connu, j’eus une érection importante, comme je n’en avais plus depuis longtemps ; ici encore, quelques questions : si je souhaitais vivre une certaine féminité, comment supporter que mon sexe m’imposa le contraire ? Y avait-il une solution pour à la fois connaître la jouissance des étreintes et ne plus être troublé par mon membre viril érigé comme un défi à cette féminité ? Je me promis d’en discuter avec Pascal.

J’avais le bonheur de travailler chez moi pour l’essentiel : lecture et correction de manuscrits pour une maison d’édition très cotée ; cela me permettait de n’avoir pas à me poser de question sur la visibilité de ma nouvelle vie, d’autant plus que ma maison était isolée et que personne ne pouvait remarquer de différences entre les allées et venues des uns et des autres. Cela m’avait d’ailleurs valu deux ou trois scènes cocasses lorsque, ayant oublié de fermer le portail et la porte d’entrée – j’étais un peu coutumier du fait – des connaissances de passage nous avaient surpris, ma compagne et moi, soit simplement nus, soit en posture plus que suggestive car nous adorions, au temps où l’on s’aimait, faire l’amour n’importe où et de préférence dans les pièces communes ou sur la pelouse. Je me promis qu’il faudrait que je sois très attentif pour éviter que pareille mésaventure ne survienne au moment où mon amant serait en moi.

Bien que très fournie en travail, la semaine fut longue, gérée par l’attente de la première retrouvaille avec mon amant ; je n’arrêtais pas d’y penser, non pas inquiet car j’étais presque sûr de la pérennité de notre relation mais plutôt anxieux de savoir que du merveilleux de la première fois il pouvait s’ensuivre une sorte de déception. Et en même temps, ma passion croissait, au point d’idéaliser complètement cet amour et de ne pas arrêter de rêver la continuation, d’imaginer des instants de fulgurance sexuelle et de sérénité amoureuse, d’attente et de satisfaction.

Un coup de téléphone le jeudi, Pascal m’annonçait qu’il arriverait assez tôt en fin d’après-midi le lendemain et qu’il pourrait rester jusqu’en fin de matinée du samedi. Ouf ! Soulagement, baisse de pression, images se renouvelant pleines de couleurs et de sensations physiques : mon corps revivait les petites heures de la semaine passée mais j’avais aussi à me préparer pour le recevoir ce bel amant plein de fougue.

Une heure avant son arrivée prévue, je guettais, résolu à l’accueillir sans lui laisser même le temps de s’installer. J’avais trop envie de son amour, trop envie de son corps et de sa pénétration merveilleuse. Quand je vis sur mon écran sa voiture passer le portail, je le refermai aussitôt et me passai un petit jet de brumisateur légèrement parfumé sur le corps. J’eus à peine le temps de refermer à moitié ma chemisette, déjà il sortait de sa voiture, sac de voyage à la main. J’étais sur le seuil. Je lui sautai au cou avant de fermer la porte. Son sac tomba à terre. Nous nous liâmes immédiatement dans un baiser envoûtant. Sans paroles, nos corps se muaient en un seul élément.

– « Pascal, je t’aime, viens que je te reconnaisse, viens me posséder… ».
– « Si tu savais, Aliocha, comment j’ai attendu cet instant, je t’aime, j’ai envie de ton corps, j’ai envie de t’entendre jouir sous moi… »

Je le pris par la main pour gravir ensemble les marches vers ma chambre prête à recevoir nos ébats. Nous avons littéralement plongé sur le lit, l’un entraînant l’autre. Je n’arrêtais pas de murmurer dès que nos bouches se désunissaient « mon amour, mon bel amour ». Il n’y eut pas de répit avant qu’il me dise

– « mon Aliocha chérie, ma tendre amante, je te veux toute à moi… ».

Mes lèvres coupèrent cette déclaration qui me donnait le statut féminin si attendu, et je n’avais plus que le désir qu’il me prît en femme comme la première fois. Le rite du gel s’installa et du doigtage de préparation de ce qui devenait mon sexe d’un autre genre. Ma verge était restée complètement flaccide : mon corps et mon esprit s’étaient féminisés dès que les lèvres d’Pascal m’avaient fait sentir sa volonté de mâle.

La lente pénétration de son sexe dur me fit entrer rapidement dans un état plus fort encore que la fois précédente, sans douleur préliminaire, avec une excitation de l’anus qui me faisait haleter et, en même temps, les frottements beaucoup plus perceptibles sur ma paroi interne et les contractions qui s’en suivaient : c’était cela le nouvel orgasme que j’aimais, pour lui et parce qu’il durait. Et je voulais qu’il dure longtemps, sentant bien aussi que mon amant prolongeait son plaisir, même si ses gémissements se faisaient de plus en plus denses et forts.

J’osai rompre le baiser et lui dire de continuer, de ne pas jouir de suite.

– « Oui, Aliocha, je veux aussi durer… tellement bon… ».

Puis vint le moment où je perdis pied, je ne contrôlais plus du tout ma jouissance, plus forte que mon esprit. Mes spasmes se renouvelaient et je sentis bien que son sexe grossit d’un coup avant de projeter en cinq ou six fois son sperme au plus profond de moi. Nous étions en extase, en accord parfait. J’avais juste senti couler ma verge à un moment – sans doute par l’effet de l’excitation de ma glande mâle si proche de la paroi du rectum. Je me dis que j’avais mouillé, comme je disais à ma compagne, avant, quand elle coulait tellement elle jouissait.

L’orgasme avait été long, je ne pus retenir mon amant sur moi et le laissai s’abattre à mon côté. Moi, je ne n’avais qu’envie de lui dire mon plaisir, lui dire mon amour, l’appeler mon cher amour, mon bel amant, continuer, alors qu’il se détendait, à lui bécoter les seins, le ventre, remontant au cou, recherchant de nouveau ses lèvres si pleines et si douces à la fois : j’étais vraiment devenu fou amoureux de cet homme en plein épanouissement physique, en pleine capacité de satisfaire mon désir d’un amour neuf. Il ne s’endormit pas et écoutait mes paroles d’amante, me laissait lui enduire le corps de baisers tendres. Puis il me les rendit ces baisers, essentiellement sur ma poitrine, me suçotant les tétons qui reprenaient du volume. Il me le fit remarquer et ajouta qu’il n’avait encore jamais vu un homme avec des tétons aussi gros ; je lui dis que cela venait sans doute d’une pratique de mon ancienne compagne qui aimait me les mordiller, les rouler entre ses doigts, les étirer et qu’ainsi ils avaient pris une taille et une teinte plutôt féminine.

– « Aliocha, me dit-il alors, ils me plaisent tes seins, même si c’est un peu velu ».

C’est vrai que j’avais la poitrine un peu velue et qu’autour des aréoles il y avait une couronne de poils marquée.

– « Tu préférerais une poitrine glabre, amour ? C’est le sens de ta phrase ? ».

Il hésita puis répondit que peut-être si je m’épilais ce serait encore plus agréable, mais qu’après tout il n’y avait pas non plus de nécessité. J’avais enregistré son désir et je compris tout de suite que je devais m’efforcer de féminiser quelques aspects de mon corps pour que l’on soit encore plus amants de genre différent.

Après un dernier baiser fougueux qui faillit nous emmener vers un nouveau coït, je lui dis que nous avions la soirée et la nuit devant nous et que l’on pouvait prendre un peu de temps pour mieux savourer nos étreintes ; j’avais préparé un apéritif et un buffet raffiné et souhaitais le lui offrir dans les meilleures conditions. Nous quittâmes le lit et après avoir enfilé chacun une robe de chambre – le hasard avait voulu que ma compagne était partie en laissant un peignoir en satin dans la penderie et c’est de celui-ci que je me vêtis – nous descendîmes au séjour.

Tout était prêt et j’avais même été jusqu’à disposer un bouquet multicolore sur la table. Avec l’apéritif et le repas, l’occasion nous était enfin donnée de discuter tranquillement de bien des choses mais surtout de nous en particulier.

Alors, enfin la parole vraie est venue entre nous : je ne m’étais pas aperçu avant qu’il n’était plus le petit à choyer et conseiller, mais devenu un homme parfaitement responsable, bien assis dans ses responsabilités professionnelles, ce qui d’ailleurs l’obligeait à une forte présence sur Paris et des déplacements fréquents à l’étranger. Il convint que la nouvelle relation que nous venions d’établir lui donnait plus de punch : un certain doute sur son aptitude à se lier s’estompait puisque nous étions là, ensemble, et que cela durerait, n’est-ce pas. Je pus lui confier combien ces dernières années avec une compagne injustement jalouse m’avaient pesé et que j’étais heureux de ne quand même pas rester sur le bord de la route. Finalement notre fréquentation antérieure avait porté quelque chose puisqu’il m’avait rejoint dans le goût pour la musique contemporaine – nous avions du Ohana en voile sonore à ce moment – et la lecture des grands auteurs du roman moderne : nous aurions beaucoup de sujets de conversation, de partages à faire de nos expériences culturelles.

La soirée s’écoula ainsi, agréable, pendant un temps asexuée jusqu’au moment de la petite vodka Smirnoff dégustée bien assis dans le canapé : là, nos corps se rapprochèrent de manière irrépressible, un nouvel appel de sensualité montait lentement et nos bouches de nouveau se joignirent, tout aussi intensément que la première fois. L’envie de l’autre montait et il n’était plus question de sérialité ou de métalepse. Il me fallut pourtant le repousser en lui expliquant qu’une petite préparation m’était nécessaire pour qu’une nouvelle étreinte puisse aller à son terme dans de bonnes conditions. Qu’il en profite pour défaire son sac et s’installer un peu dans son nouveau chez lui.

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