Une belle rencontre 2 – seconde naissance par Mido

Une belle rencontre
2 – seconde naissance
par Mido


L’attente dura une bonne heure. Je m’étais rhabillé pour meubler le temps. Puis j’avais tourné en rond, visitant l’appartement de fond en comble. Un appart’ bien bourgeois. Gabriella avait assurément les moyens.

Bien évidemment, j’avais réfléchi longuement à sa proposition. Mais, au fond de moi-même, ma décision avait été prise bien avant qu’elle ne mette ses conditions à notre « mariage ». J’étais prêt à tout accepter d’elle… Elle m’offrait l’occasion d’être enfin moi-même, loin des diktats familiaux et autres règles de vie préétablies.

J’allais refaire un tour de l’appartement quand la porte de la salle de bains s’ouvrit et Gabriella en sortit, superbement habillée « soirée ». Elle me regarda de la tête aux pieds, comme choquée de me voir habillé.

– Tu as bien réfléchi et tu as pris ta décision, souffla-t-elle comme anxieuse de la réponse.
– Oui, j’ai décidé de rester et de suivre tes ordres à la lettre…

Un sourire radieux illumina aussitôt son visage.

– Te voir habillée m’avait laissé craindre le contraire, avoua-t-elle. Il va te falloir maintenant retirer tout. Pendant que tu t’exécutes, je vais chercher un sac-poubelle dans la cuisine. Tu y mettras toutes tes affaires, sauf tes papiers. Tu comprends bien qu’il est nécessaire d’organiser maintenant ta « disparition » afin que ta famille ne parte pas à ta recherche, ce qui pourrait être gênant…

J’étais nu quand Gabriella revint avec le sac. Elle m’aida à y verser mes vêtements.

– Maintenant, Clara, il va te falloir entrer dans ta nouvelle peau. Tu comprendras bien que pour être ma femme, il va être nécessaire que tu le sois tant physiquement que moralement. J’ai choisi ce prénom de Clara car il est moins ambigu que Dominique et de plus c’est un prénom que j’adore. Côté physique, tu vas avoir la soirée pour opérer les transformations de base. Je veux, à mon retour du travail, te trouver féminine des pieds à la tête. J’ai laissé dans la salle de bains une feuille expliquant tout ce que tu as à faire. Côté vêtements, dans le dressing entre la salle de bains et la chambre, tu devrais trouver tout ce qu’il faut pour ton bonheur. Tu es certes plus petite, mais il n’y a que sur les longueurs que cela devrait se ressentir. Bon, je vais devoir partir. Je ne serais de retour que vers 3 heures du matin. Ce qui te laisse une marge pour le changement. J’allais oublier, maintenant, ne m’appelle plus Gabriella, mais Gaby. Et garde à l’esprit que tu dois tout accepter de moi, sinon il y aurait rupture de contrat et séparation directe…

Gaby déposa un baiser sur mes lèvres avant de sortir de la chambre. Deux secondes plus tard, j’entendis la porte d’entrée se refermer. La métamorphose pouvait commencer…

De fait, sur la table de maquillage, dans la salle de bains, une feuille de papier était posée. Un long listing de ce que j’avais à effectuer pour devenir Clara.

En premier lieu, et non le plus simple, une séance de rasage et d’épilation. Pas facile d’accéder à tous les endroits pileux du corps. Heureusement, j’étais plutôt d’un naturel imberbe. Un petit rasoir rose me permit d’éliminer les parties les plus velues, aisselles et pubis. Les jambes et les bras furent « nettoyés » avec une crème épilatoire que je trouvais dans un placard de la salle de bains. Ceci fait, je commençais à me sentir tout autre. Une nouvelle forme de nudité à laquelle je n’avais encore jamais goûté.

La deuxième épreuve était celle de la décoration des ongles de pieds et de mains. Gaby laissait le choix de la couleur. Il est vrai que le choix ne manquait pas sur la table de maquillage et dans le placard qui la jouxtait. Le plus dur fut de se décider. L’application fut rapide. Mes sœurs aînées m’avaient souvent barbouillé les doigts de leurs rouges quand les parents étaient absents et qu’elles avaient décidé de me transformer en troisième fille de la famille. Une expérience qui n’avait jamais été pour me déplaire. Bien au contraire.

J’attendis que tout fut bien sec avant d’attaquer le troisième stade : chercher les sous-vêtements, vêtements et chaussures que je porterais jusqu’au retour de Gaby. Il me resterait ensuite à trouver une perruque et à me maquiller. Ce dernier point était sans nul doute le plus difficile de tous. Mes sœurs s’étaient toujours chargées du travail afin de ne pas gâcher la marchandise. Pour m’habiller, s’il fallut bien du temps, c’est que le dressing-room de Gaby était immense et bien rempli. Le choix ne manquait pas.

Pour les sous-vêtements, j’optais pour un string, des porte-jarretelles et un caraco en dentelle noire agrémentée de broderies et petits nœuds rouges. Le contact du tissu sur ma peau rasée et épilée offrait une caresse inattendue et jamais encore ressentie. Dans un des tiroirs, je trouvais des petites prothèses adhésives, en silicone, qui me permirent d’assurer le remplissage du soutien-gorge du caraco. L’aspect féminin prenait tournure. Restait à le concrétiser. Dans la penderie « jupes », j’en trouvais une plissée écossaise, du genre kilt qui me plut de suite malgré son aspect ultra-mini. Mais trouver le haut assorti fut bien plus compliqué… Après bien des hésitations, j’optais pour un tee-shirt en soie noir sans manche et ras du cou. Des boots à hauts talons complétèrent l’habillement. Un bon entraînement allait être nécessaire pour marcher avec de telles chaussures sans me tordre les chevilles.

Heureusement, l’image que me renvoyait le mur de glace m’étonna et me plut tout à la fois. Ma coupe de cheveux n’avait rien de féminin, mais il n’y aurait pas grand-chose à faire pour qu’elle le devienne. La longueur que j’avais adoptée depuis déjà deux ans autorisait toutes les possibilités. Mes cheveux descendaient en effet quasi jusqu’aux épaules et une mise en plis les rendrait féminins. Ce que souhaitait Gaby. En attendant, j’optais pour une perruque châtain cheveux longs frisés style afro.

Ne restait plus que le maquillage. Je décidais de faire sobre, faute de mieux. Je trouvais rapidement le rouge à lèvres le mieux assorti au rouge à ongles. Je l’étalais comme mes sœurs me l’avaient montré après avoir souligné le contour au crayon. Du côté des yeux, ce fut long et difficile. Force me fut de m’y reprendre à trois fois pour parvenir à un résultat très moyen. Mais, bon, l’essentiel était là. Je me trouvais pas trop moche en me regardant dans la glace. Restait à attendre le retour de Gaby pour être fixé.

Afin de meubler au mieux le temps qui restait avant le retour de « mon homme », je décidais de lui préparer un petit souper en amoureux. Le choix était moins compliqué côté cuisine que côté dressing-room. Mais aussi, j’ignorais tout des goûts de Gaby… À défaut de pratiquer couramment la cuisine brésilienne, j’optais pour une série de tapas à l’espagnole. Et je fis quelques longueurs d’appartement afin de corriger ma démarche hésitante sur les hauts talons.

Je fus presque soulagée d’entendre la clé tourner dans la serrure de l’entrée. J’allais avoir enfin le jugement de Gaby. Son regard souriant en me découvrant fut rassurant. Il vint vers moi et m’embrassa avec fougue. Pendant une bonne minute, sa langue explora ma bouche et s’entrelaça avec ma langue.

– Tu es très belle Clara. Il y a quelques imperfections dans le maquillage et les choix d’habillement, mais tu es vraiment très féminine déjà. Je suis content de ta transformation.

Un nouveau baiser ponctua ces réflexions. J’étais au fond de moi-même heureux de lui plaire et de le satisfaire. Je l’entraînais vers le salon et lui demandais ce qu’il désirait boire. Le whisky désiré servi, je pris place à ses côtés sur le canapé. Mon regard ne manqua pas de remarquer l’excroissance qui tendait sa jupe. Naturellement, ma main se porta vers l’objet du délit et le sortit de sa tanière. Cela pouvait sembler déphasé que deux mecs habillés en filles soient ainsi en train de s’exprimer leur amour. Mais la réalité était là. J’étais devenue une « shemale » amoureuse d’une autre « shemale » et l’amour ne peut s’arrêter à l’hétérosexualité. Tout le monde a le droit d’exprimer ses sentiments à l’être cher quel qu’il soit.

Pour remercier Gaby de ses compliments, je lui pratiquais une fellation torride jusqu’à ce qu’il explose dans ma bouche. Il était en forme et son jet chaud et dense manqua m’étouffer. J’absorbais tout jusqu’à la dernière goutte.

Comme je me relevais pour aller me chercher à boire, Gaby remarqua que moi aussi je bandais. Il me donna une bise sur la joue et me dit d’attendre car il avait à me faire boire une potion.

– Tu es ma femme et tu ne peux bander ainsi sans contrôle. Bois donc cette décoction qui vient d’Amazonie et permet d’inhiber les tentations masculines. En plus, elle permet de stimuler les sécrétions d’oestrogènes, ce qui devrait t’aider à développer une poitrine féminine.

Je bus d’un trait le grand verre qu’il me tendait. Le parfum n’avait rien d’agréable, mais il permit de faire glisser le sperme qui était resté dans la gorge. Gaby rassis, je caressais ses joues, ses lèvres, prête à tout ce qu’il demanderait.

Finalement, il me demanda d’amener les tapas qu’il avait vus en allant chercher la décoction et proposa de manger en regardant un film à la télévision. En allant à la cuisine, je me rendis compte que mon sexe s’était recroquevillé. Je pus ainsi le remettre en place derrière le string.

À mon retour au salon, Gaby m’attendait debout.

– Tu as oublié une chose, ma chérie ! C’est de mettre des bijoux. Pour effacer cette absence, permet-moi de t’offrir cette alliance qui va marquer notre union et cette chaîne de cheville qui marque ta soumission. Je te passerais d’autres bijoux demain afin que tu sois encore plus belle.

Les tapas furent ensuite avalés à grande vitesse car Gaby n’avait pas trouvé de film intéressant et il semblait surtout pressé que nous allions au lit. Ce qui fut le cas moins d’un quart d’heure plus tard. Pendant que je me déshabillais, Gaby passa dans le dressing-room d’où il ramena une superbe nuisette en voile, nouée au cou par un ruban rouge, qu’il se chargea de me passer lui-même. Une fois au lit, je m’employais à faire fleurir son charmant bouquet pas encore remis de la pipe de bienvenue à son retour. Ma langue fureteuse n’eut aucun mal à réveiller ses sentiments. Au passage, je notais que sa décoction était efficace. Mon sexe restait mou malgré ses caresses. Il m’obligea alors à arrêter le massage lingual avant que l’irrémédiable ne soit accompli. Il tenait à faire durer le plaisir que nous éprouvions tous deux à ce petit jeu. Il vint alors se placer sur moi et m’embrassa longuement. Je sentais son sexe ferme glisser contre le mien, implacablement inerte. Naturellement, mes jambes montèrent le long de sa taille afin de lui dégager le chemin qu’il allait prendre ultérieurement. Je m’étonnais de ressentir une jouissance intérieure alors qu’il allait me baiser pour la première fois comme une femme. Lui-même s’aperçut de la situation et me dit « merci » alors que nous n’avions pas encore franchi le pas.

– J’espère que tu vas être encore plus heureuse qu’hier, Clara. Tu es en train de vivre une seconde naissance à travers les changements qui se sont opérés depuis notre rencontre. Je suis heureux pour ma part de voir que tu réponds à toutes mes attentes et que tu anticipes même mes demandes. Si c’est cela l’amour, c’est la première fois que je le ressens pleinement.

Pendant qu’il parlait, j’avais dirigé son sexe vers mon œillet et l’aidais à pénétrer. J’avais auparavant lubrifié le passage avec un « anal spray » trouvé dans la pharmacie de la salle de bain et que j’avais placé à portée de main. Il sourit de cette initiative et félicita la bonne petite femme que je faisais. Il fit une entrée en douceur, guettant mes réactions. Nous faisions l’amour ainsi pour la première fois et son sexe se frayait un passage sans violence. Je le sentis bientôt frôler ma prostate et s’aventurer au-delà. Le lent va-et-vient était encore plus agréable que la première fois. Mes jambes seraient sa taille de plus en plus fort. Mon esprit flottait dans un océan de bonheur. Je commençais à ahaner proche de la jouissance absolue. Mes mains caressaient ses cheveux. Puis descendaient vers son dos que mes ongles se mirent alors à griffer. Gaby posait des baisers sur mes lèvres, les pointes de mes seins, mon front. Je laissais partir un cri alors que je jouissais comme jamais je ne l’avais fait dans les bras d’une femme. Gaby sourit et en profita pour jouir à son tour. Sa semence inonda mon conduit d’amour. Une douce chaleur irradia tout mon corps. Nous restâmes ainsi sans bouger. Sa queue se dégonflait progressivement, laissant partir les derniers jets de sperme. J’embrassais Gaby en forme de long remerciement. Ce baiser achevé, il se laissa glisser lentement à mon côté. Je léchais la dernière goutte qui perlait sur son gland. Puis je remontais afin d’échanger un dernier baiser avant de dormir.

– Tu n’as pas jugé utile de me mettre une capote ? me demanda-t-il alors.

– J’ai voulu ainsi marquer la confiance que j’ai en toi et l’amour dont je déborde quand je suis dans tes bras… Tu veux que je sois soumise. Je le serais assurément tant que tu m’apporteras un tel bonheur. J’étais femme tout en l’ignorant, tu m’as remise dans le bon chemin. Je ne suis pour l’heure qu’un travesti, mais je veux aller au-delà si tu le souhaites.

Gaby entra alors dans les confidences. Sa jeunesse dans le quartier pauvre de Belem, l’exil dans une favella de Rio. Son père prostituant ses sœurs aînées, l’obligeant aussi à faire de même dès l’âge de douze ans. La case familiale transformée en véritable bordel, sous la direction des parents. Et puis le miracle. Un billet de tombola acheté sans rien dire à la famille. Le gros lot tombant dans l’escarcelle. La fuite avec l’oncle, esclave de son frère. Gaby avait, dès lors, mené sa barque en bonne financière. Avec l’argent, bien des portes se sont ouvertes. L’opportunité du rachat de la boîte de nuit brésilienne à Paris s’est alors offerte. Gaby a proposé à son oncle cette émigration qui les placerait hors d’atteinte du reste de la famille.

– Je suis en effet le seul propriétaire du cabaret, mais j’étais trop jeune pour le diriger officiellement. J’ai donc placé mon oncle comme gérant et je suis président du conseil d’administration. Cette boîte avait acquis sa réputation dans le milieu nocturne parisien avant notre arrivée. Nous ne faisons aujourd’hui que vivre de son succès. Tout en assurant le renouvellement du spectacle et de la qualité de l’accueil. De toute manière, je n’ai pas besoin de cette boîte pour vivre. J’ai suffisamment d’argent en réserve pour ne pas être pris au dépourvu. Ce soir, je t’emmènerais la visiter. Comme cela, tu pourras faire la connaissance de tous ceux avec qui je vis à Paris depuis mon arrivée.

Les premiers rayons du jour balayaient les toits de Paris quand nous nous endormîmes.

Mido Pichapa

(à suivre – 3.— Une journée de découvertes)

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