Martinov 25 – Les agents secrets – 10 – Les ardeurs de Sophie par Maud-Anne Amaro

Martinov 25 – Les agents secrets – 10 – Les ardeurs de Sophie par Maud-Anne Amaro

Jeudi 12 septembre

Gérard est passé à Louveciennes afin de rendre compte au professeur Martinov…

– J’ai vu Odette Morvan, cette conne a cru intelligent de prévenir le ministère de la défense nationale, en fait elle voulait du fric. D’après elle, il y aurait une taupe et ce serait cette taupe qui aurait refilé le tuyau aux Russes.
– On peut donc prévenir les autorités ?
– Pas avec si peu d’éléments, il me faudrait du solide, j’ai obtenu les coordonnées de Malesherbes…
– Qui c’est celui-là ?
– La taupe potentielle. Mais ça ne va pas être évident, la DGSE serait en charge de l’affaire, ils auraient mis sens dessus-dessous son appartement, ils trouvent toujours quelque chose. Mais je ne peux pas faire ça, quant à piquer le téléphone, le mec a sans doute un téléphone spécial… je vais réfléchir, je finirai bien par trouver…

A midi Odette pile avec son plateau en plein milieu du restaurant d’entreprise et fait semblant de téléphoner. En fait elle attend la chinoise, et quand celle-ci apparaît elle la salue et l’accompagne à table. Wan Ting Koh qui n’est point sotte comprend qu’Odette veut lui parler et choisit un endroit discret.

– Tu tombes bien lui dit la chinoise, je voulais te parler !
– Moi aussi, j’ai des ennuis, j’espère m’en être sortie, mais je préfère que tu sois au courant.
– Je t’écoute !
– Hier, un mec des services secrets s’est pointé chez moi… un Français.
– T’es folle ! Dans ce cas, il ne faut pas qu’on nous voie ensemble…
– Rassure-toi, il ne soupçonne même pas ton existence, il est venu me dire que les Russes étaient en possession de la formule…
– Les Russes ?
– Oui !
– Tu n’as rien à voir avec les Russes ? demande Odette.
– Non !
– C’est donc bien Malesherbes !
– Mais qu’est-ce que tu racontes ?

Et Odette déroule toute l’histoire à l’espionne chinoise.

– Mais les Russes seraient en possession d’une formule améliorée ? Demande la chinoise
– Comment je peux savoir ?
– Bon, on va essayer d’avancer. Je m’occupe de tout ça ! Sinon j’ai réussi à me mettre Blotz-Henri dans ma poche. Il va travailler sur une amélioration du B107. Je veux que pour chaque expérimentation tu me notes les dosages de façon précise et le résultat des tests. Tu notes tout ça sur un fichier que tu planques sur une carte mémoire et je te donnerais des instructions pour la suite, d’accord ?
– Oui ! Mais j’ai une question, peut-être indiscrète…
– Vas-y !
– Pourquoi tu ne fais pas faire les expérimentations par tes amis chinois ?
– Parce que ça ne se passe pas comme ça, quand j’ai signalé l’existence du produit, ils ont voulu savoir si ça pouvait se manipuler facilement. En fait oui, ils ont reconstitué le gaz à une vitesse stupéfiante et en ont vérifié les propriétés. Mais en l’état ça ne sert à rien. Ils m’ont donc donné carte blanche pour regarder sur place si le produit pouvait s’améliorer.
– Pas très téméraires tes copains !
– Non ce sont des sages ! Et ils ont autre chose à faire !
– Admettons !
– Bon, sinon on ne se connait plus, si tu as quelque chose d’important à me dire tu me balances un post-it sur mon plateau, je mangerai tous les jours à midi dix.
– On ne couchera plus ensemble ? Demande Odette en tremblant.
– Bien sûr que si, mais là, il nous faut faire un break, ça ne devrait pas excéder une huitaine de jours.

A 20 heures Gérard Petit-Couture sonne au domicile de Désiré Malesherbes, rue de Dunkerque.

– Petit-Couture, DGSE ! S’annonce-t-il en exhibant sa carte ! Rassurez-vous j’ai juste besoin d’un témoignage.

Le militaire le laisse rentrer.

« Merde il n’est pas tout seul ! »

– Sophie, une amie ! La présente-t-elle.
– Euh c’est un peu délicat, ça concerne la sécurité du territoire… Commence Gérard.
– Sophie tu peux nous laisser ! Ça ne devrait pas être long.
– Je vais dans la chambre.

Gérard n’a aperçu Sophie que l’espace d’un instant, mais il a pu voir qu’il s’agissait une belle trentenaire aux longs cheveux roux et aux yeux bleus comme l’azur.

« Il ne s’emmerde pas, Malesherbes ! »

– Mettez la radio ou la télé, cette demoiselle n’a pas à entendre ce que j’ai à vous demander. Un peu plus fort s’il vous plait.
– Vous voulez boire quelque chose ?
– Non merci ! Alors première question : confirmez-vous avoir eu un entretien avec Madame Odette Morvan, assistante de recherche au CNRS.
– Absolument, l’entretien s’est déroulé dans le bureau du colonel Billard. Répond Malesherbes avec une posture et une assurance toute militaire.
– Et l’objet de cet entretien ?
– La personne nous a fait part de recherches en cours au CNRS au sujet d’un gaz susceptible d’intéresser la défense nationale.
– Et que s’est-il passé ensuite ?
– Manifestement la personne souhaitait une rétribution financière, elle nous a précisé qu’elle n’était pas en possession de la totalité de la formule mais qu’elle se faisait fort de l’obtenir. Puis, le colonel Billard m’a mandaté afin de suivre l’évolution de cette affaire.
– Parfait, cela recoupe ce que nous savions déjà.

Malesherbes qui n’était pas si rassuré que ça le devient et arbore un sourire niais.

– Et maintenant dernière question après je m’en vais. Expliquez-moi comment cette formule a fini par atterrir dans les locaux de l’ambassade de la Fédération de Russie ?

Le lieutenant ne se départit pas de son calme et répond du tac au tac.

– Vous me l’apprenez, c’est en effet fâcheux, je ne suis pas policier mais on peut supposer qu’étant donné la vénalité de la personne, celle-ci, peu satisfaite de la somme que nous lui avons accordée est allé vendre sa formule ailleurs.
– Oui je vois très bien le truc, la fille sonne à l’ambassade, « Bonjour monsieur le planton, c’est pour vendre un produit qui pourrait intéresser votre armée… », « mais rentrez donc, 3ème bureau sur la droite au 2ème étage… »
– Je ne sais pas si ça passe comme ça !
– Ben non justement, ça ne se passe pas comme ça !
– Me soupçonneriez-vous ?
– J’attends d’avoir des preuves !
– Eh bien revenez quand vous en aurez !
– Je peux voir votre téléphone ?
– Mais bien sûr ! Répond Malesherbes en le sortant de sa poche.
– Non, pas celui-là, l’autre !
– Je n’ai pas d’autre téléphone !
– Mais si voyons ! Bluffa Gérard.
– Je vous dis que non !
– Je vais donc partir ! Vous savez ce qui va se passer maintenant ? Non ne me répondez pas, c’est moi qui vais vous le dire : Vous aimeriez appeler votre contact chez les Russes et leur dire que vous avec eu la visite de la DSGE… seulement, vous ne pouvez pas faire ça, ça vous retomberait sur la gueule, mais moi par contre je peux le faire. Je ne vous dis pas les actions en chaine que ça va provoquer. Toutes les semaines on retrouve des taupes mortes soi-disant de mort naturelle. Demandez à votre copine de nous rejoindre, s’il vous plait !
– Elle n’a rien à voir là-dedans !
– Oh le lapsus ! Parce que vous, vous avez quelque chose à voir ?

Gérard se lève et coupe le son de la radio.

– Mademoiselle s’il vous plait, vous pouvez venir ?
– Vous allez faire quoi ? S’énerve Malesherbes.

Sophie se pointe très décontractée.

– Alors, les garçons, vous avez fini ? Demande-t-elle.
– Oui répond Gérard, je ne voulais pas partir avant de vous souhaiter une bonne baise parce que ce sera la dernière.
– Pardon ?
– Demain matin les Russes seront au courant, et demain en fin d’après-midi au plus tard, vous aurez fait une crise cardiaque fatale.
– Non, mais qu’est-ce qui se passe, Désiré ?
– Rien, je t’expliquerai ! Répond-il, pâle comme un suaire.
– Remarquez, reprend Gérard, il existe un moyen de vous en sortir, je peux vous l’expliquez, c’est comme vous voulez ?
– Dites toujours !
– Vous vous mettez à table, vous allez vous retrouver agent double, ce n’est pas sans risque, ils ne vont pas vous louper et vous confier des missions compliquées, mais c’est toujours mieux que de se retrouver dans une benne à ordures le matin de bonne heure…
– Je… Sophie : tu peux retourner dans ta chambre s’il te plait !
– Oh ! Mais j’en ai marre qu’on me cache des trucs, si je comprends bien t’es embringué dans une affaire louche, je ne vois pourquoi tu ne m’en parles pas, t’as pas confiance en moi ? Eructe-t-elle.
– C’est normal, mademoiselle, les espions ne font confiance à personne.
– C’est vrai, t’es un espion ?
– Vous êtes vraiment une ordure ! Lance le lieutenant à l’adresse de Gérard.
– Que voulez-vous, nous n’avons pas toujours un métier facile ! Alors on fait quoi ?
– Disons que suite à une affaire assez compliquée, impliquant mes proches, j’ai été contacté par un agent russe qui m’a demandé de travailler pour eux, il m’a expliqué qu’en cas de refus, c’est ma famille qui en subirait les conséquences. Dans cette affaire je ne suis qu’une victime.
– Abrégeons si vous le voulez bien, reconnaissez-vous avoir refilé la formule du B107 à un agent de l’ambassade russe.
– Ben oui !
– Vous voyez quand vous voulez ! Je peux voir votre deuxième téléphone.

Malesherbes l’extrait de sa mallette et compose le code pour le débloquer. Gérard l’examine vite fait.

– Evidemment il n’y a aucun historique. Mais je prends le numéro, les fadettes (facture détaillée du téléphone) vont nous apprendre plein de choses.

Gérard allait partir quand le lieutenant le rappela,

– Si j’ai besoin de vous joindre, je fais comment ?
– Vous ne faites rien. Mais si vraiment il y a une urgence vous pouvez toujours laisser un message chez Martinov, je suppose que ce nom vous dit quelque chose.
– Heu…
– Professeur Martinov à Louveciennes, il n’y en a pas cinquante.

Gérard parti, Sophie laisse de nouveau éclater sa colère.

– Tu n’es qu’un connard, quand on trempe dans des affaires dangereuses, on ne se met pas en ménage avec une femme…
– Mais Sophie…
– Laisse-moi parler ou je me casse ! En faisant ça tu m’as mis en danger, j’appelle ça de l’irresponsabilité.
– On se calme…
– Surement pas ! Maintenant il faut voir la réalité en face, ce mec qui vient de partir, il bluffe, s’il te laisse libre c’est pour mieux te surveiller, quand il aura fini son enquête, tu seras bon pour la prison, à moins que tu te fasses flinguer par les Russes avant…
– Bon, t’as fini, là ?
– Maintenant j’ai le choix ! Je peux très bien me barrer et je ne te connais plus… Mais il se trouve que je t’ai dans la peau malgré tes conneries, alors je vais essayer de te sauver, mais à ma façon, toi tu ne bouges pas, tu ne prends aucune initiative, ça va peut-être prendre plusieurs jours.
– Et tu comptes faire quoi ?
– Tu le verras bien ! Tu as l’adresse de ce Martinov ?
– Martinov à Louveciennes, ça ne doit pas être compliqué à trouver. Mais si tu m’expliquais ?

Sophie ne répond pas, retourne dans la chambre, remplit un sac de voyage de quelques bricoles, puis quitte l’appartement.

Bien sûr, à cette heure-là, elle ne va rien entreprendre, mais cela lui coutait de rester une nuit entière avec son compagnon, elle gagne sa voiture, puis loue une chambre d’hôtel.

« Demain, il fera jour ! »

Gérard téléphone au professeur Martinov pour lui indiquer où il en est.

– Le type a reconnu être la taupe, mais on n’a pas de preuve. J’ai conservé pas mal de relations mais pour demander des fadettes en principe il faut un juge d’instruction, donc je suis un peu bloqué là.
– On communique tout à la DGSE et on les laisse se démerder. Propose Martinov.
– C’est ce qu’on va finir par faire, mais attendons encore un peu.

Vendredi 13 septembre

Sophie s’est levée de bonne heure, elle a très mal dormi. Elle prend un petit déjeuner au café du coin, puis direction Louveciennes, elle a tôt fait de dénicher l’adresse de Martinov. Il est à peine 9 heures. Elle sonne.

– Euh, bonjour, je peux entrer cinq minutes ?
– C’est pour quoi ? Demande le professeur, méfiant.
– Je suis la compagne du lieutenant Malesherbes, ça vous parle ?
– Pas du tout !
– Bon, hier nous avons eu la visite d’un monsieur de la sécurité du territoire, Lacouture, un nom comme ça…
– C’est Petit-Couture, entrez !

En homme galant, le professeur propose un café à son interlocutrice qui accepte.

– Je n’ai pas les coordonnées de ce monsieur, mais j’ai besoin de le rencontrer de toute urgence. Il m’a indiqué qu’il fallait passer par vous…
– Ah, alors c’est bien simple je vais l’appeler sur mon téléphone et vous passer l’appareil…
– Non, je veux le rencontrer, je pense qu’il ne refusera pas.

Martinov téléphona donc à Gérard Petit-Couture.

– O.K, je prends une douche, je bois un jus et j’arrive, on se donne rendez-vous à 10 heures chez toi…

Il en informa sa jolie visiteuse.

– D’accord, je vais attendre dans ma voiture.
– Sinon vous pouvez rester là, ma bibliothèque est bien fournie.
– C’est gentil, mais je préfère patienter dehors.

Martinov informe Béatrice à son arrivé que Gérard a rendez-vous avec une inconnue, elle s’en fiche un peu.

– En rentrant, hier, je suis passée dans un bazar plein de vielles saloperies, j’ai acheté un fly-tox…
– Fais voir ! Il est beau, on va juste décaper la peinture et je vais téléphoner au chercheur fou que c’est prêt.

Enchanté, ravi, Blotz-Henri pria Odette Morvan d’aller le chercher séance tenante.

A 10 heures elle était sur place. Toujours prévenant Martinov lui offre un café qu’elle ne refuse pas.

– Je suis peut-être un peu curieux, mais je ne comprends pas pourquoi votre patron a besoin d’un second Fly-tox ?
– Vous savez, il ne me dit pas tout, je suis sa secrétaire, pas sa confidente. Je vais vous régler et me dépêcher de rentrer.

A 10 heures 15, Sophie voit un homme sonner chez Martinov, elle devine qu’il doit s’agir de Gérard Petit-Couture, elle attend quelques instants, le temps qu’il accomplisse ses civilités.

– Salut Martinov ! La petite Béa n’est pas là ?
– Elle arrive, elle est à côté.

Odette qui s’apprêtait à partir ne comprend pas.

– Tiens, vous ici ? Lance-t-elle.
– Ben oui le monde est petit !

Il se demande si cette rencontre fortuite peut entraîner des conséquences sur son enquête, mais remet ses réflexions à plus tard, Sophie ayant sonné à son tour.

– Ah, bonjour, c’est vous Lacouture ? Il faut qu’on se parle ! Annonce-t-elle.
– Eh bien je vous écoute !
– Non ça va se passer entre quatre yeux si vous le voulez bien, venez ma voiture est juste devant.
– Je ne trouve pas cela très prudent…
– Alors dans la vôtre ?

« Si un tueur m’attend à la sortie, qu’importe la voiture ! Non je me fais du cinéma, si on avait voulu me tuer autant le faire à mon arrivée, et puis qu’est-ce que je raconte ? La Sophie se mettrait en position de complice ! Ça n’a aucun sens ! A moins qu’elle se charge de dézinguer Martinov et Béatrice comme ça, plus de témoins ! »

– Non, je ne sors pas d’ici, et ce n’est pas négociable. Martinov, tu as un coin discret ici ?
– Oui, ma chambre !
– C’est très bien ça, une chambre ! Répond Sophie au grand étonnement de Gérard.

Une fois en haut, Sophie prend la parole :

– Je vais jouer cartes sur table et je vais jouer gros, je peux perdre et j’en ai conscience, si je perds, ce sera tant pis, mais au moins j’aurais fait tout mon possible pour sauver mon compagnon.
– Merci pour ce préalable, mais ensuite ?
– Je n’ai pas dormi de la nuit, j’étais presque en état de choc. Mais je vais quand même vous faire part de mes réflexions.
– Venez en au fait, vous serez gentille.
– Vous n’êtes pas en mission officielle, vous profitez de votre statut d’agent de la DGSE pour faire du free-lance ! J’ai bon ?
– Je n’ai pas à vous répondre, mais continuez donc !
– Il y a plusieurs choses qui ne collent pas, d’abord vous êtes venu seul, vous avez déstabilisé mon compagnon qui a avoué être un agent secret ou quelque chose dans le genre, mais vous ne l’avez pas embarqué, vous n’avez procédé à aucune perquisition. Et en sortant de chez nous vous aviez l’air très embarrassé.
– Vous allez trop au cinéma ! Rétorque Gérard.
– Peut-être.
– Et c’est pour me dire ça que vous me convoquez chez Martinov ?
– Je n’ai pas fini, il y a autre chose ! Au fait, c’est quoi votre prénom ? Je n’arrive pas à mémoriser votre nom.
– Gérard, mais quelle importance !
– Eh bien Gérard, je suis prête à tout pour sauver mon compagnon, je dis bien « à tout ». Faut-il que je vous fasse un dessin ?
– Ça pourrait être amusant, en effet !
– Je ne suis pas idiote, j’ai bien remarqué que je ne vous laissais pas indifférent, sinon, je ne me serais jamais lancé dans ce genre d’initiative.
– Donc résumons-nous, on couche ensemble et je couvre votre compagnon, c’est cela le deal ?
– Tout à fait !
– Vous êtes gonflée, vous ! Est-ce que vous vous rendez compte que le lieutenant Malesherbes vient de livrer à une puissance étrangère potentiellement hostile une formule dont on ne mesure pas encore les effets mais qui pourrait se révéler meurtrière.
– Ah ?

Manifestement Sophie ignore tout des détails de l’affaire, à part le simple fait que Malesherbes a communiqué une formule aux Russes.

– Vous croyez vraiment que je vais abandonner la sécurité de mon pays contre un coup de bite ? Déclare Gérard avec emphase.
– Alors c’est non ?
– C’est non !
– Je vous propose autre chose, on couche ensemble sans contrepartie, et quand on aura fini vous prendrez une décision.
– Non ! Mais dites-moi, vous l’avez drôlement dans la peau, votre jules !
– Ben oui, c’est tellement difficile à comprendre ? Snif, snif.

Et la voilà qui fond en larmes. !

Gérard a horreur de ce genre de situation. S’il était resté dans son rôle, il l’aurait laissé pleurer cinq minutes puis l’aurait prié de sortir. Mais il se laisse prendre, s’approche de la dame et entreprend de la consoler en lui débitant des banalités qu’elle n’entend même pas jusqu’au moment où son subconscient lui fait prononcer la réplique qu’il ne fallait surtout pas sortir !

– Arrêtez de pleurer, on va essayer de s’arranger !
– Et comment ? snif, snif !
– J’en sais rien, faut que je réfléchisse, on peut même réfléchir à deux.
– Vous croyez qu’il y a une solution ?
– Tout problème a sa solution !

Et soudain Gérard sort de son nuage.

« Je suis en train de me faire avoir ! »

– Ecoutez, j’ai eu un moment de faiblesse… Commence-t-il mais il incapable de finir sa phrase en croisant le regard de biche apeurée de Sophie.

« Ce doit être l’âge, je ramolli ! »

– Vous disiez ? Demande-t-elle avec des trémolos dans la voix.
– Je disais qu’on va trouver une solution.
– Alors vous le voulez ce câlin ?
– Vous allez penser que je profite de la situation… dit-il fort hypocritement.
– Mais non, puisque c’est moi qui vous l’ai proposé !
– Puisque vous insistez, allons-y, ce lit nous tend les bras

Et sans doute par crainte que Gérard change d’avis, elle défait prestement son blouson, puis retire son haut…

– Je vais me déshabiller ! Vous pourrez me faire ce que vous voulez, je vous demanderais juste de ne pas me brutaliser, enfin pas trop… Euh, j’ai acheté des préservatifs.

Gérard n’en revient pas du toupet de cette femme et reste sans voix.

Sans voix, mais les yeux ouverts, il la regarde se déshabiller. Elle porte un ensemble culotte et soutien-gorge quasi transparent en dentelle noire. Un cadeau de Désiré Malesherbes.

Elle retire le soutif et avance vers Gérard.

– Ils te plaisent mes nichons, je te les offre ! Tu peux en faire ce que tu veux !

Voilà une invitation qu’il n’est point nécessaire de formuler une seconde fois à Gérard qui s’empare de ces beaux fruits offerts et les caresse avec frénésie.

– Je peux les embrasser ! Demande-t-il.

Sophie ne s’attendait pas à cette manifestation de courtoisie, mais répond positivement.

– Allez-y, vous pouvez sucer les bouts aussi, j’aime bien.

C’est effectivement ce qu’il fait, et il se régale, le Gérard, il se régale et il bande.

– Je vous demande un instant, je me mets à l’aise. Dit-il en se déshabillant et en arborant un sexe bandé au maximum.
– Vous avez une bien belle bite, monsieur l’agent secret !
– Hé, hé !
– Aimez-vous qu’on vous la suce !
– J’adore !
– Alors on y va !

Et hop, la bite est dans la bouche de la belle rouquine et c’est qu’elle aime sucer, la coquine. La pipe est impressionnante, la langue est diabolique, léchant tout et partout, le gland, la hampe, les couilles

– Je peux être très cochonne ! Lui dit-elle.
– Je n’en doute pas une seconde !
– Même très cochonne !
– Alors ne vous gênez pas.
– Tournez-vous, je vais vous lécher le cul !

Gérard accède bien volontiers à cette demande et lui présente son derrière. La belle le lèche et lui titille le trou du cul à une cadence infernale.

« Hum c’est trop bon, à tous les coups, elle va me mettre un doigt, si elle ne le fait pas, c’est moi qui lui demanderai »

Transmission de pensée, ou suite logique des événements, le doigt de Sophie entre dans le cul de Gérard sans qu’il n’ait eu à le demander.

– Tu ne serais pas un peu cochon, toi aussi ? Lui demande-t-elle abandonnant enfin le vouvoiement.
– Un peu, un peu…
– Si on baisait !
– Ben oui on est là pour ça, non ?
– Si tu veux m’enculer, je ne suis pas contre !
– Eh bien mets-toi en levrette ma poulette.

Mais c’est plus qu’une levrette, c’est une véritable provocation. Le croupion est relevé, les cuisses écartées, tous les trésors de la belle intrigante sont là devant les yeux écarquillés de Gérard.

Il n’en peut plus, il s’encapote mais hésite à la pénétrer tout de suite, il y a tant de choses à faire avec un si beau cul.

Il lui donne une petite tape pas bien méchante, comme ça pour voir sa réaction.

– Si tu as envie de me donner une fessée, tu peux !

Puisque la permission lui en est donné, il n’hésite pas à fait rougir le joufflu de Sophie à grand coups de claques.

Elle en reçoit pas mal sans protester, pourtant elle a mal, et Gérard à la surprise de voir à l’aide du miroir de l’armoire, des larmes couler sur son visage. Du coup il s’arrête.

– Je suis désolé, je ne voulais pas te faire mal !
– Non, non tout va bien, tu peux continuer, ça ne me dérange pas !
– Mais tu pleures !
– C’est juste une réaction mécanique.
– Non on arrête ça, maintenant je t’encule !
– Oh oui vas-y encule-moi !

Le souci c’est que les pleurs de Sophie l’ont un peu fait débander ! Qu’à cela ne tienne, il vient se régaler quelques instants en lui léchant le trou, puis la bandaison étant revenue optimale, il la pénètre à la hussarde.

– C’est bon, vas-y ! Bourre-moi comme une salope !
– On se calme !
– Si tu veux m’asperger avec ton foutre, je veux bien.

« Elle en a de bonnes ! Mais je vais essayer

Il bourre, il bourre, Sophie miaule de plaisir, et la mouille qui lui coule sur les cuisses montre bien qu’elle ne simule absolument pas.

Gérard sens que ça vient.

– Je vais venir !
– Sors et asperge-moi mon biquet !

Il décule, enlève sa capote, tandis que Sophie se retourne, le foutre fuse, elle en reçoit partout, elle s’essuie en rigolant.

« J’espère que je n’ai pas fait tout ça pour rien !  » se dit-elle.

– Faut que je fasse un petit pipi, il y a des toilettes à côté ! Indique Gérard.
– Tu veux me pisser dessus ?
– Je n’ai rien contre mais je voudrais souffler un peu, par contre si toi tu as envie, je ne dis pas non.
– T’es vraiment un cochon !
– Ben oui !
– Je vais essayer de te faire une petite goutte sans en mettre partout, allonge-toi !
– Non il faut que je pisse avant !
– Alors je vais te la tenir !

« Mais elle est déchaînée, la Sophie ! »

– Reste là, je reviens tout de suite.

Quand il revint, il s’allongea, non pas sur le lit ne voulant pas prendre le risque de salir la literie du professeur Martinov, mais carrément sur le sol. Sophie s’accroupit au-dessus de sa bouche et fit fuser son jet doré. Juste quelques gouttes, mais Gérard en fin connaisseur les apprécia comme il se doit.

Les deux amants s’étreignirent ensuite, puis restèrent allongés en fumant une cigarette.

Maintenant allait venir le moment de vérité !

A suivre

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2 réponses à Martinov 25 – Les agents secrets – 10 – Les ardeurs de Sophie par Maud-Anne Amaro

  1. Steven dit :

    Avoir un beau cul a toujours facilité les négociations ! LOL

  2. Baruchel dit :

    Quene ferait-on pas quand on a un homme dans la peau ?

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