L’Odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 12 – La fuite par Nicolas Solovionni

 

L’Odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 12 – La fuite par Nicolas Solovionni

 

12 – La fuite

Vuella leur servit de grands verres d’eau et s’en alla en cuisine laissant Morgan et Zarouny en tête à tête, incapables de dire un mot, attendant la suite des évènements.

– Qu’est devenue Malvina ? Demanda Vuella quand elle revint avec l’omelette.

Zarouny s’attendait à cette question.

– Je souhaitais réserver ces informations à la papesse, mais je présume qu’il s’est passé ici des choses imprévues.
– Effectivement ! Alors en deux mots : Artémise III a abdiqué suite à une insurrection, les comités Malvina ont pris le pouvoir et leur porte-parole est devenue papesse sous le nom de Dini 1ère. Le problème c’est que le pouvoir lui est très vite monté à la tête. On enlève, on emprisonne, on fait disparaître, la situation économique est catastrophique, bref c’est le bordel.
– Mais, vous…
– Les comités Malvina ont été dissous, on s’est plus ou moins reconstitué dans la clandestinité, mais nous n’avons que peu de moyens et nous sommes divisées. Et puis les gens sont lassées de toute cette politique qui tourne en rond et n’aboutit à rien. Une seule personne serait susceptible de redonner un élan à l’opinion, c’est Malvina.

Zarouny tentait tant bien que mal d’évaluer la situation : les personnes qui l’avaient sauvées étaient donc des sympathisantes de Malvina, voilà qui allait bougrement compliquer les choses, ses idées et celles de Malvina n’étant pas précisément au diapason.

– J’étais réellement en danger de mort à l’astroport ?
– Oui, la papesse a donné instruction aux autorités d’intercepter Malvina dès son retour, et de la remettre à la garde papale et là…
– Mais comment…
– Comment j’ai su ? Il y a un certain nombre de gadgets dont se servent les services secrets, certains se retrouvent au marché noir. On a donc branché un micro dans le bureau d’accueil de l’astroport…
– Je vois !
– Vous pouvez peut-être me répondre maintenant ?
– Sur Malvina ? Elle a demandé au capitaine qui nous a embarqué de faire escale sur Kateylia, elle m’a confié qu’elle avait une mission à y accomplir.
– Kateylia, c’est sa planète natale, non ?
– Oui ! Apparemment l’affaire se présentait de façon plus compliquée que prévu, on s’est donc séparées, elle est restée sur Kateylia avec Graana son autre suivante, et m’a dit qu’elle rentrerait plus tard.

Zarouny employait ainsi la méthode classique consistant à ne pas dire la vérité tout en ne s’en éloignant pas trop.

– Elle devrait être rentrée, c’était quelque chose de dangereux, sa mission ? Demande Vuella.
– Je n’ai pas eu cette impression, mais je ne suis sûre de rien.
– Mais pourquoi vous êtes-vous séparées ?
– Elle m’a demandé d’aller seule sur Simac3.
– Hein ! Malvina t’a demandé d’aller sur Simac3.
– Oui !
– Mais pourquoi faire ?

Zarouny fit un geste vague qui pouvait être interprété n’importe comment.

– Pour donner le change, c’est ça ?
– Oui !
– Bon, pour l’instant on va vous planquer, pour le reste on verra plus tard. Je vais vous prêter ma chambre, je dormirai sur le canapé. Montez vous installer, je vais faire une course.

Zarouny et Morgan ne manquèrent pas de s’interroger sur l’aspect spartiate de l’ameublement qui se réduisait au plus strict nécessaire.

– Personne n’habite ici, c’est une planque qu’ils ont aménagée pour Malvina ! Supposa-t-elle.

En fait de course, Vuella souhaitait rencontrer la responsable de sa cellule de résistance afin de lui relater ces événements et prendre conseils.

En marchant, elle réfléchissait, les propos de Zarouny reflétaient ses craintes les plus intimes. Malvina ne reviendrait pas ! Des rumeurs avaient d’ailleurs circulées évoquant son départ, mais aussi l’intention de la papesse Artémise de s’en débarrasser.

Or, les explications de Zarouny n’étaient pas claires. L’éventualité qu’elle soit impliquée d’une façon ou d’une autre dans la disparition de Malvina ne pouvait être écartée. Un autre aspect du problème était que Malvina ou du moins son retour constituait un symbole, un espoir pour des tas de gens. Devait-elle prendre la responsabilité de briser cet espoir ? Elle se dit que non et fit demi-tour. Mais dans ce cas cette Zarouny devenait non seulement inutile, mais dangereuse. Mais comment s’en débarrasser ?

Zarouny resta plusieurs minutes sans prononcer une parole. Il fallait bien qu’elle finisse par se rendre à l’évidence, une partie de son univers s’écroulait de façon sans doute irréversible. Son esquisse de plan avant de débarquer consistait à se rendre chez la papesse Artémise III, lui annoncer la disparition de Malvina et lui faire part des révélations de la sainte, et à ce stade qu’elles soient « véridiques » ou « bidonnées » n’avait plus aucune espèce d’importance. La papesse ne pouvait que lui exprimer sa reconnaissance qu’en l’élevant au rang de grande prêtresse, voire mieux. Elle aurait su alors s’introduire dans le cercle rapproché de la papesse, trouver les complicités nécessaires et, la situation de crise aidant, recueillir le pouvoir.

On peut rêver, Non ?

Quand à Morgan, elle l’aurait caché chez elle jusqu’au jour où elle aurait fait modifier la loi sur la ségrégation sexuelle.

Or, tout s’écroulait, plus d’Artémise III, à sa place une bonne femme issue des rangs des « Comités Malvina » qui n’avait aucune raison de l’écouter. Et de plus voilà qu’elle se retrouvait chaperonnée par des clandestins dissidents se réclamant de Malvina.

– Je n’ai aucun avenir ici. Mes derniers doutes sont envolés, l’entretien avec Sainte-Artémise était bien une imposture. Faut foutre le camp d’ici ! Finit-elle par dire.
– On irait où ?
– On va remonter à bord du Kiribati !
– On fait comment ?
– Fais-moi confiance, la Vuella, on va la rouler dans la farine.

Vuella avait un vague plan, pas encore bien au point. Emmener les deux fugitives à la campagne sous prétexte de les cacher et provoquer un accident grave pendant le transport. Cela demandait à être peaufiné et il faudrait un peu de préparation, mais c’était faisable.

Elle ne s’attendait pas à ce que Zarouny lui expose son propre plan.

– Je crois savoir faire ce qu’il faut pour que Malvina revienne ! Commença-t-elle.
– Comment ?
– Je vais aller la chercher sur Kateylia. Est-ce que tu peux te débrouiller pour nous faire réintégrer le Kiribati ?

« Cette fille raconte n’importe quoi, elle commence par me dire qu’elle ignorait ce qu’elle fabriquait sur Kateylia et maintenant elle prétend être capable de la retrouver et de la ramener. Il me faut vraiment l’éliminer avant que les sbires de Dini lui tombent dessus et la fasse parler ! »

– Impossible ! Le Kiribati a décollé sur ordre des autorités.
– Parce-que ?
– On vous recherche partout, je suppose que la papesse veut absolument savoir ce qui est arrivé à Malvina. Elle n’avait aucune envie vous voir repartir.
– Bon, alors on fait autrement, est-ce que tu pourras te débrouiller pour nous faire partir sur le prochain vaisseau qui se posera ici ?
– Aucun problème !

La rapidité de cette réponse ne manqua pas d’intriguer Zarouny. Comment pouvait-elle répondre avec une telle certitude alors qu’elle était pourtant bien placée pour se souvenir des vicissitudes qui avaient accompagné son départ quand elle s’était embarquée avec Malvina et Graana (voir l’épisode précèdent).

Zarouny et Vuella jouaient une partie de poker menteur dont les enjeux n’étaient pas très clairs.

– En attendant, il faut vous cacher, vous n’allez pas rester ici, je vous emmène à la campagne, je reviens avec un véhicule.

Une fois seuls, Zarouny fit part de son inquiétude à Morgan.

– On reste sur nos gardes, je n’ai aucune confiance dans cette nana.
– Elle nous a sauvés la vie !
– Provisoirement. T’as ton flingue sur toi ?
– Oui, princesse !
– Si on en a besoin ne met pas trois heures à le sortir !
– On essaiera !

On les fit monter à l’arrière d’un camion. La route était mauvaise, était-ce seulement une route ? Les cahots incessants avaient pourtant l’avantage de les empêcher de dormir.

Une heure plus tard, le camion s’arrêta, on vint leur ouvrir.

– On va se dégourdir les jambes ! Leur dit Vuella.

« Se dégourdir les jambes ? Au bout d’une heure ? Dans la nuit noire ? »

L’endroit n’est éclairé que par les phares du camion. Vuella s’avance vers Zarouny. L’éclairage loin de dissimuler son angoisse, la révèle.

Puis tout va très vite : Morgan se demande pourquoi la conductrice cherche absolument à se placer derrière lui avant qu’il n’aperçoive un objet contondant entre ses mains, il s’écarte par réflexe. Un cri, Vuella s’apprête à poignarder Zarouny. Il tire une première fois, puis une seconde, Vuella s’écroule.

– Où est l’autre ?

Morgan file à l’avant du camion, envoie une énorme gifle au visage de la conductrice qui s’apprêtait à remonter dans la cabine du camion. Zarouny les rejoint.

– C’était moins une ! Dit-elle.
– On fait quoi ?
– J’en sais rien !
– Et Vuella ?
– Elle est morte !
– Sûr ?
– Elle ne respire plus.
– Bon, on va prendre les choses en main.

Morgan secoue la conductrice sonnée et tremblante de peur.

– T’as entendu conasse, ta copine est morte.
– Un homme ! Vous êtes un homme !
– Bravo, maintenant on t’écoute !
– Vous allez me tuer ? Demande-t-elle, tremblante.
– J’en sais rien, explique-nous d’abord ce qui se passe.
– Vuella m’a demandé de vous conduire aux fermes. Ce n’est que quand elle a fait arrêter le camion qu’elle m’a révélé le véritable but de sa mission : vous supprimer ! J’ai refusé, je vous jure que j’ai refusé !
– Tu parles, et le machin que t’avais dans la main, c’était pour quoi faire ?
– Mais je n’m’en suis pas servi.
– T’allais le faire, tu n’arrêtais pas d’essayer de te placer derrière moi.
– Quand j’ai refusé de vous tuer, Vuella m’a demandé de vous assommer.
– O.K. Et elle m’aurait achevé après avoir poignardé ma copine.
– Elle m’a pas dit…
– Ben voyons. Bon on ne va pas restez là, Zarouny : tiens-moi cette conne en respect, je vais aller planquer le corps de l’autre salope dans les fourrés.

Il revint rapidement.

– On ne voit rien, j’ai mis le corps à l’arrière du camion, on s’en débarrassera plus tard, toi la conasse, tu prends le volant, et fais gaffe on te surveille.
– On va où ?
– Bonne question ! On est où d’abord ? T’as une carte ! demande Zarouny

La fille sortit une carte.

– D’accord, on fait demi-tour, on tournera là et après tout droit ! En route ! Indiqua Zarouny
– Mais on va où ? S’énerve Morgan.
– Je t’expliquerai, pour l’instant on file.
– On va avoir un problème de carburant ! dit la fille.
– De quoi je me mêle, allez démarre, comment tu t’appelles d’abord ?
– Aréna.

Pendant qu’ils roulaient, Zarouny livra à Morgan quelques explications, en s’aidant de la carte.

« L’autorité de la papesse s’étend sur tout ce territoire : 600 000 km². C’est grand mais par rapport à la planète ça ne fait pas grand-chose ! Ce n’est pas très peuplé, là c’est Novassa-City la capitale, les autres grandes villes sont là, là et là… Cette zone là, ce sont les grandes fermes, ici on exploite du bois pour l’export, enfin on essaie. Au nord il fait très chaud, au sud c’est le désert, à l’est c’est l’océan, à l’ouest les grandes montagnes.
– Et on va où ?
– Le territoire est immense, on peut se planquer n’importe où, mais avant il y a une chose que tu dois savoir, on est toutes pucées à la naissance, ils peuvent nous retrouver avec des capteurs aériens.
– Pucées ? Je croyais que vous étiez contre l’informatique ?
– Elles ne sont ni programmées ni personnalisées, elles émettent juste des ondes, c’est suffisant pour repérer quelqu’un. Faudra qu’on les enlève.
– Elles sont où vos puces ?
– Là répondit-elle, dans le gras du bras. Pour l’instant, il n’y a pas le feu, personne n’a pu donner d’alerte, le temps qu’elles comprennent que la disparition de Vuella, puis celle du camion a un rapport avec nous, il nous faudra être dans les montagnes et sans puces.
– Et après ?
– On essaiera de passer de l’autre côté, à deux ou trois on peut survivre, mais si on veut vraiment s’en tirer il nous faudra de l’aide.
– Et on va trouver de l’aide de l’autre côté ?
– Faut bien essayer quelque chose. Il y a une légende qui circule et qui raconte qu’il y aurait du monde de l’autre côté, des dissidentes, des exclus, des bonhommes, il y a plusieurs variantes ?
– On verra bien. Et le carburant ?
– Bof, là où il y a de la route, il y a du carburant !

Peu rassurée sur son sort à venir, Aréna s’était enfermée dans le mutisme. Comme on ne pouvait la tenir en respect à tout bout de champ, on lui avait attaché les chevilles et les poignets avec des lambeaux de vêtements quand elle ne conduisait pas.

Zarouny avait fouillé dans les poches du cadavre de Vuella et en avait extrait quelques billets.

– On utilise du papier-monnaie, on va s’en servir pour acheter à bouffer, pour le carburant, on ne va pas se compliquer la vie d’autant que le camion est peut-être pucé lui aussi, dès qu’on verra un camion à l’arrêt on le piquera, les gens ne se méfient pas trop ici.
– Et le corps de Vuella ?
– On finit de lui vider les poches et on le jette dans le prochain fleuve qu’on croisera.

Le lendemain, vers midi, ils s’étaient débarrassés du cadavre, avaient acheté discrètement de quoi se nourrir et changé de camion.

– On va enlever les puces, on mangera après.

La trousse de secours du camion contenait des désinfectants assez ringards mais corrects. Morgan réalisa l’opération à l’aide d’un canif stérilisé. Zarouny s’efforça d’être courageuse mais hurla néanmoins comme une damnée. La cautérisation fut également douloureuse.

– Voilà ! Un petit pansement et ce sera terminé ! Et maintenant au tour de mademoiselle.
– A moins qu’on s’en débarrasse !

La pauvre Aréna ne pipa mot mais afficha des yeux de biche traquée.

– Tu crois que tu peux nous être utile à quelque chose ? Lui demanda Morgan.
– Je ferais de mon mieux ! Ne me tuez pas, je ne vous ai rien fait…
– Oh ! Ça ne va pas recommencer. Bon on va te retirer ce truc, tu as intérêt à te laisser faire si tu veux rester avec nous.

Effectivement elle se laissa faire.

– Les puces, on en fait quoi ?
– On va faire passer les roues du camion dessus, ça va bien les écrabouiller

– Bon les filles, vous avez perdu du sang, faut manger, maintenant !

On laissa Aréna les poignets déliés afin qu’elle puisse manger pus le camion roula jusqu’au soir sur ce qui ne pouvait même pas être qualifié de route.

– La piste ne va pas plus loin, la déviation à droite c’est un champ de vigne. On peut continuer à rouler sur un ou deux kilomètres mais après ce n’est plus la peine, on est au pied de la montagne. Expliqua Zarouny après avoir étudié la carte.
– OK, on va faire comme ça, on passera la nuit dans le camion et demain matin, en route pour l’inconnu ! Il faut combien de temps pour passer de l’autre côté ? Demande Morgan.
– J’n’en sais rien !
– Et puis la carte, bravo la précision, c’est un col ici ?
– On dirait, mais ça fait une trotte…
– On va bouffer quoi ?
– Pour l’eau on trouvera forcement, la bouffe, ben s’il y a des rivières, il y a des poissons, non ? Répondit Zarouny
– Et en admettant qu’on arrive de l’autre côté, on va faire quoi, après ?
– J’en sais rien, mais je vais essayer autre chose.

Zarouny s’approcha d’Aréna et la détacha.

– Il fait nuit noire, si tu t’échappes tu n’iras nulle part. On va jouer cartes sur table, tu as entendu mon nom ?
– Oui !
– Ça te dit quelque chose ?
– Non !
– Vuella ne t’as pas dit qui j’étais ?
– Non !
– Menteuse !
– Elle m’a juste dit que vous étiez des gens dangereux pour la résistance.
– Alors je t’explique : J’étais l’une des deux suivantes de Malvina.

Stupéfaction.

– Artémise III nous a envoyé sur Simac3… Non il ne faut pas que je commence comme ça ! Malvina n’est pas née sur Novassa mais sur Katelya…
– Tout le monde le sait !
– Ce que tu sais moins, c’est le reste : Malvina n’a jamais adopté notre religion, elle s’est infiltrée chez nos sœurs de Katelya. Elle s’est fait rapidement repérer. Elle aurait dû être exécutée mais il se trouve qu’on procédait à cette époque à un échange de novices entre nos deux communautés. Malvina s’est donc retrouvée sur Novassa, où elle a reçu une éducation religieuse stricte. (Voir les précédents épisodes)

Aréna écarquillait les yeux, se demandant où son interlocutrice souhaitait en venir.

– Pendant trois ans, elle a joué les bonnes élèves, les très bonnes élèves même, on croyait qu’on avait réussi à lui laver le cerveau. Mais en fait au fond d’elle-même, elle n’attendait qu’une seule chose : s’enfuir de Novassa.
– Foutaises !
– Sur ce, la crise économique s’est développée, et puis Malvina à commencer par répandre des idées originales pour prétendre la résoudre. Sa popularité a fait boule de neige, A ce point qu’elle est devenue une menace pour le pouvoir. La papesse aurait pu s’en débarrasser, mais elle ne souhaitait pas en faire une martyre. Elle l’a joué plus fine que ça : Elle l’a promu prêtresse suprême et en a profité pour lui suggérer d’aller faire un tour sur Simac3.
– Ben oui ça a été annoncé publiquement quelques jours après son départ.
– Sauf que la papesse savait qu’à la première occasion, Malvina jouerait les filles de l’air, et c’est exactement ce qui s’est passé. Il n’y avait pas une heure qu’on était parti que Malvina demandait au capitaine de dévier le vaisseau vers Kateylia. On s’est donc séparé là-bas et c’est là que j’ai compris le vrai sens de ma mission, je devais revenir et apporter à la papesse la preuve de la trahison de Malvina.
– Hum.

Bien sûr la dernière partie du récit de Zarouny contient un joli raccourci puisqu’elle dissimule son petit crochet sur Simac3 dont l’évocation devient inutile dans le cas présent.

– Qu’est-ce que tu en dis ?
– Je ne suis pas obligée de te croire, mais ça explique ce qui s’est passé à ton arrivée, la résistance savait que la Papesse Dini avait donné l’ordre d’appréhender Malvina à son arrivé, il était donc prévu de l’exfiltrer. C’est pour cela que tu as été récupéré.
– Ça ne m’explique pas pourquoi Vuella a voulu m’assassiner ?
– Si tu lui as raconté la même histoire que moi, ça ne m’étonne pas trop…
– Sauf que je ne lui ai jamais raconté cette histoire, j’ignorais en arrivant qu’il y avait eu un changement de papesse et je pensais réserver mon récit à Artémise III.
– Vuella a quand même dû te demander ce qu’était devenu Malvina ?
– Je lui ai juste dis qu’on s’était séparé sur Kateylia, sans m’étendre.
– Elle ne t’a pas cru !
– Et c’est parce qu’elle ne m’a pas cru qu’elle a voulu m’assassiner ?

Aréna réfléchit.

– La garde papale t’aurait fait parler, que ce soit vrai ou non, la papesse aurait fait une annonce officielle évoquant ce qu’elle aurait appelé la trahison de Malvina. La seule façon d’empêcher ça était de te supprimer.

Zarouny et Morgan se rendirent alors vraiment compte qu’ils avaient eu une chance inouïe de se sortir de ce guêpier.

– Alors c’est quoi la vérité, Malvina a vraiment trahi ou tu t’es arrangé pour qu’on le croit ?
– Je t’ai donné ma version, mais je comprends que ça puisse être difficile à avaler.
– Plutôt, oui ! Et ça ? Demanda-t-elle en désignant Morgan.
– Ça, c’est un homme !
– Je le vois bien, mais que fait-il avec toi ?
– Je m’en sers comme jouet sexuel et cela ne te regarde absolument pas. Donc résumons-nous, J’avais probablement un bel avenir ici avec Artémise III, je n’en ai plus du tout, la papesse me recherche, la résistance me recherche, bref tout le monde me recherche. Alors la question est simple : Est-ce que tu peux nous aider ?
– Vous aider ?
– Oui nous aider.
– Et pourquoi j’irais aider des gens qui n’ont pas mes idées ?
– Nos idées ne sont peut-être pas si éloignées que ça, faudra qu’on en discute un jour. Si tu ne nous aides pas, on va t’abandonner, et comme à ce moment-là tu peux devenir dangereuse…
– Je n’ai pas le choix, c’est ça ?
– Pas trop, non !
– Et faut vous aider à quoi ?
– A terme à quitter la planète et en attendant à nous cacher.
– Comment ça, je ne vois pas.
– Et bien réfléchis, après tu nous diras, on va t’attacher pour la nuit, on ne sait jamais.

La nuit avait porté conseil et le lendemain matin Aréna avait une idée.

– Je peux voir la carte, voilà c’est ici, à 200 km.
– Et c’est quoi ?
– Une ancienne ferme, on a essayé d’y faire pousser de la vigne, ça a été une catastrophe, le site est abandonné.
– Comment tu peux être sûre ?
– Je travaille dans les transports, à force je connais presque toutes les destinations, ça fait plus de quatre ans que plus personne ne va là-bas.

Morgan et Zarouny se concertèrent, et se résolurent à prendre le risque, ils renoncèrent à prendre le camion, si on retrouvait leur piste, autant faire croire qu’ils étaient partis dans la montagne.

– Il y a une piste ?
– Il y avait, en quatre ans la végétation a dû l’effacer et de toute façon elle était de l’autre côté

Quatre jours de marche en pleine nature !

Ils en avaient prévu quatre, il leur en fallut quinze !

Ils avaient prélevé sur le camion tout ce qui pouvait aider à leur survie, notamment la boite à pharmacie et une partie de la toile, ce qui leur permettrait de s’abriter en cas d’intempérie nocturne.

Le premier jour se déroula sans encombre, ils trouvèrent de l’eau et se nourrirent sur leur réserve, Aréna avait été détaché pour la marche mais restait sous la menace du « flingue » de Morgan.

Intermède : Au palais de la papesse

La papesse Dini 1ère, furieuse commença par passer un savon à Toredi, sa ministre des transports,

– Il y a des limites à l’incompétence, comment cette fille a-t-elle pu s’évaporer ? Conclut-elle.
– C’est la résistance, elles sont partout !
– Vois avez ordonné une enquête, je suppose ?
– Aucune faute n’a été commise à l’astroport, la proposée à la réception a immédiatement et directement prévenu Choya, la responsable de l’astroport qui a diligenté un messager vers le palais pour vous aviser. Parallèlement, elle a immédiatement fait cerner le vaisseau et lui a ordonné de quitter la planète.
– Ils venaient livrer quelque chose ?
– Non, ils venaient juste déposer deux passagers, ils espéraient sans doute répartir avec du fret.
– Vous êtes sûre que cette Zarouny n’a pas eu le temps de regagner le vaisseau !
– Non, on l’aurait vu !
– Je croyais que la résistance était partout.
– Elle n’avait aucune raison de disparaitre, elle ne se savait pas menacée.
– Sauf si une résistante l’a prévenu.
– Difficile de croire que la résistance lui aurait conseillée de disparaitre ?
– Mwais ! Et comment la retrouver, maintenant ?
– Ce n’est pas de ma compétence, mais à part attendre une dénonciation qui ne viendra peut-être jamais…
– Vous êtes optimiste, vous ! Railla la papesse.
– Non, réaliste ! Mais si je peux me permettre, cette disparition est-elle dramatique ? C’est Malvina que nous voulions éventuellement coincer, pas ses suivantes.
– Mwais ! Et la fille qui était avec elle, c’est qui ?
– Une nana qu’elle a ramassée sur Kateylia, elle n’a rien dit sur la raison de cette escale imposée par Malvina, elle voulait en réserver le récit en exclusivité à Artémise III, elle ignorait que…
– Oui, j’ai compris, c’était le piège d’Artémise, lui permettre sous un faux prétexte de regagner sa planète natale. A partir de ce moment-là, elle n’avait plus aucune raison de revenir. On s’en doutait, maintenant on en a la confirmation. On pourrait la rendre publique, mais cela aurait été mieux si cette Zarouny l’avait déclaré elle-même.
– Pas si sûr ! On n’arrête pas de faire courir la rumeur selon laquelle Malvina ne reviendra pas. La population ne veut pas le croire, Zarouny pourra raconter tout ce qu’elle veut, l’opinion des gens ne changera pas.
– Vous suggérez quoi ?
– On va se repencher de façon minutieuse sur la reconstitution des évènements, au cas où quelque chose nous aurait échappé. Et si on ne trouve rien on laisse tomber.

On passa donc au peigne fin tous les évènements de la journée. On eut bien la confirmation que deux personnes dont les signalements correspondaient à ceux de Zarouny et de sa complice avaient utilisé un sauf-conduit pour sortir de l’astroport. Mais on ne sut aller plus loin.

Qu’une employée subalterne ait disparu de la circulation le lendemain ne fut pas considéré comme un élément pouvant avoir un rapport avec l’affaire et les recherches furent abandonnées.

Plus personne ne recherchait donc Zarouny et Morgan, pas même la résistance puisque la seule à savoir était Vuella dont le corps gisait maintenant au fond d’une rivière dans un endroit que personne ne fréquentait.

Fin de l’intermède

Plus personne ne recherchait donc Zarouny et Morgan, mais il n’y avait personne pour leur dire.

– Vous pourriez me libérer maintenant ? Déclara Aréna, Je ne vous sers plus à rien, je suis même une charge pour vous.
– Et tu iras où ?
– Rejoindre la ferme devant laquelle on est passé hier.
– Et comme ça tu pourras nous dénoncer ?
– Mais non, vous pouvez avoir confiance en moi !
– C’est ça, tais-toi et avance !

Bientôt la végétation s’intensifia, rendant la marche difficile, Quand le ciel se couvrit, il fallut attendre qu’il veuille bien se dégager, tout repérage devenant aléatoire.

Si l’eau ne fut jamais un problème, ils purent même se laver sommairement, la nourriture en fut un, ils trouvèrent des baies juteuses et gouteuses qu’Aréna leur certifia être comestibles. Comestibles certes mais provoquant des crampes d’estomac. Quant aux poissons promis ils ne les virent jamais, en revanche ils purent attraper d’inoffensifs lézards amphibies qu’il fallut faute de feu se résoudre à dévorer crus.

Ils virent arriver l’orage assez tôt pour qu’ils puissent monter une sorte d’abris à l’aide de la toile du camion.

Avec des pierres et des branches ils purent caller la bâche et limiter les dégâts, mais ils ne purent dormir de la nuit et se retrouvèrent au matin trempés comme des soupes, à demi hébétés. Ils n’attachèrent pas Aréna cette nuit-là, c’était inutile.

Zarouny avait passé toute une partie de la nuit blottie dans les bras de Morgan dont la barbe prenait désormais un aspect noirâtre.

Le calme était revenu, le soleil local étincelait la planète de ses feux. Zarouny et Morgan s’échangèrent un regard, l’instants d’après ils s’embrassaient devant les yeux effarés d’Aréna.

– Prends-moi ! Lui dit la jeune femme
– Là, maintenant ?
– Oui, tout de suite !
– Devant elle ?
– Elle n’en perdra pas la vue !

Ils enlevèrent leurs vêtements mouillés et les mirent à sécher sur des branches. La bite de Morgan était déjà en érection.

– Aréna, tu devrais faire pareil ! Lui dit Zarouny.

Mais Aréna ne répondit pas, ce n’était pas la première fois qu’elle voyait le sexe de Morgan, celui-ci ne se cachait pas quand il se lavait où quand il soulageait un besoin naturel. Elle était dans ces moments-là toujours parvenu à cacher son trouble, mais aujourd’hui c’était différent, Morgan, nu s’apprêtait à faire l’amour et ses yeux restaient fixés sur son sexe, ne pouvant s’en détacher.

– Ben alors, s’amusa Zarouny, tu n’as jamais vu de bite ? Approche-toi tu verras mieux.

Mais, Aréna tétanisée ne bougea pas, alors Zarouny par jeu demanda à Morgan de s’avancer vers elle.

– Tu vois mieux comme ça ?
– Vous allez faire quoi ? Balbutia-t-elle, Ne me touchez pas !
– On te fait rien, on te montre !

Aréna est profondément troublée, la bite toute raide de Morgan est désormais devant elle à cinquante centimètres.

– Je peux toucher ? Finit-elle par oser demander.
– Juste un peu ! Lui répond Zarouny.

Un simple geste, mais Aréna est consciente de franchir un interdit fondamental, elle touche, caresse un peu, puis retire sa main se demandant comment elle a pu en arriver là.

– Tu veux le sucer ? Demande Zarouny.
– Le sucer ?
– Je vais te montrer.

Zarouny vient devant Morgan, s’accroupit, lui prend le sexe en bouche et exécute quelques va-et-vient.

– A toi !
– Ne me fais pas faire ça !
– Je ne te fais rien faire, je te propose gentiment d’essayer, tu seras moins idiote après.
– Je ne pense pas être idiote.
– C’est comme tu veux, mais décide-toi, parce que après je me le réserve !
– Je vais essayer… murmure Aréna

La bouche d’Aréna s’approche de la bite de Morgan, elle l’ouvre, ferme les yeux. Ça y est ! Elle ose quelques mouvements des lèvres et de la langue.

– C’est qu’elle y prendrait goût, cette salope ! Se moque Zarouny. Bon, ça va maintenant, t’es contente ?
– C’est c’est… balbutie Aréna qui n’en revient pas encore de sa propre audace.
– C’est quoi ?
– C’est, c’est pervers !
– Ah ?
– Mais j’aime bien !

Du coup cette sorte de naïveté fait rire Morgan et Zarouny.

– Qu’est-ce que j’ai dit ?
– Rien, tu m’amuses, suce là encore un peu, juste un petit peu ! Lui proposa Morgan.

Elle ne se le fit pas dire deux fois.

– Maintenant, il va m’enculer ! Lui dit Zarouny. Tu as le droit de regarder.
– Il va rentrer sa bite dans ton cul ?
– Ben oui, et c’est bien meilleur qu’un gode, c’est chaud, c’est vivant.
– C’est dégoutant !
– Si ça te dégoûte, tu ne regardes pas !
– C’est dégoutant, mais ça m’excite !
– Tu ne serais pas un peu compliquée, toi ?

Zarouny se déshabilla, puis s’écarta un peu et chercha un endroit où le sol avait séché, mais qui ne soit pas trop caillouteux. Elle y posa les genoux, écarta légèrement les cuisses, puis posa ses les mains et cambra ses fesses. Aréna qui n’avait pas changé de place avait maintenant une vue imprenable sur le cul de Zarouny.

– Qu’est-ce que c’est beau ! S’exclama Aréna qui se demandait si en insistant un peu, on ne finirait pas par lui permettre de participer, un tout petit peu.

En fait, ce qu’elle rêvait de faire, c’est d’embrasser le superbe cul de Zarouny qui était là devant elle comme une provocation.

– Regarde-moi cette traînée, elle n’en peut plus, je suis sûre qu’elle mouille comme une gouttière. Mets-toi à poil Aréna.
– Non, laissez-moi !
– Bon, alors on ne s’occupe pas d’elle !
– Attendez, attendez, je me déshabille.

Aréna n’était plus précisément une jeune femme, elle avait comme on dit atteint la maturité. Elle devait avoir environ quarante ans en années universelles. Le corps était bien entretenu, sans graisse superflue, les seins avaient cessé de défier la pesanteur mais se tenaient néanmoins fort bien.

– On fait quoi ? Demanda Morgan que la complexité de la situation commençait à dérouter.
– Viens m’enculer !
– Et elle ?
– On verra après ! Allez viens !

Zarouny lécha de nouveau la bite de l’homme afin de bien la lubrifier.

– Regarde un peu comme elle bien raide, il va bien me la rentrer dans mon petit cul.

Morgan était tout de même quelque peu surpris par la soudaine vulgarité de sa compagne. Que cherchait-elle en adoptant une telle attitude ? Narguer Aréna ? Mais cette dernière semblait plus fascinée que choquée.

Le jeune homme positionna son sexe à l’entrée de l’anus, mais ne parvenait pas à passer.

– Ce n’est pas assez lubrifié, je vais te lécher un peu.
– Non, c’est Aréna qui va me lécher le trou du cul ! Tu as compris, Aréna je veux que tu me lèches le trou du cul pour qu’il puisse bien me rentrer sa bite dedans.
– J’ai parfaitement compris ! Répondit cette dernière. Euh, je me déshabille ?
– Pas le temps ! Viens.

Sans doute était-ce à cause de l’orage ! Aréna depuis le début de sa captivité n’avait jamais vu sa geôlière dans un tel état. Elle s’accomplit cependant sans aucune réticence de la tâche qu’on lui demandait. Zarouny appréciait et tortillait du croupion.

– Elle a une de ses langues, cette fille, il faudra que tu essaie ! Dit-elle à Morgan. Bon, je pense que tu vas pouvoir venir.

Le jeune homme s’avança et cette fois, dès la seconde tentative le gland entra, un bon coup de rein fit entrer le reste en provoquant une protestation de sa partenaire.

– Aïe ! Fait attention !
– Oh ! Pardon !

Morgan ressortit légèrement, puis s’enfonça de nouveau.

– Comme çà ?
– Oui comme ça c’est bon !

Il accéléra.

– Vas-y encule moi bien, c’est trop bon ! Aaaaah
– Je ne vais pas pouvoir tenir longtemps !
– Ça ne fait rien ! Aaaaah

L’affaire avait duré moins de deux minutes, les deux amants s’écroulèrent.

– Ça va mieux ? Demanda Aréna à Zarouny en la narguant !
– Toi, tu te tais !

Morgan s’éloigna un tout petit peu, disons d’un mètre ou deux afin de pisser dans l’herbe.

– J’ai peut-être le droit de regarder maintenant ? Intervint Aréna.
– Fais gaffe, je suis capable de t’arroser ! Répondit Morgan
– Arrose là ! Arrose là ! S’amusa Zarouny.

Morgan n’avait pas l’intention d’humilier Aréna. Pourquoi faire d’ailleurs ? Mais il s’amusa néanmoins à diriger son jet vers la femme. Alors qu’il pensait que cela la ferait déguerpir, elle se complut à se faire arroser le corps en rigolant comme une bossue.

Puis sans se revêtir et en attendant que ça sèche, elle alla s’adosser contre une gros rocher, ferma les paupières et se masturba.

Ce petit intermède modifia quelque peu les rapports entre les trois protagonistes, certes Aréna étaient toujours captive, mais on ne l’attachait plus et l’animosité réciproque s’était largement estompée.

A suivre

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3 réponses à L’Odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 12 – La fuite par Nicolas Solovionni

  1. Dubois dit :

    J’adore les jeux de pipi et les récit qui en parlent

  2. arthur dit :

    Tout cela m’excite

  3. Forestier dit :

    Dans ce chapitre l’érotisme passe un peu au second plan, mais il est bien là et la longue scène en trio est très bien décrite. Quant à l’histoire, quelle imagination !

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