Chapitre 3
21 mars – suite et fin
Après avoir satisfait les officiers et Augustin, je pensais avoir fait le plus fatigant mais je me trompais car, lorsqu’Antoine vint à son tour me rejoindre sur ma paillasse, ce fut pour une demande d’un tour nouveau.
D’abord, il se posa près de moi et, la figure près de la mienne, chercha ma bouche puis, l’ayant trouvée, y plaqua la sienne pour engager sa langue contre la mienne et me forcer à un long baiser.
Tout d’abord surpris par cet assaut inédit, je le laissai faire puis pris goût à cette initiative et lui rendit l’ardeur qu’il y mettait. Bientôt enlacés sur le matelas, c’est dans un silence complice qu’il fouilla sous mes vêtements pour trouver ma peau tandis que, me prenant au jeu, j’entrepris de défaire les siens.
Nous fûmes bientôt nus et cet échange devait se colorer d’une façon bien différente des autres. Autant j’étais, pour tous les autres que j’avais satisfaits, un objet dont ils usaient pour atteindre le plaisir et l’abandonner ensuite, autant Antoine plaçait cet échange sexuel sous le signe de la tendresse et d’une inversion des rôles. J’en eus la preuve lorsque, pensant lui faire plaisir alors que nous caressions réciproquement nos corps nus enlacés, je me baissai pour aller le prendre en bouche.
Il comprit mon intention et posa la main sur mes épaules pour me bloquer puis, se penchant à son tour, c’est lui qui engagea ma queue sur sa langue.
Après l’avoir tant fait à d’autres, c’était la révélation d’un bonheur que j’avais donné mais jamais reçu. Étonné et béat, je le laissai faire puis ne bougeai pas plus lorsqu’il se dégagea pour venir se placer sur moi comme s’il voulait s’asseoir sur mon ventre.
Agenouillé au-dessus de mon corps allongé, il se laissa descendre et, se guidant d’une main, plaça ma queue à l’entrée de son anus puis, lentement, s’y empala.
Je ne fis rien, ne bougeai pas alors qu’il montait et descendait sur moi avec de plus en plus de violence, branlant sa queue d’une main libre jusqu’à atteindre son bonheur et laisser son sexe cracher des gouttes jaunes devant lui.
Il se dégagea et, avisant l’érection qui ne m’avait pas quitté durant son empalement, c’est lui qui, de la bouche et des mains me fit à mon tour exploser de plaisir au fond de sa gorge.
J’étais écrasé de fatigue par cet assaut mais aussi par la révélation de la puissance de cette émotion. Totalement inerte au milieu de ma couche, je le regardai se rhabiller lentement puis il se pencha à mon oreille et me dit :
» Ce sera notre secret si tu le veux bien.
– Un secret ? Mais tout le monde sait que je te satisfais comme les autres !
– Oui mais personne d’autre que toi ne sait que moi, j’aime être pris par un homme. S’ils l’apprenaient, en plus de leurs moqueries, je serais peut-être tenu de rendre les mêmes services que toi. Et je ne le veux pas.
– Pourquoi ?
– Parce que toi, je t’aime et te désire tant que je ne veux être enculé que par toi. Tu as compris ?
– Oui. Je te remercie et ne dirai rien. »
Sur un dernier baiser sur la bouche, il me laissa seul après m’avoir dit d’aller voir Monfort lorsque j’aurai récupéré des forces.
J’étais certes fatigué mais en même temps dans un état de bien-être, de décontraction qui me fit penser que c’est sans doute à cet instant que j’aurai la plus grande détente pour aborder la plus grande difficulté. La plus grosse, même, devrais-je dire. Je décidai donc d’y aller tout de suite.
Je trouvai le cuisinier dans une cale en train de ranger les provisions de bouche. Il sourit en me voyant et dit :
» C’est gentil d’être venu si vite, Jehan. Viens dans ma cuisine car j’ai des choses à te montrer « .
Me poussant par les hanches, il me conduisit dans sa cambuse dont il referma la porte. Dans cet espace confiné, je me faisais l’effet d’un enfant qui allait être mangé par un ogre. Sinon que c’est moi qui, d’une façon ou d’une autre, devrais manger l’ogre.
» Déshabilles-toi, je veux t’examiner « .
En silence, j’ôtai mes vêtements et me tins droit devant lui. Il me contourna puis, posant la main sur mes épaules, me fit me pencher et m’appuyer des deux mains sur la table. M’écartant les jambes, il entreprit une inspection de mon anus, y entrant successivement plusieurs doigts enduits d’huile.
Il ne me fit pas mal et le sérieux de son inspection me rappela plus une visite chez un médecin que les prémisses d’une sodomie.
Ayant terminé son inspection, il se plaça à nouveau devant moi et, dégrafant le bas de son habit dit : » Regardes « .
Il en sortit le membre le plus épais, le plus long et le plus dur qu’il m’ait été donné de voir et je pensai ne pas avoir eu peur pour rien. Je n’aurais pu recevoir un pareil gourdin qu’au prix de douleurs dans mon anneau, voire même de déchirures qui m’auraient durablement rendu inapte au service des officiers. Monfort le savait bien aussi alors, que pouvait-il bien me proposer pour arranger cette impossibilité ?
» Je sais bien que, si je te prends maintenant, je vais te faire mal, et je ne le veux pas. Et pourtant, j’ai très envie, moi aussi, de sentir tes jolies petites fesses au bout de mon bâton. Alors j’ai pensé à quelque chose qui pourra nous arranger et ne sera pas désagréable pour toi. « .
Se penchant sur un tiroir, il en revint avec un gros sexe de bois très lisse dont la forme du gland était très prononcée. En le comparant avec celui de Monfort, je dis :
» Même si je peux prendre celui-ci, il est plus petit que le tien. Cela ne changera rien.
– J’en ai d’autres, de plus en plus gros et, à chaque fois, je tâcherai d’en augmenter doucement la taille. Arrivera un jour où tu pourras prendre celui qui est aussi fort que moi. Il sera temps alors de s’en passer. Allez, assez parlé, commençons tout de suite. Montes sur cette table et mets-toi à quatre pattes. »
Obéissant et curieux, je montai sur la table et me plaçai comme il le voulait en écartant bien les jambes. Il enduisit l’objet et l’engagea dans mon trou très lentement. Contrairement à ce que je craignais, mon muscle avait été suffisamment sollicité pour permettre l’introduction sans difficulté.
» Tu es déjà bien agrandie, petite salope. Attends, on va tout de suite prendre la taille suivante. Je veux que ça force les chairs pour me permettre de te prendre bientôt. »
Il sortit un nouvel outil de bois de son tiroir et me le montra avec fierté. Il me sembla déjà monstrueux et bien proche de son propre outil et je protestai craintivement :
» Tu veux aller trop vite, tu vas m’exploser.
– Nous verrons bien. »
Joignant le geste à la parole, il engagea l’objet et le premier contact manqua me faire crier.
» Arrêtes, tu me fais mal. »
Sans répondre, il le ressortit puis l’enduisit à nouveau d’huile avant de le présenter de nouveau. Par ses gestes lents, je le sentis avancer en moi et, la douleur ayant disparu, je lâchai prise et m’abandonnai à la sensation. C’était fort et j’avais l’impression que ce que nous faisions repoussait des limites en moi. Aussi, la tête repliée dans mes bras et la croupe haute levée, je laissai le géant m’enfoncer ce pieu délicieux dans le ventre sur toute la longueur qui lui sembla utile. L’ayant atteinte, il le laissa en place et se recula en me disant :
» C’est bien, tu l’as bien pris. Tu vois, ce n’était pas si difficile et, à te regarder, je crois même que tu en éprouves du plaisir et de la fierté. Je me trompe ?
– Non, tu as raison. Je me sens rempli, j’ai presque mal et c’est tellement bon en même temps…
– Ne bouges pas Jehan, gardes-le un moment ainsi comme tu le feras un peu tous les jours. Pardonnes-moi mais tu es si agréable à regarder dans cette situation que je n’y tiens plus, il faut que je jouisse de toi. »
Joignant le geste à la parole, il entreprit de se branler devant moi sans plus oser me toucher de peur de m’abîmer. Reconnaissant pour sa délicatesse et pris de pitié devant de que sa stature lui posait comme problème, je le regardai caresser sa queue monstrueuse et lui dis :
» Monfort
– Oui ?
– Ma bouche sera bien assez grande pour que tu ne jouisses pas tout seul. Viens. »
Il comprit le message et me donna à sucer le quatrième sexe de la journée et, à coup sûr, le plus gros. Son éruption fut à la mesure de son engin, longue, violente, abondante et puis il se retira enfin.
Avec d’infinies précautions, il sortit l’objet de bois d’entre mes fesses et je me laissai tomber sur la table. Nu, le visage luisant de bave et la bouche endolorie par l’écartement, les fesses chauffées à blanc par cette sodomie extrême, je n’en pouvais plus et n’aspirais plus qu’à rejoindre ma paillasse.
Monfort le comprit vite et, m’emmitouflant dans mes habits, il me prit dans ses bras pour me porter sous ma couverture et me laisser enfin sombrer dans un sommeil bienheureux.
A suivre