35.
Elle gara sa voiture dans le parking souterrain du centre-ville. Elle y louait une place pour sa vieille BMW qui allait sur ses dix printemps. Caprice du jeune couple qu’il formait avec son ex-femme, symbole de leur réussite sociale et de leur orgueil. Aujourd’hui, il n’avait plus les moyens d’en changer. Mais le six cylindres et l’entretien régulier qui lui coûtait un bras à chaque fois, lui garantissait encore au moins autant de durée de vie. Son box était trop petit pour l’accueillir. De toute façon, il était rempli de meubles et autres choses inutiles qu’il avait récupérées après son divorce.
Elle resta un moment assise. Pour la première fois, elle allait devoir sortir dans la rue en femme. Jusqu’à présent, elle se sentait protégée, mais surtout invisible, grâce à la présence de Bérénice. Elle avait beau se triturer les méninges, elle n’avait pas d’autre choix que d’affronter la rue. Elle jeta un dernier coup d’œil et sortit de la voiture. Le claquement de ses talons résonna dans le parking désert. Il lui semblait que la terre entière ne regardait qu’elle. Elle grimpa l’escalier et se retrouva dans la rue. Elle fut accueillie par une bourrasque de vent qui la fit chanceler. Elle avança dans la rue vide de tout passant, une main posée sur sa robe qui se soulevait à chaque rafale.
Elle arriva enfin à son immeuble, fouilla son sac à main.
– Et merde ! Les clés ! Putain fait chier !
Alice était en colère contre elle-même, contre Bérénice qui l’avait obligé à se changer. Entre l’angoisse et la précipitation, elle n’avait pas pensé aux clés restées dans son jean, le jean dans le sac, le sac dans la voiture. Elle n’avait pas d’autre choix que de faire demi-tour.
Elle remit le nez dans le vent, maudissant cette robe trop légère qui ne restait pas en place, attrapa rageusement son sac et revint chez elle. Elle ne croisa qu’un couple qui marchait tête baissée sans s’occuper d’elle.
Elle posa son sac dans le hall et le fouilla à la recherche du précieux sésame. Soudain la porte du hall s’ouvrit, laissant passer ses voisins du dessus. Alice blêmit.
– Bonjour, dit la femme.
– Bonjour, répondit Alice
– On peut vous aider ? demanda l’homme
– Non, je cherchais mes clés.
– Vous habitez ici ?
La tuile ! Que répondre ? Oui ? Non ? Chacune des réponses amenait d’autres questions.
– Oui.
– On ne vous a jamais vue, continua la femme.
– J’habite chez mon cousin, improvisa Alice
– Ah, très bien. Bonne journée.
Alice souffla de soulagement, passa la porte que l’homme lui tenait aimablement. Malgré tout, le miroir du couloir lui renvoya l’image du couple qui la regardait attendre l’ascenseur. Quelque chose lui disait qu’elle n’allait pas s’en tirer à si bon compte.
En arrivant, son premier réflexe fut de prendre une douche et de redevenir Damien. Mais elle repensa à Bérénice et surtout au comportement de Patrice. Il l’avait considéré comme une femme à part entière, la complimentant sur sa féminité, lui faisant la bise deux fois lorsqu’elle prit congé.
Elle se regarda dans le miroir, remit les escarpins qu’elle avait envoyé balader à l’autre bout de la salle. Le vent avait décoiffé sa perruque. Elle lui donna un coup de brosse, puis remit un peu de gloss. Elle essaya de se regarder en se mettant à la place de Damien, comme s’il croisait Alice dans la rue.
L’exercice ne fut pas facile. Faire abstraction qu’Alice n’était qu’un travesti lui demanda un certain effort. Mais il dut admettre qu’elle était féminine, sexy, trop peut-être. Seuls sa voix, son maquillage un peu trop chargé en fond de teint et ses vrais cheveux qui apparaissaient sous la perruque pouvaient trahir sa vraie nature. Mais pour ça il fallait s’approcher près, très près. Son sexe demanda à se redresser mais sa prison en inox l’en empêcha.
Cet exercice le remit en confiance et il décida de rester comme ça. Il chercha à améliorer ses postures, ses gestes pour les rendre encore plus féminins. L’habit seul ne suffisait pas à faire le moine.
– Elle est très belle, très sexy, répondit Patrice. Pas autant que toi, mais elle me plait.
– Tant mieux. Tu serais prêt à la baiser ?
– J’avoue que je ne sais pas. Entre fantasmer sur des photos du web et la réalité, il y a un gouffre. Faudra voir le moment venu.
– Tu ne vas pas te dégonfler ?
– Pourquoi tu dis ça ?
– Parce que depuis que tu m’as dit que tu ne serais pas contre de te taper un travesti, j’attends avec impatience ce moment.
– Tu veux me voir me baiser Dam… Alice ?
– Oui. Ça m’excite rien que d’y penser.
– Tu es vraiment …
– … salope ? Oui et j’assume.
– J’allais dire perverse. Mais bon, salope convient aussi.
– C’est d’avoir un amant qui te met dans tous ces états ? Car j’ai réfléchi et j’ai l’impression que c’est depuis que tu le fréquentes que tu as changé, que tu es plus portée sur la chose. J’ai bon ?
– Tu n’as pas tort en effet. Au début, je culpabilisais de te tromper. Damien, au fur et à mesure, a su me donner du plaisir, un plaisir différent de celui que tu me donnes. Un plaisir complémentaire. Chacun à votre façon, vous me faites jouir, mais quand je baise avec un, je pense aussi à l’autre et là, je grimpe aux rideaux. Maintenant, je ne pourrais plus me passer de vous deux. Sans Damien, Alice maintenant, le sexe sera plus triste, moins excitant, moins jouissif.
– Eh bé ! répondit Patrice, stupéfait d’une telle déclaration.
– C’est pour ça que je veux que tu baises aussi Alice. Quand ça sera fait, je ne réponds plus de rien. D’ailleurs, je suis sur ma faim, là.
Il n’en fallut pas plus pour Patrice qui se déshabilla rapidement, plaqua Bérénice sur la table du salon, releva sa robe et planta son sexe dans sa chatte ruisselante.
36.
Après avoir fait l’amour, Bérénice et Patrice mirent au point un plan qui leur permettrait de mettre Alice dans leur lit à tous les deux.
Comme chaque semaine, Bérénice se rendit chez Alice qui l’attendait dans la même tenue que la veille.
– Tu as dormi avec ou quoi ? demanda-t-elle
– Non, mais je me suis dit que ce serait bien.
– Tu as acheté d’autres tenues ?
– Non. Mais on peut y aller si tu veux.
– Non, je veux que tu y ailles toute seule. Il est temps de t’assumer.
– Je te rappelle que je n’ai rien demandé et que c’est toi qui l’as voulu
– C’est vrai. Et maintenant je veux que tu agrandisses ta garde-robe. La semaine prochaine, non, dimanche prochain, je veux que tu viennes à la maison avec une nouvelle robe ou jupe. Enfin ce que tu veux du moment que c’est féminin et que c’est nouveau. Non, en fait, je veux que tu viennes changée de la tête aux pieds, avec des dessous et des vêtements que je ne connais pas. Pareil pour les chaussures. En attendant, je veux ton petit trou.
Alice entraina Bérénice dans la chambre et elles se déshabillèrent mutuellement. Bérénice trouva le rosebud et joua avec, provoquant des soupirs chez Alice. Elle avait raison : plus ça allait, et plus elle prenait du plaisir. Ce n’était pas encore la jouissance, mais ça venait doucement.
Bérénice le fit sortir, puis entrer afin d’assouplir la rosette.
– Mets-toi à quatre pattes.
– Je ne peux me mettre sur le dos ? J’ai envie de te voir quand tu me pénétreras et je veux jouer avec tes seins.
– Ok. Tu es moins passive, tu prends des initiatives. J’apprécie.
Alice se mit en position, ramenant ses jambes gainées de nylon noir sur sa poitrine. Bérénice fixa le gode ceinture à sa taille et l’enduisit de gel lubrifiant.
Pour la première fois, Alice prit le sexe et le guida vers son anus.
– Mais c’est que notre petit travesti prendrait gout à la sodomie !
– Je n’irais pas jusque-là, mais puisque je n’ai plus le choix, autant jouer le jeu.
– C’est ça, oui ! Tu aimes ça et tu ne veux pas le dire.
– Bon arrête de parler et qu’on en finisse.
Bérénice tata la résistance de l’anus et d’un coup, s’enfonça dans le fondement d’Alice. Elle répondit par un cri de douleur mêlé de surprise. Bérénice l’ignora et s’activa. Elle aussi appréciait cette sodomie où elle dominait le travesti. Et elle pensait surtout au moment où Patrice serait à sa place.
Alice commença à gémir.
– Et après tu me diras que tu n’aimes pas ça.
– Je simule.
Bérénice ne dit rien, et continua, un peu plus fort et plus vite.
– Assez, dit-elle soudain.
– Oh non, lâcha Alice.
– Ah, ah ! Tu t’es trahie.
– Bon d’accord, j’avoue qu’aujourd’hui, c’était meilleur.
– Ok. Mais j’en ai marre. C’est fatiguant de jouer à l’homme.
Bérénice enleva le jouet et défit la cage. Elle suça le sexe mou et s’empala dessus une fois qu’il fut dressé.
Le couple atteignit l’orgasme rapidement.
– Alors, aujourd’hui, tu as joui quand je t’ai enculée ?
– Joui, je ne sais pas mais j’ai ressenti plus de plaisir qu’avant.
– Ça te dirait de venir faire l’amour à la maison pendant que Patrice fait sa sieste ? Moi ça m’excite.
– Ok. Mais tu es sûre qu’il ne nous prendra pas en flagrant délit ? Même s’il accepte que tu le trompes avec moi, je ne suis pas sûre qu’il soit d’accord pour qu’on baise sous son toit
– Mais non, ne t’inquiète pas. Par contre, il faut que tu viennes directement en tant qu’Alice.
– Oui, j’avais compris.
Elle mit de côté son angoisse et se prépara soigneusement.
Elle se regarda une dernière fois dans le miroir à la recherche du moindre défaut. Rien, tout était parfait. Enfin suffisamment parfait. Elle prit son sac à main, une grande inspiration, jeta un coup d’œil dans le judas. Le pallier était plongé dans le noir, signe que personne ne déambulait dans les communs. Elle vérifia une dernière fois qu’elle avait ses clés et sortit. Elle appela l’ascenseur qui tarda à arriver. La porte s’ouvrit et le cœur d’Alice s’arrêta : les voisins du dessus étaient là. Ils se poussèrent pour la laisser entrer. » Pas la peine d’attendre le suivant » se dit-elle.
– Vous êtes la cousine de M. Martin ? demanda la dame
– Oui.
– Je suis Marjorie Delteil et mon mari Jérôme.
– Enchantée, dit Alice
– Le plaisir est pour nous. Il faudra venir prendre l’apéritif avec votre cousin. Nous aimons faire connaissance avec nos voisins.
– Je lui en parlerai.
L’ascenseur s’arrêta enfin, libérant Alice.
– Bonne journée, dit-elle sans attendre la réponse.
» La poisse ! » pesta intérieurement Alice.
Elle se rappela son arrivée dans l’immeuble. A peine installée, les Delteil étaient venus sonner pour l’inviter à prendre l’apéritif et faire connaissance. Il leur rendit l’invitation et c’en était resté là. Et voilà que maintenant, ils voulaient remettre ça avec Damien et Alice ensemble.
Damien décida de faire traîner et de prétexter le départ d’Alice. Et il pensa à la partie de jambes en l’air qui l’attendait.
– Oui. Notre voisin est aussi notre voisine, répondit Jérôme.
A suivre
Comment fait-on pour valider un commentaire??
C’est moi qui valide !
Eddy 😉
Vivement la suite!!!!
cette aventure de Alice patrice et Bérénice est un réelle régal. je la suis depuis le début et retrouve étrangement des brides d’une vie que l’on rêve toutes.
continue c’est formidable.