Gourmandises 11 – Un été de turbulences par Jerema

 


Prologue
Après un long silence, je reprends la plume, irrité par l’impertinence de Marie qui, suivant son bon vouloir, me dicte le rythme de nos ébats. Non contente de me saigner aux quatre veines, voila qu’elle nous emmène sur des chemins hasardeux, loin d’un conformisme déjà bien égratigné.

Notre dernière rencontre remonte à bientôt deux semaines et je n’arrive toujours pas à croire que celle-ci ait pu se produire. Quinze jours que je rêvasse sans cesse à cette joute à trois. Je m’interroge, en proie à de saumâtres contradictions. Les nuits, souvent, je rêve à toutes ces choses (je fais l’amour avec des hommes, je subis leurs vigoureux assauts, je suce leurs verges avec frénésie, jusqu’à ce qu’ils jouissent. Marie est là, elle aussi, à mon grand soulagement. Impudique et autoritaire, elle m’exhorte à l’aimer et m’offre ses fesses à chérir).

Je suis comme un enfant qui, faisant ses premiers pas, reste ébahi, transi d’une allégresse joviale, mais qui, subitement, devient craintif, tétanisé par la peur de la chute.

Qui suis-je ? Mélange subtil de masculin et féminin. Comment et pourquoi cette métamorphose ? Je l’ignore et ne peux trancher. Je refuse cette ignominie, moi le mâle dominant si sensible à la beauté féminine, à leur grâce, à leur fragilité ; je m’agrippe à tous nos préceptes convenus, en vain. Le désir larvé et pervers de ressentir au plus profond de moi la puissance d’un mâle planté dans mon intimité me hante jour et nuit.

Oui, depuis ce jour, je rêve de ces folles étreintes dans lesquelles, nous prisons, Marie et moi toute la quintessence de ces plaisirs charnels.

Les journées défilent, au bureau nous croulons sous une avalanche de commandes que personne n’aurait osé prévoir. Chacun œuvre à cette surcharge de travail et nous n’avons guère le temps de nous disperser. Marie, employée modèle, a fait fi de ses après-midi de repos les mercredis, en compensation de je ne sais quelle promesse d’Adrien. Jaloux comme un collégien, je ne supporte pas de le voir lui tourner autour.

Je crève d’envie d’une nouvelle rencontre, de m’enivrer des délices de cette idylle peu orthodoxe. J’attends que Marie ose l’initiative, en vain.

* * * * * * * *
Nous sommes déjà mi-juin. Comme tous les ans, je prends un acompte sur mes vacances d’été, loin du tumulte de la pleine saison. Nous partons ce dimanche, ma femme et moi, pour une semaine à Madère, séduits par une offre alléchante. Solange, comme à chaque absence de plusieurs jours, s’empresse de cacher tous ses bijoux et autres objets de valeur.

Ce soir là, veille de notre départ, elle m’apparait tendue et ne dissimule guère son irritabilité. Elle insiste, me reproche mille et une choses et me jette soudain à la figure :

– C’est quoi cette boite en bois dans le fond du tiroir de ton bureau ?

Un grand silence. Je blêmis, les lèvres figées, incapable de répondre.

– T’imagines (renchérit-elle) si les enfants étaient tombés sur ces « trucs » !… Et en compagnie de qui tu joues avec ces  « choses » ?

Ô putain me dis-je ! (Mes jouets), elle a mis la main sur mes godes, ceux avec lesquels je joue, ceux qui paradent entre mes fesses parfois quand, me trouvant seul, le désir me tenaille. Je tremblote, repasse le film de mes luttes solitaires, en quête d’un plaisir de plus en plus ancré dans la profondeur de mon fondement. Une image fugace m’apparaît, se cristallise quelques secondes : (Jean-François est derrière moi, debout, agrippé à mes hanches, il me sodomise avec entrain).

Le contenu de cette maudite boite s’exhume en filigrane, danse devant mes yeux (plug anal, godes réalistes – un moyen, un autre plus imposant -, une poire à lavement, deux tubes de lubrifiant, l’un à l’eau, un autre à base de silicone). Je plonge dans un grand désarroi. Je parviens tout de même à articuler :

– Heu… je joue tout seul.

J’ai la bouche pâteuse, la langue gonflée, le feu aux joues. Je ne parviens à rien dire d’autre, mon regard fuit celui de ma femme, qui demeure incrédule. Elle non plus ne dit plus rien, abasourdie.

Elle me tend les bras, je m’avance machinalement, nous nous enlaçons tendrement.

– Tu ne m’aimes plus, je le vois bien. Tu n’es plus le même, mais à penser que tu puisses…
Je t’en prie, ne dis rien, on reparlera de tout cela en rentrant de vacances.

* * * * * * * *
Madère, jolie petite île montagneuse au large des côtes du Maroc.

Nous logions dans un luxueux hôtel de style colonial portugais, rénové tout récemment, enfoui dans un écrin luxuriant, en surplomb d’une côte déchiquetée, à quelques kilomètres à l’ouest de Funchal, la capitale. L’océan tout proche charriait inlassablement des bordées de vagues qui se fracassaient sourdement sur une plage de gros galets de lave, une plage inhospitalière, tapissée par endroits d’un étrange sable noir. En la suivant, nous arrivions sur un coquet village de pêcheurs, dont la crique abritait une multitude de barcasses colorées, tranchant sur les fonds bleus d’un ciel azur et d’une mer turquoise.

Le lendemain de notre arrivée, nous avons fait l’amour avec tendresse, désireux d’éloigner l’orage si proche, qui gronde et menace le fragile équilibre de notre couple. Nous nous sommes aimés timidement, empruntés, bien loin des folles étreintes qui embrasaient nos corps lors de nos vacances en Espagne.

Ah nos vacances d’été en Espagne ! Vingt ans déjà ! Je ne saurais dire si c’étaient les bienfaits du soleil et de la mer, de la vue de toutes ces belles sirènes aux rondeurs fermes et aguichantes, dorées à croquer, ou si tout bonnement, c’était la flamme que je portais alors à mon épouse, désirable, coquine et libérée. Tous les ans j’attendais avec une grande excitation cette période estivale, qui transcendait alors mon métabolisme et réveillait tous mes désir enfouis.

Mes souvenirs affluent, se bousculent, se précisent et me transportent dans ce paradis perdu.

(Flashback)

Nous louions une petite maison à un étage, jumelée de part et d’autre. Ces modestes pavillons unis les uns aux autres, posés sur des carrés de pelouse moelleuse, protégés des regards indiscrets par des haies hautes et denses s’étendaient en bandes colorées et formaient un vaste lotissement qui serpentait sur un coteau pentu à l’est de la ville et de sa citadelle, dont le château, juché sur un piton rocheux et ceint par d’impressionnants remparts, semblait se fondre dans l’écume de la mer. Les soirs, montaient dans la nuit les grondements d’une foule bigarrée qui arpentait les venelles encombrées des étals des marchands de souvenirs.

J’étais amoureux fou de ma femme, je lui narrais tous mes désirs, même les plus indécents. Je les lui chuchotais dans le creux de l’oreille avec des mots tendres et policés, désireux de magnifier toutes mes sombres pensées.

Tous les jours en rentrant de la plage, nous laissions les filles à la piscine et profitions de ce moment d’intimité. J’avais droit à mon cadeau : Solange me gratifiait d’un généreux pipi. Cette faveur âprement acquise, me comblait de bonheur. Sitôt rentrés, je ne manquais jamais de lui demander si elle souhaitait boire quelque chose. De connivence, elle s’asseyait sur un fauteuil de jardin et me répondait alors : « un panaché bien frais, j’ai une de ces soifs, mon chéri ! ». Puis, après s’être désaltérée, elle montait prendre une douche à la salle de bains dont elle ne fermait pas la porte.

Attentif, j’écoutais sourdre l’eau et lorsque le bruissement s’arrêtait, les battements de mon cœur s’accéléraient jusqu’à ce qu’elle me hèle : « j’ai fini, tu peux monter ».

Parfois elle me disait de me hâter, sans autre commentaire. Je grimpais les escaliers en lui criant « j’arrive ma chérie, j’arrive, retiens-toi ! »

Debout dans la baignoire, elle s’essuyait nonchalamment. J’ôtais mon maillot de bain, la rejoignais. Je m’asseyais et me glissais sous elle. Elle s’ajustait, posait un pied sur le rebord émaillé et écartait les jambes. Ma tête glissait entre ses cuisses, je l’implorais :

– oh oui, pisse-moi dessus, arrose-moi de ton champagne !

Elle s’exécutait en fermant les yeux et me gratifiait de son pipi chaud et capiteux. Elle m’urinait sur la tête, douchait mes cheveux qui ruisselaient en cascade sur mon visage ; ma bouche cherchait le jet bienfaiteur, parfois j’avalais de petites gorgées sous son regard réprobateur et inquiet. Quand elle avait fini de se répandre, je léchais les gouttelettes restantes et me réjouissais que sa chatte fusse trempée de toutes ces perles dorées accrochées au fin duvet de ses grandes lèvres mais, aussi, baignée d’une mouille plus onctueuse, plus profonde. Solange disait faire cette chose pour mon plaisir, réfutant toute excitation dans cet acte pervers. Elle mentait, son corps l’attestait.

Durant toute cette quinzaine, à chaque retour de la plage, je goûtais aux délices de cette bruine chaude et dorée.

Un soir au sortir d’un restaurant, nous déambulions dans les ruelles du château, main dans la main. Les enfants nous précédaient et s’égayaient bruyamment, désireux de vouloir acheter telle ou telle babiole. Je serrais Solange contre moi, lui susurrais à l’oreille : « j’ai encore envie d’un gros pipi… je veux te boire, complètement ; une fois les enfants couchés, on ira sur le balcon, je m’assiérai sur le sol, le dos contre le muret. Tu m’enjamberas et accoudée à la rambarde, tu te soulageras dans ma bouche, lentement, de façon à ce que je puisse tout avaler. Mmm !… Faire cela à la belle étoile, dans la fraicheur de la nuit, oh ma chérie, je bande déjà à cette pensée ». « Berk ! Tu es complètement fou » ! Avait-elle objecté. L’effet de surprise passé, elle avait ri, égayée par les vapeurs d’alcool d’un repas bien arrosé, sa main s’était crispée sur nos doigts entrelacés, son visage s’était rapproché du mien, joue contre joue :  « on verra, je veux bien essayer, mais je ne sais pas si je pourrai le faire, je n’aime pas quand tu avales, ce n’est pas sain ». Elle avait rajouté, une pointe de curiosité dans l’intonation de sa voix : « tu n’es qu’un gros cochon ».

Nous étions rentrés vers minuit, avions couché les filles et attendu qu’elles s’endorment, obligeant Solange à contenir un besoin de plus en plus pressant. Le regard noir, se dandinant d’un pied sur l’autre, elle maugréait : « j’ai trop envie… toi et tes idées bizarres, je n’en peux plus ».

Dehors quelques enfants turbulents chahutaient et riaient en courant dans les sombres allées autour de nos logements. Les parents, espagnols pour beaucoup, parlaient d’une voix forte, assis sur la pelouse de la piscine pour les uns, au dos des arbustes feuillus pour les autres.
Nos jouvencelles s’endormirent enfin. Solange s’était déshabillée. Elle s’était glissée à pas de loup sur le balcon, vêtue d’une nuisette ébène ; l’étoffe légère et transparente épousait la cambrure de ses reins, suivait ses courbes gracieuses puis se figeait dans le vide, suspendue au ras de ses rondeurs, masquant bien peu le paysage troublant de la brisure de ses fesses sur des jambes longues et fuselées. Le regard figé, je nourrissais mon âme de la beauté de son cul. Percevant l’absence de petite culotte, je le décortiquais, le jaugeais avec concupiscence. Excité comme un diable, je m’étais plaqué contre elle, torse nu, bandant comme un cerf. Ma queue s’était collée dans le sillon de ses fesses et se frottait voluptueusement à travers le tissu de mon short.

Soudain, Solange se crispât, devint récalcitrante, jugeant cette idée trop osée sous ce ciel étoilé et dans la lueur des lampadaires. Des ombres en mouvement se découpaient nettement ici et là, s’imprégnant de la fraicheur de la nuit. « Tu as vu tous ces gens, ils pourraient nous voir ». Je réfutais son objection, insistais, trop excité par l’indécence de faire cela ainsi, au plus près de ce public diffus et si proche. « Mais non, ils penseront que tu prends le frais toi aussi. Au pire, ils ne distingueront qu’une silhouette vague et lointaine, quant à moi ils ne me verront même pas ». Son visage et le haut de son corps moulé dans ce déshabillé fripon se découpaient sous la clarté d’une lune flamboyante. Ses petits seins aux aréoles sombres et perceptibles, érigeaient les bouts saillants de leurs tétons, prêts à jaillir hors de la frêle soierie. N’écoutant que mon désir, je m’étais assis, glissé entre ses jambes, calé contre le mur. Ma tête s’était lovée entre ses cuisses, mes lèvres s’étaient refermées tout autour de son coquillage. Je maintenais Solange, les mains accrochées à ses fesses.

Résignée, elle s’était plaquée contre mon torse, ses jambes s’étaient resserrées et m’emprisonnaient fermement. Tendue, le buste en avant, les reins cambrés, les mains crispées sur le rebord du balcon, elle s’était alors abandonnée entre mes lèvres dans une miction copieuse et maitrisée.

Bienveillante, elle s’efforçait de contenir un jet, qui au début se voulait trop dissipé. La bouche pleine j’avalais son nectar dans un concert de gargouillis étranges et révélateurs, qui ravivait son inquiétude ; elle me gourmandait tendrement : « chuuut, les enfants dorment » !
Les secondes s’égrenaient lentement, était-ce déjà la fin ? pensais-je alors, déçu de ce sevrage précoce. Non, quelques gouttes perlèrent sur ma langue, se muèrent en une pluie fine et drue, qui à nouveau, remplit ma bouche ; mes mains quittant ses fesses, se glissaient alors sur le devant de ses cuisses et mimaient de la chasser, sans réelle conviction. Solange devinant mon désarroi, endiguait son relâchement. Son étreinte sur mon visage se desserrait, j’avalais le breuvage que je trouvais plus brûlant, plus salé, plus délectable.

Durand ce bref intermède, je me grisais de pensées salaces le nez lové dans le fin duvet de son pubis. Mais déjà son corps se tendait à nouveau, sa chatte se fondait entre mes lèvres comme autant de signes patents de la fin de cet armistice.

Elle s’apaisa avec paresse du tourment de la pénible constriction que ma soif d’elle lui avait imposé. Son ventre tétanisé par cette contrainte fortuite et interminable se dénouait peu-à-peu. Lors ce transvasement zélé, ses mains s’étaient posées sur ma tête, ses doigts jouaient affectueusement avec les boucles de mes cheveux. Ses reins, à chaque relâchement de sa vessie, se projetaient en avant, défiant ma bouche avec effronterie.

Mon amour, ma chérie se désemplissait en moi, posément. Elle me distillait toute sa liqueur en une myriade de jets brefs et déliés qui pétillaient dans ma bouche en fredonnant une mélodie discrète et joyeuse.

Ventousé à sa moule baveuse, je la consommais jusqu’à la lie, pour la première fois. Repu, écœuré, la gorge mortifiée, j’étais resté ainsi de longues minutes. Puis ma langue l’avait léchée, pénétrée, fouillée ; ma bouche l’avait sucée, torturée jusqu’à ce qu’elle eût joui en silence, les muscles tendus, le souffle court.

Enfin, elle s’était dégagée et m’avait lâchement abandonné. « Mon chéri je tombe de sommeil, je vais me coucher… tant pis pour toi… demain matin, je te ferai un gros câlin ».

Je me souviens de cette soirée avec nostalgie, désenchanté par le temps qui passe, ce temps qui nous ronge, ce monstre qui nous dévore et enlaidit nos corps. Dissipée la grâce de ma tendre épouse, envolées les impérieuses pulsions que déclenchait la fraicheur de son corps séduisant et que j’actais comme étant des dons du ciel. Rien ne me rebutait, je consumais Solange avec passion, sublimée par l’adoration de l’être aimé. Je lui disais tout, même mes fantasmes les plus lubriques. Je les lui ressassais sans cesse, dont celui immuable, de recevoir entre mes lèvres les dons de ses fesses, telles des friandises rares.

Le cul de Solange ! Ah ! Comme j’ai pu l’aimer !

Peu de temps après notre mariage, Pauline est née. Solange, en congé maternité, nous chérissait tous deux et semblait avoir retrouvé des désirs que la grossesse avait anesthésiés. Durant ce repos bien mérité, tous les matins, à l’aube naissante, avant de partir au travail, je lui murmurais à l’oreille l’exigence qu’elle avait de ne pas laver son petit trou ; elle minaudait, se retournait en protestant, « laisse-moi dormir » ! Je réitérais ma demande jusqu’à ce qu’elle acquiesce enfin, trop désireuse de replonger dans les bras de Morphée.
Moi, je ne songeais qu’à festoyer entre ses fesses, à ne vouloir qu’elles, à les chérir matin, midi et soir. Je n’avais qu’une hâte, celle de rentrer à midi pour déjeuner. Et lorsque Solange se revêtait d’une robe ample et légère, je piaffais d’impatience. Sitôt la fin du repas, dès qu’elle se levait pour me servir le café, je l’agrippais par les hanches, l’attirais entre mes jambes, la faisais pivoter. Elle ne se dérobait pas et me tournait le dos avec une désinvolture complice. Mes mains se faufilaient sous l’étoffe de sa jupe, se posaient sur chacun des globes fermes et charnus, les enserraient, les palpaient, puis mes doigts remontaient lentement jusqu’à sa taille, faisaient glisser sa culotte et se fondaient dans cette chair délicate.

Je m’agenouillais tel un communiant, me cachais sous sa robe et lui murmurais à chaque fois : « ma chérie, voilà le dessert dont j’ai rêvé tout ce matin durant » !

Je remerciais le ciel de tant de bonheur. Mon visage se frottait, s’irradiait de la chaleur douceâtre de son derrière. Mes lèvres courraient de long en large, le couvraient de bisous furtifs, se rapprochaient du cœur de cette envoutante vallée, dont les versants abrupts se séparaient inexorablement, dévoilant une sombre et fragile meurtrissure, objet de toutes mes convoitises.

Solange, d’abord outrée de ces requêtes grivoises, avait capitulé, emportée par la résonance de mes suppliques. Dès lors, elle me comblait et m’offrait avec détachement son œillet défraichi et délectable. Je le humais longuement, m’enivrais de ses effluves tenaces puis ma langue se dardait, courait sur les plis fripés de ce lieu caverneux.

Il arrivait parfois que je m’émerveille de la présence d’un lambeau de papier toilette, qui à trop vouloir parader entre les plis de son derrière poissé s’était retrouvé emprisonné. Jaloux de son privilège, je roulais l’intrus à coups de langue rageurs, le chassais et parfaisais mon ablution avec une minutie chirurgicale.

Émerveillé, je léchais cette belle fissure avec dévotion et gratitude. Je m’attardais, les lèvres soudées autour de ce joyau, ma langue toujours plus téméraire se laissant happer par cette hotte aspirante ; elle s’engluait dans la moiteur de ce tunnel obscur, qui distillait sur mes papilles ravies ses saveurs subtiles et pimentées.

C’était ainsi

à chaque fois. Comme un damné le jour de son exécution, je lui mangeais les fesses avec ce désespoir de ne plus jamais connaître un tel plaisir. Insatiable, ce n’était qu’à regret que je m’échappais de ce troublant baiser sur les injonctions mielleuses de ma docile maitresse :  « Ohhh ! Arrête !… tu vas être en retard mon chéri, laisse-moi »!

J’avalais un café tiédi, donnais un bisou furtif sur les lèvres de ma chérie, qui ne pouvait masquer une grimace d’opprobre.  « Vas te laver le nez, gros cochon » me disait-elle d’un air qui se voulait grondant. « Surtout pas ! Je garde ton parfum, je veux pouvoir te sentir tout l’après-midi », lui répondais-je alors en décampant vers des lieux moins jouissifs.

Complice avérée de mes égarements, elle devint alors gourmande de mes bisous humides et langoureux.

Oui, ils sont bien loin ces moments là ! Envolées, ces frasques torrides portées par notre insouciante jeunesse ! Elle a vieilli ma Solange, s’est empâtée, s’est laissée sombrer dans les vicissitudes de la vie. Notre appétit de l’un pour l’autre s’est tari, et quel honnête homme n’aurait été conquis par les charmes d’une belle et trop désirable jeune femme ?

Oui j’ai failli, pris dans les mailles inextricables d’une liaison à laquelle je me voue corps et âme, avec la peur de la perdre (ma Marie, mon ange, mon démon).

* * * * * * * *
Début août, 4 semaines se sont écoulées. Nous avons repris Solange et moi, notre train-train habituel, sans allusion, sans parvenir à se dire ces choses qui nous polluent l’esprit.

Nous vivons ensemble, nous mangeons ensemble, nous dormons dans le même lit et chaque soir après un bisou furtif, nous nous calons chacun dans notre coin en nous souhaitant une bonne nuit.

A quoi pense-t-elle ma Solange ? M’imagine-elle me promenant avec un plug anal ? Me voit-elle me mouvant lentement, assis sur une queue artificielle et monstrueuse ? Et moi, que lui dire ? Comment lui avouer ?

Marie est en vacances le mois complet. Elle me manque et étrangement, l’image de son ami (l’abbé) se dessine et ravive d’autres souvenirs, plus récents, plus singuliers. Quel homme est-il lui aussi ? Je m’interroge et me complais à croire que je pourrais le voir seul, lui confier mes tourments et peut-être qui sait…

Lundi 11 août, ce désir m’obsède, m’exhorte à faire ce premier pas. Je cherche l’adresse de la cure de notre saint homme, note le numéro de téléphone, le compose. La sonnerie retentit une fois… trois, quatre, cinq fois ; je m’apprête à raccrocher, une voix à l’autre bout du fil :

– Oui allô ! Paroisse de La Tour de Salvany…. Père Jean-François à l’appareil !

Mon cœur s’emballe, le son de sa voix m’électrise, j’arrive à articuler :

– Bonjour mon Père, je m’appelle René… Je suis l’ami de Marie Bomptant, je voudrais vous voir. Ne dites pas non, je vous en prie ! Je languis de cette maladie mon Père, je souffre de cette affection dont vous seul pouvez nous guérir, Marie et moi. Pourriez-vous me recevoir ce soir après 18 h ?
– Euh… Monsieur, vous semblez me prêter des dons que je m’ignore…
– Vous avez mon Père, à n’en point douter, cette faculté à comprendre l’autre, ce pouvoir inné de soulager les âmes en souffrance et puis vous avez cette potion aux vertus si lénifiantes, pour ne pas dire miraculeuses. Mon corps a ressenti les effets de votre influente action, rappelez-vous mon père ! Il est en manque depuis. Il est urgent de me soigner, ne le voulez-vous point ? Si ! Vous le devez, Dieu vous le demande aussi… Ne pas laisser souffrir un être inutilement, n’est-ce pas aussi un peu votre mission ?

Un silence tendu. Puis d’une voix humble, lasse, il articule :

– Que voulez-de moi, comment pourrais-je vous aider mon frère ? Il est des choses que Dieu seul peut comprendre, adressez-vous à lui. Il est si magnanime, il vous écoutera et vous aidera.

Je comprends alors qu’il me faut user de vils moyens, peu élégants.

– Mon père, il me serait désagréable de savoir que des rumeurs circulent, remontent par hasard jusqu’à votre évêché, des ouï-dire narrant vos moments d’égarements, acharné à séduire une belle paroissienne, une brebis égarée, mariée qui plus est et mère de deux enfants. Ah ces rumeurs mon Père !

Il ne dit rien, désemparé par cette attaque perfide.

– N’ayez crainte, mon Père ! Nous n’en sommes pas là. Ne culpabilisez pas non plus. Jean-François, permettez que je vous appelle ainsi, soyez plutôt heureux d’atténuer les souffrances d’autrui, quelles qu’elles fussent, quoi qu’en pensent l’épiscopat et autres béni oui-oui égoïstes et méprisants.

Je reprends mon souffle, guette une réaction, en vain.

– Je passerai vous voir à l’église, au confessionnal, là où vous soignez si bien Marie. Vous me donnerez à moi aussi ce remède si bénéfique. Je vous en prie, mon Père…Ce soir à 18 h 30, soyez-y.

Je raccroche, abasourdi par tant d’audace. Je lui aurais dit que je voulais le sucer, c’était tout comme. J’en ai tellement envie, c’était si bon l’autre jour, si irréel, si inconcevable.

Le village est paisible, déserté des aoûtiens partis se ressourcer quelque part, ici ou ailleurs. L’église est là, devant moi, avec ses murs épais, ses petits vitraux et ses lourdes portes battantes ; asile ouvert à tous, guère propice à de sombres vilénies.

Je pénètre à l’intérieur, l’ambiance est fraiche et silencieuse, elle me saisit, me fait douter de la raison de ma présence ; je me méprise une fraction de seconde. Il n’y a pas âme qui vive, j’ai repéré le confessionnal sur ma gauche avec ses rideaux rouges. Je m’approche, investis un des parloirs et tire l’épaisse tenture. Je suis dans la pénombre, confiné dans cet espace où seuls une chaise et un prie-Dieu en bois dépoli trouvent place.

Marie disait donc vrai, un petit vantail bâille au centre de la cloison. Je m’agenouille, repousse cette frêle claire-voie, qui dans un chuintement huilé pivote sur ses gonds. Un halo de lumière déchire l’obscurité de cette loge, dans laquelle officie le dépositaire de tous ces cœurs en détresse. Je pointe le bout de mon nez.

Il est là le beau Jean-François, assis, prostré sur ma droite, de l’autre coté de la mince cloison en bois. Il est là, tout près, déconcerté. Les secondes s’écoulent. On se devine, secrètement : nos pensées s’échappent, se croisent, nous conversons dans un langage de sourd-muet. Mes vœux se font entendre, il se libère :

– Êtes-vous si souffrant mon frère ?
– Je le suis mon père, une douleur perfide et constante, donnez-moi donc cet antidote qui m’apaisera, je vous en prie, levez-vous, venez à moi !

Son pantalon est tombé à ses pieds, son caleçon est baissé juste sous ses genoux, sa virilité est en berne, rabougrie et peu fière, emmitouflée dans son prépuce. Je la prends dans ma main, l’enserre, la palpe avec douceur. Je décalotte le gland et essaie de réveiller cette petite timide. Ma main glisse sous ses bourses lourdes, rassurante. Je les enveloppe et avec précaution, attire à moi l’heureux nanti. Sa verge est tout près, elle frôle mon visage, à portée de bouche. Je la gobe d’un coup, tel un appât sur lequel se jette un poisson trop affamé. Je l’enserre fermement. Jean-François laisse échapper un soupir contenu, son corps se contracte. Je la mâche avec constance, elle s’éveille, elle grossit peu à peu. Elle enfle encore, elle s’étire… Je suce, j’aspire. Son gland se frotte voluptueusement contre mon palais.

Oh ! Quelle vigueur, quelle arrogance, son sexe distend mes lèvres, déforme mon visage.

Je bous d’une indicible joie, flatté de cette métamorphose, fier de mon talent. Oubliée la petite quéquette discrète et dédaigneuse : une verge épaisse et charnue s’affaire, violente ma gorge. Minutieuse, elle sonde, perquisitionne cette grotte humide et mielleuse. Mes lèvres crispées autour de sa hampe accompagnent les empressements de cette belle sauvageonne, qui se débat dans les mailles de ce piège fatal.

Je la chasse de ma bouche, la capture dans ma main, de peur qu’elle ne s’enfuie. Ma langue se darde, court sur le filet d’un frein sensible, lèche l’ourlet de son gland tuméfié, taquine un méat évasé. Il se contracte le beau membre, je le sens vivre entre mes doigts. Mes lèvres se referment à nouveau sous la collerette de cette grosse fraise pulpeuse, qui glisse promptement dans le fourreau de ma gorge.

Jean-François me perfore en d’amples coups de reins. Son ventre tutoie le bout de mon nez et ses balloches, qui semblent en apesanteur, tambourinent sur mon menton tels les grelots de cloches sonnant le tocsin avec gravité.

Il se démène de plus en plus vite, il s’emballe, il va jouir. Je me dégage de son étreinte trop profonde, bloque son gland entre ma langue et mon palais. Il explose en un déluge de jets chauds et visqueux. Ma bouche se remplit, ma langue tournoie, brasse cette mélasse douceâtre.

Je frissonne, saisi d’un trouble étrange où se mélangent le sublime et le scabreux ; cette précieuse semence, pure et généreuse, graines fertiles de la genèse humaine, se doit de satisfaire mon seul plaisir. Elle n’est là que pour çà, sans autre utilité. Peu rancunière de ce rôle substitutif, elle lance ses invisibles soldats, millions de minuscules spermatozoïdes, qui en hordes sauvages assiègent ma bouche. Elles se bousculent, s’engouffrent le long des parois abruptes de ma gorge, elles roulent telles des coulées d’hydromel au fond de mon ventre.

Mmmm… Je tète, je pompe cette gourde charitable, je l’étreins, la siphonne jusqu’à la dernière goutte. Je déglutis, c’est merveilleusement bon. Je bande moi aussi, tendu comme un arc. J’aimerais qu’il me prenne comme l’autre jour, qu’il m’encule profondément.

Jean-François recule, déserte ce lieu qui doit lui sembler être l’enfer à présent ; lui sachant gré de sa vénérable onction, je le libère. Son membre lui, semble quitter la douceur de ma bouche avec regret. Endolori il vacille, mais vaniteux tente encore de se redresser.

– Merci mon père, si vous saviez comme je me sens mieux ! Oh, comme votre action a le
don de calmer mes tourments. Un vrai fléau mon père ! Il se diffuse aussi dans le creux de mes reins, il vous faudra me guérir prochainement de cela, n’est-ce-pas ? Avec Marie bien sûr.
– Oui, peut-être, mais je doute des bienfaits de ma contribution. Le malin est en vous, il ne vous lâchera pas si aisément. Priez mon fils, chassez ces viles pensées de votre esprit, sachez vous distraire du chemin de la luxure, adonnez-vous à votre travail, à votre famille, à des œuvres caritatives… que sais-je ! Il y a tant à faire, mon fils. Allez ! Rentrez chez vous à présent !

Le chemin de retour jusqu’à mon domicile se déroule lentement, j’ai la tête dans les nuages. Mon sexe gonflé est trop serré dans mon pantalon et les images qui défilent devant mes yeux ne sont pas à même de freiner l’irrésistible envie qui me tenaille ; je veux une bite dans mon cul, une vraie, une en latex, qu’importe.

Je repense à Solange, elle va au cinéma ce soir, avec Martine, son amie de longue date. Elles suivent l’actualité cinématographique et ne manquent que rarement les dernières sorties qui font la une. Elle s’échappe ainsi un à deux lundis par mois, pour la séance de vingt heures.
J’accélère, subitement très pressé de rentrer.

Elle (ma boite à jouets) est là, devant moi, ouverte. Je contemple ces drôles de sosies, imitations aussi vraies que nature. J’hésite… non, pas vraiment, mon choix s’est forgé à l’instant où je me remémorais l’absence de Solange.

Je contemple le molosse : il s’érige, altier, infaillible, sûr de lui. Je l’attrape, l’enserre (mon Dieu quelle carrure !), je médite à tout ce proche bien-être. Je le choisis quand le désir est trop violent et que mes chairs réclament le martyre de cet entêté bourreau.

Il est en moi à présent, il m’écartèle, il me fait mal. Il est si gros, si puissant. Je suis comme la mer : flux, reflux, je me meus langoureusement, mes mains séparent mes globes charnus, les ouvrent comme un fruit mûr. Mon corps monte et descend : plus haut, plus bas (que c’est bon !). Je ferme les yeux. Je repense à ces inoubliables instants, à Jean-François qui me sodomise, à Marie qui urine au cœur de ma bouche…

Solange s’invite. Ah ! Comme je le voudrais… je souhaite instamment qu’elle arrive là, à l’improviste, qu’elle me trouve ainsi et la stupeur passée, qu’elle me dise :  » mon chéri, veux-tu que je t’aide, je crois que j’aimerais bien te faire cela ! « .

Tout avouer ou presque, ce serait si simple et peut-être retrouverions-nous cette grande complicité d’avant… oui, ce serait si simple.

Je me branle, tente de redonner une allure plus convenable à mon appendice qui lui, ne semble plus concerné ; feue la jouissance féconde du mâle et place à un plaisir cérébral et pervers.

Infatigable, le gode fouille mon cul. Il me laisse m’ébattre, me délecter de cette poignante possession.

Je m’épuise à me trémousser ainsi, mon petit trou agonise sous les coups de butoir de cette brute épaisse.

Ma main s’active toujours sur ma virilité, qui s’est ressaisie, dopée par le show torride qui défile sous mon crâne.

Je hausse le rythme, coordonne les mouvements de mes reins à ceux de mon poignet… le plaisir monte, il gagne tout mon bas-ventre…

Je jouis, le sperme gicle faiblement, coule entre mes doigts, mes fesses se contractent sur le pieu qui me déchire, qui atomise mon rectum.

C’est trop bon, je jouis du cul, de la bite, je ne sais plus ; le plaisir me submerge, mes sphincters se contractent, se referment sur la grosse pine qui disparaît au fond de mon anus.
Je m’assieds lourdement, me dandine tout en me masturbant doucement. Mes doigts coulissent sur ma queue qui crachote un filet blanchâtre et visqueux. Je la serre plus fort, à me faire mal, à me faire oublier le martyre de mon cul.

Enfin mon corps se détend, mes chairs se relâchent ; je me soulève, m’affranchis de cette queue insatiable. Je demeure un long moment hébété et stupéfait, comme à chaque fois. Exténué, je retrouve peu à peu mes esprits, apaisé de ce mal qui régulièrement me ronge. Je m’essuie, nettoie mon jouet avec égards et reconnaissance. Je le replace dans sa boite avec ses autres petits lutins et range le tout dans un endroit secret cette fois-ci.

Il est bientôt 22 heures, Solange ne va pas tarder, le quotidien va reprendre son cours, c’est ainsi.

A suivre.

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3 réponses à Gourmandises 11 – Un été de turbulences par Jerema

  1. dunlop dit :

    Jeremma fait partie des valeurs sures de ce site et cette page le confirme, les fantasmes nous émoustillent à travers un récit intelligent

  2. Anna dit :

    Ce moment de lecture fut un régal sensuel

  3. Muller dit :

    De l’uro, de la bisexualité et un doigt d’anticléricalisme, mais c’est très bien tout ça. Bonne écriture et fantasmes bien amenés.

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