Chanette 29 – La croisière de l’Espadon – 3- Commandant Gollier par Chanette

Chanette 29 – La croisière de l’Espadon – 3- Commandant Gollier par Chanette

La porte s’ouvre, une dame entre en tempêtant :

– C’est un scandale, je vais porter plainte, j’ai des amis bien placés.
– Calmez-vous Madame, et expliquez-nous ce que fait une sarbacane dans votre sac de luxe ?
– C’est interdit les sacs de luxe ?
– Avec des sarbacanes, oui ! Veuillez répondre s’il vous plait.
– Ben c’est quelqu’un qui me l’a mise, pardi !
– Et vous êtes qui d’abord ?
– Madeleine Bonvallon, première fondée de pouvoir…
– Oui bon… je vérifie si vous êtes bien sur la liste des invités.
– Evidemment que je suis sur la liste, vous vous imaginez quoi ? Eructe la dame.
– Calmez-vous et laissez-nous faire notre métier, c’est déjà assez compliqué comme ça, inutile de nous infliger vos décibels.
– Décibel ? Est-ce que j’ai une tête de décibel ?

On prend les empreintes de la dame, tandis que la sarbacane est analysée rapidement par ces messieurs du labo.

– Les empreintes sont celles de madame, il n’y en a pas d’autres, mais…
– Expliquez-nous comment cela puisse se faire ! Raille le gradé coupant la parole au laborantin.
– J’ai voulu prendre un kleenex dans mon sac, j’ai découvert le machin, j’ai pas fait le rapport avec l’arme du crime, et comme il n’y avait pas de corbeille pour le jeter, je l’ai laissé dans le sac. Répond la dame.
– C’est plausible ! Reprit le laborantin, mais si c’était madame qui s’en était servie, il y aurait dû y avoir des traces de rouge à lèvres…

Pas con, le mec ! Voilà un autre argument pour me disculper, moi aussi.

– Mais il y a des empreintes de lèvres ?
– Oui chef, mais il faut prendre les empreintes des lèvres de ces dames pour comparer…

Cinq minutes plus tard, on nous rassurait, ce n’était pas nos lèvres ! On s’en serait douté, non ?

Le commandant Gollier se prend la tête.

– Ça ne prouve rien ! Intervient Hachepierre.
– Vous, ça va, je ne vous ai rien demandé, c’est moi qui mène l’enquête, pas vous ! Répondit sèchement l’officier de police.

Et comme si l’affaire n’était pas assez embrouillée comme ça, voilà qu’arrive un autre policier, avec des feuilles dans la main.

– Chef, on a identifié, le fuyard, c’est Jean-Luc Paturet…
– C’est qui ce mec ?
– C’est un roi de l’alibi, impliqué dans quatre affaires d’assassinat…
– Quatre ?
– Oui ! Il s’en est toujours sorti, alibis en béton, on n’a jamais pu l’inculper.
– Il faut absolument retrouver ce bonhomme, Mettez-moi une équipe là-dessus, il faut faire vite avant qu’il ne s’évapore !

Ouf, on dirait que ça se décante.

– Bon, on commence à y voir clair ! Tente de résumer Gollier. Paturet tue Chauvière avec sa sarbacane, il se débarrasse de l’arme en le jetant dans le sac de madame Bonvallon… Pourquoi s’en débarrasser de cette façon ? Vous le connaissiez madame ?
– Je ne sais même pas qui c’est. Et je ne fréquente pas les assassins, monsieur !

Il lui montre la photo extraite de la vidéo surveillance.

– Ben oui, je l’ai aperçu dans la salle, je me suis demandé ce qu’il faisait là, il n’avait vraiment pas le profil. Vous avez vu sa veste, ça devait être à la mode il y 25 ans… Bon je peux partir à présent ?
– Quand je vous le dirai !
– Mais c’est invraisemblable.
– En effet ! Je continue ! Donc voilà on a un coupable présumé, maintenant messieurs, dit-il en s’adressant à Hachepierre et à son comparse, j’aimerais maintenant vous entendre. Je vous signale au passage que la dénonciation calomnieuse constitue un délit.
– Tout s’est passé très vite, on a peut-être mal vu, mais cette femme elle est au moins complice ! Répondit-il en me désignant de l’index. L’histoire des bijoux en zircon, on ne l’a pas inventé. Elle nous a dit textuellement qu’elle allait le tuer.
– Mais enfin, c’est n’importe quoi ! M’emportais-je.
– Toi tu te tais, sinon je vais être obligé de révéler à ces messieurs dames quel est ton vrai métier… parce que tu es autant voyante que moi archevêque !

Le salaud ! J’avais oublié que j’étais « fichée ».

– Cela dit, reprend Gollier, votre version Monsieur Hachepierre ne tient pas debout. Imaginez : une personne se pointe dans un cocktail où elle n’est pas invitée et raconte au premier venu qu’elle va tuer la vedette de la soirée !
– Mais…
– Taisez-vous, cela pourrait se comprendre chez une personne sous l’emprise de la drogue ou de l’alcool voire de médicaments, mais apparemment ce n’est pas le cas de Madame. Les drogués et les alcoolos je sais les reconnaitre. On va quand même faire un alcootest et une prise de sang pour être vraiment sûr, mais bon. Alors la question est la suivante, Monsieur Hachepierre, est-ce que vous maintenez votre version oui ou non ?
– Euh, je peux me concerter avec mon ami !
– Certainement pas !

Le mec doit être en train de se rendre compte que sa version prend l’eau.

– Euh, dans cette affaire on est juste témoin, c’est bien ça ?
– Répondez à ma question, on verra le reste après.

Hachepierre regarde son comparse avec un air de chien battu.

– Bon alors ? S’impatiente le commandant de police.
– Nous n’avons eu aucun contact avec cette dame
– C’est bien, on va y arriver ! Et vous l’avez vu tirer à la sarbacane, oui ou non ?
– Ben non !
– Et pourquoi ce faux témoignage.
– Oh ! Juste pour nous rendre intéressant ! Ce n’était pas très malin, j’avoue !

Et Gollier, hors de lui balance une gifle magistrale au dénommé Hachepierre qui manque de le faire basculer hors de sa chaise.

– Vous n’avez pas le droit !
– Je sais ! Moi je vois trois raisons possibles à ce faux témoignage. La première c’est que vous êtes des malades mentaux graves, mas vu les fonctions que vous occupez j’écarte l’hypothèse. Deuxième possibilité, vous avez un contentieux avec Madame d’Esde ! Madame d’Esde aviez-vous rencontré ces deux personnages soit dans le cadre de vos… comment dire de vos activités ou dans d’autres circonstances.
– Jamais vu ces types.
– Reste la dernière hypothèse ! On vous a payé pour faire accuser Madame d’Esde.et essayer de couvrir le véritable assassin ! Alors ?
– Je refuse de répondre ! Dit simplement Hachepierre, blanc comme un linge.
– Donc vous deux à partir de ce moment vous êtes en garde à vue, vous pouvez garder le silence et bénéficier de la présence d’un avocat… Et je précise que si au lieu de garder le silence bêtement vous nous indiquez qui vous a payé pour effectuer cette saloperie, on en tiendra dompte.

Hachepierre et Pelletier, son copain rouquin restent muets comme des carpes.

– Enfermez-moi ces deux connards ! Et maintenant on va décanter, il a trop de monde ici, Madame Bonvallon, vous êtes libre.
– Je m’en souviendrai de votre accueil !
– Que serait-on sans nos souvenirs, madame ? Vous deux, je ne vous retiens pas, mais laissez-nous vos coordonnées au cas où. Reprend-il à l’adresse de Patrick Schultz et de Tommy.

Tommy me tend alors une petite carte.

– Si ça vous dit qu’on se revoie !
– Pourquoi pas ? Et merci de votre témoignage, sinon les choses auraient été encore plus compliquées.
– Ce fut un plaisir.
– Bon, laissez-nous travaillez messieurs ! Maintenant à nous !
– Vous ne me libérez pas !
– Non, vous avez un rôle dans cette affaire et je veux le comprendre.
– Ben je vais vous expliquer…
– Non c’est moi qui pose les questions. Est-ce que vous avez vraiment des bijoux dans un coffre bancaire ?
– Oui !
– Et ils sont en zircon ?
– Je ne pense pas, j’en ai fait expertiser un, il n’était pas en zircon.

Un autre poulet entre dans le bureau.

– Chef, on est allé voir cette Madame Hernandez…
– Qui c’est celle-là ?
– Ben la personne dont la personne ici présente a subtilisé le carton d’invitation.
– Hein ? Oui et alors ?
– On lui a fait prendre à l’insu de son plein gré une dose de somnifère propre à endormir un cheval…
– Et elle soupçonne quelqu’un ?
– Sa bonne !
– Vous ne l’avez pas appréhendé.
– On la cherche !
– Bon les pistes s’accumulent on va pouvoir remonter la filière ! Qui vous a donné l’invitation ?
– Un certain Gianoli, mais c’est surement un pseudo.
– Il était présent au cocktail ?
– Non !
– Bon maintenant racontez-moi tout ce que vous savez !
– OK, vous permettez que je sorte mon petit carnet j’ai des noms dessus.
– Allez-y chère madame !

Voilà que je suis sa chère madame, à présent !

– Un client que je n’avais jamais vu m’a proposé un petit lot de diamants. J’ai ses coordonnées…
– Des coordonnées bidons !
– Non, elles sont bonnes, parce que j’ai fait appel à un détective privé.
– Notez moi ça sur ce papier et continuez

Je lui raconte tout. Il n’en revient pas le poulet !

– Votre chèque de banque, je parie qu’il est bidon ! Me dit Gollier.

Il fait passer un coup de fil à la banque, effectivement il s’agissait d’un faux grossier.

– Bon, ce qui n’est pas clair c’est cette histoire de zirconium, je vais demander au juge d’instruction un mandat pour regarder votre coffre, nous irons avec un expert.
– OK, vous me préviendrez pour la date je vais vous donner mon numéro…
– Tss. Tss, vous restez là !
– Mais puisque je n’ai rien fait…
– Les diamants vous les avez achetés avec une facture ?
– Ah non !
– Donc c’est du recel, et le recel c’est puni par la loi. Donc je vous garde.
– Mais…
– Et puis il y a une autre raison ! Si vraiment vous êtes au centre d’une machination, comme celle-ci est en train d’échouer, vous allez devenir gênante, et parfois dans ces milieux-là, les gens gênants on les élimine ! Alors tant que vous êtes ici vous êtes en sécurité.

Brr, il me fait froid dans le dos, ce con !

– Je peux récupérer mon portable, je voudrais passer deux ou trois coups de fil.
– D’accord mais vous téléphonez devant moi et vous ne vous éternisez pas.

Un coup de fil à la voisine pour mon chat, un autre à Anne-Gaëlle et à Carole pour leur dire de ne pas s’inquiéter.

Et sur ce l’avocat arrive, un grand maigrelet…

– Maitre Doubise vous prie d’accepter ses excuses, il n’a pu venir lui-même, je suis maître Calpar, l’un de ses collaborateurs…
– Oui bon laissez tomber, si j’ai besoin de vous, je vous rappellerais

Il n’insiste pas et s’en va satisfait d’échapper à une corvée.

– Trouvez-moi une cellule à peu près propre pour Madame, et ne fui faites pas de misère, elle n’est peut-être pas coupable. Ordonne Gollier à ses sbires.

En fait de propreté c’est vraiment limite, ça sent la vieille serpillère, on m’a apporté un sandwich aux crudités, une pomme et une demi-bouteille de flotte.

Après l’incident Vargas est rentré tranquillement chez lui. Il découvre un mot de son épouse lui indiquant qu’elle va passer la soirée et la nuit chez sa mère

« Sa mère ? Tu parles, elle est partie voir son jules, oui, je ne vais pas tarder à m’occuper de son cas à celui-ci !

Il regarde les informations sur Internet sans trouver trace du drame de la Tour Montparnasse. Il prend une douche puis se sert un whisky et revient consulter son ordinateur.

Ah ! Quand même !

« Une déséquilibrée tente de tuer le PDG du groupe Chauvière au cours d’un cocktail mondain. »

– Pourquoi « tente » ? Il est mort à ce que je sache ? Sont trop faignants les journalistes, ils pourraient bouger leurs culs et se renseigner !

Et après avoir épluché la presse économique et avalé un sandwich jambon-beurre, il s’en alla se coucher en ayant du mal à trouver le sommeil.

Vendredi 25 mars

A 6 heures du matin, Vargas est debout et la première chose qu’il fait et d’ouvrir Internet, il a du mal à trouver l’information mais finit par la trouver

« Suite à son agression le PDG du groupe Chauvière est toujours entre la vie et la mort… la responsable de l’agression dont l’identité n’a pas été révélée est toujours dans les locaux de la PJ, selon des sources proches du dossier, elle aurait bénéficié de l’aide de deux complices qui seraient actuellement en garde à vue… »

– Mais qu’est-ce qu’ils racontent ?

Vargas attend patiemment 8 h 30 pour se rendre au bureau, et là, après avoir pris connaissance des dernières nouvelles économiques, et de son emploi du temps de la journée il appelle sa secrétaire.

– Trouvez-moi Hachepierre et Pelletier, ces connards ne répondent pas au téléphone. Je les veux dans mon bureau d’urgence.

Mais la secrétaire ne les trouva pas.

– On a pas de nouvelles… Souhaitez-vous que je me renseigne chez eux ?
– Non, laissez tomber…
– Bien monsieur !
– Euh, Fabienne, annulez-moi tous mes rendez-vous de la journée.
– Tous ?
– Ben oui, tous !
– C’est que monsieur Townsend vient exprès de Londres…
– Oui, ben vous inventerez un truc… Je m’en vais, à demain !

Il fouille dans ses tiroirs et s’empare de l’un de ses téléphones secrets (il en a plusieurs), le fourre dans sa poche.

– Allo Jampeau ! Venez me récupérer en voiture à la sortie du métro St Placide, rue de Rennes, n’emportez rien qui puisse vous tracez.
– Dans une heure ?
– Vous ne pouvez pas avant ?
– Dans trois quarts d’heure !

A 10 heures, le Peugeot 308 de Jampeau s’arrête à l’endroit convenu. Vargas ouvre la portière et monte.

– Roulez, faut qu’on cause ! Tiens garez-vous là-bas, il y a une place.
– Je vous écoute !
– Non c’est moi qui vous écoute, faites-moi un compte rendu de ce qui s’est passé hier, il y a quelque chose de pas clair.
– Le compte-rendu de quoi ? Je n’y étais pas, j’ai donné les dernières instructions à la pute et je suis parti voir ailleurs.
– Vous avez pu être filmé avec elle ?
– Arrêtez d’être parano, je sais ce que je fais.
– J’ai deux soucis, d’après les infos Chauvière ne serait pas mort…
– On verra bien, je ne peux pas garantir le succès d’une opération à 100 %, ce sont les aléas du métier !
– Et c’est tout ce que ça vous fait ?
– Vous voulez que je pleure ?
– Je vous avais promis de l’argent…
– Oui bon, ça va ! Si effectivement on a loupé l’affaire j’en prendrais la responsabilité, mais pour l’instant on n’en est pas là ! Et votre deuxième souci c’est quoi ?
– J’ai bien l’impression que mes deux accusateurs sont en garde à vue !
– Et alors, c’est normal, en ce moment ce doit être la parole de la pute contre celle de vos acolytes. Mais avec l’histoire des diamants, elle va avoir du mal à être crédible
– Mais s’ils me dénoncent ?
– Ce n’est pas mon problème, j’ai fait ma part du boulot et on ne peut pas remonter jusqu’à moi, c’est moi qui ai contacté le garagiste ripou, la bonne de madame Machin et la pute. Et j’ai fait tout ça proprement, encore une fois dans le cas où il aurait eu un loupé dans la phase finale ce sont des choses qui arrivent. La gestion des accusateurs c’est pas moi, c’est vous !
– Vous croyez qu’on peut résister à une garde à vue ?
– Quand on est formé, oui ! Vous avez fait comment pour les recruter, vos sbires ?

Vargas lui explique.

– Embêtant votre truc, s’ils n’ont pas réussi à convaincre les flics rapidement, ça peut se gâter, pour celui qui entretien une danseuse, il peut très bien se dire qu’après tout le divorce ce ne serait une mauvaise chose. L’autre c’est peut-être plus délicat…
– Mais s’ils parlent, il va se passer quoi ?
-On va venir vous chercher !
– Vous me conseillez quoi ?
– Un petit tour dans un pays qui n’a pas de traité d’extradition avec la France. Vous parlez espagnol ?
– Non !
– Ça s’apprend vite ! Barrez-vous au Mexique, ou en Argentine ou au Pérou !

Le temps de faire deux valises, d’acheter un vol pour Lima et le soir même Vargas s’envolait pour le Pérou.

Je ne sais pas comment j’ai fait pour m’endormir, mais j’ai ronflé, on m’a réveillé en m’apportant un café dégueulasse et un croissant bas de gamme. J’ai transpiré dans mes fringues, j’aurais besoin d’une bonne douche.

Vers le milieu de la matinée on vient me chercher.

– On est allé chercher Mario Carette, le mec qui vous a refilé les diam’s, mes collègues l’interrogent en ce moment. Je vais vous faire une faveur, normalement je devrais vous menotter pour la perquisition au coffre, on ne va pas le faire, j’espère que vous men serez reconnaissante.
– Je vous en remercie.

On est entré à trois dans la banque, Gollier, un bijoutier et moi.

On ouvre le coffre, le bijoutier examine l’un des diamants.

– C’est du zircon, ça se voit tout de suite.

Il les regarde tous !

– Ah, un vrai !

Il le met de côté,

– Donc un seul vrai diamant de qualité assez moyenne, tout le reste est en zirconium.
– Mais comment est-ce possible, celui que j’ai fait expertiser, je l’ai choisi au hasard ?

On retourne à la PJ, dans la voiture Gollier téléphone à son collègue chargé de l’interrogatoire de Mario Carette.

– Demande lui comment il a fait pour transformer son lot de diamant en zirconium ?

La réponse lui parvint cinq minutes plus tard, Carette est prestidigitateur, le lot a toujours été en zirconium sauf un qui était vrai et c’est celui qui s’est retrouvé dans mes mains grâce à son talent de manipulateur. Putain le fric que j’ai perdu !

– Et il a fait quoi du fric ?
– Il l’a rendu a son commanditaire, moins sa prime….

Une fois de retour à la PJ, Gollier m’informe que rien ne sera retenu contre moi. Me voilà libre ! Enfin !

Je suis retourné à Montparnasse pour récupérer mon manteau ! Une vraie galère !

Pas envie d’aller bosser, j’avais deux rendez-vous cet après-midi, je les annule en envoyant des messages sibyllins

Il est 11 h 20 ! J’ai faim mais c’est un peu tôt pour le restau. Je me pose rue de Rennes pour boire un café.

Et mon téléphone sonne…

– Allo, c’est Gollier, vous faites quoi ce midi ?
– Ce midi je suis occupée ! Répondis-je quasiment par reflexe.
– J’aurais aimé discuter avec vous de façon officieuse. L’enquête avance à grand pas, mais je suis de plus en plus persuadé que vous êtes en danger. Et à ce stade je ne peux pas vous demander de protection rapprochée…

Mais c’est qu’il va me foutre la trouille, ce con !

– Bon O.K, on peut se voir à midi, je vais me libérer. Lui proposais-je
– A midi et demi, place Saint-Michel devant la fontaine, ça vous va ?

Il m’a proposé un Japonais dans le coin. Pourquoi pas ?

J’ai décliné l’apéritif et il s’est mis à jacter :

– Comme je vous l’ai dit l’enquête avance mais on est un peu coincé… Les pistes sont nombreuses mais n’aboutissent à rien. La bonne de Madame Hernandez a rencontré un mec dans la rue qui lui a proposé une belle somme pour endormir sa patronne, La description du type correspond à celle que vous m’avez faite de Gianoli. Pareil pour le garagiste, il a été contacté dans son garage, par le même semble-t-il. Ah on se prend une bouteille de rosé ?
– Si vous voulez !
– L’autre piste, c’est Hachepierre et Pelletier, mais ils utilisent leur droit au silence. Mais ils sont vraiment cons…
– Des sales cons, oui…
– Ils nous auraient dit que c’est un inconnu qui les avait abordés pour faire ce qu’ils ont fait, on aurait peut-être gobé la réponse. Bizarre qu’ils n’y aient pas pensé ! Donc à priori ils couvrent quelqu’un ! Ajoutez à cela que ces deux gus travaillent pour « Mariano Incorporation » qui est une grosse filiale du groupe Chauvière. J’ai donc tendance à penser que quelqu’un du groupe est derrière cette machination.

Oui, bon… Mais pourquoi me raconte-t-il tout ça ?

– 24 heures de garde à vue, ils vont craquer, et si besoin on prolongera d’une journée !
– Et Paturet ?
– Volatilisé ! On fait intervenir nos indics, mais pour l’instant c’est chou blanc.
– Vous m’avez dit que je serais en danger !
– Evidemment, imaginez, vous êtes au centre de la machination, en cas de procès c’est vous qui allez tout déballer, la seule façon de vous empêcher de le faire, c’est « couic » !
– Vous êtes rassurant, vous !
– Je suis là pour essayer de vous protéger. Mais pour le moment ma protection ce sera surtout des conseils.
– Oui ?
– Nous allons jouer cartes sur table : j’ai lu votre fiche, je connais donc votre « spécialité » et je sais aussi que vous exercez dans un studio différent de votre domicile.
– Bravo la discrétion !
– Donc je vous conseille de n’acceptez aucun nouveau client…
– Je viens de perdre beaucoup d’argent…
– Il faudra faire avec, c’est une situation provisoire, ça ne va pas durer 107 ans ! Par ailleurs, il n’est pas impossible du tout que ces types-là aient récupéré votre adresse perso, je vous conseille donc de vous faire héberger pendant quelque temps.
– C’est tout, oui ?
– Non, il faudra vous faire accompagner en voiture à votre studio le matin, pareil pour le soir. Pour ça je peux m’arranger pour mettre un de mes hommes à votre disposition, personne n’en saura rien.
– Et puis-je-savoir la raison de tant de sollicitude ?

Je m’en doute un peu mais j’aimerais bien qu’il me le dise.

– Vous savez la vie de flic n’est pas si drôle, le métier est passionnant, mais nous n’avons pas de vie de famille, je suis d’ailleurs divorcé. Je suis très lucide, je ne vais pas vous draguer, mais puisque vous exercez le plus vieux métier du monde, profiter de vos prestations suffirait à mon bonheur.

Nous y voilà !

– Je ne fais que de la domination…
– Arrêtez-avec ça… mais en fait je suis un peu soumis, je suis déjà allé voir quelques dominas, pas souvent, vous savez le budget d’un officier de police, ce n’est pas mirobolant !
– Dois-je comprendre que vous souhaiteriez une prestation gratuite ?
– N’allons pas jusque-là, mais peut-être pourriez-vous me faire un prix !
– Pourquoi pas ? Vous savez ce que je leur fais à mes soumis ?
– Je m’en doute un peu, mais dites toujours.
– Je les attache, je les fouette, je leur pisse dessus, je les sodomise avec un gode, et parfois si j’ai un autre soumis présent, je les oblige à faire des trucs ensemble. Ça vous convient comme univers ?
– Vous m’avez fait bander !
– Vous voudriez venir quand ?
– J’ai libéré mon après-midi.

William, l’un des deux clients annulés devait venir à 14 h 30, il apprécie la présence d’un autre homme. Je lui envoie un texto pour lui annoncer qu’il y a contrordre et que je pourrais le recevoir à l’heure prévue. Il me confirme sa venue dans la foulée.

– J’aurais un autre soumis…
– Ce n’est pas un problème, je suppose que vous avez des masques !

Ben oui, j’ai des masques !

William n’est pas spécialement un rigolo, taiseux et emprunté, il me dit habiter en province et me visite lors de ses rares montées dans la capitale. Complètement maso, il est très endurant et ne ressort de mon studio que douloureusement marqué, il recherche aussi les humiliations, pour lui : sucer la bite d’un homme (ou se faire sucer) est vécu comme une dégradation…. J’ai des soumis plus amusants, mais que voulez-vous il faut faire avec tout le monde.

La volonté précipitée de Gollier de vouloir profiter de mes services ne m’a pas laissé le loisir de lui demander comment il souhaitait vivre cette séance. J’improviserai, en principe je sais faire.

On monte au studio, j’ai un message de William qui me dit arriver dans les dix minutes. Tout va bien, je me change en vitesse optant pour un bustier rouge et des bas résilles assortis. Faut voir la tronche de Gollier de me voir dans cette tenue ! Je le fais se déshabiller, je le masque et le colle au coin, en attendant l’autre.

William arrive, me paie et se déshabille, je lui fais enfiler une paire de bas, il se masque à son tour et on peut commencer. Et après avoir fait revenir Gollier de son coin pour qu’il puisse profiter du spectacle, je toise le nouveau venu :

– Alors lavette ? On vient se faire humilier ?
– Oui maîtresse.
– Tu sais aujourd’hui je suis très excitée alors j’ai envie d’être très méchante avec toi, d’être odieuse.
– Oui maîtresse !

Vous appréciez, je pense, l’extrême richesse de son vocabulaire !

Je lui balance quelques gifles qu’il encaisse sans broncher… mais qui le font bander ! Quel cochon, celui-là !

– C’est quoi cette bite qui bande ?

Evidemment, il ne sait pas quoi répondre ! Je lui balance une claque dans les couilles. Ça lui fait mal, mais comme il venu pour ça. Quelques crachats en pleine bouche pour le fun et je demande à Gollier de m’aider à l’attacher sur la croix de Saint-André.

– Et maintenant, opération « cul rouge », je ne compte pas mes coups, je ne m’arrenterais que quand tu auras le cul en compote !

C’est avec la cravache que j’opère, et je n’y vais pas avec le dos de la main morte je vise les fesses, mais aussi le cuisses et le dos. Il gueule, mais il supporte.

Quand je le juge suffisamment cramoisie, je le détache mais c’est pour mieux l’attacher par devant, et c’est reparti : le torse, le ventre, les cuisses, le sexe aussi (pas trop fort, le but n’étant quand même pas de l’envoyer aux urgences !)

De nouveau je le détache et lui fixe quatre pinces, deux sur les tétons, deux sur les couilles. Et j’ajoute des mini-clochettes pour parachever tout cela.

Il ne comprend pas trop ce qui se passe, William, mais peut-être n’avais-je pas encore joué à ce jeu avec lui.

– A quatre pattes, maintenant !

Je vais chercher une balle de tennis, elle est toute neuve dans son plastique transparent, je la déballe et la lance à l’autre bout de la pièce.

– Allez, le chien, va chercher la baballe !

Il me regarde avec un air abruti ! Je lui cingle son cul déjà bien abimé.

– Tu vas chercher la balle et tu la rapportes dans ta gueule ! Allez exécution.

S’en suit un spectacle burlesque, William avance difficilement gêné par le poids des pinces et le tintinnabulement des clochettes.

Il me rapporte la balle, je la relance et on rejoue la même scène plusieurs fois de suite.

– Bon, va au coin maintenant !

Je me dirige vers Gollier et le fait s’éloigner, William n’a pas besoin d’écouter ce que l’on va se dire !

– Alors qu’est-ce que tu en dis ? Demandais-je
– Je vais me dégonfler, je ne suis pas maso à ce point !
– Je ne fais pas aussi fort avec tout le monde, celui-ci c’est quand même un cas !
– Je ne sais pas, je vais voir ! Tu vas lui faire quoi maintenant ?
– Je vais l’enculer ave un gode ceinture… Mais il se sentirait davantage humilié avec une vraie bite, Ça te dirait de l’enculer ?
– Non, non, je ne peux pas faire ça !
– Tu fermes les yeux et tu t’imagines en train de sodomiser Pénélope Cruz !
– Non, je n’y arriverais pas !
– Tu lui suceras la bite quand même ?
– Ah, ça je veux bien !

Je reviens vers William, lui demande de s’arcbouter contre le chevalet, puis je m’harnache d’un gode ceinture, j’en ai plusieurs modèles, mais pour lui ce sera le plus gros. Je lui tartine le cul, (je ne vais pas le déchirer tout de même) Et je m’enfonce dans son fondement, lui provoquant un « Gloup » » inexpressif.

Je le pilonne cinq bonnes minutes, puis j’arrête, ça me fatigue tout ça !

On passe à la case « pipi », William déteste ça et n’accepte la pratique qu’en en retenant le côté humiliant.

La grimace qu’il nous fait en avalant mon urine. Il est bête, elle délicieuse ma pisse, non ?

– Pourquoi tu fais la gueule, tu devras être fier de pouvoir boire mon urine !
– Pardon, maîtresse, j’aime tout ce que vous me faites !
– J’espère bien, la prochaine fois je te chierais dessus

Il ne répond pas, il doit être en train de se demander si je bluffe ou non !

– Maintenant, relève-toi, comme tu n’es qu’un gros pédé, mon autre soumis va te sucer la bite et ensuite tu lui rendre la politesse. Ou plutôt non c’est toi qui commences, agenouille-toi et ouvre ta gueule de gros cochon !

Gollier ne bande pas, William lui prend la bite avec une moue de dégoût à peine croyable, on lui aurait présenté un crapaud en décomposition que ce n’aurait pas été pire !

– Il te suce bien, au moins, demandais-je à Gollier
– C’est pas terrible !
– Tu vas t’appliquer connard ! M’énervais-en lui flanquant deux gifles.
– C’est mieux ?
– C’est nul ! Me répond Gollier.

Je décidais d’arrêter le massacre et ce fut au tour du fonctionnaire de police de prendre en bouche la bite devenue bien molle du soumis.

A ma surprise, il se défendit fort bien, réussissant à faire bander correctement cette bite…

– Attention, je ne veux pas qu’il jouisse !

Je sifflais donc la fin de la partie, du moins celle impliquant William que j’invitais à se rhabiller., ce qu’il fit en vitesse, il me murmura un aurevoir, mais n’eut pas un mot à l’adresse de Gollier

– Alors on fait quoi ? L’apostrophais-je.
– Ben, on fait pas tout ça, en tous les cas !
– J’avais compris, mais ça ne répond pas à la question.
– Une petite fessée, un petit gode, attention un petit, pas le gros machin que tu lui as mais dans le cul… et puis… tu ne vas pas vouloir mais je peux toujours demander …
– Tu voudrais baiser, c’est ça ?
– Au moins pouvoir vous voir nue !
– Parce que t’aimes bien les femmes à poil ?
– J’adore !
– Tiens je te fais une fleur, regarde mes nénés ! Répondis-je en me dépoitraillant !
– Oh que c’est beau !
– Remets-toi
– Je peux toucher ?
– Vas-y ! Tu as même le droit de me les embrasser !

Qu’est-ce qui me prend tout d’un coup, me voilà tout excitée. Le contexte sans doute, et puis la bite de Gollier devant moi tendue comme un arc aux Jeux Olympiques… Pourtant les bites, ce n’est plus trop mon truc depuis que j’exerce ce métier, et d’ailleurs elle n’a rien d’exceptionnelle, cette bite. Bof parfois il ne faut pas chercher à comprendre…

Et devant les yeux incrédules de Gollier, je me livrais à une flexion des genoux afin d’être à hauteur de son membre que je pris dans ma bouche.

Je l’ai pompé jusqu’à ce qu’il jouisse, mais cela ne m’a pas calmé mon excitation, je lui ai alors demandé de me faire minette, tâche dont il s’acquitta fort correctement.

Ben, non nous avons pas fait de domination avec Gollier… Pas cette fois.

– Pour l’herbagement, je peux vous proposer ma modeste demeure.
– Faut quand même que je passe chez moi, j’ai un chat…
– Emmenez-le, j’adore les chats !
– Il va griffer votre canapé !
– Il en a vu d’autres.

A suivre

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2 réponses à Chanette 29 – La croisière de l’Espadon – 3- Commandant Gollier par Chanette

  1. Sochaux dit :

    Je ne comprendrais jamais certaines attitudes, si le sexe n’et pas une fête à quoi bon faire du sexe ?

  2. Forestier dit :

    Une séance de domination un peu atypique dans les récits de Chanette, puisque l’attitude de l’un des soumis n’est pas du tout ludique

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