Chanette 28 – Magazines littéraires – 4 – Triste donjon par Chanette

Chanette 28 – Magazines littéraires – 4 – Triste donjon par Chanette

Mercredi 24 janvier

Le début de cette journée fut bizarre, Beauregard zappa la case bistrot pour aller faire une course dans un magasin de bricolage, se rendit au journal, puis le midi interrompit son repas pour sortir téléphoner sur le trottoir. Quand il revint, il semblait tout ragaillardi.

En sortant du restaurant, il ne prend pas le chemin du journal mais s’engouffre dans le métro. Janice le suit. Il descend à la station « Trinité », semble chercher son chemin, puis se dirige vers la rue des Saulniers, s’arrête au 55, sort son téléphone, puis le digicode lui ayant été communiqué, il entre dans l’immeuble. Janice lui a emboité le pas et s’engouffre avec lui.

Il monte l’escalier et s’arrête au 3ème étage.

Sur la porte il y a simplement indiqué « M.C. » comme Maîtresse Chanette ! (C’est moi !) Il sonne je le fais entrer.

Janice continue de monter les escaliers, attend que Beauregard soit entré chez moi pour redescendre et prendre connaissance de ce qu’il y a indiqué sur ma porte.

Au deuxième étage elle entend quelqu’un jouer du piano, elle décide d’y aller au flan et sonne.

– Bonjour Madame, je suis un peu perdue, Société Anderson, recouvrement de crédit, je cherche une porte avec les initiales M.C., je ne suis peut-être pas dans le bon escalier.
– M.C ? Ce doit être la poule du 3ème. Si c’est pour la foutre dehors ce sera une bonne idée.
– Merci Madame, bonne journée.

C’est donc sa maîtresse ! C’est peut-être une piste, mais comment exploiter ça ?

Ce Guillaume Beauregard m’avait laissé la dernière fois avec une plutôt bonne impression, monsieur était content de la surprise qu’on lui avait prodiguée, tout semblait donc aller bien.

Mais il faut croire que les gens sont parfois changeants. Aujourd’hui, il est froid, à peine poli, monsieur est peut-être bipolaire, j’ai toujours eu du mal avec ses gens-là…

Mais entrons dans les détails

Il m’avait téléphoné quelques jours auparavant afin de me demander si je ne pourrais pas reproduire une situation analogue à celle qu’il avait connu la première fois dans mon donjon.

– Vendredi si vous voulez, lui proposais-je, puisque ce jour là j’ai toujours u moins un ou deux habituées de ce genre de fantaisie.
– Non, je préférerais demain !

Il se trouve que j’avais rendez-vous le lendemain, mercredi avec Fredo, une espèce de gros macho tout en muscles, probablement chefaillon de quelque chose dans la vie, et qui adorait. se faire dominer fort durement. Bisexuel mais très porté sur les hommes, il adorait les contacts avec d’autres soumis qu’ils soient passifs ou actifs.

Je me suis donc amusé pendant une bonne demi-heure avec Fredo, réservant la fin de la prestation avec la participation de Beauregard.

Frédo est un client tout à fait occasionnel, il habite en province et vint à mon studio lors de ses déplacements à Paris. C’est un vrai maso, il désire que je le marque, alors je lui ai fouetté le dos, les fesses, le torse (entre autres), les pointes de ses seins sont devenues rougeâtre à force de le manipuler avec mes petits doigts pervers. Je lui ai fait faire le toutou, marcher à quatre pattes, ramener la balle, faire le beau. Il n’est pas très causant Fredo, mais il m’amuse.

Je m’harnache d’un gode ceinture, spontanément il se met à genoux.

– T’aimerais le sucer, hein ?
– Oui maîtresse ! Je peux ?
– T’aimes ça , sucer des bites ?
– Oui maîtresse, je suis une grosse pédale.

Après l’avoir giflé et craché au visage, je l’autorise à sucer le gode. Il y prend goût et je suis obligé de lui dire d’arrêter. Je l’attache ensuite sur un cheval d’arçon en lui écartant bien les fesses, puis je le sodomise avec ma bite en plastique.

L’heure tourne, Beauregard ne devrait plus tarder. J’attache maintenant le Frédo sur la croix de Saint André, je lui remets des pinces sur les tétons, je lui ligote les couilles, recouvre son visage d’un masque de maso et m’en vais boire un jus de fruit bien frais dans mon frigo.

On sonne, je vais ouvrir, c’est Beauregard.

– Bonjour ! Dis-je en affichant mon plus beau sourire commercial.
– ‘Jour ! On va faire comme prévu ?
– Evidemment !
– C’est là-bas ?
– Oui, un charmant monsieur vous attend, mais il faut d’abord vous déshabiller et me faire mon petit cadeau.
– Je vous paierai après !
– Non, les traditions sont les traditions, dans ce genre de prestation, il est coutume de payer d’abord !
– Et pourquoi donc ?

Il est con ou il le fait exprès ! Je ne vais quand même pas lui expliquer que je ne peux pas prendre le risque d’œuvrer sans être payée. Il va le prendre mal.

– Bon puisque c’est vous et que je vous connais, vous me paierez quand vous le souhaiterez, mais sachez que ce n’est pas l’usage !
– L’usage… l’usage… ronchonne-t-il en se déshabillant.

Il est mal luné ou quoi ? Il me réclame un masque que je lui tend, puis je le conduis dans le donjon !

– Ah ! C’est lui ? S’étonne-t-il en découvrant Frédo.
– Ben oui, il n’y a personne d’autre !
– Ce n’est pas le même genre que l’autre fois.
– Non, mais je crois que vous allez appréciez.

Je m’approche de Fredo et lui tortille ses bouts de seins afin de le faire rebander correctement, et grâce à mes petit doigts agiles sa bite ne tarde pas à revenir raide comme un bout de bois.

– Alors, pas mal, non ? Commentais-je.
– J’aime pas tous ces tatouages ! Répond Beauregard

Il commence à m’agacer, pépère !

– Sa bite n’est pas tatouée !
– Ça me bloque, c’est irrationnel, mais ça me bloque…
– On fait quoi ? On laisse tomber ?
– Je sais pas !

Ben s’il ne sait pas, nous voilà bien avancé !

– Et si je passais mon tee-shirt ? Propose Fredo.
– On peut faire comme ça ! Concède Beauregard.

Quel cirque ! Je détache les mains de Fredo, lui passe son tee-shirt. Du coup Beauregard commence timidement à lui tripoter la bite, puis finit par la mettre en bouche en fermant les yeux.

Après un moment d’acclimatation, il se prend au jeu et se met à sucer comme un forcené.

– Doucement, doucement ! Lui dit Fredo.

Beauregard comprend que s’il veut bénéficier d’une petite sodomie, il lui faut faire un petite pause. Comme j’ai compris la même chose, je détache complètement Fredo afin qu’à son tour il puisse sucer son partenaire.

Je les laisse tranquilles cinq minutes, puis je fais mettre Beauregard en position. L’autre se place derrière lui et après avoir revêtu la capote obligatoire, il l’encule comme un chef, un peu brusquement je trouve, mais l’autre ne bronche pas.

Cinq minutes plus tard, Fredo jouissait dans le fondement de son partenaire lequel est maintenant presque dans un état second, il se retrouve comme un idiot, le cul distendu, la bite raide, alors il se masturbe comme un malade et éjacule sur le carrelage de mon donjon ! Qui c’est qui va être obligée de passer une toile ? C’est Chanette !

– Vous m’aviez fait une promesse ! Me dit Fredo.
– A c’est vrai ! Tiens Fous-toi-en plein la vue !

Et je lui montre mes nénés. Il faut toujours tenir ses promesses.

Fin de séance. Les deux zozos se rhabillent en silence dans le salon, Fredo sans se presser, Beauregard beaucoup plus rapidement.

– C’était bien, ça vous a plus ? Demandais-je à ce dernier par pure politesse.

Il ne répond pas, je ne vais pas lui redemander trente-six fois, s’il n’est pas content, qu’il aille se faire enculer ailleurs, je n’attends pas après lui !

– Vous pouvez me poser les sous sur la petite table ?
– Mwais…

J’ai connu des situations plus festives, mais que voulez-vous dans tous les métiers, il y a des hauts et des bas.

Janice rend compte de sa filature à Delphine sa redac’chef.

– Il faudrait que tu abordes cette bonne femme…
– Que je me pointe chez elle ? Sous quel prétexte ? Je peux toujours jouer les vendeuses d’encyclopédies mais si je me fais jeter, on sera bien avancées.
– Non, on va la jouer fine. Tu vas poser une petite caméra sur le pallier, ça va nous permettre de voir sa tronche, ensuite on verra de quelle façon tu pourras l’aborder.
– Je ne comprends pas bien…
– Mais si ! Ecoute-moi ! Si tu te pointes chez elle, elle peut de te fermer la porte au nez, si tu l’abordes à l’extérieur, la situation est différente. Mais pour pouvoir le faire, il faut que tu saches à quoi elle ressemble.

Jeudi 25 janvier

Janice n’était pas trop convaincue, mais elle se débrouilla pour venir poser discrètement une mini caméra en face de ma porte.

Vendredi 26 janvier

Le lendemain elle la récupéra, retira la microcarte incorporée et l’introduisit dans son ordinateur.

Et c’est fou ce qu’elle apprit !

– Ça y est tu as sa trombine ? Lui demanda Delphine.
– Oui, une jolie femme, beaucoup de classe.

(Ben quoi, j’ai quand même le droit de me faire plaisir, non ?)

– Tu as une idée de la façon de l’aborder ?
– Non, pas vraiment, mais j’ai appris d’autres choses. Je ne sais pas ce qu’elle fabrique mais c’est un local de travail, elle l’a quitté vers 18 heures et elle n’est revenue que le lendemain à 9 heures. Le midi elle s’est absentée pendant une heure….
– Et bien c’est très bien ça, tu pourras l’aborder ce midi…
– Sinon elle a eu trois visites, trois bonhommes, ils sont restés chacun une heure. J’ignore ce qu’elle fabrique.
– On s’en fout, ça peut être n’importe quoi : conseil juridique, voyance, massages érotiques, médecine parallèle… Tu essaies de l’aborder ce midi ?
– Et sous quel prétexte ?
– Mais tu improvises, ma grande, ne reste pas les deux pieds dans le même sabot, tu as l’air d’une gourde !
– Non mais, dis donc !

Comme tous les midis, sauf quand il pleut, je m’octroie une heure de pause à l’extérieur, je me pose à la terrasse d’une brasserie et me nourrit d’une grosse salade accompagnée d’un petit verre de rosé. Parfois je laisse mon esprit vagabonder, mais aujourd’hui j’ai un polar à finir de lire, et il est passionnant ce polar….

Raclement de gorge. Je lève mon nez. Une nana ! La trentaine, joli minois, brune et frisée.

– Bonjour, vous ne me reconnaissez pas ? M’apostrophe-t-elle.
– Non, j’ai peur que vous me preniez pour quelqu’un d’autre.
– Mais si, rappelez-vous c’était sur un plateau de télévision.
– Je ne suis jamais allée sur un plateau de télévision, c’est donc une erreur, bonne fin de journée.

Et n’ayant nulle envie de poursuivre cette conversation surréaliste, je replonge mes yeux dans mon polar.

– Je ne suis pas folle quand même, je peux comprendre que vous ne vouliez pas me parler, mais ce plateau de télévision quand même… il y avait Guillaume Beauregard.
– Hein ?

Ça m’a échappé !

Quelques secondes pour faire le tri, pas facile !

– Asseyez-vous cinq minutes ! Non ne dites plus rien, laissez-moi réfléchir deux secondes.

Bon, il est évident que cette nana est en train de prêcher le faux pour savoir le vrai. Elle sait aussi que j’ai eu un contact avec Guillaume Beauregard, sans obligatoirement savoir de quel genre de contact il s’agit. Alors elle cherche quoi ? Je ne devrais pas tarder à le savoir, mais c’est moi qui vais mener la barque !

On va commencer classique :

– Je vous propose un truc, Lui dis-je, vous allez arrêter votre cinéma et me dire franchement ce que vous cherchez, je vous dirais si je peux vous aider, et si je ne peux pas, on en restera là, d’accord ?
– Disons que je suis sur la piste de Guillaume Beauregard.
– Vous êtes détective privée ?
– Pas du tout, c’est une affaire personnelle.
– Et en quoi serait-ce mon problème ?
– Je ne pense pas que ce soit votre problème, comme vous dites, mais c’est le mien !
– Donc vous avez suivi une piste, et elle s’est arrêté où votre piste ?
– Devant votre porte !

Je crois comprendre, cette nana a suivi Beauregard et l’a vu entrer et sortir de chez moi ! Mais comment-a-t-elle fait pour savoir où il allait dans l’immeuble ? Elle l’aurait suivi dans l’escalier ? Mais pour quoi faire ? Quelle salade ?

– Bon, alors puisque manifestement vous ne souscrivez pas au devoir de discrétion que souhaite ma clientèle et que vous savez que j’ai reçu Monsieur Beauregard, sachez que j’exerce une profession libérale, que je l’ai reçu à ce titre et uniquement à ce titre, et que je n’ai rien d’autre à vous dire. Maintenant si vous voulez bien me laisser terminer ma salade.
– D’accord, je suis désolée, j’ai donc suivi une fausse piste. Si vous pouviez néanmoins m’indiquer la nature de votre profession, et nous en resterions là !
– Non, désolée !
– Tant pis ! Désolée pour le dérangement.

Et elle commence à se lever et l’affaire aurait donc pu, en ce qui me concerne, se terminer ainsi, si un petit diablotin de m’avait fait relancer la conversation. Parfois on ferait mieux de se taire…

– Franchement, vous pensiez qu’elle allait vous mener où cette piste ?
– J’ignorais qu’il venait consulter, je pensais que vos relations étaient plus… comment dire… plus intimes. Encore une fois je suis désolée.

Soudain j’ai envie de m’amuser, sans doute parce son visage me plait bien… et puis j’ai toujours été un peu gamine.

– Qu’est-ce que vous appelez des relations « plus intimes » ?
– Ne le prenez pas mal, mais j’ai supposé un moment que vous auriez pu être sa maîtresse ?

Je me marre ! Tout dépend ce qu’on entend par « maîtresse » !

– Et si j’avais été sa maîtresse, vous m’auriez dit quoi ?
– Je vous aurais mis en garde, ce type n’est pas très intéressant !
– D’accord, alors je résume, vous suivez un mec, tout cela pour ensuite prévenir sa supposée maîtresse que le gars n’est pas intéressant. Non mais, vous êtes sûre qu’il ne manque pas des morceaux dans votre histoire ?
– Si, bien sûr, mais pour le reste je suis astreinte au secret professionnel.

Je fais quoi, je la jette ou je continue ? Quand même ce visage, si je pouvais sentir que je pouvais avoir une ouverture… alors je continue.

– Vous me dites votre secret et moi je vous dis le mien ! Lui proposais-je.
– Quel secret ?
– Celui de mon activité ?

Je vais lui raconter un truc édulcoré, je verrais bien si ça la branche.

– D’accord, me dit-elle, je suis journaliste.

Va savoir si c’est vrai ? Je ne vais pas lui demander sa carte !

– Ben, moi je fais des massages, ce sont des massages relaxants, je ne suis pas diplômée.

Ça passe ou ça casse ! Elle me regarde différemment.

– Pour hommes uniquement ?
– Non, non, je masse aussi les femmes.
– Faut faire comment ? Faut prendre rendez-vous ?

C’est pas vrai que c’est en train de le faire ! J’ai failli lui répondre que je pouvais la prendre cet après-midi mais je me suis ravisée. Pas question de faire n’importe quoi, et d’abord je ne possède pas de table de massage.

– Si ça vous intéresse, on peut prendre rendez-vous pour demain après-midi. 14 heures, ça vous irait ?

En principe je ne travaille pas le samedi, mais en l’occurrence ce n’est pas tout à fait du travail.

Ça lui allait ! Je lui ai communiqué mon numéro de portable et le digicode. Elle est partie.

Je n’avais personne en début d’après-midi, je suis donc allé acheter une table de massage pliable que je me suis fait livrer sur l’heure au studio.

A suivre…

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5 réponses à Chanette 28 – Magazines littéraires – 4 – Triste donjon par Chanette

  1. Roxanne dit :

    Même si c’est parfois triste, du moment que le client paye bien…

  2. Biquet dit :

    Chanette aurait-elle eu un coup de blues ?

  3. Suvari dit :

    En voilà un titre qu’il est bizarre

  4. Voisin dit :

    C’es très réaliste ! Je suppose en effet qu’être dominatrice doit apporte beaucoup de satisfaction mais aussi de moment bien chiants !

  5. Baruchel dit :

    Un peu désabusée, la Chanette dans cet épisode, je trouve !

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