Chanette 19 : Trafics (roman) 1 – La Feuille à l’envers par Chanette

Ceux qui n’ont pas lu mes précédentes aventures ne savent donc pas qui je suis. J’exerce le métier de dominatrice professionnelle… Je me prénomme Christine D (Chanette, c’est pour mes clients et quelques très rares intimes), j’ai disons entre 30 et 40 ans, suis mariée avec un homme de moins en moins présent. Taille moyenne, peau mate, visage ovale, cheveux mi longs, fausse blonde. Mes récits ne sont pas des récits de domination, mais des récits d’aventures érotiques. Allez, ça commence !

1 – la Feuille à l’envers

Vendredi 7 Septembre

Cette œuvre de Sylvio Tedesco de par son parti pris affiché de se servir de la structure de la Bible pour calculer l’emplacement de ces intrigants tracés d’un rouge fin, contrastant avec les surprenantes masses bleues qui semblent figées dans l’espace-temps, nous interpelle au niveau de la spiritualité de l’artiste qui s’efface devant le créateur, son créateur, notre créateur. »

J’ai failli éclater de rire devant la suffisance et la bêtise de ce charabia.

Je n’avais pas revu Anne-Gaëlle depuis plus de deux mois. La gestion de sa galerie d’art de la rue de Seine, la débordait de plus en plus. Elle s’était d’abord absentée au Canada, puis s’était consacré à sa prochaine expo qui aurait lieu en Octobre. Au téléphone, la dernière fois, je l’avais senti agacée, contrariée, elle qui était d’ordinaire enjouée et insouciante. Les circonstances firent que nous n’étions pas arrivées à nous revoir depuis ce temps.

– Passe me voir à la galerie, quand tu pourras. Comme ça tu verras les horreurs que j’expose en ce moment !

Je profitais de cet après-midi plutôt calme pour y faire un saut.

Quand Anna me parlait d’horreurs, je pensais qu’elle s’exprimait au second degré et que j’aurais droit, comme souvent en ces lieux, à la vision d’œuvres quelque peu coquines, voire très coquines.

Mais là, je restais confondue ! C’était moche et sans aucun intérêt. Qu’est-ce qui lui a pris à Anna d’exposer de telles merdes ?

Et pour l’instant elle ne peut pas me répondre, depuis mon arrivé, elle est en grande discussion avec un type, la soixantaine, très distingué, sans bidon, le cheveu argenté, non dégarni et coiffé en arrière, grosses lunettes en écaille, costume gris clair sans doute fait sur mesure, chemise blanche avec manchettes, pompes de luxe, chevalière XXL et cravate moche. Le genre de mec qui se trimbale avec l’odeur de son fric comme d’autres se trimbalent avec l’odeur de leur déodorant.

Ah ! Et voilà Anna et l’olibrius qui s’approchent de moi. Attention, je sens que ça ne va pas être triste.

– Chanette, je te présente Alessandro Nancini qui est le président du… Comment disiez-vous ?
– De la FANAC !
– Ah ?
– La Fondation Alessandro Nancini pour l’Art Contemporain.
– Christine d’Esde, ma meilleure amie ! Me présente Anna.
– Mes félicitations, vous êtes une très belle femme !
– Je n’y suis pour rien, j’ai dû naître comme ça !
– J’ai vu que vous manifestiez un grand intérêt pour les œuvres de cet artiste !
– A vrai dire… Commençais-je.

A ce moment-là, Anna m’envoie un grand coup de coude. Bon ça va, j’ai compris, faut pas que je dise du mal de l’artiste. Le milieu de l’art est remplis d’hypocrites, alors soyons hypocrite, c’est gratuit et c’est facile !

– Il y a quelque chose de magique dans ces tableaux ! Déclarais-je.
– Oui ! Plus on les regarde, plus on est fasciné.
– Absolument !
– En fait on entrevoit l’éternité.
– Et si on n’y croit pas, à l’éternité ?
– Mais justement, l’artiste nous invite à y croire, c’est toute sa démarche !

Je ne relance pas, ça me gonfle. Alors c’est lui qui le fait, mais dans un tout autre registre :

– Serait-ce indiscret de vous demander ce que vous faites dans la vie ?

Evidemment que c’est indiscret, dire qu’on fait la pute ou qu’on tient un studio de dominatrice professionnelle, ne fait pas partie des usages dans cette société hypocrite !

– Sans profession ! Répondis-je simplement !

Il lorgne mes mains. Je suppose qu’il y cherche une alliance. Je suis certes mariée (ben oui !) mais ce serait avec l’homme invisible que le résultat serait du pareil au même ! Et je ne porte pas d’alliance.

– Pardonnez mon audace, mais j’ai une envie irrésistible de vous inviter au restaurant.

Et puis quoi encore ? Déjà que dans le cadre de mes activités professionnelles, je n’accepte ce genre de choses que très rarement, alors pensez bien qu’avec un parfait inconnu dont je n’ai strictement rien à foutre, je ne vais pas dire oui !

– N’y pensez pas !
– Je ne fais que ça pourtant !

M’énerve ce mec, je m’éloigne et feint de m’intéresser à ces foutues tableaux, pendant que ces messieurs-dames reprennent leur conversation. Puis au bout de cinq minutes, je sors de ce bazar devant les yeux incrédules de ma meilleure copine.

Je rentre dans un bistrot cinquante mètres plus loin, puis je lui téléphone :

– Préviens moi quand il sera parti, je n’suis pas loin !
– D’accord ! Me répond-elle avec une voix d’hôtesse d’aéroport.

Une demi-heure ! Une demi-heure que je poireaute ! Mais bon dieu, c’est une sangsue, ce mec ! Allez, j’me casse !

Et juste au moment où j’allais téléphoner à Anna, la voilà qui m’appelle ! C’est bon ! Je retourne à la galerie. Et… Oh ! Non ! L’abruti de la galerie est là sur le trottoir devant moi et vient à ma rencontre avec une tronche à faire de la publicité pour une marque de dentifrice.

– Je suppose que c’est le destin qui nous fait nous rencontrer de nouveau !
– Vous perdez votre temps, monsieur !
– Permettez-moi d’insister !
– Non !
– Le destin est têtu, nous finirons bien par nous croiser de nouveau !
– Si je vous croise de nouveau, je changerai de trottoir !

Et je le laisse planté là !

Mais Alessandro Nancini n’est pas homme à renoncer si facilement. Cette femme est revenue à la galerie, elle finira bien par en repartir. Il lui suffira d’attendre. Et le voilà au même café et à la même table qu’occupait Chanette, il y a quelques instants. Quand elle ressortira de la galerie, il la suivra discrètement. Quand il aurait l’adresse, la rencontrer fortuitement ne serait plus qu’un jeu d’enfant.

– C’est un vrai pot de colle, ton visiteur !
– C’est encore pire que ça, je t’expliquerai, viens !

Et la voilà qui m’attrape la main, et m’entraîne dans l’escalier en colimaçon qui descend vers le sous-sol.

– Tu m’as trop manqué ! Commence-t-elle en m’enlaçant et en portant ses lèvres aux miennes
– Humppf

Embrasser Anna est un plaisir toujours renouvelé, et pourtant le charme de la nouveauté a disparu depuis pas mal d’années, nous nous connaissons par cœur.

– J’ai envie qu’on se bouffe la chatte !
– Ici !
– Ben oui, ce petit canapé n’est pas si mal… Ah, j’ai oublié d’accrocher le panneau là-haut, je reviens
– Quel panneau ?

Elle n’a pas entendu, j’ai bien compris qu’elle avait envie de me sauter, le problème c’est que je ne suis pas trop motivée, mais bon, l’appétit vient en mangeant…

– Je n’ai pas mis de panneau, vu l’heure, j’ai carrément fermé en avance. Bon dis-donc toi, tu veux vraiment rester habillée ?
– Je ne connaissais pas ce sous-sol !
– Je n’m’en sers que quand les expos comportent beaucoup d’œuvres, je ne peux pas tout placer en haut. Je m’en sers aussi pour les vernissages ! Voilà c’était la visite guidée du sous-sol ! Et si on passait aux choses sérieuses maintenant ? Minauda-t-elle.
– La visite guidée n’est pas terminée, je n’ai pas vu les toilettes !

– D’accord ! Alors cette porte, c’est la remise, celle-ci c’est un cagibi, et celle-ci, les toilettes ! Mademoiselle est contente ?
– Mademoiselle va pisser !
– Ah, oui… et je ne peux pas en profiter ?
– Si, mais faut que m’installe comme il faut… Attend !

Je retire carrément mon pantalon et mon string, puis je m’assoie sur le siège en me plaçant le plus en arrière possible. Anna, après n’avoir conservé que ses sous-vêtements vient placer son visage devant ma chatoune. Elle ouvre la bouche, elle est prête. Je lâche les vannes, elle avale une première giclette. J’essaie de contrôler mon débit, mais ce n’est pas si évident que ça, il y en a trop à la fois pour qu’elle puisse avaler, ça coule sur son menton, sur sa poitrine, sur ses cuisses, par terre. Il va falloir passer la serpillière après toutes ces bêtises. Pas bien grave !

– Y’en a plus ?
– Plus pour le moment !
– Bisous ?

Et c’est comme ça, que je me retrouve avec la saveur de ma propre urine dans ma bouche. Petit goût légèrement âcre, tiède, un délice de fin gourmet. Je me remémore quelques vers lu je ne sais plus où :  » Goût tiède de bouillon de légumes / Odeur subtile de foin que je hume / Que me fais-tu boire, femme impie ? /- Quelques gouttes de mon pipi ! »

– A ton tour ?
– Tout à l’heure peut-être ! Reste assise, on va faire un petit nettoyage !

C’est trop rapide, j’aurais préféré de longs préalables bourrés de tendresse, la caresse d’une peau, de la main, de la bouche, le frôlement des corps et tout simplement l’immense plaisir d’être ensemble et si charnellement proches. Là, telle que je la connais et telle que je me connais, elle va me faire partir au quart de tour !

Effectivement, après m’avoir copieusement lapé et léché afin de récupérer les impertinentes gouttelettes qui s’y étaient posées, la voici qui fait danser sa langue autour de mon clito, puis carrément dessus. Je tente de retarder ce plaisir qui monte inexorablement. Pas évident ! Je choisis donc de me laisser aller. Ça monte, ça monte ! Ça y est, je suis au ciel ! Avec les anges !

– Ça a été fulgurant ! Commente Anna, en me faisant un bisou, un gentil bisou, mais d’habitude c’est mieux que ça, à mon avis quelque chose la préoccupe, la copine.

Je la caresse, lui enlève son soutif, puis sa culotte, je caresse encore, je bisouille, je bécote, je tripote. Elle se tortille bizarrement. Elle veut quoi ? Tirer sa crampette en vitesse ? Peu son genre ! Je lui donne une tape sur les fesses, histoire de manifester mon agacement.

– Plus fort !

Pas de soucis, je claque plus fort. Anna a ses périodes masos et dans ces moments-là, elle encaisse parfaitement bien. Je tape comme une malade, un coup la fesse droite, un coup la fesse gauche, et on recommence

– Oh ! La, la l Ça chauffe !
– Tu veux que j’arrête !
– Non, c’est trop bon !

Alors si c’est trop bon, on va continuer. Le souci c’est que je commence à avoir sacrement mal aux mains. Il me faudrait un objet contondant.

Coup d’œil circulaire, il y a une magnifique règle plate en plastique transparent qui traîne dans un coin. Je m’en vais chercher l’objet. Anna a profité de ce léger contretemps pour se positionner en une levrette parfaite, le cul relevé, tendu, écarté révélant tous ses trésors ! Que c’est beau ! Une œuvre d’art ! Je fais semblant de la menacer avec la règle.

– Même pas peur !

Je cingle !

– Ouille !
– Ça fait mal, hein ?
– Humm, continue !

C’est ce que je fais ! Elle pousse des petits cris mais ne me demande pas d’arrêter. Ses jolies fesses tournent rapidement au cramoisi.

– On va arrêter sinon tu ne vas pas pouvoir t’asseoir pendant huit jours !
– Viens vite me calmer, j’ai la chatte en feu ! Dit-elle en s’allongeant sur le dos, les cuisses écartées.

Mouillé comme elle est, elle ne risque pas de prendre feu ! Ça dégouline de partout ! Son clito est érigé comme une mini-bite. Et tandis qu’Anna tiraille violemment ses bouts de seins, j’approche ma langue de son bouton d’amour. Elle se tétanise, elle est secoué de spasmes, elle hurle, puis son corps à la surface duquel le sang a afflué devient tout mou.

– Putain le pied, je suis en nage ! Et y’a pas de douches ici ! Même pas une serviette !
– Ma pauvre bibiche !

Il y a quand même un petit lavabo… on a fait avec !

Bon alors tu me racontes :

Le récit d’Anna.

Mardi 4 septembre

Il est 11 heures 30. Un type entre dans la galerie, costume sur mesure, cheveux argentés et pompes qui brillent. Il ne me salue pas, me dévisage quelques secondes et s’en va contempler les toiles. Il n’y a rien de bien nouveau à voir, la prochaine expo n’aura lieu qu’en octobre et en attendant j’accroche quelques tableaux que m’ont laissés en dépôt quelques artistes. D’ailleurs le gars, il les regarde à peine. Je dirais même qu’il a l’air de s’en foutre complètement ! Et puis le voilà qui viens vers moi !

– Pas de vernissage en vue ?
– Pardon ?

Pas bonjour, pas s’il vous plaît ! Il se croit où cet abruti ?

– Je vous demandais « Pas de vernissage en vue ? »
– Et votre maman, elle ne vous a jamais appris à dire bonjour ?

Le mec il rougit comme une tomate, mais ne se démonte pas pour autant.

– J’ai parfois le défaut de parler trop doucement, je vous ai salué en entrant !

Quelle mauvaise foi !

– J’ai cru comprendre que votre prochaine expo n’aurait pas lieu avant Octobre !
– Si vous savez, pourquoi vous me demandez ?
– Je connais un jeune artiste que j’essaie de lancer, je me disais que vous pourriez peut-être l’exposer ?
– Ben voyons !
– Je peux vous montrer ?

« C’est ça, montre-moi, pépère, et ensuite je me ferais une joie de t’envoyer promener. »

Il sort de sa sacoche, un ordinateur portable, et fait apparaître la première œuvre du « maître ». J’éclate de rire. Une espèce de fond bleu avec des boursouflures, le tout barré d’un trait rouge.

– Et vous croyez vraiment que je vais exposer ces merdes ?
– Oui, je crois !

Et voilà qu’il me sort de sa poche une liasse de gros billets, je n’ai pas compté mais ça faisait une somme !

– C’est quoi ça ? Vous les avez fabriqués cette nuit ?
– Ils sont à vous !
– Attendez, vous voulez dire que vous me laissez tout ça si j’accepte d’exposer ces… ce machins…
– Ces œuvres, diront nous !
– Et le piège, il est où ?
– Il n’y en a pas, c’est un investissement. Je vous ai préparé un contrat, il vous suffira de remplir les blancs, d’ajouter la date…Je n’ai pas indiqué la vrai montant, c’est à cause du fisc…
– Et vous êtes qui, d’abord ?
– Nancini ! Alessandro Nancini !

Je lis le truc, en fait je m’engage à exposer les œuvres du dénommé Sylvio Tedesco du tant au tant à l’exception de toutes autres productions d’autres artistes. Je m’engage aussi à participer à toutes les manifestations promotionnelles organisées par La Fondation Alessandro Nancini pour l’Art Contemporain et son représentant…

– Ça veut dire quoi, ça ?
– Réception chez des ploucs, dîner en ville avec des emmerdeurs, cirage de pompes…
– Et vous avez besoin de moi ?
– Invitez la directrice de la galerie me semble la moindre des choses. Je ne vais pas vous apprendre à aimer les tableaux de Tedesco, vous m’en semblez incapable…
– C’est ça prenez, moi pour une conne !
– Mais il vous suffira de faire semblant, je vous donnerai quelques cours de cuistrerie, ça ne sera pas bien long ! Alors on signe ?
– Laissez-moi 24 heures !
– La loi vous accorde un délai de rétractation, autant signer tout de suite !
– J’ai dit : Vous me laissez 24 heures !
– Vous prenez donc le risque que je propose mes services à une autre galerie !

M’énerve ce mec !

– Oui je prends ce risque !
– Bon, d’accord, il va être midi, je vous emmène au restaurant !
– Non merci !

Il n’insista pas.

Cette manne inespérée me laissait quelque peu dubitative, je décidais de consulter mon avocat…

Mercredi 5 septembre

Mon avocat est une avocate, une belle femme mature, avec quelques légères rondeurs, elle est du genre qui en impose comme on dit !

– Alors ma bibiche, on a des ennuis ?
– Non !
– Alors ?
– Disons qu’il m’arrive un truc de ouf…

Je lui raconte.

– Bizarre ! T’as une photo de ces tableaux ?
– Non !

Elle me conseille de signer non pas un contrat mais deux, l’un uniquement pour l’exposition dans la galerie, l’autre pour les modalités de représentation et d’accompagnement.

– C’est sur ce dernier point qu’il existe des risques de rupture de contrats, l’autre est inattaquable. Pour la galerie tu te fais payer d’avance, pour le reste tu exiges un acompte de 50% non remboursable. Je te prépare deux propositions de contrats.

Et elle se mit à tapoter sur son ordinateur.

– Combien, je te dois ?
– Rien, t’es pressée ? Me demande-t-elle en me déshabillant du regard.
– Pas trop !
– Alors déshabille-toi !
– C’est ce qui s’appelle une demande directe !
– Tout à fait ! J’aime aller droit au but.
– Et si je ne suis pas d’accord ?
– Et bien, tu recevras le montant de mes honoraires par la poste ! Répond-elle, amusée. Bon, allez, on n’a qu’une demi-heure ! Alors tu te déshabilles ?
– Toi alors, t’es trop !

A vrai dire, je m’attendais un peu à une fantaisie de ce genre. On m’avait présenté Hélène au cours d’une soirée très spéciale. Elle avait flashé sur moi, je n’avais rien contre. Elle m’avait administré une fessée mémorable qui nous avait rendu toutes les deux dans un drôle d’état. Nous avions après cela fait l’amour entourées d’une bande de mâles qui se branlaient la bite en nous regardant.

Depuis, quand je fais appel à ses services, j’ai droit ou non, à une petite séance, ça dépend de son emploi du temps, et de ses envies du moment.

Elle appelle sa secrétaire alors que je suis déjà à moitié à poil.

– Attends, ne la fait pas rentrer !
– Fais-moi confiance, arrête de faire ta jeune fille !

La secrétaire entre, une antillaise très jolie et très noire de peau.

– Diane ! Décalez tous mes rendez-vous d’une demi-heure et qu’on ne me dérange sous aucun prétexte.
– Pas de problème ! Répond la blackette en me gratifiant d’un sourire complice.
– Au fait, Diane, il y a combien de personne dans la salle d’attente.
– Une seule personne !
– OK. Prévenez la pour le retard, mettez un panneau sur le bureau d’accueil et venez nous rejoindre.
– Pas de problème ! Répète-t-elle.

Me voilà à poil ! Hélène, elle, est restée habillée. Ce genre de situation m’excite, et elle le sait très bien l’avocate !

– Tu es toujours aussi belle ! Me complimente Hélène avec un regard concupiscent.
– Ça te plait, hein ?
– Tourne-toi un petit peu que je voie ton petit cul ! Qu’est-ce que vous en pensez, Diane ?
– Jolie chute de rein !

L’avocate sort une cravache d’on ne sait où et la tend à sa secrétaire.

– Tiens-toi après la table du fond, Diane va te corriger les fesses !
– Euh ! J’aimerais autant ne pas être marquée !
– Ah ! Et pourquoi donc ? Tu vois un copain ce soir… une copine ?

Je ne réponds pas, La réponse ne la regarde pas. Hélène réfléchit quelques instants puis sort de la grosse ficelle d’un de ses tiroirs :

– On va faire autrement ! Diane attache-moi cette salope sur la chaise.

Je n’aime pas trop qu’on m’attache. Les risques de dérapage de la partie dominatrice sont sans doute faibles, mais ils existent, et dans ce cas je me retrouve sans défense. Mais bon, elles sont deux et ça se passe dans des locaux professionnels, je ne vais pas devenir parano non plus.

Hélène s’approche de moi !

– Alors ? Mademoiselle fait de manières, mademoiselle veut bien que je la domine, mais mademoiselle ne veut pas de marques, mademoiselle veut arriver intacte pour son rendez-vous romantique du soir. Et tu crois que je vais accepter ce genre d’attitude sans réagir ?

Et elle m’envoie une double gifle en pleine poire ! Je m’y attendais un peu. J’ai beau être un peu maso et aimer ce genre e situation, elle m’a sonné ! C’est limite. Si ça doit continuer comme ça je vais arrêter les frais !

– A toi de jouer ! Dit-elle à Diane en lui tendant une chainette dont les extrémités sont des pinces à seins.

Elle m’en clipse un sur le téton gauche, la pression est forte mais supportable et ne tarde pas à m’envoyer des ondes de plaisir entre les cuisses. La sensation monte encore avec la pose de la seconde pince. Elle se met ensuite à jouer avec la chaînette, tantôt en la tirant vers elle m’étirant douloureusement mes bouts de seins, tantôt en la tirant vers le haut, tantôt en exerçant une double pression de l’intérieur des mains (faut bien varier les plaisirs). Je gémis, étrange sensation où la douleur se mélange au plaisir. Et qu’on ne vienne pas me dire que le plaisir est factice, qu’il serait purement psychologique, ceux qui profèrent de telles âneries n’ont qu’à venir constater si ce qui coule de mes cuisses est factice !

Et devinez ce que fait l’avocate pendant ce temps ? Madame a déplacé son fauteuil de façon à mieux observer ce qui se passe, elle est vautrée dedans et se masturbe à qui mieux-mieux. Madame est au peep-show, elle s’offre une petite saynète accompagnant ses délires masturbatoires. Inouï !

Elle finit par jouir, s’efforçant non sans difficultés de rester silencieuse.

– Ça m’a fait du bien ! Commente-t-elle. Diane, tu peux la détacher et nous laisser !

On est en pleine poésie ! Cette conasse n’a pensé qu’à son plaisir. Pas un mot pour me demander si tout va bien ! Non, je ne suis qu’une poupée gonflable, on ne parle pas aux poupées gonflables !

– T’a peut-être des kleenex ? Demandais-je.
– Tu as attrapé un rhume.
– Non, j’ai la chatte et les cuisses pleines de mouille !

Sa tête !

– On reste en contact, soit ferme pour les contrats, si ça bloque, je me déplacerais pour t’assister, si quelque chose cloche n’hésite pas à me déranger…

Je m’attendais donc à une négociation difficile avec Nancini, mais les choses ne se passent jamais comme on les imagine, il valida sans sourciller toutes les modifications contractuelles suggérés par l’avocate !

– Je vais vous faire livrer les toiles le plus rapidement possible. Vous aurez besoin d’un coup de main pour les installer ?
– Non merci, je sais faire !
– J’ai fait imprimer des feuilles de commentaires, les gens adorent qu’on leur explique ce qu’ils sont en train de regarder ! Ce soir vous m’accompagnerez, habillez-vous chic et sexy !
– Je ne suis pas sûr d’avoir ce qu’il faut !
– Et bien, vous l’achèterez !

C’est ainsi que le soir même, je me trouvais attifée d’un tailleur beige en flanelle sous lequel j’avais passé un petit top en soie assez décolleté.

– Hum, superbe, me complimente Nancini en passant me chercher, nous allons rencontrer Louis Bouyon, c’est le redac’chef de la revue « Arts du Présent », vous connaissez ?
– De nom.
– C’est un con, mais il se figure que je l’estime, en fait, il est assez facilement manipulable, surtout quand il a une belle femme à sa table. Ah ! Autant vous le dire tout de suite, il n’a rien d’un play-boy, il est même moche comme un pou… Mais je ne pense pas qu’il vous sera nécessaire de coucher avec !
– Je ne couche avec personne, Monsieur Nancini !
– On verra bien !
– Non, ce n’est pas « on verra », c’est « non ».
– Allez, montez, on y va !

Restaurant chic avec une armée de pingouins, tout ce que je déteste, on s’installe. Bouyon est ponctuel et arrive trois minutes après. Il est gros, il est gras, il est adipeux, et aussi souriant qu’une boite de suppositoire. En revanche mon décolleté à l’air de l’intéresser.

– Je vous présente Anna-Gaëlle de Chabreuil qui est directrice de la galerie « la feuille à l’envers ».
– Ah ? Connais pas ! C’est où ?
– Rue de Seine !
– Et je suppose que vous y avez découvert le nouveau génie du siècle ? Ironise le gros patapouf.
– Ces messieurs dames désirent-ils un apéritif ? demande le loufiat.
– Non ! Répond Bouyon qui se croit tout seul.
– Regardez ça ! Reprend Nancini en exhibant un tirage papier d’un des tableaux de Tedesco.
– Ça se regarde dans quel sens ?
– Comme ça ! La signature est en bas à droite.
– Ça ne m’inspire pas !
– Anna-Gaëlle va vous donner quelques explications !
– Hummm ! Répond Patapouf, pas vraiment motivé.

Coup de coude de Nancini ! C’est donc à moi de remplir ma part de contrat et de débiter avec conviction le blabla imposé :

– Ce tableau fait partie d’une première série de douze. Ils comportent tous une ligne rouge de dimension et d’inclinaison différente qui sont calculés sur la structure du texte de la Bible. Les éléments autour sont également peints en figurant les principaux passages, de façon abstraite bien sûr, abstraite mais cohérente. Ainsi, ce tableau représente la Genèse…
– Vous êtes croyante ? M’interrompit patapouf.
– Euh, à ma façon.
– Vous ne croyez pas à Adam et Eve, quand même ?
– La Genèse est une symbolique, la vraie création du monde c’est le Big-Bang, et c’est bien ce que montre le tableau.

Nancini me regarde, ébahi, il doit se demander où j’ai été chercher ça ? Je n’en sais rien, ça m’est venu tout seul.

– Ouais, évidemment, vu comme ça… Au fait vous avez été à Beaubourg voir…

Changement de sujet, au grand dam de Nancini qui assure, mais qui ronge son frein. J’évite de participer à la conversation, mais surprend le regard de Patapouf qui lorgne de plus en plus ostensiblement dans mon décolleté. Je sens que ça va mal finir cette affaire-là !

Au moment du café, Nancini relance :

– Pour Tedesco, ça vous inspire ou pas ?
– Qui c’est Tedesco ?
– Le peintre dont nous parlions au début.
– Ça ne me fait pas bander…

Il deviendrait vulgaire, Patapouf !

– Mais ça peut se vendre avec un peu de baratin. Ajoute-t-il.

Le visage de Nancini retrouve soudain le sourire.

– Vous me rendriez service en acceptant de publier un court article dans votre revue.
– Et en échange ?
– Je vous ai préparé une petite enveloppe…
– Que voulez-vous sue j’en fasse ? Gardez-là, je ne sais déjà plus quoi faire de mon fric.
– Qu’est-ce qui vous ferait plaisir, alors ?
– Une heure avec cette charmante personne et je vous mitonne un article bien comme il faut…

Je deviens rouge comme une tomate.

– Je reviens de suite, veuillez m’excusez. Indique Patapouf en se levant de son siège.

Il se dirige vers les toilettes. C’est le vieux truc classique consistant à s’éloigner afin de permettre aux autres de discuter librement entre eux.

– Il n’en est absolument pas question ! Fulminais-je.
– Avec tout le fric que je vous ai donné, vous n’allez pas faire la mijaurée.
– Ecoute pépère, il n’était à aucun moment prévu que je sois obligé de faire la pute ! Chacun son métier ! Et quand bien même je serais pute, ce serait moi qui choisit : avec qui, où et comment. Il n’y a que les filles collées avec un maquereau à qui on impose un client, et à ce que je sache vous n’êtes pas mon maquereau. Je m’en voudrais d’ailleurs.

Et sur ces bonnes paroles, j’attrape mon sac à main et je me carapate.

– Ecoutez, c’est un malentendu… Proteste Nancini.

Mais je suis déjà dehors.

Je pressentais que cette affaire allait m’apporter des ennuis, mais là c’est le pompon ! Je tente de joindre mon avocate, évidemment, ça ne répond pas. J’adore les gens qui affirment qu’on peut les déranger à n’importe quel moment du jour et de la nuit, mais qui ne sont pas là quand on a besoin d’eux. Je laisse un message et lui demande de me rappeler d’urgence.

Jeudi 6 septembre

J’ai passé une très mauvaise nuit, mais ce matin ma décision est prise, je vais dire à Nancini de reprendre ses tableaux de merde et je vais lui rendre son fric. J’arrive à la galerie à 9 heures, je n’ouvre pas au public, et j’appelle Nancini, ça va chier !

Il ne répond pas ! Je ne laisse pas de message, je réessaierais plus tard, je commence à décrocher tous les tableaux de Tedesco quand le téléphone sonne, c’est l’avocate.

– Qu’est-ce qu’il t’arrive ?

Je lui explique, lui dit que j’envisage de porter plainte.

– Plainte contre quoi ? On ne t’a obligé à rien :
– Pour harcèlement sexuel !
– Ça ne servira à rien, Nancini et l’autre nieront. Le problème c’est qu’il ne va plus te lâcher et te rendre la vie impossible. Dis-moi, tu as vraiment besoin de son fric à ce mec ?
– Besoin, non ! Disons que ça m’aurais arrangé, j’avais déjà fait un tas de projet, mais bon, je ferais une croix dessus.
– Alors laisse tout tomber, rend lui son fric et ses tableaux, exige un reçu. Tu veux que je m’en occupe ?
– Non, ça devrait aller ! C’est aussi ce que je pensais faire.

Je me remets au travail, et voilà que l’on tambourine à la porte. Encore un qui ne sait pas lire ! Il n’est pas assez grand mon panneau qui indique que c’est fermé ?

Le mec insiste. Il y en a qui sont lourds. En me dirigeant vers la porte, je reconnais Patapouf. Qu’est-ce qu’il vient foutre ici et qu’est-ce qu’il me veut ce vieux dégoûtant ? Je me dirige vers la porte et lui indique le panneau. Il me fait des signes avec les mains. Je finis par lui ouvrir.

– Bonjour ! Rassurez-vous, je ne fais que passer, j’en ai que pour cinq minutes. Avez-vous des nouvelles de Nancini ?
– Non, son téléphone est sur répondeur.
– Tant mieux !

Et le voilà qui farfouille dans son porte document et qu’il en extrait quelques feuilles. C’est quoi ces feuilles ?

– J’ai écrit l’article que souhaitait Nancini, mais je ne l’ai pas fait pour lui… tenez jetez un coup d’œil ! Je voulais juste prendre quelques photos pour l’illustrer mais je ne vois pas les toiles ?

Du mal à suivre !

– Sont dans le coin, là-bas !

Je jette un coup d’œil sur le papelard qu’il m’a tendu. Je vais tout de suite vers la conclusion. En fait, il a pondu un article de complaisance à la gloire de Tedesco, exactement comme le souhaitait Nancini. Il faut donc croire que ce dernier a trouvé une autre monnaie d’échange que la séance de baise qu’il convoitait avec moi !

– Vous allez les accrocher quand ?
– Jamais ! Je viens de les décrocher, je vais demander à Nancini de m’en débarrasser, je ne veux plus avoir affaire à ce personnage !

Ça le fait rire, ce con !

– Vous dite ça, par rapport à hier soir ? Mais c’est un malentendu, voyons, juste un malentendu ! Tient-il à me préciser.
– Pour vous peut-être, pas pour moi ! Alors s’il vous plaît, prenez les photos que vous avez envie de prendre et débarrassez-moi le plancher ! D’ailleurs, je ne vois pas pourquoi vous avez besoin de prendre des photos ? Pourquoi, vous ne vous servez pas de celles de Nancini ?
– Nancini est un salaud, je vais lui jouer un tour à ma façon.

Ah ?

– Ecoutez, vos petites histoires, j’en n’ai rien à foutre ! Si vous pouviez vous dépêcher un peu !
– Vous ne savez pas tout. On s’est engueulé, hier soir, je suis parti du restaurant et j’ai laissé Nancini finir son repas tout seul. Il m’avait dit que vous ne feriez aucune difficulté pour coucher si je le demandais. C’est pas que ça m’intéressait spécialement… Avec mon fric, je peux me payer toutes les putes que je veux, mais puisque c’était offert !
– Je…
– Attendez, mon absence inopinée n’était pas fortuite…
– Je m’en doutais un peu !
– Je me méfie de Nancini, du coup j’ai entendu votre conversation, je voudrais dire votre esclandre ! Voilà ce que je vous propose…
– Vous ne me proposez rien du tout, je ne veux plus entendre parler ni de ces tableaux, ni de Nancini, ni de vous, alors…
– Laissez-moi juste vous expliquer, il y en pour un minute…
– Vous devenez pénible, monsieur.
– Prévenez Nancini qu’il aura son article sur Tedesco, montrez lui le projet que j’ai rédigé, dites-lui que nous nous sommes arrangés tous les deux, et ne donnez aucune précision, mais précisez-lui qu’il n’a pas été question de sexe entre nous. Et puis vous lui montrerez ça ! Me précise-t-il en sortant une nouvelle feuille de son porte document. Mais, je vous en prie lisez !

« Cet article sera publié à la seule condition que l’enveloppe que vous me destiniez soit remise à Mademoiselle Anne-Gaëlle de Chabreuil…  » Et c’est signé Louis Bouyon »

Oups

– Voilà vous me donnez votre accord tout de suite ou vous préférez me téléphonez pour me dire ?

Et il me tend sa carte.

– O.K. Je vous appellerai !
– Avant midi, s’il vous plaît ! On peut en accrocher deux ou trois que je fasse des photos ?

Ouf ! Il est parti ! Le problème, c’est que cette proposition change tout : plus de problème avec Nancini, je garde l’argent et j’augmente la mise ! Trop beau pour être vrai, il doit y avoir un piège mais où ça ?

J’appelle l’avocate qui elle non plus ne voit pas ou serait le piège, elle me donne néanmoins quelques conseils.

J’ai donc fait part à Bouyon alias Patapouf de mon accord. Puis j’ai tout raccroché. Il ne me reste plus qu’à attendre que Nancini se manifeste !

A 14 heures trente, le voilà qui arrive, il est remonté comme un coucou suisse et sans autre préalable se met à m’engueuler.

– Vous pouvez être fière de vous, vous m’avez fait perdre mon meilleur coup. Me déclare-t-il avec une incroyable expression de mépris
– Hi. Hi !
– C’est ça, rigolez ! Et vous imaginez sans doute que je vais vous laisser le fric que je vous ai avancé sans réagir ?
– Je n’imagine rien du tout, mais lisez donc ceci au lieu de vous énerver bêtement !

Et je lui tends le texte de Patapouf. Il le parcourt, incrédule.

– Je ne comprends pas, c’est Bouyon qui a écrit ça ?
– Qui voulez-vous que ce soit ?
– Il se fout de ma gueule !
– Il m’a donné ça aussi !

Et je lui tends le papelard où il est question de l’enveloppe. Il n’a pas l’air convaincu !

– Il me prend pour un pigeon, Bouyon.
– La parution de l’article est annoncée sur son compte Twitter.
– Et alors, ce n’est pas parce qu’il l’annonce qu’il va forcément le faire. Et puis même, qu’est-ce qui prouve que c’est cet article-là qui sera publié ?

Je n’avais pas pensé à ça, et mon avocate non plus.

– Et vous lui avez fait quoi à Bouyon pour qu’il change d’avis ?
– Ça ne vous regarde pas !
– Je lui téléphone.

Il compose nerveusement le numéro de Patapouf… Qui ne répond pas.

– Il se fout de ma gueule, répète-t-il, elle parait quand la revue ?
– Vendredi !
– Alors, vous aurez le fric vendredi, si l’article parait et si c’est bien celui-là. Et sinon, je vous garantis que ça va chauffer !
– Si je n’ai pas le fric aujourd’hui, l’article ne paraîtra pas !
– Je croyais qu’il était annoncé sur Twitter ? Ironisa-t-il.
– Je ferme à 19 heures, je vous attends.
– Ça sent le coup fourré, je vais vous faire un chèque daté de vendredi. Si l’article parait, je vous le changerais pour du liquide, dans le cas contraire je ferais opposition… En attendant mieux.

J’ai envoyé un message à Patapouf. Je ne pensais pas qu’il reviendrait, mais quelques minutes avant la fermeture, il était là !

– Ça n’a pas été trop dur ?
– Disons qu’il ne comprend pas trop ce qui se passe ! Moi non plus d’ailleurs !
– Il n’est pas au bout de ses surprises ! Il faut que je vous explique tout ça. Je peux vous emmener au restaurant.
– Pas ce soir, je suis prise !

C’est ce qu’on appelle une réponse réflexe !

– Demain soir alors !

Bon, j’ai compris, si je lui dis que je suis prise aussi ce soir-là, il va me proposer celui d’après jusqu’à ce qu’il trouve le bon créneau. D’un autre côté, j’ai aussi très envie de savoir ce que ce type à derrière la tête, alors autant se débarrasser des corvées.

– Attendez, je peux peut-être m’arranger pour décaler mon rendez-vous de ce soir, je passe un coup de fil.

Je m’éloigne et fait semblant de téléphoner.

– C’est bon pour ce soir !

Patapouf à l’air ravi.

– Des fruits de mer, ça vous dit ?
– Super !

Pourquoi super ? Parce que ça ne fait pas grossir !

(à suivre)

© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) mars 2013. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits

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6 réponses à Chanette 19 : Trafics (roman) 1 – La Feuille à l’envers par Chanette

  1. Lucky dit :

    voir la feuille à l’envers : Avoir des relations sexuelles dans un sous-bois.
    Sous les châtaigners verts,
    En la saison dispose,
    Je vais avec la Rose
    Voir la feuille à l’envers.

  2. Lea dit :

    Je sens que je vais me régaler, ça manque de bites, mais mon petit doigt me dit que ça va arriver

  3. melicec dit :

    Chanette en profite pour régler leur compte aux imposteurs de l’art moderne, ça ne mange pas de pain et ça fait toujours plaisir, sinon le cocktail domination plus uro moi ça me convient très bien

  4. Muller dit :

    Bonne mise en place de l’intrigue, les séquences érotiques sont délicieuses, c’est bien écrit, c’est du Chanette !

  5. Jean-Paul Dominici dit :

    ‘est bien écrit et agréable à lire.

  6. Kiroukou dit :

    Cette critique est évidement partielle puisqu’on nous annonce 12 épisodes (un vrai roman donc) mais en tous les cas ce premier chapitre est plein de promesses, l’histoire nous plonge dans le milieu parfois glauque des professionnels de l’art, et pour l’instant aucun indice ne vient nous éclairer sur ce que seront ces fameux trafics… vivement la suite donc. Quant aux passages érotiques, et bien c’est du Chanette pur jus, Anna Gaëlle est là, on se gouine, on se compisse et on se domine dans la meilleure tradition vassilienne. D’aucun reprocheront peut-être à ce chapitre d’être exclusivement lesbien, moi ça ne me gêne pas, et puis il serait très étonnant que quelques bonnes bites ne viennent pas s’inviter dans les prochains chapitres.
    En résumé un départ plein de promesse, une aventure intéressante et des passages qui font monter Popaul ! Le pied, quoi ! Merci Chanette

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