Malvina par Michel Audiard

Malvina

Tes cheveux Malvina, ont le parfum des îles,
Mélange très subtil, chargé de sel marin.
Vaporeux souvenir, où le souffle des villes,
Épouse les ardeurs de l’amour clandestin.

Ton torse, Malvina, est un verger splendide
Dont les fruits savoureux sont trempés de soleil,
Fruits d’amour que le sol généreux de Floride
A nourris de ses sucs et teintés de vermeil.

Parfois tu prends aussi une pose enfantine,
Jouant l’étonnement ou la molle candeur.
Et riant aux éclats lorsque ma main taquine
Ton vaste sadinet* où s’éteint toute ardeur.

Témoin des doux travaux dans lesquels tu excelles,
Ton nombril garde encore son ingénuité.
Évoquant par ce trait les putains de Bruxelles,
Qu’empourprent les émois de la virginité.

Sous tes vêtements clairs, ta gorge molle ondule.
Donnant à l’amateur quelque penser malsain.
Elle frôle en passant la baguette d’Hercule,
Et je sens se durcir, le globe de ton sein.

Tes jambes, Malvina, où circule un sang calme
Montent, mais lentement, vers un ciel sombre et bas.
Douloureux paradis, qu’évente de sa palme,
Un négrito dressé pour de savants combats.

Tes appâts rebondis, aussi lourds que tes fesses,
Rapproche-les, formons un couple monstrueux.
J’aime à chercher ainsi par d’humides caresses,
Un plaisir compliqué, un coït douloureux.

Michel Audiard, pastiche de Pascal Pia pastichant Baudelaire, dans le film Comment réussir quand on est con et pleurnichard, 1973.

* SADINET : terme employé comme substantif par F. Villon pour désigner le sexe féminin

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3 réponses à Malvina par Michel Audiard

  1. Harivel dit :

    Merci d’avoir déterrer cette jolie perle

  2. Baruchel dit :

    Une curiosité, en effet

  3. Werber dit :

    Joli !
    J’ignorais que Michel Audiard avait taquiné la muse !

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