Les filles du lac (les âges farouches 2) par De Dontun
Temps préhistoriques. Quelque part dans le massif alpin.
Comme convenu, on vint les réveiller dès le lever du soleil. Moldar, le sorcier du village scruta alors le ciel, il allait faire beau, il fit signe à Olniak, son apprenti que l’épreuve aurait bien lieu aujourd’hui. Il s’équipèrent tous les deux pour cette journée d’expédition et donnèrent l’ordre au jeune garçon de les suivre. Ce dernier n’était guère rassuré. Avait-il au moins conscience qu’il ne lui restait sans doute que quelques heures à vivre ?
Ils marchèrent longtemps, ils étaient maintenant loin de la vallée, au fond de laquelle se trouvait leur village de chasseurs, et avaient pénétré dans les épaisses forêts des hauteurs les plus proches. La journée était resplendissante, et le soleil chauffait la peau des hommes en se frayant un chemin parmi la végétation luxuriante. Quand l’astre solaire fut presque à son zénith, et qu’il eurent atteint une petite clairière lumineuse, Moldar décréta la fin de la marche, Il détacha alors une petite branche d’un arbuste, la débarrassa de ses aspérités les plus voyantes à l’aide d’un couteau de pierre, la planta en terre au milieu de l’endroit et se livra à d’incompréhensibles et grotesques incantations. En fait, il regardait simplement évoluer l’ombre du bâton. Il ramassa ensuite un petit caillou et le plaça près du bout de bois, puis interpella le gamin.
– Voilà, tu dois attendre que l’ombre du bâton atteigne le caillou, à ce moment-là tu te mettras en route pour retrouver le chemin du village. Tu devras être revenu avant la nuit qui suivra cette nuit, sinon c’est inutile, tu ne serais accueilli qu’à coup de pierres !
Le jeune garçon regarda le sorcier d’un air apeuré. Moldar et Olniak le laissèrent là et prirent le chemin du retour
– Il ne réussira pas l’épreuve, ça se sent ! Plus personne ne la réussit ! Il va être incapable de retrouver son chemin !
– Qu’est-ce qu’il va devenir, alors ?
– J’en sais rien, la région n’est pas dangereuse, il n’y a pas de bêtes qui attaquent l’homme, il n’y a pas de tribus ennemies, il n’y a pas de zones dangereuses à traverser avec des sables mouvants, des rivières infranchissables, non rien de tout cela ! Il va s’affaiblir faute de trouver assez de nourriture, trop faible il va devenir vulnérable et les dieux le reprendront.
– Si tous nos jeunes garçons périssent en subissant cette épreuve, pourquoi la maintenir ?
– Parce que cela nous permet d’éliminer ceux qui ne pourront jamais être des guerriers, un guerrier qui ne sait pas retrouver son chemin ? On a vu ça où ?
– Mais ils sont tous jeunes, personne ne leur a expliqué !
– Non, Olniak tu as encore beaucoup à apprendre, tu as toi-même passé cette épreuve et tu l’as réussi !
Devait-il lui dire qu’on l’avait alors aidé ?
– Le sorcier avant moi avait un autre sorcier avant lui, et ainsi de suite, l’un de ces sorciers a fréquenté les dieux. Et les dieux lui ont dit : « une tribu ne doit jamais se refermer sur elle-même faute de quoi ses enfants deviendront idiots ! » Il nous faut du sang neuf, sinon la tribu, n’aura plus de relève et elle mourra avec ses vieillards !
– Il faut faire quoi, alors ?
– Aller chercher du sang neuf ?
– Mais comment ?
– Ce sera ta mission, Olniak ! Je sens dans mes chairs, des douleurs étranges, sans doute est-ce l’appel de ma mort ? Si tu réussis, tu me remplaceras.
– Qu’est qu’il faut-il que je fasse ?
– Que tu ramènes autant de femmes que tu as de doigts dans la main, des femmes en âge de pouvoir faire encore beaucoup d’enfants. Tu partiras dès demain !
Olniak ne discuta pas, parce qu’on ne discute pas les ordres du sorcier. Ses décisions étaient comme celles du destin, inéluctables. Sa mission lui avait indiqué Moldar pourrait durer plus d’une lune. Il devrait s’équiper en conséquence. Alors dans une besace en peau, il rassembla quelques tranches de poisson séché et quelques noisettes, il prit de quoi chasser, il prit de quoi allumer le feu. Cette nuit-là, il eut du mal à trouver le sommeil et au petit matin, alors que le soleil commençait juste à éclairer la terre, il se prépara à partir. D’instinct, à moins que ce soit par superstition, il choisit d’aller vers le couchant. Là où le soleil prend ses repos, il ne pouvait y avoir que de bonnes terres où il pourrait accomplir sa mission. L’autre direction lui faisait peur, parce qu’il savait que là-bas c’était la fin de la terre et qu’il avait du mal à imaginer ce que cela pouvait bien être. Il passerait donc par les montagnes. Il huma l’air de son village une dernière fois et se mit en marche. La première journée se passa sans histoires, les territoires qu’il traversait lui étaient connus. Il ne trouva aucune bestiole à chasser, mais cela ne l’étonna pas, il savait cette zone pauvre en gibier. Il trouva néanmoins de quoi boire, les sources ne manquaient pas, et suffisamment de baies pour se nourrir sans entamer sa réserve. Il se confectionna pour la nuit une sorte de lit suspendu en réunissant à l’aide de ramures souples, deux branches basses voisines sur un arbre trapu.
Il dormit calmement et fut réveillé par les insupportables trilles d’oiseaux qui saluaient à leur façon le lever du soleil. Puis il se mit en route, cette fois, les territoires inconnus étaient devant lui, il marcha, marcha et marcha encore. Il lui faudrait quand viendrait le moment du retour retrouver son chemin. Pour cela il s’arrêtait régulièrement et tentait de mémoriser la paysage environnant. Il découvrit que la chose était ainsi beaucoup plus facile à la montagne que dans le plat où pour ce faire, il fallait à tout bout de champ rechercher l’existence d’un parfois impossible talus. Sa reconnaissance visuelle se complétait d’une autre pratique, elle consistait à repérer un objet sortant de l’ordinaire, un gros rocher, ou un arbre très volumineux et à le marquer. Olniak prenait alors un silex et gravait sur l’écorce ou dans la pierre une sorte de marque oblongue. Ça ressemblait vaguement à une feuille allongée, ou alors à un poisson. Lui-même ne savait pas ce que cela représentait et ne se posait pas la question. C’était tout simplement de signe de sa horde.
Il se demandait pourquoi le sorcier l’avait envoyé seul pour cette mission sensée sauver sa tribu. Il aurait été, pensait-il, plus simple d’envoyer une expédition guerrière qui après un travail de reconnaissance aurait effectué une razzia suivie de l’enlèvement des femmes. Certes, un échec aurait été fatal, la horde ne pouvant plus se permettre de perdre des guerriers chasseurs. Et puis l’opération, avait précisé Moldar, devait se dérouler avec le minimum de contrainte…
C’est le sixième jour, en arrivant au sommet d’un petit mont, qu’il découvrit le lac. Le temps était resplendissant et l’eau miroitait d’un bleu éclatant à ce point qu’Olniak fut saisit par la beauté du spectacle.
Ses yeux de chasseur scrutèrent l’endroit, il ne se trompait pas, il voyait bien des sortes de huttes à moitié bâties sur l’eau, construites sur des piquets. Il y avait deux groupes d’habitation, un peu éloignés l’un de l’autre Sa mission aurait donc lieu ici ! Il fallait maintenant passer à la suite, et ce n’était pas le plus facile. Il se mit en marche… les distances sont trompeuses en montagne, et il mit un certain temps avant d’être relativement près de huttes. Le soleil ne tarderait pas à se coucher. Finalement ce contretemps l’arrangeait, il n’avait aucun plan, il bivouaquerait ici pour la nuit et peut-être que le lendemain matin les dieux l’auraient inspiré.
Le lendemain matin, il n’avait toujours pas de plan, lorsqu’il entendit des rires, des rires de femmes. Comme cela faisait du bien d’entendre à nouveau des êtres humains après tous ces jours de solitude ! Il s’approcha à pas de loup. En contrebas, plusieurs jeunes femmes se baignaient nues près de la rive du lac. Olniak entreprit de les compter. A cette distance, cet exercice lui était difficile d’autant que les filles bougeaient sans arrêt. Il réussit malgré tout à se rendre compte qu’il y en avait un peu plus que de doigts dans ses deux mains. La réussite de sa mission était là, à sa portée, maintenant, il décida d’y aller, il devrait vérifier la présence de possibles guerriers, éventuellement les neutraliser, puis il expliquerait aux femmes la volonté de Moldar. Après tout, qui irait contre les décisions d’un sorcier, d’un grand sorcier, de la race de ceux qui parlent aux dieux ?
Dévaler la pente qui menait au bord du lac s’avérait dangereux, il fallait qu’il fasse un léger crochet par la droite. Qu’importe, il n’était plus à quelques instants près, désormais ! C’est pendant ce chemin qu’il entendit des sons étranges, des sons humains. Une femme ! C’était une femme. Il avait parfois, rarement plutôt, entendu ces sons d’halètements que les femmes produisent parfois pendant l’accouplement. Le sorcier lui avait expliqué qu’il pouvait arriver qu’en ces circonstances les femmes deviennent foldingues. Mais heureusement ça ne durait pas ! Il y avait donc un couple derrière ces arbustes. Un couple dont la femme était pour l’instant foldingue. On doit éviter de regarder un couple qui copule, mais là, il était en mission et tout renseignement glané pouvait être profitable. Plus il approchait, et plus il était perplexe, il était maintenant certain de distinguer deux halètements différents, deux halètements féminins. Un homme était-il donc en train de s’accoupler avec deux femelles ? Il s’approcha davantage, puis pila, stupéfait ! Il n’y avait pas d’homme. Il y avait deux femmes étendues dans la mousse de la clairière. Deux femmes qui se léchaient mutuellement le sexe en haletant comme des foldingues.
Ces deux femmes étaient magnifiques, et encore plus l’une d’entre elles dont les longs cheveux bruns contrastaient avec la blancheur inhabituelle de sa peau. Bizarrement, Olniak, sentit sa verge se redresser sous son pagne. Il ne savait que faire. Il ne comprenait plus. Deux femmes ne pouvaient s’accoupler ! Cela n’avait aucun sens ! Alors pourquoi le faire ? Et tandis qu’il ne pouvait empêcher sa bite de bander, il tenta de réfléchir. Ou bien c’était des foldingues, de vraies foldingues… …Parfois dans le village, des hommes ou des femmes devenaient foldingues. Alors on les attachait une nuit de pleine lune après un arbre et si le lendemain ils étaient encore foldingues on les chassait à coup de pierre. Certains arrivaient à survivre en ermites, jamais très longtemps…
L’autre solution, c’est qu’il s’agisse de sorcières ! Peut-être que les sorcières pouvaient s’accoupler ? Il avait décidément beaucoup de choses à apprendre ! Le mieux serait de leur demander. Et puis cela lui permettrait de les observer de plus près. Et puis, qui sait, si c’était réellement des sorcières et non pas des foldingues peut-être que l’une d’entre-elles accepterait sa virilité dont la raideur devenait gênante ! Il n’en avait pas peur, n’était-il pas lui-même l’envoyé d’un grand sorcier !
Alors il s’avança, provoquant un cri d’effroi des deux jeunes femmes qui disparurent des lieux en courant. C’était donc bien des foldingues. Des sorcières n’auraient pas agi de la sorte ! Il continua son chemin. Après tout qu’importe, ce qui comptait à présent, c’était le contact avec les filles qui se baignaient dans l’eau. Il fallait d’ailleurs qu’il se dépêche. Elles n’allaient probablement pas s’y baigner toute la matinée. Alors, il avança, il était maintenant tout proche, il regarda le groupe de femmes. Il les trouva magnifiques. Elles avaient toutes un vague air de ressemblance. Elles n’avaient rien à voir avec les filles de la clairière. Non, celles-ci avaient la peau beaucoup plus brune et les cheveux bien plus frisés. Certaines étaient enceintes, ce qui plairait au sorcier peut être inquiet de la fécondité des femmes capturées ! Sa verge durcit plus encore. Dans sa tribu, les femmes enceintes étaient particulièrement recherchées pour l’amour : plus de risque de pollution par l’impureté du sang menstruel qui effrayait tant le sorcier.
Il s’approcha du groupe de femmes pour les détailler davantage avant de leur parler… Dès qu’elles le virent, elles esquissèrent un mouvement de fuite, puis s’apercevant qu’il était seul et sans intentions belliqueuses évidentes, elles restèrent dans l’expectative, les yeux des plus jeunes filles intensément fixés sur la virilité turgescente qui écartait les lanières de son pagne de sparterie. Alors il prit la parole :
– Je suis Olniak, je suis envoyé par Moldar, notre sorcier pour vous chercher. Nous avons besoin de vous pour faire vivre notre tribu. Notre tribu est riche et puissante. Venez avec moi, je vous laisse vous préparer !
Les femmes se regardèrent, circonspectes, puis deux d’entre-elles se parlèrent, l’une de celles-ci se retourna et se baissa, offrant à Olniak la vision excitante d’une amande très brune fendue de rose, au bas de fesses particulièrement rebondies. L’homme troublé en avalait sa salive, il ne remarqua pas tout de suite que la jeune femme ramassait un caillou dans l’eau. Elle pivotât brusquement, le jeta sur Olniak. Le tir était heureusement mal ajusté et l’objet tomba dans l’eau, éclaboussant sa cible. Mais elles se mirent alors toutes à lui lancer des cailloux. Il dut fuir, figure un peu ridicule avec son sexe devant lui refusant de débander. Certaines tentèrent même de le poursuivre, mais n’insistèrent pas. Il courait plus vite !
Il s’assit, s’adossant à un large tronc d’arbre. Les choses ne se passaient pas bien. Il fallait changer de tactique, mais il en avait aucune autre pour le moment. Il se mit à réfléchir, il ne trouva rien et finit par s’assoupir. Un raclement de gorge très appuyé le fit se réveiller. Il faillit sursauter. Les deux foldingues étaient là devant lui. Et puis, il s’en voulait d’avoir été si imprudent jusqu’à se laisser surprendre par le sommeil. Si ces deux-là l’avaient trouvé, les filles du lac auraient aussi pu le faire et le tuer.
Les deux femmes ne s’étaient même pas revêtues, elles étaient là devant lui, la chatte à l’air et cela le troubla de nouveau
– Moi, Goulvene ! Dit la plus jolie des deux. Elle ! Soyene !
– Moi, Olniak ! répondit le guerrier
– Nous avons entendu ce que tu as dit aux filles ! Nous voulons bien partir avec toi !
Il devait fournir un effort pour les comprendre, leur langage ressemblait au sien, mais ne faisait que ressembler. Il réfléchit. D’abord, ça ne faisait pas le compte, et ensuite il était hors de question de ramener des foldingues dans la tribu. Que faire ? Leur demander si elles étaient foldingues ne servait à rien, les foldingues ne savent pas qu’ils sont foldingues !
– Etes-vous des sorcières ?
– Non ! Nous sommes les femmes du harem !
– Du harem ?
– Le harem de Chalès !
– Chalès ?
Alors elles expliquèrent. La tribu lacustre où il avait abouti était commandé par ce Chalès. Le village était physiquement séparé en deux parties, la tribu proprement dite d’une part et les huttes des femmes du harem entourant la demeure du chef d’autre part.
Goulvene raconta que Soyene et elle-même ainsi que d’autres filles avaient été capturées lors d’une des nombreuses expéditions de Chalès et de ses guerriers. Goulvene avait été longtemps la favorite, la première femme du chef. Jusqu’au jour où revenant d’on ne sait où, Chalès ramena Wona, ses sœurs et ses cousines. Olniak compris alors à la description que Wona était la plus belle des filles du lac Chalès avait alors négligé Goulvene au profit de Wona qui devint sa nouvelle favorite. Puis quelque temps après elle fut répudiée. Quand une fille était répudiée du harem, elle devait rejoindre le village et devenait la propriété d’un guerrier, avec tout ce que cela comportait : les coups, les humiliations, les travaux pénibles… Mais en ce moment Chalès et ses guerriers étaient en expédition, alors le matin elle venait voir sa copine Soyene qui elle, faisait toujours partie du harem.
– Mais tu fais quoi avec elle ?
– On se donne du plaisir !
– Du plaisir ?
– Oui, les hommes sont souvent partis, ici !
Olniak renonça à comprendre, il leur expliqua qu’il voulait bien les emmener, mais qu’il fallait avant, qu’il s’assure qu’elles n’étaient pas foldingues. Elles lui répondirent sur ce point d’un grand éclat de rire… Mais il y avait un autre problème, c’est qu’emmener deux filles, ça ne faisait pas le compte…
Ils décidèrent de camper position assez près du lac, mais assez loin tout de même afin que l’on ne puisse pas deviner leur présence. C’est alors qu’Olniak préparait des branchages destinés à la construction d’une petite hutte provisoire qu’il entendit un étrange clapotis. Une petite source coulait sur une pierre ! Il chercha d’où venait le bruit et découvrit ahuri Goulvene à quelques pas devant lui en train de pisser sans se cacher et en lui adressant de grands sourires. Alors Olniak se fâcha ! Seul, des foldingues peuvent ainsi pisser sans se cacher ! Il la réprimanda, mais n’obtint comme réponse qu’un grand éclat de rire.
– Partez, je vous chasse !
Cette fois, Goulvene devint grave :
– Non, tu ne nous chasses pas ! C’est nous qui partons ! Si c’est pour retrouver le même genre d’hommes qu’ici, toujours à critiquer ce que nous faisons, ça ne sert de venir avec toi !
Le temps d’assimiler cette étrange réplique, les deux filles avaient disparues. Il finit de construire sa hutte en maugréant. En attendant que les choses deviennent plus claires, il décida d’aller se chercher à manger. Il regretta de ne pouvoir aller vers le lac sans se découvrir, il aurait bien mangé du poisson. Bah ! Il trouverait bien un lapin à attraper. Il ne trouva pas de lapin, mais un fort bel écureuil. Il ne perdait pas au change, c’était délicieux. Le feu qui servirait à le faire cuire ne se distinguerait pas de la cité du lac. Au moins sur ce point, tout allait bien !
…Sauf qu’en revenant à sa base, les deux filles y étaient revenues, en pagne cette fois.
– On t’a apporté du poisson et des fruits ! Dit alors Goulvene.
Etait-ce une offrande ou une soumission ? Voulaient-elles se faire pardonner leur folie de tout à l’heure ? Ne sachant que penser, il agit brusquement, mais sans violence. Goulvene se retrouva pliée en avant, prisonnière du bras gauche du chasseur qui relevait par derrière le pagne de la jeune femme, tandis que de la main droite bien ouverte il la fessait bruyamment. Il n’eut pas le temps de pousser plus loin ses interrogations. Soyene posant au sol la nourriture, se colla carrément contre lui et entreprit de le fesser à son tour !
« Ce doit être un gage d’amitié ! » Se dit Olniak ravi de la tournure des évènements. Son pagne valsa, son sexe fut pris entre des doigts agiles qui ne tardèrent pas à le faire bander. Ils roulèrent tous les trois au sol. Olniak plaqua alors Goulvene dans la mousse et s’apprêta à la pénétrer. Soyene l’en empêcha alors le tirant par les cheveux, il se retrouva alors sur le dos et ce fut Goulvene qui alors s’empala sur son sexe. Il n’avait jamais pratiqué cette position étrange, mais résolu de se laisser faire. Par contre quand Soyene s’assit sur son visage, chatte contre bouche, il ne comprit pas et cette dernière abandonna l’affaire avec une moue de dépit. Et alors que sa jouissance montait, Goulvene se mit à haleter. Pour la première fois, il se demanda si elle était réellement foldingue.
Ensuite, quand cela fut fini, Goulvene et Soyene l’une à côté de l’autre se mirent à pisser, voulant signifier par-là à Olniak qu’elles entendaient bien rester avec lui, mais en faisant ce qu’elles voulaient. Olniak, décidément imperméable aux coutumes locales, ne comprit pas le message, mais pour la première fois, il douta, se demandant si finalement Moldar était un si grand sorcier que ça ! Comment se pouvait-il que tant de choses puissent échapper à son savoir ?
Le lendemain les deux filles lui fournirent le plan qu’il ne parvenait pas à trouver afin de persuader les filles du lac de venir avec lui. Il laissa Soyene et Goulvene à la base et s’approcha du lac. Il dû attendre longtemps, il en profitait pour dévorer Wona des yeux. Cette fille était trop belle ! Il fallait absolument qu’il la ramène. Elle deviendra sa femme. Elle serait donc la femme du sorcier, puisqu’il serait celui qui remplacerait Moldar. Mieux que le chef, puisque c’est lui qui le désignerait. Il arrêta sa rêverie. Les filles avaient apparemment terminé leurs jeux d’eau, et elles regagnaient leur hutte en empruntant un petit chemin naturel qui les obligeaient à marcher les unes derrières les autres. C’est exactement ce qu’avait prévu Goulvene.
Le chemin comportait un petit virage. C’était le moment, il sauta sur la dernière fille de la file, la bâillonna de la main et l’entraîna plus loin. Les autres n’avaient rien vu pour l’instant, mais il fallait faire vite. La fille tremblait comme une feuille secouée par le vent. Quand il se jugea suffisamment en sécurité, il relâcha son étreinte :
– Ecoute-moi, je ne te veux aucun mal ! Je veux que tu écoutes ce que j’ai à te dire et après je te relâche !
La fille acquiesça, tout heureuse de s’en tirer à si bon compte
– Quand Chalès va revenir, ce sera avec des femmes ! L’une d’entre-elles sera sa nouvelle favorite, alors Wona sera répudiée, et vous autres un petit peu plus tard, alors vous serez battues, humiliées. En venant avec moi, vous éviterez tout cela. Vous n’aurez sans doute pas d’autres occasions comme celle-ci ! Maintenant file, et va répéter cela aux autres. Si vous voulez me retrouver, je suis devant le gros rocher là-bas !
Personne ne vint le lendemain.
– Ne t’inquiète pas, elles viendront ! Le rassura Goulvene.
N’ayant rien d’autre à faire, ils firent l’amour à deux, à trois, dans les positions les plus invraisemblables faisant définitivement perdre tout repère à ce pauvre Olniak qui n’en pouvait mais… Trois nuits passèrent, et ce matin-là Goulvene et Soyene s’étaient absentées rechercher de la nourriture, quand Olniak entendit un brouhaha se rapprocher. Les filles du lac venaient à lui. Un frisson lui parcourut le corps. Il avait accompli sa mission ! …Enfin presque !
Toutes les filles du lac étaient là ! C’était inespéré ! Certaines avaient emmené leurs gamins en bas âge. Il n’avait pas prévu ce détail. Tant pis, il ferait avec ! Wona s’avança vers lui :
– Nous avons choisi, nous venons avec toi !
– C’est bien !
– Je suis à toi ! Tu peux me prendre, maintenant si tu veux !
Alors, Wona retira son pagne et dans un geste qu’il trouva obscène, écarta les jambes pour présenter son sexe. Obscène, peut-être mais Olniak banda néanmoins !
– Viens ! Répondit simplement ce dernier.
– Mes sœurs et mes cousines ne me dérangent pas ! Cru devoir répondre Wona.
– Moi, ça me dérange ! Répondit l’homme rageant de constater qu’une fois encore il était tombé sur des foldingues.
Une fois à l’écart, celle-ci se mit à quatre pattes, en levrette, cuisses ouvertes, un bras passant par en dessous pour dilater les lèvres du sexe avec le pouce et le majeur. Olniak fut satisfait de retrouver cette position à laquelle il était habitué. Il se mit debout derrière la jeune femme, fléchit les jambes sur ses genoux, et abaissant sa verge de la main droite pénétra le vagin dilaté en une lente poussée. Il jouit rapidement mais refusa ensuite de donner suite à l’invitation de sa partenaire qui lui demandait de la lécher. Ils regagnèrent alors la petite troupe, lui satisfait, et elle d’assez méchante humeur.
– On ne part pas ?
– J’attends deux femmes.
Personne ne posa de questions, mais quand, un peu plus tard, Soyene et Goulvene revinrent, Wona rentra dans une folle colère :
– Quoi ! Ce sont elles que tu attendais ?
– Oui !
Wona se mit alors à invectiver Goulvene :
– Tu te mets encore en travers de mon chemin ?
Et puis tout alla très vite, les deux filles furent l’une sur l’autre, se combattirent en un corps à corps sans cadeau. Wona était sans doute plus en nerf que sa rivale, mais moins puissante physiquement. Elle s’épuisa rapidement et finit par abandonner le combat. Les sœurs et les cousines réunies en cercle attendaient alors un geste fatal de la part de Goulvene pour intervenir. Cette dernière eut l’intelligence de n’en rien faire. Elle releva sa rivale à bout de force, lui passa la main sur la nuque, et l’accompagna un peu plus loin pour conclure le pacte de paix, sa main glissant lentement des épaules de Wona jusqu’aux fesses nues de la sauvageonne en sueur…
Ils prirent le chemin du retour.
Olniak fut accueilli en héros. Mais l’euphorie fut de courte durée. Les guerriers valides n’étaient plus si nombreux, les jeunes mâles se comptaient eux sur les doigts d’une seule main. Les femmes furent donc distribuées entre les mâles capables de les engrosser, les deux femmes enceintes confiées au sorcier. Des rivalités, des mesquineries, puis des bagarres ne tardèrent pas à éclater. Il ne pouvait y avoir de terrain d’entente amiable entre ces femmes éprises de libertés et ces hommes qui contrairement aux promesses les battaient, les humiliaient les méprisaient. Et puis, il fallait parfois rationner la nourriture. Elles n’avaient jamais connu cela, la réserve de poisson du lac semblant inépuisable.
Wona et Goulvene n’étaient pas les plus malheureuses. Devenues les femmes d’Olniak, celui-ci leur foutait une paix royale et elles prenaient pour exagération les récriminations de leurs compagnes. C’est Soyene qui un jour vint trouver Olniak :
– Unissons nos tribus, partons tous vers le lac, là-bas il y aura à manger pour tout le monde !
– Tomber sous la coupe de Chalès ! Certainement pas !
– Il suffit de ne pas lui permettre de reprendre sa place à son retour !
Olniak rapporta cette proposition à Moldar qui entra dans une fureur incroyable, menaçant même de déclarer foldingue son protégé. Alors le lendemain, les filles du lac partirent, emmenées par Soyene. Quelques heures plus tard, alors que le village se divisait sur la tactique à adopter, Wona et Goulvene déclarèrent partirent les rejoindre. Quand ils demandèrent à Olniak de les accompagner, il ne discuta même pas et leur emboîta immédiatement le pas.
Il fallut deux jours et deux nuits pour que la horde accepte que ce qui restait de ses meilleurs guerriers se mette à la poursuite des fugitives et du traître Olniak. Moldar ferait, lui aussi partie de la traque. Ils fabriquèrent à la hâte des sortes de filets qui permettraient d’attraper les fuyards et de les ramener sans surveillance excessive.
Ceux-ci furent rattrapés en pleine nuit, alors qu’ils somnolaient, la sentinelle ayant été trop facilement maîtrisé. Tout ce petit monde se retrouva donc prisonnier. Les guerriers voulaient en découdre et souhaitaient la peau d’Olniak, mais le sorcier fut inflexible.
– On ne peut pas se passer d’un guerrier tel que lui, il est devenu foldingue, mais à présent il va mieux. Qu’on le libère et qu’il regagne nos rangs ! Dormons ! Demain, nous reviendrons au village !
Olniak ne supportait pas de voir ses femmes emprisonnées. Il ne parvint à trouver le sommeil, son projet était de les libérer et de détruire les filets. Mais alors qu’il libérait la dernière, quelqu’un se réveilla, il s’ensuivit une bagarre générale. Des guerriers périrent, des femmes périrent et Moldar eut la tête tranchée. Il n’y eut ni vainqueur, ni vaincu, et chaque groupe s’en alla vers la direction qu’il avait choisi.
C’est ainsi que Wona, Goulvene, Soyene et Olniak regagnèrent le village des lacs.
Le jour ou un éclaireur annonça le retour de Chalès, un groupe de volontaires emmené par Olniak et ses femmes lui tendirent une embuscade et il mourut ainsi que toute son escorte sous un déluge de flèches.
Olniak fut alors proclamé chef du village du lac. Il en avait juste le titre, c’était en fait ses femmes qui prenaient les décisions, il était, lui incapable d’en prendre, il était devenu foldingue, définitivement foldingue.
Ne cherchez pas de moralité, il n’y en a pas ! Cette histoire n’est qu’une tranche de vie parmi d’autres de ces âges farouches
© De dontun 2001 de_dontun@hotmail.com
Les hommes préhistoriques avaient inventé les godes (en os ou en ivoire) mais le récit n’en souffle mot
Il y a eu quelques films sur cette période dont un avec Raquel Welsh et un autre avec Martine Beswick,
Comme quoi, c’est parfois le cadre qui donne de l’interêt
Dommage que sauf erreur de ma part il n’y ait que 2 épisodes, les aventures érotiques des hommes et des femmes préhistoriques, c’est quand même quelque chose et cette petite nouvelle est très bien écrite