Martinov 26 – Les sculptures incas – 7 – Le café Lation par Maud-Anne Amaro

Martinov 26 – Les sculptures incas – 7 – Le café Lation par Maud-Anne Amaro

Après s’être rafraichie et désaltérée, Béatrice retrouva ses interrogations.

– Comment veut-tu que je retrouve un mec alors que je ne sais même pas comment il s’appelle, ni à quoi il ressemble, même en frappant à toutes les portes, ça ne m’aiderait pas… Et puis cette sorcière, elle sort d’où ?
– Pourquoi tu ne vas pas voir l’épicière, tu n’as qu’à lui raconter que tu es journaliste et que tu aimerais bien interviewer la sorcière locale…

Béatrice trouva l’idée pertinente d’autant qu’elle pouvait être améliorée. Alors elle y va…

– Bonjour, je suis journaliste, j’ai rencontré un homme avec qui j’ai bien discuté, maïs il a oublié son zippo, c’est un type qui fume des Winston, ça vous parle.
– Un monsieur pas très grand ?
– Oui, répondit Béa, au flan
– Ce doit être Petit Louis.
– Vous savez où il habite ?
– Au « chemin des apôtres », je crois.
– Merci beaucoup, on m’a aussi parlé d’une sorcière, une diseuse de bonne aventure…
– Ah, non il n’y a pas de sorcière dans le village ! Répond l’épicière en rigolant. On vous a dit quoi sur elle ?
– Qu’elle était entrée chez des gens en leur prédisant des tas de malheurs et comme personne ne la croyait elle a deviné la couleur du caleçon du propriétaire.
– C’est ce qu’on vous a raconté, vous ne l’avez pas vu ?
– Non !
– Donc c’est des conneries. Quoi qu’attendez, de temps en temps il a des gitans qui viennent nous emmerder, ils trimbalent toujours des voyantes avec eux, mais pour la couleur du caleçon, vous vous êtes fait avoir ! Vous ne voulez pas gouter à mes crêpes, comme vous êtes journaliste, vous pourrez me faire de la pub
– O.K, je vais en prendre quatre !

Renonçant donc temporairement à la piste « sorcière », il restait à Bea à se rendre au « chemin des apôtres » afin d’y rencontrer cet énigmatique Petit Louis.

S’étant renseignée, elle se rendit sur les lieux, l’endroit n’était pas accessible en voiture. En fait il s’agissait d’un chemin caillouteux et grimpant bordé de quelques pavillons en mauvais état.

« Où est-ce qu’ils rangent les bagnoles, les riverains ? »

Elle consulta les boites aux lettres. Que des noms de famille, évidemment ça n’allait pas être indiqué « Petit Louis » !

Elle décida de faire un round d’observation afin d’en apprendre davantage, sinon il lui faudrait y aller au culot.

Le chemin continuait sa montée pour déboucher sur un bois mal entretenu, elle s’installa sous un grand chêne, attendant qu’il se passe quelque chose.

Mais il ne passa rien.

Au bout de trois quarts d’heure, elle se dirigea vers le premier pavillon où personne ne répondit.

– Je ne connais pas et je ne suis pas un bureau de renseignement ! Eructa l’ours mal léché du pavillon suivant.

Elle eut plus de chance (enfin façon de parler) avec le suivant.

– Petit Louis, qu’est-ce que vous lui voulez ? Répondit un type au physique de catcheur de foire.
– J’aimerais lui parler en privé !
– C’est grave ?
– Mais non !
– Vous êtes qui d’abord ?
– Martine Dulac, je suis mandatée par le conseil régional au sujet des énergies renouvelables.
– Et qu’est-ce qu’il a à voir là-dedans ?
– Eh bien, je suis là pour lui dire !
– Ah, c’est bizarre, votre truc ! P’tit Louis il y a une dame qui veut te causer ! Je ne vous fais pas rentrer, on n’a pas fait le ménage…

« Ça tombe très bien je n’avais pas la moindre intention d’entrer ! »

Petit Louis s’amène, pas bien grand, limite chétif, visage très ovale, nez minuscule.

– Bonjour ! Rassurez-vous je ne vous veux aucun mal, j’ai juste quelques questions anodines, On se met un peu plus loin, là-bas ?
– Si vous voulez !

Ils rejoignent le grand chêne sous lequel Béa s’était posée tout à l’heure et s’y assoient à son ombre.

– C’est à vous ce briquet ? Commence Béatrice en lui tendant le zippo.

Le petit Louis devient rouge comme une tomate.

– Non, non pas du tout ! Ment-il
– Je vais le garder, alors, il est joli ! Bon je vais fumer une petite clope et ensuite je vais te poser deux ou trois questions… A zut, j’ai oublié mes cigarettes dans la voiture.
– Vous en voulez une ? Propose naïvement Petit Louis en lui tendant son paquet de Winston.
– Merci c’est gentil ! Bon il te faut savoir une chose, ma voiture n’est qu’à 50 mètres et je suis en contact radio avec trois de mes collègues. Lui annonce-telle en lui exhibant très brièvement une carte barrée de tricolore qu’elle trimbale toujours dans son portefeuille.
– Mais attendez…
– Je n’attends rien du tout ! Je veux juste une réponse, si elle me convient on en restera là, sinon on t’embarque !
– Mais je n’ai rien fait de mal !
– A quoi tu as joué quand tu as remonté le bas-relief qui était au fond du puit du Clos de Merisiers ?
– Mais c’est pas moi, c’est mon frère !
– Arrête de mentir, on a même retrouvé le mégot que tu as laissé par terre avant de passer sous la grille…
– Je veux dire, c’est moi qui ai fait le boulot, mais c’est mon frère qui m’a obligé…
– Et il fait ça dans quel but ?
– Mais j’en sais rien, il parle pas beaucoup, il est toujours dans ses livres.

Béatrice a vraiment du mal à imaginer le « catcheur » en rat de bibliothèque. Mais la situation se complique, s’il ne lui a pas été difficile de dominer Petit Louis qui est un gringalet craintif, avec le « catcheur » ce sera autrement plus compliqué.

– Et la sorcière ?
– Quelle sorcière ?
– La bonne femme qui est passé au Clos des Merisiers pour demander aux propriétaires de décamper.
– Vous voulez savoir quoi ?
– D’où elle sort ?
– Elle n’habite pas ici, elle travaille au « Café Lation » à Castelroupette.

« Le café Lation ? C’est pas possible un nom pareil ! »

– O.K, je te laisse ! Pas un mot à ton frère de tout ça !
– Et s’il me demande ?
– T’inventeras un truc, je ne sais pas moi, tu lui diras qu’il y a eu un cambriolage et que le propriétaire pensait t’avoir reconnu…

Béatrice s’éloigne de quelques pas, attend que Petit Louis soit rentré, puis vient lire le nom sur la boite aux lettres « Laurensot ».

Elle se dit ensuite qu’aller faire un tour à Castelroupette pourrait peut-être lui apprendre des choses… alors elle y va…

Raoul, le frère de Petit Louis au look de catcheur, interpelle ce dernier.

– Elle voulait quoi cette pute ?
– C’est une fliquette, elle sait que c’est moi qui ai déplacé la sculpture.
– Quoi ? Faut prévenir Camille…

Eh, oui il y a un troisième frère, celui-ci est un binoclard taiseux un peu autiste.

Il écoute le récit de Petit-Louis.

– On laisse tout tomber pour l’instant, les flics sont trop forts ! On va attendre que ça se calme et on reprendra les opérations dans quelques semaines. Mais tu es sûr je c’est une vraie flic ? En principe les flics n’interviennent jamais seuls, on n’est pas aux États-Unis !
– T’as raison, ce doit être une détective privée ou quelque chose dans le genre !
– Faut la retrouver et lui foutre la trouille de sa vie pour qu’elle débarrasse le plancher mais faudrait pas qu’elle nous soupçonne, je vais y réfléchir,

A Castelroupette, Béatrice a du mal à trouver où se trouve ce mystérieux estaminet. Google ne le répertorie pas et les passants interrogés réponde à sa demande les uns avec indifférence, d’autres avec un mépris à peine dissimulé. (Dame avec un nom pareil !) Finalement c’est un livreur de pizza finalisant sa livraison qui la renseigna.

– C’est à la sortie de ville, sur la route des Pucelles. Mais ce ne sera pas ouvert, ils n’ouvrent qu’à 19 heures… Vous y aller pour travailler ?
– Oui ! Répondit Béatrice, pensant cette réponse sans conséquence.
– Chic, alors, je viendrais vous faire un petit coucou à l’occasion.
– Si vous voulez !

Elle s’en alla repérer les lieux, l’établissement se trouvait à un bon kilomètre de la sortie de la ville.

« Bizarre quand même, un bistrot en pleine cambrousse ! »

Le rade était construit avec des rondins de bois dans un faux style western. Une pancarte indiquait son nom « L’action »

« C’est Café l’action pas « Café lation » ! C’est malin, je suis passée pour une andouille. Pas grave ! »

Elle retourna en ville, téléphona à Martinov afin qu’il ne s’inquiète pas, s’acheta un bouquin policier et se posa dans un square pour le lire en attendra l’heure propice.

Et à 19 h 30 elle entre dans l’établissement. Il y a une dizaine de personnes, que des hommes, certains habillés très classe, d’autres qu’on aurait imaginé volontiers jouer les figurants dans un film de gangster de série B.

Son arrivée provoqua des regards incrédules et quels échanges de messes basses, mais elle en eut cure. Une blondinette dans les vingt ans faisait le service.

« Bon j’espère que le tuyau n’est pas percé, on m’avait parlé d’une belle brune mature… »

Béatrice interpelle la blondinette.

– Je mangerais bien quelque chose, vous avez des sandwichs ?
– Oui, bien sûr, ma mère va vous recevoir, je vais la prévenir…

« Je n’avais pas pensé à ça ! Cet abruti de Petit Louis a dû la prévenir de mon arrivée, Tout s’écroule. On ne saura jamais le fin mot de l’histoire. Ce n’est même pas la peine que je reste. »

– Salut, on va dans l’arrière-salle !

Béatrice dévisage la nouvelle arrivée, jolie brune, entre quarante et cinquante ans. Elle semble bien correspondre à la description qu’en avait fait Chamoulet.

– C’est-à-dire… s’embrouille Béatrice craignant que ça tourne mal.
– Allez, allez, je ne vais pas te mordre…

Béatrice la suit, peu rassurée.

– Bon ! Commença la brune une fois installé, on vous attendait hier, vous auriez pu nous prévenir, mais je suppose que vous aviez d’excellentes raisons. Passons…

« Comment ça, elle m’attendait hier ? Mais c’est impossible ? Se dit Béatrice un peu larguée ! »

– Vous voulez commencez ce soir ? Vous avez apporté une tenue ?
– C’est-à-dire…
– Je vais vous en prêter une ! A 20 heures on va avoir un très bon client, il était déçu de ne pas vous trouver hier, il va être heureux comme un pape…
– Attendez…
– Laissez-moi finir, s’il vous plait. Vous me verserez 100 euros à chaque passe, le reste ce sera pour vous.
– Mais je…
– Oui, je sais, mais vous ne risquez rien, le maire nous couvre, moyennant une petite contribution, mais c’est le prix de notre tranquillité, il n’y jamais eu d’histoire ici, c’est un endroit cool. Voilà j’ai fini, si vous avez des questions…

« Je vais enfin pouvoir en placer une… »

Mais voilà la blondinette qui surgit !

– Monsieur Raymond est là, je lui ai dit que la nouvelle était arrivée, il est tout joyeux, mais il doit repartir dans une demi-heure. Il est monté dans la 4.
– Bon viens avec moi, je vais te conduire dans la chambre, c’est quoi ton prénom ?
– Martine ! Répond Béatrice.
– C’est trop ringard, ça ! Tu t’appelleras Olga, ça fera un peu exotique !
– Oui, mais il y a un problème…
– Mais non, ici il n’y a jamais de problème, ah oui, la tenue ! Tant pis pour la tenue, tu resteras à poil…
– C’est pas ça…
– Le reste, tu me raconteras ça tout à l’heure. Allez ! Dit-elle en ouvrant la porte de la chambre 4. Bonne bourre ! Les capotes sont sur la table de nuit.

Et c’est ainsi que Béatrice qui n’a pas pu en placer une devant la jactance de la mature brune dont elle ne connait toujours pas le nom, se retrouve dans la chambre d’un clandé en face d’un individu finissant juste de se déshabiller et arborant une bite en étendard.

« Je suis prise au piège, je vais être obligée de me le farcir ! Si je m’échappe ou si je fais un scandale ça peut mal tourner. »

– Bonjour, comment tu t’appelles ?
– Olga !
– Moi c’est Hugo ! Comme Victor, hi, hi ! Mais dis donc c’est quoi cette tenue, ? C’est une tenue d’épicière ça, pas une tenue de pute.

Béatrice ne sait comment réagir. Mais l’autre reprend.

– Non, c’est pas grave, faut pas faire attention je râle tout le temps.
– En fait je n’avais pas compris que je devais commencer aujourd’hui ! Argumente Béatrice, alors voilà.
– Ben voilà, quand on m’explique gentiment je comprends tout.
– Alors qu’est-ce qui te ferais plaisir, mon grand ? Je vais solliciter ton indulgence, je commence, mais je ne demande qu’à me perfectionner.
– Tu me suces et ensuite je te prends en levrette, on fait ça tranquilou, on n’est pas pressé. Mais avant tu te mets à poil et je te caresse un peu.

« Au moins il n’a pas l’air trop compliqué ! »

– Tiens, tes sous !

Comme dans un état second, Béatrice range ses sous dans son sac à main sans recompter, puis se déshabille.

– Wāh, t’es canon, toi ! S’exclame Hugo.
– Je ne me plains pas !
– Ben non, faut pas !

Et la séance commence par un tripotage de seins (c’est d’un classique !)

– Je peux t’embrasser les tétons ?
– Oui, mais ne les mord pas !

Ben oui, il demande… car contrairement aux idées véhiculées par des gens qui ‘n’y connaissent rien, la majorité des clients des prostituées sont très corrects. Et bien sûr Béatrice apprécie d’autant que le type n’a rien d’une brute et fait ça délicatement.

Au bout d’un moment, il se couche sur le lit et invite Béatrice à venir le sucer, elle s’approche.

– Tu ne me mets pas une capote ? S’étonne le client.
– Si, si, bien sûr ! Où avais-je la tête ?

Petite précision, dans ses rapports sexuels Béatrice veille à ce que ses partenaires utilisent un préservatif, mais en revanche elle n’a jamais pratiqué de fellation couverte…

C’est donc la première fois qu’elle suce une bite encapotée, et elle en trouve le gout abominable, sans doute s’y habitue-t-on, mais bon…

En revanche la minceur du latex permet de faire avec la langue les mêmes mouvements que s’il n’était pas là. Béatrice peut donc s’appliquer et utiliser toute la gamme de ses compétences en la matière, allers et retours intempestifs, léchage de la hampe, titillement du gland et même léchage des testicules.

– Un doigt dans le cul, tu aimes ? Ose-t-elle proposer.
– J’allais te le demander.

Elle lui titille le trou du cul pendant quelques instants, jusqu’à ce que le type déclare.

– Et maintenant la levrette.

La levrette est une position très intéressante lorsqu’on nique avec une personne pour qui on a aucune affinité. Et pourquoi donc ? Parce qu’on ne le voit pas ! Du coup Béatrice se laisse baiser en pensant à autre chose.

Mais…

– Je fatigue un peu, viens sur moi ! Dit-il en se couchant de nouveau sur le ventre.

Béatrice s’empale donc sur la bite tendue, et cette fois c’est elle qui fait tout le travail.

« Pas grave, c’est bon pour les abdominaux ! »

Et au bout d’un quart d’heure le mec n’avait toujours pas joui.

– Laisse tomber, tu vas me finir à la main ! Suggère-t-il.
– Mais non, tu vas y arriver, ferme les yeux, part dans tes fantasmes.

On ne sait pas trop où son esprit s’évada mais alors que Béatrice augmentait sa cadence autant que faire se peut, le mec finit par décharger en soufflant comme un bœuf.

– Ben c’était pas mal, je te trouve plutôt douée pour une débutante ! Me dit le type.
– J’avais déjà fait deux ou trois extras…
– Je comprends mieux ! Tu seras là la semaine prochaine ?
– Si tout va bien ! Mentit-elle effrontément.

A suivre
Prostitution, doigtage masculin,

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2 réponses à Martinov 26 – Les sculptures incas – 7 – Le café Lation par Maud-Anne Amaro

  1. Renard dit :

    L’adresse ? L’adresse ?

  2. Pascalou dit :

    Le café Lation ? Tout un programme
    ça me fait penser à un truc que pratiquait une copine, elle buvait une gorgée de café tiède pour bien se réchauffer le palais avant de me prodiguer une pipe, c’était génial

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