Martinov 15 – Professeur Martinov et le chronoscope de Télius 4 – A la poursuite du cadran par Maud-Anne Amaro

4 – A la poursuite du cadran

– Ben alors Béa ? Demanda le professeur.
– Figure-toi qu’en revenant de la Poste, je me suis arrêtée au bistrot pour pisser, et je suis tombée sur une nana qui cherchait des renseignements sur toi !
– Sur moi ?
– Oui ! En fait elle voulait récupérer un colis qu’on devrait recevoir demain…
– Hein ?
– Je vais t’expliquer…

Béatrice raconta alors l’histoire mais totalement expurgée de son contenu érotique et de son jeu de séduction. On comprendra alors aisément que le professeur Martinov ne fut guère passionné par cette version du récit.

Amanda est d’humeur joyeuse après avoir garé sa voiture dans le parking de son immeuble. Elle a toujours les 200 euros que lui a confié Tristan, elle décide alors qu’elle ne lui rendra pas, du moins pas de suite. Elle ressort s’acheter un sandwich et passe l’après-midi à faire du shopping en s’offrant au passage un joli petit top dans une boutique de fringues, puis vers 19 heures, elle s’achète une bouteille de champagne et se fait livrer une pizza avec plein de champignons. Avant de manger elle décide de prendre une douche.

Elle aime s’éterniser sous la douche, adorant la sensation de l’eau glissant sur son corps. Elle se savonne, se rince, l’eau qui coule réveille son envie de pipi, les images de sa rencontre charnelle avec Béatrice lui remontent alors en mémoire et font monter son excitation.

La voici qui commence à se tripoter, mais elle s’arrête rapidement. Il y a plus urgent…

Elle se met à pisser d’abondance debout sous la douche, mais au lieu d’adopter la position traditionnelle pour ce faire, elle serre ses cuisses s’amusant à y voir s’écouler l’urine.

Puis saisie d’une pulsion incontrôlable, elle place un doigt en plein milieu du jet avant de le porter à sa bouche. Deux fois, elle recommence, pas plus, la source est tarie.

Elle s’adosse contre la paroi, puis se masturbe énergiquement, le plaisir monte vite tandis que son esprit fantasme sur le doux visage de Béatrice.

Elle jouit !

« Béatrice, salope ! Est-ce qu’au moins je te reverrai un jour ? »

Elle se rince de nouveau et sort de la douche… apaisée.

Le téléphone sonne, c’est Tristan, elle ne répond pas. Il laisse un message en demandant à ce qu’on le rappelle. Elle ne donne pas suite, fait réchauffer sa pizza, se passe un bon vieux C.D. de jazz et se sert une coupe de champagne. Le téléphone sonne de nouveau.

« Il va me lâcher cet emmerdeur ? »

Quatre fois ! Cela fait quatre fois que Tristan tente de la joindre. Excédée, elle lui envoie un message :

« Ne cherche plus à me joindre, j’ai passé un bon moment avec toi, mais je ne souhaite pas aller plus loin. Je n’ai pas pu récupérer ce que tu m’as demandé, je te rendrai tes 200 euros la semaine prochaine dans ta boite aux lettres. Je n’attends aucune réponse ».

Dépité, Tristan a évidemment le geste dérisoire et inutile de l’appeler. En vain.

Tristan essaye de gagner sa vie en écrivant des bouquins, il a d’abord essayé le polar, la science-fiction et même les romans sentimentaux à l’eau de rose, tout cela avec des succès mitigés. La fréquentation de la bande à Grégorio lui a donné l’idée de se lancer dans la rédaction d’ouvrages ésotériques, qui eux se vendent relativement bien. Il ne croit pas un mot de ce qu’il écrit, mais s’amuse comme un fou sur les plateaux de télévision en s’opposant à ses contradicteurs rationalistes avec des arguments péremptoires et une mauvaise foi assumée alors qu’en fait il est d’accord avec eux.

Sa lubie serait d’ouvrir un cabinet ésotérique où il donnerait des consultations aux angoissés du paranormal. Il a déjà pensé au décor : des livres anciens, des boules en cristal, d’inquiétantes reproductions de tarots anciens au format « affiche », une chouette empaillée. Et puis ses instruments de travail : la plus belle des boules, des pendules (des pendules, pas des horloges), des amulettes, des tarots, des élucubrations zodiacales…

Le chronoscope de Télius ferait très joli dans cet environnement. Il avait lu un aperçu de son fonctionnement dans une revue britannique. En gros, ça simulait le mouvement des planètes, mais comme tout était réglable, on pouvait tricher impunément et raconter n’importe quoi à son interlocuteur pourvu qu’il ne soit pas informé de la réalité des « choses du ciel ».

Bien sûr, on pouvait faire toutes ces singeries sur ordinateur, mais l’amateur d’ésotérisme est d’abord une personne irrationnelle, autant il se méfiera d’un ordinateur autant il aura confiance dans un vieux cadran auquel il manque des pièces !

Car bien sûr il ne pouvait qu’être gravement démantibulé, sinon, qu’aurait il fait dans une poubelle ?

Ah ! S’il parvenait à le faire réparer ! Après tout pourquoi pas ? Celui qu’il avait vu sur la revue anglaise s’était vendu l’équivalent de 78.000 euros chez Christy. Voilà qui pouvait changer la donne !

Mais tout, cela semblait bien mal parti parce que Grégorio ne lâcherait pas l’affaire et parce qu’Amanda refusait désormais de l’aider. Il faudrait qu’il s’investisse pour la faire revenir sur cette décision.

Vendredi 7 décembre

5 heures du matin : Kévin Duchemin pénètre dans l’immeuble d’Amanda. Il monte directement au 4ème étage puis à l’aide d’une sorte de seringue, il introduit de la colle extra forte dans les serrures. L’opération lui prend moins de trois minutes, il redescend l’escalier avec la satisfaction du bon soldat qui a parfaitement accompli sa mission. Le temps qu’Amanda se dépatouille de tout ça, appelle un serrurier, l’attende, et le temps qu’il effectue la réparation, elle ne sera pas sortie de chez elle avant midi ! Il rédige un simple message à l’attention de Grégorio : « Tourterelle coincée dans sa cage ». Il ne l’enverra que plus tard, il ne va tout de même pas réveiller Grégorio non plus !

Karen est venue en mobylette, elle est là à califourchon sur son engin garé non loin du domicile du professeur Martinov, de l’autre côté de la rue. Quelques morceaux de sparadrap blanc ont astucieusement transformé un E en F et un 8 en 3 sur les plaques d’immatriculation.

A 9 heures, une jeune femme blonde se présente à l’entrée du domicile du professeur Martinov. Elle ouvre la porte avec ses propres clés.

« Qui c’est, celle-là ? »

A 9 heures et quart : un vieux monsieur très élégant sort de la maison !

« Martinov ? »

A 10 h 15, le facteur gare son vélo à côté de l’entrée, sort de sa sacoche plusieurs lettres ainsi qu’un paquet dont l’adresse est rédigée en gros caractères au feutre violet.

« Bingo, c’est le bon paquet ! »

Elle fonce, mais son élan est aussitôt stoppé par un camion qui a la mauvaise idée de passer par là au même moment ! Pendant ces quelques secondes de perdues la blonde a ouvert la porte au facteur et l’a fait entrer. Karen est furieuse mais, heureusement elle a un plan B.

10 h 30, le facteur n’est toujours pas sorti.

« Mais qu’est-ce qu’il fabrique ? »

10 h 45. Le facteur sort enfin.

« Une demi-heure ! Il est resté une demi-heure ! Qu’est-ce qu’ils ont foutu pendant une demi-heure ? ».

Deux commères discutent à quelques pas de la porte, elle attend qu’elles en aient terminé, puis traverse la rue avec sa mobylette, la gare sur le trottoir, laisse passer cinq minutes, puis sonne. Béatrice ouvre.

– Bonjour, Monsieur Martinov m’a dit qu’il était sorti, mais que vous pourriez me restituer le colis !
– Pardon ? Quel colis ?
– J’ai la lettre de Monsieur Macherot, je vais vous la montrer, je peux entrer une seconde ?
– Oui, bien sûr !

Karen lui tend la lettre :

« Je soussigné Macherot Désiré, autorise Mademoiselle Karen Brady à prendre possession d’un paquet recommandé adressé au professeur Martinov contenant un dispositif à cadrans en laiton »

Béatrice qui a en mémoire ce que lui a raconté Amanda flaire évidemment le coup fourré mais est prise au dépourvu et cherche à gagner du temps :

– Je ne crois pas avoir reçu ce genre d’objet !
– C’est sans doute dans le courrier de ce matin ?
– Non, non, le facteur vient de passer, j’ai ouvert le courrier.

Karen se rend compte alors que son interlocutrice se méfie et ment effrontément.

« Si le plan B, ne marche pas, allons-y pour le plan C, pas de temps à perdre ! »

Elle sort le flingue de son sac et braque carrément Béatrice.

– Bon, j’ai pas le temps de discuter, tu me l’apportes ce paquet ?
– Tu crois que tu me fais peur ? Tenta Béatrice sans grande conviction.
– Parce que tu te figures que je n’oserais pas tirer, retourne toi et conduis moi jusqu’à l’endroit où t’as laissé ce paquet.

Béa n’ayant pas envie de se faire trouer la peau par cette dingue, la conduisit jusqu’au labo. Karen s’empara du cadran, revint vers la porte d’entrée toujours en tenant la jeune chimiste en respect, puis son butin sous le bras, elle se dirigea vers sa mobylette, déposa le cadran dans une des deux sacoches porte-bagages et démarra en trombe.

Sans illusion, Béatrice releva le numéro de la mobylette. Puis elle rentra et s’affala saisie de tremblements, dans le premier fauteuil venu. C’est qu’on ne se fait braquer sans que cela ne provoque des troubles. Même si on reste serein pendant l’acte, c’est après qu’on se met à dérailler, quand on se rejoue le film. Elle reste prostrée pendant plusieurs minutes. Et puis soudain elle se relève saisie d’une envie de pisser incontrôlable, sans doute un effet collatéral de l’agression, elle n’a pas le temps d’arriver aux toilettes que les vannes s’ouvrent toutes seules…

Elle porte ses mains à son entre-jambe dans un geste dérisoire, comme si celles-ci avaient le pouvoir de stopper le flot. Elle ne lutte pas, reste sur place laissant sa vessie se vider, sa culotte est trempée comme une soupe, sa blouse de travail est bonne pour la machine à laver. Le sol est trempé. Elle éponge tout ça, puis prend une douche rapide.

Elle remet sa tenue de ville, passe devant un miroir, se trouve méconnaissable. Alors saisie d’une étrange détermination, elle retourne au labo comme pour constater d’un regard dérisoire, qu’elle n’a pas rêvé, que le cadran dont il ne reste que l’emballage déchiqueté a bel et bien disparu.

– Je vais te faire payer ça, conasse ! Et la traque va commencer ! Tout de suite.

Elle appelle un taxi. Elle l’attend devant la porte et se fait conduire à la gare, puis se ravise :

– Emmenez-moi à Paris !
– A Paris ! Où ça à Paris ?
– Je passe un coup de fil, je vais vous dire.

Par où commencer ? Martinov ou Amanda ?

– Allô, mon petit professeur ? Tu es toujours à Paris ?
– Ben oui, il n’est que 11 heures et quart ! Y’a un problème ?

Béatrice se rend alors compte que le chauffeur n’a pas besoin d’entendre les détails de cette affaire.

– Oui je te rappelle tout de suite !
– Allô ? Allô ?
– Vous allez vous arrêter un peu plus loin, je laisse mon sac sur la banquette.
– Vous savez, vous pouvez téléphoner de votre place, je n’écoute pas les conversations des gens.
– Peut-être, mais on va faire comme ça quand même !
– Moi, je m’en fous, mais je n’arrête pas le compteur.

Béa, une fois descendue, explique en deux mots le braquage dont elle a été l’objet.

– J’ai une piste, je vais me renseigner et je te rappelle, mais j’aurais peut-être besoin de toi.
– Bon, écoute Béa, tu es sous le choc, c’est parfaitement normal. Rentre chez toi te détendre, si tu veux je te rejoins et on avisera. Et ne te tracasse pas pour ce machin, on ira porter plainte demain.
– Tu crois vraiment que la police va se bouger le cul pour le vol d’un vieux cadran ?
– Non, mais ça empêchera l’expéditeur de nous faire des histoires. De toute façon on l’indemnisera.
– Je VEUX retrouver cette nana !
– Béatrice, calme-toi.
– Je te rappelle.

Elle raccrocha et composa dans la foulée le numéro d’Amanda.

– Béatrice ! Quelle surprise, je ne pensais pas que tu me rappellerais, et surtout si rapidement.
– J’aurais préféré que ce soit en d’autres circonstances. On nous a piqué le cadran. La fille qui a fait le coup m’a exhibé une lettre (fausse évidemment) signée Macherot, ça te dit quelque chose ?
– Oui, c’est le type dont je t’ai parlé, celui qui a trouvé le machin à côté d’une poubelle.
– On peut se voir pour qu’on en cause ?
– Pas de problème !
– Je t’invite au restaurant.
– Pourquoi pas ? Tu passes me prendre à la maison ? Proposa Amanda qui avait quelques arrières pensées.

Elle lui donna l’adresse, quai de Valmy au bord du canal Saint-Martin.

– Je passe te prendre à midi !

Martinov essayait de la rappeler, elle ne répondit pas mais lui envoya un message lui demandant de la rejoindre à l’adresse indiquée par Amanda à midi.

Tristan a passé une nuit épouvantable, il ne se remet pas de la volte-face d’Amanda qui lui parait incompréhensible. Il imagine plusieurs scénarios différents mais avec un point commun : il se persuade que Grégorio a réussi à lui remettre le grappin dessus d’une façon ou d’une autre, peut-être en utilisant la menace, le chantage…. Reste à savoir les vraies motivations de Grégorio, s’il a récupéré la fille, est-ce pour elle-même ou uniquement pour le cadran ?

Comme elle ne répond pas au téléphone, il décide d’aller voir chez elle et prend la direction du quai de Valmy.

A 11 heures 30, il sonne chez elle. Amanda a mis la radio en marche et ne peut dissimuler sa présence, néanmoins après avoir découvert l’identité de son visiteur grâce à l’œilleton de la porte d’entrée, elle fait la « morte ».

– Amanda, je sais que tu es là, ouvre-moi, je veux juste te parler cinq minutes et après je m’en irai.

Pas de réponse ! Il insiste, il tambourine ! La situation commence à devenir gênante, tous les voisins vont entendre…

Amanda commence à stresser, elle est encore en peignoir de bain, absolument pas prête. Elle finit par se résigner à ouvrir afin de le faire entrer quelques instants, mais elle n’a cependant aucunement l’intention de changer d’attitude envers lui.

Elle va pour actionner le bouton du verrou du haut. Impossible de le tourner.

« Merde, mon verrou est bloqué ! »

Elle s’acharne, l’autre continue son vacarme.

– Calme-toi, je vais t’ouvrir, mais pour l’instant, j’ai un problème de verrou.

Elle essaie de tourner le bouton du verrou avec une pince multiprise… sans résultat. Alors elle prend un tournevis afin de le démonter. Ce n’est pas si facile, mais au bout de cinq minutes, elle y parvient néanmoins. Elle va maintenant pour tourner le verrou du bas… Horreur ! Lui non plus ne veut pas se tourner ! Ce n’est donc pas un simple accident mécanique, c’est du sabotage en règle.

« Qui ? La bande à Grégorio évidemment ? Et pourquoi ? Pour m’empêcher de me procurer le cadran ? Mais comment a-t-il appris qu’il pouvait encore m’intéresser ? Bon on verra ça plus tard, d’abord ce verrou…. »

Cinq nouvelles longues minutes plus tard, le verrou inférieur était démonté à son tour. Elle actionna la poignée de la serrure centrale…. bloquée elle aussi.

A midi, très énervée, elle ouvrit enfin la porte et fit entrer Tristan.

– T’as vu le travail ? C’est du Grégorio tout craché ! Tout ça pour m’empêcher d’aller chercher un cadran dont je me fous comme de ma première culotte ! Qui a bien pu lui dire que ça m’intéressait encore ? Tu en as parlé à quelqu’un ?
– Mais non, voyons ?
– C’est qui alors ? Les petits lutins ?
– Je ne sais pas, mais je te jure que ça ne vient pas de moi !
– En attendant je suis dans la merde, j’ai deux verrous et une serrure à changer et je n’ai pas de fric.
– Je t’avais passé 200 euros.
– Mwais, bon, passons à la suite ! T’es venu pour quoi ?
– Ben, j’étais inquiet. Je m’étais dit que Grégorio te faisait peut-être des ennuis, mais je ne m’imaginais pas ça…
– Bon, ben alors, ça va, tu n’es plus inquiet ! Tu vas pouvoir me laisser !
– Je suis vraiment peiné de ton comportement !
– Les peines de cœur, ça passe.
– J’aimerais tout de même comprendre les raisons de ce changement d’attitude. Tu paraissais si amoureuse l’autre jour ! Et puis tu m’avais promis pour le cadran.
– Je ne t’ai rien promis du tout, je me suis investie dans cette affaire et ça à foiré !
– Raconte-moi !

Amanda dévisagea Tristan qui affichait une figure pathétique. C’est vrai qu’il était trop mignon !

« Il essaie de s’incruster, ne pas le suivre sur ce terrain, ne pas craquer, surtout ne pas craquer ! »

– Tu ne me connais pas, tu ne sais pas quelle genre de fille je suis. Je ne veux plus m’attacher, je veux rester libre.
– Qu’est-ce qui nous empêche de nous voir, si je te laisse ta liberté ?
– Je veux sortir et coucher avec qui je veux et quand je veux ! Tu comprends ça ?
– A ce moment-là, ce n’était pas la peine de me faire une grande déclaration d’amour !
– J’étais sincère quand je l’ai fait, j’ai évolué depuis. C’est tout !
– Un peu rapide comme évolution, non ? T’as rencontré quelqu’un d’autre ?

« Ah, il veut savoir ? Et bien il va être servi ! »

– Oui, une fille, on a fait l’amour comme des vraies salopes !
– Je ne te crois pas, tu dis ça pour essayer de me choquer, mais ça ne me choque même pas !
– Tu veux vraiment essayer de recoucher avec une gouine ?
– Tu n’es pas gouine, tu es peut-être bisexuelle ! Et alors ? Qu’est-ce que tu veux que ça me fasse ? Je le suis bien, moi !
– Tu es bien quoi ? Lui fit-elle répéter.
– Bisexuel !
– Ah, bon, tu suces des bites ?
– Ça m’est arrivé oui, même si je préfère le contraire.
– J’aimerais bien regarder ça !
– A ta disposition, je t’emmène au sauna quand tu veux !
– Bon on arrête de délirer, je veux bien qu’on reste copains, éventuellement on pourra même recoucher, mais n’espère rien d’autre.
– Et bien d’accord ! concéda Tristan par pure tactique. Pour le cadran, c’est définitivement foutu ?
– Le cadran, le cadran, tu me les lâches un peu avec ton cadran. Je vais te donner l’adresse du bonhomme, tu n’auras qu’à voir directement avec lui quand il l’aura récupéré… s’il le récupère un jour…

Elle griffonna le nom et l’adresse de Macherot au dos d’un vieux ticket de supermarché et lui refila. Tristan l’enfouit négligemment dans sa poche, se demandant bien comment il pourrait réussir là où Amanda avait échoué.

– Tiens, reprit-elle, si tu veux me rendre service, tu n’as qu’à aller chez un quincaillier m’acheter deux verrous et une poignée !
– Tout de suite ?
– Ben oui, je ne peux pas rester comme ça !

Tristan s’exécuta, pour lui la moitié de la reconquête était effectuée, Amanda ne le jetait plus, mieux, elle envisageait même qu’ils puissent recoucher ensemble : voilà qui valait bien l’achat de deux verrous et d’une poignée de porte avec serrure ! Restait le cadran… Et ce n’était pas gagné !

Amanda, pour sa part était circonspecte, elle avait fait preuve de faiblesse vis à vis de Tristan. A son retour, il faudrait qu’il dégage afin qu’elle puisse être seule quand Béatrice arriverait. Plus facile à dire qu’à faire !

Béatrice a donné rendez-vous au professeur Martinov au pied des marches de la station du métro aérien « Jaurès ». Ils sont en désaccord complet sur la conduite à tenir :

– Bon ! A la limite je veux bien t’accompagner chez cette Amanda, concède-t-il, on verra bien ce qu’elle a à nous dire, mais c’est tout ! Après on rentre !
– Alors allons-y !

Amanda s’est habillée à la hâte d’un jeans et d’un pull de couleur jaune, et s’est maquillée sommairement.

– Bonjour Amanda, je te présente le professeur Martinov…
– Enchantée

Enchantée ? Non pas vraiment car elle qui s’imaginait déjà une nouvelle partie de jambes en l’air avec Béatrice, elle est plutôt contrariée de constater que celle-ci est accompagnée. Quant à Martinov, c’est bien simple, il la dévore des yeux.

Amanda habite un minuscule deux-pièces avec coin cuisine comprenant un cabinet de toilettes exigu.

– Je suis désolée, mais ce n’est pas le grand luxe ici. Et je viens de m’apercevoir qu’on m’a bousillé toutes mes serrures pendant la nuit. Y’a un copain qui est parti m’en acheter d’autres. Le temps de les poser, on ne pourra pas aller au restau avant 13 heures 30. Ça n’fait rien ?
– Non, ça n’fait rien ! Répond Béatrice.
– Asseyez-vous, on va prendre l’apéro, j’ai du Martini ou du Whisky et même quelques cacahuètes.

Martinov accepta un fond de Martini et Béatrice opta pour un whisky sans glace, qu’elle avala presque cul sec.

– Tu me la décris la fille qui t’a piqué le truc ?
– Plutôt grande, sportive, sur une mobylette, c’est tout ce que je sais, pour le reste elle portait des lunettes noires et probablement une perruque.
– Ce ne peut être que Karen ! Elle avait déjà essayé de piquer le truc chez Macherot, mais ça n’avait pas marché.
– Tu as ses coordonnées ?
– Non ! Mais ce cadran, elle ne va pas le garder pour elle, elle va le remettre à Grégorio, et en ce qui le concerne j’ai ses coordonnées.
– Je m’en fous du cadran, je veux juste me venger de cette salope.
– Ça passe AUSSI par Grégorio.
– Embêtant ! Et je suppose que la journée, il travaille.
– Oui, en principe ! Il habite rue du Temple, près de République, je peux te donner son numéro de téléphone portable…

Raclement de gorge ! C’est Tristan qui revient avec sa quincaillerie dans un sac en plastique.

– Ah, tu as trouvé ! Pose ça là, je vais m’en occuper. Je te présente mes amis, le professeur Martinov et Béatrice, la jeune femme à laquelle je faisais allusion tout à l’heure !
– Allusion ? Quelles allusions ? S’étonne l’intéressée.
– Je t’expliquerai.
– Hum je comprends que tu ais craqué ! Commente Tristan qui ne reste pas insensible devant le charme de la jeune chimiste.

Béatrice est gênée mais attend que l’importun soit parti pour réagir. Le problème c’est qu’il ne donne pas du tout l’intention de vouloir s’en aller.

– Si tu veux, je vais te les poser tes verrous.
– Non, je vais le faire, il y a juste des vis à remettre.
– Pas sûr, il y a des différences d’un modèle à l’autre, il va peut-être falloir percer, attends, je regarde.

Et le voilà qui déballe la marchandise, qui tente d’ajuster le nouveau verrou :

– C’est bien ce que je craignais, faut faire des trous, t’as une perceuse ?
– Non !
– Bon, ben, il va falloir faire ça « à l’ancienne » en vissant comme un malade. Tu me laisses faire !
– Ça va prendre combien de temps ?
– J’en sais rien ! Une heure sans doute.
– Bon vas-y ! Répondit Amanda qui ne s’attendait pas à ce que la pose soit si fastidieuse.

Et Tristan commença à s’acharner à visser dans ce bois extrêmement dur.

– Au fait, lança Amanda, tu n’aurais pas l’adresse de Karen ?
– La rousse ?
– Oui !
– Qu’est-ce que tu lui veux à cette pétasse ?
– Elle vient de piquer le cadran à ces messieurs dames et s’apprête à le remettre à Grégorio, à moins que ce soit déjà fait !

Du coup l’attention de Tristan monta d’un cran !

– Je n’ai pas noté l’adresse mais je sais y aller…
– C’est loin ? Demande Béatrice.
– A l’autre bout de Paris, à Montparnasse.
– Vous pourriez m’accompagner ?
– Euh, je peux vous montrer où c’est !

C’est ce qui s’appelle avoir le sens des nuances !

– Alors, on y va ?
– Dès que j’en aurai terminé avec cette porte.

Béatrice trépignait d’impatience, la piste de sa voleuse était là, toute proche, et elle ne pouvait pas y accéder à cause d’un verrou incapable de s’adapter aux anciennes fixations. Et ça n’avançait pas, ce Tristan avait l’air aussi bricoleur qu’un nain de jardin.

– Si vous faisiez des avant-trous, ce serait peut-être plus facile, non ? Lança-t-elle.
– Avec quoi ?
– Ben un marteau et quelque chose de pointu. Tu as ça, Amanda !
– Un marteau, oui, mais je n’ai rien de pointu !
– Une vieille fourchette ? Proposa Martinov.
– Ah, voilà une fourchette !
– Non, ça ne va pas, il en faudrait une entièrement métallique.

Martinov prit la nouvelle fourchette, et en replia trois des dents.

– Et voilà, vous allez pouvoir faire des avant-trous avec ça, vous allez gagner un temps considérable.

Du coup Béatrice a une idée.

– Dis-moi, mon petit professeur, il faut que tu me rendes service… Si tu pouvais t’occuper des verrous, et moi je vais filer avec ce Monsieur à l’adresse qu’il connaît. On fait l’aller-retour et on se retrouve ici.
– Mais pourquoi être si pressée ?
– Ce matin, j’ai reçu un choc. Quand je connaîtrai cette adresse, ça ira mieux.
– Bon, mais ne commets pas d’imprudence, tu relèves le nom et l’adresse et tu reviens, on filera ça à la police.
– Ne t’inquiète pas ! Bon on y va, Monsieur Tristan ?
– Euh, oui !
– On va prendre un taxi !
– On ira aussi vite en métro !

Resté seul avec Amanda, le professeur Martinov parvint à poser le premier verrou en moins d’un quart d’heure. Et miracle le second ainsi que la poignée s’adaptèrent parfaitement aux anciennes perforations.

– Et voilà !
– Ça c’est du bon travail, vous êtes vraiment un amour ! Je vous fais la bise.

Vous pensez bien que notre vert professeur n’allait pas refuser. Il en est même tout émoustillé.

– Heureusement que vous étiez là, reprend-elle, car ce pauvre Tristan, il est aussi bricoleur que moi, bonne sœur !
– Qu’est-ce que vous voulez, on ne peut pas tout avoir ?
– Pardon ?
– Il est bel homme, c’est déjà ça !
– Humm, c’est vrai qu’il est super mignon ! Euh, vous vous intéressez aux hommes, Monsieur Martinov ? Heu, c’est juste une question comme ça, je suis très tolérante !
– Non, je m’intéresse aux femmes, mais il m’est arrivé de… de comment dire…
– De vous intéresser à certains hommes ?
– Disons ça comme ça !
– Et vous avez été jusqu’au bout ?
– Jusqu’au bout ? Humm. Vous allez me gêner !
– C’est donc oui ! Vous êtes donc bisexuel ?
– Oh, très légèrement, vraiment très légèrement !
– Et si je vous disais que Tristan l’est aussi ?
– Ah oui ?

Du coup Martinov laissa un moment vagabonder son esprit !

– Mais où êtes-vous parti ? Restez avec moi !
– J’étais dans mes pensées !
– Des pensées coquines !
– Oh ! Voyons !
– Ne mentez pas, vous bandez, Monsieur Martinov
– Mais pas du tout… En voilà des idées !

Amanda, amusée, lui mit alors la main sur sa braguette.

– Mais voulez-vous retirer votre main de là !
– Vous le souhaitez vraiment ? Minauda la belle brune.

Non seulement, elle ne la retira pas, mais elle la fit se balader, alors que la braguette enflait sous l’effet d’une érection subite.

– Croyez-vous que ce soit raisonnable ? Finit par répondre le professeur sans réelle conviction.
– C’est absolument déraisonnable ! Mais qu’est-ce que ça peut faire après tout ? On peut s’amuser, non ?

Amanda fit glisser la fermeture éclair de la braguette, et sa main s’en alla farfouiller à l’intérieur. Martinov portait des slips à l’ancienne, et la fille n’eut aucun mal à accéder à sa bite, qu’elle sortit de sa niche.

– Mais que voici une charmante chose !
– Plus toute jeune !
– Mais aucune ride !

Elle lui masturba le zizi quelques instants afin de lui donner meilleure vigueur.

– Hum, elle me plait bien cette bite, je crois bien que je vais la sucer.

Et sans attendre de réponse, elle passa à l’action, engloutissant le membre viril de Martinov dans la profondeur de ses joues, jouant de la langue et des lèvres, léchant, pourléchant, suçant, embrassant, câlinant.

Martinov se tenait au rebord de la table, la tête dans les nuages, appréciant l’impressionnant savoir-faire de sa fellatrice.

– J’aimerais vous demander quelque chose ! Parvint-il à murmurer au bout de quelques minutes.

Pour pouvoir répondre, il fallut bien qu’Amanda lui lâche la bite.

– Demandez, je vous écoute…
– Puisque nous en sommes à ce degré d’intimité, il me serait bien agréable de vous voir en tenue plus légère.
– Mais vos désirs sont des ordres, cher monsieur ! Répond-elle en retirant son pull jaune. Cela vous convient-il ?
– Humm, c’est très prometteur !
– Je ne vous le fais pas dire ! Répondit-elle en se débarrassant de son jeans. Mais je vous en prie, vous avez le droit de vous déshabiller aussi !
– Je risque de vous décevoir, je n’ai jamais rien eu d’un play-boy, et ça ne va pas en s’arrangeant.
– Je m’en tape, vous avez une bonne bouille et l’œil coquin, c’est le principal !
– L’œil coquin, moi ?
– Ben oui ! Allez à poil, c’est comment votre petit nom ?
– André !
– Je peux vous appeler Dédé ?
– Oui ! Je pose mes affaires là ?
– Si tu veux ! Et après tu auras le droit de me retirer mon soustingue. Répondit-elle en se retournant.

Andrej Martinov s’acquitta de cette tâche avec une facilité qui déconcerta la jolie brune.

– Et bien dis-moi tu as dû en connaître des femmes toi !
– Pas tant que ça en fait !
– Je ne te crois pas, mais enlève ma culotte.

Aussitôt dit, aussitôt fait, Amanda se remit à sucer la bite du professeur pendant quelques instants, avant de se redresser et de demander d’un air ingénu :

– Dis-moi, je suis curieuse : quand tu vas avec des hommes, tu es plutôt passif ou plutôt actif ?
– Mais pourquoi cette question ?
– Tu ne veux pas me répondre ?
– Plutôt passif disons !
– Tu aimes les bites, alors ?
– Non, mais disons que je peux les apprécier en certaines circonstances.
– Et tu aimes bien te faire prendre ?
– Quand c’est bien fait, ce n’est pas désagréable, et puis comme disait quelqu’un « je ne vois pas pourquoi le plaisir anal devrait n’être réservé qu’aux femmes »
– Si en plus tu es philosophe… Ne bouge pas, je vais chercher un truc.

Martinov ne fut même pas surpris de la voir revenir avec un joli godemiché très réaliste, qu’elle recouvrit d’un préservatif, et d’un tube de gel intime.

– Tourne-toi Dédé, je vais t’enculer !
– Mais en voilà des façons ! Fit-il mine de protester.
– Mmmm, mais peut-être que tu as envie de le sucer avant, hein ? Ouvre ta bouche en grand !

Et voilà que notre vert professeur se retrouve en train de sucer une bite en plastique.

– Allez suce-la bien, imagine que c’est une vraie…

« Pourquoi pas ? » Se dit le professeur qui ferma les yeux pour mieux fantasmer, s’imaginant au milieu d’un groupe de superbes transsexuelles dont il suçait les bites bien bandées à tour de rôle.

– Et ben dis donc, qu’est-ce que tu bandes ! Allez, demi-tour Dédé. Penche-toi un peu, écarte les jambes, voilà.

Elle lui malaxa les fesses de façon à lui dégager l’œillet, qu’elle se mit à lécher du bout de la langue. Quand elle estima l’endroit convenablement humecté, elle introduisit un doigt, puis un deuxième qu’elle fit aller et venir dans l’étroit conduit, tout en lui imprimant un mouvement semi-rotatif.

– C’est bon ! Ne put s’empêcher de s’exclamer le professeur.
– Et attends, tu n’as rien vu, suis-moi on va faire un truc.

Amanda précéda Martinov dans sa chambre.

– Excuse-moi, avec toutes ces péripéties, je n’ai pas eu le temps de faire le ménage !

Rapidement, elle remit en place couette et oreillers, tira le couvre-lit, puis sortit de son armoire une grande serviette de bain, qu’elle étala sur le lit.

– Voilà ! Tu t’installes là-dessus, sur le dos, et tu lèves bien les jambes.

Après avoir badigeonné le trou du cul professoral avec une noisette de gel, elle introduisit délicatement le gode dans l’orifice.

– C’est bon ?
– Oui, oui !
– Alors c’est toi qui va le tenir et faire joujou avec et pendant ce temps-là…

Elle ne finit pas sa phrase et plaça une capote sur la bite toujours bien bandée du professeur, avant de venir s’empaler dessus.

Elle s’agita ainsi sur le pal de chair pendant quelques minutes, tandis que Martinov faisait aller et venir le godemiché dans son troufignon.

Mais l’intention finale d’Amanda était ailleurs, pas bien loin d’ailleurs, car elle finit par se retirer, fit très légèrement basculer son corps, de façon à ce que ce soit cette fois son anus qui soit pénétré.

Commença alors une danse infernale, au cours de laquelle l’homme et à la femme conjuguèrent leur plaisir anal. Quand Amanda commença à brailler, Martinov se laissa aller et jouit à son tour, complétement exténué malgré le fait que l’essentiel du travail avait été accompli par sa partenaire.

Quant au godemiché qu’aucune main ne maintenait désormais plus, il s’échappa du cul de Martinov ce qui provoqua une franche hilarité chez Amanda.

Karen

Karen fonce vers Paris, elle est mal, elle était prête à aller très loin pour Grégorio, mais là, elle est consciente d’avoir franchi une ligne jaune. Elle, l’attachée commerciale modèle, brillante, bien notée, s’était retrouvée en train de menacer une personne avec un revolver ! Ça ne lui ressemblait pas, pas du tout même ! Et elle était effrayée de ce qu’un simple enchainement de circonstances avait pu provoquer !

« Et ça aurait pu être pire ! S’il avait été chargé ? Mais il l’était ou pas ? »

Angoissée, elle tourna sur la droite et s’engagea dans un chemin forestier. Deux cent mètres plus loin, elle s’arrêta, et après s’être assurée d’être seule dans le voisinage, elle récupéra le révolver et visa un gros tronc d’arbre !

« Pourvu que… »

Elle tire, le bruit est assourdissant. Elle s’approche de l’arbre et constate avec effroi les dégâts causés par l’impact de la balle.

« Chargé ! Il m’a refilé un flingue chargé ! Il est trop grave ce mec ! Si j’avais tiré sur la fille ? C’est donc si facile de tuer quelqu’un ! »

D’un geste de rage elle se débarrassa de l’arme en la jetant dans un fourré.

Les évènements de la journée n’avaient sans doute pas fini de venir hanter ses cauchemars ! Mais au moins, n’avait-elle pas fait tout cela pour rien, elle aurait sa récompense, la plus belle des récompenses, mais cette récompense aurait un goût amer, un peu comme celle que le diable avait offerte au Docteur Faust.

Elle sortit son téléphone portable.

– Grégorio ? Ça y est j’ai récupéré ton cadran.
– Super, tu es où ?
– Près de Louveciennes, je rentre à Paris, là !
– Tu peux être à midi Place du Chatelet, devant la fontaine ?
– Oui ! Allo, allo !

« Même pas un mot de remerciement ! Quel mufle ! Bon mettons ça sur le compte de l’émotion ! En route ! »

Elle a le temps, elle évite l’autoroute et prend le temps d’aller boire une verveine dans un bistrot.

« Il parait que ça calme ! »

Un peu avant midi, elle gare sa mobylette Place du Chatelet près de la sortie du métro et va s’asseoir sur le rebord du bassin.

A midi et quart, il n’est pas encore arrivé. A midi vingt-cinq, il arrive comme une fleur, se pointe devant elle et oublie de dire bonjour. Amanda est tendue, de plus en plus tendue.

– C’est où ?
– Dans la pochette de ma mobylette.
– Quoi ? Et tu laisses ça sans surveillance ?

Le ton est cassant. Elle ne répond pas, estomaquée par cette réplique déplacée. Ils se dirigent vers la mobylette.

– Tu me rends le révolver, attention fais ça discrètement.
– Je l’ai…
– Tu l’as quoi ?
– Perdu !
– Quoi ?
– Désolée !
– Et bien, débrouille-toi pour le retrouver, je peux en avoir besoin.

Une nouvelle fois, à deux doigts de péter un câble, elle parvient à prendre sur elle pour ne pas répondre.

Elle ouvre la sacoche de sa mobylette et lui tend le cadran. Il hésite à le prendre et Karen le lui flanque carrément dans les bras.

– T’aurais peut-être pu l’envelopper, je ne vais pas rentrer au bureau comme ça…

Cette fois elle craque !

– Mais bordel tu fais chier ! J’ai pris des risques énormes pour récupérer ce merdier.
– Mais
– Ferme ta gueule, espèce de connard ! Pas un mot de gentillesse ou de remerciement, que des reproches à la con, fous moi le camp avec ton gadget de merde, je ne veux plus jamais te voir, tu m’entends ! Jamais. Et si tu ne veux pas rentrer au bureau avec t’as qu’à te le foutre dans le cul.
– Rends-moi l’argent que je t’ai prêté ! Parvint-il à articuler !
– Pauvre type !

Quelques personnes s’attroupent. Grégorio lève la main ! Karen s’écarte et lui crache au visage.
L’attroupement gagne en importance, il bat en retraite, son cadran sous le bras. Un peu plus loin il achète un journal pour l’envelopper. Tandis que Karen a déjà enfourché sa mobylette et quitté les lieux.

Tristan

Pendant tout le trajet en métro, Tristan ne cessa pas de poser des questions sur le cadran. « Est-ce qu’il n’est pas trop abimé ? Est-ce qu’il fonctionne ? Est-ce que ça peut se restaurer ? »

– Ecoutez, je l’ai à peine vu ! Je l’ai juste déballé et l’autre tarée s’est tout de suite pointée.
– Oui, mais vous avez pu voir son aspect général…
– Vous comprendrez aisément que je garde de cette matinée d’autres souvenirs que les détails de cette foutue machine.
– Certes ! Admit-il.
– Et je peux vous demander la raison de votre intérêt pour ce machin ?
– Disons que je me passionne pour les mécanismes anciens…
– Alors c’est bien simple, on essaie de récupérer le truc, quand on l’aura expertisé on le renverra à son propriétaire. A ce moment-là je vous communiquerai ses coordonnées, vous pourrez toujours lui faire une offre d’achat.
– Je vous en remercie. Répondit Tristan se gardant bien d’indiquer qu’il les possédait déjà !

En sortant de la bouche du métro, Tristan conduisit Beatrice jusqu’à une petite rue jouxtant l’Avenue du Maine. Ils pénétrèrent dans le hall non verrouillé d’un immeuble de construction moderne. L’homme examina les boites aux lettres :

– Voilà, c’est elle ! Karen Brady, 2ème gauche !
– On monte voir ?
– Ça ne me parait pas très prudent ! Temporise Tristan. Et puis elle travaille, elle n’est sûrement pas là en ce moment.
– Ce matin, elle ne travaillait pas !
– Mwais
– Elle vit seule ?
– Aux dernières nouvelles, oui !
– Alors on est deux, elle est seule ! Venez !
– Vous ne savez pas où vous mettez les pieds ! Vous ne connaissez pas Grégorio, il y aura des représailles.
– Vous avez des couilles, oui ou non ? S’énerva Béatrice en lui touchant la braguette.
– Mais, enfin !
– Allez, on monte !

Ne souhaitant pas perdre la face, il se résolut à la suivre, regrettant de s’être fait entrainer jusque-ici.

Karen ouvre, elle est d’abord surprise, mais se reprend de suite !

– Vous ? Ah, je vois ! Mais… Bon, j’ai compris, entrez, on va causer.

Interloqués par cet accueil pour le moins inattendu, Béatrice et Tristan pénètrent dans l’appartement coquettement décoré.

– Je suppose que c’est pour le cadran que je vous ai piqué ce matin ? Je vous l’aurais rendu avec grand plaisir, mais je ne l’ai plus ! J’ai fait la connerie de le refiler à Grégorio ! Vous ne connaissez pas Grégorio, mademoiselle, mais Tristan connaît, il vous expliquera.

Béatrice s’était préparée à faire un scandale mais elle est totalement décontenancée par les propos de leur interlocutrice.

– On dirait que tu regrettes de lui avoir donné ? Intervient Tristan.
– Un peu que je regrette ! Ce mec est un vrai salaud. Il s’est servi de moi pour récupérer ce machin, j’ai pris des risques énormes, je dis bien énormes, des trucs que je n’avais jamais fait, et résultat : même pas un mot de remerciement, il a même trouvé le moyen de m’engueuler parce que…
– Des risques énormes ! Et moi alors, tu ne m’en as pas fait prendre des risques énormes ? Espèce de salope ! Eclate Béatrice.
– Je suis désolée, je ne pouvais pas deviner qu’il était chargé !
– Pauvre conne !

Karen a l’intelligence de ne pas répondre aux insultes. Elle comprend dans quel état d’esprit de sa trouve sa victime de la matinée. A qui bon répliquer, puisque c’est elle qui a raison ? Mais sa présence peut éventuellement l’aider à se venger de l’affront que lui a fait subir Grégorio.

– Je sais comment récupérer ce cadran, si on y va en force, ce ne sera pas bien difficile. Propose Karen.
– Tu n’as rien compris ! Je me fous de ce cadran comme de ma première culotte, je ne suis pas venue à Paris pour le récupérer mais pour te donner une leçon, mais maintenant que je t’ai vu, j’en ai même plus envie, tu me dégoutes !

Touchée par la haine de Béatrice qui ne faiblit pas, Karen sent des larmes lui monter aux yeux, elle tente de se retenir de sangloter, mais en vain, bientôt ce sont les grandes eaux.

– C’est ça, pleure, tu pisseras moins !

Quant à Tristan, l’éventualité d’une récupération du cadran sans trop de risque serait susceptible de l’intéresser… Il intervient donc en ce sens

– Karen a agi sur un coup de folie. Je crois qu’elle regrette sincèrement son geste. Si elle nous propose de reprendre ce cadran à Grégorio pourquoi ne pas le faire ? C’était quoi ton idée, Karen ?
– Je suppose qu’il l’a emporté au bureau, il va donc forcément rentrer avec en fin d’après-midi, il suffit de l’attendre en bas de chez lui.
– On fait comme ça, Béatrice ?
– Mais je m’en tape de votre cadran ! S’écria-t-elle.
– Ecoutez, Béatrice, vous souhaitez vous venger de l’agression de ce matin. Il vous faut comprendre que Karen n’a été qu’un instrument, le vrai coupable, c’est le commanditaire, donc Grégorio. Je vous garantis que si on lui pique son joujou, il va être mal, très mal !
– Ouais, peut-être… Je sais plus…

La motivation n’était plus vraiment présente, mais que faire d’autre ?

– Vous pourriez faire la paix, maintenant toutes les deux ? Faites-vous la bise !

Karen est partante, Béatrice d’abord hésitante, puis elle se laisse faire, sans grande conviction.

– Je m’en souviendrai longtemps de tes conneries ! Commente-t-elle histoire de dire quelque chose.
– Moi aussi, tu sais.

Moment d’émotion, les deux femmes s’étreignent en sanglotant

– T’as la peau douce ! Lance Béa de façon fort incongrue.
– Oui partout !
– Comment ça partout ?
– Ben partout !

Elle rit ! Son premier rire de la journée !

– Hein, Tristan que c’est vrai que c’est doux partout ?
– Je pourrais difficilement dire le contraire. Répond-il assez sèchement.
– Tristan et moi, on a été très copains pendant un moment ! se crut-elle obligée de préciser !
– Juste un moment, on s’est brouillés assez vite !
– Ça aurait pu durer ! Si tu étais moins exclusif ! Bon, on se donne rendez-vous pour tout à l’heure ? Ou sinon on peut manger un morceau ici, j’ai de la pizza au congélateur.
– Oui, ça me ferait du bien de manger un morceau, mais j’ai un coup de fil à passer avant…

Elle pensa d’abord téléphoner à Amanda, puis se ravisa de crainte que Martinov veuille lui parler et pose trop de questions. Elle se contenta donc d’un bref SMS :

« Tout se passe très bien, on reporte le restau à ce soir, je rappellerai plus tard, bisous à tous les deux ! »

– J’ai bien aimé quand vous vous êtes embrassées tout à l’heure ! Lance Tristan en s’asseyant devant son assiette.
– Pourquoi ? Ça te donne des idées ? Rétorque sèchement Karen.
– Peut-être bien…
– Toujours aussi obsédé ! Faut pas faire attention, un de ses fantasmes c’est de faire un trio cul avec deux femmes, comme si s’était vraiment le moment !

Béatrice était soudain ailleurs, le contrecoup du choc de son agression s’installait sournoisement. Tristan respecta son silence. Mais quand Karen eut distribué les parts de pizza, Béatrice n’arriva pas à avaler.

– Je croyais que j’avais faim, mais ça ne passe pas, j’ai l’estomac noué !
– Je m’en veux terriblement ! Dit Karen.
– Je veux bien te croire, mais ça n’arrangera pas mon état.
– Si vous preniez une douche ?
– Non, ça finira par passer !
– Et un petit massage décontractant ? Intervint Tristan.
– Arrête, tu es lourd ! Reprit Karen.
– Ouais, peut-être un massage ! Commenta Béatrice à voix basse.
– Vous avez raison, ça va vous faire énormément de bien ! S’empressa de répondre Tristan. On peut aller faire ça où, Karen ?
– Non ! Dit simplement Béatrice.
– Vous ne voulez plus ?
– Je n’ai pas envie de me faire masser par un homme !

Tristan en est tout dépité.

– Vous voulez que j’essaie ? Propose Karen.
– Oui, mais juste cinq minutes.
– On va se mettre sur le canapé, allongez-vous, retirez peut-être votre haut.

Béatrice retira son tee-shirt et s’installa comme indiqué. Karen commença un massage improvisé qui se voulait assez énergique sur la nuque et sur les épaules, tandis que Tristan était allé s’asseoir un peu plus loin.

– Ça vous fait du bien ?
– Oui, mais c’est un peu fort !
– Je vais faire plus doucement ! Comme ça ?
– Oui comme ça, c’est mieux !
– Je peux dégrafer le soutien-gorge ? Ce sera mieux pour masser le dos.
– Non !
– C’est juste pour le côté pratique !
– Alors, allez-y !

Le massage n’avait rien de spécialement érotique, mais le contact des douces mains de Karen commençait à provoquer chez Béatrice quelques picotements de plaisir.

« Après tout, se dit-elle, s’envoyer en l’air pourrait constituer un excellent anti-stress. Mais il faudrait qu’elle veuille. Et il faudrait aussi que l’autre bellâtre sur sa chaise aille faire un tour ailleurs ! Improvisons, on verra bien ! »

– Vous avez les mains douces !
– Ce serait plutôt vous qui avez la peau douce, non ?
– Peut-être les deux !

« Raté ! On essaie autre chose ! »

– Si vous pouviez me massez un peu au niveau des lombaires !
– D’accord, mais faut retirer votre pantalon.

Béatrice se lève et entreprend un étrange jeu. Résumons-nous : son soutien-gorge est juste dégrafé, mais il est bien en place, il suffit cependant d’un léger mouvement d’épaule pour en faire glisser les bretelles et libérer les bonnets. C’est exactement ce qu’elle fait tout en s’arrangeant pour que Karen puisse découvrir sa poitrine sans que Tristan puisse la voir !

– Oh, là là ! J’en perds mon soutif ! Bof, c’est pas bien grave ! Commenta-t-elle fort hypocritement.
– Ils sont très jolis ! Répondit Karen avec un petit sourire approbateur.

« C’est bon, le poisson commence à mordre à l’hameçon ! »

– Tu voudrais me les masser ?
– Pourquoi pas ?
– Mais pas devant Monsieur !
– Tristan, sois gentil, laisse-nous entre femmes, tu n’as qu’à aller dans la cuisine.
– Si vous avez besoin de moi, n’hésitez surtout pas ! Marmonna-t-il en quittant sa chaise.

Les deux femmes le regardèrent sortir, amusées. En fait Tristan n’alla pas bien loin, il referma la porte derrière lui, mais incomplètement, la laissant très légèrement entrebâillée, lui permettant ainsi d’observer ce qui se passait sur le canapé. Karen comprit son manège mais n’en souffla mot.

– Il va s’imaginer de ces choses ! Plaisanta Karen.
– Qu’est-ce que ça peut faire ? Répondit Béatrice avec un sourire malicieux, tout en s’asseyant sur le bord du canapé.
– Tu veux vraiment que je te masse les seins ?
– Je disais ça comme ça, je dois être folle, mais en fait, oui j’aimerais bien…
– Dans ce cas…

Karen se mit alors à caresser les seins de Béa avec beaucoup de délicatesse. Placée comme l’était, elle bouchait la vue à Tristan qui en était fort marri.

– Je peux les embrasser ?
– Bien sûr !

Karen ne s’en priva pas, d’abord quelques innocents bisous à droite et à gauche du mamelon avant de s’en rapprocher, d’en placer la pointe entre les lèvres, de les rapprocher, de tendre la langue, de sucer. Une fois l’un, une fois l’autre, et Béatrice se pâmait d’aise.

– Tu aimes les femmes ? Demanda la jeune chimiste pendant un temps calme.
– Disons que je n’ai rien contre ! Mais en ce moment j’ai tellement envie de te faire plaisir, tellement envie de me faire pardonner mes conneries… Oh mais j’ai une idée…

Et la voilà qui sans crier gare, s’en va farfouiller dans une sorte de placard, laissant Béatrice presque nue aux regards indiscrets de Tristan. Celui-ci flashe sur la beauté de la jeune femme, et ne tarde pas, à sortir sa bite de sa braguette et à se masturber ! Pourquoi se gêner ?

Karen a trouvé ce qu’elle cherchait : un joli martinet de sex-shop. Les lanières sont noires, le manche est rose et épouse la forme d’un pénis en érection.

– Qu’est-ce que tu penses de ça ? demanda-t-elle en lui confiant l’objet
– Bel objet ! Mais tu veux qu’on fasse quoi avec ?
– Que tu me punisses ?

L’idée séduisit Béatrice.

– Tu voudrais que je te domine ?
– Oui, venge-toi, fais-moi ce que tu veux…. Euh… mais ne m’esquinte pas quand même !

Béa hoche la tête en souriant, décidemment ce scénario ne lui déplait pas.

– A poil, salope !

Elle le fut rapidement exposant à sa partenaire son corps de vraie rousse à la peau laiteuse parsemée de taches de rousseurs.

« Quel canon, elle aussi ! Pensa alors Béatrice. Mais pourquoi tous les protagonistes liés à cette affaire ont-ils l’air de sortir tous d’une agence de casting ? Karen, Amanda, Tristan ? »

Mais quelque chose lui dit qu’elle aurait bientôt la clé de cette l’énigme.

– Allonge-toi sur le canapé ! Sur le ventre ! Je vais te faire rougir le cul !

Le premier coup cingla et Karen encaissa d’un petit bruit étouffé. Béatrice se retint de lui demander si c’était trop fort. Après tout, elle savait parler, et n’allait pas non plus se laisser massacrer sans broncher !

Béa frappait à la volée sans compter. Le cul de la rousse se marquait à une vitesse hallucinante. Bientôt il ne fut que rougeur ! Elle n’avait pourtant rien d’une sadique, mais la situation l’excitait terriblement. Entre deux coups de martinet, elle se débarrassa de son string et porta la main à sa chatte… trempée. La suite s’imposait donc d’elle-même :

– Relève-toi ! Et viens me lécher la chatte !

Karen s’extirpa du canapé :

– Oh, mes pauvres fesses !
– Je ne veux pas t’entendre te plaindre !
– Ce sont mes fesses que je plains !
– Ah ! Bon !
– Je voudrais tant que tu me pardonnes. Tu vas me pardonner, dis ?
– Occupe-toi de me lécher ! On discutera après.

Tristan qui s’était excité comme un fou avec la veuve poignet pendant la séance de martinet rageait de nouveau, il ne pouvait voir que le dos de Karen agenouillée entre les cuisses de Béatrice, avachie sur le canapé, les jambes pendantes.

La langue de Karen était agile et tourbillonnait dans la chatte de Béatrice à la vitesse d’une brosse à dents électrique. Simultanément ses doigts pinçaient les tétons de la jeune chimiste, laquelle ne résista pas longtemps à ce genre de traitement. Elle jouit bruyamment avant d’attirer sa compagne de jeu et de l’étreindre dans ses bras avant de l’embrasser fougueusement.

– Alors, ça y est ? Tu m’as pardonné ?
– Oui, je crois !
– Tu crois, t’es pas sûre ?
– On n’est jamais sûr de rien !
– Tu sauras quand ?
– Bientôt, ne t’inquiète pas !
– Bon, tu t’occupes de moi un petit peu ?
– Ha, ha ! T’es excitée, hein, ma toute belle ?
– Ben oui !
– Et si justement je ne m’occupais pas de toi ? Ce serait amusant comme punition, non ?
– T’as raison, c’est tout ce que je mérite, je ne suis qu’une salope !
– Ecoute, je vais te dire un truc, je ne te connais pas, commença Béatrice en prenant un ton sérieux, je ne sais donc pas si tu es une salope, bien que ce terme puisse vouloir dire plusieurs choses…
– Je voulais…
– Sois gentille, laisse-moi finir ! Mais si tu fais allusion à ce qui s’est passé ce matin…
– Justement…
– Alors, j’ai sur ce genre d’actes une certaine philosophie : je ne crois pas à la sainteté, pire : je pense qu’on a tous un côté un peu voyou ! Alors forcément, il peut nous arriver de déraper, et personne n’est à l’abri, mais dans ce cas-là si on en tire les leçons, et qu’on passe à autre chose, on va dire que l’erreur a été formatrice.
– Ça veut dire…
– Oui, ça veut dire que je te pardonne, qu’on tire un trait là-dessus. Promets-moi simplement que je n’aurais pas à le regretter !
– Oh ! Tu…

Elle fut incapable de continuer sa phrase et éclata en sanglots.

Et pendant que derrière sa porte, Tristan débandait, Béatrice se releva et approcha ses lèvres de celles de Karen et les deux femmes se roulèrent un patin infernal.

Quelques instants plus tard, Béatrice reprit en main le gode-martinet :

– Tu t’es déjà servi du manche ?
– Oui, oui ! C’est un ex qui me l’avait acheté, il s’amusait à me le foutre dans le cul et à me faire marcher à quatre pattes avec. Une vraie queue de cheval, quoi !
– Non !
– Si, je te jure !
– Le problème, c’est que ça a du mal à rester en place. C’est mieux quand c’est quelqu’un qui le maintient. Mais bon ce n’est pas vraiment fait pour ça. Sinon j’ai aussi un gode ceinture, il est comme neuf je ne m’en suis servi qu’une seule fois, enfin deux fois en fait, une fois je l’ai pris, et une autre fois j’ai enculé un mec avec.

Tristan à cette évocation rebande comme un cerf derrière sa porte.

– Tiens, tiens, toi aussi ! Reprend Béatrice. Moi aussi j’aime bien prendre le cul des mecs quand j’en ai l’occasion.
– Si ça te branche, on a un amateur pas très loin ! Répond Karen en désignant la porte derrière laquelle se camoufle Tristan.
– Ah, bon, il aime ça ?
– Il est complétement bisexuel, tu veux qu’on l’appelle ? Chuchota la rousse
– J’aurais préféré rester en tête à tête avec toi, mais on peut se payer un petit entracte !
– Tristan ! Je te vois, tu es derrière la porte, espèce de sale voyeur ! Viens nous voir, on va s’amuser avec ton cul !

Le Tristan ne se le fit pas dire deux fois et s’amena comme une fleur, pas gêné du tout !

– Pourquoi tu as rangé ta bite ? Tu étais bien en train de te branler, non ?
– Euh…
– Bon, mets-toi à poil, je vais chercher le matériel.

Karen revint avec une boite de préservatifs et le gode-ceinture, elle proposa à Béatrice de se le harnacher

– On va faire un truc de folie. Tristan tu t’allonges sur le canapé ! Non pas comme ça ! Sur le dos et les cuisses relevées. Ne bouge plus ! Vas-y Béatrice prends-le.
– Faudrait un peu de gel !
– J’n’en ai pas ! Attends je vais bien sucer le gode, ça devrait le lubrifier.

Karen se mit à sucer l’olisbos revêtu d’une capote comme s’il s’agissait d’une vraie bite.

– Ça devrait aller, vas-y encule-le ! Tristan tu débandes, ça ne va pas du tout, branle-toi, je te veux tout raide.

Le gode entra relativement facilement et tandis que Béatrice allait et venait dans le conduit rectal de Tristan, celui-ci se masturbait.

– Attention, j’arrive ! Prévint Karen qui enfourcha Tristan et s’empala sur sa bite. Avant d’entamer une série de « je monte et je redescends ».

Que voilà un trio des plus insolites. Mais trop c’était trop pour ce pauvre Tristan, incapable de tenir la distance et qui se mit à jouir prématurément.

– Ben alors ?
– Ça arrive ! Répondit-il comme pour s’excuser.

Les deux femmes se retirèrent et Tristan penaud, récupéra son paquet de vêtements avant de quitter la pièce.

– T’inquiète pas, je vais te finir ! Proposa Béatrice.
– Tu me prends le cul avec le gode ? Suggéra Karen
– Je change la capote et j’arrive.

A l’instar de Tristan, Karen se positionna sur le dos, les cuisses en l’air.

– Tu ne préfères pas te mettre en levrette ?
– Non, je veux te voir !

Que voulez-vous répondre à ça ? C’est donc les yeux dans les yeux que Béatrice sodomisa la jolie rousse en de vigoureux coups de reins. Les signes annonciateurs de sa jouissance trop longtemps retardée, ne tardèrent pas à se manifester : le sang qui afflue à la peau, la respiration qui s’accélère, la voix qui halète, et puis l’explosion…

– Bon j’ai un petit creux, je prendrais bien un petit dessert, maintenant. Tristan où es-tu ? On a besoin de toi ! Descends à la boulangerie nous acheter des petits gâteaux !
– A la crème ?

(à suivre)

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6 réponses à Martinov 15 – Professeur Martinov et le chronoscope de Télius 4 – A la poursuite du cadran par Maud-Anne Amaro

  1. Terocol dit :

    Moi aussi j’aime bien qu’une jolie femme me mette un gode dans le cul

  2. Muller dit :

    ça partouze dans tous les coins pour notre plus grand bonheur !

  3. Ripert dit :

    Quel festival de sexe et de douces perversités. Bravo !

  4. Krouchev55 dit :

    Tout le monde baise avec tout le monde, les séquences érotiques sont magnifiquement imbriquées dans l’histoire, et quelle écriture ! Que du bonheur

  5. Dudule dit :

    J’ai préféré d’autres aventures de Martinov mais c’est toujours très agréable à lire !

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