Le temps perdu – Sonnet V par Isaac Du Ryer

Le temps perdu – Sonnet V par Isaac Du Ryer

Vous me jurez assez que vous êtes l’unique
Des filles de Paris pour aimer constamment :
Mais quand vous en feriez un solennel serment,
Serais-je donc en cela toujours plus hérétique :

Car plus je vous fréquente et plus je vous pratique
Plus votre humeur me fait en juger autrement;
Et s’il m’était permis d’en parler librement,
Je vous tiendrais plutôt pour être un peu lubrique.

Ou aimer celui-ci, ou aimer celui-là,
Et quand quelque bouffon vous parle de cela,
Vous faire tout soudain venir l’eau dans la bouche :

Sortir de la maison cinq ou six fois le jour,
Montrer votre beau sein, permettre qu’on le touche
Appelez-vous cela être chaste en amour ?

(1610)

Isaac Du Ryer, (1568-1634)

En 1593, il entre au service du Grand Écuyer Roger de Bellegarde, lui-même favori à la cour d’Henri IV, en qualité de secrétaire. Son employeur aimait la poésie et Isaac le comblait, ceci jusqu’en 1600 ou un conflit entre les deux hommes met fin à leur collaboration. Isaac tombe de haut, et il doit restreindre son train de vie ou la bonne chère et la chair tout cour tenait une grande place. Il accepte différents emplois subalternes (commis…) Il est l’auteur de trois recueils de poésies : Le Temps perdu, (1610) La Vengeance des satyres,’ pastourelle en 5 actes et en vers) et, le Mariage d’amour, pastourelle en 4 actes et en vers (1624).

Illustration : La Femme entre deux âges, anonyme français du XVIe s.

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4 réponses à Le temps perdu – Sonnet V par Isaac Du Ryer

  1. Marinus dit :

    Joliment tourné

  2. Sochaux dit :

    Jolie perle classique

  3. Harivel dit :

    Charmant !

  4. vicomte dit :

    Encore une jolie perle classique (et classieuse)

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