La serveuse par Arthur Rimbaud

 

 

Verger de la Christine aux relents de cloaque,
Buisson mouillé portant quelques morpions pour baies,
Une motte à feux roux comme la haie
En août d’une femme sans époques.

Mais quelles fesses, voyez-vous !
Fesses magistrales, comtales, princières,
Bonnes à condamner à la dossière
La verge ponceau des récureurs d’égouts.

Mais la langue vive et la bouche
Baveuse et buveuse d’orgeats !
Langue fourrée, langue pineuse d’entrechats
Ou d’entre-fesses ! Et les chibres qu’elle débouche !

Goulot d’amour, sa poitrine fleurie, ô ses seins !
Mammes roussottes ! Son anus rond : mon ergastule.
– Gare, Christine ! si jamais je pars et te décule
Et te brise les colonnades du bassin.

Arthur Rimbaud

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3 réponses à La serveuse par Arthur Rimbaud

  1. Cholait dit :

    C’est pas parce que c’est du Rimbaud et que ça se veut cochon que c’est bien !
    Une poésie qui nécessite un dictionnaire près de soi pour la déchiffrer ne peut être bonne !

    • Zimmer dit :

      Allons, allons, ce que nous ne comprenons pas, on le devine… A part peut-être le ponceau. La rue du Ponceau est une rue chaude du 2ème arrondissement de Paris perpendiculaire à la rue Saint Denis, mais ceci est une autre affaire. Un ponceau, c’est un coquelicot et employé comme adjectif, c’est donc rouge comme un coquelicot ! Ça va mieux ?

  2. obey dit :

    Du Rimbaud sur Vassilia, c’est beau
    Et contrairement à une idée répandue, Rimbaud n’était pas homo, il était bi (la preuve)
    Bienvenue sur la planète mauve, mon cher Arthur !

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