La découverte (partie 3) par Fabien
Ma logeuse ne posa aucun problème. Elle était même ravie de me voir partir, non que je fusse un mauvais locataire, simplement elle voulait récupérer son bien pour y loger une nièce qui allait arriver pour faire des études en pharmacie. Bref ça lui évitait de me foutre à la porte. Le samedi matin, Éric et moi avons déménagé mes affaires chez lui.
Notre vie s’organisa facilement. Nous nous découvrîmes un intérêt commun pour la musique et les livres. Nous ne sortions ensemble que les week-ends. Nous parlions, nous lisions, nous baisions. Nous profitions de ces instants sans faire de projets d’avenir. Ce qui fut une bonne chose.
Quinze jours après mon installation chez Éric, après ma journée de travail, j’allais récupérer mon courrier chez mon ancienne logeuse. Je venais juste de faire le changement d’adresse. Or ce jour-là, m’attendais une mauvaise nouvelle. Quand je rentrais à l’appart, Éric vit ma tête de celui pour qui le ciel lui tomber sur la tête.
– Qu’est-ce qui t’arrive ?
– J’avais complètement oublié ça. Je suis convoqué dans trois semaines à Limoges pour faire mes trois jours.
– Et oui c’est vrai, t’es un petit jeunot, un futur bleue bite !
– Très drôle ! Tu vas voir ce que je vais en faire de ma bite
– Pas de promesses, des actes !
– D’accord, tu l’auras voulu !
Il se dessapa et me tendit son joli petit cul bien ferme. Je baissais mon pantalon et me glissais en lui. Je ne jouissais plus après cinq ou six va-et-vient. J’aimais bien lui faire l’amour, mais j’aimais aussi énormément quand c’était lui qui me prenait le petit.
J’avais ma position favorite. Lui sur le dos et moi m’empalant sur sa queue bien raide. Je dirigeai le rythme et j’en ressentais une immense satisfaction. Bien sûr nous ne faisions pas l’amour chaque fois ainsi.
J’ai jouis en lui.
Durant le dîner il me demanda ce que j’allais faire.
– Je crois que je n’ai pas le choix. J’ai pas envie d’aller en prison pour non présentation ou désertion.
– Fais-toi réformer. Fais-toi passer pour un pédé.
– Haha, très drôle. Et toi, tu l’as fait ton service ?
– Oui monsieur et je suis même sorti avec le grade de caporal !
– Merde, je te dois le respect en te saluant chaque fois que nous nous croisons. Il faut que je me mette aussi au garde à vous ?
– Bien sûr et je me ferai un plaisir de faire une vérification de votre matériel et si cela n’ait pas satisfaisant, il y aura des sanctions. Préparez votre cul le bleu !
N’empêche je ne voyais pas comment éviter de perdre une année.
Les trois semaines passèrent très vite. Nous avions fait l’acquisition du nouveau trente-trois tours du groupe Kansas, Point of Know Return et nous adorions. La voix puissante de Steve Walsh et les compositions de Livgren.
Le jour arriva et je dû me rendre à Limoges. Rien avait changé, j’étais toujours aussi nul en maths et les questions de logique me passaient au-dessus de la tête. Tests physiques, tests…
Retour à la maison.
Nous étions deux mecs qui vivions ensemble. Deux hommes qui baisaient ensemble. Et quand nous parlions des personnes que nous croisions, il n’était jamais fait allusion à des hommes. Les femmes, rien que les nanas. A aucun moment nous n’avons eu l’idée ou le désir d’aller draguer des filles pour nous les taper.
Nous profitions l’un de l’autre. Inconsciemment nous devions savoir que notre histoire ne durerait pas longtemps. De l’éphémère.
Je reçu ma feuille d’incorporation. Région parisienne. Dans les transmissions.
Quatre mois.
Nous aimions le rock et nous achetâmes le nouvel album de Queen, Jazz, nous aimions la lecture, nous aimions jouer au tennis. Pratiquement tous les dimanches matins, nous allions nous affronter sur un cours. Un dimanche alors que nous jouions sur un cours près d’une espèce de fronton, mais on n’y jouait pas à la pelote basque, je remarquais un jeune qui nous observait. Il frappait la balle contre le mur et quand il ramassait sa balle, il nous regardait. Au bout d’un moment il arrêta de frapper sa balle, récupéra ses affaires et s’approcha de notre cours et suivit notre rencontre. Un peu avant la fin il partit vers les vestiaires. La semaine suivante il se passa la même chose. Je pris l’initiative et allais lui demander s’il voulait jouer avec nous.
– C’est gentil, mais non, dit-il.
C’était un beau jeune homme aux traits fins.
La semaine suivante, il n’était pas arrivé lorsque nous débutâmes notre partie dominicale. Il se pointa dix minutes plus tard. Il s’installa et nous regarda jouer.
La partie terminée, nous allâmes aux vestiaires nous doucher avant d’aller manger un morceau.
Nous étions en train de nous doucher lorsqu’une personne rentra dans les douches. C’était le jeune mec. Il était à poil, magnifique. Éric et moi ne le quittions pas des yeux. Il frottait son corps avec la paume de sa main. Il glissa ses mains le long de ses hanches, nous tourna le dos et massa ses fesses. Je jetais un coup d’œil à mon ami. Il pensait la même chose que moi. Ce mec était en train de nous draguer. De nouveau il se retourna et nous regardant droit dans les yeux, il frictionna sa bite. Une fois certain de notre attention, il s’avança vers nous. Éric et moi lui firent une petite place entre nous. Mon sexe était devenu tout raide. Je remarquais que celle de mon compagnon était aussi très tendue. Nous étions trois jeunes mecs nus avec une trique d’enfer.
À tout moment quelqu’un pouvait se pointer pour prendre une douche. Mais on s’en balançait. Nous étions l’un contre l’autre, nous frottant au corps du jeune mec. Il s’agenouilla et se mît à me sucer. Éric approcha sa queue et le jeune enfourna la bite de mon ami dans sa bouche. Éric et moi nous sommes embrassés. Je laissais à Éric le soin de baiser en premier notre nouvel ami. Il continuait à me pomper. Je le stoppais et lui rendit la pareille. Éric poussa un grand cri rauque comme souvent il le faisait en jouissant. Le jeune gars m’invita à prendre la place d’Éric. Personne à l’horizon. Je voyais Éric se faire pomper de nouveau. Je tenais fermement les hanches du jeune. Son cul était magnifique. J’avais vu et goûter à sa bite. J’en voulais plus. Je me retirais sans avoir jouis. Je couchais le jeune sur le sol humide de la douche. Sa queue était raide. Je m’empalais dessus et commençais un va-et-vient bien rythmé. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Je n’ai jamais ressenti un tel plaisir. Ce que j’avais dans mon cul était magique. J’étais à deux doigts de jouir. Mes mains posées sur les épaules du jeune mec. J’accélérais le rythme. Je voyais qu’il n’était pas loin de jouir. Et puis ce fut l’apothéose. Nous criâmes en même temps. Ce qui se passait dans mon cul était inouï et je jouis. Je ne touchais absolument pas mon sexe. Une première giclée de sperme alla jusqu’au beau visage du jeune. Puis une seconde, une troisième. Ma jouissance était tellement intense que ma tête partie en arrière. Plus jamais de ma vie je n’allais ressentir un tel orgasme. Éric refit l’amour avec ce bel inconnu.
Il partit sans dire un mot, nous laissant seuls.
Éric et moi ne parlâmes jamais de ce qui était arrivé ce jour-là. Pour moi cela reste quelque chose de très fort. Je n’ai jamais recherché à retrouver une jouissance aussi intense.
Il me restait deux mois avant d’être incorporé.
Éric me présenta sa sœur aînée, Isabelle. Ravissante femme aux yeux verts et aux cheveux noirs. Elle devait rester chez son frère quelques jours pour affaires et repartir en Bretagne.
Éric dû s’absenter pour son travail. Il ne serait absent que quelques jours.
Je me retrouvais en compagnie d’Isabelle. Le premier soir nous sommes allés manger dehors, c’est sa boîte qui payait. Nous fîmes connaissance. Elle était divorcée sans enfant. Grâce à elle j’appris des choses sur Éric. Il n’avait que vingt-six ans. Il avait été fiancé avec une jeune fille originaire de Provence, mais elle rompit leurs fiançailles pour partir travailler au Canada.
Le soir suivant j’avais préparé un petit dîner. J’ouvris une bonne bouteille de la région. Nous mangeâmes dans la petite cuisine.
– J’ai une question. Vous n’êtes pas obligé d’y répondre. Quels sont vos rapports avec mon frère ? Vous travaillaient ensemble, vous êtes des amis de longue date ?
Je restais silencieux. Je la regardais. Éric lui ressemblait un peu. Il y avait un air de famille à ne pas douter. Elle était vraiment charmante. J’aurais bien aimé l’embrasser, la prendre dans mes bras.
Que devais-je dire ? La vérité ou être évasif en inventant un bobard.
– Vous voulez la vérité ou vous ne préférez pas savoir.
– Aïe c’est si horrible à dire ?
– Comment votre frère m’a-t-il présenté ?
Elle sourit. Quel beau sourire.
– En fait Éric m’a dit que vous étiez amants. Est-ce vrai ?
– Croyez-vous que votre frère puisse vous mentir ?
– Lui ? Non. Je le crois sincère. Êtes-vous amants ?
– Oui.
Elle voulut savoir comment ce fit notre rencontre. Elle me plaisait bien et je lui dis toute la vérité. Elle se leva de sa chaise et s’approcha de moi. Elle me fit me lever. Puis elle m’embrassa sur le front, les joues et les lèvres. Je restais sans réaction. Cette femme me plaisait, elle était belle à mes yeux et je n’en demandais pas plus. Que devais-je faire ? Qu’avais-je le droit de faire sans la brusquer. Elle me regarda et s’adressa à moi.
– Fabrice, c’est bien Fabrice ?
– Oui.
– Fabrice, je voudrais vous remercier pour rendre mon frère heureux. Nous sommes très proches. J’ai été la première personne à qui il a annoncé la rupture de ses fiançailles.
Elle m’embrassa de nouveau. Je me laissais faire. Elle me prit par la main et me guida dans la chambre à coucher.
– Tu es puceau à ce que je crois savoir ? Enfin, je veux dire avec les femmes.
J’acquiesçais de la tête.
– Alors viens. Viens je vais t’apprendre. Elle me fit découvrir un monde que je connaissais que par le cinéma ou certaines revues. Elle fut un guide comme jamais j’aurais pu l’espérer.
Nous fîmes l’amour les trois nuits que nous passèrent ensemble.
– Tu es prêt Fabrice.
Je ne voulais pas qu’elle parte. Je voulais rester avec elle. Je l’aimais. Je la connaissais que depuis trois jours et je ne voulais pas que ça se termine ainsi. Je compris alors une chose. J’aimais être avec Éric, j’aimais baiser avec lui. Mais je ne l’aimais pas.
Elle rentra dans sa Bretagne.
Éric revins. Mais j’ai senti que les choses étaient différentes entre nous. J’avais changé. Le destin facilita notre séparation. Quelques jours après son absence, il reçut une lettre. Il venait d’être nommé à un poste très important dans le grand groupe bancaire pour lequel il travaillait. Il devait partir pour l’Alsace dans les quinze prochains jours.
Je l’aidais à rassembler ses affaires et à préparer son déménagement. Nous ne fîmes plus l’amour. La chanson de Jeanne Manson n’était pas pour nous. Ma mère était revenue dans la ville. Éric m’aida a déménagé mes affaires chez elle. Jamais elle ne me demanda qui était Éric.
Il me laissa au pied de l’immeuble où vivait la mère. Et il partît.
Quelques années plus tard, le groupe Rita Mitsouko chanterait les histoires d’A.
Était-ce une histoire d’amour ?
Je partis faire mon service militaire. Je me tenais à carreaux pour éviter d’allait au trou et faire du rab. Ce fut une année interminable.
Finalement je fus libéré. Je retrouvais mon travail. Et vivais avec ma mère.
Et je la rencontrais. Nous fûmes heureux jusqu’à la fin. Jusqu’à que la maladie nous sépare. Aujourd’hui je suis seul. Et comme dit Robin Williams dans Will Hunting, ma femme est morte.
FIN
Dommage que ce récit soit parasité par l’accumulation des choix musicaux du narrateur dont nous n’avons pas grand chose à cirer