Gédéon Brin d’Osier par Jérôme492

Un grand merci à Lydia Estéphan pour son soutien

Quinze ans, vingt ans, trente ans, il ne savait plus au juste. Il ne
comptait plus les années passées dans ce petit village fort sympathique, en
plein cœur de la France profonde. Il lui semblait être là depuis toujours.
Et il s’y sentait particulièrement bien.

D’un naturel gentil, Gédéon Brin d’Osier avait donné sa vie au Seigneur, par
vocation et par amour de son prochain.
L’abbé Gédéon s’occupait de la petite paroisse de Saint Firmin les Esbroufes
avec une grande dévotion et un sens du sacrifice hors du commun. Il ne
ménageait pas sa peine et parcourait sans relâche ce canton montagneux pour
aller à la rencontre de ses ouailles, distillant ça et là un peu de
réconfort aux oubliés du monde, soulageant les douleurs des aïeux usés par
les ans, pardonnant avec bonhomie aux âmes pécheresses.
Et ce ne serait pas mentir que de dire qu’il était apprécié de tous et même
des plus anticléricaux, ce type là c’était la bonté même, la gentillesse
faite homme, l’amour incarné.

Une seule ombre au tableau : L’église de St Firmin qui partait en lambeaux !
Il avait bien essayé de faire appel aux autorités sacerdotales afin
d’obtenir quelques subsides mais les pontifes semblaient faire bien peu de
cas de ce coin perdu au centre de nulle part. Et puis ici, aucune
architecture flamboyante, aucun ancrage historique, une simple petite église
de pierre en décrépitude !
Restait évidemment l’aide des fidèles de la paroisse qui, pour la plupart
n’étaient point riches et dont l’incontestable générosité ne parvenait
malheureusement qu’à couvrir les frais de fonctionnement. Le gel, la neige,
les intempéries avaient fait le reste, perçant de gros trous dans le toit
usé, faisant voler en éclat les vitraux défraîchis, érodant inlassablement
les vieux murs lépreux en divers endroits. Quelle désespérance !
Et pourtant Gédéon, aidé de son dévoué sacristain Renaud Bravard,
travaillait sans relâche pour consolider l’édifice. Ils passaient leurs
week-ends à charrier les sacs de ciment, à grimper sur les toits au péril de
leurs vies, ils se faisaient maçons, couvreurs, architectes même… Mais le
résultat n’était pas vraiment à hauteur de leurs espérances. Ca et là, dans
la grande nef, de grandes bassines de zinc terne leurs rappelaient que dès
qu’il se mettait à pleuvoir l’église redevenait une véritable passoire.

Un jour pourtant qu’il était en déplacement sur Aurillac, dans une salle
d’attente bien remplie, alors qu’il attendait patiemment son rendez-vous
avec le rhumatologue et qu’il feuilletait machinalement la feuille de chou
locale, il tombe sur une petite annonce énigmatique « Devenez riche
rapidement et sans effort : Le célèbre groupe pharmaceutique
Somaclor-Roclor-Cérinen vous aide à vous installer » puis en tout petit « Vous
possédez un grand terrain dans la région, un peu de temps, l’amour des
animaux, un bon sens des affaires. Nous finançons intégralement vos
aménagements… contactez-nous au 06-xx-xx-xx-xx et demandez Monsieur
Durufey-Cambresis »

Après tout, pourquoi pas !
– Allo ? Allo ? Monsieur Durufey Cambresis. Avec un fort accent du terroir.
C’est une voix féminine qui répond :
– Ne quittez pas, je vous le passe…
– Durufey Cambresis à l’appareil. A qui ai-je l’honneur ?
– Heuuu ! Je suis, heu, l’abbé Gédéon Brin d’Osier et j’ai lu l’annonce
dans, heu…
– Oui, je vois, je vois. Ecoutez Monsieur Gédéon Plainte-aux-pieds, le plus
simple c’est que vous me donniez vos coordonnées afin que nous puissions
conclure l’affaire.
– Heuu… Gédéon Brin d’Osier 8, rue de l’Eglise à St Firmin les Esbroufes
– Très bien Monsieur Gédéon ! Pardonnez-moi d’écourter cette conversation
mais je suis présentement très occupé. Le groupe que je représente prendra
contact avec vous dès que possible.
Ainsi fut fait. L’autre venait de lui raccrocher au nez.

Le lendemain matin, aux premières heures, un semi-remorque s’engouffre dans
la rue étroite et freine en crissant atrocement des pneus, réveillant par la
même occasion une grande partie de la populace.
Dring, dring !
– Monsieur Blanc d’œillet ?
– Brin d’Osier ! Gédéon Brin d’Osier.
– Admettons. Nous venons installer votre module d’élevage. Où se trouve
votre terrain ?
– …
– Bin oui, votre terrain. Votre accord avec la Somaclor stipule que vous
devez posséder un terrain.
– Heu… derrière la maison
– Tenez, signez là afin que nous puissions procéder à l’installation.
Le pauvre homme, encore à moitié réveillé, apposa sa paraphe, signant ainsi
sa perte.

En fin de journée, lorsqu’il revint de dire la messe à la chapelle de
Villebonne, sur les vestiges de l’ancien potager, l’abbé eut la mauvaise
surprise de retrouver une imposante structure métallique, tout de tôle
vêtue. Les ouvriers avaient fait bien peu de cas des choux et des carottes,
le terrain était dévasté !
– Mais… Que diable !!! se dit-il à lui-même
Devant la porte d’entrée, une grosse caisse sur lequel étaient simplement
épinglés quelques feuillets, un carnet d’instructions semble-t-il !

C’est ainsi que notre ami se retrouva à la tête d’un élevage de rongeurs qui
aurait dû théoriquement lui apporter fortune. Les papiers avaient été
soigneusement antidatés, les délais de rétractation étaient dépassées et une
multitude de clauses toutes plus tordues les unes que les autres
complétaient l’épitaphe. 20 ans de galères à suer sang et eau pour récolter
misère.
Quoiqu’au départ il ne vit bien entendu rien de tout ça, l’enthousiasme
aidant, malgré la hardiesse de la tâche, il était encore plein d’espoir. 12
mâles et 25 femelles pour commencer, tous les frais étaient à sa charge et
il s’engageait à terme à fournir plusieurs centaines d’individus par mois à
la Somaclor pour alimenter les expérimentations cosmétiques. Et bien sûr il
n’y connaissait rien à ces satanés rongeurs !

Au bout de quinze jours les logistiques alimentaires et excrémentales
n’avaient plus de secret pour lui. Aidé de Renaud Bravard qui ne ménageait
pas ses forces pour nettoyer les clapiers, il s’organisait au mieux, avec
une méthodologie toute cartésienne, profitant de l’intermesse pour rejoindre
sans plus attendre son brave associé et lui prêter main forte ou allant
mander l’aumône à travers la campagne, négocier à bas prix quelques bottes
de paille ou quelques carottes incalibrables. A votre bon cœur
Messieurs-Dames, Dieu vous le rendra, au centuple ! Après tout ce n’était là
que pour la bonne cause, pour réparer la maison de Dieu, il y croyait
encore, le bougre !

Mais élever des lapinous, c’était bien beau, encore eut-il fallu qu’ils se
reproduisissent. Mais comment diantre fallait-il faire pour qu’ils
s’accouplent ? Et à quoi pouvait donc ressembler un accouplement de lapin ?
Il fureta toute une après midi dans la bibliothèque du village à la
recherche de précisions sur ce sujet, trouva bien un ouvrage sur les vaches,
un autre sur les poules mais que nenni sur les lapins ! Au diable toute
cette science, il laisserait faire dame nature, le Seigneur avait bien fait
les choses après tout…

C’est ainsi que les premières lapines mirent bas, d’adorables petits dons de
Dieu surgirent par la magie du Saint Esprit et la bonté de Sainte Geneviève,
noble patronne de la paroisse. Une première portée et puis une autre et
encore une troisième… En ce début d’été, il ne se passait plus de semaine
sans qu’une nouvelle naissance vienne émerveiller le brave homme. Et que
dis-je une naissance, parfois 2, parfois 3, la population de ses petits
invités avait déjà plus que doublé… Mais on était évidemment encore loin d
compte !

Sur l’autre versant de la montagne, il y avait un petit couvent, un vieux
bâtiment en ruines où subsistaient une dizaine de religieuses pour la
plupart défraîchies. Gédéon les connaissait bien toutes autant qu’elles
étaient, ses pérégrinations à travers la campagne l’entraînaient fréquemment
là-bas. La plupart d’entre elles étaient âgées, certaines même malades.
Seules deux ou trois petites jeunettes laissaient encore quelque espoir à la
pérennité de cet endroit sacré.
Ah si ! Il y avait aussi sœur Josiane, sœur Josiane était allée à l’école
avec Gédéon, il y a de ça bien longtemps. A l’époque elle avait des nattes
et, étant môme, il prenait toujours un malin plaisir à lui tirer les cheveux
et elle répondait invariablement en griffant ou en mordant, en tout cas en
braillant comme une pisseuse quand elle ne se mettait pas à chouiner comme
une madeleine. Et, âme peu charitable, il prenait toujours un malin plaisir
à la voir pleurer à chaudes larmes… Depuis, évidemment, les années avaient
passé et leurs destins religieux les avaient sans doute réconciliés.

Sœur Josiane était rentrée dans les ordres l’année de ses 16 ans, suite à un
sinistre incident qui avait gâché sa vie. Jusqu’à lors c’était une
adolescente comme les autres, un brin romantique, peut-être un tantinet
timide, quelques flirts malgré tout… Et puis un jour en rentrant du lycée,
elle avait retrouvé sa mère… à l’agonie… dans une mare de sang. Elle avait
été laissée pour morte par un violent violeur et la pauvre ne s’en est
jamais remise. On a réussi à sauver sa vie mais pas son âme, elle a terminé
ses jours en hôpital psychiatrique. Le choc émotionnel ressenti par Josiane
à cette époque a été tel qu’elle a décidé de se déconnecter de ce monde
tellement grotesque. D’où sa décision de se rapprocher de Dieu ! C’est ainsi
qu’elle trouva refuge au couvent des Ursulines et qu’elle se décida bientôt
à prendre le voile.

Depuis quelques années elle avait pris sous sa coupe et s’était prise
d’affection pour une petite jeunette, de vingt ans sa cadette, sœur
Marie-Hélène. Les deux femmes étaient inséparables. Leurs caractères très
complémentaires et leurs centres d’intérêt communs faisaient d’elles deux
véritables amies, en tout bien tout honneur bien évidemment. En tout cas
elles ne se quittaient pas et lorsque l’on rencontrait l’une, l’autre
n’était jamais bien loin.

Sœur Marie-Hélène qui entamait désormais sa 25ème année avait choisi la vie
monacale pour une toute autre raison : Elle était affublée d’un physique
particulièrement ingrat et en avait souffert durant toute son enfance. Ceci
dit ce n’était pas tout son physique qui était ingrat : Son corps était fort
bien proportionné et même doté de formes généreuses particulièrement
appétissantes. Ce qui était en cause c’était uniquement son visage, son
monstrueux visage, il lui servait de repoussoir, comment diable le seigneur
tout puissant avait-il pu l’affubler d’un visage aussi hideux ? Un jour dans
les vestiaires de la piscine, elle avait surpris une discussion entre
garçons :
– … Y-a aussi Marie-Hélène…
Et les autres de pouffer de rire !
– N’empêche que vous avez-vu la paire de nichons qu’elle se paye cette
salope !
– Oui mais alors la tête sous l’oreiller !
– … Même sous l’oreiller, rien qu’à imaginer son horrible tronche ça donne
envie de gerber

– C’est sûr, elle ferait débander un porc.

Elle s’était bouché les oreilles, elle ne voulait pas en entendre plus. Elle
n’arrêtait plus de pleurer… Ce jour là elle avait presque eu envie d’en
finir avec la vie, le monde était trop injuste ! Le lendemain elle avait
regardé un reportage sur les religieuses à travers le monde, c’est ça qui
lui avait donné l’idée…

Gédéon aimait beaucoup venir discuter avec les deux femmes, de tout, de
rien, de la vie en somme. C’était deux véritables amies. Elles pouvaient
compter sur lui et il pouvait compter sur elles, lorsqu’il y avait un
problème, et ceci quel qu’il soit.
Et justement là il y avait un problème ! Un sacré problème même ! Et il ne
savait à qui le confier ! Il n’y avait plus guère que les deux religieuses
pour accepter de l’écouter. Depuis qu’il avait commencé cet élevage, après
tout ce temps sacrifié aux bons soins de ses petits lapins, il avait certes
eu des naissances mais il était bien loin des quotas demandés par ses
employeurs. S’y prenait-il mal ? Aux dires des agriculteurs environnants, il
faisait de son mieux et il eut été difficile d’obtenir des résultats aussi
satisfaisants. Tous les bons conseils il les avait faits siens. Simplement
c’était ce satané contrat qui était sacrilège, un véritable piège à « con »,
c’était bien ça qui le turlupinait.
En fait il n’espérait à vrai dire pas grand chose des deux femmes.
Simplement un peu d’écoute, de compréhension et peut-être aussi un peu de
réconfort.
Une fois au fait de la situation, elles se trouvèrent bien embêtées pour
lui. Comment ce brave abbé avait-il pu embarquer dans une telle galère ?

Josiane ressentait depuis toujours de l’affection pour cet homme. Certes, il
la taquinait tout le temps lorsqu’elle était petite, pour la faire enrager,
quelque fois même méchamment pour lui faire de la peine. Et pourtant, même à
cette époque… comme le petit frère qu’elle aurait voulu avoir… Elle l’avait
toujours trouvé mignon, gentil, pourvu d’une grande humanité, ce qui n’était
pas pour lui déplaire. Et plus tard, pendant son adolescence, elle avait
même été secrètement amoureuse de ce garçon espiègle et incroyablement
jalouse lorsqu’elle l’avait un jour surpris en train de bécoter une fille
dans une boum de lycéens boutonneux…
Depuis, elle avait toujours eu des sentiments pour lui, certes plus diffus,
disons une solide amitié, une complicité inébranlable comme celle qui peut
lier un vieux couple bien sage. Que pouvait-elle faire pour aider son ami ?

C’est alors qu’elle eut l’idée d’en parler à Bérengère. Sœur Bérengère était
une des doyennes de la congrégation. Elle partageait ce privilège avec sœur
Clarisse qui était génétiquement sa sœur jumelle mais n’en était pas moins
« sœur » malgré tout. Sœur Bérengère était la scientifique du groupe, plus de
quarante ans d’étude derrière elle, elle avait consacré sa vie à l’étude des
plantes de la région et en connaissait certainement beaucoup plus sur ce
sujet que n’importe quel phytothérapeute universitaire.
Sœur Josiane entraîna Gédéon dans le domaine de la vieille, une espèce de
laboratoire poussiéreux parsemé de toiles d’araignées où trônaient cornues
et éprouvettes, un fatras moyenâgeux qui faisait plus penser à l’antre
sorcière qu’à celui une sainte femme.
Sœur Bérengère n’était plus toute jeune et à vrai dire elle n’avait plus
toute sa tête. En plus elle était à moitié aveugle et quelque peu
parkinsonienne. Ils la trouvèrent assoupie, la tête reposant entre les pages
d’un vieux parchemin moisi, un vieux grimoire qui invoquait des puissances
maléfiques. Josiane essaya par tous les moyens de la sortir de sa léthargie,
n’hésitant pas à secouer la vioque comme un prunier. Celle-ci émergea des
limbes, complètement ahurie et se mit à bredouiller des psaumes en latin, un
charabia incompréhensible pour le commun des mortels.
Il fallut tout lui expliquer en long, en large, en diagonale, racine carrée
de l’hypoténuse incluse. Et, contrairement à toute attente, cette vieille
taupe liquide se mit aussitôt en branle, agrippa prestement un vieux carnet
aux pages jaunasses. « 2 racines de grésignasse, 3 fleurs de galenculum
ascorbum, le tout macérant durant trois jours dans une décoction de bave de
crapaud astigmate, ceci devrait être du meilleur effet. Je vous prépare ça
pour la semaine prochaine ». Après tout pourquoi, même si tout ça n’avait pas
l’air très catholique, il n’y avait de toute façon aucune autre alternative
!

C’est sans trop y croire qu’il se présenta le lundi suivant au couvent. Que
pouvait donc comprendre cette vieille folle aux principes modernes de
l’élevage expérimental ?
Josiane l’accompagna comme la première fois. La Bérengère semblait
véritablement surexcitée, ses yeux humides crépitaient dans la pénombre
tandis qu’elle se lançait dans un exposé flamboyant sur les vertus
aphrodisiaques de la grésignasse. Cet enthousiasme trépidant associé à la
pénombre moite qui submergeait ce lieu inquiétant rendait l’atmosphère à
proprement parler surréaliste… A un moment donné, Gédéon eut presque
l’impression de voir les flammes de l’enfer danser dans les yeux de la
foldingue !
« … Mais attention les principes actifs contenus dans l’extrait de
grésignasse, pour très efficaces qu’ils soient et ce sur l’ensemble des
fonctions de reproduction, n’en sont pas moins très sensibles aux
différences génétiques… Autant ils sont redoutablement efficients chez
certains individus, autant il reste sans effet chez d’autres. D’après ce que
j’ai pu en lire et les conclusions que j’ai pu en tirer, il semble que tout
ceci dépende de facteurs génétiques, la présence de certaines chaînes d’ADN
favorisant sans doute la fixation de la grésignasse dans les cellules
endocriniennes… Si vous voulez obtenir des résultats probants, il vous
faudra donc faire une sélection très sévère dans votre population initiale
pour isoler les sujets les plus sensibles. Je vous conseille donc d’isoler
les sujets peu sensibles et de les refourguer à votre employeur, de ne
garder que les plus sensibles pour les recroiser entre eux… »

Mais, tout d’un coup, sans raison apparente, le faciès de la vieille femme
venait de changer et elle se retrouva soudain envahie par une hilarité tout
bonnement maléfique :

« … Hihihi, moi aussi j’étais sensible dans ma jeunesse… Je vous ai préparé
cette autre mixture qui devrait pouvoir révéler une bonne sensibilité à la
grésignasse dès la naissance des sujets… et permettre de mesurer toutes ses
capacités copulatoires… En vérité je vous le dis, vous allez réveiller des
puissances sexuelles infernales, vos petits animaux ne penseront plus qu’à
la copulation, jour et nuit… dans l’cul, dans l’cul, le démon du sexe »
Puis tout en faisant moults signes de croix, cette vieille tordue d’ajouter
: « Péché de chair, péché de chair, les diablotins du malin vont déchaîner la
luxure. »
Impossible de l’arrêter, la sorcière était partie bien loin, dans les
couloirs de la démesure ! Elle ne les voyait plus. Aussi prirent-ils congé
sans même qu’elle s’en aperçoive, tandis qu’elle continuait à déblatérer
toutes ces insanités…

Et ils partirent bras dessus, bras dessous, avec sœur Josiane, un petit sac
contenant les précieuses fioles de potion magique… qui exhalaient une
délicieuse odeur poivrée…
« … Plusieurs solutions … » avait dit la magicienne « … Sous cutanée,
intramusculaire, ou absorption directe… Néanmoins les techniques d’injection
devraient produire de meilleurs résultats… » et plus tard d’ajouter « …
Revenez me voir, en fonction des résultats je pourrais être amenée à
modifier quelque peu les dosages ! Du cul, j’vous dis, toujours plus de cul
! ». Et cette vieille folasse de repartir dans un fou rire inextinguible.
D’ailleurs une fois sortis, sœur Josiane crut bon d’ajouter : « Dieu lui
pardonne Gédéon mais notre doyenne n’a plus toute sa tête. »

Sœur Josiane s’était transformée en véritable infirmière vétérinaire et
prenait ce rôle très au sérieux. Elle piquait, piquait et repiquait tous les
petits lapins. Gédéon n’aurait jamais eu cette patience et, sincèrement, il
l’admirait pour ça. Désormais elle travaillait là à mi-temps chez lui de la
façon la plus bénévole qui soit et elle avait même entraîné sœur
Marie-Hélène avec elle dans son périple…

Etonnamment, les résultats ne tardèrent pas à se faire sentir, les taux de
natalité progressaient à vue d’œil.
Ils firent aussi le dépistage systématique prévu par la magicienne et, quand
il fallut expédier les lapins à la Somaclor, ils isolèrent tous les sujets
qu’ils avaient détectés comme peu sensibles !
C’était bien mais on était encore loin du but. Ils retournèrent donc voir la
vieille qui modifia la posologie de ses produits tout en vociférant quelques
propos emprunts de lubricité… Il faudrait de plus encore sélectionner le
individus les plus sensibles par petites touches successives. En ayant un
produit hyperactif et des sujets hypersensibles, on parviendrait sans doute
à obtenir des résultats inespérés !

Et, ces résultats, on finit effectivement par les obtenir ! Désormais, à
chaque fois que Gédéon passait par son enclos, il y avait toujours deux
trois lapins dans des postures obscènes en train de monter prestement sur
des femelles. Au début choqué par tant de perversité, il reconnut bien vite
ces mouvements copulatoires comme les indices favorables de l’expansion de
son entreprise ! Et du coup, de voir ainsi ces petites bêtes en train de
forniquer le mettait de joyeuse humeur. Après tout c’était simplement
l’expression de la nature et il n’y avait point de péché dans tout ça !
D’autant plus que l’augmentation des naissances qui en résultait semblait
prendre elle aussi une tournure exponentielle, grand merci sœur Bérengère !

Le premier incident survint un jour que sœur Marie-Hélène était en train de
piquer les petites bêtes. Un animal craintif se rebella et du coup elle
s’enfonça l’aiguille dans le bras. Vexée par tant de maladresse, elle ne dit
rien à personne.

Il était presque midi, elle s’en retourna au couvent à pied à travers la
montagne. Mais au fur et à mesure qu’elle poursuivait sa progression à
travers les rochers, elle se sentait de plus en plus bizarre. D’abord ses
seins, les pointes de ses seins devenues toutes dures et ensuite cette
curieuse impression qui inondait son bas-ventre. Etait-ce à cause de la
piqûre ? Elle décida de marquer une pose pour se reposer et elle s’assit
sous un arbre à l’abri du soleil. Quelles curieuses impressions ! Elle se
sentait soudain pleine de désir, ces sensations qui lui zébraient la
poitrine, cette moiteur au sein de son sexe. Certes ces sensations ne lui
étaient point étrangères, ce n’était pas la première fois qu’elle ressentait
des « envies ». Elle l’avait même avoué en confesse, il lui était même arrivé
de se toucher pour se soulager lorsque le désir était trop fort. Elle
espérait que Dieu lui pardonnerait toutes ces incartades. Une ou deux fois
elle s’était même caressée en pensant à des hommes, mais ça elle s’était
abstenue de le confier à qui que ce soit…

Mais là l’envie était si subite et aussi tellement profonde, tellement
intense. Elle se sentait traversée de part en part, submergée par l’envie de
sexe. Elle tenta de faire appel au Seigneur pour qu’il puisse la prendre en
pitié dans son désir de chair… Mais au diable le Seigneur, au diable la
contrition, elle avait trop envie, trop besoin de ce plaisir qui lui tendait
les bras. Elle remonta prestement ses jupons et glissa sa main dans sa
culotte. Celle-ci était trempée, à tordre, c’était la première fois qu’une
telle chose lui arrivait. Elle s’effleura à peine que déjà elle jouissait en
beuglant dans la campagne, tordue par la jouissance.

Elle se releva bientôt et se remit en route, pensant sans doute que
l’incident était clos. Pourtant, quelques centaines de mètres plus loin, en
plein soleil, l’envie lui reprit. Une envie forte et impérieuse qui
l’incitait à se branler sans plus attendre. Oubliant toute pudeur, sans
conscience réelle du danger, elle se troussa à nouveau, baissa franchement
sa culotte et se mit à se masturber face au soleil, offrant sa belle grosse
chatte poilue à l’astre impérieux. Cette fois-ci le plaisir mit plus
longtemps à venir mais fut encore plus absolu, la contraignant à s’allonger
sur les rochers, secouée de spasmes durant de longues minutes…
Il était presque deux heures quand elle arriva enfin au couvent. Elle avait
dû encore s’arrêter par deux fois pour satisfaire ce besoin de jouissance.
Elle alla immédiatement s’enfermer dans sa chambre et, déshabillage fébrile,
à moitié débraillée, elle recommença aussitôt à se masturber, se demandant
inquiète quand les effets de cette satanée piqûre allaient finir par
s’estomper… Mais après tout, tout ceci n’était pas franchement désagréable !

Quand sœur Josiane fit irruption dans la piaule de son amie c’est à ce
spectacle dantesque qu’elle assista !
Les sœurs n’avaient en général rien à se cacher, d’autant plus que toutes
les deux, elles étaient amies. Aussi c’était le plus naturellement du monde
qu’elles rentraient l’une chez l’autre sans frapper… Sauf que ce jour là… l
diable s’était véritablement emparé du corps de son amie qui gisait étendue
sur sa couche, aux trois quarts dévêtue, les cuisses largement ouvertes, les
doigts plongés dans son sexe, son visage torturé par une incroyable
lubricité… El Diablo ! Vite, un exorciste

Elle tenta de la calmer, de lui faire entendre raison. Mais la pauvre ne
voulait rien entendre, les yeux vitreux, le regard tourné vers le vice, elle
déblatérait des propos incroyablement obscènes pour une religieuse : « J’veux
que tu m’touches ! J’veux que tu m’bouffes ! Viens me sucer la chatte, Josi
chérie ! J’ai envie qu’on se gouine toutes les deux comme des chiennes ».
Faisant fi de ses craintes personnelles, sœur Josiane se porta néanmoins au
secours de la malheureuse. Elle s’approcha d’elle et la gifla de toutes ses
forces pour tenter de la ramener à la réalité. Mais cela n’eut manifestement
comme effet que celui d’exacerber le désir de la pauvresse qui la toisait
par bravade en bavant d’envie :
– Par pitié, touche-moi, libère-moi de cette envie. Si tu ne me branles pas,
je vais éclater
– Mais… Mais quoi… Que t’arrive-t-il Marie ?
– J’ai la chatte en feu, j’ai envie de jouir !
– Mais… Mais pourquoi ? Que s’est-il passé ?
– Touche ma chatte, je suis pleine de jus et j’ai les seins tout durs.
Regarde mes gros tétons qui pointent de désir pour toi.
– Mais…

Sans plus attendre l’autre lui avait saisi la main pour la porter à sa
chatte avec une telle violence que sœur Josiane n’eut même pas le loisir de
se dégager, ses doigts contraints à ressentir le contact moite de ce sexe
poisseux. Quelle horreur, son amie se branlait avec ses doigts et une forte
odeur de sexe lui montait aux narines. Elle tenta vainement de se dégager
mais l’autre était plus jeune, plus vive, plus forte et la tenait fermement
tout contre elle, contre ses deux gros seins entièrement dénudés, des seins
énormes et d’une blancheur éclatante. Elle n’avait bien sûr jamais de sa vie
été aussi près d’une jeune femme atteinte de lubricité. Elle n’avait
d’ailleurs jamais vu aucune femme en attente de plaisir que ce soit de près
ou de loin…
Et pour sa part cela faisait bien longtemps que sa libido ne la titillait
plus. Peut-être au début, lorsqu’elle était jeune bonne sœur, elle avait de
temps en temps à réfréner ses désirs. Parfois elle avait aussi été amenée à
les satisfaire, mais alors la nuit, honteusement, seule sous sa couche.
Toutes les bonnes sœurs devaient en être passé par-là, au moins une fois ou
deux, du moins le croyait-elle, simplement par hygiène et pour échapper à la
folie. Evidemment de tout ça ici personne ne parlait… Ou alors en confesse,
pour expier ces quelques moments d’égarement. Pour sa part, cela avait sans
doute duré plus longtemps, peut-être jusqu’à l’anniversaire de ses 35 ans,
mais de ça elle n’en avait parlé à personne. Par la suite, elle s’était
moins consacrée à Dieu et beaucoup plus aux hommes par le biais d’œuvres
caritatives auxquelles elle avait voué la seconde moitié de sa vie de
religieuse. Et du coup la tension était comme par magie retombée…

Et la voici assise près de cette jeune fille déchaînée, dépoitraillée et
elle, de souscrire à sa demande de lui caresser la chatte. Car malgré sa
force, l’autre n’était vraisemblablement pas en mesure de l’obliger à quoi
que ce soit. Plusieurs fois déjà elle aurait pu dégager sa main, se lever,
sortir de la pièce. Elle se demandait vraiment pourquoi elle ne l’avait pas
fait ! Etait-ce par charité qu’elle était restée, était-ce la bonté qui la
poussait à offrir sa main à son amie pour que celle-ci puisse se soulager ?
Et puis ces deux gros seins blancs, chauds, durs, desquels son regard ne
pouvait se détacher. Et puis ses doigts qui glissaient négligemment dans la
fente de la maline alors même qu’ils auraient pu rester en surface. Elle
était submergée par le malaise. Elle savait que ce qu’elle était en train de
faire n’était pas bien mais elle n’arrivait pas à trouver le moyen de s’en
vouloir vraiment. Elle voulait s’imaginer passive dans cette affaire, disons
irresponsable. Elle laissa sa copine se branler jusqu’au bout avec sa main,
l’aidant même en accélérant quelque peu ses mouvements. La jouissance fut si
forte, ce corps agité de soubresauts, ces cris rauques qui s’échappent de
cette bouche, ce flot de liqueur qui coule entre ses doigts, une jouissance
à répétition, d’une force et d’une ampleur incroyable, telle qu’elle ne
l’aurait pas cru possible !

Enfin son amie put recouvrer une certaine sérénité, restant pantelante sur
sa couche dans une position incroyablement obscène et ses gros tétons
incroyablement durs et gonflés.
– Si tu m’expliquais ce qui se passe Marie-Hélène !
– Je me suis piquée… en voulant piquer un lapin, j’ai raté mon coup, je me
suis enfoncé l’aiguille dans le bras… Et depuis je suis comme ça, j’ai le
corps en feu… Puisses-tu me pardonner pour tout ce que je t’ai dit et fait
subir…
– Ma pauvre, bien sûr que je te pardonne. D’ailleurs je n’ai rien à te
pardonner. C’est normal qu’entre amies on se porte assistance…
– Mais… J’ai si honte…
– Allons, Marie, ce n’est pas de ta faute, c’est ce satané médicament. Tu
n’as pas à avoir honte de ça.
– Et si ça recommence ?
– Et bien nous recommencerons !
– Et si ça ne s’arrête jamais…
– Allons, ne dis pas de bêtise. Aucun médicament n’a d’effet permanent. Et
puis Bérengère nous a quand même dit qu’il fallait faire des injections tous
les deux ou trois jours… En tout cas, pour cette nuit, je ne veux pas que tu
restes seule, je vais aller chercher mon matelas et m’installer près de toi.
– Et aux autres ? Tu vas leur dire ?
– Ne t’inquiète pas pour ça, ce sera notre petit secret, nous le partagerons
avec notre Seigneur.
– Merci, répondit-elle simplement avec une reconnaissance qui partait du
cœur.

De retour dans sa chambrette sœur Josiane ressentit comme un malaise.
Pourtant elle n’avait eu pour sa part aucun contact avec cet horrible
produit… Dans sa tête, les images revenaient, prenantes, et lui torturaient
l’esprit. Elle revoyait les gros seins érigés de Marie-Hélène, elle
ressentait les spasmes de jouissance qui secouaient tout son corps. Cette
expérience l’avait fort perturbée ! Beaucoup plus qu’elle ne l’aurait cru
possible en tout cas.
Elle traîna péniblement son matelas à l’autre bout du couloir jusqu’à chez
Marie-Hélène. Celle-ci n’avait pas bougé d’un poil, toujours aussi obscène
avec ses cuisses largement écartées. Mais elle semblait repue et beaucoup
plus calme… Tellement calme qu’elle ne tarda pas à s’endormir. Josiane prit
alors grand soin de recouvrir sa nudité avant de rejoindre les autres sœurs
pour les psaumes du soir.

Lorsqu’elle revint pour se coucher, Marie-Hélène dormait toujours à poings
fermés. Elle s’allongea tout près d’elle et ne tarda pas à la rejoindre dans
son sommeil, convaincue que la crise était terminée… Elle fit un rêve
étrange, la chienne de ses parents l’avait faite tomber dans l’herbe et
devant l’empressement de l’animal elle n’arrivait plus à se relever car
cette petite fofolle était fort joueuse et elle n’avait de cesse que celle
de lui lécher la cuisse…
Mais lorsqu’elle émergea ou qu’elle eut l’impression d’émerger… Quelque
chose était effectivement en train de lui lécher les cuisses, d’ailleurs pas
vraiment les cuisses, plutôt l’entrecuisse… Et puis cette odeur entêtante
qui s’infiltrait dans ses narines… Lorsqu’elle ouvrit les yeux elle tomba
sur une bonne grosse paire de fesses, juste devant son nez, un sexe velu de
femme chaude, juste devant sa bouche tandis que l’animal gourmand continuait
de lui dévorer la fève d’un appétit coriace. Peut-être était-elle morte et
condamnée au stupre. Les sensations provoquées par ce petit diablotin qui
glissait vicieusement entre ses chairs semblaient pourtant bien réelles. Et
ce gros cul qui dodelinait sur sa figure était trop réaliste !
Oh non ! Mon Dieu ! Marie-hélène, mais que fais-tu ? Oh, arrête, je t’en
supplie, il ne faut pas !

Mais Marie-Hélène ne voulait rien entendre et lui dévorait la chatte comme
une vorace. Elle trouvait ça trop bon ce sexe plein d’odeurs voluptueuses,
elle avait envie d’aspirer tout le jus de ce beau fruit bien mûr. Et aussi
forte envie qu’on lui bouffe la conasse, qu’on lui lèche le cul, que sa
copine soit bien vicelarde, qu’elle lui enfonce ses doigts et sa langue
partout et qu’elles se gouinent comme des damnées, les péchés les plus
sacrilèges… Du coup elle s’était mise à frotter sa chatte sur la figure de
son amie, redoublant en même temps l’ardeur qu’elle mettait entre les
cuisses de cette dernière.
Et Josiane ne savait plus que faire, l’odeur de cette femme si prenante,
tout près d’elle, tout ça lui faisait perdre pied… complètement… et cette
langue qui glissait toujours plus loin… et cette envie de jouir toujours
plus profonde. A peine quelques instants d’hésitation puis elle se mit à
sucer cette chatte qui lui était offerte, d’abord timidement mais bientôt
sans regret, sans fausse pudeur et avec gourmandise, avec le même appétit
prégnant que celui qui était en train de s’exciter entre ses cuisses…
Et quand elle se sentit pénétrée par des doigts devant et bientôt derrière,
violée par cette furie perverse, elle ne protesta même pas. Elle ne protesta
pas parce que… c’était comme ça, elles étaient toutes les deux et il fallait
profiter de la vie en urgence, sans se poser de question.

Marie la branlait, Marie la léchait et elle léchait Marie, et peu lui
importait la morale car elle avait désormais tellement envie de ce contact,
elle avait tant besoin de cette jouissance. C’était comme un droit, une
nécessité. Les autres sœurs auraient bien pu faire irruption dans la chambre
et tenter vainement de les séparer, elle s’accrocherait coûte que coûte,
pour le plaisir d’exploser sous les assauts répétés de cette langue
divinement douce… A son tour de laper cette grosse chatte comme une chienne,
de sucer ce gros cul, d’enfoncer tous ses doigts, de rendre à son amie
toutes ces sublimes sensations ! Oui cette grosse chatte poilue, cette moule
dégoulinante de mouille, elle la broutait comme une chienne en triturant
tous ces mots crus dans sa tête. Et plus elle les triturait, plus ça
l’excitait, une vraie fontaine entre ses cuisses et le bout de ses seins qui
durcissait et son envie qui ne cessait de croître et l’incitait plus avant à
penser toutes ces vilainies.
Désormais, rien ne pouvait plus les arrêter, complètement débridées, c’était
à qui serait la plus chienne et qui ferait le mieux jouir sa compagne. Et
cela dura longtemps, longtemps, longtemps, un temps infini, tellement
longtemps que l’explosion qui en résultat en fut infernale et leur arracha
des hurlements de bêtes qui s’exprimèrent de longues minutes avant qu’elles
ne retombent enfin épuisées l’une sur l’autre.

Josiane caressa longtemps le visage de son amie, bien après que celle-ci eut
recouvré le sommeil. Elle était plein d’amour pour cette jeune femme… Elle
était plein d’amour en elle… Et tout cet amour elle avait toujours eu
beaucoup de mal à l’exprimer. Et même maintenant, même à tête reposée,
maintenant qu’elle avait bien pris conscience qu’elle venait de succomber à
la tentation, elle ne trouvait nul argument pour s’en vouloir. Bien au
contraire, la seule chose qu’elle parvenait à regretter à cet instant c’est
de ne pas avoir eu ce genre d’expérience plus tôt car, après tout, ça aussi
c’était de l’amour, le même style d’amour que celui que Jésus avait toujours
prêché, celui qui donne l’envie de donner tout ce qu’on a de mieux aux
autres. Et sur ces bonnes paroles, elle s’endormit contre l’opulente
poitrine de sa gentille compagne.
Lorsqu’elle ouvrit les yeux au petit matin, Marie-Hélène était penchée sur
elle. Elle lui souriait tendrement et semblait particulièrement sereine et
reposée :
– Je crois que la crise est terminée, finit-elle par dire, mes seins ne sont
plus aussi durs et je ne ressens plus tous ces picotements partout sur ma
peau.
– C’est génial, répondit Josiane.
Mais il y avait comme une pointe de regrets dans sa voix. Marie-Hélène qui
percevait bien ce genre de détail se pencha un peu plus et posa prestement
ses lèvres sur celles de sa maîtresse. Leurs bouches s’unirent dans un
baiser calme et langoureux, d’une incroyable volupté qui reflétait toute la
douceur de la terre.
– Ce n’est pas pour ça qu’il ne se passera plus rien entre nous mon amour…
Je crois que je t’aime au-delà de tout ce que j’aurais pu supposer…
– Moi aussi, répondit timidement sœur Josiane en repensant à ce « mon amour »
qui lui faisait tant plaisir.
Mais il était temps pour elles de se lever et de rejoindre la communauté. Ce
petit bonheur serait leur petit secret !

Sœur Marie-Hélène n’avait pas eu d’autres expériences avec sœur Josiane.
Certaines lorsqu’elles étaient seules, il leur arrivait de se frôler.
Quelques bisous furtifs sur le coin de la bouche également. Elle avait
presque parfois l’impression que sœur Josiane quelque part la fuyait…
Et puis de toute façon sœur Marie-Hélène avait présentement aussi d’autres
sujets de réflexion. Depuis qu’elle avait pu constater l’effet de la potion
magique sur elle-même, cela lui avait donné des idées. Elle se pointa une
après-midi chez Gédéon et après avoir donné à manger aux lapins retrouva les
deux hommes sous la tonnelle. Gédéon était en train de remplir soigneusement
un grand livre de compte où il notait consciencieusement toutes les
évolutions de son cheptel. Renaud Bravard, quant à lui, fabriquait des
petites mangeoires avec des fonds de bouteilles plastiques. Paraissant forts
occupés, c’est tout juste si les deux hommes jetèrent un œil vers elle. Du
coup, lorsqu’elle vit le pichet de vin sur la table, connaissant le penchant
des prélats pour ce divin breuvage, elle versa discrètement dedans le reste
de la fiole, espérant qu’ils ne tarderaient pas par cette chaleur à se
désaltérer.
A peine dix minutes plus tard, Renaud se leva et saisit le pichet. Observant
cela de loin, Marie-Hélène qui attendait malicieusement près du hangar se
mit à trépigner en attendant la suite. Ce qu’elle ne put entendre d’où elle
était c’est la remarque de Gédéon « Oh non, Renaud, celui-ci doit être
tiédasse, va plutôt nous chercher celui qui est dans le frigo et remettre
celui-là à la place ». Lorsqu’elle revint un quart d’heure plus tard auprès
d’eux, les hommes ne présentaient toujours aucun signe, à peine un peu
éméchés par le gouleyant breuvage. Une demi-heure toujours rien. Une heure
encore. Elle les resservit abondamment et ils ne se firent pas prier pour
avaler ce nectar… Mais aucun des effets escomptés ! D’où elle en déduit à
son grand regret qu’ils devaient faire partie des sujets génétiquement peu
sensibles à la grésignasse et de s’en retourner fort déçue au couvent.

Après le souper, Renaud avait promis de revenir pour nettoyer le clapier. En
attendant, Gédéon était en train de prendre quelque collation, arrosée d’un
bon verre de vin de pays. La journée avait été chaude et ils avaient pas mal
éclusé, un bon verre de rouge, c’était ça leur péché mignon. Assis sous les
oliviers, Gédéon sirota donc un bon godet de Corbières. Tiens, celui-là
devait provenir du nouveau tonneau et avait un arrière goût poivré. Mais,
passé la surprise initiale, il se laissait finalement bien boire. Et
monsieur l’abbé n’hésita pas à s’en resservir un autre verre. Il se sentait
d’humeur joyeuse et fort décontracté, un peu bizarre également. Il
s’approcha de son élevage. A ses pieds les petits lapins étaient en train de
danser une folle farandole et ces petits vicieux se montaient les uns sur
les autres « Petits cochons » cria-t’il aux plus délurés « Péché de chair,
péché de chair » ajouta-t-il en repensant à l’autre vieille folle de
Bérengère…
Et puis, la simple évocation du visage de sœur Josiane lui donna une trique
d’enfer, un gourdin si dur qu’il lui torturait la bite ! Il en fut lui-même
particulièrement surpris, c’était bien la première fois que sœur Josiane le
faisait tant rêver… Certes s’il avait été un petit lapin il l’aurait bien
couchée dans la paille, pour lui monter dessus avant de lui enfoncer son
gros gourdin… Oui !! En plus elle devait aimer ça cette cochonne… Elle
cachait bien son jeu avec ses airs de ne pas y toucher, salope comme toutes
les filles du village, toujours à vouloir se faire culbuter par tous les
garçons ! Et sous ses nippes de bonne sœur il l’aurait bien tronchée !
Mais qu’est-ce qu’il racontait, il était en train de perdre pied ! Et ces
petits salopiaux de lapins qui continuaient devant lui à copuler avec
ferveur ! Il sortit son gros manche noueux et mit lentement à le branler
face au soleil couchant. Son énorme trique pleine de jus précieux jus, il
avait envie de se la vider, en attendant de pouvoir enfin trousser cette
cochonne qui peuplait depuis toujours tous ses fantasmes…

C’est ainsi que Renaud Bravard découvrit son ami, pantalon baissé, bite
érigé face au soleil. Il n’en croyait pas ses yeux. Monsieur l’abbé, lui qui
était d’habitude si mesuré dans tous ses actes, un instant de folie pure. Il
fit une pause près de la table et se servit un bon verre de vin pour se
donner un peu de courage en regardant le religieux s’astiquer le manche.
Comment allait-il pouvoir ramener le brave homme à la raison ? Le remettre
dans le droit chemin ! Lui éviter un scandale ! Un autre verre pour
réfléchir… en observant les grosses fesses blanches de monsieur le curé, son
beau cul rebondi, un cul d’une blancheur éclatante sous le soleil couchant.
Au fur et à mesure qu’il s’approchait, il ne voyait plus que ces belles
fesses, que ce gros manche… Et tout ça lui donnait la trique, une trique
d’enfer qui le poussa à sortir son engin et à se branler à son tour. Dieu,
qu’il avait envie de ce cul ! De le toucher, de le lécher, de l’enfiler !
Désormais tout juste derrière Gédéon, à le frôler, à le toucher, à frotter
sa pine dure dans la raie de ses fesses. Et Gédéon sous le contact cambrait
un peu plus le cul, offrait un peu plus ses belles grosses fesses rebondies
aux caresses de cette queue bien chaude.
Et Renaud n’en pouvait plus, il tomba à genoux derrière le prêtre pour lui
lécher l’anus, écarter les grosses fesses, insinuer sa langue dans ce petit
trou odorant, sa langue, ses doigts, Gédéon s’offrait sans pudeur à toutes
les caresses en branlant sa grosse queue, n’osant pas encore quémander une
sodomie mais ne rêvant plus que de ça alors que Renaud vicieusement lui
triturait l’anus ! Et quand ce dernier se releva, quand il se décida enfin à
vouloir le percer, il prit ça enfin comme une libération. Malgré la douleur
de ce premier perçage, il teint à venir par lui-même fermement s’empaler, de
toute la longueur de cette grosse trique qui lui labourait désormais le cul.
Penché en avant contre la barrière, le cul bien offert à son enculeur, il se
faisait fermement sodomiser et c’était tellement bon qu’il en redemandait.
Face à lui les lapinous qui continuaient à forniquer, il se demanda un
instant si eux aussi il leur arrivait de se faire défoncer le cul. Derrière
son dos, Renaud Bravard, complètement libéré, accélérait sans cesse la
cadence, c’était si bon de se faire enculer, de sentir son petit trou
pareillement investi, de se faire défoncer ainsi comme une chienne !
Jusqu’au moment où il sentit les spasmes de cette grosse trique s’épancher
dans son cul et libérer toute cette semence pour lui graisser les boyaux.
Renaud qui n’y était pas allé de main morte se vida jusqu’à la dernière
goutte dans le divin fessier.

Par la suite, reprenant un peu ses esprits, monsieur l’abbé eut à son tour
envie de lui rentre la pareille pour lui faire connaître à son ami toute
cette félicité. C’était sans compter sur le diamètre impressionnant de sa
propre trique. Malgré tous les efforts du sacristain et de son ami sodomite,
il lui fut impossible d’engloutir pareil engin, cette vieille trique noueuse
était vraiment trop imposante. Alors il se décida à lui offrir un autre trou
et, à genoux devant le saint homme, il l’engloutit avec ferveur. Quel manche
mes amis, si gros qu’il lui déformait les joues tandis qu’il le pompait avec
ardeur en palpant les grosses couilles pendantes. Hummm quelle bonne bite,
il allait bien la faire cracher… C’est par un jet puissant qu’enfin elle se
libéra, le prenant par surprise, il ne put tout avaler et le foutre lui
aspergea copieusement la figure, coulant le long de ses joues, dégoulinant
sur son cou, la vieille biroute n’arrêtait plus de juter, un véritable jet
d’eau mais de foutre bien gras !

Plusieurs fois dans la nuit ils recommencèrent… à se branler, à se lécher,
c’était si bon ! Renaud eut même droit une fois de plus aux belles fesses de
l’abbé qui visiblement prenait grand plaisir à avoir un serpent dans son cul
! Et tard dans la nuit, presque au petit matin, ils s’endormirent l’un
contre l’autre sur le petit lit une place, tout collants, gluants de foutre,
en se roulant des pelles effrénées…

Renaud se réveilla le premier, encore tout surpris de se retrouver dans les
bras de cet homme auquel il vouait pourtant tant d’estime ! Quelle nuit de
folie ! Il était déjà tard, il faisait déjà chaud. Gédéon, sans doute épuisé
par cette partie de jambes en l’air dormait à poings fermés en ronflant
quelque peu. Renaud s’habilla prestement et sortit sous la tonnelle. Juste
le temps pour lui d’avaler un verre de pinard en guise de petit déjeuner
qu’il remarqua déjà sœur Marie-Hélène sur le sentier descendant de la
montagne. Heureusement qu’elle n’était pas venue plus tôt celle-là, c’aurait
été bien difficile de lui expliquer tout ça !
Après de rapides embrassades, ils se mirent tous les deux au travail. Les
petits lapins n’attendaient pas et, entre deux copulations frénétiques, il
leur fallait copieusement s’alimenter. D’autre part le lendemain, il devait
y avoir une nouvelle livraison à la Somaclor et il était temps pour eux de
faire les tests de sensibilité à la grésignasse pour ne garder que les
sujets les plus intéressants.

Nos deux complices travaillaient donc d’arrache-pied depuis presque une
heure mais Renaud ne se sentait à vrai dire pas trop bien dans son assiette.
Par moment il tournait les yeux vers sœur Hélène et ça lui donnait la
trique, une sacrée trique même dont il n’arrivait plus à se défaire.
Pourtant elle ne faisait vraiment rien de provoquant la donzelle mais rien
que d’imaginer ses gros lolos ballottants, son gros cul, sa chatte goulue.
Tous ces trous à bite lui tournaient la tête. Et lorsqu’il regardait son
visage, il la trouvait infiniment belle, elle qui était pourtant connue pour
sa laideur. Il avait… envie d’elle, envie de la trousser, envie de se la
mettre, de la monter comme une chienne… Il se jeta littéralement sur elle,
presque à la violer tellement son envie était pressante…
Passée la surprise initiale, sœur Marie-Hélène se retrouva investie d’une
grosse trique qui lui remplissait la pogne et qu’elle entreprit
soigneusement de branler avec un plaisir à peine dissimulé. L’odeur forte du
mâle la mettait dans tous ses états. Depuis plusieurs jours elle attendait
ce moment avec tant d’impatience qu’elle voulait maintenant profiter de
chaque seconde avec délectation. Certes elle aurait préféré sans doute avoir
monsieur l’abbé entre ses mains, Renaud était sans doute plus fruste dans
ses attitudes. Mais elle n’allait pas non plus faire la difficile et cette
belle bite bien droite était ma foi fort appétissante ! Elle se mit sans
plus attendre à lui faire quelques petites gâteries buccales sans oublier
ces grosses burnes pleines de précieux jus qu’elle n’arrêtait plus de
malaxer. Une bonne pipe des familles que, malgré son inexpérience elle
réussit de main de maître jusqu’à s’asperger tout le visage de ce précieux
nectar.

A peine remise de ses émotions qu’il était déjà entre ses cuisses en train
de la bouffer avec vigueur. Sa chatte trempée d’envie bien sûr mais aussi
son petit cul, ce salaud vicieux glissait sa langue entre ses fesses. Elle
n’aurait jamais crû ça possible, ni même correct, encore moins souhaitable,
de se faire ainsi bouffer le cul.
Elle voulut presque l’en empêcher surtout lorsqu’il pointa son dard sur sa
rosette et qu’il glissa fermement par-là en lui arrachant quelques cris de
douleur. Elle émit un « Non » peu convainquant tandis que les larmes
inondaient ses yeux. Quelle honte d’être emmanchée par-là comme une vulgaire
traînée et ce cochon y allait de bon cœur pour lui labourer le cul.
La douleur s’estompant peu à peu, elle s’aperçut que ce n’était après tout
pas si désagréable que ça… mais tellement humiliant et aussi frustrant
lorsqu’il jouit en elle la laissant sur sa faim… Elle venait de se faire
enculer, le mot raisonnait dans sa tête et curieusement ses seins se mirent
à durcir à cette évocation !

Du coup c’est elle qui reprit l’initiative, s’acharnant sur la pignole du
sacristain pour lui redonner de la vigueur, n’hésitant pas à avaler à
nouveau ce dard enduit de sa forte odeur de cul… De nouveau prêt, elle le
guida enfin vers des voies plus naturelles, l’invitant par ses coups de
reins à y aller de bon cœur. Il n’y eut pas de sang, ou très peu, il lui
était déjà arrivé de s’enfiler des objets dans sa jeunesse. Et, tandis que
ce puissant mâle l’usinait avec force, bien en profondeur, lui donnant ainsi
des sensations jusqu’alors inconnues, elle n’avait plus qu’une idée en tête
celle de se faire « engrosser » ! De se faire baiser par tous les mâles du
village, qu’ils la remplissent de semence comme la dernière des catins… Et
elle se mit à jouir, à jouir, à rejouir, à jouir encore en se malaxant les
nichons comme une folle, ivre de plaisir, ivre d’amour… engrossée par le
foutre gluant de son mâle vicieux…

Ils se rhabillèrent juste à temps pour voir l’abbé émerger. Le vieil homme,
encore tout retourné par l’histoire de la veille, ne remarqua rien, sauf
peut-être la bosse qui ornait le pantalon du sacristain, bosse qu’il prit à
son compte et qui lui donna fort honte. Comment avait-il pu se laisser aller
ainsi ?

Les jours qui suivirent sœur Marie-Hélène et Renaud Bravard recommencèrent
fréquemment leurs ébats, parfois sous l’emprise de la drogue mais plus
fréquemment simplement par désir, par envie de sexe. Sœur Marie-Hélène avait
même pris goût à se faire défoncer le cul pour varier les expériences…
Ils discutèrent un peu de la grésignasse, de ses pouvoirs libérateurs…
Marie-Hélène qui avait de son côté envie de varier les expériences compris
bientôt que Renaud Bravard était fort jaloux et qu’il désirait la garder
rien que pour lui. Elle en fut fort chagrinée. Son amour était si grand
qu’elle désirait pour sa part le partager avec tous. Elle finit donc par
taire ses ardeurs pour ne pas l’offusquer, se disant qu’il serait toujours
temps pour elle d’user de ses charmes lorsque l’occasion se présenterait.
Certes, quand elle se voyait dans la glace, c’était toujours un monstre
qu’elle avait face à elle mais, quelque part quand même, une lueur dans ses
yeux, il se pourrait bien qu’elle ait aussi du charme… Et, après tout, même
avec la tête sous l’oreiller, s’il fallait en passer par-là, après tout,
toutes ces bonnes sensations il ne fallait pas non plus passer à côté !

Sinon, mis à part le cul, ils avaient bien peu de choses en commun. Autant
sœur Marie-Hélène était fine, spirituelle, vive et d’un naturel joyeux,
autant Renaud Bravard était beauf, fruste et primaire. Le seul point sur
lequel ils tombèrent d’accord fut le fait que ce serait sympa de réunir dans
l’amour Gédéon et Josiane… Après tout, ces deux là s’adoraient depuis
toujours, cela transparaissait dans leurs façons d’être, ils étaient faits
pour vivre ensemble et pour s’aimer d’un amour fou et passionné. Ils
décidèrent donc d’arranger ça avec l’aide de la grésignasse…
Pour qu’un soir nos deux amoureux se retrouvent en tête-à-tête sous la
tonnelle, un bon petit repas arrosé d’une bonne bouteille. Pour Josiane qui
ne buvait pas ou très peu, un pichet d’eau bien fraîche aux fortes odeurs
poivrées. Puis nos deux complices s’étaient éclipsés, laissant faire la
nature…
Une véritable nuit de folie, un feu d’artifice sensuel, une débauche de
caresses, de chevauchées fantastiques. Sœur Josiane n’aurait jamais cru si
bon d’être ainsi remplie par un homme aimant et vigoureux. Gédéon trouvait
Josiane parfaite, juste à sa « taille » et avait avec elle d’exquises
sensations. Et, lorsqu’au petit matin ils se réveillèrent dans les bras l’un
de l’autre, ils n’eurent pas besoin de prononcer une seule parole pour
savoir qu’ils recommenceraient encore et encore et ceci pour la vie et que
rien ni personne ne pourrait plus jamais les séparer…

Un dimanche, à la messe…

« Mes très chères sœurs, mes très chers frères, mes amis,

Vous savez que depuis quelques temps j’ai entamé un élevage de lapins pour
tenter d’obtenir quelques fonds pour réparer notre église. Certains d’entre
nous m’ont déjà beaucoup aidé et je les en remercie. Ces petites bêtes
désormais prolifèrent et nous donnent beaucoup de joie et de plaisir. C’est
beau de voir ainsi s’accomplir la nature, de ressentir ainsi tout ce plaisir
de vivre…

Malheureusement, nous avons appris récemment, par voie de presse, et avec
une grande tristesse, que monsieur Durufey Cambresis, principal actionnaire
de la Somaclor, a été mis en examen pour torture gratuite sur les animaux…
Vous vous rendez compte ! Nos pauvres petits protégés, si joyeux quand il
s’agit de profiter de la vie, subir des sévices de la part de cet abominable
tortionnaire… J’ai décidé de suspendre immédiatement toute livraison à la
Somaclor et d’ouvrir mon enclos pour que nos petits lapins puissent gambader
librement dans la nature en toute quiétude. Je sais que par amour du Christ
et de ses humbles serviteurs vous comprendrez pour la plupart cette
décision…

Autre chose, en ce jour de sainte Geneviève, notre bien aimée, notre sainte
patronne, j’aimerais que chacun puisse communier fraternellement en trempant
ses lèvres dans le sang du Christ… Aussi je vous invite après la messe à un
buffet qui se déroulera dans le jardin de la sacristie. Il y aura un fort
bon petit vin que j’ai moi-même soigneusement béni. Et, pour les moins
alcooliques d’entre nous, sœur Josiane a également prévu quelques jus de
fruit… N’hésitez pas mes très chers paroissiens c’est avec bon cœur que je
vous convie à cette collation… »

Et tout le monde de s’affairer autour des pichets aux fortes odeurs
poivrées… Et sœur Josiane qui en avait déjà eu quelques-uns de choisir
soigneusement ses futures « victimes »…

Juin 2001
Jérôme492

Ce texte a obtenu le 1er prix du « concours des lapins » organisé par notre
site au printemps 2001
Première publication sur Vassilia, le 17/06/2001

nous apprîmes, beaucoup plus tard, le 3/3/2005, par le webmaster de
Revebebe que ce Jérome là auteur de cette sympathique histoire n’était autre
que lui-même. Ce personnage énigmatique aux pseudonymes multiples signait là
son meilleur texte.

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3 réponses à Gédéon Brin d’Osier par Jérôme492

  1. Harivel dit :

    La gauloiserie n’est pas morte ! Et heureusement encore !

  2. Muller dit :

    Un délice de lecture paillard et érotique

  3. Forestier dit :

    Ce texte dans lequel l’érotisme ne vient qu’en seconde partie est une véritable gourmandise à lire tellement le style est alerte, tellement la paillardise nous flatte et nous excite. Bravo

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