Deuxième semaine de stage par Léna Van Eyck

Deuxième semaine de stage par Léna Van Eyck

Je suis seule dans la cafétéria ! Où sont passés les autres ? Un journal traîne sur une table. Je le consulte, tombe sur l’article :

« Un satyre s’exhibant entièrement nu dans la forêt de Marly a été arrêté au petit matin par la gendarmerie, incapable de sortir une parole il se trimbalait avec une chaîne de grelots autour de ses testicules. Il a été conduit pour examen dans l’hôpital psychiatrique le plus proche ! »

J’ignore si « ça » vous fait la même chose, mais moi, chaque fois que je lis un truc dans un rêve, ça me réveille ! J’éclate de rire ! Bien sûr que c’est un rêve, mais à deux doigts près… Bon, réveillons-nous pour de bon et commençons par le début :

C’est donc notre deuxième semaine de stage dans ce centre de formation installé dans une petite localité bourgeoise de la proche banlieue parisienne.

Ça se passe bien, merci, nous sommes entièrement pris en charge, l’environnement est accueillant au possible, un grand parc dans lequel sont aménagés des sentiers qui conviennent autant aux promeneurs romantiques qu’aux joggeurs militants. Et moi qui adore la nature, j’ai eu la joie d’y croiser plusieurs lapins et quelques écureuils. Il y a aussi un complexe sportif avec cour de tennis, mais bon…

L’intérieur est aussi convivial, salle de billard, bibliothèque, salle d’ordinateur où l’on peut aussi bien s’exercer à la bureautique, surfer sur internet que jouer à des jeux d’aventures, salle de ciné-club, et même un mini bar ! La restauration est fine et variée, le personnel est sympathique et disponible. Les chambres sont fonctionnelles et les lits très confortables.

Les cours, ça dépend des animateurs mais dans l’ensemble il ne faut pas se plaindre. Assimiler la micro-informatique est presque un plaisir. Pour la gestion et la comptabilité, c’est quand même moins évident.

Reste le groupe ! Ah le groupe ! Nous sommes huit, trois femmes et cinq hommes.

Huit personnes dans une histoire plutôt courte, arrêtons le massacre ! Soyez rassurés, je ne vous ferais pas subir la corvée de décrire tous ces gens, puisque peu interviendront. Et puis, je vais vous faire un aveu, certains d’entre eux m’ont laissé un souvenir si fade que me les remémorer serait un exercice assez vain.

Des deux autres femmes, l’une d’entre elle, Mylène, était une antillaise assez réservée. Et pour ce qui est de ces messieurs, deux se sont révélés comme les leaders du groupe, prenant (forçant même) les décisions collectives, s’entendant comme larrons en foire et monopolisant pas mal la parole pendant les pauses et les repas. Appelons-les Alain et Jean-Pierre, mais laissons-les pour l’instant (nous allons bientôt les retrouver). Par contre, je vais vous parler un peu de Christophe !

Vous voulez bien ?

Et moi ?

Comment ça et moi ?

Vous voudriez que je parle d’abord un peu de moi, c’est cela !

J’ai été Roxy et Ariane dans mes récits précédents. Etaient-ils vrais ou faux ? Les descriptions étaient-elles conformes ? Toujours est-il que je serais Hélène dans celui-ci, après tout c’est mon vrai prénom.

J’ai l’âge où on commence plus à parler de l’expérience que de… son âge. Physiquement je n’ai rien de spécial ou plutôt je pense être comme des millions de femmes. Donc je ne me plais pas… mais je plais !

J’ai été mariée assez longtemps, et cela s’est terminé par un fiasco. Sexuellement ce n’était pas la joie. Je me suis rattrapée après et pas toujours de la meilleure façon ! Mais bon c’est ma vie, c’est le passé, et si dire que je ne regrette rien serait exagéré, je ne suis aucunement traumatisée Mais que ce soit dans l’une ou l’autre période, ce qui m’a sauvé, ce qui m’a apaisé, ce qui m’a subjugué, c’est mon amour pour le corps des femmes !

Et ça continue…

N’en concluez pas pour autant que je sois lesbienne ! Je laisse les étiquettes aux étiqueteurs. Je n’ai rien contre les hommes, mais je suis en la matière extrêmement difficile… et mes choix n’ont rien à voir avec la longueur de leur tige !

Fin de cette parenthèse présentatrice et retournons à Christophe que nous avons lâchement abandonné.

Plutôt bien portant, le Christophe, mais sans exagération, barbu, lunettes, mal peigné et habillé un peu n’importe comment, la trentaine bien tassée. Pas vraiment le mec sur lequel on se retourne dans la rue.

Discret et attentif pendant les cours, c’est à table qu’il s’est révélé. D’office, il s’était choisi une place en bout de table et n’en a pas changé pendant toute la durée du stage. Les trois nanas se sont regroupées (ah, l’instinct !)

En ce qui me concerne, je ne parle pas beaucoup, autant je peux être une vraie pie avec mes rares amies, autant j’ai de la réticence à me laisser embarquer dans des conversations qui ne m’ont que très rarement apportées quelque chose. Aussi, je me tais. Alain et Jean-Pierre, eux se la jouaient très beaufs en goguette. La conversation tournait souvent sur le sport et ils étaient ainsi quatre à discutailler. Se produit alors ce phénomène classique aux tables de huit, le groupe se divisait alors, et notre sous-groupe composé des trois femmes et de Christophe se taisait ou balbutiait des banalités.

Mais il n’y avait pas que le sport, deux fois Christophe m’étonna, une fois alors que nos deux « m’as-tu vu » évoquaient leurs voyages, Christophe la ramena et su se montrer palpitant sur le sujet, à ce point que toute la tablé se mit à écouter religieusement ses anecdotes qu’il savait rendre savoureuses. Il se révélait tout de même assez cabotin se régalant visiblement de l’attention qui lui était soudain porté.

Une autre fois, nos deux lascars étaient partis dans les histoires drôles ! Tiens, voici un truc qui m’horripile ! Ne vous méprenez pas, j’aime bien rire ! Mais combien de ces histoires soi-disant drôles sont en fait lourdes comme des camions d’enclumes ! Il y en eut d’amusantes pourtant, et – sans doute cela était-il dû à la présence de notre collègue antillaise -, il n’y en eut point de racistes. C’est alors que Christophe annonça tout de go qu’il en avait à son tour une bien bonne. On l’écouta par politesse, nous nous attendions au pire. Trois minutes après j’étais pliée de rire dans mon assiette !

Christophe ne devint pourtant pas le boute en train du groupe, ne sortant de sa réserve que quand ça lui prenait. Nous connaissant mieux à la fin de la première semaine, j’eus quelques conversations avec ce dernier sur quelques sujets de société où il se révélait un être intelligent et sensible bien que parfois un petit peu trop sûr de lui.

A la fin de première semaine, il n’y avait eu aucun tiraillement notable dans le groupe, on s’était quitté en se serrant la main…

Lundi

… Et magie de la dynamique de groupe, on s’est retrouvé le lundi suivant comme de vieux copains après une séparation. Les premières bises commençaient. Tout allait bien !

Et ce soir-là vers 18 heures, Alain me proposa une promenade à deux dans le parc !

– Ou alors un petit jogging ? Ce serait super !
– Désolé, ce n’est pas mon truc !
– Essayez-donc ! Insiste-t-il.
– J’ai déjà essayé, je n’ai pas assez de souffle !
– Alors juste une promenade ?
– Et pourquoi avec moi ?
– Parce que je n’aime pas la solitude et j’aime la compagnie des jolies femmes.
– Seriez-vous en train de me draguer ?
– Mais non, qu’allez-vous penser ?
– J’ai le droit de refuser !
– Bien sûr !
– Alors pas ce soir, mais une autre fois peut-être, il est rare que je ferme complètement les portes.

Ça c’est tout à fait moi, et ma manie de ne pas vouloir froisser les gens. Je réalisais qu’avec une telle réplique j’étais bonne pour un renouvellement de proposition dès le lendemain.

Le repas se passa normalement, mais j’évitais le personnage dès qu’il fut terminé et prétextant une imaginaire migraine, je m’enfermais dans ma chambre.

Je me traitais de conne ! D’un autre côté envoyer promener quelqu’un qui n’a même pas été incorrect, et qu’on va encore côtoyer des semaines entières restait peu envisageable

Et si j’acceptais ? Voilà de quoi j’avais peur ! Et l’idée me taraudait ! Non, mais ça ne va pas ! Moi qui suis si difficile dans le choix des hommes, je ne vais quand même pas me farcir un supporter du Paris St Germain, amateur d’histoires belges et de pêche à la mouche ? Et alors, je m’en suis bien farci d’autres, sans doute mille fois plus cons ? Et puis j’ai assez de force de caractère pour ne pas me laisser dominer ! Ce n’est pas mon genre d’homme ! Mais pour une nuit, pourquoi pas, il est loin d’être repoussant ! Une nuit, alors juste une nuit ? Je peux même jouer avec, lui imposer mes trucs ! Mais est ce que je le ferais ? Ce n’est pas parce que je suis indépendante que je n’aime pas que l’on s’occupe de moi.

Et puis il a autre chose, de penser à tout cela m’excite ! A moins que ce soit le contraire, que c’est mon excitation latente qui me fait délirer. Je décide donc de faire ce qu’il faut pour me calmer. Je remets à plus tard la douche que je me projetais, je ferme le store, je me dessape, je me poste devant le miroir de la salle de bain afin de vérifier si je suis encore désirable ! Mais bien sûr que je suis désirable, sinon l’autre pignouf, il n’aurait pas essayé de me draguer. Je regarde mes broussailles, il faudrait peut-être que je pense à raser un peu tout cela, ça commence à faire fouillis, mais Sandrine ne veut pas !

Qui c’est Sandrine ? Bof, une copine avec qui j’aime bien délirer…

Il faudra absolument que je passe mes vacances à la mer cette année, j’aime nager, me sentir sirène, j’attendrais donc cette occasion pour me faire le maillot.

Sandrine elle aime bien mes poils à cause des odeurs, c’est une cochonne Sandrine, moi aussi. J’ai envie d’être cochonne ce soir ! Oh ! Juste un peu. J’ai envie de pisser. J’essaie de m’orienter face au miroir pour me regarder pisser, mais ça m’a l’air bien compliqué, tant pis ! Je pisse, mais j’en garde quelques gouttes, les dernières, je les recueille dans ma main, je m’en badigeonne le ventre, les cuisses, et bien sur les poils pubiens. Je suis en pleine crise, ma main gauche est déjà en train de tirer comme une malade sur mes tétons. Je me précipite sur le lit, j’écarte les jambes, je me serre les tétons à me faire mal, je suis en pleine crise, j’y mets le bout des ongles. Des images naissent dans mon cerveau, deviennent envahissantes, une bite s’approche de mon visage, une bite anonyme, une belle bite avec le bout bien violacé, bien brillant et d’où suinte sur le méat la première goutte du plaisir. Anonyme ! Pourquoi m’efforce-je de penser qu’elle est anonyme ? En fait, elle ne l’est pas, elle a un visage et ce visage c’est Alain ! Je fantasme sur Alain ! Non ! Pas lui ! J’ai toujours en réserve des corps, des visages, mais ça ne vient pas, j’essaie d’imaginer Sandrine. Non cette image de bite qui revient, le visage d’Alain qui revient ! Je m’aperçois que ce fantasme masculin me fait me masturber différemment, je trempe mes doigts dans mon vagin humide, les ressort dégoulinants de mouille, je m’excite le trou du cul, cela est très rare chez moi, et toujours cette bite, ce visage, mais qu’est ce qui me prend ? Je n’en peux plus, il faut que je jouisse ! Ma main est sur mon clito à présent, l’image, la bite, le visage, je vais jouir sur l’image du visage d’Alain ! Comment pourrais-je ne pas succomber à ses avances après ? Et puis, je ne sais pas ce qui se passa, un blocage ! Ça ne vient pas, j’abandonne, je remonte vers mes seins ! Qu’est ce qui m’arrive, il est rare que je tombe en panne, d’autant que ce soir il n’y a pas de raison majeure ! Je laisse tomber. Je me relève, je vais boire un coup de flotte, je me regarde à nouveau devant la glace, je me caresse les seins, ça va repartir, je le sens

Je replonge sur le lit, et de nouveau la bite ! Vite ! Fantasmer sur un corps de femme, mais c’est encore le visage d’Alain, je le chasse, mon inconscient aurait-il besoin d’homme ce soir ? Fantasmer sur un mec, ce n’est pas trop dans mes habitudes ! Jean-Pierre ? Pas mieux et sûrement pire qu’Alain ! Christophe, n’importe quoi, comme objet érotique c’est nul ! Je m’imagine avec Christophe, le dominant entièrement, le protégeant le dorlotant, le chouchoutant… Ça y est Christophe a pris possession de mes fantasmes, je lui ai ligoté les mains, bandés les yeux et je lui ai ordonné de me lécher le sexe, je me masturbe en imaginant qu’à la place de ma main c’est la langue de Christophe qui le travaille.

– Vas-y Christophe, tu fais ça très bien !

Je crois bien avoir joui en criant son nom ! Après j’ai pris ma douche, et je me suis endormi en lisant mon polar.

Mardi

Je savais le lendemain que la journée allait être passionnante ! Parce qu’après tout, pourquoi pas ?

Je n’ai pas de plan, ou plutôt j’ai un plan minimaliste, refuser les éventuelles propositions d’Alain et faire en sorte que Christophe accepte les miennes.

Ça ne rate pas, après une journée studieuse et sans problèmes apparents, vers 17 heures à la sortie du dernier cours, Alain m’accroche :

– Alors cette balade ?
– Et bien, non ce ne sera pas encore aujourd’hui !
– Vous êtes occupée alors ?
– Ne soyez donc pas si curieux !

Je fonce rattraper Christophe en route déjà vers la médiathèque, il passe ses fins d’après-midi à lire des bandes dessinées en écoutant des CD de jazz.

– Ça va ?

Il me regarde surpris de me voir l’interpeller :

– Ouais !
– J’ai envie de faire une grande balade, et j’ai pas envie de la faire seule, ça vous dit de m’accompagner ?

Manifestement il ne comprend pas pourquoi je lui fais une telle proposition. Il me regarde, s’interroge, semble hésiter !

– Ben alors, venez ! Je ne vais pas vous mordre !
– Euh… On reste dans le parc, où on va en ville ?
– On verra bien, allez !

On chemine ensemble, on s’enfonce dans les chemins du petit bois, il ne dit rien, il n’en décroche pas une, il ne sait tout simplement pas quoi dire !

Bon alors j’attaque :

– Je vais vous dire un truc, mais ne vous méprenez pas surtout, je ne voudrais pas qu’il y ait de quiproquos !
– Oui ?

Il est tout pâle, il se demande ce qu’il va lui arriver.

– Je trouve que vous êtes la personne la plus sympathique de ce stage !
– Vous êtes gentille !

Je suis tellement gentille que j’enfonce le clou !

– Et de loin !
– Vous m’êtes très sympathique, aussi ! Parvient-il à balbutier après avoir cherché ses mots.
– On se tutoie ?
– On peut essayer !

Bon, ça c’est la phase un, la phase deux sera pour plus tard, mais, j’enrage déjà de n’avoir emmené ni jupe ni robe. Mais inutile de faire dans la précipitation, pour l’instant il faut meubler le temps, je le branche sur ses voyages, sur ce sujet il est intarissable, je le laisse parler, me contentant d’intervenir que pour recadrer quand cela s’avère nécessaire.

Ce n’est qu’au bout d’une demi-heure que je décide passer à la phase deux. J’en ai envisagé deux variantes, si l’une rate, il m’en restera toujours une autre… Embrouillé ? Mais, non, vous allez voir :

– Heu, j’ai une petite envie pressante, je vais me planquer derrière l’arbre là-bas. Tu surveilles et si quelqu’un vient, tu tousses !

Il acquiesce tout surpris de cette brusque familiarité. Je le plante là et m’en vais pisser à l’endroit indiqué, un bref coup d’œil, non il n’essaie pas de regarder, il attend bêtement dans le chemin, je me garde alors quelques gouttes pour la fin, afin de provoquer une petite tache dans mon pantalon, je m’essuie un peu avec un kleenex mais pas complètement afin que ma culotte s’imprègne légèrement. C’est naïf, mais ça devrait suffire :

– Putain, elles sont toutes glissantes ces foutues racines, j’ai failli me planter et résultat je me suis pissée dans le pantalon. Ça fait bien !

Christophe lorgne vers la tache, cherchant quelque chose à dire et finit par sortir cette vérité fondamentale !

– Ça va sécher !

– Tu parles, ça va faire une marque, en fait, il ne faudrait pas que ça sèche sur moi, je vais l’enlever. Viens là-bas, ce sera impeccable !

Je sais très bien que ça ne sert à rien, et lui aussi sans doute, mais va-t-il me dire de ne pas retirer mon pantalon ? Alors il me suit jusque dans cette minuscule clairière ensoleillée.

Il ne répond rien, il faut que j’enfonce le clou et je commence carrément à retirer mes basquets.

– Ça ne te gêne pas au moins, après tout c’est comme si on était à la plage, une paire de cuisse c’est une paire de cuisse !

Il est mal, Christophe, il est mal ! Tu parles que c’est pareil qu’à la plage, avec mes poils qui débordent de ma culotte que l’humidité a rendue quasi transparente !

Je m’assois dans la mousse et l’invite à venir près de moi, il le fait, il porte des regards furtifs à ma culotte, puis gêné déplace ses yeux vers mes chaussettes. Il me donne envie de rigoler.

– Tu ne vas pas me dire que ça te trouble ?
– Si, un peu quand même !
– Ça va s’arranger !
– Je…
– Oui ?
– Je…
– Je quoi ?

Ah ! Ah ! Monsieur veut reprendre l’initiative, mais ça a du mal à sortir ! On fait comme aux échecs on essaie d’anticiper le coup de l’adversaire, facile il n’y en a pas quarante.

– C’est vos chaussettes !

Qu’est-ce qu’il dit ? Qu’est qu’il raconte ? De quoi il parle ?

– Quoi, mes chaussettes ?
– Il faudrait les enlever !
– Et pourquoi donc ?
– Mais vous aller les salir !
– On ne se tutoie plus ?
– Tu vas les salir !

L’argument est du premier degré, il n’y met aucune malice, mais j’ai compris, tout homme a décidément un jardin secret, et moi qui essayais de l’allumer avec ma culotte. Je retire donc mes chaussettes.

– Tu vas me trouver idiot, mais je trouve qu’un pied c’est quelque chose de très beau, je veux dire un pied de femme !
– Et les miens ils te plaisent ?
– Oui !
– Caresse-les si tu veux !

Je lui aurais donné la lune, il n’aurait pas été aussi content !

– C’est vrai ? Je peux ?
– Bien sûr que c’est vrai !

Je ne sais pas à combien bat son cœur, mais ça doit y aller ! Il a la gorge sèche, obligé qu’il est de s’humecter les lèvres, ses yeux sont fixes, il approche sa main, me caresse le pied, il est d’abord un peu hésitant, puis s’enhardit.

– Ne me chatouille pas, quand même !
– Excuse-moi, si tu savais comme j’adore faire ça !
– Ça se voit, tu es un passionné, toi !

Un peu salope sur cette réplique ? Non, parce que finalement c’est vrai !

– Je peux te demander quelque chose ? Me chuchote-t-il.
– Demande toujours ?
– Mais si tu refuses, je ne serais pas vexé !

Je crois deviner de toute façon.

– Je peux te les embrasser ?
– Ben bien sûr !
– T’es vraiment une fille formidable !

Il se met à m’embrasser frénétiquement le dessus des pieds, au prochain stade il va me lécher tout cela et me sucer les orteils, il faut que je maîtrise la situation, l’objectif c’est quand même qu’il me donne du plaisir. Il est penché de telle façon que je ne peux discerner s’il est ou non en érection mais je parierais fort qu’il est en train de bander comme un bout de bois.

Ses bisous, se font de plus en plus collants, déjà sa langue se fait mutine.

– Arrête un peu, tu me chatouilles !
– Désolé

C’est vrai qu’il a l’air désolé ! Mais je décide de porte l’estocade, c’est si facile !

– Et tu ne crois pas qu’on pourrait reprendre ça dans ta chambre, ce serait quand même plus confortable !

La tête du Christophe !

– Je, je…
– Je quoi ? Ne te fais pas des idées, juste des gros bisous sur les pieds, c’est tout !

Il ne sait plus où il en est, il ne sait plus où il va, il n’est plus sûr de rien ! Je décide alors que la tache est sèche et remets mes chaussettes.

– T’es marié ?
– Oui, j’ai deux gosses !

Je ne lui demande pas s’il a des gosses, je lui demande s’il est marié !

– Et tu fais ça avec les pieds de ta femme ?
– Bof ! Elle est un peu coincée de ce côté-là !
– Tu ne l’avais jamais fait alors ?
– Non… enfin jamais avec une femme normale !

Qu’est-ce qu’il me raconte ?

– Une femme normale ?

– Je veux dire, un jour c’est devenu tellement obsessionnel que j’ai eu un coup de folie ! Mais bon je ne sais pas pourquoi je te raconte ça !

Je suis intriguée quand même, j’essaie de creuser.

– Sans doute parce que tu as besoin de le raconter ! Tu as sucé les pieds d’une femme handicapée, après tout je suppose que ça lui a fait plaisir, mais toi tu te sens un peu honteux sur ce coup-là… C’est ça ?
– Non c’est pas vraiment ça !
– C’est comme tu le sens, si tu veux en parler tu en parles, sinon ce n’est pas grave…
– Je veux dire que j’ai payé pour le faire !

Oups !

– Tu veux dire que tu es allé voir une prostituée ?
– Ben oui, je n’en suis pas fier, mais je te dis, j’ai eu un coup de folie !

L’adrénaline monte !

– Parce que pour toi, une prostituée ce n’est pas une femme normale ?

– Ben, non, pas tout à fait, et puis ça ne correspond pas à mes idées, je suis contre la prostitution, tu vois…

Il est con ce mec ou quoi ! Il y a des sujets sur lesquels je suis hypersensible, et j’ai du mal à me maîtriser !

– Non mais tu te rends compte de ce que tu dis ? Moi qui te prenais pour un type intelligent ?
– Mais attends, qu’est-ce que j’ai dit ?
– Ça veut dire quoi ces positions de principe ? T’as parfaitement le droit d’être contre la prostitution, bien que quand on y pense c’est risible ! Les pauvres mecs qui ne peuvent pas s’affirmer auprès des femmes ils font comment ? Le mec qui a envie d’un truc que sa femme ne veut pas lui faire, il fait comment ? Et c’est d’ailleurs ce que tu as fait ! Et le mec qui a tout simplement envie de changer sans s’embarrasser d’une maîtresse il fait comment ?
– Mais…
– Et puis qu’est-ce que ça peut te foutre d’abord, il s’agit d’un acte entre deux personnes qui sont d’accord pour le faire…
– La question n’est pas là ! Je trouve que ça porte atteinte à la dignité de la femme !
– N’importe quoi ? Mais ça aussi à la limite, tu as le droit de le penser… par contre dire que les prostituées ne sont pas des femmes normales, c’est dégueulasse !
– Je ne vois pas pourquoi tu te mets dans un état pareil !
– Quand je pense qu’il y a des conards qui veulent pénaliser les clients, au moins, eux, il y en a qui nous respectent !

Oups ! Le Lapsus ! Pourquoi ais-je ajouté cela ! Il ne relève pas, j’ose espérer qu’il n’aura entendu cela que comme un bruit dans la colère de mes répliques. De toute façon il est trop tard pour revenir en arrière et il ne sert plus à rien de continuer.

– Bon allez, salut, je vais rentrer toute seule ça me fera des vacances.
– Mais attends ! On peut discuter !
– Ecoute, je ne veux pas ma fâcher avec, toi, mais il ne s’est rien passé ce soir, rien du tout ! Tu ne m’as jamais vu en culotte, et tu ne m’as pas touché les pieds. D’accord !

C’est ça la bonne tactique, conclure sur autre chose… Il ne répond pas, il hoche la tête en signe d’assentiment, il s’éloigne, je rentrerais donc au centre par l’autre chemin, le plus long.

Une catastrophe ! Je viens de créer une catastrophe ! Trop de choses à la foi… trop de conséquences… Il faut que je me calme, inutile d’essayer d’analyser à chaud la situation, je ne serais pas objective. Finalement ce Christophe est un petit con plein de préjugés qui se permet de classer les gens ! Qu’il aille se faire foutre ! Mais bon dieu il faut que je pense à autre chose !

Et puis comme après toute décharge d’adrénaline, la pression retombe ! Finalement je me suis conduite comme une conne ! Il était très simple de rattraper le coup, de lui dire que le sujet m’était sensible parce que, je ne sais pas, moi… ma sœur, ou quelqu’un de très proche avait fréquenté ce milieu… Et pour le reste il fallait le laisser à son « prêt à penser »… Et puis je ne vous dis pas le résultat au niveau de la cohésion du groupe… Comment tout simplement travailler, et même déjeuner ensemble après ça ? Tout cela pour avoir voulu « jouer » avec ce type, avoir surestimé mes moyens, et surtout m’être comportée n’importe comment. Qu’est ce qui m’a pris de me buter pareillement ? Moi qui clame à qui veut l’entendre qu’être entier n’est jamais une qualité, mais un comportement débile, c’est moi qui ai été débile sur ce coup-là ! Il suffisait de le laisser s’expliquer, et d’en tirer les conclusions au lieu de piquer une colère qui ne sert à rien ni à personne !

Et puis, je me dis que la situation était peut-être rattrapable ! Mais comment ? Je ne me vois pas lui courir après ! J’accélère le pas, si après tout, il doit se passer quelque chose, autant le savoir le plus tôt possible ! Mais c’est quand même la totale, j’ai sans doute bêtement dévoilé mon passé, j’ai créé un problème de personne et je me suis lourdement trompé sur la personnalité d’un type qui me paraissait intéressant, ça fait beaucoup ! Encore une fois mon impulsivité m’a trahi. Tant pis, j’assumerais et si je m’aperçois que j’ai engendré un problème grave au niveau du groupe, et bien je le quitterais

Bref, je n’en menais pas large en rentrant, essayant d’échafauder des scénarios, et espérant au fond de moi-même que l’affaire ne donnerait pas lieu à dramatisation. Et c’est du bout de l’allée que j’aperçus Alain sur les marches du perron. Il est là, il ne fait rien, il a l’air d’attendre quelqu’un !

– Alors ? C’était bien cette promenade en solitaire !
– Pas mal, merci !

Il a dû voir que je faisais une drôle de tronche…

– Vous avez l’air soucieuse ?

Je ne réponds pas. Qu’est-ce que vous voudriez que je lui dise ?

– Vous avez vu Christophe ? Demandais-je

On dirait que ça l’embête que je parle de dernier

– On l’a aperçu, il y a peut-être dix minutes, il avait l’air assez énervé, il a dit qu’il voulait quitter le stage
– Putain ! Le con ! Il faut absolument que je lui parle. On s’est engueulé pour des conneries, et maintenant ça prend des proportions…. Vous savez où il est ?

Tout à fait le genre de réaction que je craignais. Je n’ai pas envie de discuter avec Alain et je le laisse planté là. Il faut absolument que je mette la main sur Christophe… S’il est énervé et qu’il le montre à tout le monde, c’est maintenant qu’il faut que je tente de désamorcer la crise ! Ça va être une corvée, mais est-ce que je peux faire autrement ? Mais où est-il ? Je ne sais même pas où est située sa chambre, je me renseigne, la trouve, mais il n’y est pas, il n’est pas à la médiathèque non plus ! Et Merde ! Je vais prendre une douche, je ne mangerais pas avec le groupe ce soir. Cinq minutes après je suis à poil, dix minutes après je suis propre et sèche, je me mets une robe de chambre, allume la télé, impossible de suivre quoi que ce soit. Je regarde l’heure, le repas sera servi dans une bonne demi-heure, je peux encore descendre ou changer d’avis. Mais ça ne me dit pas grand-chose, Putain, qu’elle idée j’ai eu de venir m’emmerder dans ce trou ! Et puis ça me prend comme ça, je décide d’aller à Paris, je vais me payer le cinéma, ou alors je vais téléphoner à Sandrine, puisque c’est à peu près la seule à qui je peux le confier, et je reviendrais en taxi. Ah ! La peau de Sandrine, son sourire, son rire, son odeur… Allez, je m’arrange un peu et je vais m’habiller !

– Toc-toc !

Qui ça peut être ? Il n’est pas concevable que ce soit Christophe qui se pointe, alors qui ? J’ouvre :

– Alain !
– Surprise ?
– Oui !
– Je voulais juste vous dire que j’ai parlé à Christophe, il s’est calmé, il ne quittera pas le stage !

Mais pourquoi vient-il m’annoncer ça ? Il lui a dit quoi l’autre ?

– Ouf ! Ça me fait super plaisir !

Je suis sincère en disant cela ! Le groupe n’étant plus démoli, je n’ai plus à me culpabiliser d’en être responsable ! Ça fait toujours un souci de moins, et c’est signe que les choses sont en train de s’arranger… Mais tout de même de quoi il se mêle ce grand couillon ? Quel jeu joue-t-il puisque décidément tout le monde joue ici ? Que ce dernier ait été parlé à Christophe dépasse tout simplement mon entendement !

– Je crois que je ne suis pas venu pour rien ! Vous venez de m’offrir la plus belle des récompenses ! Me dit-il soudain avec un sourire très posé !

Mais qu’est-ce qu’il me raconte ?

– Je ne vous suis pas bien, là !
– Quand je vous ai annoncé, cela vous m’avez offert un de ces sourires ! Un sourire que je ne suis pas prête d’oublier ! Vous êtes resplendissante quand vous souriez !

Oups ! Ça y est, il me drague ! N’empêche que dans le jeu de yo-yo de mon esprit, ce grand beauf vient de remonter de façon considérable dans mon estime. Comme quoi les gens sont complexes ! Derrière le téléspectateur sportif se cachait donc quelque chose de beaucoup plus humain ! Et puis même personne n’est parfait, après tout le soir de la coupe du monde en 1998, j’ai aussi hurlé ma joie trois ou quatre fois, alors que bon… Et puis, je ne suis pas parfaite, pourquoi demanderais-je aux autres de l’être ? Ça se bouscule dans ma pauvre tête, ça se bouscule. N’empêche que je suis là devant ce grand machin, je suis en robe de chambre, même pas coiffée. Il est content de venir m’annoncer son truc, et moi je suis contente aussi. J’ai trop fréquenté les hommes pour ne pas deviner où il veut en venir. Peut-être n’est-il pas venu que pour ça, mais si l’occasion lui en ait donné, il va essayer de me sauter. Mais je le crois correct, il ne m’imposa rien. Je me rends compte à ce moment-là que je ne dis pas non, je ne dis pas oui non plus d’ailleurs. Gagner du temps y voir plus clair…

– Je… Balbutiais-je
– Oui ?
– Vous savez les femmes sont curieuses ?
– Que voulez-vous savoir ?
– Vous lui avez parlez… pourquoi ? Le hasard ?
– Oui ! J’étais là quand il est rentré, il me paraissait bizarre, je l’ai abordé, et j’ai réussi à le faire parler.
– Et vous avez fait comment ?
– J’ai l’habitude de raccommoder les groupes, je suis entraîneur d’une équipe de foot amateur, il y a souvent des conflits, quand on creuse un peu on peut souvent désamorcer assez vite !

Ça y est le sportif qui refait surface ! Mais ce qu’il dit m’inquiète un peu !

– Vous creusez quoi ?
– Il n’a pas voulu me dire, il m’a simplement dit que vous aviez mal interprété un mot, une parole, alors je lui ai dit que parfois les mots n’étaient pas les mêmes pour tout le monde, qu’ils n’avaient pas le même sens. Et puis après j’ai baratiné, je lui ai dit que vous étiez fatigué, un peu perturbé par les conditions du stage, et que je m’arrangerais pour que vous puissiez vous revoir et rediscuter comme des gens raisonnables !

Ouf ! Je ne vous dis pas le soulagement ! Putain mais il est formidable ce type ! Mon visage a dû s’illuminer à nouveau, il reprend la balle au bond !

– Encore ce sourire, vous me comblez !
– Vous remontez dans mon estime !

Ça c’est tout à fait moi, il a fallu que je lui dise !

– Je vais vous laisser vous préparer ! Bisou ?

Je réalise que je suis en robe de chambre, il n’a qu’à tirer sur ma ceinture et je me retrouve à poil.

– Bisou, si vous mettez vos mains dans le dos !
– Ah ! Et si je refuse ?
– Alors pas bisou !

Je m’amuse, je sais à ce moment que s’il insiste un peu, s’il y met le minimum de forme je vais me laisser faire, ça me fera du bien, mais je ne veux pas non plus paraître une proie trop facile.

– Regardez, je vais mettre mes mains en croix comme ça, ça ira !
– J’ai confiance en vous je sais que vous n’abuserez pas de la situation !

Je n’aurais pas dû dire ça ! Du coup il se met les mains derrière le dos et m’embrasse sur les joues. Il se recule, me regarde, il me dévore des yeux ! Hélène, tu vas passer à la casserole !

– Hélène ?
– Oui !
– Je vais vous dire quelque chose, juste vous dire quelque chose, mais je ne ferais rien sans votre accord et si vous m’envoyez promener, je vous promets de ne pas insister.

Joli coup ! La balle est bien dans mon camp, je pourrais dire ceci ou cela, tergiverser, et puis je n’ai pas trop envie de l’entendre. Je le fixe dans les yeux, je souris encore, je passe ma langue sur mes lèvres soudain sèches, et lui dit :

– Embrasse-moi mieux !
– Tu ne veux pas savoir ?
– Je sais déjà !

Ma bouche s’ouvre, nos lèvres se collent. J’ai soudain sa langue dans ma bouche. Il embrasse bien. Sa langue est envahissante, un vrai bifteck ! Il a bonne haleine, mais pourquoi faut-il penser à des détails aussi triviaux dans ces moments-là ? Je réalise à ce moment-là qu’il s’est rasé avant de venir me voir ! Il s’est même aspergé d’eau de toilette. Le dragueur né, mettant toujours tous ses atouts de son côté. Je me laisse faire. En principe je n’aime pas qu’un homme me domine. Mais on en est qu’au tout début, j’ai confiance en mes capacités, et puis se laisser faire pour une fois, après tout pourquoi pas ?

Il se recule un tout petit peu, sa main est sur la ceinture de ma robe de chambre, pour la forme il cherche un regard d’approbation, le vêtement s’ouvre :

– Hum ! Que c’est beau !

Tu parles ! C’est un peu fatigué tout ça oui ! Il va très vite mais sans brusquerie, une main sur mon sein, puis il baisse son visage, ses mains s’en vont à la rencontre de mes fesses tandis qu’il se met à me sucer mes nénés. Tous les mêmes les hommes, les seins, les seins, les seins ! Il me lèche le téton, je réagis bien, j’aime ça, quand je pense qu’à une époque on m’en demandait la permission… ne plus penser à cela… ne plus y penser…

– L’autre il va être jaloux !

Il s’arrête de sucer, me regarde comme si on venait de lui offrir un petit cadeau-surprise, et s’en va lécher mon deuxième téton. Je ne peux rien lui rendre dans cette position sinon lui caresser gentiment les cheveux. J’attends donc quelques instants avant de lui demander de se mettre à poil.

Je me débarrasse de ma robe de chambre, et il se déshabille tout en me regardant !

– T’es très belle !

– Dépêche-toi te de te déshabiller au lieu de dire des conneries !
– On a tout notre temps, non ?
– Non, Alain ! Je viens de décider qu’on serait à l’heure pour le repas et qu’on n’y descendrait pas ensemble !

Du coup, c’est instinctif, il regarde sa montre, mais ne dit rien. Je sais bien que ça va faire un peu juste, mais je préfère une séance plutôt courte, du moins pour l’instant, mais je n’ai pas dit que je ne changerais pas d’avis.

Et voici notre dragueur à poil. J’ai toujours été amusé par les rapports des hommes avec leurs biroutes, ceux qui en ont des grosses se les exhibent comme des étendards, ceux qui ont des petites se la tirent dessus comme pour expliquer que cette taille ne peut être qu’inopinée. Lui à une bite moyenne, mais fièrement bandé, le bout violacé et luisant, très appétissante finalement.

Le vieux réflexe !

– T’as des capotes ?
– Bien sûr !

Il en sort une de sa poche, il avait tout prévu, l’animal.

Je m’assois sur le bord du lit :

– Viens !

Il va pour se coucher

– Non, reste debout, je vais te sucer

Je me reprends.

– J’ai envie de te sucer !

Pourquoi me suis-je repris ? Il est incapable de saisir la nuance ! A quarante ans et quelques poussières j’en ai sucé combien des bites ? Je veux dire comme ça, à même la peau, sans latex, très, très peu finalement. Par contre, (et cela peut paraître paradoxal, vu mes préférences féminines) cela n’a jamais quitté mes fantasmes. Il s’approche, la position est confortable, je n’aime pas me mettre à genoux devant un homme et m’accroupir me fatigue, mais il n’a pas besoin de savoir tout cela.

Alain est excité au maximum, déjà des gouttes de pré-jouissance perlent de son méat. Je les lèche, j’adore ce plaisir que je me suis accordé que trop rarement. Cet objet est absolument charmant, et au lieu de pratiquer une fellation classique je m’amuse à lui bisouter la verge, à lui aspirer les coucouilles, à faire de longues lapées du bas de la tige jusqu’au gland, je la suce par le côté un peu comme si je jouais de la flûte traversière, je la masturbe un peu, de l’autre main je lui caresse le haut des cuisses. Pendant ce temps-là, il n’arrête pas de me tripoter les seins, il les caresse, les palpe, les malaxe, s’amuse avec mes tétons. Il s’enhardit d’ailleurs, ne lui disant pas de se contrôler, il me les serre un peu fort, il va falloir que je tergiverse.

– Allez, sur le lit !

Il se couche, me tend les bras, m’attends, mais non mon kiki, ce sera comme je veux, j’arrive sur le lit par son pied, je lui écarte un peu les jambes, et reprend ma fellation. Manifestement Monsieur avait envie de passer à des choses plus… profondes.

– Viens ! Implore-t-il
– Tu n’aimes pas quand je te suce ?
– Si, mais viens !
– Attends, un peu pour l’instant je me régale !
– Alors je te laisse faire !

Ben voilà, je réattaque son joli zizi, je passe une langue baladeuse autour de son gland. Son sexe est vraiment très raide, je réalise qu’il peut très bien se mettre à jouir dans cette position. Ce n’est peut-être pas ce qu’on a de mieux à faire pour l’instant. Si seulement il pouvait s’occuper un peu de moi ce grand escogriffe

– Mets-toi dans l’autre sens je pourrais te sucer aussi… Tu veux ?

 » Tu veux !  » Bien sûr que je veux, décidément il m’étonne le bougre, je change de sens et obscène offre mon cul à la proximité de son visage. Nous voici en soixante-neuf classique. Sa langue est large, il m’en passe des grands coups sur la chatte à la façon d’un gant de toilette, drôle d’impression, puis il furète à l’intérieur, mais c’est qu’il fait cela incroyablement bien le monsieur ! Qui aurait cru ? J’étais déjà un peu excitée, mais là je mouille, je mouille. De mon côté j’ai ralenti ma fellation, il est vraiment trop près de la jouissance, je joue avec ses testicules, descend encore, je décide de m’amuser, je place mes mains sous ses fesses afin de les relever un peu. Je descends ma langue, léchant le périnée, je vais bientôt atteindre mon but, et alors soit il va se laisser faire, soit il aura un mouvement de recul ! Il se laisse faire, je lui mouille l’anus de ma langue, pas toujours évident à faire ce truc là, mais monsieur est venu me voir, tout propre sur lui. Je ne lui demande pas s’il aime ça, j’en suis sûr. Il a alors une réaction inattendue, tout en continuant à se laisser faire, il m’imite et se met à me sucer mon propre trou anal. Bon… ce souci de réciprocité est louable, mais j’aurais préféré qu’il s’occupe de mon clito !

Bon, on n’a pas toute la nuit, à moins que… Je m’étais dit qu’il fallait participer au repas collectif, mais après tout je peux changer d’idée. Non ! J’ai foutu assez de bordel aujourd’hui… Je me dégage, me retourne. Alain veut changer de position ! Je l’en empêche :

– Bouge pas, je vais venir sur toi !

Je n’aime pas trop être en dessous. Je le caresse un peu avant de venir. Je suis dans de drôle de disposition, ce que je fais en ce moment me plait, mas ce type n’est vraiment pas mon genre d’homme. Trop de poil, trop de muscles, la peau pas si douce que ça, ses tétons sont minuscules, je m’amuse à les tripoter, j’adore faire cela aux mecs, ça les surprend toujours et parfois ils se prennent à aimer. Lui n’aimerait pas ? J’essaie quand même !

– Hum t’as des doigts de fées !

Surprise ! Du coup je les lui tête un peu, mais ça ne passionne pas trop, j’attrape le préservatif sur la table de nuit.

– Attends, je vais le mettre ! Me dit-il

J’allais lui répondre que je savais très bien le faire, mais je me retiens. Il le place, sa verge est tendue. Je m’accroupis au-dessus, je m’empale, je coulisse, le chevauche le temps de quelques mouvements puis je lui tombe dessus, l’enlace, l’embrasse et nous coordonnons nos efforts. L’assaut est bref, il n’en pouvait plus, il décharge en poussant des grognements. J’en voulais encore et coulissais alors très doucement, puis me dégageais et m’allongeais à ses côtés, il allait m’embrasser, je l’en empêchais

– Suce-moi les seins !

Un peu étonné, il s’exécuta et tandis qu’il me léchait un sein tout en tripotant l’autre, je me frottais le clitoris en fermant les yeux en évoquant je ne sais quel mélange de fantasme et de réalité.

– Tu veux que je te…
– Non, continue comme ça c’est bien !

Je finis par jouir, en gueulant comme une damnée, la tache d’humidité sur les draps était impressionnante.

Besoin soudain de tendresse, de mots doux ! Surtout ne pas dériver, ne pas dire n’importe quoi !

– Tu fais ça très bien ! Lui dis-je !

Il était gentil, il n’avait rien d’exceptionnel, mais il faisait l’amour dans un bon esprit et avec plein de tact et de respect, c’est déjà beaucoup !

– Je ne sais pas si je fais ça bien, mais toi alors !
– Tu as vu, hein ?

Il a eu la délicatesse de ne pas me poser la question idiote de savoir où j’avais appris tout cela.

J’avais préparé une tirade dans le genre « mon petit bonhomme on s’est fait plaisir tous les deux, je ne regrette rien, mais il faut que tu comprennes qu’on ne renouvellera pas l’expérience ». Je n’avais tout simplement pas envie de la lui réciter.

On prend une mini douche ensemble, on s’habille et décide de rejoindre les autres à une minute d’intervalle, ni vu ni connu ! Et c’est en franchissant le seuil qu’Alain m’indiqua que quelqu’un avait glissé une enveloppe sous la porte pendant nos ébats. Il prit congé me laissant la lire seule

Je ne pouvais savoir le contenu mais l’expéditeur ne faisait aucun doute, et je fis comme tout le monde m’assurant de la signature, c’était bien Christophe.

« On ne se connaît pas, on s’est laissé tous les deux embarqués dans des trucs qui nous ont dépassés. J’ai sans doute eu des mots qui vous ont blessés. Ils étaient involontaires. Je suis trop respectueux des autres pour blesser volontairement quelqu’un qui avait à mon égard des dispositions d’esprit si sympathiques. Je n’ai tout simplement pas compris. A ce point que j’ai cru que ma balourdise habituelle m’avait encore été fatale et que décidément je ne saurais jamais m’intégrer à un groupe. J’ai à ce moment-là voulu quitter ce stage, une personne a su trouver les mots pour m’en dissiper, j’aurais préféré que ce soit vous ! Je ne vous demande rien ou plutôt qu’une chose de pouvoir m’exprimer ne serait-ce que cinq minutes. Et si je vous ai blessé, veuillez accepter mes plus humbles excuses…  »

Autrement dit rien de nouveau, sauf que Christophe reprenait l’initiative du contact ! Est-ce si important ? Il veut s’exprimer ! Exprimer quoi ? Je peux toujours le laisser parler… On verra bien ! Ça va s’arranger, j’ai aimé faire l’amour avec Alain, tout baigne !

Je descends au restaurant, seules deux places restaient libres à notre table, la mienne et celle de Christophe, celui-ci était planté dans le hall, en arrêt devant le menu du lendemain.

– Je tiens à m’excuser pour mon attitude de cet après-midi. Dit-il.

Bon, il vient de m’écrire, il ne va pas s’excuser trente-six fois, non plus ! Puis je réalise qu’il avait indiqué vouloir  » s’exprimer  »

– Non c’est moi ! Répondis-je me voulant d’abord laconique.

Je n’ai pas envie, du moins pas en ce moment, de me lancer dans des grandes explications. Mais je tiens à préciser un truc…

– Oublions ce qu’on s’est dit, tu as abordé un sujet sensible, j’ai eu l’occasion de le côtoyer de près dans ma famille, mais je n’ai pas trop envie d’en parler. Il ne s’est rien passé, on ne s’est rien dit et on repart comme avant, OK !
– D’accord ! Mais si tu veux me parler, je suis prêt à t’écouter… Tient-il à répondre alors que déjà je me dirige vers la table signifiant par-là que je ne souhaite pas épiloguer.

Le repas s’est passé presque normalement, Christophe n’a pas bronché, Alain s’est lancé dans une grande discussion sportive avec Jean-Pierre et moi j’ai discuté de tout et de rien avec Mylène, notre collègue antillaise… je me couchais tôt et eus du mal à m’endormir.

Mercredi

Christophe est un gamin, comme après une grosse dispute suivie d’une réconciliation, il multiplie les petits gestes anodins et inutiles. « – Tu n’aurais pas une disquette ? » « Je ne retrouve pas les références du bouquin que nous a indiqué le prof » Ce souci de banaliser la situation est louable mais un peu puéril.

A la pause de 10 heures, je me retrouve seule un moment, je suis un peu étonnée qu’Alain soit relativement distant. En général les hommes ne le sont pas avec les femmes avec qui ils ont couché la veille ! Décidément j’ai du mal à le comprendre celui-ci. Et puis voilà Jean-Pierre qui s’approche :

– Il n’avait pas un goût votre café ?

Comme truc pour engager la conversation, c’est assez nul !

– Je ne peux pas vous dire, moi, j’ai pris du thé !
– Ah, ouais, moi, j’aime pas trop !
– Ben, oui… les goûts et les couleurs…

Il a vraiment envie de faire la causette pour faire la causette ! Ça m’agace un peu ! Pourquoi n’est-il pas en train de deviser sur les résultats sportifs avec son compère Alain ? Ils se sont peut-être engueulés ?

– Ça me barbe, le cours de tout à l’heure, je n’arrive pas à accrocher avec ce prof !
– C’est vrai qu’il n’est pas très passionnant !
– Enfin, heureusement que vous êtes là pour égayer le stage !

Ah tiens ! Juste au moment où je m’apprêtais à prétexter un besoin de me rendre aux toilettes…

– Vous n’avez pourtant pas l’air de vous ennuyer ? Rétorquais-je
– Oh ! Que si !
– Pourtant vous vous entendez bien avec votre collègue !
– Oui, heureusement, mais ça ne vaut pas le sourire d’une femme tout ça ?

Les gros sabots !

– Vous le situez où le sourire d’une femme ? Demandais-je, essayant de l’embarrasser
– Euh ! Disons que c’est une expression
– Essayez de répondre !
– Je ne voudrais pas passer pour un obsédé sexuel ?
– Ça ce n’est pas trop grave !
– J’aimerais vous connaître davantage, mais est-ce que j’en aurais la possibilité ?
– Me connaître comment ?
– Hélène, arrêtez de jouer !
– C’est vous qui jouez !
– C’est peut-être l’ambiance particulière de ce stage, mais je ne sais pas ce qui se passe… prenez le comme vous voulez, mais, voilà, j’ai terriblement envie de vous !
– Je vous remercie de votre franchise et d’être aussi direct ! Mais restons-en là je vous prie !
– Laissez-moi au moins un espoir !
– N’insistez pas, Jean-Pierre. Vous m’avez fait une proposition, je ne donne pas suite, on n’est pas fâché pour autant. Point final ! Allez, à tout à l’heure !

Ce n’est pas vrai ! Je ne sais pas qui a dit que les femmes étaient compliquées, mais les hommes, alors ?

C’est en fin d’après-midi alors que je m’apprêtais à monter dans ma chambre pour me changer qu’Alain m’aborda de façon extrêmement directe.

– Ma petite Hélène va bien ?
– Tiens, tu ne fais plus la gueule !
– Je ne faisais pas la gueule, en fait depuis nos galipettes d’hier, j’ai sans arrêt envie de recommencer, alors je me suis dit que ce n’était pas raisonnable, et j’ai essayé de prendre sur moi…
– Et tu n’y arrives pas !
– C’est tout à fait ça ! Tu voudrais maintenant ?

J’ai failli dire non ! Et puis le souvenir de nos brefs ébats d’hier, une chaleur qui monte en moi, la bouche qui se sèche…

– Viens !

C’est purement animal, l’envie est foudroyante. A peine la porte de ma chambre refermée, que nous voilà en train de s’embrasser, de nous peloter comme si nous étions en manque depuis six mois. Je sens déjà sa queue bandée se frotter contre moi à travers son pantalon. Je me dégage un peu, lui indique qu’on serait aussi bien à poil, et joignant le geste à la parole, je commence à relever mon tee-shirt !

– Non attends !

Attend quoi ? Il faudrait savoir ?

– Laisse-moi te déshabiller ! J’adore faire ça !

Tien le même fantasme que Dany ! Pourquoi faut-il que je pense à ça ? Dany l’un de mes anciens clients parmi les plus sympas, Dany qui m’a emmené au restaurant, qui parfois m’apportait des fleurs… Pourquoi faut-il que je pense toujours à mon ancien métier ? Ça ne me traumatise pas, ça ne me culpabilise pas non plus, mais ça m’agace !

Alain finit de soulever mon tee-shirt et me l’enlève, il m’embrasse sur la partie des seins qui n’est pas masquée par le soutien-gorge, puis retire ce dernier. Il empaume mes seins, puis n’y tenant plus vient en embrasser les tétons qui ne demandaient que ça et qui ne tardent pas à se darder d’excitation. Il défait ensuite mon pantalon.

– C’est marrant tes chaussettes ! Me dit-il à demi étonné.
– Tu en as bien, toi ?

Encore une image, ceux qui gardaient leurs chaussettes, ceux qui ne les gardaient pas… Pense à autre chose, Hélène… ! Il retire ma culotte, me demande de me placer sur le lit et commence à aventurer sa langue sur mon sexe ! Je me laisse faire, complètement passive. Il commence de larges coups de langues, puis entreprend de se déshabiller à son tour. Il bande décidément de bien jolie façon, je lui embouche quelques instants, me régalant de son goût légèrement salé. Je m’amuse à refermer mes lèvres sur le gland laissant dépasser juste un petit bout de langue, une petite goutte de préjouissance vient à y perler ! Hum, ché délicchieu, cha !

– Attends !

Je suppose qu’il a peur de jouir trop vite ! Et oui je suppose bien ! Il souhaite s’occuper à nouveau de mon minou ! Voilà qui me convient parfaitement d’autant que l’endroit est plutôt assez trempé pour l’instant ! J’ouvre les cuisses, me laisse faire, il lèche bien. On sent chez ce mec un certain altruisme sexuel, il doit adorer faire plaisir aux femmes avec lesquelles il couche ! Décidément que les hommes peuvent être contradictoires ! Il lance ses deux bras en avant, m’agaçant de ses doigts mes bouts de seins tandis qu’il continue de me lécher. Il est en train d’aspirer littéralement mon clitoris tout en le cognant du bout de sa langue. Monsieur est un artiste. Ça monte, ça vient ! Ça y est ! Il me met la main sur la bouche pour étouffer mon gueulement. Putain, que ça fait du bien ! Je souffle quelques secondes avant de passer à la suite.

(Ce n’est que bien plus tard que je me suis souvenu qu’Alain s’était à ce moment-là raclé la gorge deux fois de suite….)

On frappe !

– Chut, il va bien finir par partir ! Murmurais-je
– C’est qui ?
– On s’en fout, si c’est quelqu’un d’intelligent il a bien dû se rendre compte qu’on était occupé !

On se tait, et puis soudain, la voix à travers la porte :

– C’est Jean-Pierre !

Un échange de regard avec Alain ! Et avant que j’aie pu dire quoi que ce soit !

– On le fait rentrer ? On pourrait faire un petit trio ? Me propose Alain s’efforçant d’être le plus naturel possible.
– Hein ?

Et puis le déclic, il est évident que cette visite n’avait rien d’inopinée. Mais c’est quoi ces mecs ?

– Mais pourquoi tu gâches tout ! C’est quoi ce plan foireux !
– Mais écoute Hélène, si tu ne veux pas, je le comprends parfaitement, personne ne t’oblige !
– Tu lui as dit quoi à ton pote, « Je vais baiser avec Hélène et quand tu voudras, tu frapperas à la porte, c’est ça ? »
– Mais non, il passait par hasard…
– C’est ça je te crois ! Je ne lui ai pas donné le numéro de ma chambre, à ce que je sache ! Allez rhabille toi et fous-moi le camp !

Jean-Pierre n’a pas eu le culot de refrapper et est sans doute reparti. Alain se rhabille en vitesse, assez dépité.

– Je suis désolé, je croyais que ça t’amuserait !
– Il ne faut jamais croire à la place des autres…
– T’es fâchée ?
– Non même pas, j’en ai marre, c’est tout !
– Euh, on fête l’anniversaire de Guy ce soir à table, il ne faudrait pas que nos conneries lui gâchent sa fête !
– Mais non, on fera un effort ! Mais maintenant laisse-moi tranquille, veux-tu ?

A table le soir, c’est la surprise pour Guy, un type très discret qui ne s’attendait pas à ce qu’on lui souhaite son anniversaire. On lui a acheté une cravate fantaisie et un magnum d’un bon vin rouge, il est tout content, il embrasse tout le monde. On a commandé du champagne. Ça rigole, ça déconne, mais l’ambiance est de plus en plus beauf. Je m’emmerde, il n’y a pas d’autres mots, je m’emmerde, j’ai essayé de faire contre mauvaise fortune bon cœur, mais trop c’est trop, heureusement que Mylène me tient compagnie dans mon impatience, sinon je ne sais pas si je serais restée… Bizarrement c’est Christophe qui quittera la table le premier, il est resté tout le repas sans en décrocher une, parfois son regard essayait de croiser le mien, mais j’ai préféré l’ignorer. Je n’ai presque pas bu, volontairement, pour ne pas me laisser entraîner je ne sais où…. Et… Alors que je m’apprête à quitter la table à mon tour, Mylène me chuchote :

– On se casse ?

Et après avoir approuvé de la tête, je me lève de mon siège.

– Allez, on vous laisse, on va faire dodo ! Lance l’Antillaise
– Ensemble ? répond Jean-Pierre rencontrant l’écho égrillard de ses voisins.

Regard courroucé de Mylène. Mais sans répondre, nous nous sommes dirigés vers les ascenseurs.

– Tu n’aurais pas de l’aspirine où un truc comme ça, j’ai la tête comme un zeppelin ! Me demande alors Mylène
– Si, je dois avoir ça dans ma chambre, viens !

On sort de l’ascenseur, mais le temps de réaliser qu’on s’est trompé d’étage, le voici déjà reparti

– On est où, là ?
– Je ne sais pas, moi, tu as appuyé sur quoi ?
– J’ai dû me gourer !
– Qu’est-ce qu’il y a ici ? Je ne suis jamais venu, ça n’a pas l’air d’être des chambres, c’est peut-être des salles de cours ?
– Bon, qu’est-ce qu’il fout cet ascenseur ?
– Ça fait rien on va prendre l’escalier
– Ah ! Oui ! Il est où, l’escalier ?
– Il doit être derrière une porte… Tiens ce doit être ici !

Et joignant le geste à la parole, Mylène pénètre dans une petite salle non éclairée. Machinalement elle cherche l’interrupteur, le trouve et l’actionne

– Bon, c’est pas ici !

Il n’y a rien d’intéressant dans ce local où ont été stockés des supports de cours couverts de poussières ainsi que des cartons aux contenus inconnus. Dans le coin il y a une grande caisse d’où dépassent quelques chapeaux pointus !

– Oh ! Regarde, c’est des trucs pour faire la fête !

Effectivement il y a là des serpentins, des paquets de confettis, des masques, des nez rouges, plein d’autres trucs… On s’amuse à fouiller un peu.

– C’est quoi ça ?
– Ben c’est une ficelle avec des clochettes, non ?
– Je vois bien, mais ça sert à quoi ?
– Je ne sais pas, moi, à faire du bruit, non ?
– C’est rigolo !

Mylène se met à agiter les clochettes, ça fait un bruit d’enfer, son truc !

– Arrête, on va se faire engueuler !
– OK, on y va ! Ah ! L’ascenseur à l’air de refonctionner.

On entre dans ma chambre, et je vais tout de suite chercher un cachet et un verre d’eau.

– Ce n’est pas la peine, Hélène ! En fait, je cherchais un prétexte pour te parler seule à seule.

Voilà autre chose !

– C’est grave ?
– Attends-toi à un choc !
– Bon accouche ! Répondis-je pas mal angoissée.
– Il s’agit de Christophe.

Ah ! Ça me rassure, et ça m’inquiète à la fois ! Qu’est-ce qu’il a encore été fabriquer celui-ci ?

– Alors ?
– T’en penses quoi ?
– Je n’aime pas parler des gens
– Bon, ben moi, je vais t’en parler, parce que je te trouve bien naïve… Je ne sais pas ce que tu lui as fait comme confidence, mais il les a répétées à tout le monde tes confidences !
– Quelles confidences ?
– Ton passé, Hélène ! Ton passé !
– Ce n’est pas si grave que ça, on ne peut rien faire contre la connerie des gens (je me mentais quand même à moi-même, n’en mesurant pas encore toutes les implications)
– Comment ça, c’est pas grave, mais réveille-toi, Hélène ! Regarde la réalité en face, je vais te dire, moi comment ça s’est passé. Ce mec n’est qu’une crapule. L’autre jour, il revenait de je ne sais pas où, il avait l’air très énervé. Il y avait Alain et Jean-Pierre à la cafétéria, moi j’étais un peu plus loin, je m’apprêtais à téléphoner à une amie. Alors Christophe s’est approché des bonhommes et leur a dit à peu près ceci « Les gars, je viens d’en apprendre une bien bonne, Hélène est une ancienne pute, alors si vous voulez y aller, ne vous gênez pas, elle aime ça et elle n’est pas farouche, par contre, ne critiquez pas les putes, elle sort ses griffes » A ce moment-là Alain a entraîné Christophe à l’écart, en lui proposant de lui parler seul à seul. Je ne sais pas ce qu’ils ont pu se dire…
– Le salaud !

Ça fait tout drôle ! Et puis tout s’explique alors, tout devient lumineux. La première tentative de drague d’Alain qui essaie de profiter de l’aubaine genre « puisqu’elle est fâchée avec Christophe, on peut y aller » Alain, à qui je n’ai pourtant pas grand-chose à reprocher quand nous avons fait l’amour ensemble. Mais aussi Alain qui le lendemain reprend ses distances, comme s’il avait eu ce qu’il voulait, tirer son coup… Et puis les avances collantes de Jean-Pierre. Et pour finir le traquenard abracadabrantesque de la partouze… Trois mecs, trois salauds ? Mais pas tous au même degré…

Mais ses excuses au Christophe, des excuses qui paraissaient sincères ! Mais bien sûr qu’ils sont sincères, il s’excuse de sa bévue qui m’a blessée, il n’a nul besoin de s’excuser du reste, puisqu’il ne sait pas que je le sais… Envie de mordre…

– Je vais lui mijoter un truc au Christophe, il ne sera pas près de l’oublier.
– Les autres ne valent pas mieux !
– Non, ne mettons pas tout le monde dans le même sac, il faut que je fasse le point. Mais Mylène pourquoi tu me dis ça ? Parfois il est préférable de laisser les gens dans leurs illusions ?
– Parce que je n’aime pas cette mentalité, dès qu’une fille est un peu libérée au point de vue sexe, les mecs estiment qu’elle doit obligatoirement tout faire et avec tout le monde. La salope ne peut être qu’une salope intégrale. On n’imagine même pas qu’elle puisse choisir !
– Oui, je sais c’est assez lamentable, mais ça permet à certains de proférer des absurdités, de dire que tout rapport de ce type est une espèce de viol, que la fille est une victime inconsciente. La société devient intolérante. Plus personne n’a le sens des nuances, même le consentement mutuel n’est plus admis
– Tu vois jusqu’où se niche la connerie. On demande aux prostituées de se reconvertir et quand elles le font, on les emmerde !
– Mais, Mylène, personne ne m’a demandé de me reconvertir !

Et alors je lui résumais ma vie, mon mariage raté mon mari et sa carrière fulgurante, mon mari à qui j’étais prête à pardonner ses écarts, mais pas le fait qu’il se soit foutu de ma gueule (voir La métamorphose d’Ariane), puis mon expérience de la prostitution (voir Rue du Ponceau)

– …J’ai gardé le contact avec deux ou trois clients, enfin quatre ou cinq. (Rires) Pas pour le fric d’ailleurs, mais parce que ce sont des gens que je trouvais intéressant. Et c’est l’un d’eux qui m’a dégoté ce stage….

– Et moi, je peux te parler de moi, aussi, ça ne va pas te prendre la tête ?

– Mais non !

Alors Mylène parle de son passé. Elle travaillait en usine dans l’empaquetage alimentaire, puis l’entreprise a été rachetée par un groupe américain… Restructuration. Plan social. Grèves. Manifestations. Articles dans la presse. Et puis un jour un coup de fil. C’est le chef comptable ! Un type pas loin de la retraite, discret… fantasmant à fond sur les femmes noires. Sans qu’on puisse aller jusqu’à dire qu’elle fut sa maîtresse, ils ont couché ensemble à plusieurs reprises. Il lui propose une place à la compta…

– Bien sûr j’ai accepté ! J’ai demandé ce qu’il voulait en échange, il m’a répondu « rien ! ». Bien sûr je ne suis pas folle, le jour où il aura envie, je devrais me laisser faire, mais de toute façon ce ne sera pas une corvée. Du coup j’ai cessé la grève. Faut voir ce que j’ai entendu : vendue, pute et je ne parle même pas des injures racistes… Alors j’ai craqué, il fallait que je parle à quelqu’un, mais à part mon mari, je ne voyais personne pour m’écouter. J’ai pris le risque de me faire jeter ! Il ne m’a pas jeté, il m’a compris, il m’a même encouragé ! J’ai un mari formidable, et je le fais cocu, je suis une salope !

Mylène a les larmes aux yeux !

– Tu vois, je suis une salope, une pute ! On peut se serrer la main !
– Mais non… Tentais-je, mais rien ne semblait pouvoir arrêter son flot de paroles.
– Pourtant quand je me regarde dans une glace, je n’ai pas honte, je n’ai vraiment pas l’impression d’avoir fait du mal à qui que ce soit. Les gens donnent au sexe une importance qu’il n’a pas à avoir, pour moi le sexe ce n’est que le sexe. Ce qui me fout la haine, c’est le racisme qu’ont les gens envers ceux qui ont une autre idée du sexe ! Alors oui je suis une salope, mais j’assume… Enfin quand je dis que j’assume, j’essaie… ce n’est pas toujours évident.

Et là voilà qui craque ! Je la prends par le cou, puis j’attrape un kleenex, lui sèche ses larmes, lui parle…

– Tu sais, J’ai lu sur un site une histoire ou pendant un repas une fille à qui on demandait son métier répondait qu’elle était prostituée. C’est débile. Les choses ne se passent pas comme ça. Ce n’est pas de la honte, c’est qu’on a l’impression de venir d’une autre planète, qu’on nous regarde plus pareil…
– Il fait chaud !
– Tu veux un coup de flotte !
– Je vais rejoindre ma chambre, j’ai besoin de prendre une douche, merci de m’avoir écouté, j’avais envie de parler.
– Tu peux la prendre ici, si tu veux !

Pourquoi j’ai dit ça, moi ?

– C’est vrai, je ne te casse pas les pieds ?
– Meu non !
– Euh, je peux te poser une question ?
– Vi !
– Euh, tu faisais les femmes, aussi ?
– En fait, je faisais comme tu dis, les hommes « professionnellement » quant aux femmes, c’était plutôt ma sphère privée !
– Non ?
– Si ! Et toi !
– Juste un fantasme, je n’ai jamais essayé !
– Tu voudrais ? Demandais-je alors.

Elle ne me dit rien mais fait signe qu’oui, d’un petit geste de son visage qui soudain s’éclaire de malice !

Je me rends compte alors que ma question était équivoque, je voulais lui demander si elle voulait essayer, si elle en avait le désir. A aucun moment je ne lui ai précisé que cet essai pouvait se faire avec moi. Je viens de comprendre que par ma question j’ai anticipé pas mal de choses. Elle y serait venue de toute façon. Quelque chose me gêne, est ce que je vais finir par coucher avec tous les stagiaires ? J’essaie de biaiser :

– Faut te déshabiller si tu veux prendre une douche !
– Mais si je me déshabille, tu ne vas pas me violer ?

C’est ce qu’on nomme un appel du pied ! N’empêche que déjà je la regarde autrement, la Mylène…

– Ce n’est pas impossible en effet ! Répondis-je entrant dans son jeu
– Je vais prendre le risque alors !

Mylène retire ses vêtements, j’aime beaucoup la pigmentation de sa peau. Déjà je la caresse, chastement, les bras, les épaules. Les fesses. Ben oui les fesses !

– Tu ne te déshabilles pas, toi, ce serait plus cool !

OK ! Elle a raison, Je me débarrasse du haut et du bas mais je garde mes sous-vêtements afin qu’on soit au même stade. Puis je continue à lui malaxer les fesses. Elle a une chute de rein assez impressionnante, la nénette, je pince la culotte afin de faire rentrer le tissu dans la raie culière et de bien dégager les deux globes, puis je me penche pour embrasser tout ça.

– Il est doux ton cul !
– Tapes-le !
– Hein !
– Donne-moi une petite fessée, il paraît que c’est bon pour le stress !
– Tu te fais faire ça souvent !
– J’adore ! Vas-y ! Mais pas trop fort quand même !

Je tape, je tape, et puis tout d’un coup j’en ai marre de taper. Je lui retire avec une involontaire brusquerie sa culotte, elle se retourne, rigolarde, la vision de ses poils crépus sur le pubis m’amusent un instant. Mais me voilà contrariée dans mes projets, moi qui voulais lui embrasser les fesses.

– Pourquoi tu te tournes ?
– Je ne te plais pas de ce côté-là ! Regarde un peu mon petit ventre plat !
– Tu appelles ça un ventre plat, toi ? Pas moi, mais il est très bien comme ça, n’en change pas !

Et je me baissais alors pour le lui embrasser, avant de descendre faire la même chose sur le pubis. Mylène profite alors de ma position pour accéder au milieu de mon dos et dégrafer mon soutien-gorge, elle en fait ensuite glisser les bretelles. Puis ne souhaitant pas être en reste elle enlève le sien.

– T’as une belle poitrine, j’aime bien, ils sont tout ronds
– Un peu fatigués oui !
– T’as vu les miens ils sont pas bien gros !
– Ils sont mignons, tiens, regarde ce que je vais faire ! Mais… bouge pas…

J’avance mon sein gauche vers son sein droit et fais en sorte que mon téton frôle le sien, je les fais alors frotter l’un contre l’autre. Cette petite fantaisie me donne la chair de poule. Mylène réagit, et commence à se pâmer de plaisir. Nos visages sont à présent près l’un de l’autre, j’ai soudain envie de sa bouche, elle m’accueille, et aussitôt nos langues se rencontrent, je bois son visage et elle boit le mien, j’ai envie de la bouffer, je lui aspire les lèvres, on n’en peut plus, on bave, on est déchaînées.

– Alors ça te fait quoi t’embrasser une femme ?
– Ça me fait mouiller ! Répond-elle, espiègle !
– Fais voir ça !

Je l’entraîne vers le lit, la fais se coucher à moitié, je ne suis pas si pressée de boire son sexe, j’aime ça, mais pour moi, l’amour entre femmes c’est aussi les longues caresses que je prodigue sur tout le corps, ma bouche qui goûte la texture de la peau et en mesure le sel, mes yeux qui apprécient la rondeur des chairs, ma main qui en découvre la douceur. Longtemps je la tripote, je l’embrasse, je la touche, elle se laisse faire, ravie d’être ainsi l’objet de mon désir.

– Hum… Tu caresses bien ! Me dit-elle, ravie.
– Et si toi tu t’occupais de moi ?
– Je ne vais pas savoir ?
– Mais si, allez viens !

Du coup je m’allonge sur le lit et la laisse venir. Elle a l’air un peu perdue, puis décide de s’occuper de mes seins qu’elle n’arrête pas de caresser. Elle joue avec mes tétons, ça tombe bien j’adore ça, puis entreprend de me les lécher, de me les sucer. Ça m’excite et ça l’excite. Du coup, on se regarde dans les yeux et dans un grand élan de tendresse, on s’embrasse de nouveau. On n’arrête pas, ou plutôt si, on s’arrête de temps en temps mais pour repartir de plus belle. Nos deux corps s’aiment. Nos bouches se désirent, nos corps ne se rassasient pas de nos caresses, et nos sexes coulent d’impatience.

Je ne tiens plus en place, ma chatte ma brûle, je fais basculer Mylène sous moi, puis me dégage, me retourne et lui fourre mon visage sur le pubis, et tandis que j’offre mon sexe à sa langue, je m’apprête à savourer le sien. Mais auparavant, je le contemple, le mot n’est pas trop fort, petit écrin de chair rose éclatant au milieu de cette peau chocolatée. C’est beau ! J’embrasse tout ça, un peu n’importe comment, tandis que je sens ma complice commencer à fureter en moi, sa langue m’électrise les chairs, après deux ou trois léchouillages désordonnées, elle attaque déjà mon clitoris, ça va trop vite, je n’arrive plus à me concentrer sur ce que je fais, alors je la laisse continuer. La pression baisse un peu, serait-elle hésitante ou aurait-elle mal interprété ma « pause ».

– Vas-y continue comme ça, c’est bon !

Ouf ! Parfois, il ne faut pas hésiter à se parler ! Je bloque ma respiration, essayant de retarder autant que je peux le déclenchement de mon plaisir. Et puis ça part ! Je m’enfouis dans son sexe pour étouffer mon hurlement, me redresse pour lui dire d’attendre un peu avant de continuer,

– C’était bon, tu m’as fait bien jouir !

Et sans attendre ni réponse ni commentaire, je reprends à mon tour mon léchage de chatte. C’est un vrai plaisir de lui goûter ce sexe où domine un curieux goût de miel. La respiration de Mylène devient haletante, saccadé et entrecoupé de brefs petits cris. L’espace entre ceux-ci se resserre, son corps semble soudain se tétaniser, un autre cri plus strident suivi d’un souffle. Elle a joui. Par taquinerie, je déplace alors ma langue et la dirige vers l’œillet de son anus. Mais elle semble réticence, je n’insiste pas, préférant laper aux alentours de son sexe la liqueur qui s’en écoule.

– Quel pied ! Dira-t-elle simplement après que nous nous soyons dégagées.

Nous sommes restées un moment comme ça, elle encore couchée, moi à moitié assise, à nous caresser chastement, avant d’aller comme deux gamines prendre notre douche ensemble s’éclaboussant et riant aux éclats

Vendredi

10 heures, on est en pose. On vient nous annoncer que notre prof de compta a eu un empêchement. On est donc libre jusqu’à 14 heures.

Pourquoi alors ne pas mettre maintenant mon plan à exécution ? Discrètement, je préviens Mylène, on ne sait jamais… Elle rejoint alors sa chambre non loin de la mienne.

J’ai aperçu Christophe se diriger vers la bibliothèque ! C’est très bien ! Je le suis discrètement. Il s’immobilise entre deux rayons, semble intéressé par un bouquin. Je m’approche doucement :

– On bouquine !

C’est une première approche banale et rassurante. Il ne sait pas encore dire si ma présence est une bonne ou une mauvaise nouvelle. Et maintenant je provoque :

– Tu cherches un bouquin sur les pieds ?

Le Christophe devient cramoisi avant de se reprendre.

– Je croyais qu’on en reparlerait plus ?
– Je crois surtout que j’ai conscience d’avoir été vache avec toi !
– C’est pas grave, on en parle plus !
– Je peux peut-être me rattraper ?
– Laisse-moi, Hélène s’il te plait. Quand j’ai voulu te parler, tu as été très sèche, alors on ne parle plus de ça !
– Je veux juste te les montrer une dernière fois, ça te fera un petit souvenir, je ne veux pas que tu restes sur une mauvaise impression.

Il proteste, mais je ne l’écoute pas, je me suis déchaussé le pied gauche et le pose délicatement sur une étagère basse !

– Allez profites-en bien, dans une minute, je disparais et tu ne les verras jamais plus.

Ça passe ou ça casse, il est partagé entre l’envie de m’envoyer promener de façon définitive et celle de s’adapter à la situation. A ce jeu je peux perdre, mais ce n’est qu’un jeu. Mais j’ai confiance, si j’ai du mal à juger les hommes sur leur « fonds », je me débrouille par contre assez bien pour deviner leurs choix immédiats.

– Et voilà ! C’est fini !

Je fais semblant de retirer mon pied, puis fait comme si je me ravisais et le repose à nouveau.

– Allez, je ne suis pas vache, je t’offre trente secondes de rabe !

Il est complètement scotché, le Christophe, je fais monter un peu plus la pression :

– Touche-le, tu en meurs d’envie.

Il le fait, il n’hésite ni ne me remercie, c’est de l’automatisme. Je le sens s’exciter, je le laisse me caresser mon pied quelques secondes supplémentaires, puis je lui annonce :

– Cette fois, c’est vraiment fini ! Il me regarde, ne sait pas quoi dire.
– Tu sais que ça m’excite ce genre de petits jeux… Et puis toi, dis donc…

Brusquement je lui plaque la main sur sa braguette derrière laquelle son sexe s’est raidi de bonheur.

– Allez viens dans ma chambre ! On va continuer à jouer.

Il est mûr, il me suit !

– Vas-y en premier et attends-moi dans le couloir, il n’est pas utile qu’on nous voie ensemble.

Essentiel pour la suite, mais à risques, la pression peut redescendre et il peut se dégonfler. C’est pour ça que je l’envoie devant, pas derrière.

Ça y est, nous voici dans la chambre. Il a un air de se demander ce qui va lui arriver, c’en est comique ! Je m’assois sur le bord du lit, envoie mes deux pieds en avant et fait valser les chaussures.

– Tiens ! Joue avec !

Il me regarde l’air vague, mais comprend bien qu’on n’est pas venu ici pour parler de viticulture, il s’approche de mes pieds, les caresse, en approche son visage, puis sans m’en demander la permission se met à me les embrasser avec une passion assez frénétique. Je le laisse faire, attend qu’il soit bien chaud.

– Bon on va se mettre à poil, on sera plus à l’aise !
– Heuh, c’est peut-être pas la peine !
– Comment ça « c’est pas la peine », je te fais plaisir, alors tu me fais plaisir aussi !

Et sans attendre, je me déshabille, je fais ça à la barbare, sans aucune sensualité, mon but c’est qu’il soit nu rapidement. Il hésite mais quand il commence à me voir à moitié nu, il se sent un peu obligé de suivre. J’allais lui dire qu’il pouvait garder ses chaussettes, mais je me ravise, on est fétichiste du pied ou on ne l’est pas… Puis sur le ton de la conversation la plus banale, je me lance :

– Tiens regarde ce qu’on a trouvé l’autre fois au sous-sol !

Christophe, regarde incrédule, le chapelet de clochettes !

– T’as vu, ça fait diling, diling !

Il doit se demander si je n’ai pas pété un câble !

– Dis donc, tu bande, bien, allonge-toi sur le lit, je vais te faire un truc, et après tu pourras encore me lécher les pieds !
– Attends, tu fais quoi ?
– Tu vas voir !

Je lui caresse un peu la verge, juste ce qu’il faut pour maintenir l’érection, puis très vite je lui entoure les testicules à l’aide de la cordelette à clochette. Je fais un nœud ! Et voilà !

– Et voilà, le nœud que j’ai fait est impossible à défaire, il faut couper ! Comment tu vas faire maintenant ?

Il se demande à quel degré il faut prendre ça ! La deuxième partie du plan, vite… J’ouvre la porte, lui balance ses chaussures dans le couloir et referme la porte.

– Mais tu es folle !

Il se lève faisant tintinnabuler ses clochettes, il est alors obligé de se les enfermer dans ses mains pour en limiter le vacarme, sa position est grotesque. J’attrape ses vêtements et j’ouvre à nouveau la porte, lui laissant croire que je vais les balancer dans le couloir ! Il se précipite, passe la porte, je la referme, j’ai gardé ses vêtements, il est à poil dans le couloir avec ses clochettes aux couilles !

– Si tu veux récupérer tes fringues, je les balance par la fenêtre ! Connard ! Criais-je à travers la porte.

J’attends avant de le faire, je sais qu’en les jetant, ils tomberont sur une sorte de rambarde difficilement accessible. Rien ne presse à présent… Et voilà, je me suis vengée ! Je devrais savourer ma vengeance, mais même pas ! Il manque quelque chose, impossible de dire quoi ! Je devrais éprouver un immense soulagement ! Même pas ! La punition doit être formatrice disait ma mère, sinon elle est contre productrice ! C’est exactement ce qui va se passer, le zigoto n’aura toujours rien compris… Et puis de quel droit je me mets à le condamner et à le juger ? Putain, j’aurais dû être si contente !

J’ouvre la porte, j’espère qu’il n’est pas trop tard, qu’il ne s’est rien passé d’irrémédiable. Non il est là, prostré dans le couloir, il a chaussé ses godasses, il est assis, les genoux remontés contre lui, la tête basse.

– Allez ramène-toi ! Je vais t’enlever ça !

Il revient dans ma chambre, heureux d’être à l’abri mais il paraît terrorisé quand il me voit avec une paire de ciseaux à ongles :

– N’aie pas peur, je ne vais pas te couper les couilles.

Dès la cordelette retirée, il se précipite sur ses habits, tout heureux de les retrouver ici, les serre dans ses bras, au lieu de se rhabiller.

– Je t’ai foutu une sacrée trouille, hein !
– T’es complètement malade ! Me répond-il, le regard haineux.
– Oui mais je ne suis pas méchante, moi ! Imagine la suite si je n’avais pas été te rechercher !
– Et je peux savoir pourquoi tu t’acharnes contre moi ?
– La prochaine fois que tu parleras de moi à tout le monde, il faudra le faire moins fort !

Il ne répond plus, il paraît en état de choc ! Je vais lui chercher un verre d’eau, je le fais boire et j’humecte son visage.

– On est quitte, maintenant ! Tu peux y aller !

Il se rhabille en vitesse et s’en va !

Mylène me rejoint quelques minutes plus tard !

– Quand je t’ai entendu le virer, j’ai attendu que tu fermes ta porte, et j’ai ouvert la mienne, il m’a vu, alors il s’est assis par terre, tu aurais vu sa tête, à ce moment-là je me suis dit que ce type était peut-être plus à plaindre qu’à blâmer
– Je l’ai « récupéré » après !
– Je sais !
– C’est compliqué les mecs, regarde celui-là pas con, intéressant, sympa, et puis tout d’un coup on s’aperçoit qu’il ne sait pas assumer ses contradictions. On appelle ça comment ? Un hypocrite ?
– Tu crois qu’Alain est mieux !
– Alain est un beauf, mais il a des qualités humaines que Christophe est loin de posséder. Il voulait tirer un coup, il l’a fait, mais à sa façon, il m’a respecté, du moins la première fois.
– Et la seconde ?
– La seconde, il n’a pas bien compris que moi aussi j’avais le droit de choisir et que je n’en voulais pas de son copain.
– Ce sont des hommes !
– Oui, des hommes avec leurs qualités et leurs défauts. Aucun n’est parfait, mais après tout, nous non plus ! Conclut Mylène

Elle s’approcha alors de moi, me mit ses mains sur mes avants bras, approcha son visage du mien, me fit un petit bisou sur le bout du nez et proposa alors :

– Tu me fais un câlin ?

FIN

lenavaneyck@hotmail.com

Ce texte a obtenu le 1er prix Vassilia du « meilleur récit publié sur notre site en 2003

Ce contenu a été publié dans Histoires, Récits, avec comme mot(s)-clé(s) , , , , , , , . Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

8 réponses à Deuxième semaine de stage par Léna Van Eyck

  1. Hedouin dit :

    Fabuleux, absolument fabuleux !

  2. Chastaing dit :

    L’un de mes récits préférés de ce site ! Je ne m’en lasse pas

  3. Herriot dit :

    Je n’ai pas trouvé l’épisode racontant la première semaine

    • Lena Van Eyck dit :

      Il n’existe pas
      Mon récit se contente de raconter ce qui s’est passé pendant une deuxième semaine de stage. ♥ 😉

  4. Messidor dit :

    Génial absolument génial

  5. Sapristi dit :

    Fabuleux récit dans lequel se mêle intelligence, sensibilité, et érotisme. Un récit qui ne peut laisser indifférent. Bravo Léna 😉

  6. Vorimore dit :

    Et il devient quoi Christophe après ?

    • Lena van Eyck dit :

      Quelle importance !
      Mais je vois que vous vous êtes attachés à mes personages, c’est plutôt flatteur.
      J’avais rédigé une fin un peu plus longue dans laquelle Christophe quittait le stage et moi par respect pour le gars qui m’avait trouvé le stage, je restais en m’enfermant dans le silence… sauf avec Mylène…. Mais j’ai préfére laisser une fin ouverte…

Répondre à Vorimore Annuler la réponse

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *