Bérénice – Chapitre 29 et 30 par mlle_helened


29.

Bérénice fit le chemin du retour avec la boule au ventre. C’était bien la première fois qu’elle ressentait une telle chose. Etait-elle vraiment en train de tomber amoureuse de Damien ? L’image de l’homme qu’elle avait connu quelques mois plus tôt monta à son esprit. Mais elle fut vite remplacée par le visage d’Alice. Non, elle n’était pas amoureuse de Damien, mais plutôt d’Alice. Elle repensa aux projets qu’elle avait pour elle et fut rassurée. Avec un peu de chance, dans quelques temps, elles seraient réunies.

Elle arriva en même temps que Patrice. Fourbu par la journée de travail et la chaleur, il se précipita sous la douche et piqua ensuite une tête dans la piscine. Bérénice longea la margelle, regarda son homme nager. Sa robe glissa au sol et elle se retrouva totalement nue. A son tour elle plongea dans l’eau encore fraiche et se colla à Patrice.

– J’ai envie, maintenant, dit-elle en collant sa bouche sur celle de Patrice.
– C’est le soleil qui te rend coquine ?
– Oui, et toi surtout

Bérénice sentit le membre imposant de son mari se dresser entre ses cuisses. Il trouva facilement l’entrée de la grotte dans laquelle il s’enfonça. Sans s’en rendre compte, son sexe glissait dans ce qui restait du sperme de Damien.

Encore excitée de l’après-midi passée avec Alice, Bérénice exprima bruyamment le plaisir qu’elle prenait, plaisir dans lequel se mélangeaient les deux hommes de sa vie.

Mais Patrice ne voulait pas finir si vite. Ses bras musclés posèrent Bérénice sur la margelle et il vint s’allonger sur elle. Après quelques minutes, Patrice se retira, laissant son épouse sur sa faim. Mais très vite il la prit dans ses bras et la posa sur son sexe. Il se dirigea vers les transats, l’installa en levrette et finit de la baiser. La position lui laissait le champ libre pour plus de fougue, ce que Bérénice ne refusa pas, bien au contraire.

Elle criait. Les voisins ne pouvaient ne pas l’entendre mais le couple s’en foutait comme de leur première chemise.

– Attends, dit-elle soudain. Est-ce que tu veux m’enculer ?

Patrice ne reconnaissait plus sa femme. D’habitude, il devait faire des pieds et des mains pour qu’elle accepte. Et aujourd’hui, c’est elle qui demandait.

Il ne se posa pas de question. L’occasion était trop belle pour chercher à comprendre. Il cracha sur la rosette, glissa un doigt qui fit gémir Bérénice et plaça son membre devant l’entrée si souvent interdite. Lentement mais fermement, par à-coups, il investit le conduit anal.

– Oh oui, oh oui, oui, criait Bérénice. Vas-y, prends-moi !

Patrice la besogna presque sauvagement. Bérénice, le visage enfoui dans le coussin, maltraitait sa chatte et son clitoris. Ses doigts sentaient parfois le sexe de son homme glisser en elle.

Patrice aussi sentait les doigts de sa femme. Il n’en pouvait plus de se retenir. Il se cambra et éjacula longuement en elle.

Bérénice était vidée comme jamais. C’était la première fois qu’elle avait un tel comportement. Bien sûr elle aimait faire l’amour, avoir du plaisir. Mais les rapports restaient classiques, même s’ils variaient les positions et les lieux. Aujourd’hui, elle s’était transformée en furie avide de sexe. Une salope comme on n’en voit que dans les films. Comment avait-elle pu tourner ainsi ?

Après avoir repris leurs esprits, ils retournèrent dans la piscine pour se délasser et se câliner.

– Et bien mon amour, qu’est-ce que tu as aujourd’hui ?
– J’en sais rien, répondit sincèrement Bérénice. Je n’en sais rien. Mais je crois que je vais avoir mal au cul pendant quelques jours. Qu’est-ce que tu m’as mis ! Mais c’était si bon. Merci mon amour. Je t’aime.

Malgré tout, elle ne put s’empêcher d’avoir une pensée pour Alice, qu’elle aimait aussi très fort.

Les journées se suivirent et se ressemblèrent. Patrice et Bérénice faisaient l’amour régulièrement, calmement, sans la frénésie de cette journée à la piscine. Bérénice revoyait Alice tous les lundis et elles allaient régulièrement à la plage. Alice s’était fait une raison et acceptait son bronzage purement féminin. De toute façon, que pouvait-elle y faire de plus. Après ces journées, les marques blanches se dessinaient nettement sur sa peau bronzée.

Le mois d’août arriva. Comme chaque année, Patrice et Bérénice partirent pour les Pyrénées. Bérénice pensait souvent à Alice et au fond d’elle, il lui tardait de rentrer à La Rochelle pour la retrouver.

Septembre. Les retrouvailles avec Alice se firent sous la couette.

Bérénice reprit ses ventes à domicile. Comme à chaque fois, Patrice en profitait pour surfer sur le web à la recherche de photos de femmes en dessous sexy, de travestis et de transsexuels. Depuis que Bérénice avait découvert son secret, elle accédait avec plaisir aux demandes de son mari, qui voulait la voir parée de sa lingerie lorsqu’ils faisaient l’amour ou tout simplement lorsqu’elle était à la maison. Ils parlaient régulièrement de son désir de baiser avec un travesti très féminine, un peu comme il en voyait sur internet. Mais pas question d’un homme déguisé. Bérénice l’écoutait, argumentait, sans être forcément pour, mais sans être contre non plus.

30.

Malgré tout Bérénice se rendait compte qu’Alice prenait de plus en plus de place dans son cœur. Bien plus qu’elle ne l’aurait voulu.

Bérénice et Patrice s’était couchés après le film du dimanche soir. Pas de sexe. Ils en avaient assez fait pendant le week-end et Patrice avait du travail le lendemain.

– Chéri, j’ai quelque chose à te dire, lança Bérénice dans les ténèbres de la chambre.

Son ventre se noua, son cœur s’arrêta. Elle ne pouvait plus faire machine arrière. Elle connaissait suffisamment son mari pour savoir qu’il ne la lâcherait pas avant de savoir ce qu’elle avait à dire.

– Je t’écoute, dit-il.

Bérénice se fit silencieuse, cherchant à mesurer les conséquences de ce qu’elle allait annoncer.

– J’ai un amant, annonça-t-elle tout de go.

Patrice se raidit mais ne dit rien.

– Ça fait presque deux ans maintenant. Au début, je ne voulais pas. Mais ses manières, sa gentillesse, sa façon de me flatter, ses cadeaux m’ont fait craquer. Mais c’est juste un amant. Je ne veux pas te quitter pour lui. D’ailleurs il n’a d’intérêt justement parce que c’est mon amant et qu’on ne se voit qu’une fois par semaine. Je t’aime toujours autant qu’au premier jour, tu me fais super bien l’amour. Mais lui, c’est autre chose. Il ne peut pas te remplacer, d’ailleurs, il est moins bien monté que toi. Mais d’un autre côté, je ne peux pas me passer de lui. J’ai essayé, mais je ne peux pas. Voilà. Je l’ai dit. Je comprendrais que tu sois en colère, que tu ne veuilles plus de moi.

Le silence régna dans la chambre un bon moment.

– Je crois que c’est de ma faute, dit Patrice d’une voix blanche. Je t’ai délaissée, je ne me suis plus occupé de toi, je ne t’ai plus fait sortir en boite, au cinéma, au restaurant. Je suis trop pris dans mon travail et je n’ai pas vu que tu voulais autre chose. Mais ça fait mal de l’apprendre. Comme ça. Brutalement. Mais c’est bien que tu me l’annonces, plutôt que de l’apprendre par d’autres moyens.

– Je suis désolée mon amour. Je t’aime très fort, plus que tout au monde.
– Tu pourrais arrêter de le voir si je te le demande ?
– Oui. Ça sera dur, mais oui.

Patrice n’ajouta rien de plus. Des larmes perlaient dans ses yeux. Une partie de sa vie venait de s’effondrer. Même s’il s’attribuait une bonne partie des torts, il vivait cette révélation comme un coup de poignard dans le dos.

Bérénice se garda de tout contact. C’était à lui de faire connaitre sa décision envers elle et de la suite qu’il allait donner à cette nouvelle.

Patrice roula sur Bérénice, troussa sa chemise de nuit et écarta le tissu de sa culotte. Son sexe était tendu au maximum. Il chercha l’entrée de Bérénice, la trouva. N’étant pas prête pour l’acte sexuel, le vagin était aussi sec qu’un désert. Malgré tout, Patrice n’en tint pas compte et s’enfonça difficilement en elle.

Son mari la violait.

Bérénice ne dit rien, n’exprima pas sa souffrance. C’était sa punition.

Patrice, allongé sur sa femme, pesant de tout son poids sur son corps, s’activa en elle, ponctuant le coït par des grognements et des mots orduriers.

Ce n’était pas dans ses habitudes. Loin de là. Mais il fallait que d’une façon ou d’une autre, il reprenne le dessus, qu’il montre que Bérénice lui appartenait et qu’il était le mâle dominant. Heureusement, il éjacula rapidement, se retira et s’allongea dans le lit, tournant le dos à sa femme. Aucun des deux n’eut de plaisir.

Bérénice pleurait en silence. Elle venait de payer le prix de sa faute et elle espérait que ça s’arrêterait là. Elle ne bougea pas. Sa culotte avait retrouvé sa place et barrait la route au sperme qui coulait.

Tous les deux mirent du temps à s’endormir.

Le jour était bien avancé lorsque Bérénice se réveilla. Elle descendit à la cuisine et eut la surprise de trouver Patrice.

– Bonjour, dit-il simplement.
– Bonjour.

La tension de la veille était encore palpable.

Bérénice avait senti l’odeur du café frais mais en arrivant, elle se mêlait à celles des viennoiseries et d’un gros bouquet de fleurs posé sur la table.

– Je voulais me faire pardonner de ce que j’ai fait hier soir. J’ai dû te faire très mal. Excuse-moi ma chérie
– Tu es tout pardonné mon amour. Tu m’as fait mal, c’est vrai. Mais c’est physique. Dans quelques jours ce sera fini. Tandis que moi… il te faudra un bien plus de temps pour que tu guérisses après ce que j’ai fait.
– Je t’aime tu sais ? dit Patrice.
– Je le sais. Et je t’aime aussi. Très fort.
– Et ton amant ?
– Je te l’ai dit. Je l’aime mais pas de la même façon que toi. Je ne le vois que quelques heures dans la semaine. On fait l’amour, c’est vrai. Mais c’est tout et ça me suffit. Tout le reste de mon temps est pour toi.
– Et si je te demandais de ne plus le voir ?

Le visage de Bérénice exprima une profonde déception.

– Je vois, dit Patrice. En fait, même si je te l’interdisais, tôt ou tard tu reviendrais vers lui. Alors autant me faire une raison.

Bérénice retrouva le sourire.

– Mais promets-moi de ne jamais me quitter.
– Promis ! Mon amour.

Elle lui sauta au cou et l’embrassa amoureusement, passionnément.

– Oh comme je t’aime. Tu fais de moi la plus heureuse des femmes. C’est rare d’avoir un mari qui accepte que sa femme ait un amant.
– Je ne l’accepte pas vraiment, mais je n’ai pas le choix. Bon, j’ai faim.

Ils passèrent à table. Patrice fit le service.

– Tu ne devais pas aller travailler ? demanda Bérénice.
– Si. Mais il y a des priorités. Je finis le petit déj’ et j’y vais.
– Ok.
– J’ai une dernière chose à te demander : maintenant que je vais devoir te partager avec un autre, autant que je fasse sa connaissance non ?

Bérénice tressaillit. Qu’est-ce que son mari avait en tête ? Elle espérait seulement que cette rencontre ne soit pas un prétexte à de quelconques représailles.

– Pourquoi ? Tu veux lui casser la figure ?
– Non, pas envie de finir en taule. Non, je veux juste le connaitre, voir ce qu’il a de plus que moi.
– Bon d’accord. Dimanche ?
– Ok pour dimanche.
– Quelle famille, ajouta Patrice. Ma femme a un amant, mon fils veut changer de sexe et ma fille batifole avec des filles et des garçons. Il n’y a que moi qui suis normal ici.
– Normal ? Tu te fous de moi ? Tu veux que je te rappelle les sites que tu visites quand je ne suis pas là ?
– Oui, bon, ça va, j’ai rien dit.

Ils s’embrassèrent encore et Patrice partit sur son chantier.

A suivre

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