Martinov 31 – Les visions mystérieuses – 9 – Le décolleté d’Yvette par Maud-Anne Amaro

Martinov 31 – Les visions mystérieuses – 9 – Le décolleté d’Yvette par Maud-Anne Amaro

Du côté de Diego c’est donc un véritable fiasco ! Et il revient à la maison en faire part à sa conjointe.

– T’as mal préparé ton coup et maintenant ce n’est plus rattrapable. Il nous faut un autre intermédiaire.
– Tu penses à qui ? Parce que moi j’ai une idée !
– Dis-moi !
– Sa mère, je vais lui apporter de fleurs, jouer au pauvre mec repenti et lui proposer de reprendre le boulot de jardinier sans faire de conneries…
– Mais t’es vraiment malade. Elle sait ce que tu as fait fumer à son fils et tu crois qu’elle va t’accueillir avec le sourire ?
– Oui évidemment, t’as pas tort !
– Alors l’intermédiaire ça va être moi ! Déclare Yvette.
– Mais comment tu vas faire ?
– Je vais user de mes charmes !
– Tu ne vas pas faire ça ?
– On le veut ce putain de trésor ou pas ?
– Oui bien sûr !
– Alors tu me laisses faire !

Baudoin retourne les après-midis au Bistrot des chasseurs. Lelong n’y venant plus, il s’est trouvé un autre partenaire aux échecs, un gros beauf mutique qui n’ouvre la bouche que pour protester du fait que Baudoin jouerait trop lentement.

Le premier jour Yvette, bien pomponnée et chemisier bien décolleté, s’est attablée dans un coin attendant le moment propice pour aborder Baudoin. Mais après deux heures d’attente elle perdit patience et décida de revenir le lendemain en changeant de stratégie.

Elle se pointe à 13 heures, Baudoin n’est pas arrivé elle l’attend et quand il arrive elle aborde.

– Cher monsieur, permettez-moi de vous donner un conseil amical, cessez de jouer avec votre partenaire, c’est un faiseur d’histoires, pour ne pas dire un fouteur de merde, j’ai eu une grosse embrouille avec lui. Je vous dis ça mais je ne vous ais rien dit.
– Attendez, quelle embrouille ?
– C’est très personnel mais croyez-moi sur parole.

Mais l’air de rien, Baudoin est attiré par la jolie frimousse et le regard mutin de cette inconnue qu’il a néanmoins déjà vu quelque part sans pouvoir dire où.

– Asseyez-vous, je vous offre un verre ? Lui propose-t-il
– Avec grand plaisir !

Il commande, un ange passe puis Yvette attaque.

– Vous êtes le fils de la régisseuse de madame André ? Je ne me trompe pas !?
– Non, c’est bien ça !
– Pas facile à entretenir tout ça, c’est grand !
– Oui, ma mère avait embauché un prétendu jardinier, mais il ne faisait que des conneries.
– Vous saviez qu’avant il y avait un couvent à l’endroit de ce domaine ! Le couvent des Founettes.
– Ah ! Non !

Et par politesse, Baudoin n’osa pas lui rétorquer qu’il s’en foutait complétement.

– Oui il a été détruit au moment de la Révolution, on a reconstruit par-dessus.
– Ah bon ?
– Et vous ne savez pas la meilleure ? Il paraîtrait qu’il aurait un trésor d’enterré quelque part !

Yvette attend un signe, une réaction, quelque chose mais Baudoin reste aussi indiffèrent qu’une statue, non ce qu’il l’intéresse en ce moment ce n’est pas l’histoire du domaine et son éventuel trésor caché, c’est le décolleté de la dame.

Et bien évidemment Yvette s’en aperçoit.

« S’il faut jouer cette carte-là, on va la jouer, ça ne devrait pas être une corvée, il est plutôt beau garçon…. Et puis ça me changera les idées. »

– Je vais être très franche ! Reprend-elle, je sors d’une liaison qui devenait toxique et je crois m’en être bien sortie. Maintenant j’ai besoin de changer d’air et de m’amuser un peu.

Voilà qui ressemble fortement à une proposition et Baudoin se demande comment l’accepter sans passer pour un rustre. Il ne répond pas, se contentant d’arborer un sourire un peu niais.

– Mais je vous prends au dépourvu ! Ne m’en voulez pas ! Vous avez peut-être une petite amie ?
– Plus ou moins !
– En voilà un concept…
– Disons que j’ai une bonne copine, on s’entend bien, mais ce n’est pas le genre à s’engager.
– Je vois… Je vous trouve très séduisant. Non, non, ne cherchez pas le piège il n’y en a pas. Si vous voulez passez un moment d’intimité avec moi, on se fera plaisir mutuellement sans arrière-pensées.
– Vous êtes directe…
– Oui parfois ! on y va ?

Ils cheminent 500 mètres, font un arrêt dans une pharmacie afin d’acheter des préservatifs, puis se retrouvent dans un petit hôtel très bas de gamme

– Bon, on se met à poil ? Propose Yvette.
– Allons-y.

Ils se déshabillent se découvrent. Baudoin est légèrement déçu par la poitrine d’Yvette, qu’il aurait aimé plus développée. En revanche cette dernière fait son cinéma à la vue de la bite de l’homme.

– Ben dis-donc, ça c’est de la bite.
– Et de la bonne ! Se croit-il obligé d’ajouter.
– Tu veux me lécher un peu ou tu préfères que je te suce la bite d’abord ?
– C’est pas incompatible tout ça, on n’a qu’à se mettre en soixante-neuf !
– Oh ! T’es un coquin, toi !
– Attends-moi juste une petite seconde, faut que je fasse un petit pipi.

L’envie d’Yvette n’avait absolument rien de pressante, elle craignait simplement que l’homme s’étonne de trouver son vagin sec. Aussi pissa-t-elle quelques gouttes et omis de d’essuyer.

– Alors allons-y pour le soixante-neuf.

Le subterfuge a parfaitement fonctionné et Baudoin est enchanté ravi de lécher cette moule au gout particulier.

De son côté, Yvette suce comme elle peut le gros mandrin de l’homme mais elle s’est mal positionnée et attrape des douleurs dans les vertèbres (ben oui ça arrive !) Elle réussit témoins à se lécher un doigt avant de l’introduire dans l’anus de l’homme.

– Quand je pense que Diego n’aime pas ça ! Marmonne-t-elle in petto.

Le soixante-neuf n’est jamais éternel et après il faut bien passer à autre chose…

– Tu peux me baiser par devant ou par derrière, moi j’aime bien les deux …
– Ah ben si j’ai le choix… on va peut-être faire ça par derrière.
– OK mais tu lubrifies bien, tu l’as un peu grosse.

Alors Baudoin se mit à lécher l’anus d’Yvette et quand il estima que l’endroit était suffisamment humecté il fit une première tentative ! Loupé ! On recommence ! Encore loupé ! Encore une fois ! Ça passe ! Y’a plus qu’à pistonner et Baudoin excité comme un pou pris son pied en moins de dix minutes. Quant à Yvette, elle simula. C’était d’ailleurs la première fois qu’elle simulait, il y a toujours une première fois !

– Hum, c’était super, vous êtes un vrai trésor !
– N’exagérons rien ! Répond Baudoin
– En parlant de trésor, cette histoire me turlupine.
– Quelle histoire ? Demande le fils Bayeul qui a déjà oublié les propos d’Yvette sur le sujet.
– Ben le trésor qui serait caché dans le domaine…
– Ah oui, le trésor ! Et elle vient d’où cette rumeur ? Je n’en ai jamais entendu parler.

Voilà une réaction qui contrarie Yvette.

– D’un bouquin… Répond-elle
– Le bouquin d’un charlatan sans doute ?
– Non j’ai lu ça sur un vieil opuscule, il n’y a pas de date mais ça fait référence à Charles X, donc ça date de 200 ans. Le trésor, il daterait de bien avant, du temps du règne de Philippe le Bel…
– Et c’était quand, ça ?
– Au début des années 1300…
– Donc ça ferait 700 ans… Et en admettant qu’il y ait eu un trésor, personne ne l’aurait retrouvé depuis 700 ans ?

Une répartie qui fait l’effet d’un choc sur Yvette. Evidemment qu’il a raison. Depuis 700 ans il y a toutes les chances que quelqu’un soit déjà passé dénicher ce fameux trésor et le fait que Bayeul ne réagisse pas quand on l’évoque renforce cette hypothèse.

– Madame, vous n’êtes pas bien ?
– Ça va aller… je veux bien un gant avec de l’eau froide.

Puis Yvette se rhabilla en silence.

– Je vous laisse, on ne se reverra pas, c’était juste une tocade… Dit-elle simplement en quittant la chambre.

« 2 000 euros de perdu plus les faux frais ! On n’en mourra pas… »

Quand elle revint auprès de Diégo, elle lui annonça d’une voix ferme.

– Quand j’ai évoqué la possibilité d’un trésor avec le fils Bayeul, il n’a pas réagi d’un poil et puis il m’a dit que si ce trésor a été planqué il y 700 ans, il ne nous a pas attendu pour être déterré, on a vraiment été con de ne pas y avoir pensé…
– Alors ?
– Laisse-moi donc finir, j’en ai marre de cette histoire, on a failli avoir de gros ennuis, alors je ne veux plus en entendre parler. On tourne la page et basta !
– Comme tu veux, ma chérie !

Un peu contrarié quand même le Diégo !

En sortant du troquet le fils Bayeul affiche un visage circonspect. Il est persuadé que cette rencontre n’a rien de fortuite…

Aussi le lendemain il retourne au café des Chasseurs. Gwladys lui sert d’office sa bière.

– La bonne femme qui était à ma table, hier, tu sais qui c’est ? Lui demande-t-il
– Ce doit être la première fois qu’elle se pointe ici ! Pourquoi tu demandes ça ?
– J’ai oublié de lui dire quelque chose… improvise Baudoin.
– Ben c’est la voyante !
– La voyante ?
– Oui, la nana qui tient la bonneterie, rue des Chaumes. Elle ne te l’a pas dit ?
– Non !
– Elle est peut-être un peu dérangée.?
– Oui, peut-être.

Et ce n’est qu’en rentrant à la maison qu’il narra cette étrange rencontre à sa mère (mais sans aborder ce qu’ils avaient fait à l’hôtel)

– Une voyante ! Mais mon pauvre garçon, tu sais qui c’est la voyante ?
– Ben non ?
– C’est la copine de Diego Lopez !
– De quoi ? Oh ! La salope !
– On se calme !
– Elle voulait me soutirer des renseignements toujours sur ce fameux trésor, mais comme je n’avais rien à lui raconter, elle a fini par me lâcher la grappe ! J’ai envie d’en parler à Monsieur Martinov.
– Attendons de voir s’il va se passer autre chose, son intervention nous a couté assez cher.

Baudoin est maintenant débarrassé de ses hallucinations, mais cela ne l’empêche pas de gamberger. D’abord parce qu’il subodore que Diego Lopez va trouver un moyen pour continuer à l’emmerder, mais aussi (et ça c’est tout nouveau) parce qu’il se dit « Et s’il y avait vraiment un trésor de caché dans le domaine ? »

A suivre

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2 réponses à Martinov 31 – Les visions mystérieuses – 9 – Le décolleté d’Yvette par Maud-Anne Amaro

  1. William dit :

    Un beau décolleté c’est d’abord une promesse !
    Encore faut-il la tenir

  2. Lucky dit :

    Chez une femme, c’est souvent le décolleté qui l’habille.

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