Au hasard d’une Maîtresse par Yourka

– Arrête de regarder cette femme !

Les paroles de Léa me sortent de ma torpeur.

Une terrasse du café, bondée, tout le monde est sorti se faire lécher par un
soleil trop longtemps absent. Les filles sont peu vêtues, leurs épaules
retiennent à peine les bretelles de petits hauts légers. Assises et
décontractées, leurs escarpins se balancent au bout d’orteils qui ne
rêvaient que d’être nus, laissant voir leurs talons rougis par les
chaussures d’un hiver pourri. Elles exhibent des jambes encore blanches
qu’elles viennent juste d’épiler.

– Je ne regarde personne en particulier.

– Tu te fous particulièrement de moi, là !

Léa me fatigue. Oui, je regarde cette femme brune en face de nous. La seule
qui ait osé une robe en maille très ajourée. Les seins nus apparaissent
au-dessous, leurs pointes roses tranchent sur le blanc de la poitrine. Les
peaux sont contrastées, le bronzage n’est pas encore celui de fin août et
des retours de plages.

– Je ne me fous pas de toi mais je ne vais quand même pas regarder les
chiens ou les pigeons !

Je ne vais pas refouler ma libido qui se réveille. L’envie de mettre des
claques à Léa aussi.

– T’as qu’à me regarder moi, t’es vraiment un mufle de me provoquer comme
ça, à mater cette conne.

Léa bouillonne, Léa trépigne, Léa m’horripile.

– C’est une conne ? Tu la connais? Elle est silencieuse, ta conne, tu me la
présentes ?

Je n’ai pas vu les gifles arriver. A l’aller, mon nez semble s’envoler et au
retour, cinq doigts, bagues comprises, qui cognent mon tympan. Les gens
arrêtent leurs conversations et nous regardent, amusés ou étonnés. Voilà, on
est au centre du spectacle.

Mon nez saigne, mon oreille siffle et la tentation de taper comme un sourd
sur Léa me démange.

Bien sûr, pas de mouchoir, je pisse le sang dans mon jus de tomate. Un
bloody Mary nature !

– Quel con, non mais quel con, alors !

Elle aurait pu dire – quelle conne- mais elle fonctionne autrement, Léa.

– T’es pas sortable, Léa. Me cogner le nez comme ça, pour rien.

– Pour rien ? Et là-dedans, tu vas me dire qu’y a rien? Elle me dit ça en
m’attrapant entre les cuisses. Folle-dingue, les gens voient et entendent.

Je suis dans état pitoyable, les bourses écrasées dans une main de fer et je
sens ma tronche bouffie qui doit certainement m’autoriser une entrée
gratuite aux tours de Notre Dame, toute proche.

La douleur au nez provoque une montée de larmes, malgré moi.

– Et y pleure, maintenant, mon macho mateur !

Elle est déchaînée, Léa. Sa voix porte et tout le monde en profite. Elle est
furieuse, ne se tient plus et cogne la table. Au deuxième coup de poing, sa
main s’écrase sur son verre qui vole en éclats. Justice divine, des morceaux
se plantent dans la paume. Chacun sa croix, chacun son sang, c’est à son
tour de pisser rouge. Nous voilà comme deux abrutis. Moi abattu; elle,
hurlant jusqu’à gêner la sieste de Marseille. Et pas de kleenex.

La brune s’est levée et vient vers nous. Je le vois tendre un mouchoir à
Léa.

– Merci, vous êtes gentille.

Je n’en reviens pas. Un sommet d’hypocrisie, cette Léa.

– Faites voir cette main, ce peut être grave, si un tendon est coupé.

Et mon oreille interne alors? Et mon nez aplati ? Je rêve, je n’existe pas.

Léa lui tend sa main, elle ne dit plus rien, s’est calmée d’un coup. A moi
de bouillir. La fille scrute cette main, penchée vers Léa. Bon, je vais
encore me faire massacrer mais j’ai la vision de son décolleté en plein axe
! Et puis debout, sa robe dans le soleil me laisse un souvenir pour mes
vieux jours.

Elle parle lentement, concentrée sur les plaies de mon hystérique notoire.

– Il faudrait aller dans une pharmacie retirer les bouts de verre.

– Ben oui, un dimanche, on va trouver ça sans problème.

– Ecoutez, monsieur, ne vous fâchez pas, je tente de vous aider.

Nous aider… la meilleure nouvelle de la journée.

– Je ne me fâche pas, je suis juste un peu éclaté.

– Tu l’as cherché, la ramène pas, dit Léa presque doucement.

C’est incroyable ! Léa à un vrai talent pour retourner les situations.

– Renversez votre tête en arrière, ça va aller, me dit la brune.

C’est ça, c’est ça. Et pour l’oreille, pas une petite sonatine de Schubert?

– Putain, ça fait mal, lâche Léa avec grâce.

– Bon, j’habite à côté, je peux vous y emmener. Là bas, j’ai de quoi soigner
tout ça.

Nous voilà invités chez elle. Le monde est curieux, parfois. Léa joue les
gênées.

– C’est trop gentil, vous êtes sûre?

Gna gna gna, retenez-moi… La matée invite le mateur et sa mijaurée.

– Oui, sans problème, allons-y.

Sans problème, oui. Je vais marcher le nez en l’air. Sans problème.

L’appartement est grand, lumineux et pas meublé en kits à cent balles.
L’odeur de l’argent, je le sens à des kilomètres, malgré ma truffe de
bouledogue.

– Au fait, comment vous appelez-vous ? Moi, c’est Solen.

– Que c’est joli, moi, Léa. Et ça, c’est Marc.

Ça… Je suis aux anges, moi, présenté comme un machin annexe.

Solen file vers le fond de l’appart, nous laissant livrés à nous même.

– Tu vois, le dimanche, c’est pas toujours monotone, mon amour. Tu as mal…
mhh ?

Ma tentative de dégel est un fiasco.

– Me gonfle pas, Marc ! Si tu laissais pas tes yeux n’importe où, aussi !

– Sont là, mes yeux ! Plantés sur toi. T’es chiante mais sensuelle, en
colère.

Léa est assise sur un fauteuil trop profond pour elle, obligée de laisser
ses jambes tendues pour toucher le sol. Ses mains posées sur les accoudoirs,
sa jupe remonte à mi-cuisses. Des cuisses pas rachitiques, des cuisses
pleines mais sans graisse superflue. Elle m’épuise, cette fille mais je dois
être maso. Ses petits seins ronds, son long cou, ses cheveux noirs en carré
sage, ses yeux sombres. Tout me plait, sauf son humeur épouvantable, sa
jalousie, son intolérance chronique.

Mais le feu n’est pas que dans son humeur. C’est un coup d’enfer, une
partenaire de lit, de table ou d’ascenseurs sans mesure, qui sait se donner
entière. C’est en partie ce qui me la rend supportable. Et quand elle dort,
j’oublie ses travers. Moi, bien entendu, je suis parfait…

Solen réapparaît équipée d’un tas de trucs premiers soins. Elle est pieds
nus, les ongles vernis d’un rouge discret. Les pieds bien faits, soignés, de
jolis doigts rangés à la perfection. Ca me parle, ça. Mais mieux vaut
regarder le ficus dans son pot.

Mon portable sonne, j’avais rendez-vous, avec tout ça, j’ai oublié. Je
devais passer relever auparavant des e-mails, des fichiers, chez moi pour ce
rendez-vous de boulot.

– Je vais devoir vous laisser, je file me connecter au web avant mon
rendez-vous déjà manqué. Léa, on se retrouve ce soir à la maison ?

– Quoi ? Tu vas me planter là, tu pouvais pas y penser plus tôt ?

Retour agressif de Léa qui oublie les causes de ce retard.

– Vous pouvez vous connecter ici, sur le PC dans ma chambre, me dit Solen.

Je trouve l’idée pratique et j’accepte.

La chambre est grande, le lit au centre n’est pas fait et de la lingerie a
été oubliée ça et là. Mieux que les web bars, ça, comme décor! Du carrelage
blanc à cabochons noirs, des tapis. Le PC trône sur un grand plan de travail
parsemé de photos, de dossiers. De mode, me semble t-il, ou dossiers de
casting. Mais si ce sont des castings, ce n’est pas pour tous les yeux.
Plutôt dénudés, les modèles, hommes et femmes. Dénudés et franchement
offerts à l’objectif. Si Léa me surprend devant ça, je suis bon pour un
deuxième service de taloches.

Le PC est sous tension, juste besoin de cliquer pour le lancer. La page
d’accueil est surprenante. Un site carrément bondage, je suis tombé chez une
gourmande. Je ne résiste pas à aller dans l’historique et le déroulé est
édifiant. Chaque clic m’envoie sur des pages de photos de femmes et d’hommes
dans de curieux ébats. Des photos qui marquent un goût pour les bobos SM et
un penchant pour les jeux de fontaines. Cuisses ouvertes sur des bouches qui
semblent avaler ça comme du petit lait.

Et parmi les membres enjoués de ce club humide, je vois la belle Solen
accroupie sur la bouche d’un garçon plein de bonne volonté, qui joue
l’urinoir d’un soir. Même pas une grimace, il est visiblement aux anges. Et
moi, sur le cul !

– Vous n’êtes pas dans vos e-mails, on dirait !

Solen est dans mon dos, presque contre moi et je suis dans l’état d’un gamin
surpris à fouiller dans le placard.

– Heu, je suis tombé là par hasard.

– Attention, c’est un hasard qui peut devenir un plaisir, si vous vous y
étalez.

Instant surréaliste, cette femme est en train de tranquillement poser des
jalons. Et la furieuse dans le salon ne sait encore rien de cet échange
incongru. Heureusement.

Je tourne la tête et encaisse un regard appuyé. Solen a croisé ses bras sur
ses épaules, déhanchée, amusée et dangereusement séduisante. Rien de
vulgaire, même si je pense à l’image passée de son sexe inondant son amant.

– Qu’est ce que vous fichez là?

Voilà Léa qui débarque, l’œil inquisiteur qui nous scrute. Sa main est
bandée. Moi aussi, mais ailleurs. Et ça, elle le sent comme personne rien
qu’à me regarder.

– Putain, c’est quoi, ce bordel, c’est quoi, ces photos?

– Rien, juste des photos de travail de Solen.

– Ah parce que ça, c’est un boulot ?

– Ecoutez, Léa, Marc n’est pas responsable, je n’ai pas pensé à les retirer.

– Mais c’est vous, sur l’écran, là ! Putain, elle pisse sur un mec… et
toi, tu mates les pervers, t’es un parfait salaud.

Je n’ai pas droit à une gifle mais Léa est prête à bondir.

– Ecoute, fais pas une histoire pour ça, de toute façon, on s’en va.

– Ben pas avec moi, en tout cas. Te pointes pas à l’appart, espèce de
dégueulasse.

Elle tourne les talons et se tire dans un concert de jurons très innovants
et frais.

Je me retrouve seul avec Solen et rien ne me donne envie de partir à mon
tour.

– Je suis désolée, me dit Solen, vous allez avoir du mal à la convaincre
qu’il ne s’est rien passé.

– Mais non, ça ira, elle sait quand je lui mens. Et là, nous n’avons rien
fait.

– Je ne parle pas du passé immédiat, je pense au futur proche.

Je prends ses mots en plein caleçon… et un grand coup de chaleur dans
l’échine.

– Vous ne dites rien?

Je ne dis rien, non… ce serait un bafouillage total. Elle est là, à me
jeter des sorts, m’empêchant d’exprimer le moindre truc cohérent.

Son pied nu se pose contre ma jambe, entame un petit mouvement pour glisser
sous le bas de mon pantalon. Lorsqu’il atteint ma peau, je n’ai aucun moyen
de taire un énorme soupir.

Mais ce n’est rien par rapport à ses mains qui se posent dans mon cou, ses
cheveux qui balaient mon visage. Elle est parfumée discrètement, ses doigts
courent dans ma nuque et son souffle chaud annonce un baiser très proche.
J’ai déjà oublié Léa, mes futures explications de mec qui se noie dans ses
contradictions. Je goûte l’instant sans vouloir me réveiller. Quand ses
seins se collent à mon dos, je renverse la tête et reçois sa langue en
pleine bouche.

– Hasard ? On en est encore au hasard, monsieur ?

– Oui, enfin maintenant non… mais si, quand même.

– Non, je vais te dire, moi. Tu es là parce que je le veux et si ce n’avait
pas été par le biais de ce PC, de ces photos, c’est ta femme que je serais
en train d’enlacer. Tu crois que je suis secouriste dans l’âme?

– Non, bien sûr…

– Je vous ai observé, vous transpirez l’amour explosif, l’amour qui pince.
Qui fait mal !

C’est mon sexe qui va exploser si elle continue comme ça. Elle susurre plus
qu’elle ne parle, ponctuant ses mots de petits coups de langue sur mes
lèvres. Sûre d’elle, entreprenante, je ne tente pas de guider ses baisers.

Je sens la chaise se renverser lentement en arrière et me retrouve étendu
sur le carrelage. Sa robe quitte ses cuisses pour remonter sur ses hanches
et une culotte blanche minimale me saute au visage. Je ne pensais pas un
jour être chevauché aussi vite, tout son corps se frotte sur moi, ses mains
quittent mes cuisses pour défaire ma chemise et livrer mon torse à ses seins
encore prisonniers d’un soutien gorge juste rempli de ce qu’il faut, loin
des énormes trucs des salons de chirurgie plastique. Je fais quoi, moi, là ?
Parti d’un bar avec une hystérique, je suis submergé par ce corps chaud.

Je sens des doigts jauger mon pantalon, l’ouvrir et glisser entre le coton
et ma peau. Sans empressement, la main saisit mon sexe pour le caresser sous
le tissu. Et moi, de tirer sur sa culotte, libérer ces lobes, ces fesses
blanches en laissant la culotte barrer le centre et l’accès d’un anus tout
rose. Mais mes mains savent aussi trouver leur passage vers son sexe qui
promet d’avoir du goût, tant son parfum agace mon nez. Ma langue ira plus
tard s’y baigner. Là, je lui caresse les hanches, le bas du dos, en gardant
une vue imprenable sur sa croupe.

– C’est pas ces caresses, que je désire. Je suis plus au lycée !

– Mais alors, ce ne sont pas des caresses… tu veux que je te pince, te
morde?

J’ai soudain l’air con, j’en suis sûr, son cul dans mon nez, je me demande
quel traitement elle attend de moi.

– Ok, je vais te montrer, si tu es d’accord pour te laisser guider !

Je dis oui, elle bondit d’un coup, effleurant mon nez de sa chatte que je
n’ai pas eu le temps de manger.

D’un tiroir, elle sort une paire de menottes et les agite devant moi.

– Assieds toi ! Les mains derrière le dos !

Je suis assez fou pour obéir à cette inconnue, fasciné par son cul, son
style et son aplomb. Et puis, je saurai l’arrêter s’il le faut.

Je me retrouve les mains dans le dos, menotté. Poussé en avant, je tombe sur
le ventre. Elle engage une séance de frottements de son corps sur le mien,
ses ongles se mettent à mordre ma chair, le long des bras, en griffures
juste appuyées. Ses dents vives s’attardent à mes épaules, acérées au point
que je sens qu’une seule morsure un peu forte m’arracherait un bout de
viande. Puis, elle se lève et debout devant moi, relève mon menton de son
pied.

– Tu as aimé les regarder, lèche les, lèche mes orteils !

Le ton a changé, ça ressemble à une injonction mais je ne déteste pas ça,
lécher de jolis pieds. Seule ma position est particulière mais je me sens
bander. Elle se caresse au-dessus de moi, je tente de la regarder mais son
autre pied repousse ma tête.

– Tu lèches, tu ne me regardes pas !

Ses orteils sont trempés et leur légère odeur de cuir chaud imprègne mes
narines.

Elle a juste marché le temps qu’il fallait pour qu’ils soient parfumés
ainsi.

Maintenant accroupie, elle écarte ses cuisses devant moi, à quelques
centimètres. Je la vois mouiller, je la vois s’ouvrir, je voudrais y glisser
ma langue.

– Non, ne me touche pas !

La vraie torture ce ne sont pas les menottes ou les ordres. Ne pas la sucer
entre les cuisses, si près de ma bouche, ça, c’est un supplice.

Elle étend le bras vers un tiroir et en sort un gode d’ébène. Long et mat,
sec comme une trique de flic. Là, devant moi, elle le passe entre ses
cuisses, le promène sur ses seins qu’elle pince de l’autre main. Sans s’en
pénétrer vraiment, elle le glisse à peine dans son sexe, le tourne sur
lui-même très vite, le roulant entre ses deux mains. Cuisses contactées, ses
muscles se tendent et moi, je sens mon sexe gonfler, coincé entre ventre et
carrelage. Rien à lécher, rien à saisir, rien à branler… là, je peux le
dire. Elle joue un solo, une partie d’allumage en règle.

– Donne moi ce gode, laisse moi te prendre avec. Je l’implore presque.

– Attends, autre chose, avant.

Des larges bandes de cuir viennent entraver mes chevilles. Là, je me demande
quand je vais m’occuper d’elle à mon tour !

– Alors, tu veux jouer avec le gode? Elle prend un ton doucereux.

– Oui, j’en ai envie, je veux que tu le sentes entrer en toi, de mes mains.

Elle se baisse sur moi et me mordille les hanches, ses cheveux se baladent
sur mes reins.

– Tu me ferais quoi, avec ce gode, dis-moi ? Elle me rend fou, avec cette
question.

– Je te ferai tout ce que tu veux !

– Ou plutôt ce que toi, tu veux, mec !

– Oui… mais ce sera bon…

– Pour moi ? De me faire mettre par un gode ?

– Mais… il est à toi, tu aimes…

– Tu vas le mettre dans ma chatte, c’est ça ? Et le regarder s’enfoncer ?

– Oui… oui, ça…

– Et tu vas m’enculer aussi… ?

Je meure de l’entendre et de ne pas pouvoir la toucher.

– Oui, je t’enculerai avec, et de mon sexe aussi.

– Ah ! Ça te plairait tant que ça, de m’enculer ? Elle devient étrange, ses
mots sont dits de façon monocorde.

Elle glisse sur mon dos, je sens sa chatte sur ma nuque, mouillée et collée
à la base de mes cheveux, ses pieds recroquevillés sous ma bouche.

– Tu vois, le jeu que j’aime, c’est pas d’être enculée par un homme qui
prend des baffes de sa pétasse ! Les baffes de ta nana, c’est pas les gifles
d’une Maîtresse !

Une énorme claque me brûle les fesses. Ses cuisses se resserrent contre ma
tête. Une autre claque vient sur mon cul, le bout des doigts atteint mes
bourses, comme si on les pinçait. C’est douloureux mais je bande autant que
j’ai peur.

– Faut que tu comprennes… c’est moi qui vais t’enculer. Quelque chose à
dire?

Là, le jeu s’emballe. Je réfléchis à toute vitesse.

– Ecoute, j’ai jamais fais ça… je ne sais pas, enfin je préfère pas.

– Ah oui ? Et à combien de femmes t’as pas demandé leur avis ?

– Mais non, il ne s’agit pas de ça.

Je ne bande plus… je suis comme un con qui a joué trop loin.

– Moi, je crois que tu vas enfin connaître la sensation que tu penses être
si agréable aux pétasses du huitième. C’est moi, qui vais t’enculer et si
c’est aussi bon que tu le penses, tu en redemanderas !

Elle me colle le gode dans la bouche, forçant mes lèvres.

– C’est trop gros ? Tu verras, il sera plus à l’aise dans ton cul. Allez,
lèche-moi ça ! Plus fort, mouille-le. Plus il sera mouillé, moins tu auras
mal !

Je suis dans un cauchemar. Je suis piégé par une disjonctée du cul. Elle
pousse l’engin dans ma gorge, à me donner des spasmes.

– Quel effet ça fait, une bite dans les amygdales ? Et encore, celle là est
propre ! Quand elle aura fouillé ton cul, tu la lècheras encore, promis !

Je ne peux pas parler, de toute façon, je ne sais pas quoi dire, rien ne
semble pouvoir l’arrêter.

– Dis-moi, tu aimerais plutôt lécher ma mouille sur ce gode ? Tiens, un
petit cadeau.

Je la sens au-dessus de moi s’enfoncer le gode, puis elle me tire par les
cheveux et force à nouveau ma bouche. Le goût de sa chatte me fait un temps
oublier ma position. Je lèche presque avec plaisir ce truc froid et dur.

– Voilà, tu commences à y prendre goût, tu vas voir, tu vas adorer le sentir
de remplir les fesses. Elle me caresse la joue, me gratte le bout du nez,
passe un doigt entre mes lèvres et mes dents, un doigt à l’ongle vif qu’elle
prend soin de me planter dans une gencive. Elle est folle mais là, elle ne
s’occupe pas de mon cul et puis, ça, je me surprends à aimer.

– Bon, tu les as bien préparées, tes bourgeoises, avant de les sodomiser ?

– heu, je ne leur ai pas fait de mal, je crois avoir fait comme il faut.

– Comme il faut ? Tu sais, ça veut rien dire ça. Tu cherches à m’amadouer ?
Je vais te dire, moi, comment j’aime ! A sec ! Enfin, pour mes esclaves,
bien sûr. Leurs gémissements ne sont pas feints, là, j’en suis sûre. T’as
juste le droit de le lécher encore un peu. C’est le moment de vérité.

Le truc sort de ma bouche. Là, je voudrais qu’il y reste. Elle passe une
main sous mon ventre.

– Tu bandes mou, monsieur ! Ca va pas, ça. Elle me tourne un peu, sur le
côté, je me demande comment j’en suis arrivé là. Mais surpris, je sens ses
lèvres se refermer sur moi et sa bouche me pompe enfin comme j’en rêvais. Un
délice de fellation où les dents ne sont pas absentes. Bon, si elle était
sérieuse dans ces menaces, elle aurait déjà recraché mon gland à l’autre
bout de la pièce.

Mais d’un coup, je sens la brûlure d’un doigt qui plonge entre mes fesses.
Je crie… un « non » peu convaincant. Son doigt me fouille en se repliant à
l’intérieur, tel un crochet. J’ai mal mais sa bouche sait donner l’antidote.
Encore un cri.

– Tais toi ! C’est pas un doigt qui va t’arracher des larmes ! Tu
m’emmerdes.

Elle lâche ma queue, mon cul… Elle se lève et attrape un carré de soie
rouge. Me voilà bâillonné, comme sur les photos de son bureau. Je suis aux
abois, là, j’ai les jetons.

– Hé ! Il tremble comme un porcin, mon esclave ! Elle me bascule sur les
genoux, je tente de résister mais une troisième gifle me barre les fesses.
Les mains dans le dos, le cul en l’air, un bâillon et des liens… je ne
peux rien faire. Je la sens derrière moi, sa main gauche plaquée à mon cul,
paume collée en ventouse, elle semble se régaler de me dominer. A cet
instant, malgré la peur, j’avoue une excitation bien malgré moi. Je sens un
sein venir au centre de mon cul, une dernière caresse avant l’assaut.

– Tu préfères quoi ? Une bonne poussée au fond ou un petit va et vient de
rodage?

– Je… écoute, non, je…

Elle n’a pas attendu ma réponse. Je sens soudain ce truc froid à l’entrée de
mes fesses. Elle est silencieuse, comme concentrée. Sans violence, elle
pousse doucement, tout doucement le gode. C’est gros mais je n’ai pas mal…
juste le passage qui semble s’étirer. Je suis presque rassuré. Pas si
terrible, finalement. Elle douce, je préfère ! Je sens de la salive couler
entre mes fesses. En plus, elle renonce au « sec ». Ouf, je me sens mieux et
je bande gentiment.

Mais soudain, je me sens transpercé, envahit, violé. Et une douleur
insupportable me fige, prostré, la croupe tournée vers le ciel, le gode
planté en trophée, comme sur un sommet vaincu. Sans le bâillon, tout Paris
en profiterait.

– Là… tu es reçu au club, mon gros cochon !

Elle vient s’asseoir devant moi, la chatte tout près de mes lèvres et se
masturbe si vite qu’elle jouit en quelques secondes. Affalée sur le sol
froid, elle reprend ses esprits. Mais pas son gode qui reste enfoncé dans
mes fesses. Elle tourne autour de moi, semble réfléchir à la suite. Moi, je
suis au bout de mes limites, rien de pire ne peut m’arriver. J’ai mal, mon
cul se contracte malgré moi autour du manche, amplifiant la douleur. Mais je
suis raide de la queue, comme un pendu.

– Bon, je vais être princesse, tu as droit au traitement de faveur final.

Elle s’approche de moi, m’arrache le gode dans un bruit de déboucheur de
chiottes. C’est imagé mais j’ai que ça pour illustrer ce que je ressens.
Puis à nouveau, elle m’ordonne de m’asseoir face à elle. Là, tranquillement,
elle vient se caler devant moi, sa chatte devant mon visage.

– Et encore, t’a pas eu droit au foutre qui te gicle dedans ! Plains toi !
Une petite douche, pour de remettre de tes émotions?

Oh non… elle va pas le faire, je revois le type sous elle en photo. Elle
boit de longues gorgées d’eau, je me sens devenir fou, partagé entre mon
voyeurisme et la crainte d’être aspergé de pisse. Là… je vois ses cuisses
s’écarter, elle se baisse un peu et un filet s’échappe de son sexe, coulant
sur ses cuisses. Elle me regarde, sourit narquoisement et arrête de pisser.
De sa main, elle caresse son entre jambe et porte ses doigts à ses lèvres.
Elle m’a épargné, je n’en reviens pas. Mais sa main replonge et là, revient
vers mes lèvres.

– Tu t’en tires bien, je suis indulgente. Lèche mes doigts, un a un !

Je détourne la tête. Ses deux mains viennent me saisir les joues, maculant
mon visage d’urine. Je m’exécute. Le goût est salé, l’odeur âcre, en tout
cas, je préfère ça à la douche, même si elle prend soin de m’enfoncer ses
doigts mouillés dans la bouche. Elle semble satisfaite. Elle me libère de
mon bâillon en m’avertissant.

– Si tu gueules, si tu penses un seul instant te venger, tu connaîtras
d’autres Maîtres qui sauront te trouver et te punir. Tu entends haut et
clair ?

– Oui, je… tu ne me reverras pas.

– Oh mais si, j’en suis sûre ! Mais tu seras volontaire, tu en auras envie,
je sens ça !

Mes liens défaits, je reste un instant sur le sol étendu, fourbu, le cul en
feu. Et je ne l’ai pas baisée…

– La prochaine fois, tu pourras me prendre, si tu obéis comme il faut. Là,
tu t’es fais prier. Allez, habille toi et file retrouver ta petite pute !

L’air frais du soir me redonne un peu d’énergie. Je suis partagé entre la
honte et une espèce de plaisir sournois que je refuse d’admettre.

Arrivé à l’appart, ma clef fonctionne, Léa n’a pas verrouillé de
l’intérieur, prête à oublier sans doute notre dispute.

La douche est sublime, même si je n’ose pas me toucher les fesses, tant
elles sont douloureuses. Léa dort profondément, je me glisse doucement dans
le lit et m’endors, épuisé.

Mais les rêves finissent par me hanter, je tourne et tourne sur moi-même.

Et le rêve tourne au fameux instant de la douche évitée. Je revois Solen
devant moi, mais je suis sur le dos, allongé dans un lit. Elle est au-dessus
de moi, ouverte, son sexe béant, prêt à m’arroser, en souriant. Je ne fais
rien pour lutter. Et là, je sens son urine couler, puissamment sur mon
torse, elle se tortille en se vidant sur moi. Mes mains étalent tout sur mon
ventre, mes épaules, mon cou. C’est chaud, c’est agréable.

– Alors c’est ça… tu en crevais d’envie, mon salaud !

La voix de Léa retentit et Solen s’efface de mon rêve, disparaissant dans
une brume chimérique.

– Réveille-toi, regarde-moi !

Léa… debout sur moi continue de pisser, inondant le lit, aspergeant aussi
mon cou. Je ne rêve plus, elle est bien là à me souiller.

– Tu l’as baisée, salaud ! Mais si elle t’a pissé dessus, alors à moi aussi
de me lâcher ! Et en plus, j’aime ça !

Je deviens fou, je suis dans un jour hors limites. Mais la voir se soulager
comme ça me fait bander et là, je ne resterai pas bredouille. Elle vient me
sucer divinement, mélangeant les odeurs et les saveurs, me collant au nez sa
touffe brune imprégnée de pisse. Puis, elle se cloue sur moi, mouillée,
trempée de tous ses jus et me baise sans ménagement. Mais ça, maintenant, je
connais et ses coups de hanches sont autant de caresses. Dans une dernière
image, je revois le gode me pénétrer et dans la douceur du sexe de Léa, je
peux enfin jouir en osant m’avouer que j’ai aimé ça !

Copyright © Yourka 2001
Première publication sur Vassilia, le 25/07/2001
Le webmaster tient à remercier vivement Yourka d’avoir à sa demande accepté
de publier ce récit ici !

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5 réponses à Au hasard d’une Maîtresse par Yourka

  1. Wanda-Lee dit :

    Bonne ambiance et bon esprit ! J’ai adoré

  2. Georges dit :

    C’est effectivement très bon

  3. Rominet dit :

    Du très bon SM

  4. Grenouille dit :

    Un petit bijou d »écriture érotique

  5. Sapristi dit :

    Fabuleux ! Quelle belle écriture et quelle excitation ! Bravo !

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