Devenir dominatrice est-il un signe de traumatisme cérébral ? par Sonia Kubler
Se lancer dans une carrière de dominatrice est-il un signe de traumatisme cérébral ? Pour la cour suprême de Columbie Britannique, la réponse est oui. Fin janvier 2015, la justice a tranché le cas de Alissa Afonina. Selon « Brobible« , cette jeune fille avait subi en 2008 un grave accident de voiture A cette époque, Alissa était en dernière année de lycée. C’était une élève brillante, dans les premiers de sa classe. D’un tempérament artistique, elle voulait devenir actrice réalisatrice de films. Après l’accident, son comportement s’est modifié. Devenue apathique, Alissa se faisait remarquer avec des commentaires « sexuellement inappropriés ». Il y a un nom savant pour cela, la coprolalie ou l’incapacité à se retenir de dire des gros mots. Ses résultats se sont rapidement dégradés. Incapable de suivre les cours normalement, Alissa a dû terminer son année scolaire à domicile.
L’année suivante, notre étudiante est partie à l’université. Elle n’y est pas restée longtemps. Sa personnalité avait changé et l’école ne l’intéressait plus. Alissa a trouvé un nouveau sens à sa vie, elle est devenue dominatrice sous le pseudonyme de Sasha Mizaree. Le tribunal a conclu que ce changement radical était la manifestation évidente d’un traumatisme crânien. Une lésion dans le lobe frontal aurait provoqué le changement de personnalité. Autrement dit on nous explique qu’une jeune fille brillante ne saurait devenir travailleuse du sexe par choix personnel. Préjugé ultra féministe qui ne repose sur rien de concret !>
Le ministère public a fait valoir que la jeune fille était capable de s’organiser pour recevoir des clients et gérer son argent. Mais selon le jury, Alissa aurait pu terminer l’université et prétendre à un meilleur emploi sans l’accident. La jeune femme a reçu une indemnité totale d’1,5 million de dollars. De cette somme 825 000 dollars compensent la « perte de capacité de travail », 376 000 dollars doivent payer les futurs frais médicaux, 300 000 dollars sont versés au titre de la souffrance « physique et morale » (alors qu’Alissa n’a cessé de déclaré qu’elle était bien dans sa peau) et 23 000 dollars pour dommages indirects. La mère d’Alissa a également reçu 943 000 dollars de dédommagement. (pendant qu’on y est). Bref du grand n’importe quoi !
En fait le glissement opéré par ce genre de jugement est inquiétant, si on ne rentre plus dans les moules sociaux ou moraux majoritairement admis c’est qu’on est atteint de trouble psychiques. La démarche est exactement la même que celle qui envoyait jadis les déviants soviétiques en clinique psychiatriques…
Source : http://www.brobible.com/life/article/student-dominatrix-awarded-million-car-crash-trauma/
Et interview d’Alissa ici : Avoir l’option: Alissa Afonina / Sasha Mizaree sur son cas et être une travailleuse du sexe handicapée | Mésanges et Sass (titsandsass.com)
Comme dans tous les domaines, il y aura toujours des imbéciles qui s’exprimeront sur des sujets qu’ils ne maîtrisent pas. Il y a ceux qui nous font des cours d’économie politique au comptoir du café du commerce ou sur Facebook, et il y a ceux qui usent de jugements péremptoires sur la sexualité des autres qu’ils condamnent uniquement parce que ce n’est pas la leur. Triste époque !
Un article qui fait peur mais qui explique bien jusqu’où peuvent aller les dérives de ceux qui n’ont que le mot de normalité en bouche. J’ai bien aimé aussi le commentaire d’Eddy
Pénibles tous ces spécialistes autoproclamés qui s’acharnent à trouver de la souffrance chez des gens qui sont bien dans leurs peaux !
Vos commentaires semblent meconnaitre le risque, rare mais reel, de ce que les specialistes appellent « syndrome de Butler »: traumatisme cranien engendrant un brutal changement de personnalite. Le debat actuel porte sur la reversibilite ou non de ce changement.
Vos propos ne changent ni le fond du problème ni celui de notre réflexion. Quelques soient les considérations utilisées (morales, religieuses, féministes, psychologiques ou médicales), la tendance majoritaire est hélas de dire qu’une parole de pute ne vaut rien ! Elle m’ont même pas le droit à la parole dans les discussions concernant leur travail ! Or c’est bien ça qui est inadmissible !
voir à ce sujet le très bon film :
Cinglée (Nuts) ou Toquée au Québec, un film américain de Martin Ritt sorti en 1987 avec Barbra Streisand qui parle intelligemment de ce sujet .
Bref, il a bon dos le syndrome de Butler !