Professeur Martinov 13 – Professeur Martinov et le gaz de soumission 3 – Horrible Geneviève par Maud Anne Amaro

3 – Horrible Geneviève

Résumé des chapitres précédents : Après la mort de Jean Laurillac, ses anciens amis se déchirent pour tenter d’obtenir ses cahiers sur lesquels il notait l’avancée de la fabrication d’un gaz de soumission. Mario Grandbillard a contacté Martinov pour qu’il lui porte assistance. Voilà qui ne plait guère à son épouse Annette Grandbillard, qui tente de convaincre le professeur de laisser tomber cette affaire. Elle en profite pour nous retracer tout l’historique de ce groupe plutôt bizarre.

Mardi 11 Octobre

Vers 10 heures le carillon de la porte sonna. Béatrice fit attendre la visiteuse dans ce qui servait de salle d’attente et prévint Martinov :

– Ton rendez-vous est arrivé, mon petit professeur. Tu devrais te donner un coup de peigne, c’est un vrai canon, cette nana !
– Non ?
– Si !
– Mais si je sors m’arranger, elle va me voir ! Objecta-t-il
– Tu veux que j’aille te chercher des trucs ?
– Je ne voudrais pas abuser !
– Allons, allons, t’as besoin de quoi ?
– Euh, un peigne, de l’eau de toilette, peut-être un nœud papillon propre, il y en a un joli rouge en bas de l’armoire ! Et puis je dois avoir du spray buccal dans le tiroir de ma table de nuit.
– OK, je t’apporte tout ça !

Martinov se repomponna comme il le put, se disant après coup que ces coquetteries étaient sans doute bien vaines à son âge. Mais bon il avait aussi une image de marque à tenir !

– Allez, fais entrer la pin-up !

Oups !

Martinov faillit en avaler son nœud-papillon : La créature qui était devant lui ressemblait plus à la fée Carabosse qu’à Pénélope Cruz. Il lança un regard assassin à Béatrice qui s’amusait intérieurement de sa grosse plaisanterie.

– Geneviève Jolie ! Se présenta Geneviève Baur qui pratiquait parfois l’humour décalé.
– Je viens de relire votre dossier. Vous souhaitez que je vous fabrique une sorte de vaporisateur à compartiments, si j’ai bien compris ? Demanda Martinov.
– Oui, c’est pour mes plantes. J’ai retrouvé une vieille feuille que m’avait donnée ma grand-mère, il y a bien longtemps, je croyais l’avoir perdue. Ça fait tout : ça neutralise les parasites, ça fait de l’engrais et ça dope les vitamines !
– Je vois ! Admit Martinov, qui s’en foutait complètement.
– Donc voilà, il faut trois compartiments étanches. Chacun contient trois produits qu’on va appeler A, B, et C… reprit la dame.

« Tiens, ça me rappelle quelque chose » ! se dit alors le professeur.

– Je veux pouvoir mélanger A et B, chauffer à 80°, attendre 40 secondes, puis mélanger A + B avec C et pulvériser dans la foulée.

« Autrement dit, exactement la même chose que ce que demandait Grandbillard ! »

– Je vous ai apporté quelques croquis supplémentaires, si ça peut vous aider…
– Merci ! Je pourrais éventuellement vous faire ça d’ici une bonne semaine, il faudrait que je vais vous fasse un devis.
– Inutile, je paie d’avance. Je vous fais confiance, vous jouissez d’une bonne réputation.
– Qui vous a donc confié ce genre de choses ?
– Ma banque !
– Votre banque donne des renseignements sur les gens ?
– Absolument… Je peux vous régler en liquide ?

Raclement de gorge de Béatrice !

– Attendez, je n’ai pas dit que j’étais d’accord pour cette affaire. Je dois me concerter avec ma collaboratrice, ce ne sera pas long. Si vous voulez regagner la salle d’attente…

Dès qu’ils furent seuls, Béatrice entreprit le professeur :

– Bien sûr, les coïncidences ça existe mais il y a tout lieu de penser que cette bonne femme a partie liée avec Grandbillard. Il a dû apprendre que sa femme avait renégocié avec nous et il essaie autrement…
– Oui, ils emploient tous les deux la même terminologie : les produits A, B, et C… En revanche elle ne veut pas devenir « maître du monde », elle veut juste soigner ses plantes ! C’est touchant !
– Donc, qu’est-ce qu’on fait de la petite dame ? Demanda Béa.
– On va lui dire qu’on n’est pas intéressés !
– On est d’accord !

La « petite dame » ne s’attendait vraisemblablement pas à cette décision et se mit à protester avec véhémence.

– Vous n’avez pas le droit, c’est du refus de vente !
– L’entretien est terminé, madame. Si vous voulez bien suivre Béatrice, elle va vous indiquer la sortie…
– Je vais porter plainte !
– Chiche !

Dès Geneviève sortie, Béatrice enfila un blouson et se dirigea vers la porte d’entrée.

– Tu vas où ?
– Je reviens tout de suite.

« Pourvu qu’elle soit venue en voiture ! » se dit Béa en suivant Geneviève. Mais c’était le cas, elle relève le numéro de la plaque d’immatriculation et fait demi-tour.

– On va demander à Gérard (voir Professeur Martinov et le grimoire magique) les coordonnées du propriétaire, ça pourra nous être utile s’il y a ses suites. Dit-elle en revenant.
– Oui dis-donc, Béa, faut qu’on se cause…
– Faut qu’on se cause de quoi ?
– Tu m’as bien fait marcher avec ta pin-up !

Béa éclate de rire !

– Ah ! Ah ! Je te revois en train de t’asperger d’eau de toilette ! Tu ne m’en veux pas mon petit professeur ?
– Non, mais ça mérite une bonne fessée !
– A cul nu ?
– Tant qu’à faire !
– Ce n’est pas un problème, j’ai justement une petite envie !
– Coquine !
– Je sais ! Dit-elle en retirant son pantalon.

Martinov avait beau connaître sa collaboratrice par cœur, depuis le temps qu’ils s’amusaient ensemble, il ne s’en lassait pas. Et il était là à la contempler, un pull-over à col roulé gris en haut et rien en bas, ses poils pubiens de vraie blonde découpés en ticket de métro ayant l’air de le défier.

– Ben alors, mon petit professeur, tu ne m’a jamais vue ?
– Comme ça, avec ce pull, non pas encore !
– Bon alors, tu me fais un cul tout rouge ?
– Tu l’as bien mérité, mais je me demande si c’est vraiment une punition ?
– Ben, tu verras bien !
– La derrière fois, je me suis fait mal aux mains.
– Mon pauvre petit professeur, il s’était fait bobo à ses mimines ! Et bien prends une badine !
– Une badine ! Où veux-tu que je trouve une badine !
– Je reviens !

Et la voilà partie, le cul à l’air ! Martinov mesurait la chance qu’il avait eue le jour où il avait embauché cette jolie chimiste. Sa nature coquine s’était révélée quand ils avaient expérimenté ensemble le « lapin dur », un redoutable stimulant sexuel. Non seulement, elle était très compétente sur le plan professionnel, mais ses coquineries toujours très décontractées égayaient la vie du vert professeur, qui se qualifiait lui-même de vieux coquin. En plus les rapports étaient simples, ils n’étaient pas du tout dans un rapport amant-maitresse ; non ils s’amusaient parfois à délirer sexuellement ensemble sans que cela ait des conséquences.

Béatrice revint avec une brosse à piquants.

– Voilà un objet frappant original ! Mais dis-moi, ça te sert à quoi une brosse à cheveux, mon petit professeur ?
– Ça me sert à me brosser les quelques cheveux qui me restent !
– Oh ! Eh bien, la prochaine fois que tu te brosseras, tu penseras à moi, allez vas-y, frappe !
– Avec le dos, je suppose ?
– Pour commencer, oui ! Allez vas-y frappe !
– Tiens ! Dit-il accompagnant le premier coup.
– Ouille !
– Je t’ai fait mal !
– On s’en fout tant que je ne te dis pas d’arrêter, tu continues !

Du coup, Martinov se prit au jeu et se mit à distribuer les coups à la volée, un coup à droite, un coup à gauche de façon qu’il n’y ait pas de jaloux ! Bien que n’étant pas d’un naturel sadique ni même dominateur, cette petite fantaisie l’excitait, et bientôt sa braguette s’exaspéra de devoir retenir prisonnière sa bite tendue comme un arc. Il régla donc le problème en faisant une courte pause, qui lui permit à son tour d’enlever tout le bas.

– Ça t’excite, hein ? Lui lança Béatrice.
– Non, non, j’ai juste un peu chaud ! Plaisanta-t-il.
– Chaud à la bite ?
– M’en parle pas !
– Je vois ! On s’en occupera tout à l’heure, tape un peu avec l’autre côté, j’ai envie.
– Mais tu es folle, je n’ai pas envie de te blesser !
– Mais ça ne peut pas blesser ! Est-ce que tu te blesses en te brossant les cheveux ?
– D’accord, on y va !

La sensation n’était pas du tout la même, chaque coup provoquait une sorte de picotement multiple assez particulier.

– Je crois que tu es assez rouge comme ça ! Décida Martinov au bout d’un moment.
– C’est parce que tu as envie que je te suce ?
– Ça ne me déplairait pas en effet !
– Mais ce sera à ma façon à moi !
– Je te fais confiance.

Martinov pensait que lui debout, Béatrice adopterait la position classique de la fellatrice agenouillée (au fait, qui était cet abruti, un publicitaire, je crois, qui clamait à qui voulait l’entendre que la fellation était une manifestation de la soumission de la femme envers l’homme ?). Eh bien, non, après avoir demandé au professeur de s’abstenir de bouger, elle le contourna, s’accroupit derrière lui, le fit s’incliner, puis entreprit de lui lécher l’anus.

Voilà une caresse qui ne laissait pas insensible le vert professeur qui se mit à ânonner de plaisir, d’abord timidement, puis un peu plus fort quand le doigt remplaça la langue, et encore plus fort quand un second, puis un troisième doigt virent épauler le premier.

– T’aimes ça, les doigts dans le cul ? Hein, mon petit professeur.
– J’adore !
– Tu sais que tu as un beau cul, pour un homme ?
– Un cul, c’est un cul !
– Ben non, il n’y en a pas deux pareils.

Béatrice abandonna sa caresse Son objectif n’était pas de faire jouir Martinov de cette façon. Elle lui tendit une capote qu’il enfila sur son sexe dur.

– Tu m’encules ? Minauda-t-elle
– Direct ?
– Oui, aujourd’hui j’ai envie d’être bousculée. Vas-y carrément, fais-moi crier !

Voilà qui n’était pas dans précisément dans les habitudes du professeur, dont l’une des lignes de conduite était plutôt de faire attention « aux autres », mais se dit-il « ce que femme veut, l’homme doit lui donner, s’il le peut. »

Aussi, il n’hésite pas, s’introduit en force et la pilonne à la façon d’un piston de locomotive. Ce genre de sauvagerie possède son inconvénient, ça raccourcit considérablement le rapport. Mais il faut croire que nos deux joyeux obsédés y trouvèrent leur compte. Martinov profita du fait que Béatrice se soit mise à hurler comme la sirène des pompiers le premier mercredi du mois, pour accélérer la cadence et jouir à son tour.

Les voilà tous les deux épuisés, en sueur, mais satisfaits. Béatrice fait un petit bisou sur le nez du professeur, puis ils se rhabillent, étanchent leur soif et se remettent au travail.

Lundi 17 octobre

Quelques jours plus tard Grandbillard recevait un coup de fil chez lui :

– Bonjour, c’est Linda, l’ancienne gouvernante de Monsieur Laurillac, vous vous souvenez, je pense !
– Bien sûr que je me souviens !

Et même qu’à l’évocation des croustilleries qu’ils avaient pratiquées ensemble, il se mit à bandouiller.

– J’ai une information qui devrait vous intéresser.
– Dites !
– Les cahiers que vous recherchiez, je les ai retrouvés !
– Non ! C’est vrai ? Répondit Grandbillard qui n’en croyait pas ses oreilles.
– Bien sûr que c’est vrai, ça vous intéresse ?
– Evidemment !
– C’est que ce ne sera pas gratuit !
– Tiens donc ! Mais ce n’est pas un problème, vous êtes toujours chez Laurillac ?
– Ben non, je n’ai plus rien à y faire. Je suis chez moi ! Vous pouvez passer ce soir vers 18 heures, je vous donne l’adresse…

Bien sûr, Grandbillard qui avait pris le métro était ponctuellement au rendez-vous le soir-même, dans un immeuble moderne près de la place des Fêtes. Linda était très en beauté, petit haut décolleté rose bonbon et mini-jupe noire en vinyle.

– Ils étaient où ?
– Les cahiers manquants ? Dans le placard du labo, c’est moi qui les avais entassés machinalement là-dedans pour pouvoir tout nettoyer à fond, j’avais complètement oublié !
– Il y a un placard dans le labo ? Je n’ai pas vu de placard !
– Ben, oui, faut savoir qu’il existe, il n’y a pas de poignée à la porte… Bon, voilà, ils sont tous là, les cahiers, vous m’en donnez combien ?
– J’en sais rien, quel est votre prix ?
– 10.000 euros !
– Vous plaisantez, j’espère ?
– Non, non !
– C’est trop cher !
– Alors, je les garde, Monsieur Laurillac avait d’autres amis qui seront probablement intéressés.

A ces mots, Grandbillard sent la colère l’envahir.

– A 8.000, je les prends.
– Si vous pouvez lâcher 8.000 euros, vous pouvez en lâcher 10.000 !
– Vous êtes dure en affaire, vous ! Bon, marché conclu, je vais vous faire un chèque.

Grandbillard rédigea le chèque, que Linda rangea dans un tiroir, puis il entassa les cahiers dans le sac de voyage qu’il avait pris le soin d’emporter.

Et alors que l’affaire semblait conclue, Grandbillard se jeta brusquement sur Linda. Très vite il lui fit une prise au poignet pour l’immobiliser et l’entraîna malgré ses cris vers le tiroir, où il récupéra son chèque…

Mais…

– T’aurais pas dû faire ça, pépère ! Recule jusqu’à la porte et pousse ton sac de voyage vers nous avec ton pied.

L’homme qui vient de parler est encagoulé et tient un revolver. Il vise non pas la poitrine ou la tête, mais la cuisse. Grandbillard, ancien militaire sait se battre mais il n’a plus 20 ans et comprend que son adversaire n’hésitera pas à tirer, non pas pour le tuer mais pour lui briser la jambe. Il lève les mains bêtement en signe de soumission et pousse le sac.

– On te laisse le choix : ou tu nous rends le chèque et tu te casses avec les cahiers. Ou tu les laisses… Reprend l’inconnu.

Cette voix ! Cette voix lui rappelle quelqu’un, mais qui ? Une coïncidence dans doute ! Grandbillard hésite mais une amorce de plan germe dans son esprit.

– O.K. Je vais m’en aller.
– C’est ça ! Fous le camp !

Grandbillard cherche une réplique assassine mais l’inspiration ne vient pas. Il s’en va, dépité.

En descendant l’escalier, son plan prend forme. Il est simple. Il prend le métro jusqu’à son domicile, prévient sa femme qu’il a un imprévu puis repart en voiture Place des Fêtes.

Linda rigole avec son complice :

– C’est trop drôle ! On peut continuer à mettre la pression si tu veux ! Mais on devrait baisser le prix ! Propose-t-elle.
– Pas encore !
– Alors à qui le tour ?
– Enguebert !

De celui-ci, ils ne possédaient que son numéro de téléphone fixe, qu’il avait placé sous répondeur indiquant qu’il serait absent quelques jours de son domicile.

– Ce sera donc Geneviève !
– Allons-y ! J’espère qu’elle ne va pas me raccrocher au nez, on s’est engueulés assez sévèrement le jour où Laurillac a cassé sa pipe !

Geneviève Baur ne décroche pas, elle déteste être dérangée en plein milieu de son jeu télévisé. Ce n’est qu’après qu’il soit terminé qu’elle prend connaissance du message enregistré sur le répondeur.

« Bonjour, je suis Linda, l’ancienne gouvernante de Monsieur Laurillac, je vous propose d’oublier les mots que nous avons eu, j’ai une proposition à vous faire qui est susceptible de vous intéresser. Si vous pouviez me rappeler au … »

Geneviève rappelle donc, elle a toujours été très curieuse :

– J’ai en ma possession la totalité des cahiers sur lesquels Monsieur Laurillac décrivait l’avancée de ses expériences, je suppose que ça doit vous intéresser ?
– Pas du tout !

Le ton est cassant, catégorique.

– Ah ! Ah bon ? Ben tant pis !

Linda raccroche, incrédule.

– Ce serait donc elle ? Commente l’homme ! Je ne la croyais pas si maline !
– Ça change les plans !
– On va adapter ! On va même adapter tout de suite ! Allez, on téléphone à Tilleul ?
– On y va !

Geneviève déteste Linda, non seulement parce qu’elles se sont violemment disputées le jour du décès de Laurillac mais aussi parce qu’elle possède tout ce qu’elle n’a pas : la jeunesse, le charme, la beauté et surtout (même s’il convient d’en parler au passé) la confiance de Laurillac.

L’esprit d’escalier fonctionnant comme on le sait, Geneviève se dit qu’elle n’en a rien à faire des cahiers de Laurillac, mais qu’il serait peut-être intéressant de savoir ce que cette Linda manigance. De plus cette fille pourrait constituer un obstacle à ses projets. Elle la rappelle donc, explique qu’elle a changé d’avis et prend rendez-vous.

– Aujourd’hui, ce serait possible ?
– Je crains que non, répond Linda, à moins que vous puissiez venir à 21 heures ?
– Je viendrais à 21 heures.

Sur place, Mario Grandbillard parvient à se garer non loin de l’immeuble de Linda. Il surveille les allées et venues jusqu’à 21 heures sans rien remarquer de particulier, puis il laisse son véhicule sur place et rentre par le métro. Le taxi transportant Geneviève Baur n’arrive, lui que dix minutes plus tard.

Geneviève demande de pouvoir feuilleter le dernier cahier, ce qu’elle fit d’un air négligé avant de le reposer, rassurée. Elle sait qu’il ne lui apprendra plus rien.

– Et vous en auriez voulu combien ?
– 10 000 euros.
– Et bien, vous n’y allez pas de main morte, vous ! Et je peux vous demander ce qui vous autorise à monnayer d’un prix aussi extravagant des documents qui ne vous appartiennent pas ?
– Vous pouvez demander mais je ne vous répondrai pas !
– Je suppose que vous êtes au courant du contenu de ces cahiers ?
– Ecoutez, je n’ai pas l’intention de vous raconter des choses que je n’ai pas envie de raconter. Je sais que ces cahiers vous intéressent. Vous les voulez ou pas ?
– Eh bien non, voyez-vous, ils ne m’intéressent pas !
– Pourquoi vous êtes-vous déplacée, alors ?
– Pour vous mettre en garde ! Vous devriez arrêter de jouer avec des choses qui vous dépassent, et qui risquent de vous retomber sur la gueule, et à ce moment-là, ça pourra vous faire très très mal !
– Continuez, vous allez me faire mourir de rire !
– Par ailleurs, je vous informe qu’une plainte sera déposée dès demain pour vol et abus de confiance.
– J’en tremble d’avance. Prenez donc la porte et allez-vous faire foutre, conasse !
– Ah ! Les insultes à présent, mais qu’attendre d’autre d’une poufiasse de bas étage doublée d’une voleuse…

Geneviève ne vit pas arriver la gifle qui fit voler ses grosses lunettes en écaille !

– Salope ! Si mes lunettes sont cassées, je vous fais un procès !
– C’est ça ! Et maintenant dehors, bourgeoise de carnaval. Et plus vite que ça, sinon je vais t’aider à sortir.
– Votre comportement ne restera pas impuni, vous allez entendre parler de moi !
– C’est ça, c’est ça !

Malgré l’humiliation subie, Geneviève était rassurée. Cette Linda était décidemment une petite gourde qui ne comprenait rien à ce qu’elle faisait. Elle n’était pas dangereuse. N’empêche qu’elle regretterait bientôt de l’avoir giflée ! Très bientôt !

Mardi 18 octobre

Le lendemain matin, dès 8 heures Grandbillard est de nouveau en poste dans sa voiture, il a apporté une cagoule, quatre sandwiches, une bouteille d’eau ainsi qu’une autre, vide pour pouvoir faire pipi ! C’est qu’il a le sens de l’organisation, Grandbillard ! Il n’a pas été militaire pour rien.

A 11 heures, le père Tilleul, revêtu de son indéfectible soutane se présente en bas de l’immeuble de Linda. Fébrile, Grandbillard attend qu’il en sorte, ce qu’il fait à peine un quart d’heure plus tard, mais sans les cahiers !

– Merde !

C’est seulement à 17 heures que Jacques-Marie Enguebert se pointe à son tour. Quinze minutes plus tard, il ressort, sac de voyage à la main. Grandbillard sort de sa voiture et se prépare à s’encagouler… Il ne peut pas agir de suite à cause des passants, il attend donc et le suit à 50 mètres.

Mais rien ne se passe comme prévu, un type portant un casque de motard bouscule violemment Enguebert, qui se retrouve le cul par terre. Son sac est alors subtilisé par l’inconnu, qui enfourche l’arrière d’une mobylette où un comparse l’attendait avant de disparaître en trombe.

Grandbillard est persuadé que les motards ne sont autres que le père Tilleul et son abruti de filleul. Que faire maintenant ? Les cambrioler ? Cela fera deux adresses à faire ? Il rentre chez lui, dépité. Les cahiers lui sont encore passés sous le nez !

Samedi 22 octobre

Le week-end, le professeur Martinov est seul et il lui arrive alors d’aller voir, comme ce samedi soir la Marianne, la veuve du grainetier. Elle est gentille, pleine d’humour et elle suce bien. A 18 h 45 il sort de chez lui. Il tient à main un sac en plastique contenant une bonne bouteille de Chablis et un excellent foie gras.

Il n’a évidemment aucune raison de prêter attention à ces deux personnages qui discutent à quelques pas de sa porte et qui semblent extrêmement surpris de le voir sortir…

Intermède : Marianne en 1992

Ah ! Cette Marianne ! La veuve du grainetier ! Combien de fois l’avons-nous évoquée dans les aventures du professeur Martinov ? Nous savons que le professeur la rencontre régulièrement mais le moment est sans doute arrivé de faire plus ample connaissance avec elle.

C’était il y a 20 ans. Marianne tient seule, depuis le décès accidentel de son mari, un magasin qui vend des graines, des pots et des plants de fleurs. Martinov y est client, il aime les plantes mais oublie régulièrement de s’en occuper. Alors il revient. Et puis ça lui donne l’occasion de profiter du sourire de la grainetière.

Nous sommes en juin et il fait très chaud. A 16 heures la boutique vient juste de rouvrir, Martinov y entre. Il est accueilli avec le sourire par Marianne, qui s’est vêtue d’un tee-shirt moulant et serré à ce point que la forme de ses tétons y est nettement visible. Le professeur a du mal à ne pas les fixer, d’autant que Marianne qui s’en est aperçue, ne trouve rien de mieux à faire que d’en sourire.

– Il me faudrait une grande jardinière ! Indique Martinov, celle-ci devrait me convenir.
– J’ai mieux, venez, je vais vous montrer !

C’est ainsi que notre professeur se retrouve dans l’arrière-boutique.

– Attendez-moi, je reviens.

Il ignore que Marianne vient de verrouiller la porte du magasin et il est surpris de ne pas remarquer de jardinière là où elle l’a mené.

– Alors, attaque-t-elle en revenant, on s’est rincé l’œil ?
– Pardon ?
– J’ai vu que je ne vous laissais pas indifférent. Vous avez beaucoup de charme, Monsieur Martinov. Il se trouve que je suis terriblement en manque. Mais si vous trouvez ma conduite trop osée, on n’en parle plus.
– Vous allez me faire faire une folie !
– Je sais, dit-elle en s’approchant, allez-y touchez-les.

Alors il toucha, ne se contrôlant plus et tripota frénétiquement ces deux globes offerts. Quand il osa passer la main en-dessous du tissu, non seulement Marianne le laissa faire, mais l’encouragea. Martinov ne se souvint pas comment le soutien-gorge valsa, mais il valsa, et tandis qu’il se régalait gloutonnement de ces jolis seins aux tétons proéminents et durcis par l’excitation, sa bite se prenait pour la colonne de Juillet.

– Prends-moi ! Demanda-t-elle en dégrafant son jeans.

Martinov ne réfléchit plus, à son tour il baisse son pantalon, puis son slip.

– Hum ! Que c’est beau ça ! Commente Marianne en découvrant le vit du professeur.

Et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, voici notre grainetière accroupie et la queue de l’homme allant et glissant dans sa bouche.

– Elle est trop bonne ta queue !

Elle y revient, fait frétiller le gland avec le bout de sa langue puis se relève, sort d’on ne sait où un préservatif (serait-ce pour cela qu’elle s’était absentée quelques instants ?) qu’elle tend à son partenaire.

Elle retire sa culotte, dévoilant une chatte broussailleuse, puis se couche sur le bord d’une table, laissant ses jambes pendantes.

La vision de cette chatte offerte, ouverte, exhibée excite terriblement le professeur Martinov, qui ne peut s’empêcher d’aller y fouiner de la langue.

Voilà qui tombe à pic, la Marianne adore que l’on s’occupe de sa foufoune. Et la voilà qui mouille, qui coule, qui gémit et qui se retient de crier.

Le temps d’une courte pause pour permettre au professeur de s’encapoter et la pénétration se fait dans la foulée… Un peu sauvage, un peu rapide.

L’affaire terminée, en galant homme qu’il était, Martinov ne pouvait faire autrement que de l’inviter au restaurant.

– C’est moi qui vous invite ! Rétorqua la belle, revenez donc à 20 heures, je m’occupe de tout.

En fait la Marianne avait envie de parler

– Depuis la mort de mon mari, par deux fois j’ai essayé de refaire ma vie, ça n’a pas marché, j’ai pris trop d’habitudes et n’ai pas envie de les voir contrariées. En revanche une relation avec un homme qui me rendrait visite, disons une fois par semaine me conviendrait fort bien. Si ça vous tente ?

Voilà qui convenait très bien au professeur, lui-même pas vraiment fait pour la vie en couple. Bref ils firent comme elle avait proposé et ils se rencontrèrent ainsi de façon régulière depuis ce temps.

La Marianne avait un fantasme. Assez soumise, elle adorait être attachée pendant l’amour. Attachée, juste attachée, sans fessée, sans d’humiliation, sans scénario compliqué.  Ces choses ne sont venus que plus tard. Martinov s’était adapté. Il lui avait juste une fois proposé de lui bander les yeux.

– Pour quoi faire ? Avait-elle répondu, si j’ai envie de m’évader, je n’ai qu’à fermer les yeux !

Que voulez-vous répondre à cela ?

Et puis l’attachement, c’était avec des cordes, uniquement avec des cordes. Le professeur avait voulu un jour innover en lui offrant de jolies menottes roses qu’il avait payées fort cher dans une sex-boutique parisienne. Elle avait refusé.

– Non ! Je ne veux pas de ça, ça me rappelle trop de mauvais souvenirs !

Martinov ne chercha jamais à savoir à quoi elle avait fait illusion et remballa son cadeau.

Retour au Samedi 22 octobre

Ce soir comme elle le fait souvent, Marianne reçoit son amant en robe de chambre. Ce n’est qu’au moment de passer à table qu’elle l’enlèvera, dévoilant une jolie nuisette rose transparent ne cachant rien de sa jolie poitrine, peu abîmée par l’outrage du temps.

Comme d’habitude, le repas dure longtemps. Au fil des ans, leur complicité s’est transformée. Certes il y a la baise mais elle n’est même plus obligatoire. Ce qui prime c’est le plaisir de se retrouver ensemble et de discuter de choses et d’autres. Marianne, issue de milieu modeste n’a eu qu’une instruction moyenne et elle est fière d’échanger avec Martinov, dont elle admire la diversité de sa culture et cette façon qu’il a de la distiller, sans aucune cuistrerie.

Bref, le dessert, le café, le cigare, un autre café et voilà qu’il est déjà minuit.

– Un petit alcool ? Propose la Marianne.
– Une petite gâterie, plutôt ?
– Et bien, lève toi mon Dédé et viens me voir, je vais te sucer la bite.

Ce doit être la seule à l’appeler Dédé !

C’est devenu un cérémonial. Au début Martinov voulait lui faciliter la tâche en baissant son pantalon. Elle l’en avait empêché.

– Non, ne touche à rien, je m’occupe de tout, j’ai toujours adoré fouiller dans les braguettes.

Encore une allusion à un passé mystérieux dont Marianne ne parlait jamais.

Marianne ouvre la fermeture éclair, plonge la main, et caresse délicatement la bite à travers le sous-vêtement, la faisant durcir, puis elle cherche le contact direct.

– Ben qu’est-ce que tu as mis aujourd’hui, un caleçon long ?
– Non mais ça devient de plus en plus difficile de trouver des slips, alors j’ai acheté ça, c’est un boxer.
– D’accord, quand on connait l’adversaire, il est plus facile à vaincre !

Et joignant le geste à la parole, elle dégagea le sexe presque bandé de l’homme, avant de se le mettre en bouche sans autre forme de procès.

Elle suçait bien la Marianne, préférant les jeux de langues aux va-et-vient, les titillements sur le gland aux gorges profondes.

– Allez, on y va ?

Le rituel reprenait. Ils gagnèrent la chambre dans laquelle le professeur se déshabilla. Marianne recouvrit le lit de deux grandes serviettes de bain (nous verrons pourquoi dans un instant) et garda sa nuisette, Martinov la lui enlèverait quand il le déciderait.

Puis vint le moment du saucissonnage. La corde était déposée dans une grande boite en osier, le professeur la prit et se livra à un bondage simplifié. Il n’avait en fait à son répertoire que trois ou quatre ficelages différents. La Marianne n’avait pas de préférence mais exigeait que ses seins soient comprimés par les cordes. Quant aux jambes, elles étaient invariablement écartées.

Tous ces préparatifs avaient fait débander Martinov. Il contempla sa maîtresse offerte puis monta sur le lit et dirigea sa bite vers la bouche de la soumise. Celle-ci eut tôt fait de redonner vigueur au membre viril.

Marianne coulait beaucoup et ce soir ne faisait pas exception : ses cuisses se trempaient de son jus. Martinov (ou plutôt sa bouche) gagna alors la chatte de la dame et il lui fit minette pendant de longues minutes, au terme desquelles, alors que les serviettes n’en pouvaient plus, elle jouit dans un spasme, à peine contrariée par les cordes qui la maintenaient.

C’est donc dans la position classique du missionnaire que le professeur Martinov conclut cette petite séance.

On détache la dame, on fait pipi, on fait une petite toilette intime, puis au dodo, tendrement enlacés pour la nuit ! C’est-y pas romantique tout ça !

Et la table qui (comme d’habitude) n’est même pas débarrassée !

Dimanche 23 octobre

C’est vers 9 heures le lendemain matin, en rentrant chez lui, qu’il constata que sa porte d’entrée avait été fracturée. Affolé il entre. Il est d’abord très surpris de constater qu’il n’y a eu aucun saccage. Si ce n’est que quelques tiroirs et portes de meubles que le monte-en-l’air n’a pas cru bon de refermer, rien n’indique qu’il y a eu intrusion, d’autant que les rares objets de valeur qu’il possède n’ont pas été dérobés. Il fait le tour de l’appartement sans rien constater de particulier.

« Bizarre ! Se dit le professeur, que cherchait donc ce type ? »

Il termine son inspection par le laboratoire où un tout autre spectacle l’attendait : Le local assez vaste possédait un coin dédié à la manipulation des produits chimiques. Tout y avait été chamboulé : les flacons, les bocaux, les boites, les alambics, les éprouvettes. Un travail de professionnel : rien n’avait été ouvert… Et rien ne semblait avoir été dérobé ! On avait aussi fouillé dans le coin « bricolage » mais à peine quelques objets avaient été déplacés.

Longtemps le professeur arpenta son appartement en long, en large et en travers. Non décidément, il ne manquait rien. Le cambrioleur n’avait donc pas trouvé ce qu’il cherchait. Mais que pouvait-il bien chercher ? Il tenta en vain de joindre Béatrice et ne put la mettre au courant qu’à son arrivée le lundi matin.

Lundi 24 octobre

– Bizarre, cette histoire ! Tu as porté plainte ?
– Pour quoi faire ?
– Oui c’est vrai, les flics ne vont pas se décarcasser pour ça !
– Je te laisse travailler, je vais aller acheter une nouvelle serrure !

Béatrice devait conclure la réalisation d’un contrat sans grand intérêt : un produit anti-moisissure super puissant que lui avait commandé un bonimenteur. Comme souvent le produit (assez cher) serait réservé aux démonstrations et n’aurait rien à voir avec celui qui serait vendu aux gogos. Elle s’en alla chercher le dossier afin de pouvoir téléphoner au client.

« Tiens, il est où le dossier ? Vendredi, je l’avais posé juste au-dessus du dossier Grandbillard ! C’est encore Martinov qui a tout mélangé ! Ah, voilà mon dossier, par contre celui de Grandbillard il n’est pas là, Martinov a dû en avoir besoin ce week-end… »

– Alors, mon petit professeur, tu as trouvé une serrure ?
– Ben non, on ne trouve plus rien dans ce patelin ! Je vais faire un saut à Versailles, je ne peux pas laisser la maison sans serrure !
– Si tu veux je t’en apporte une de Paris demain…
– D’accord, on va faire comme ça !
– Mais dis-moi, il y a eu du nouveau dans l’affaire Grandbillard ?
– Non, rien ! Pourquoi ?
– Parce que je n’ai pas vu le dossier.
– Tu en as besoin ?
– Non, je me suis juste étonnée qu’il ne soit plus à sa place.
– Bizarre ça ! Il devrait pourtant être là !

Et bien non il n’y était pas ! Et il n’était non plus nulle part ailleurs.

– C’est donc cela que cherchait ton cambrioleur ?
– Faut croire ! Mais ça n’a aucun sens, pourquoi avoir fait ça ? Et puis qui ça peut être ? Normalement, seuls Grandbillard et sa femme sont au courant ! A moins que ce soit cette Geneviève ?
– Téléphone aux Grandbillard, on verra bien s’ils en ont parlé à quelqu’un ! Suggéra Béatrice
– Oui ! La façon dont le labo a été fouillé, ça voudrait dire que le mec cherchait à savoir où on en était sur ce dossier. Manque de bol, il n’y avait rien à voir ! Et je vais te dire un truc, il commence à me les gonfler, ce dossier !
– Et ça te gonfle quoi, au juste ? Demanda Béatrice en tripotant au passage la braguette du professeur !
– Béatrice, tu n’es pas sage !
– Non !
– J’ai envie de ta bite ! Tu veux bien me la prêter, dis ? Minauda-t-elle.
– Béatrice, pas maintenant !
– Si !
– Non !

Béatrice accentua sa pression sur la braguette.

– Je vais laisser ma main jusqu’à temps que tu changes d’avis !
– Amusant !

La bite de Martinov durcissait avec bonheur. Béatrice ouvrit la braguette et faufila sa main à l’intérieur, elle tripota la chose quelques instants puis d’un geste bref, défit la ceinture avant de tirer le pantalon et le caleçon vers le bas.

– Alors, c’est toujours non ?
– C’est toujours non !
– Bon ben tant pis, je m’en remettrai ! Répondit-elle en tournant les talons, laissant planté-là le pauvre Martinov, incrédule et la bite à l’air.
– Euh, j’ai changé d’avis ! Finit-il par lui dire.
– Trop tard, c’est moi qui ne veux plus !

Le professeur à ce stade, était incapable de dire si sa collaboratrice était sérieuse ou pas. Il remonta donc son pantalon.

– Béatrice, je n’aime pas trop que tu me manipules…
– Te manipuler ? Mais tu adores ça que je te manipule ! Seulement, sur ce coup-là, je ne te manipulais pas ! Je te fais un café ?
– Non merci !

Beatrice avait conscience d’avoir été un peu loin. Elle avait eu beau dénier la petite vanne du professeur, c’est lui qui était dans le vrai. Elle revint donc vers lui, se fit chatte et refit dans la caresse de braguette.

– Alors, elle est si méchante que ça, ta petite Béatrice ?
– Je n’ai jamais employé ce mot !
– C’est vrai !

De nouveau elle fait glisser le pantalon et le caleçon, la bite bande moins que tout à l’heure, mais les doigts agiles de la belle coquine blonde ont tôt fait de redonner à l’engin sa rigueur optimale.

S’accroupissant devant lui, elle joua un peu avec la verge tendue, s’amusant à lui lancer de légères pichenettes qui lui provoquaient d’étranges et brefs soubresauts, à ce point qu’une goutte de pré-jouissance finit par perler sur l’extrémité du gland. Désireuse de faire durer le plaisir, elle s’attaqua aux testicules professoraux qu’elle malaxa comme le font les chinois avec les boules de décontraction, puis stoppa d’un coup d’un seul et se redressa :

– On va dans la chambre ? Proposa-t-elle.
– Elle n’est pas faite !
– Aucune importance, on y va quand même !

Sur place Béatrice arrangea le lit défait à la diable et demanda à Martinov de s’y installer en levrette. Elle se mit ensuite à farfouiller frénétiquement dans le tiroir du chevet.

– Il est passé où, ce putain de gode ? Finit-elle par demander.
– La dernière fois, tu t’en es servi avec la mère Grandbillard !
– C’est vrai, ça ! Où est-ce que je l’ai foutu ? Il me semblait bien l’avoir remis dans ce tiroir pourtant ! Tu es sûr de ne pas t’en être servi depuis ?
– Ben, non !
– Alors c’est le cambrioleur qui l’a embarqué !
– Va savoir ? En attendant, on va faire sans ! Allez, conserve la position, je vais bien m’occuper de ton cul.
– Il est à toi !
– Ouais !

Béatrice vient derrière le professeur, la langue en avant, prête à l’attaque. Et la voici transformée en abeille butinant l’œillet brun, l’imprégnant de salive, s’efforçant d’en forcer l’entrée mêlant circonvolutions savantes et coups de boutoir par l’extrémité. Ça s’entre-ouvre, ça laisse pénétrer. Changement stratégique : le doigt préalablement humecté de salive remplace la langue, un coup elle enfonce, un coup elle recule et le cycle infernal est lancé. Plutôt mesuré au départ, le rythme s’emballe et le professeur gémit de plaisir. L’étape suivante devrait être le gode, mais il est où ce gode ?

Idée !

– Tu ne bouges pas, je reviens !

Béatrice sait où Martinov stocke les gros cigares qu’il se plait parfois à fumer. Certains sont protégés dans un étui d’aluminium, elle choisit celui qui lui semble le plus gros. Ce sera un petit gode mais un gode tout de même !

Elle entoure l’objet d’une capote afin de lubrifier la pénétration, et allez hop dans le cul !
– Tu l’as retrouvé ! Il était où ?
– C’est pas le même ! Il est plus petit et il n’a pas de piles. Tu le sens bien quand même ?
– Oui ! Accélère un peu !
– Oui chef ! Comme ça ?
– Ouiiiii ! C’est trop bon !

Le gode improvisé passe et repasse sur la prostate de notre brave professeur qui se met soudain à jouir sans jet éjaculatoire, libérant un mince filet de sperme.

– Ça va ? Demande-t-elle ?
– Ça va !

Béatrice reprend l’étui, le dévisse et en extrait le cigare qu’elle propose au professeur :

– Tu veux le fumer ?
– Non, pas maintenant !
– Même si je te le parfume ?
– ???

Béa prend alors le cigare et se l’introduit dans la chatte en le faisant aller et venir et en prenant soin de ne pas en mouiller l’extrémité. Le petit manège dure bien quelques minutes, au terme desquelles elle le replace dans l’étui.

– Quand tu le fumeras, tu auras mon odeur avec !

Martinov sourit aux anges, tandis que Béatrice commence à se branler.

– Allonge-toi par terre, mon petit professeur, tu vas me faire jouir avec ta petite langue.

Béa s’acalifourchonne au-dessus du visage de Martinov. Pour lui, la position est inconfortable, faute de coussins sous sa tête. Il est obligé de tendre le visage de façon presque douloureuse afin d’atteindre le clitoris offert. Heureusement la belle n’était pas loin de l’orgasme et ne tarda pas à jouir, fort peu discrètement comme d’habitude.

Martinov peut enfin reposer son cou, se demandant bien pourquoi cette fantaisie s’est déroulée sur le sol alors que sur le lit il aurait eu ses aises !

– Bouge pas, ouvre la bouche !

C’était là, la réponse à sa question : un jet de pipi bien tiède lui envahit le palais et il s’efforça d’avaler tout ce qu’il pouvait de ce nectar pour fin gourmet.

– Que d’émotions ! commenta le professeur ! Je ne sais plus trop où j’en suis, on voulait faire quoi ?
– On voulait téléphoner aux Grandbillard pour leur demander s’ils ont parlé à quelqu’un du contrat qu’ils ont passé avec nous.

Martinov jugea qu’il serait plus « diplomatique » de téléphoner à Annette Grandbillard plutôt qu’à son mari ! Béatrice avait conservé son numéro dans la mémoire de son téléphone portable.

– C’est tout à fait étrange ! Je vais demander à mon mari s’il a parlé de vous à quelqu’un, je vous rappellerai.
– Serait-ce indiscret de vous demander où était votre mari, disons entre samedi 19 heures et dimanche matin ?
– Parce que vous pensez que ce pourrait être lui ? Quelle drôle d’idée ! Mais pour vous répondre : samedi soir nous avons dîné chez des amis, c’était d’ailleurs d’un chiant ! Et ensuite nous sommes rentrés nous coucher.

Martinov réfléchit quelques instants après avoir raccroché :

– On n’est pas plus avancés, leur alibi est invérifiable. Et puis s’ils sont à l’origine du casse, ils ont probablement fait faire le boulot par un complice !
– On fait quoi ? Demanda Béatrice.
– Première décision : On casse le contrat de Grandbillard et on lui rend ses arrhes. On ne fera donc aucun rapport et il peut toujours aller voir ailleurs. Ça ne marchera jamais ! D’accord Béa ?
– Pourquoi perdre du fric ? Envoie tout de suite le rapport et on classera le dossier !
– D’accord, mais il ne faudrait pas que ces trois-là continuent de nous empoisonner l’existence.
– T’as une idée ? Demanda Béatrice.
– Pas vraiment ! Et toi ?
– Peut-être, l’attaque frontale ! Des trois, le maillon faible me semble bien être cette Geneviève. Je m’en vais lui astiquer les oreilles. Est-ce que tu peux me refaire un topo de tout ce que t’as raconté Annette Grandbillard ? Je ne voudrais pas me mélanger les crayons ?

Martinov rechercha ses notes et lui fit un résumé détaillé.

– Quelle salade ! Bon, je m’en occupe dès demain matin.

Mardi 25 octobre

Paris, rue de Rome, 8ème arrondissement. Il est 9 heures du matin. Geneviève Baur est surprise par la sonnerie de son interphone.

– C’est à quel sujet ?
– Béatrice Clerc-Fontaine, c’est au sujet de la succession de Monsieur Larmagnac.
– Laurillac, peut-être ?
– Oui, bien sûr Laurillac !
– Et bien, montez !

Une fois dans les lieux, Béatrice déclencha de suite les hostilités.

– Vous me reconnaissez ?
– Votre visage me dit quelque chose, je ne suis pas très physionomiste.
– Je suppose que si je m’étais présentée comme l’assistante du professeur Martinov, vous ne m’auriez pas ouvert ?
– Ah, c’est vous ! Et bien maintenant je vais vous demander de sortir !
– Ça m’étonnerait ! De deux choses l’une : ou on discute entre personnes intelligentes ou alors je deviens méchante !
– Des menaces à présent ? Sortez !
– Sans que vous sachiez pour quelle raison je suis venue ?
– Pour la dernière fois, sortez ! Je ne veux même pas savoir comment vous avez fait pour me retrouver, je m’en fous, sortez !
– Vous mentez, vous brûlez de le savoir, et vous voulez juste sauver les apparences. J’étais venue vous apporter des nouvelles de Monsieur Grandbillard, des mauvaises nouvelles !
– Mario Grandbillard ? Mon dieu, il lui est arrivé quelque chose ?
– Non rien du tout, je voulais savoir si vous le connaissiez, maintenant je sais, merci !
– C’est lui qui vous a donné mes coordonnées ?
– Notre laboratoire a été cambriolé juste après votre visite. On n’a volé qu’une chose, le dossier Grandbillard !
– Grandbillard avait un dossier chez vous ?
– Vous le savez très bien !
– Comment aurais-je pu le savoir ?
– Arrêtez de mentir. Dans un premier temps nous avons signé un contrat avec lui, ensuite il y a eu une embrouille avec sa femme, qui nous a demandé de casser le contrat, ce que nous nous apprêtions à faire. Non pas pour lui faire plaisir, mais parce que sa démarche ajoutait un élément trouble à un dossier qui en contenait déjà trop ! Et comme par hasard, voilà que vous arrivez comme un cheveu sur la soupe en nous réclamant exactement le même dispositif que Grandbillard ! La ficelle est un peu grosse ! Ce qu’on voudrait savoir c’est ce que signifie le casse du laboratoire ? Celui qui a fait ça voulait probablement savoir l’état d’avancement du dossier, mais ça n’explique pas sa subtilisation ! Vous cherchez quoi au juste, à part nous emmerder ?

Un plan germa alors dans le cerveau de Geneviève Baur : Faire d’une pierre deux coups en se débarrassant à la fois de cette « emmerdeuse » et de cette garce de Linda, mais elle laissa Béa continuer.

– Seules trois personnes ont pu commanditer ce casse : Grandbillard, sa femme ou vous ! A moins que l’une de ces personnes ait été raconter ça à quelqu’un ? Mais je n’y crois pas trop.
– Vous vous égarez complètement, jeune fille, il y a une autre personne qui semble s’intéresser de très près à ce genre de choses.
– Un des membres de votre groupe d’illuminés ?
– Je vois que vous êtes très bien renseignée. Je ne vous demande pas votre source, vous ne me la direz pas, sauf que la personne à qui je pense ne fait pas partie de notre cercle, et sauf que nous ne sommes pas des illuminés.
– Et je peux savoir qui cette personne ?
– L’ancienne gouvernante de Jean Laurillac. Jean Laurillac était notre guide, notre maître à penser. Il vivait seul mais il avait engagé au début de l’année une prétendue gouvernante, qui l’assistait dans ses tâches ménagères, une femme jeune, une intrigante, une pute. Laurillac est malheureusement tombé sous son emprise. Il lui confiait beaucoup de choses, y compris le secret de ses expériences. Laurillac pratiquait l’alchimie et notait tout sur un journal intime. Cette femme s’est emparée de ce journal alors que le cadavre de notre maître était encore chaud.
– Et quel rapport avec le cambriolage de notre labo ?
– Laurillac avait des difficultés à améliorer un produit alchimiste qui lui tenait à cœur depuis des années, des difficultés pour améliorer ses effets et des difficultés dans son utilisation. Il nous avait avertis avoir trouvé par relation, une personne qui pourrait éventuellement l’aider. Cette personne c’est le professeur Martinov ! Je suppose que cette indication figure également sur les cahiers qui ont été subtilisés.
– Donc votre Laurillac faisait de l’alchimie pour faire pousser les plantes ! Ironisa Béatrice
– Parfois, certaines expériences permettent de découvrir des choses qu’on ne recherchait pas forcement. Et sur ce point je ne vous en dirai pas davantage, mais on peut imaginer que ça puisse intéresser une personne peu scrupuleuse.
– Mais dans quel but ?
– Pour se faire du fric, tout simplement !
– Ben voyons ! Et vous avez les coordonnées de cette mystérieuse gouvernante ?
– Gobert. Linda Gobert. Pff, Linda c’est bien un prénom de pute, ça ! Je vais vous chercher l’adresse.
– C’est étrange, je trouve ! Tout à l’heure vous étiez prête à me jeter, et maintenant vous me fournissez un tuyau.
– Oh, ne vous méprenez pas, je n’ai aucune sympathie envers vous… mais j’en ai encore moins pour cette Gobert, que je tiens en grande détestation en raison de son attitude envers Jean Laurillac. Puissiez-vous la briser, l’anéantir, l’écraser comme une vermine, j’en serais comblée d’aise.
– C’est beau l’amour !

Et sur ces réflexions, l’adresse en poche, Béatrice quitta les lieux.

Tout cela était bizarre : bien sûr qu’il lui fallait explorer cette piste, mais Béa se demandait comment elle allait agir. Ne se sentant pas prête, elle rejoignit le laboratoire du professeur Martinov.

– Alors ?
– On n’est pas plus avancés. La mère Baur a d’abord voulu me jeter et ensuite elle m’a indiqué une piste, une femme de ménage.
– Ça se complique !
– Comme tu dis !

(à suivre)

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4 réponses à Professeur Martinov 13 – Professeur Martinov et le gaz de soumission 3 – Horrible Geneviève par Maud Anne Amaro

  1. Elisabeth Ferrier dit :

    On connaissait l’usage détourné des cigares du président Clinton, mais là ce sont les étuis à cigares, il fallait penser

  2. Baruchel dit :

    Intéressant, j’aime bien la façon dont Maud Anne dépeint ses personnages pour mieux ensuite les mettre en situation, un bon chapitre d’un bon episode

  3. Enzo Cagliari dit :

    L’intrigue continue à se dérouler, et on ne sait encore le rôle que jouera cette horrible Geneviève (j’aime bien ce genre de personnage). Tout ce petit monde continue à ponctuer l’aventure en s’envoyant en l’air de façon compulsive et pour notre plus grand plaisir. Un vrai plaisir à lire !

    .

    • Jack dit :

      Je suis assez d’accord avec ces propos. Mais si tant est (et c’est mon cas) qu’on soit réceptif au fantasme évoqué, ça fonctionne plutôt bien, c’est convenablement excitant et plutôt bien écrit.

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