Le Maître par Marie-Paule Perez
Je marchais à vive allure, faisant bien claquer mes talons et onduler mes hanches, saisissant au passage les regards des hommes et des femmes que je croisais. J’avais pris sans m’en rendre compte l’habitude d’adopter cette démarche arrogante, à mi-chemin entre la princesse et la putain, lorsque je me rendais à mes rendez-vous. Arrivée devant la cathédrale qui était le lieu convenu, je m’adossais à une arcade, et, la griserie de ma promenade redescendue, grillais nerveusement une cigarette en sentant se former au creux de mon ventre la boule bien connue. L’attente décuplait mon excitation, je serrais contre moi l’imperméable qui me tombait aux genoux et dissimulait ma tenue de pute. Bientôt une voiture s’arrêta et mon bas ventre se liquéfia en voyant le Maitre ouvrir sa portière. Comme toujours je m’engouffrais dedans au plus vite, poursuivie de la désagréable et sans doute stupide impression que tout le monde savait qu’il allait se servir à sa guise de mon corps de jeune salope contre quelques coupures glissées dans le porte jarretelle.
Je relevais ma jupe pour poser mes fesses nues directement sur le siège et j’écartais généreusement les cuisses. Le Maitre vint me flatter la joue puis l’intérieur de la cuisse de la main, souriant. Je me félicitais intérieurement d’avoir enfin intégré les règles de base du jeu. Il y a quelques semaines j’aurai déjà pris deux gifles pour avoir croisé les jambes !
– Bonjour ma chienne, dit-il en me gratifiant d’une tape chaleureuse sur la cuisse.
– Bonjour Maître, répondis-je en léchant la main qu’il me tendit.
– Comment tu te sens aujourd’hui ? Excitée ? Craintive ? J’ai des choses à te faire découvrir…
(Des CHOSES ? Le vague qui entourait ce présage fit monter en flèche mon appréhension.)
– Humm, quelles sont-elles Maitre ? Demandais-je alors nonchalamment en soufflant ma fumée.
Bordel j’ai le diable au corps. Pourquoi faut-il que je joue les allumeuses insolentes avec les clients qui attendent des yeux baissés et une voix humble ? Ça va finir par me coûter cher, je suis vraiment maso.
Il introduit sa main entre mes jambes et me fouille sans tendresse. Je suis déjà humide, j’ai honte de l’être, ce qui me fait mouiller encore plus…
– Tu m’as l’air d’être en chaleur petite putain. On est arrivés, descends que je te mette ton collier.
Je tends mon cou, il y serre un collier de cuir rouge auquel il attache une laisse. Il sort de la boite à gant un martinet qui trainait là, ce qui me fait irrésistiblement esquisser un sourire ironique. Il le voit, claque la portière, et me conduit sans un mot à la maison. Dès que la porte est refermée, je n’ai pas encore enlevé mon manteau que je reçois une claque cinglante.
– Déshabille-toi.
J’obéis sans rechigner et me mets nue, ne gardant que mon collier et mes talons. Le Maitre me regarde, me tâte, il a toujours l’air aussi content de mes seins lourds, de ma taille fine et de mes jambes aguicheuses.
– Va en position devant la cheminée et attends ton Maitre. Sans bouger.
Je vais donc face à la cheminée, appuie mes mains sur le rebord, écarte les jambes et me cambre au maximum. Je sais qu’il va se faire un plaisir de m’ôter mon air impertinent par une séance d’humiliations, reste à savoir lesquelles. Je suis si occupée à imaginer ce qui va m’arriver que je ne l’aie pas entendu arriver derrière moi. Il m’attrape par les cheveux et me tire violemment la tête en arrière.
– Tu vas être fessée jusqu’à ce que ton cul de pute soit rouge et brûlant. D’ici là je ne veux pas t’entendre.
Il joint le geste à la parole et me colle d’une main experte le bâillon gode dans la bouche, attache mes poignets aux côtés de la cheminée avant de se remettre derrière moi. Je serre un peu plus fort mes mains sur le rebord en attendant le premier coup.
Oh, ça faisait longtemps que je n’avais pas été punie comme ça… Les coups se font de plus en plus durs, tout mon cul est en feu, les lanières de cuir me lacèrent même l’entrejambe sans pitié, j’essaie de coller mes cuisses pour protéger mon intimité mais le Maitre rugit
– Tu vas écarter les jambes, salope, comme tu sais si bien le faire ! Attends je vais t’apprendre…
Et je sens à l’entrée de ma chatte trempée le bout froid d’un gode, qui me semble de taille honorable. Il l’enfonce d’un coup, je gémis, ce qui me vaut une claque, et il le fait aller et venir en moi. Je sens que je suis en train de m’inonder et je commence à remuer mon petit cul de pute pour mieux m’empaler dessus. Je gémis sous mon bâillon, qu’il retire tout en continuant de me goder.
– Tu aimes ça ma chienne hein ? Tu as besoin de sentir ta chatte remplie ?
– Oui Maitre j’aime ça…
Je m’entends répondre, gémissante et soumise. C’est ce moment de capitulation, où j’abandonne mes sourires cyniques et l’envie de faire des réflexions grinçantes parce que je ne sens plus que mon corps qui brûle, j’ai honte de me sentir aussi chienne et d’aimer ça, mais je ne pense plus à mes billets, juste à l’orgasme qui se rapproche.
– Tu ne dois pas jouir ! Tu le sais ça ? Si tu jouis tu seras sévèrement punie !
Ah ? Parce que jusqu’ici on a fait semblant ? Merde alors…
Là-dessus il s’en va et me laisse plantée là avec le gode planté, lui, en moi. J’étais tellement mouillée qu’il ne lui a pas fallu plus de vingt secondes pour glisser et tomber par terre. J’entends le Maitre qui rapplique intrigué par le bruit.
– Il… il est tombé… Bredouille-je avec appréhension et sans oser tourner la tête.
– Et pourquoi il est tombé ? demande-t-il en me fouillant de ses doigts.
– Parce que je suis mouillée Maître…
– Comme une salope ! Allons viens là que je m’occupe de ta chatte. Position 1 !
Je soupire de soulagement, j’ai jamais été foutue de mémoriser les positions, et c’est presque la seule que je connais. Je me mets docilement à quatre pattes, bien cambrée, le cul offert, et je positive en me disant que je viens là d’éviter une punition. Il se met derrière moi, attrape mes hanches et s’enfonce en moi d’un coup, commence à me défoncer sans état d’âme, mais quand ses coups de reins commencent à me faire haleter, se retire et attrape mes cheveux pour me retourner face à sa queue. Bon, le message est clair, je le suce avec application, en enfonçant sa bite tout au fond de ma gorge sans qu’il ait à me forcer. Du coup il se contente de laisser sa main posée sur ma tête pendant que je m’active. Il la resserre sur mes cheveux lorsqu’il me gicle en travers des amygdales, je m’étouffe un peu avec et j’avale tout. Je lève sur lui des yeux larmoyants, quémandant une approbation.
– Tu as tout avalé ?
– Oui Maitre !
Et là-dessus, il m’envoie une paire de gifles retentissante, ce qui me plonge dans un abîme de perplexité.
– Tu n’apprends donc jamais ? Me gronde-t-il, Je t’avais déjà dit que tu devais garder mon sperme en bouche et ne l’avaler que sur mes ordres ! Tu cherches à te faire punir chienne…
Je ne sais même pas quoi répondre alors je reste à genoux les yeux baissés. Il me prend le menton et insiste.
– Tu sais que tu as fait une faute ?
-…Oui maître. Pardon Maitre…
– Tu vas donc me demander de te corriger pour cela parce que c’est pour ton bien.
L’humiliation que m’inflige cette situation me fait presque jouir sans aucun contact physique. Je me sens dégouliner sur mes cuisses.
– S’il vous plait Maître, punissez-moi comme je le mérite…
Satisfait, il va fouiller dans son coffre. Je frissonne en me demandant ce qu’il va en sortir. Premièrement les pince tétons qu’il vient serrer sur mes seins. Puis, après quelques secondes de réflexions, une cravache et une ceinture. Ouf, il a laissé son fouet et sa canne de côté, ne puis je m’empêcher de penser.
– Laquelle préfères-tu pour ta punition ?
Choix cornélien. Mais mon vieux fétichisme sur les ceintures en cuir, objets multifonctions de mes premiers émois, qui servent à punir, attacher, caresser, quand on n’a pas les moyens ni l’âge légal d’aller dans un sex-shop, reprend le dessus.
– La ceinture.
– Bien. Viens sur mes genoux vilaine pute.
Obéissante, je viens me coucher en travers de ses genoux. Il me touche le cul, et sans me prévenir, m’enfonce un plug ! Je gémis, de surprise et de douleur. J’imagine son sourire satisfait quand je l’entends me dire :
– Je me suis dit qu’une simple fessée n’était pas assez sévère, dilater ton petit cul en même temps me semble judicieux. Qu’en penses-tu ?
J’ai déjà les larmes aux yeux mais je m’entends approuver :
– Oui c’est une bonne idée Maitre…
Le cuir de la ceinture vient caresser mes fesses, puis se soulève, je me crispe dans l’attente de la douleur. Les coups arrivent, fermes, espacés, de quoi laisser le temps à chacun de diffuser sa brûlure dans tout mon cul, chacun me fait tressaillir et me tendre sur le sexe à nouveau dur du Maitre. Passé 12 coups, je commence à me tortiller. Vers les 25, je commence à pleurer et à demander pardon. Mais le Maitre n’arrêta que lorsqu’il eut rendu mon cul écarlate. Il le caressait gentiment et je me contorsionnai pour lever vers lui mes yeux pleins de larmes. Il s’applique alors à retirer le plug de mon anus, ce qui me soulage, je ne supporte que moyennement le métal lourd du bijou. Il applique une grande claque sur mes fesses à vif, accompagné d’un très froid :
– A quatre pattes maintenant, fais ton boulot petite putain.
Je frissonne en obéissant. Toute la feinte « affection » du Maitre » c’est pour ton bien petite chienne » et autres caresses entre les coups, cette volonté de m’éduquer, tout cela disparait et me laisse à ma condition de pute qu’on bourre et qu’on paye. Son mépris m’excite comme c’est pas légal. Je tends mon cul dilaté et prêt à être rempli du sexe du Maitre. Il l’enfonce sans ménagement, et me sodomise sans retenue. Il choppe mes hanches et me fais aller et venir sur son sexe, j’adore ça, je gémis, j’en veux encore, et c’est trop tôt à mon goût qu’il jouit en moi. Une chienne ne jouit pas…
Toujours à quatre pattes par terre, je l’observe, un peu hagarde, mon maquillage s’apparente à celui du Joker, j’ai le cul ouvert et plein de sperme, j’ai honte de cet état qui me sied si bien. Il rajuste sa diabolique ceinture, compte les billets qu’il sort de sa poche, et vient m’aider à me relever pour me les donner avec un sourire et une gentille claque sur mes fesses endolories.
– A plus ma belle putain !
– Je crois que j’ai toujours un truc à vous M’sieur ! dis-je, retrouvant avec bonheur ma gouaille de gamine et mon demi sourire tandis que je lui tends le collier de cuir rouge.
Petite putain qui disparait dans la nuit avec son cul rouge nu sous son imperméable et sa démarche de princesse qui vient de se faire enculer.
Fin
Je ne suis pas l’auteure de ce texte qui trainait sur mon disque dur, impossible de retrouve l’auteur sur le web, mais comme je l’ai trouvé intéressant je vous le propose, j’ai simplement effectuée quelques corrections mineures.
Fabuleux récit que j’ai adoré lire !
Tout simplement excellent
Moi aussi j’ai demandé du fric a un mec qui voulait coucher avec moi, et j’en ai nulle honte
J’ai adoré. Combien de fois faudra-t-il répéter aux psycho rigides féministes que le fantasme de la prostitution est aussi un fantasme féminin courant. Merci Angie d’avoir osé !
Sinon deux différence avec la « vraie prostitution » :
– en règle générale une prostituée refusera toujours de se faire attacher, même si le client est connu, personne n’étant à l’abri d’un coup de folie
– le paiement se fait toujours d’avance, le paiement « après » étant le privilège des clients « de confiance ».