Chanette 20 – La clé. 1 – Embrouilles dans le métro par Chanette

1- Embrouilles dans le métro

Prologue

Je suis dans un petit restaurant avec Nœud-Pap. Ceux qui ont déjà lu mes autres récits savent combien j’évite les sorties de ce genre avec mes clients. Mais toute règle a ses exceptions… D’ailleurs ce soir, c’est moi qui invite. Je lui devais bien ça !

Le serveur nous apporte deux coupes de champagne. On trinque !

– A la fin de cette histoire !
– Tchin !

Mais quelle histoire ? Et bien justement, je m’en vais vous la narrer :

Lundi 25 février

Nœud-Pap fait partie des clients que j’aime bien, il n’est pas con, il a de l’humour, il assume complètement les petites fantaisies qu’il vient chercher en ma compagnie. Quand il vient c’est parfois pour l’après-midi entière. Son truc c’est que je l’oblige à sucer des bites, je l’encage donc en attendant l’occasion, il m’arrive aussi parfois d’organiser mes rendez-vous de façon à provoquer ce genre de rencontres.

Il est 17 heures et justement le voilà ! Il devait venir à 14 heures mais il a eu un contretemps, ce sont des choses qui arrivent…

Il a la cinquantaine, taille moyenne, lunettes, barbichette, habillé avec élégance et toujours flanqué d’un nœud papillon (d’où le sobriquet que je lui attribue). Cela fait plusieurs années que je le compte parmi mes clients réguliers. Je sais donc exactement comment il fonctionne, les mots qu’il veut entendre et les gestes qu’il attend de moi. Ce genre de prestation est donc beaucoup plus facile que lorsque je suis en présence d’un nouveau venu dont je dois jauger en permanence les attentes et mes capacités à les réaliser.

– Bonjour Maitresse ! Balbutie-t-il
– A poil, salope !
– Oui, maîtresse.

Je retire mon kimono et apparaît en tenue de travail. Comme assez souvent, j’ai opté pour un bustier de cuir noir à jarretelles et un string assorti. Je suis chaussée de bottines et mes jambes sont gainées de résilles noires.

Une fois mon client déshabillé, je lui attache un collier de chien autour du cou et y accroche une laisse. Je le fais se promener à quatre pattes dans le salon, j’ai décidé que je ne l’emmènerai au donjon qu’au dernier moment, car je lui ai réservé une surprise qu’il appréciera.

– Dis donc esclave, tu n’aurais pas oublié quelque chose ?
– Je ne vois pas, maîtresse…
– Ah tu ne vois pas, tu veux que je te rafraichisse la mémoire.
– Pardon maîtresse, je ne sais plus.
– Relève toi, mets-toi là là-bas les mains sur la table, je vais te rougir le cul, ça t’apprendra. Eloigne un peu tes jambes de la table, écarte les un peu plus, Voilà comme ça, cambre bien tes fesses, ton cul de pédé ! Ça t’excite que je te dise que t’as un cul de pédé ?
– Oui maîtresse !
– Un pédé qui aime bien se faire enculer !
– Oui maîtresse.
– Par une grosse bite que tu aurais bien sucée avant.
– Oui maîtresse.

Je lui passe la main sous l’entre-jambe, il bande comme un âne.

– Ça te fait bander ce que je te dis ?
– Oui maîtresse.
– « Oui maîtresse », « Oui maîtresse »… tu ne connais pas une autre chanson ?

Il me regarde d’un air ahuri, il est rigolo Nœud-Pap !

Je me saisis du martinet et lui assène un premier coup, assez fort, sachant très bien ce qu’il peut supporter.

– Qu’est-ce qu’on dit ?
– Merci Maîtresse !

Je frappe un nouveau coup, la marque des lanières vient se superposer à celles laissées par le premier coup.

– Alors, t’as retrouvé la mémoire ?
– Je suis désolé, maitresse, je ne vois pas ce que j’ai oublié.
– Alors ce sera vingt coups !

Je fouette en prenant mon temps et en faisant en sorte que mes coups soient imprévisibles, ainsi je peux attendre une longue minute entre deux frappes, comme je peux en asséner deux dans la même foulée. Je lui en avais promis vingt, il en eut un peu plus.

– Alors ?
– Je dois avoir un trou de mémoire, Maîtresse.

Le pire c’est que c’est que ça semble vrai.

– Tourne-toi !

Je le gifle (pas trop fort, sinon ça peut provoquer la migraine), puis lui demande d’ouvrir la bouche et lui crache dedans plusieurs fois. Il n’aime pas trop, mais ne proteste pas.

– Alors ?
– Je sais pas…
– Ça devient grave, il va falloir que tu fasses une cure de phosphore !

Je lui attrape les pointes de ses seins et les lui pince assez fortement. Comme nombre de soumis, il est particulièrement réceptif à ce genre de petites misères.

Je les serre, je les tourne, je les tire, je lui accrocherai des pinces tout à l’heure. Pas tout tout de suite, il faut toujours se garder des divertissements en réserve. Sa bite montre fièrement le chemin des cieux, je m’amuse à lui balancer une pichenette sur le gland.

– Aïe ! Rouspète-t-il.
– Douillet !
– Oh !
– Quoi, oh ?
– J’ai oublié de vous payer ! Je suis confus ! Je vais le faire de suite !
– Reste là, tu me régleras tout à l’heure. Tu en as mis un temps à retrouver la mémoire !
– Pardon, maitresse pardon !
– Silence ! Mets-toi à quatre pattes et suis moi !

J’emmène mon soumis dans le donjon. Il y a déjà du monde : Un homme d’une vingtaine d’années, assez frêle, le visage masqué est attaché de face sur une croix de Saint André. Je m’approche de lui et lui pince violement le bout des seins. Cela le fait bander quasi instantanément.

– Alors tu la trouves comment cette queue ? Demandai-je à Nœud-Pap.
– Oh ! Elle est belle, maîtresse !
– Tu aimerais bien la sucer ? Hein salope !
– Oui, maîtresse, j’aimerais bien la sucer !
– Vieux vicelard ! Mais, je ne sais pas si tu l’as mérité.

Je m’éloigne un peu, me dirige vers la cage, dont je retire la bâche qui la recouvrait. Il y a un homme à l’intérieur, un monsieur à l’expression très calme, la quarantaine, celui-ci ne m’a pas demandé de le masquer. J’ouvre la cage et le libère.

– Ces deux esclaves se sont sucés la bite tout à l’heure, mais je t’attendais pour passer à la suite ! Commentai-je.

Puis me tournant vers le soumis que je venais de libérer.

– Qu’est-ce qui va t’arriver maintenant ?
– Je vais me faire enculer, maîtresse. Je vais me faire enculer pour vous !

J’attache l’esclave, couché sur un chevalet, les jambes écartées. Il a eu droit à un bon gode dans le cul tout à l’heure, mais un peu de gel ne lui fera pas de mal. Je demande à Nœud-Pap de le faire. Il m’obéit, mais manifestement il trouve ça bizarre, ce doit bien être la première fois qu’il tartine le cul d’un autre homme avec du gel. Il y a toujours un début à tout !

Je libère ensuite le jeune homme masqué, je le branle un peu pour maintenir son érection puis je l’encapote.

– Allez, maintenant, encule-le !

Le jeune le pénètre facilement et commence une série de va-et-vient assez énergiques. L’autre pousse de hi et des han de plaisir. Mon intention était de diriger une longue sodomie sans éjaculation de telle façon que Nœud-Pap puisse ensuite profiter des services du jeune homme. Mais ce dernier va trop vite et s’excite de trop.

– Stop !

Mais il est trop tard ! Il jouit comme un malade, puis décule. Inutile de l’engueuler, ce serait contre-productif. Il considère lui-même que l’affaire est terminée, puisqu’il sort du donjon pour aller se rhabiller.

Et voilà ! Les choses ne se passent pas toujours comme on l’aurait souhaité : me voilà donc avec deux bonhommes plein de fantasmes bisexuels, mais passifs tous les deux. On va faire avec.

– Ne bougez pas, vous deux, je reviens !

Je m’en vais tenir compagnie quelques instants au jeune homme, j’ignore s’il reviendra mais je souhaite qu’il garde au moins comme souvenir de cette rencontre son aspect convivial.

En revenant, je libère l’esclave de son chevalet !

– Alors il t’a bien enculé ?
– Un peu rapide, mais c’était bien !
– Tu veux jouir ?
– Oui, maîtresse !
– Et bien Nœud-Pap va te faire une pipe !

Je suis sûr qu’il aurait préféré se branler en me regardant mes nichons… Pas facile de faire plaisir à tout le monde. Mais Nœud-Pap met énormément de cœur à l’ouvrage et l’autre apprécie la fellation qu’il lui pratique. C’est qu’il commence à en avoir l’habitude ! Je lui en ai fait sucer des bites à Nœud- Pap !

Ça s’éternise quand même un peu. Je fais stopper la pipe et demande au type de se branler. Il le fait et jouit en ayant la présence d’esprit de recueillir le sperme dans le creux de ses mains afin de ne pas en mettre partout. Cet homme a de l’éducation. Il me fait savoir avec déférence qu’il va maintenant se rhabiller et prendre congé.

Quelques minutes plus tard, je me retrouvai seule avec Nœud-Pap.

– Je suppose que ça t’a donné soif, cette petite pipe.
– Oui, maitresse ! Répond-il en sachant pertinemment où je veux en venir.
– Finalement, toutes les misères que je te fais subir, tu t’éclates avec !
– Ça dépend lesquelles !
– Il faudra qu’on en discute un jour, en attendant couche-toi par terre et ouvre ta bouche en grand, ma salope !

Il s’exécute, je m’accroupis plaçant mon pubis à 30 centimètres au-dessus de son visage et lui offre une vue imprenable. J’avais une grosse envie, sans doute l’excellent thé au jasmin que j’ai bu ce midi. Je lâche les vannes, Nœud-Pap avale ce qu’il peut avec beaucoup de conviction, mais en fout plein à côté. Comme d’habitude quoi !

– Alors c’était bon ?
– Délicieux, maîtresse !
– Tu vas me nettoyer les saletés que tu as fait par terre et après tu iras t’enfermer dans la cage. On ne sait jamais : tu auras peut-être une autre bonne queue à sucer !

Je n’avais pas d’autre rendez-vous, mais quelqu’un peut toujours venir au débotté. J’ai attendu jusqu’à 18 h 15, puis j’ai sodomisé Nœud-Pap avec un gode-ceinture, ensuite il s’est branlé, les yeux fermés, perdu dans des fantasmes qui ne me regardent pas.

Ma journée est finie. Nœud-Pap se rhabille. Il veut me donner un petit billet supplémentaire pour se faire pardonner son incroyable oubli de tout à l’heure, ce que je refuse. Puis comme à l’habitude nous échangeons quelques mots, souvent des banalités, moi, il faut que je me démaquille un peu et que je troque ma tenue de dominatrice professionnelle contre celle de Madame tout le monde.

– Tu ne m’as jamais déjà dit ton prénom ?
– Vraiment ? C’est Marcel !
– Tu te rappelles, je t’avais expliqué il y a quelque temps que je voulais refaire ma salle de bain ?
– Oui !
– Ben, je me suis décidée, tu pourrais passer me faire un devis ? Mercredi je suis libre toute la journée, je ne travaillerai pas.
– Oui, bien sûr ! Mercredi vers 14 heures 30 ?
– Impeccable ! Je vais t’indiquer mon adresse et mon vrai nom. Je te fais confiance, tu gardes ça pour toi !
– Vous pouvez avoir confiance. Est-ce que vous avez un ordinateur chez vous ?
– Oui, pourquoi ?
– Mon ordinateur portable est en panne, je ne sais pas si ça sera réparé pour mercredi. J’apporterai une clé USB pour faire une simulation, vous verrez, c’est magique !
– Chic alors, j’adore la magie !

Mercredi 27 février

C’est dans le métro que je rencontrai Albert ce matin-là. A vrai dire, je le connaissais déjà, puisqu’il était l’un de mes clients. Régulier, même si ses visites étaient plutôt espacées, peu compliqué, très correct et même charmant, ce qui ne gâche rien, bien au contraire.

D’une façon générale, ce genre de rencontres inopinées hors du cadre de mon travail, se déroule entre gens intelligents et bien éduqués, c’est à dire qu’on fait comme si on ne se connaissait pas, un imperceptible sourire complice étant éventuellement toléré. Mais il est aussi vrai qu’il y eut dans ma vie quelques exceptions malencontreuses (voir « Les sources bleues » et « Trafics »).

Mais ce jour-là, les circonstances étaient quelques peu particulières : j’étais assise dans le métro et perdue dans mes pensées. A la station Montparnasse, le type s’assied devant moi. Je le reconnais mais restais de marbre. Lui ne me remet pas de suite et me lance des regards furtifs, que j’essaie de ne pas croiser. Il faut dire que dans le « civil », j’ai un tout autre look qu’au studio. La domina au maquillage outrancier en tenue de cuir fait alors place à une petite bonne femme à lunettes comme il y en a des milliers et personne ne peut soupçonner mes activités.

Ça y est, il a trouvé qui j’étais, il ne peut s’empêcher de me faire un sourire idiot que je lui rends discrètement.

– Le monde est petit ! Me dit-il à voix basse.
– Comme vous dites !

La conversation se ferme, il a l’intelligence de ne pas la relancer. Je n’ai rien à lire et je me mets à trifouiller mon téléphone portable.

Je n’ai pas pris de rendez-vous pour ce mercredi, je reçois Nœud-Pap chez moi en début d’après-midi, qui doit me faire un devis pour ma salle de bains. Du coup, je me suis offerte comme cela m’arrive de temps à autre, une journée de congés. J’ai aujourd’hui eu envie de me rendre au Musée d’Orsay où je n’avais pas mis les pieds depuis une éternité.

Un peu avant la station Solferino, Albert se lève.

– Bonne journée ! Me murmure-t-il.

Je le gratifie d’un sourire, et me lève à mon tour : c’est aussi à cette station que je descends. Albert est au milieu du quai, semble hésiter sur la sortie à emprunter, en choisit une, je prends l’autre : la bonne.

Me voici rue de Bellechasse, je chemine sans me presser, arrive sur l’esplanade du musée et me dirige vers les caisses.

– Décidément ! me lance Albert.
– Eh oui !

Cet olibrius se rend donc également au musée. J’espère qu’il ne va pas me proposer de m’accompagner, j’ai envie d’être tranquille. Mais non, il a la politesse de rester derrière moi et farfouille dans sa sacoche.

Me voici dans le hall où je ne me lasse pas d’admirer « la femme piquée par un serpent » une sculpture magnifique diffusant un érotisme trouble. Elle est signée Jean-Baptiste Clésinger et le modèle était une « collègue » du 19ème siècle, Apollonie Sabatier dite « la Présidente » et copine de Guy de Maupassant. Heureux temps où les putes étaient adulées par les plus grands artistes !

– Magnifique, n’est-ce pas ?

Merde revoilà Albert, comment vais-je m’en débarrasser ? Et le voilà qui se baisse et qui ramasse quelque chose : une clé USB.

– Vous avez fait tomber quelque chose, on dirait ! Dit-il en ramassant l’objet et en me le montrant.
– Non, non, ce n’est pas à moi !
– Ah ! Eh bien gardez-là, ça peut toujours servir ! Je vous laisse, j’ai rendez-vous avec un ami.

J’enfouis machinalement la clé dans mon sac à main, puis profitai d’une bonne heure de visite. Pas plus, après je sature ! Mais je reviendrai.

J’avais bien remarqué, mais sans y prêter une attention particulière, ces deux individus qu’on aurait probablement davantage croisés dans les buildings de la Défense que dans un temple de l’art : la trentaine, costumes sombres, regards de loups affamés.

Je m’engouffre dans les couloirs déserts du métro. Sur le quai il n’y a pas grand monde, mais les deux golden boys sont là et trouvent le moyen de rentrer dans la même rame que moi.

Je vais pour m’asseoir et c’est à ce moment-là que le cauchemar commença :

L’un des deux types me bouscule et aussitôt me prend à partie :

– Dites-donc vous pourriez faire attention ! Commence-t-il.
– Attendez, c’est vous qui me bousculez… Protestai-je.
– On le connaît votre truc, mais nous le faire deux fois de suite, je trouve ça lamentable !

Mais c’est qui ces connards ?

– Quel truc ? Comment ça deux fois de suite ? Qu’est-ce que vous racontez ?
– Vérifie tes poches ! Crie alors le plus grand au plus petit !
– Putain ! Ma clé USB ? Elle a disparu ! Répond l’autre après avoir sommairement « vérifié » ses poches.
– C’est elle ! Elle a dû te la piquer au Musée !

Ah ! Je crois comprendre !

– Rends-nous cette clé ! Hurle le premier connard.

Il n’y a pas grand monde dans cette voiture de métro, mais tout le monde nous regarde. J’ai horreur de ça, mais j’éclate :

– Oh ! Vous allez-vous calmez tous les deux ! Si c’est une clé que vous recherchez…
– On s’en fout de tes histoires ! Rends nous cette clé, sale voleuse !

Je ne comprendrai qu’un peu plus tard qu’ils utilisaient sciemment cette tactique pourrie visant à empêcher la « partie adverse » de s’exprimer.

Je hurle :

– Si je suis une voleuse, on va ensemble à la police !

Un court silence que je suis incapable d’interpréter. Puis le plus petit des deux reprend du poil de la bête :

– Elle bluffe ! Rends-nous cette clé !

Je cherche le signal d’alarme, je ne trouve pas. Le métro arrive à la station « Rue du bac », je me précipite vers la portière mais le plus grand m’en empêche en mettant ses bras en croix.

Qu’à cela ne tienne ! Je lui balance un bon coup de genou dans les couilles !

– Salope !

Me voilà sur le quai ! Il n’y a qu’une seule sortie, je fonce. Les deux tarés trouvent le moyen de me barrer le chemin. Quelques badauds descendus du métro, sont restés sur le quai comme des glands et semblent s’amuser du spectacle. Bande de tarés !

– Rends-nous cette clé, ou ça va mal finir !

Je panique, je plonge la main dans mon sac, je cherche ma bombe lacrymo, ne la trouve pas ! L’aurais-je oubliée à maison ! Ben oui, puisque j’ai changé de sac ce matin, et que je ne pensais vraiment pas en avoir besoin aujourd’hui. Je trouve la clé USB. Et d’un geste rageur je l’envoie atterrir entre les rails du métro.

Je laisse les deux cons à leur stupeur. Le temps qu’ils réalisent, qu’ils préviennent le chef de station, qu’on fasse éventuellement stopper le trafic pour récupérer la clé, (si elle n’est pas écrabouillée avant), j’ai largement le temps de disparaître.

Me voici dehors et débarrassée de ces deux andouilles. Ils ont réussi à me gâcher ma journée.

Je file dans le premier bistrot venu boire un grand verre d’eau gazeuse. J’en avais besoin.

Je pense un moment prendre un taxi pour rentrer à la maison (j’aurais sans doute dû !) mais décide finalement qu’une bonne marche à pied me fera peut-être disparaître le stress lié à ces péripéties débiles.

Starsky et Hutch

Starsky et Hutch (appelons ainsi les deux crétins qui m’ont agressée) montent les marches du métro jusqu’au guichet. Ils vocifèrent, parlent en même temps, s’énervent, demande un responsable.

– C’est moi la chef de station ! Martèle cette dernière qui est habituée aux récriminations tous azimuts des râleurs compulsifs.
– Et bien alors, prenez vos responsabilités !
– Est-ce que vous vous rendez compte que si on arrêtait le trafic à chaque fois qu’une personne fait tomber un objet sur la voie, il n’y aurait pas souvent de métro ?
– Mais est-ce que vous vous rendez compte que les informations qu’il y a sur cette clé sont inestimables ?
– N’insistez pas, ça ne sert à rien !

Starsky sort alors son portefeuille.

– On peut peut-être s’arranger, vous voulez combien ? 200 ? 300 ?
– Même pour un million, je n’ai pas le pouvoir de faire ça !
– Ah, vous êtes bien des fonctionnaires ! Feignants et incapables !
– Foutez-moi le camp où j’appelle la sécurité !
– Connasse !
– Grosse connasse l Ne peut s’empêcher d’ajouter son comparse.

Retour

J’ai fait un grand circuit pour rentrer, avec une halte dans un autre troquet pour pisser, il parait que ça aussi, ça élimine le stress ! Un peu de shopping, je me suis acheté un petit haut sympa qui me va super bien, et en solde en plus.

J’arrive en bas de mon immeuble, je compose le digicode, une jeune et élégante blackette que je n’avais jamais vue m’emboîte le pas. Je relève mon courrier pendant que l’inconnue semble chercher quelque chose sur les boites aux lettres. J’appelle l’ascenseur, il s’ouvre, la blackette me suit à l’intérieur.

J’appuie sur le bouton de l’étage et sacrifie à la politesse d’usage.

– Quel étage ?
– C’est fait, merci.

Je quitte l’ascenseur, me dirige vers ma porte pendant que la blackette semble hésiter à sonner à la porte de ma voisine d’en face. Je rentre chez moi et me déshabille pour aller prendre une bonne douche.

Remiremont

Didier Remiremont est le patron d’une petite officine de détective privé. Il était occupé à présenter un compte rendu difficile à l’un de ses clients. L’affaire avait été beaucoup plus compliquée que prévu en entraînant des frais supplémentaires. Il avait précisé à sa secrétaire de ne lui passer aucune communication téléphonique. Le client avait signé un contrat forfaitaire. Il s’agissait donc de l’embobiner afin de lui faire accepter un dépassement d’honoraires. Mais celui-ci rechignait – à juste titre -. Bref un entretien difficile !

Et voilà qu’un importun frappa à la porte.

– Occupé ! S’exclame Remiremont.

Hutch n’en a cure et entre dans le bureau, Starsky à sa suite.

– Je ne vous ai pas autorisés à entrer, Messieurs, veuillez sortir et attendre !
– C’est très important, patron !
– Je n’en doute pas un instant, mais cet entretien aussi est très important, laissez-nous s’il vous plaît.

Les deux andouilles quittèrent le bureau la queue basse.

– Après tout, c’est pas nos oignons ! Grommela Starsky en s’asseyant sur l’une des deux banquettes du couloir.

Ce n’est qu’une demi-heure plus tard que la porte de Remiremont se rouvrit, laissant sortir son client totalement inexpressif.

– Allez venez ! cria le boss.
– Patron, on a foiré le coup !
– Pardon ?
– La fille a balancé sa clé USB sur les rails du métro !
– Hein ! Mais c’est impossible, ça ! Et vous ne pouviez pas me le dire plus tôt ? Espèces de crétins !
– On a essayé, mais vous nous nous avez demandé de sortir !
– Et bien il fallait insister ! Fulmina-t-il. Vous en avez parlé aux agents du métro ?
– Z’ont rien voulu savoir !
– Mais pourquoi aurait-elle fait ça ? C’est peut-être un leurre qu’elle a jeté ?
– Ben…
– Ben quoi ? Ça ne vous est pas venu à l’esprit ? Je vous paie aussi pour être intelligents, mais là c’est raté !

Remiremont décrocha le téléphone qui venait de sonner :

– Oui, Tanya, je t’écoute ! Super ! Excellent travail ! Je te félicite ! Vas-y, je note… C’est terminé pour toi sur ce coup-là… Euh… Tu repasses au bureau ? (il regarde sa montre). O.K. À tout de suite !

Il raccrocha.

– Tanya a récupéré le nom et l’adresse de l’intermédiaire. C’est déjà ça ! Elle travaille bien elle ! Pas comme certains. Mais tout ça ne nous rendra pas la clé USB ! Qu’est-ce que je vais raconter à mon client, maintenant ? Vous avez pris des photos de la fille, j’imagine ?
– Oui chef !
– Je m’appelle pas chef, je m’appelle Monsieur Remiremont.
– Oui Monsieur Remiremont, voilà les photos.

Remiremont fit défiler les photos sur le téléphone portable que venait de lui tendre Starsky.

– C’est flou ! Y’en a pas d’autres ?
– On a fait ce qu’on a pu !
– Elle a l’air mignonne !
– Pas canon, mais mignonne !
– Bon j’ai besoin de réfléchir, foutez-moi le camp, allez manger, je n’ai plus besoin de vous pour le moment.

Le plan initial de son client s’écroulait. Le scénario avait été minutieusement minuté. Dès le lendemain matin, la société Choser & Ruppert devait préparer les éléments nécessaires afin de porter plainte avec preuve à l’appui pour espionnage industriel contre un concurrent dont ils ignoraient le nom pour l’instant. Simultanément, la taupe Albert Leberger ferait l’objet d’une procédure de révocation immédiate.

Remiremont devait donc rendre compte à Philippe Darousse, le responsable de la sécurité et DRH de la société Choser & Ruppert. Il détestait ce type bouffi de suffisance, dont le seul titre de gloire dont il pouvait se prévaloir était d’être un ancien militaire. Il n’était évidemment pas question de lui avouer que la récupération de la clé avait été un fiasco. Il décrocha son téléphone.

– On a un contretemps ! Albert Leberger a bien rencontré quelqu’un, une femme, mais il ne semble pas lui avoir remis quoi que ce soit…
– Bizarre ! Très bizarre ! Il faut que je réexamine la situation et que j’avise ma hiérarchie. Je vous rappelle !
– Bien !
– Vous continuez à filer ces deux individus ?
– Evidemment ! Mentit-il avec aplomb.

Comme il avait pris l’habitude de le faire en cas de situation compliquée, Remiremont s’empara d’une feuille vierge et d’un stylo.

Première chose : s’assurer que la clé était réellement irrécupérable. Il expliqua la situation à Jamet, son adjoint.

– Tu te débrouilles avec la RATP et tu me tiens au courant…

Mais il n’y croyait pas une seconde. Il se retrouvait devant deux hypothèses :

Si la clé jetée sur la voie était la bonne, l’opération n’était que reportée. Albert devait posséder une sauvegarde. Il rencontrerait de nouveau la fille. Problème : ni elle ni Albert n’était plus filés et il était peut-être déjà trop tard !

Si la clé était un leurre, la situation était plus compliquée, car là encore il y avait deux cas de figure : ou bien le fichier n’avait pas encore été transmis à la concurrence (et on se retrouvait comme dans l’hypothèse précédente) ou bien le fichier avait déjà été transmis à l’insu des enquêteurs… Ce qui constituait le pire scénario.

à suivre

© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) janvier 2014. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits.

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4 réponses à Chanette 20 – La clé. 1 – Embrouilles dans le métro par Chanette

  1. Legal dit :

    J’ai mes habitudes auprès d’une maîtresse mature. Elle m’habille en soubrette et elle me fait sucer des bites, elle m’encule avec un bon gode ceinture. Parfois quand un autre de ses soumis bande bien , il m’encule. Quel extase !

  2. Vanier dit :

    La séance de domination est géniale j’aurais aimé être à la place de noeud pap

  3. Maîtresse Fiona dit :

    On sent la pro 😉

  4. muller dit :

    La lecture de la scène de donjon avec son petit côté bisexuel fut un régal pour ma bite

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