Parfums de chair par Gabie

Parfums de chair par Gabie

En fouillant dans mes dossiers, je viens de retrouver l’histoire de Laura, une amie qui me l’avait racontée et que j’avais décidé de rédiger, cela fait quelques années, maintenant. Je pense qu’elle vous plaira. Bonne lecture ! Gabie.

« Mon nom est Laura. A l’époque où cette histoire se déroule, je venais de fêter mes 18 ans. J’étais une grande fille très mince, aux formes féminines peu prononcées. Malgré la puberté, mes hanches étaient restées étroites, ma taille fine et ma poitrine menue.

Je vivais chez ma mère, une cadre quinqua qui occupait le poste de directrice commerciale pour un grand groupe Industriel. Comme mon père avait quitté le domicile familial, elle s’était remise en couple avec Victor, architecte, qui travaillait depuis son bureau situé au rez-de-chaussée de notre pavillon. Victor était un genre de gentil géant, toujours aimable et attentionné. Il pratiquait la natation depuis de nombreuses années et possédait les caractéristiques physiques de ces sportifs : élancé, ses épaules étaient larges et ses pectoraux saillants. Son torse en forme de V se terminait sur une taille fine et dessinée. Ma mère quant à elle était une belle femme, plus petite que moi et tout en blondeur et en formes généreuses. Ils étaient follement épris l’un de l’autre, et j’avais plusieurs fois pu me rendre compte qu’ils pratiquaient leur amour d’une manière très charnelle : plusieurs fois dans la semaine, ils expédiaient le repas du soir et montaient quasiment tout de suite dans leur chambre. Lorsque je montais me coucher, ou que je me relevais plus tard dans la nuit pour me libérer d’un petit besoin, il m’arrivait de percevoir des bruits étouffés venant de leur chambre, et ce remue-ménage durait parfois jusque très tard dans la nuit !

Un étage au-dessus de leur chambre, j’avais la chance d’avoir tout un pallier pour moi seule, où j’occupais une grande chambre d’adolescente que j’adorais, avec des tas de posters aux murs, un lit débordant de peluches, un petit dressing et un espace pour travailler mes cours. Je pouvais en plus utiliser un petit cabinet de toilette me permettant de me doucher et de me préparer le matin.

Je venais d’obtenir un bac de gestion, sans convictions sur la route à emprunter ensuite. Je n’étais pas très scolaire et je n’avais pas réellement envie de prolonger mes études. Ma mère qui croyait très fort aux vertus du travail m’avait forcée à accepter un emploi. Ce faisant, il m’était alors possible de mettre de côté de l’argent pour m’équiper dans un premier temps d’un véhicule et du permis de conduire. C’est ainsi que j’acceptai l’offre proposée par un de ses amis, qui tenait un petit restaurant doté d’une belle terrasse dans le centre de notre petite ville. Ce patron était adorable et très protecteur envers moi. Un jour, un client habituel du bar avait dit, pour me désigner « la jolie rouquine » et le patron l’avait alors sèchement réprimandé : claquant sur le bar le verre qu’il était en train de lui servir, il avait répliqué : « Elle s’appelle Laura. » Par ailleurs, chaque fois qu’une table du restaurant accueillait des hommes qui risquaient de se montrer un peu trop entreprenants envers moi, il envoyait une serveuse plus aguerrie ou se chargeait lui-même de prendre leur commande et d’apporter les plats. Les tablées de mamies et de touristes étaient par contre toutes à moi, ce qui me convenait parfaitement.

Les journées de cette nouvelle vie se ressemblaient un peu toutes. Victor travaillait dans son bureau, ma mère se rendait tôt à son travail et ne rentrait qu’en début de soirée, après ses derniers rendez-vous clients, et moi je faisais des horaires décalés, commençant en milieu d’après-midi pour terminer après la fermeture du restaurant. Seuls mes dimanches et mes lundis étaient libres.

Ma mère était très prise par son activité, ce qui avait fini par lasser mon père. Elle ne s’était pas beaucoup plus occupée de mon éducation de jeune fille, trop obnubilée par ses réunions, ses coups de téléphone et ses objectifs mensuels. Quant à Victor, il n’était certainement pas mon père, ni même mon beau-père. Il ne se chargeait ni de mon éducation, ni de mon intendance, et ne m’accordait aucune sorte d’intérêt manifeste au-delà de quelques amabilités et des questions pratiques sur l’organisation quotidienne du foyer.

Ainsi, je ne connaissais des garçons que ce que les pestouilles de ma classe en disaient, autant dire rien du tout. En effet, je fréquentais un lycée privé qui nous séparait d’eux la plupart du temps. A vrai dire, on ne les croisait que lors des transports le matin et le soir. Je fréquentais pourtant Nicolas, mon premier petit copain, depuis quelques semaines. Il donnait des coups de mains comme lad dans l’écurie où j’avais passés mes galops et je le connaissais depuis l’enfance. Nous nous étions promenés en nous tenant la main quelques fois, mais il avait reçu une éducation très stricte dans sa famille et je savais qu’il n’avait pas côtoyé d’autre fille avant moi. A 18 ans, non seulement j’étais toujours vierge, mais de plus je n’avais quasiment aucune connaissance du domaine sexuel. La littérature porno étant difficile à trouver car il fallait l’acheter en kiosque ou se la procurer sous le manteau. Les histoires entre copines et les films grand public étaient la seule documentation qui me parvenait sur le sujet.

Depuis quelques temps ma mère ne choisissait plus pour moi les vêtements que je portais, mais mon maigre argent de poche ne me permettait pas de suivre mes copines dans leurs virées en ville alors mes sessions shopping se déroulaient sur catalogue. Installée dans le grand fauteuil du salon, je notais les références qui m’intéressaient, et ma mère renvoyait le bon de commande avec un chèque. Dans cette organisation, je ne me fournissais que de vêtements simples, le catalogue bien que suivant vaguement la mode, ne proposant pas de frivolités. Je portais donc des jeans, des débardeurs ou des chemisiers, quelques jupes l’été et des gros pulls en laine lorsqu’il faisait froid. Mes sous-vêtements étaient également de toute simplicité. Je portais des slips en coton léger, sans plus de fantaisie qu’un motif imprimé ou un petit nœud devant ou derrière. Pour plus de praticité, je choisissais des lots de quatre ou cinq culottes assorties, de manière à pouvoir les renouveler quand elles commençaient à s’user. Je possédais également quelques soutiens-gorge mais ma petite poitrine pouvait s’en passer la plupart du temps. A cette époque, les brassières sans armatures n’étant pas encore à la mode, je préférais souvent ne rien porter sous mes T-shirts. Ma mère était contre cette pratique, et me forçait parfois à remonter me changer avant que je quitte le domicile pour une sortie, surtout quand mon haut était blanc et que me aréoles s’amusaient à faire une ombre sous le tissu. Là encore, la plupart de mes pièces étaient en coton uni ou décorés de petits motifs un peu enfantins : je me souviens surtout de quelques ensembles décorés de fruits ou de papillons et surtout d’un autre barré de rayures roses et blanches que j’aimais beaucoup.

Tout commença le jour où Chippon, le chat de la famille avait (encore) trouvé amusant de jouer avec une de mes chaussettes. Je m’étais déshabillée dans ma chambre en laissant mes affaires au sol. En sortant de la douche, jugeant que seules ma petite culotte et mes chaussettes étaient bonnes pour la lessive, j’allais les ramasser pour les déposer dans la balle à linge de ma salle de bains, mais j’étais incapable de mettre la main sur ma deuxième socquette. Le chat avait dû la trimballer ailleurs. En retard, j’avais décidé d’abandonner les recherches. En rentrant le soir même, je retrouvai le petit bas derrière la grosse plante en pot de mon étage. Maugréant contre le matou, je le ramassai et allais le porter dans mon panier de linge. En soulevant le couvercle, un petit détail m’avait étonnée. Plus tôt, il me semblait avoir déposé d’abord ma culotte puis la chaussette solitaire par-dessus dans le panier, et à présent, c’était la culotte qui était sur la chaussette ! Sur le moment, n’ayant pas d’explication à ce petit mystère, je me contentais de déposer ma socquette au sale et vaquais à mes occupations.

Quelques jours plus tard, j’eus la surprise en partant au travail, de découvrir que les transports étaient en grève. D’une cabine téléphonique, j’appelais une voisine et amie pour lui demander de m’amener au travail en voiture, et elle promit de passer me prendre chez moi quelques instants plus tard. Je fis donc marche arrière et rentrais au domicile. En ouvrant la porte, j’entendis un bruit dans les escaliers, et vis Victor, l’ami de ma mère, redescendre du deuxième étage. Devant mon regard interrogateur, Victor me donna une raison peu convaincante, prétextant avoir entendu un bruit, pour justifier d’être monté jusqu’à « chez moi ». Je trouvais son attitude un peu étrange, fuyante, mais l’arrivée de ma copine coupa court à la conversation.

La saison se poursuivit jusqu’à ce jour, où, ayant pris mon service vers quinze heures, un gros orage éclata. Mon patron m’annonça alors que le service en terrasse allait être fichu pour la journée et me congédia en m’annonçant qu’il me paierait mes heures mais que je pouvais profiter de ma soirée. En rentrant, je décidai d’appeler Nicolas pour savoir s’il voulait partager un moment avec moi. Je décrochai le téléphone du salon et entendis une tonalité caractéristique. A cette époque, internet passait par la même connexion que le téléphone fixe. Appeler ou surfer, il fallait choisir ! Or Victor, qui était le seul de la maison à disposer d’un ordinateur, avait parfois besoin de se connecter pour son travail. Ma mère enrageait des montants exorbitants qui nous étaient facturées, car Victor oubliait parfois de se déconnecter après avoir envoyé ses messages. Je décidai donc de voir s’il était sur son poste, en jetant un coup d’œil par la verrière du cagibi. Ce faisant, on pouvait voir de dos Victor à son bureau.

Mon cœur s’arrêta net devant la scène qui se déroulait. Je ne voyais pas l’image complète car il se tenait devant l’écran, mais je distinguais qu’il regardait une vidéo, et à en juger par les formes roses et orangées qui s’animaient, je compris qu’elle diffusait des corps nus en mouvement. Victor tenait dans sa main un mouchoir bleu. Un casque sur ses oreilles expliquait qu’il ne m’avait pas entendue rentrer.

Sans demander mon reste, je suis montée à l’étage et j’ai refermé la porte de ma chambre sur moi. J’avais peu de connaissances dans ce domaine, certes, mais j’avais quand même déjà entendu mes copines parler de ce que les garçons faisaient quand ils regardaient des vidéos pornos. J’étais affolée, dégoutée, partagée entre plusieurs désirs : Hurler ? Avertir ma mère dès qu’elle rentrerait ? Me taire et devenir complice de ce crime de haute trahison ? Finalement, ne tenant plus, je me ruai hors de la maison. Il me fallut plusieurs heures de promenade sous la pluie battante pour enfin me calmer. Epuisée et prise par la faim, je décidai de rentrer à la nuit tombante. La voiture de ma mère était garée devant la maison, ce qui fit monter une nouvelle angoisse en moi. Devais-je lui parler ? Mais le rez-de-chaussée était désert. En tendant l’oreille, je perçus à l’étage le bruit caractéristique de leurs ébats. Impossible de faire irruption ainsi dans leur chambre. Je me fis un encas et montai me coucher. En ôtant mes habits, je ramassai machinalement mes affaires et allais les porter au sale. Au sommet de la pile de linge dans mon panier, je retrouvai la petite culotte en coton que j’avais porté la veille.

Elle était bleue.

Je ne dormis pas cette nuit-là. Mon esprit se battait contre le flot de pensées contradictoires qui débattaient dans ma conscience. Je ne comprenais pas comment une telle chose était possible. En fait je ne comprenais même pas SI une telle chose était possible. Victor était-il un monstre ? Lui qui paraissait si doux, si gentil, si prévenant. C’est vrai qu’il avait l’air d’avoir un féroce appétit sexuel, mais enfin ma mère avait l’air ravie d’y participer ? Et puis après tout, j’avais peut-être rêvé ? Il devait surement s’agir d’une coïncidence ? Comment en avoir le cœur net ? Epuisée, je finissais par m’endormir, sans que la boule que formait la rage dans mon ventre ne puisse disparaître. Le lendemain, au comble du désespoir et de la honte, je me confiai à ma collègue du restaurant, un peu plus âgée que moi et avec qui on était sorties après le service. On avait commandé des Rhums coca dans un bar du centre, et comme je n’avais pas trop l’habitude de boire, j’eus vite eu la langue déliée. Sans préciser de quoi ni de qui j’étais la victime, je prétextai avoir lu un article sur les pervers dans un magazine féminin et lui demandai son avis sur les mecs qui visionnaient du porno en cachette alors qu’ils étaient en couple. La serveuse avait éclaté de rire !

« – Et alors ? C’est des mecs ! m’avait-elle assuré
– Quoi, ils font tous ça ? Je n’en croyais pas mes oreilles
– Bah, oui, quasiment quoi, enfin je pense !
– Mais ça craint !
– Bah je sais pas, pas forcément, je dirais ! Et puis bon, y’a pas que les mecs haha !
– Les filles ? demandais-je d’une manière un peu candide.

Elle me regarda, un peu incrédule.

– Tu n’es pas au courant de grand-chose toi, on dirait ! Faudrait p’tet te déniaiser un peu ? Elle était un peu moqueuse mais pas condescendante, semblait véritablement surprise de mon ignorance.
– Oui, banane, les filles aussi ! Tu t’es jamais… toi ? (Elle mimait un geste de sa main pointant vers le bas, goguenarde)
– Non jamais !!! Dis-je un peu choquée mais comprenant que j’étais peut-être la seule à trouver incroyable de faire ça ?
– Ah ? Ah…
– Pourquoi, toi oui ? (À son regard, je compris qu’elle, oui).
– J’aime bien Brad Pitt, fit-elle dans un sourire gêné, qui me fit glousser aussi.

Mais je voulais orienter la discussion sur mon autre problème, plus préoccupant :

– Et dans l’article ils parlaient aussi d’un gars qui, euuuh… se servait des culottes de euuuh sa… (j’arrivais pas à le dire) sa… femme (je mentais)
– Sniffeur ou trav’ ?
– Quoi ? (Nouvelle envie de vomir)
– Bah, y’en a c’est le reniflage, d’autres, ils aiment les porter…
– Je sais pas… (en frémissant, je revis Victor tenant mon sous-vêtement près de son visage) Il les reniflait je crois ?
– Et alors ? me dit-elle, c’est pas bien méchant. Ces mecs-là sont attirés par les odeurs de foufoune, c’est tout. Crois-moi, c’est pas le pire des vices !

Je retournais à mon Cuba Libre, le cœur noué, pensive.

Elle reprit la discussion sur un ton plus doux, comprenant que j’étais un peu perdue et choquée :

« – C’est normal de se poser des questions, surtout si tu n’as pas eu les infos au moment où ça aurait été utile. Les cours d’educ’ c’est bien sur le plan médical tout ça, mais la vraie vie c’est pas pareil !
– Oui l’instruction sexuelle… Au « Lycée des Mères Coinsoss », tu imagines bien !
– Bah écoute, c’est pas à moi de te dire quoi faire, mais tu as pas un copain ?
– Lui aussi c’est un coinsoss ! (À mon tour de mimer vers le bas). Elle rit.
– Ma pauvre, t’es pas rendue ! Elle réfléchit un instant puis repris :
– Sinon il y a une émission de radio qui parle de ces sujets le soir, tu devrais écouter, c’est assez… instructif ! Je notai l’information.
– Et toi c’est comment ? (J’avais déjà vu un grand gars venir la chercher en moto après le service)
– Max ? Pas un foudre de guerre, mais il est gentil. Le genre j’bosse trop j’suis fatigué, tu vois… Mais quand on se fait un petit week-end escapade, il est capable de se rattraper ! »

Elle gloussa en aspirant dans sa paille.

Bien que m’ayant apporté quelques informations essentielles, cette discussion n’avait pas éclairci tous les pans de mon mystère. J’avais compris que le plaisir pouvait se vivre en solitaire, mais je ne comprenais pas mieux ce que mes culottes venaient faire dans l’histoire, encore moins l’intérêt de les « sniffer ». En tout cas je trouvai cette situation toujours aussi dégradante et révoltante, et j’avais décidé qu’elle ne pouvait pas durer.

Les premiers temps, j’avais décidé de ne plus porter mes sous-vêtements dans la corbeille à chaque déshabillage. Je voulais attendre d’en accumuler plusieurs avant de les déposer directement en machine, car une règle fixée par ma mère débordée était que j’étais responsable de mes lessives. Je les entassais donc sous mon lit, mais Dominique, une personne que ma mère employait quelques heures par semaine pour faire le ménage, s’en était plaint. Ma mère m’avait ainsi fait la remarque un dimanche, devant Victor dont le regard s’était assombri, que je devais être plus soigneuse au moment de ranger mes affaires. J’avais alors mis en place une seconde stratégie. A présent, je notais chaque détail lorsque je déposais mes affaires au sale. Ainsi, si quelque chose bougeait, j’en aurais le cœur net. Et quelque chose bougeait.

Ce n’était pas systématique cependant, il pouvait parfois se passer plusieurs jours sans que je ne remarque de détail compromettant, puis tel soir, le couvercle de mon panier à linge était bien positionné, alors que j’avais fait exprès de le décaler de quelques millimètres en partant. Tel autre, la porte de ma salle de bains que j’avais laissée entrouverte était retrouvée correctement claquée, etc.

Je n’arrivais pas à parler à ma mère de tout ça, alors quand ça arrivait, je faisais la gueule à Victor, espérant qu’il comprenne que j’avais compris, et les quelques jours suivants il ne se passait plus rien. Au fur et à mesure de mes observations, je découvrais un autre fait alarmant : lorsque rien ne bougeait dans ma salle de bains, les veillées dans la chambre parentale étaient beaucoup plus calmes. Y avait-il un lien direct entre mes sous-vêtements et l’activité sexuelle du couple ? Cette idée me révulsait. Tournant le bouton du poste après avoir branché des écouteurs, je me mis en recherche de l’émission de radio recommandée par Malika. Rejoignant la fréquence, je tombai sur une grosse voix d’homme, à laquelle répondait un timbre plus jeune. Le duo dialoguait avec un auditeur qui racontait sa relation avec une fille qui le trompait. Les animateurs répondaient à ses questions et le rassuraient. Je sombrai lentement et me réveillai en sursaut au son d’un jingle criard. Un soir, je repensai à ma discussion avec Malika, ma collègue du restau. « J’aime bien Brad Pitt », avait-elle avoué. Moi aussi ! J’avais l’affiche de Fight Club, celle où il est torse nu dans la baignoire en train de fumer, punaisée à mon mur. Un soir, fixant le poster, je lui demandai son avis. Avec un clin d’œil il me répondit : « Si t’essaies pas, tu sauras pas ».

La première fois c’était dans mon lit. J’avais éteint les lumières pour m’allonger nue sous les draps. En fermant les yeux, j’essayai de me représenter l’acteur américain. Je l’imaginai torse nu, me regardant d’un œil coquin et me disant des mots tendres. Une main était posée sur mon ventre et je sentais mon souffle la faire monter et descendre. Je parcourrai du doigt ma fine peau, jouai un peu avec mon nombril, puis avec les poils de mon pubis. Brad m’embrassait dans le cou, sur les lèvres et m’étreignait les hanches. Une douce chaleur envahissait mes membres. Mon autre main remonta dans mon cou et dans une caresse, descendit jusqu’à un mamelon, que je touchai du bout des doigts. Ce geste déclencha une petite secousse électrique qui me parcourut l’échine. Ma main se posa ensuite sur mon mont-de-Vénus. Effleurant mes petites lèvres, je touchai mon sexe pour la première fois dans le but de me donner du plaisir. C’était agréable, doux et apaisant. Je caressai mon entrejambe et en parcourant l’intérieur des plis de ma vulve. Je sentais une humidité se former aux commissures de mes drapés intimes. Mon souffle se fit plus rauque, mon petit téton se durcit sous mes doigts. Il y avait quelque chose tout en haut de ma fente, une petite excroissance qui, quand je passais mes doigts dessus m’envoyait des petites secousses… Oh ! C’était bon ! Je jouai un moment avec puis… Soudain, les vagues de plaisir diminuèrent. C’était fini ? Trop chamboulée pour m’endormir, j’allumai la radio et retombai sur le programme, que je pris ensuite l’habitude d’écouter quotidiennement.

Le lendemain, je recommençai mon petit jeu dès l’heure du coucher. Brad vint me voir et m’embrassa tendrement dans le cou. Il me demanda la permission de soulever ma chemise de nuit pour m’admirer. Je lui accordai et il passa alors une main sur ma poitrine puis toucha mes tétons. Après quelques instants, il approcha ses doigts de mon entrecuisse. Lorsque qu’ils se mirent à effleurer la petite perle qui surmontait mon intimité, la vague de plaisir ressentie la veille se présenta de nouveau. Cette fois, mon amant s’acharna un peu dessus, tout en me mordillant la lèvre tandis qu’il m’embrassait. La sensation fut plus forte que la veille, et surtout, lorsque je la sentis commencer à décroitre, je pris la main de l’acteur pour l’empêcher de se retirer, ce qui la fit revenir une seconde fois. Cette deuxième secousse fut plus forte que la première. En irradiant toute la région de mon ventre, elle me laissa frémissante et haletante sous les draps. Brad me sourit et me murmura que j’étais belle, tout en s’en allant. Après avoir retrouvé mon calme j’étais, un peu dubitative. C’était ça ? Bon c’était agréable, oui, mais si bref ! Je recommençai mon exploration la nuit suivante et jouissai encore ! Une fois satisfaite, ondulant de bien être, je pris conscience que ma bouche était sèche et que tout mon corps irradiait d’une douce chaleur. J’avais tellement apprécié ce moment que je croyais enfin percevoir les raisons pour lesquelles le monde entier semblait s’y adonner passionnément. En portant la main qui m’avait caressée à mon visage pour me replacer une boucle, je sentis un parfum sur mes doigts. Frais et charnel, cet arôme venu de mon antre rose qui me tapissait la main était minéral, humide, presque désaltérant. Cette nuit-ci je m’endormis lourdement et fis de doux rêves.

En quelques semaines, la majorité des questions que je me posais sur le sexe avaient trouvé des réponses par le biais de ces jeunes gens qui appelaient au standard et posaient toutes sortes de questions à l’antenne. Un des animateurs était médecin et donnait des informations pragmatiques et bienveillantes, tandis que son compère était plus blagueur et allégeait l’ambiance en dédramatisant les sujets abordés.

Au fur et à mesure des jours qui passaient, Brad et moi découvrions mon corps. Toujours bien disposé à me donner du plaisir, mon apollon prenait son temps pour faire monter le désir en moi. Il me susurrait des mots doux à l’oreille, me serrait fort dans ses bras, m’embrassait à pleine bouche et du bout de ses doigts, devenait de plus en plus expert dans la caresse de mon sexe. Celui-ci répondait de mieux en mieux, s’enduisant d’une rosée abondante dès les premiers contacts, et gonflant mon petit bouton pour le rendre facile à trouver et à satisfaire. De deux, j’étais passée à une multitude de vagues que je pouvais chevaucher l’une après l’autre, chacune plus forte que la précédente, jusqu’à ce qu’une puissante lame de fond me soulève, m’emporte avec elle et me dépose loin, sur l’océan de la jouissance, où je ne ressentais rien d’autre que l’apesanteur de l’eau qui m’enveloppait, la tiédeur de l’air du large et surtout la fraîcheur marine de mes senteurs de femme. De plus en plus, je me prenais à avoir hâte d’être au soir, de me glisser dans mon lit, et d’appeler mon amant pour qu’il me rejoigne.

Je ne savais toujours pas ce qu’il se passait avec mes culottes du panier à linge, et je repensais à la discussion que j’avais eue avec Malika. Elle avait dit que certains les portaient et que d’autres les reniflaient. Je me doutais bien qu’au vu de ma taille si fine de toute jeune femme, il était compliqué pour un homme de la carrure de Victor de les enfiler. J’avais humé l’odeur forte et enivrante de mon propre sexe, et je devinai que c’est à ce même acte que l’ami de ma mère s’adonnait. Voulant vérifier ce pressentiment, je mis en place un petit stratagème. Durant quelques jours, je gardai sur moi la même petite culotte. En travaillant chaque après-midi de la semaine, celle-ci s’imbibait lentement de ma transpiration et de mes fragrances féminines. En parallèle, je continuai d’alimenter mon bac à linge en culottes, mais sans les avoir préalablement portées. Je les sortais propres de mon armoire, les chiffonnais un peu et les déposais dans le bac avant de partir travailler. Durant cette semaine, Victor fut plus distant de ma mère. Elle et lui dînaient puis lançaient un film sur l’écran du salon. Parfois quand je rentrais, ils étaient encore sur le canapé. Ma mère s’était endormie avachie dans son tailleur de travail, tandis que lui feuilletait une revue en écoutant distraitement la vidéo. Sinon ils étaient couchés tous les deux et la maison était calme.

Puis vint le vendredi. En me levant, j’examinais la culotte que j’avais portée plusieurs jours de suite. Une bande claire s’était formée au fond du sous-vêtement, à l’endroit où la petite doublure formait une poche de tissus. Cette tâche avait été chaque jour un peu plus élargie par mes sécrétions quotidiennes. Je portai la culotte à mon nez, et fus surprise par l’effluve piquante qui s’en détachait. Je découvrais ainsi étonnée l’odeur concentrée de mon sexe de femme. Moins florale que les senteurs qui tapissaient mes doigts lorsque je me caressais, cette odeur était plus musquée, plus proche d’un parfum de terre et de cuir, évoquant vaguement les émanations qui me parvenaient lorsque, sortant d’un sous-bois chevauchant Pollo, mon cheval préféré, le vent m’apportait les essences des stalles qui se profilaient à l’horizon. Satisfaite de mon dispositif, je disposai le vêtement sur le tas de linge, bien en évidence, en préparant un petit piège, avant de partir travailler. Lorsque je rentrai de mon service, je constatai que la maison était plongée dans le noir mais que de la chambre de ma mère, un festival était en cours. En m’approchant doucement de leur porte, J’entendais battre le montant du lit contre la cloison à intervalles réguliers accompagnant un petit clapotis humide. Parfois le rythme s’accélérait, parfois il ralentissait. Un râle d’homme pulsait en même temps que des petits cris de femme. De temps en temps, un bruit de literie m’indiquait qu’ils changeaient de position, puis le rythme reprenait. Je montai d’un étage et constatai que dans le panier de ma salle de bains, la chaussette que j’avais astucieusement glissée dans ma culotte était maintenant séparée d’elle. Cet indice m’apporta la preuve que mon sous-vêtement souillé avait été visité dans l’après-midi. Au vu de ce qu’il se passait dans la chambre parentale, j’eus enfin la certitude que mes senteurs de jeune fille servaient d’aphrodisiaque pour le mâle de cette maison. Je me couchai si perturbée que Brad resta sagement dans sa loge. Malgré la fatigue de mon service, je ne trouvai pas le sommeil avant plusieurs heures.

Au matin, émergeant de mon lit encore en rage, je me préparais à descendre. Les amants étaient levés et je les entendais batifoler dans la cuisine. Ne voulant pas offrir au type déviant qui vivait chez moi la vue de moi en petite tenue, j’ôtai ma chemise de nuit et enfilai un short de sport et un débardeur. Dans la cuisine, Victor le pervers m’accueillit d’un large sourire tandis que ma mère, contrairement à ses habitudes, s’activait toute guillerette, me demandant comment j’avais dormi (mal), si mon service s’était bien passé la veille (oui), et, comble de l’improbable, me proposant de confectionner elle-même mon petit déjeuner (euh ?). Perdue dans mon sentiment mêlé de honte et de colère, je lui commandai un simple café. Semblant enfin s’apercevoir que quelque chose n’était pas comme d’habitude, ma mère me dévisagea en me tendant ma tasse, et dans un étonnement me demanda pourquoi je n’étais pas en pyjama. Ne sachant quoi répondre, je commençai à tourner les talons pour m’éclipser. M’éloignant dans le couloir, j’entendis Victor répondre à ma place : « Elle grandit, ta fille. »

Profitant du soleil matinal qui commençait à irradier la terrasse, je dégustai mon café en passant ma main dans la fourrure de Chippon, qui ronronnait de plaisir. Pensive, je me disais que Victor avait raison. Je grandissais et je m’en apercevais à une foule de détails qui changeaient ma vie quotidiennement. Mon corps poussait et je le constatais en contemplant la toison qui s’était développée sur mon pubis. Le fin duvet clair avait fait place à une pilosité plus fournie et rougeoyante qui envahissait mon mont-de-Vénus. Les bonnets de mes brassières comprimaient désormais le côté de mes petits seins. Ma sexualité s’éveillait et j’avais déjà dépassé le stade des caresses sous les draps. Désormais le désir pouvait s’éveiller à des moments plus improbables, comme lorsque je prenais ma douche ou que j’étais spectatrice d’un débat télévisé. En service, il m’arrivait de répondre par des sourires aux regards appuyés dont certains clients me gratifiaient. Je pensai alors à une phrase que l’animateur de la radio prononçait souvent : « Ton corps change, ce n’est pas sale ».

Une nuit, Brad ne fut pas au rendez-vous. J’avais passé une soirée difficile car des clients avaient fait du grabuge au restaurant. Mon patron avait dû appeler les flics, j’avais été tenue de témoigner, puis ils m’avaient raccompagnée pour être sûrs que je rentrais à bon port. Tendue malgré la longue douche que j’avais prise, je m’étais couchée et avais appelé mon acteur. Mais celui-ci était distant, mal concentré. Ses caresses étaient mécaniques, sans passion. Vexée, j’avais fini par le renvoyer sans le remercier. Quelques jours plus tard, le débat qui animait l’antenne portait sur le désir. Le docteur expliquait que celui-ci n’était pas toujours au rendez-vous, et que de multiples sensations pouvaient jouer un rôle dans la stimulation mentale qui pouvait décupler le plaisir. Le soir même, je décidai, plutôt que d’invoquer Brad Pitt, de me représenter mon copain nu devant moi. Je n’avais jamais vu de sexe d’homme autrement que dans des manuels scolaires et sur des statues de musée, et j’essayais d’imaginer le corps de Nicolas, si proche que je pouvais le sentir contre moi. Je fantasmais sur son torse, fin et musclé, sur ses grands bras et sur son sexe que je m’imaginais prendre en main pour le caresser. Tout en accompagnant mes rêveries d’une tendre masturbation de mes parties intimes, je visualisais mille façons dont je pouvais m’occuper de son corps. Pour la première fois, je ne m’imaginais pas en fille passive, recevant les attentions de mon amant, mais en femme entreprenante, procurant du plaisir à un corps d’homme et le guidant en retour pour lui montrer comment j’aimais être touchée. Pour la première fois également, je ne me contentai pas d’une caresse externe sur les parois de ma vulve et sur mon clitoris, mais j’insérai une phalange à l’entrée de mon vagin, que je tournai en tous sens, apprivoisant et savourant la sensation inédite d’accueillir un membre en moi. Je constatai ravie que la paroi interne de mon sexe renfermait elle aussi un point sensible, sur lequel je me concentrai un moment. Je ressentis plusieurs bouffées d’un orgasme intense ce soir-là, qui me laissa haletante et ruisselante de jouissance, au point que ma chambre entière était emplie de l’essence de ma transpiration et de mon sexe qui pour accueillir cette première pénétration avait sécrété une mouille épaisse et chargée d’odeurs charnelles. J’ouvris une fenêtre pour faire rentrer un peu d’air frais et contemplai mon reflet dans le miroir de ma chambre. J’y découvris une jeune femme sensuelle, épanouie, aux yeux brillants de malice et dont le visage avait pris une belle teinte rosie par le feu du plaisir intime.

A la maison, Victor était de plus en plus gentil avec moi. Souvent, quand je rentrais, il était à m’attendre dans le salon. Il me proposait une boisson chaude et me demandait comment s’était passée ma journée. Toujours souriant et aimable, il ne faisait jamais de faux pas qui aurait trahi son honteux petit rituel. C’était bizarre, mais je me focalisais moins sur ce qu’il faisait à ma lingerie. Je n’avais pas forcément accepté ses penchants, mais tout le monde semblait avoir trouvé son équilibre dans ce foyer recomposé, et je ne voulais pas endosser la responsabilité de faire vaciller cet édifice. Je sentais ma mère épanouie et depuis quelques temps, elle semblait s’intéresser un peu plus à moi. Un jour, elle m’avait même proposé de m’accompagner lors d’une vraie virée shopping, afin de faire évoluer ma garde-robe. Un soir, au dîner, ils m’avaient gentiment cuisinée sur ma relation avec Nicolas. Je répondis de manière vague, indiquant qu’on ne se voyait pratiquement jamais. Rassurée, ma mère avait rapidement changé de sujet. Le lendemain, je trouvai néanmoins un petit sachet de pharmacie sur mon bureau. Celui-ci contenait une boite de préservatifs, un flacon de lubrifiant, un test de grossesse et une petite carte de bristol, sur laquelle était inscrit dans son écriture : « Pour ma grande fille ». C’était sa façon de prendre soin de moi et elle était toute à son image : distante et pragmatique. Je ne sus quoi faire de ce kit de survie, et le rangeai dans mon tiroir.

En réalité, je voyais un peu plus souvent Nicolas. La plupart du temps il venait me chercher au restaurant, et nous rejoignions quelques amis à lui autour d’un verre. Nous avions un attrait commun pour le cinéma et nous allions voir des films le lundi soir, quand le restaurant était fermé. J’avais décidé de passer à une vitesse supérieure avec lui, profitant de quelques instants complices lorsque les conditions nous permettaient d’avoir un moment d’intimité. Plusieurs fois, nous avions passé de long moment à nous embrasser dans sa voiture. D’abord très coincé, il commençait à prendre quelques initiatives au fur et à mesure de nos rendez-vous. La première fois, j’avais dû prendre sa main et la glisser sur mon t-shirt pour qu’il accepte timidement de me malaxer le nombril d’une main hésitante. Une autre, il s’était aventuré à tripoter le devant de mon soutien-gorge. Au cinéma, il avait posé sa main sur ma cuisse, et au bout d’un moment, je l’avais saisie et reposée plus haut, sur mon entrejambe. Du coin de l’œil, j’avais alors cherché à savoir si cette caresse avait éveillé une quelconque réaction du côté de son jean, mais je ne parvins pas à distinguer quoi que ce soit dans le noir. De mon côté, j’avais senti ma minette s’éveiller et commencer à se lubrifier, mais j’avais retiré sa main en sursaut quand une scène du film avait tout à coup illuminé la salle, de peur que quelqu’un découvre notre manège. A son petit sourire à la sortie du cinéma, j’avais compris qu’il avait apprécié ce moment. Par la suite, dans la voiture, je lui demandai s’il aimerait aller plus loin. Il m’affirma qu’il s’y sentait prêt.

Ce jour-là on devait sortir voir un film. Il m’avait rejointe chez moi dans l’après-midi. Victor était absent, probablement en visite d’un chantier, et nous étions tous les deux montés dans ma chambre. J’avais entrepris de franchir un cap avec lui, et après quelques caresses et baisers, j’avais retiré mon haut et ma jupe, apparaissant en culotte pour la première fois devant un homme. D’abord passif, il s’était rapidement éveillé. Il promena ses mains sur mon ventre et m’embrassa maladroitement dans le cou. Il déboutonna ensuite sa chemise et je posai une main sur son torse. Tout en l’embrassant, je constatai que son cœur battait la chamade dans sa poitrine. A ce jour, la suite est encore confuse dans ma mémoire. Je me souviens qu’il s’était excité d’un coup, beaucoup trop fort, me touchant avec brutalité. Sans préliminaires, Il avait écarté les pans de ma culotte pour tenter d’insérer ses doigts en moi, m’avait fait mal, puis voyant qu’il n’arrivait à rien, avait tenté de me faire saisir son sexe pour le sucer, en ouvrant sa braguette d’une main et en tirant sur ma nuque de l’autre. Je me souviens que je me débattais, criais et griffais pour me dégager, dans une lutte que je me sentais perdre de seconde en seconde, tant il était plus fort que moi. Au comble de ma peur, j’entendis un grand bruit. La porte de la chambre s’ouvrir à la volée et en un éclair, Victor faisait irruption au pied du lit, attrapait Nicolas par son épaule nue et lui hurlait :

« Casse-toi ! Dégage ! »

Il lui portait ensuite un grand coup dans le dos, et le poursuivit jusqu’au bas des escaliers en jetant son sac après lui. L’autre ne demanda pas son reste et je l’entendis détaler dans la rue deux étages en dessous. J’étais tellement médusée que je n’avais toujours pas bougé lorsque Victor réapparut sur le seuil de ma chambre. Il me posa un flot de questions, cherchant à savoir si j’avais été violée, si j’avais besoin d’appeler la police, ma mère, les pompiers, un médecin, Dieu ou je ne sais qui encore. Moi je pleurais, tremblais, essayais de répondre tant bien que mal, puis nous nous tûmes. Après quelques secondes, L’incongru nous sauta aux yeux. Nous étions l’un devant l’autre, moi Les seins à l’air dans une petite culotte rose et lui haletant et rougeoyant de colère. Sursautant tous les deux en même temps, je me mis à me tortiller pour tenter de ramasser les draps sur ma nudité, tandis que lui sortait de ma chambre. Il me laissa ainsi le temps de me rhabiller en restant sur le pallier, et il redescendit quand je lui demandai de me laisser seule. Je ne sortis de ma chambre qu’une fois avoir entendu ma mère rentrer. Dans le salon, Victor me regarda d’un air interrogateur. Je sentais qu’il attendait mon consentement pour évoquer mon agression devant ma mère. Elle fondit en larme en me prenant dans ses bras. Je ne revis jamais Nicolas. Quelques semaines plus tard, l’épisode n’était plus qu’un mauvais souvenir. J’avais eu de la chance, et je le savais, mais en discutant avec une médecin que ma mère m’avait faite consulter, j’exorcisais rapidement cet événement. Je me tenais en revanche éloignée des garçons et ne rendais plus les sourires au restaurant.

Seule dans ma chambre ou dans la maison, je m’adonnais toujours à mes pratiques, qui devenaient de plus en plus impudiques. Il m’arrivait désormais régulièrement de me masturber en pleine lumière, à genoux dans mon lit, les cuisses grandes ouvertes en me regardant dans le grand miroir de ma chambre, une main pressant mon sein tandis que l’autre s’activait entre mes jambes. Parfois, je profitais d’un moment seule l’après-midi pour me toucher secrètement sur le canapé du salon, sans enlever mes vêtements, ou encore lorsque je m’étendais au soleil sur une chaise longue du jardin, j’enlevais le haut de mon maillot de bain pour laisser mes tétons se gorger de soleil en les caressant longuement. J’avais également découvert que mon pommeau de douche, réglé sur la bonne pression et dirigé droit sur mon bouton pouvait me déclencher des orgasmes puissants en quelques secondes seulement. Mes pratiques n’étaient pas nécessairement sexuelles ou tournées vers l’orgasme, je jouai également à des jeux érotiques consistant à m’habiller d’une manière plus provoquante, déboutonnant mes chemisiers sur ma poitrine nue pour ranger ma chambre, ou bien vêtue d’une simple jupe sans culotte et d’un boa en plumes, je mimais des poses de pochettes d’album dans le style New Wave ou Glam’rock, en me trémoussant lascivement devant ma glace, sur des morceaux de Duran Duran ou de Joy Division en laissant de temps en temps apparaitre ma toison rousse que je ne me lassais pas d’observer et de câliner.

Victor était à présent véritablement adorable avec moi. Souvent, il proposait de me conduire au travail et de venir m’y chercher. De plus en plus complice, il me questionnait sur mes amies ou sur ma vie en général. Plusieurs fois lors de disputes ou quand je quémandais un droit de sortie, il prenait ma défense ou intercédait en ma faveur. Malade plusieurs jours d’affilée, il avait pris soin de moi, m’apportant en chambre médicaments, boissons et repas. Très précautionneux et respectueux de mon intimité, il frappait toujours avant d’entrer et ne tentait jamais de s’approcher de moi par surprise ou de me toucher. Mais je savais qu’il continuait de rendre visite à mes petites culottes, et parfois je l’imaginais étirer mon minuscule sous-vêtement de ses deux mains de géant et plonger son visage dedans, se délectant de mes jus intimes, humant délicatement chaque zone où mon sexe avait déposé ses fluides, se caressant en appréciant l’intense arôme diffusé par ma jeune vulve effervescente.

Une nuit, à la recherche de mon plaisir, alors que mes doigts décrivaient des cercles de plus en plus rapides sur le pourtour de ma perle d’amour, que je me cambrais sur mon lit en empoignant mes seins, que je fermais les yeux pour ressentir au mieux la fougue de mon plaisir, au moment où, déferlant comme un tsunami, l’orgasme s’apprêtait à m’emporter, son torse nu m’apparut. Je jouissai alors avec une force incroyable, en plusieurs fois, me plongeant dans une torpeur qui enveloppa mon âme d’un coton nuageux, épais comme un brouillard de ville mais chaud comme un hammam, et me laissa de longues minutes à la recherche de mon souffle et de la réalité. Mon cœur battait à tout rompre, Une nuée de papillons avait pris son envol dans mon ventre et plus bas, et ma minette perlait de la cyprine tiède dont je raffolais désormais de l’odeur. Reprenant peu à peu mes esprits, je fus choquée de me rendre compte que j’avais pensé au chéri de ma mère, sexuellement, et que c’était son apparition qui avait déclenché mon orgasme.

Au fur et à mesure de mon éveil sexuel, mon approche envers le petit jeu de Victor avait changé. Depuis quelques temps, je l’invoquais souvent dans mes passions intimes. Dans mes fantasmes, je m’étais fabriqué plusieurs scénarios. Au départ, J’imaginais que je me vengeais de ses vices. Le trouvant assoupi, je l’attachais à la chaise sur laquelle il dormait, puis le confrontais en lui avouant que je savais tout depuis le début. Devant son visage mi-incrédule et mi-honteux, j’ôtais alors ma culotte et, lui révélant l’entrée de ma grotte humide, j’entamais devant lui la caresse de mon sexe luisant, en exhibant bien mes chairs à sa vue pour l’exciter, puis constatant qu’il était au comble de l’envie, je le giflais pour l’humilier et lui enfilais ma culotte sur sa tête tout en lui promettant qu’il devrait rester ainsi jusqu’à ce que ma mère rentre. Au bout de quelques temps, ces rêveries se firent plus douces. Je nous imaginais seuls dans la grande piscine municipale où il était mon maître-nageur. Il se tenait d’abord debout au bord du bassin, m’observant gigoter dans mon maillot de bain échancré, m’incitant à corriger mes mouvements en me touchant du bout de sa perche, puis descendant dans l’eau, parcourant mon corps de ses mains pour m’indiquer les points sur lesquels je devais me concentrer. Il m’obligeait ainsi à m’entrainer jusqu’à ce que je sois à bout de souffle prête à me noyer. Alors, au dernier moment, il me saisissait dans ses bras pour me sauver, me portait jusqu’au bord, caressait mes cheveux, faisaient glisser haut et bas de mon bikini et m’embrassait sur les lèvres, sur les seins et sur le sexe, dardant sa langue sur mes plis humides, roulant sur mon bouton et, la tête plongée entre mes cuisses ouvertes, humant à la source ces effluves qu’il aimait tant. Chaque fois, la culpabilité de l’interdit décuplait mon plaisir et je terminais mon outrageux scénario par une décharge intense qui me terrassait durant de longs moments.

Durant tout un week-end, les amants partirent en voyage en me laissant seule à la maison. Je m’étais déjà satisfaite de manières impudiques plusieurs fois depuis le début de l’après-midi, jouant avec mon corps un peu partout dans la maison. Poussée par une montée de vice, je poussai la porte de la salle de bains du premier étage. Mon intention était de me parfumer de l’eau de toilette de Victor, pour agrémenter ma masturbation de sa fragrance masculine. Saisissant le flacon, je m’en disposais quelques gouttes dans le cou et dégustais cette sensation olfactive émanant de ma peau. En fermant les yeux, je pouvais le sentir près de moi. C’est alors que j’eus l’idée d’ouvrir le panier à linge de cette salle de bains. Je tombai d’abord sur une culotte noire, dont les fesses étaient en dentelle et le triangle avant surmonté d’un petit nœud rose. Me demandant ce que pouvait sentir le sexe d’une femme plus mure que moi, je portai le visage à cette culotte. L’odeur qui s’en dégageait était terreuse, profonde, intense et épicée. Si la mienne pouvait rappeler l’onde fraîche un petit ruisseau sous les arbres, celle-ci évoquait l’orient, le sable chaud du désert et l’ambre musqué des parfums capiteux. Rejetant le sous-vêtement, je continuai de butiner dans le bac à linge. Ma deuxième trouvaille était un slip masculin blanc. La première chose qui m’étonna en le saisissant, ce fut l’épaisseur du coton. Comparé à mes culottes, celui-ci faisait au moins trois millimètres de plus. Une large bande élastique ceinturait la taille. Brodé d’un fil d’or sur fond noir, la marque du slip de répétait sur tout son pourtour. Sur le devant, un renfoncement destiné à accueillir le galbe du pénis formait une petite coque de tissus, là où le triangle de mes culottes féminines était plat. A l’arrière, le tissu descendait beaucoup plus bas que sur un slip féminin. La taille de ce vêtement était impressionnante. De plus en plus émoustillée, j’examinai l’intérieur du slip. Celui-ci contenait une minuscule tâche un peu jaunie sur le devant. J’approchai mon visage en fermant les yeux. Une odeur forte de mâle me prit aux narines. Les phéromones qui s’échappaient du tissu allumèrent un millier de petites mèches dans autant d’endroits sensibles de mon corps. Le parfum d’homme était salé, animal, envoutant. Sa puissance n’en finissait pas de me chambouler. J’humais et lapais plusieurs fois le tissu, à différents endroits. Au creux de la couture centrale, à un endroit que j’imaginai être sous les bourses, l’effluve était proche d’une l’odeur de transpiration, tandis qu’au milieu du petit renfoncement, c’était clairement un parfum de sexe, charnel, corsé et brutal. En me retournant, je vis un débardeur d’homme suspendu à un crochet. Là encore, l’odeur virile qui s’en échappait m’excita jusqu’à m’en faire vibrer les tétons. Je quittai la pièce en emportant avec moi ces deux trésors. En pénétrant dans ma chambre, je me déshabillai. J’enfilai les vêtements de Victor en me regardant dans le miroir. Tout était trop grand pour moi, bien sûr, mais l’image que je captai de mon reflet était délicieusement perturbante. Je portais son slip d’homme qui me couvrait autant qu’un short, et en la passant sur ma vulve par-dessus le coton, ma main se couvrait du parfum enivrant de son sexe. L’idée de porter tout contre ma chatte un tissu sur lequel son pénis s’était promené me stimulait incroyablement. A ce moment je compris parfaitement ce qu’il se passait dans l’esprit de Victor lorsqu’il se frottait à mes effluves. La transpiration sur son débardeur saturait mon espace olfactif. Je frottais mes tétons nus et durs comme de petites pierres sur l’intérieur de son t-shirt en couinant de plaisir.

Je portai son slip pour le restant de la journée. Il était toujours sur moi quand ma mère appela le téléphone de la maison pour me prévenir de l’heure de leur arrivée. Peu avant ce moment fatidique, je rependis malgré moi le débardeur dans la salle de bains. Je cachai son sous-vêtement dans ma chambre cependant. J’avais une autre idée pour lui. Pour l’heure, je me rhabillai telle la petite fille modèle qu’on croyait que j’étais, rangeai un peu la maison et me préparai à leur retour. Le mardi suivant, juste avant de partir travailler, je déposai le slip de Victor au sommet de mon linge sale.

A mon retour, Victor m’attendait comme à son habitude dans le salon. Il paraissait surexcité, ses yeux brillaient d’une fébrilité que je ne lui connaissais pas. Il me posa mille questions sur mon Week end, voulant savoir tout ce que j’avais fait. Je tentais du mieux que je pouvais de maintenir une attitude contenue, et essayai de répondre à ses questions de la manière la plus crédible possible. Il plaisantait avec moi, son regard intensément planté dans le fond de mes yeux, et la veillée dura bien plus longtemps qu’à l’accoutumée. En montant, je vis que son slip avait disparu de ma salle de bains.

La journée shopping à laquelle ma mère m’avait invitée arriva enfin. Nous avons ce jour-là visité un centre commercial immense. Excitée comme une puce, je voletai d’un portant à l’autre, choisissant avec soin des articles modernes, me composant plusieurs tenues parfaites pour des occasions bien ciblées : le travail, les sorties au bar avec le staff du restaurant, les après-midis de détente à la maison… Ma mère, assistant à mes essayages, prit vingt ans en une après-midi, voyant sous ses yeux sa petite fille s’extraire de sa chrysalide et se métamorphoser en un papillon flamboyant. Mais je n’étais pas complètement satisfaite. Il me manquait quelques accessoires, que je n’avais pu me résoudre à choisir en présence de ma génitrice. Je profitai du lundi suivant pour retourner flâner dans ces boutiques à la recherche de ce qu’il me fallait pour compléter ce nouveau look. Ce jour-là, je mis dans mon panier deux culottes brésiliennes, un minuscule string ficelle et un pack de trois tangas bordés de dentelle. J’assortis le tout de plusieurs délicieux petit soutien-gorge aux couleurs acidulées, qui épousaient beaucoup mieux ma poitrine tout en la galbant et sur lesquels de petits motifs en relief étaient brodées. Je remplaçai également mes chemises de nuit par un pyjama en satin, une nuisette transparente et un kimono de soie. Sur le trajet du retour, je me pris à imaginer que ma mère serait bientôt elle aussi récompensée par ces achats, puisque j’étais convaincue que la vue de ces atours ne manquerait pas d’allumer un volcan dans le bas ventre de son amant.

A partir de ce moment, le jeu prit effectivement une tout autre tournure : nous étions désormais deux à y jouer ! En essayant le premier string de ma collection, je pris un plaisir fou à en crémer le plus possible l’intérieur. Je faisais aller mon majeur et mon annulaire au plus profond de mon vagin, les ressortant complètement avant de les replonger tout entier dans mon con, ma main en dessous bien ouverte à plat, pour me fesser la vulve tout en me pénétrant. En émulsifiant ma mouille, celle-ci s’épaissit en une crème visqueuse et odorante. Caressant ma culotte par-dessus ma fente, j’imprégnais le tissu de mon jus intime au fort parfum de terre et de miel. Deux jours entiers, je me donnais des branles répétées dans cette culotte, parfois rapides, profitant d’un simple moment aux toilettes, et parfois plus longues, au soir, prenant une multitude de poses lascives sur mon lit et construisant lentement mon plaisir pour pouvoir jouir de multiples fois. Je déposai ensuite mon offrande ruisselante sur l’autel sensoriel. Le lendemain, en pénétrant ma salle de bains, je retrouvai dans ma petite culotte sale un petit carré de papier rose sur lequel un cœur était dessiné !

Un jour que Victor bricolait sous une chaleur étouffante, son T-shirt maculé de transpiration sous les bras et dans le bas de son dos, je passai derrière lui et murmurai : « Il va être bon celui-ci ». Il ne leva pas la tête de son ouvrage pour répondre tout bas : « Ok ». Le soir même, après qu’il eut pris sa douche et s’était changé tandis que je préparais le repas, il avait déposé son slip odorant dans mes affaires. Je passai alors une soirée torride en la compagnie du vêtement souillé dont la saveur était incroyable. Une autre fois, j’attendis que ma mère parte à son travail pour descendre de ma chambre. Je portais un pantalon de yoga moulant mes formes, surmonté d’un débardeur très court qui laissait entrevoir mon ventre et mes hanches. Entrant dans le bureau de Victor, je lui demandai s’il désirait un café. J’avais pris soin de porter sur moi un de ses slips sales en laissant ostensiblement apparaitre sa bande élastique remontée jusque sous mon nombril. Je lui ramenai sa tasse sur un plateau où j’avais plié un tanga sous une serviette sur laquelle j’avais inscrit : « je m’appelle reviens ». Ce soir-là, il fit hurler ma mère de plaisir…

Et puis un jour, il y eût de grands cris. Victor s’était offert un de ces premiers téléphones portables, qui commençaient à pulluler. Je crois qu’il ne savait pas très bien s’en servir, ou qu’il pensait que ma mère ne savait pas s’en servir. En tout cas il y avait eu tromperie, et pendant tout un weekend des portes claquèrent, des pleurs retentirent et au lundi matin, la maison était vide, plus d’apollon nageur, plus de sous-vêtements olfactifs, plus de petites cachotteries érotiques. Ma mère vendit la maison peu après. Je pris pour ma part un petit appartement en location, et commençai ma vie d’adulte, entre copains et copines, travail, fêtes et virées dans ma petite voiture enfin payée.  »

Laura m’a confié une suite à son histoire, si vous me la demandez, je pourrai l’écrire. Si celle-ci vous a plu, je vous assure que la suite vaut le coup !

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Une réponse à Parfums de chair par Gabie

  1. Forain dit :

    Très sensuel, sauf que ça manque un peu de dialogue

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