Chanette 19 : Trafics (roman) 14 – Chassé-croisé par Chanette

14 – Chassé-croisé


Vendredi 5 Octobre

Mal dormi, la perspective de savoir que Nadia va me quitter m’a rendue malade. Elle est partie de bonne heure, il n’était même pas 9 heures. Nous n’avons pas prolongé les adieux, j’étais mal, et apparemment ça se voyait. Nadia avait l’air normale… ben voyons !

Je suis allée au studio et me suis concentrée sur mon travail, je ne suis même pas sortie le midi pour manger un morceau comme j’ai l’habitude de le faire.

Mais ce soir en rentrant chez moi, je me retrouve avec une boule dans l’estomac.

Un douche vite fait, et voilà qu’on sonne ! Non ça ne va pas recommencer comme hier ! Et je me remémore que Nancini et sa compagne devaient passer me chercher pour m’emmener au restaurant. J’avais complètement zappé ce truc ! Je vais trouver quoi comme excuse ? Dire que je n’ai pas la pêche devrait suffire, du moins j’espère !

Mais ce n’est pas Nancini, c’est Lafontaine. Je le fais entrer.

– Bonsoir Christine, vous êtes seule ?
– Pour l’instant, on doit venir passer me prendre pour aller au restaurant, mais ça ne me dit pas grand-chose.
– Ah ?

Il me regarde bizarrement : Il doit se demander s’il a le temps de me draguer !

– Je voulais vous mettre au courant des derniers développements de l’enquête…

Ben, oui c’était le prétexte pour revenir !

– L’alibi de Mattéo tient la route. On a aussi retrouvé sa fameuse copine qui en fait est aussi la maîtresse de Zimmerman. Elle ne sait rien, je l’ai rencontrée et je l’ai laissée en liberté. L’ennui c’est si Couillard la retrouve…

Je ne comprends pas bien, même si je m’en fiche un petit peu.

– Ça fait quoi si Couillard la retrouve ?
– On fait un métier où on a des tentations. Ce que m’a dit Mattéo, hier soir, je l’ai gardé pour moi. Couillard et les stups n’en savent rien. La tentation de garder toute la came pour moi est forte…

Ça, je l’avais à peu près compris.

– Vous vous rendez compte, le paquet de fric, mais je ne peux pas m’en servir, c’est trop dangereux. Le minimum que je puisse faire, c’est de laisser dormir la camelote pendant un an ou deux en attendant que ceux qui sont sur l’affaire considèrent tout ça comme définitivement perdu. Je pourrais en vendre juste un petit peu, à une personne sûre, une personne qui se came toute seule et qui n’en parle pas aux autres… Vous ne connaissez personne ?

Ce n’est quand même pas pour me poser cette question débile qu’il est passé me voir ? Je ne connais personne et je le lui dis. La conversation commence à prendre une tournure qui me déplaît profondément. J’en suis à espérer que Nancini se ramène au plus vite pour y mettre fin.

– Ça ne vous plairait pas une vie de rêve, les palmiers, les cocotiers, le farniente… Je pourrais vous en faire profiter !
– Arrêtez de rêver, Monsieur Lafontaine.
– Vous pourrez toujours réfléchir !
– C’est tout réfléchi.
– Vous ne connaîtriez pas un endroit où je pourrais conseiller à l’amie de Zimmerman de se planquer. Vous comprenez, si Couillard l’arrête, elle risque de parler de la cache de Mattéo…
– Je croyais qu’elle ne savait rien ?
– Elle ne sait rien, mais elle sait juste ça !
– Planquez là chez vous !
– Je suis marié !
– Louez une garçonnière.
– Vous croyez qu’un fonctionnaire de police a les moyens de se payer une chose pareille ?

Dring !
!

Ouf ! Sauvé par le gong ! C’est bien Nancini et Félicia. Je les fais entrer.

– Bonjour ! Je ne suis pas prête, j’ai eu la visite inopinée de Laurent, un de mes cousins.
– Laurent Dupont, voyageur de commerce ! Se présente alors Lafontaine.
– Alessandro Nancini, négociant en art, et voici ma compagne Félicia.

Et là il se passe quelque chose. Les regards de Félicia et de Lafontaine se croisent comme si Cupidon venait de leur décocher une flèche d’amour.

– Félicitations, cher Monsieur, votre compagne est absolument charmante.
– Merci vous êtes un gentleman, répond Félicia en pétillant des yeux.

Les règles de politesses voudraient que Lafontaine prenne maintenant congé, rompant ainsi brutalement le charme de sa trop brève rencontre avec Félicia. Mais comment peut-il faire autrement ? Quant à Félicia je la vois farfouiller dans son sac et sortir un stylo et un bout de papier, sans doute va-t-elle rédiger un petit mot à l’attention de Laurent ou lui indiquer son numéro de portable, dans l’hypothèse où il partirait maintenant.

Elle cache le bout de papier sans sa main, frôle celle de Laurent qui a compris et qui le glisse dans sa poche.

Du coup, il se décide à partir.

– Je vais vous laisser…

Et demain il reviendra m’emmerder… et ce couple de ringards, j’en fais quoi ?

Et puis soudain l’idée…

– Restez un moment en notre compagnie, je suis un peu fatiguée, je vous propose de prendre l’apéro ici, ensuite on verra bien.
– Juste cinq minutes, alors dit-il (oh, le gros mensonge !)

Il m’est venu à l’instant à l’esprit un plan machiavélique : pousser Lafontaine dans les bras de Félicia, et vu les prédispositions qu’ils affichent l’un envers l’autre ce ne devrait pas être trop difficile. Si ça marche, Lafontaine me fichera la paix avec ses plans aussi farfelus que dangereux ! L’inconnue réside principalement dans l’attitude de Nancini : il forme avec Félicia un couple « libre », mais jusqu’à quel point ?

– Monsieur Nancini, soyez gentil j’ai besoin de quelqu’un pour attraper le paquet de cacahuètes qui doit être tout en haut.

Puis m’adressant à Lafontaine et à Félicia :

– Je vous en prie, ne restez pas debout, mettez-vous à l’aise et installez-vous sur le canapé.

Et voilà, c’était le but de l’opération : les deux postulants tourtereaux sont l’un à côté de l’autre. Félicia a retiré son ciré vert pomme, elle est habillée d’un petit débardeur jaune pâle mettant en valeur ses belles épaules et d’un pantalon blanc.

– Je ne vois pas de cacahuètes, se désole Nancini en explorant le haut du placard.
– Pourtant, il me semblait bien ! Ah, effectivement, elles sont là !

Bon maintenant : phase 2 : chauffer tout ce petit monde. Pas de plan, on va improviser !

Je sers les apéros, un ange passe, personne ne prend l’initiative de la conversation, il va falloir que je m’y colle :

– Comment s’est passée votre soirée avec Anna hier soir ?
– Fort bien ! Répond Félicia, le restau était bien et nous avons prolongé tout ça à la maison.

Intéressant ! Elle ne donne pas de détails. C’est normal, elle ne veut pas prendre le risque de choquer Lafontaine. A moi de jouer !

– Une prolongation coquine, je suppose ? Suggérais-je innocemment
– Un petit peu !
– Il faut que je vous dise, Laurent peut tout entendre, c’est une personne très… Comment dire ?
– Très libérée ? suggère Félicia.

Lafontaine rougit comme un bifteck.

– Vous aimez le sexe alors si je comprends bien ? reprend-elle, vous avez raison, la vie est si courte, autant profiter de ses plaisirs.
– Tout à fait ! approuve-t-il.
– Alors, vous avez fait quoi avec Anna ? Insistais-je.
– Ah ! Vous voulez du croustillant ? Je ne suis malheureusement pas trop douée pour raconter ce genre de choses. Mais tu peux peut-être te lancer, toi, Sandro ? Ajoute-t-elle à l’adresse de son compagnon.
– Euh ! Ben on a fait l’amour à trois !

Vachement originale sa description !

– En fait, pas complètement, reprend Félicia, on s’est d’abord câlinées, Anna et moi, pendant que Sandro regardait, il n’en perdait pas une miette, ce vieux cochon, pas vrai Sandro ?
– Regarder deux femmes ensemble, c’est toujours un émerveillement !
– Ben voyons ! Continue sa compagne, c’est l’un des fantasmes préférés des hommes, par contre pour l’inverse on n’a pas fait ça souvent !
– L’inverse comment ? demande Lafontaine qui ne suit plus très bien.
– Et bien, explique-t-elle, un fantasme féminin assez courant, me semble-t-il est de regarder deux mecs se faire des trucs !
– Ah, oui ! Ça doit être rare ! commente laconiquement Lafontaine.
– Plutôt, oui, ça nous est arrivé… euh… trois fois.
– Même pas ! Rectifie Nancini, la troisième fois le mec s’est dégonflé.
– Tu l’as pourtant sucé !
– Ouais, juste trente secondes.

La conversation prend une tournure inattendue et les yeux de Lafontaine se transforment en hublots de bathyscaphe. Nancini et sa copine vont trop loin et risquent de foutre tout mon plan en l’air avec leurs conneries, il faut que je trouve le moyen de recadrer la conversation :

– Si on revenait à cette soirée avec Anna !
– On y reviendra, répond Félicia, mais vous qu’en pensez-vous ?
– C’est quoi la question ?
– Voir deux hommes se faire des trucs !
– C’est un fantasme parmi d’autres ! Répondis-je.
– Mais vous ne l’avez jamais réalisé.
– Non ! Mentis-je.

Si elle savait ! L’image de Nœud-Pap sodomisant Paulino me traverse un instant l’esprit.

– Et vous par exemple ? reprend Félicia s’adressant à Lafontaine.
– Ah, non, voir deux hommes ensemble ça ne me branche pas du tout !
– Certes mais faire des choses avec un homme devant une femme qui regarderait et que vous pourriez baiser après ?

Mais elle va arrêter ou pas ?

– Faudrait que je sois vachement excité alors ! Répond-il

Je note qu’il n’a pas dit non, et par expérience, je sais que tenir ce genre de réponse, c’est être prêt à franchir le pas. Ah, s’il était soumis, si cette conversation avait lieu dans mon studio, sûr qu’il passerait à la casserole le poulet !

Dring

C’est mon portable, cette intéressante et surprenante conversation s’arrête. Je regarde qui c’est :

Nadia !

Mon cœur en palpite de bonheur. Je pourrais me mettre à l’écart pour répondre, mais je ne le fais pas, je n’ai pas envie que la discussion reprenne sans moi.

– Allô, c’est moi !
– Nadia, quel bonheur d’entendre ta voix ! Tout va bien !
– Oui, oui ! Je peux passer te faire un petit coucou ? Tu vois je m’ennuie déjà de toi !

Fabuleux !

– Bien sûr !
– A tout de suite ! Bisous !

Mon visage devait rayonner après ce coup de fil, car non seulement je vais revoir Nadia, mais sa visite va me fournir un prétexte pour éviter la sortie restau. Et si Nancini et Félicia y emmenaient Lafontaine à ma place ce serait parfait.

Apparemment, Félicia a grande hâte de reprendre la discussion interrompue.

– Et imaginons que vous le fassiez, Laurent, dans ce cas vous seriez plutôt actif, plutôt passif, ou peu vous importe.
– Actif, bien sûr !

« Pourquoi « Bien sûr » ?

– Ça tombe bien, Sandro serait plutôt passif, n’est-ce pas mon chéri ?
– C’est vrai !

Voilà (déjà !) Lafontaine au pied du mur, son regard devient vague, à quoi pense-t-il ?

Dring

La sonnette d’entrée ! Je vous dis que ça va recommencer comme hier !

– Nadia ! Déjà toi ! Comment tu as fait ? Tu t’es téléportée ?
– Je t’ai téléphoné d’en bas de l’immeuble !
– Je ne suis pas seule, mais ils vont dégager. Chuchotai-je.

Elle rentre, embrasse tout le monde, mais je sens bien que sa présence contrarie Nancini et Félicia. Je vais arranger ça !

– Vous pouvez reprendre votre conversation, Nadia en a entendu d’autres et je crois bien que le sujet l’intéressera.

– Décidément vous cachiez bien votre jeu ! Ne peut s’empêcher de s’exclamer Nancini !
– Je ne cachais rien du tout ! C’est un peu plus compliqué que ça, mais bon, nous aurons peut-être l’occasion d’en reparler. Alors cette conversation, c’était quoi ?
– J’expliquais que l’un de mes fantasmes était de voir deux hommes se faire des trucs ! Répond Félicia, et je demandais à Laurent, si les circonstances s’y prêtaient s’il serait d’accord pour me permettre de le réaliser.
– Ah ! Et alors, votre réponse ?
– Disons que je ne suis pas complétement contre, mais c’est de la théorie tout ça, il faudrait une ambiance spéciale, une excitation particulière….
– Vous permettez qu’on joue à un petit jeu ? Intervient Félicia en se levant.

Je permets (comment faire autrement ?) et je devine, mais je m’imaginais pas que ça se passerait ici et si tôt. Et puis mon objectif n’était pas de tester l’éventuelle bisexualité de Laurent Lafontaine mais de l’envoyer dans les bras de Félicia ! Ce n’est pas gagné !

– Si vous pouviez mettre un peu de musique ?

Ben voyons, pourquoi pas 100 balles et un Mars ? Mais je joue le jeu et je passe un C.D. jazzy.

Félicia se dandine les fesses en effectuant quelques pas de danse, elle s’approche de Laurent en le regardant droit dans les yeux. Il est scotché. Elle soulève son débardeur, l’enlève, continue de se tortiller au rythme de la musique, elle dégrafe son jeans et le fait glisser sur ses cuisses, le retire, mais remets ses chaussures à talon. Elle a un très bel ensemble string et soutien-gorge rouge foncé qui lui va à ravir.

L’érection de Lafontaine est visible à travers son pantalon. Félicia continue à tournicoter puis se dirige vers lui et s’assoit à cheval sur ses cuisses, elle s’approche au plus près, plaquant son entrejambe sur sa braguette. Elle se penche vers lui, approche ses lèvres des siennes. Il ne les refuse pas. Elle enlève son soutien-gorge, lui fout les seins sous le nez, et le téton dans la bouche. Elle se laisse un peu peloter, puis se dégage, s’éloigne de quelques mètres, enlève son slip et l’envoie valser je ne sais où.

Elle se positionne ensuite en levrette à ses pieds, le cul tendu vers lui, exhibant tous ses orifices. Laurent transpire tellement qu’il retire sa veste puis s’éponge le front à l’aide d’un kleenex.

La main de Nancini se pose sur ma cuisse, je la dégage avec un sourire.

– Pas tout de suite !

Il n’insiste pas, change de cible en effectuant un mouvement d’approche du côté de Nadia.

– Tss, tss, pas tout de suite !

La voilà qui m’imite à présent ! Une réaction plutôt inattendue de sa part !

Félicia se met à genoux et avance dans cette position jusqu’aux cuisses de Lafontaine. Elle les écarte, s’approche encore plus près, lui pose la main sur la braguette sans rencontrer d’opposition, puis, d’un coup sec descend la fermeture éclair avant d’aller farfouiller dans le caleçon et d’en extraire sa bite érigée comme l’obélisque de la Place de la Concorde.

Elle le branle un petit peu très lentement tout en le regardant fixement dans les yeux. De son côté, Nancini, ne voulant pas être en reste exhibe lui aussi sa queue, puis sur une imperceptible invite de Félicia, il s’approche du duo qu’elle forme avec Laurent.

Merde ! Il est en train de participer au trip de son épouse sur son fantasme de bisexualité masculine. Et il le fait par dépit parce que je l’ai envoyé bouler, Nadia aussi. Quelle conne j’ai été, j’aurais dû le laisser me peloter, on n’en serait pas là !

Le truc de Félicia va foirer dans les grandes largeurs et Lafontaine va recommencer à m’emmerder. Comment rattraper le coup ? Je n’en sais strictement rien du tout !

La queue de Nancini est désormais à tente centimètres du visage de Laurent, peut-être moins et je n’ai vraiment pas l’impression que ce dernier ait l’intention de faire quelque chose avec.

Félicia fait un geste avec le doigt que je ne comprends pas. Nancini, lui, comprend et s’accroupit aux côtés de sa compagne.

Elle lui tend la bite de Laurent, il la prend dans sa bouche, la suce. Félicia se relève et se pelote les nichons, s’étirant vicieusement les pointes.

– Alors, il te suce bien ?
– Ça, ça….ça…. ça va !
– Si tu l’encules, je serai à toi, toute à toi !
– Je sais pas… Je sais pas…
– Alors Sandro, elle est comment sa bite ?
– Délichieuse ! Viens la goûter.
– Je n’y gouterai que quand il t’aura enculé ! Euh, quelqu’un a une capote ?

J’allais répondre non, afin d’éviter l’irréparable, mais Nadia qui sait où elles se trouvent s’en va les chercher.

La situation est de plus en plus surréaliste, c’est du funambulisme, ça va se casser la gueule.

Nancini se déshabille à la hâte, puis pose la capote sur le sexe de Lafontaine sans rencontrer d’objection, il se place de dos contre lui en position assise et s’empale sur sa bite. C’est lui qui fait tout le travail, en faisant coulisser ses fesses de haut en bas puis de bas en haut.

– Quel spectacle magnifique ! S’extasie Félicia, vous ne trouvez pas Mesdames ?

Je hoche mollement la tête, j’ai vu mieux, mais elle n’a pas besoin de savoir en quelles circonstances.

– Si vous pouviez changer de position, un petit peu ? Demande Félicia aux deux hommes emboités.

Nancini se dégage et s’arcboute contre la table basse.

Lafontaine semble hésiter !

– Vas-y, mais ne jouis pas, ta jouissance tu la gardes pour moi !

L’argument porte, et sans autre hésitation, il encule le compagnon de Félicia. La table basse vibre. On a le réflexe, Nadia et moi de virer les bouteilles. Ce n’est tout de même pas la peine de tout casser !

– Ne jouis pas, surtout, répète Félicia.

Elle n’est pas folle, elle craint la réaction d’après jouissance.

Mais Lafontaine pris au jeu s’excite de plus en plus !

– Stop ! Viens avec moi ! Lui dit Félicia.

Il décule.

– Viens ! Lui dit-elle, on va faire ça, euh… tu peux me prêter ton lit… me demande-t-elle.

La chance ! Lafontaine ne s’est pas rebellé contre la condition probablement excitante mais absurde qu’elle exigeait de lui. Alors d’accord que je vais leur prêter mon plumard et surtout qu’ils ne se pressent pas. Je leur montre le chemin, leur rapporte la boite de préservatifs, pose une grande serviette sur le lit et les laisse. Nancini qui nous a suivi comme un toutou est prié par sa compagne d’aller voir ailleurs.

Et nous voici Nadia et moi seules avec Nancini. On fait quoi ?

– Il m’a bien enculé ce salaud, mais j’aurais bien aimé jouir. On pourrait peut-être s’amuser tous les trois ? Propose-t-il en se tenant la bite à la main.

Je n’ai pas envie de baiser, mais d’un autre côté s’il ne jouit pas, il va devenir chiant.

– On lui fait une pipe à deux ? Proposais-je à Nadia.

Elle est d’accord, lui aussi, mais il veut un petit truc en plus.

– Si vous pouviez vous déshabiller ?

Et puis quoi encore ? Mais j’enlève le haut, juste le haut, Nadia fait de même. Il nous tripote un peu les nénés, je m’accroupis, engloutis de suite le membre super bandé. Le goût en est un peu fort, et légèrement salé ce qui est normal à cette heure. Je le fais coulisser entre mes lèvres et je joue de la langue afin de pimenter la chose. Je passe un instant le relais à Nadia, puis je repars à l’attaque. Je le sens prêt à venir, je me dégage, le finis à la main. Il décharge sur mes seins, ce cochon !

– Ils en mettent du temps ! commente Nancini en se rhabillant.

Je ne réponds pas ! Tant mieux si Lafontaine et Félicia prennent leur temps, plus ça durera plus les chances qu’ils s’amourachent l’un de l’autre seront grandes.

– On fait quoi ? Maintenant ? reprend-il.
– On va se resservir à boire, sinon j’ai un scrabble si vous voulez ?

Et oui ! On a joué tous les trois au scrabble durant trois quarts d’heure pendant que les deux tourtereaux prenaient du bon temps dans ma chambre.

Après, ils ont voulu prendre une douche puis Félicia a souhaité se remaquiller. Tout cela est interminable et je commence à en avoir marre du scrabble.

– On vous emmène tous au restaurant ? propose Nancini.

Il faut voir comment Félicia et Laurent Lafontaine se regardent. C’en est touchant, on dirait deux ados dans un teen’s movie ! Je n’y croyais pas, j’avais tort, Félicia se serait probablement envoyé Laurent même si celui-ci avait refusé d’effectuer sa petite séance de galipettes avec Nancini.

« Pauvre » Nancini qui pour l’instant est en plein dans le fantasme du cocu joyeux, ne se rendant pas compte que la relation entre sa compagne et Laurent est sans doute en train de dépasser le stade du « purement physique » !

Au restaurant, il va s’en rendre compte, il n’est tout de même pas si con que ça, sauf si…

Je chuchote quelques mots à Nadia. Je m’apprêtais à refuser poliment l’invitation de Nancini, ce n’est plus possible. A trois, je ne sais pas ce que ça peut donner, mais c’est la configuration de tous les risques, à cinq, on isole Sandro Nancini, ce qui permettra à la fois à Félicia et à Laurent de continuer leur flirt sans que le brave cocu ne se pose trop de questions.

Arrivé dans l’établissement, et au mépris de toutes les règles de politesse, je m’arrange pour isoler Nancini en bout de table, je me mets devant lui, Nadia à côté, les tourtereaux sont à l’autre bout. Il a fallu qu’on fasse la conversation, Nadia et moi avec Nancini, ça m’a gonflée au début puis il s’est branché sur les arts plastiques, du coup la conversation est devenue intéressante. Je suis loin d’être une spécialiste de ce genre de choses mais je m’intéresse et suis curieuse, et ce soir j’ai appris plein de choses.

J’ai un peu honte de ce que j’ai fait, mais j’ai assuré ma sécurité : Lafontaine ne me sollicitera plus. Mais je sais aussi qu’avec sa prestance et son physique, Nancini ne restera pas longtemps célibataire.

Vendredi 19 octobre

Nancini m’a invitée au restaurant. J’ai accepté à contre cœur (on ne peut pas toujours refuser) parce qu’il m’a a dit avoir envie de parler. Il m’a présenté sa nouvelle compagne, une superbe brune qui disait se prénommer Jolanda (en voilà un joli nom d’emprunt !)

Il avait l’air joyeux, il m’a expliqué ce qui s’était passé près le repas. Lafontaine et Félicia étaient réellement tombés amoureux. Une situation ambiguë qui ne dura que quelques jours. Lafontaine joua alors les grands seigneurs en expliquant qu’il n’entrait pas dans ses intentions de briser un ménage et que sa passion pour Félicia n’était qu’une tocade.

Rassuré et reconnaissant de l’attitude de son rival, quand ce dernier lui demanda un petit service, il accepta sans problème, d’autant que Rebecca en était d’accord. :

– C’est une jeune femme qui est recherchée par mes collègues, elle n’a pas fait grand-chose mais est mêlée à une histoire qui peut lui provoquer des ennuis. Pour l’instant elle se cache à l’hôtel… si vous pouviez l’héberger quelques jours… Pour elle se serait plus simple…

Quand il la vit débarquer, il ne le regretta pas. Le lendemain midi quand il rentra d’un rendez-vous en ville, Félicia avait disparu en lui laissant un petit mot.

« Je m’en vais avec Laurent, je n’ai rien à te reprocher, mais que veux-tu la vie est parfois pleine d’imprévus. J’espère que tu seras heureux avec Jolanda. Bises »

Epilogue

Je me suis mise en ménage avec Nadia, ça a quand même duré trois mois, nous avons partagé des moments inoubliables, avant qu’interviennent les premières chamailleries, les premières discordes. Nous nous efforcions au début de mettre entre parenthèses nos divergences, mais sur le long terme ce ne fut pas possible. Nous nous sommes donc séparées, bonnes copines comme on dit, puis nos rencontres se sont de plus en plus espacées. Mais je n’ai pas perdu le contact. Et je me suis réconcilié avec Anna-Gaëlle.

Désormais je regarde quand j’y pense les émissions de Bertrand Paulino à la télévision. Je sais qu’il entretient toujours Nadia.

Roland Zimmerman et Frank Barbizier ont été officiellement mis en examen pour assassinat sur la personne de Jean-Marie Laroche-Garaudy et trafic de stupéfiants. Jean-Louis Escabèche et le peintre Serge Trempon sont mis en examen pour complicité de trafic de stupéfiants. Pour ce dernier, je considère qu’il s’agit d’une erreur judiciaire. L’inculpation du peintre aurait pu avoir une influence sur la cote de ses toiles, mais quelle importance puisqu’elles avaient toutes été saisies par la police… sauf les trois qu’il a peintes pour Anna, Nadia et moi juste avant d’être appréhendé.

Si la mienne ne prend pas de valeur, je la garderai quand même, en souvenir, mais je ne l’exposerai pas, pour l’instant elle reste au fond d’un placard.

Louis Bouyon m’a contactée. Il souhaitait un massage à domicile, j’ai hésité mais il m’a confié avoir obtenu des indiscrétions sur les derniers développements de l’affaire. Alors j’ai accepté. Et oui, c’est ça la curiosité féminine !

Et c’est ainsi que, revêtue d’une simple blouse ouverte je massai son tas de bidoche, il m’apprit (sans dévoiler ses sources) que Laurent Lafontaine avait disparu. Et qu’il avait profité d’un week-end de congé pour prendre l’avion vers l’Uruguay en compagnie d’une femme. L’Inspection générale des polices le soupçonne de s’être mis de côté la camelote dissimulée dans la cache de Mattéo. Ce dernier ainsi que Rebecca, l’ex compagne de Zimmerman.

Il m’expliqua aussi que Nancini avait changé de compagne et que la nouvelle aussi charmante que la précédente n’était point farouche.

J’ai compris alors (mais je m’en doutais un peu) que la Jolanda que m’avait présenté Nancini n’était autre que Rebecca.

Sur ces bonnes paroles, son nouveau majordome au physique de pâtre grec s’est pointé complétement à poil dans la chambre et s’est fait sucer la bite par Bouyon.

Une bien belle chose que cette bite, je dois l’avouer, elle m’a troublée et mis l’eau à la bouche et quand mon hôte m’a demandé par politesse si je voulais partager sa fellation j’ai (une fois n’étant pas coutume) accepté avec plaisir et sans l’ombre d’une hésitation.

Bouyon m’a ensuite fait comprendre qu’il aimerait bien assister à des choses plus « profondes » si l’on peut dire. Etant fort excitée par cette jolie queue, je n’ai pas dit non.

Et c’est ainsi que le pâtre m’encula fort correctement tandis que Bouyon se ravissait le troufignon avec un godemiché.

Je n’avais donc pas appris grand-chose de plus, mais avais passé un bon petit moment et avais été bien payée ! Que demande le peuple ?

La vie continue, j’arrive au studio comme d’habitude et jette un coup d’œil sur mon planning : Chic, il y aura Nœud-Pap, mon petit suceur de bites préféré, voilà qui va me distraire, je me demande si je ne vais pas me débrouiller pour qu’il m’invite à dîner.

FIN

Et figurez-vous que cette petite séance avec Nœud-Pap déboucha sur une nouvelle aventure rocambolesque que dont le titre est « La clé »…

A bientôt !

© Vassilia.net et Chanette (Christine D’Esde) mars 2013. Reproduction interdite sans autorisation des ayants droits.

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5 réponses à Chanette 19 : Trafics (roman) 14 – Chassé-croisé par Chanette

  1. roger roger dit :

    Une valeur sûre

  2. Muller dit :

    Traffic est l’un des meilleurs récits de Chanette, peut-être parce qu’il est long et qu’elle a pris le temps de développer personnages, situations et… fantasmes !

  3. sapristi dit :

    Une jolie fin pour cet excellent récit, fluide, teinté d’humour et rempli de toutes les petites fantaisies que l’on adore sur ce site

  4. Dubois dit :

    comme toujours avec Chanette ,que du « très bon »!

  5. Kiroukou dit :

    Et voilà, c’est la fin de ce roman érotico policier , un petit bijou dont je vous recommande la lecture, on ne s’ennuie pas une seconde, c’est Vassilien en diable, plein d’humour et de décontraction, et en plus c’est pas con et c’est plutôt bien écrit

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