Ariane 1 – La compétition par Kebur

Ariane
1 – La compétition
par Kebur


Ce récit est une fiction. Une quelconque ressemblance avec des personnes ou un évènement réels est fortuite et non recherchée.

Chapitre premier : La Compétition

Lieu : piscine olympique
Date & Heure: 12 décembre 2010, 7h41
Temps : 0-1°C, la neige tombe drue

Par manque de visibilité les voitures avançaient au pas sur l’autoroute, laissant des traces peu profondes dans la neige fraîche qui ne tardaient pas à être recouvertes de nouveau. Ariane était dans une de ces voitures, accompagnée de son grand sac de sport, pestant intérieurement contre le temps qui s’acharnait sur elle depuis qu’elle s’était levée. Elle avait commencé par se lever en retard à cause de son réveil qui avait eu le mauvais goût d’épuiser ses piles au beau milieu de la nuit, n’avait pas eu le temps de prendre un petit-déjeuner convenable, ni même une douche, et alors qu’elle jetait son sac sur le siège arrière, elle se rendit compte que la noirceur de l’aube camouflait en fait de gros nuages pleins de neige … qui ne tardèrent pas à crever pour laisser voler leur contenu au gré du souffle d’Eole.

L’horloge de sa Twingo affichait 7h41, et son compteur de vitesse un petit 12 km/h. Seulement, elle devait se trouver à 8h00 tapante à la piscine olympique et elle en était encore à une bonne trentaine de kilomètres. Ariane était nageuse de profession, une de ces rares nageuses qui parvenait à conserver un corps fin et sculpté sans tomber dans les aberrations dues à la testostérone et autres produits illicites dont se servaient quelques autres. Au point de vue performance, elle était entraînée pour nager le relais en troisième position. Si elle en croyait ses parents, cela faisait vingt ans qu’elle nageait et était plus à l’aise dans l’eau que dans n’importe quel autre élément. Un avantage surtout quand on aimait cela …

D’un point de vue beaucoup plus terre-à-terre, cela signifiait que si la compétition commençait à 8h, elle ne devrait pas être appelée au plot avant au moins 9h, ce qui lui donnait une marge bienvenue compte-tenu de la circulation. Et l’averse cessa. Puis de nouveau la neige tomba à gros flocons. Puis rien. Puis …

Le yo-yo du climat dura jusqu’à ce qu’elle soit enfin arrivée à bon port, quarante minutes plus tard. Et alors qu’elle se disait qu’elle avait du temps pour se changer et même passer aux toilettes -luxe auquel elle n’avait pas eu droit ce matin là en se levant-, elle vit son entraîneur, visiblement impatient, attendre quelqu’un sur le perron du vaste bâtiment en verre. Evidemment, c’était elle qu’il attendait, et quand il l’interpella et lui fit signe de se dépêcher, Ariane saisit tout de suite ce qui se passait… Ils lui refaisaient le même coup que l’année d’avant en chamboulant entièrement le programme de passage à la dernière minute. Une autre raison pour laquelle elle détestait les championnats régionaux. Seulement maintenant qu’elle était là, elle devait nager, d’autant plus qu’elle s’était engagée auprès de son entraîneur la semaine avant et lui avait promis de venir, malgré un emploi du temps plus que chargé en vue des nationaux.

– Qu’est ce qui se passe John ?
– Comme la dernière fois, ils ont décidé de faire nager le relais en premier… on t’attendait !
– Mouais, trop gentil. Pourquoi ces gars là sont pas foutu de s’en tenir à l’organisation normale d’une compétition ? Hein ? Tu m’expliqueras ça un jour … ?
– Bon bon, maintenant que tu es là, file te changer Ariane, tu vas nous faire gagner !
– Ouais, mais les régionaux, c’est la dernière fois pour moi ! Et j’ai le temps de passer aux toilettes ou… ?
– Non, notre équipe est devant les plots, ils n’attendent plus que toi pour donner le top. Tu iras après … vu le temps que tu fais, ce sera pas long !
– Mouais…

Avec une moue dédaigneuse elle partit d’un pas résigné vers les vestiaires. Evidemment, vu qu’elle était la dernière à se changer, il y avait des fringues partout, des chaussures, les sacs de ces dames, et autres artefacts féminins… Et puis elle repéra les sacs de son équipe, au côté desquels elle posa le sien et retira d’un mouvement son pantalon et sa culotte. Et elle enfila d’un geste expert son maillot de bain justaucorps, réprimant par la même occasion un léger pincement au niveau de sa vessie du au contact de l’air froid sur son sexe. Mais il ne fallait plus qu’elle ne pense à rien, sauf à son 400 m, qu’elle sente ses bras et ses jambes parfaitement, jusqu’au moindre petit muscle. Serviette en main, lunettes dans l’autre, elle passa rapidement prendre une douche sous laquelle elle fit une micro danse due à son envie d’uriner et se présenta au premier juge qu’elle croisa avant de se placer derrière la seconde nageuse de son équipe, qui était déjà en file derrière le plot 3. Elle n’avait pas le temps de s’échauffer, alors elle se satisfit de quelques mouvement rapides pendant que ses coéquipiers prenaient déjà de l’avance sur les autres équipes.

Elle grimpa sur le plot recouvert d’un revêtement antidérapant et ajusta ses lunettes. Puis elle se concentra sur les mouvements de la seconde nageuse qui se rapprochait de plus en plus du bord : au moment même où ses doigts effleureraient la surface carrelée du mur, il lui faudrait plonger, se tendre au maximum pour gagner le plus de temps et partir dans ses 400 m, sans se préoccuper d’autre chose que de tendre au maximum ses bras, de faire de grands mouvements et d’assurer ses culbutes. On attrape le bord du plot avec les deux mains, un pied en avant, l’autre un peu derrière, la tête droite. Ca y est, elle a touché ! Go ! Go ! Go go go !!!

Ariane était svelte, magnifique, et son plongeon tout en extension révéla la splendeur de ce corps moulé dans une combinaison ultra-près-du-corps. Mais dans son élan, la douce en oublia sa vessie qui se permit d’expulser un fin jet cristallin qui suivit Ariane jusque dans l’eau comme la queue d’une comète. Elle n’en revenait pas, et alors qu’elle espérait que personne n’aurait compris, elle se mit à nager de toutes ses forces vers le bord, à 50 mètres de là. Un. Deux. Trois. Plus que 250 mètres. Quatre. Cinq. Six … Sept. Enfin elle effleura du bout des doigts le bord du bassin, légèrement au-dessus de l’eau pour que le juge accepte l’arrivée. Pendant qu’elle reprenait son souffle, elle put voir qu’alors que son coéquipier s’était déjà engagé dans son deuxième 50 mètres, les nageurs des autres équipes arrivaient péniblement au milieu du premier. Avec un sourire, elle se détourna et entreprit de se hisser sur le bord. Mais cet effort fut de nouveau trop pour sa vessie qui fit couler un long filet argenté le long de sa cuisse droite, sans qu’elle puisse faire quoi que ce soit pour l’en empêcher. Et pire, elle ne pouvait pas se permettre de retomber dans l’eau, avec le nageur qui arrivait et qu’elle pourrait gêner. Il lui fallait absolument réussir à se contrôler pour pouvoir aller s’asseoir sur le banc, s’enrouler dans sa serviette, attendre le résultat, la remise de médaille, les bravos de la foule et de l’entraîneur, et seulement alors elle serait libre d’aller se soulager, d’aller vider cette lourde vessie qui s’était rempli depuis la veille.

– Ariane ! Dépêche-toi de sortir !
– Ouais, j’arrive !

Et quel timing ! A peine avait-elle ramené sous elle son pied droit que Laure, sa coéquipière, prenait appui sur le mur après une culbute magistrale pour partir derechef. Elle aussi était une excellente nageuse, et tout comme Ariane, elle ne participait aux régionaux que pour faire plaisir à l’entraîneur… peut-être changerait-elle d’avis quand elle apprendrait qu’elle n’irait pas aux prochains. Cependant la jeune femme avait d’autres préoccupations, en rapport surtout avec sa peau mouillée, l’air frisquet, et son envie urgente d’uriner. En se dirigeant vers le banc où se trouvait sa serviette, elle prétexta de se réchauffer pour faire les mouvements les plus brusques possibles avec ses cuisses, histoire de mettre un peu en veilleuse cette sourde sensation désagréable. Voilà Laure qui sortait de l’eau, victorieuse, avec trente secondes d’avance sur le second. Définitivement, ces compétitions régionales étaient minables… Mais le plus important pour Ariane était que le temps qui la séparait de son passage de plus en plus urgent aux toilettes diminuait. John vint les féliciter toutes les quatre, des bravos qui sonnaient un peu creux dans ce milieu régional, alors que leur niveau était bien plus élevé d’ordinaire, mais ça faisait toujours plaisir après tout !

Seulement, un plaisir ne vient jamais seul, et quand l’entraîneur lui demanda de la suivre à l’écart quelques instants, Ariane crut qu’elle allait perdre tout contrôle, voire défaillir d’appréhension. Heureusement, rien de tout cela n’arriva, mais il apparut que John vit sa moue étrange, parce qu’il entama la conversation d’un ton qui se voulait apaisant :

– Oui je sais tu viens de nager, très bien même. Mais Stéph vient d’appeler, elle pourra vraiment pas être là à temps, elle est prise par la neige et …
– Ecoute John, je suis désolée, mais je ne peux pas nager. Surtout prendre la place de Stéph ! Non mais tu te rends compte ! Elle nage le 1000 m Stéph, et la je sors juste d’un sprint sur 400 de ces foutus mètres.
– Ariane tu es notre meilleur chrono après elle sur cette distance, et puis …
– Et puis quoi ? Ecoute John, je suis sincèrement désolée, mais je crève d’envie d’aller pisser. Je me suis levée à la bourre, pas le temps de prendre un petit déj’, pas le temps de prendre de douche ni de passer aux toilettes ! J’ai juste sauté dans des sous-vêtements, un pantalon, des chaussures et je suis venue ici le plus vite possible. A cause de la neige, j’ai bien failli être bloquée aussi. Je ne peux pas nager John, sinon je fais tout lâcher dans la piscine ! ajouta la concernée un ton plus bas.
– Ariane … je … tu l’as déjà fait tout à l’heure après tout, là tu es trempée, personne ne remarquera quand tu plongeras !

Elle n’en revenait pas. Elle-même n’avait presque pas senti que le contrôle lui avait échappé quand elle avait plongé, alors que d’autres s’en soient aperçu la laissait bouche bée. Bien sûr, elle était gênée, et à ses oreilles ces dernières paroles sonnaient plus comme du chantage qu’autre chose, malgré le regard contrit qu’arborait son entraîneur. Toutefois, regard contrit ou pas, elle attira celui-ci vers le bas, avant d’ouvrir directement les vannes à travers son maillot. Le carrelage à peu près sec se transforma rapidement en une annexe de la piscine tandis qu’Ariane ressentait un plaisir intense à soulager enfin la douleur qui sourdait de sa vessie depuis une grosse heure. Elle n’eut pas d’orgasme ce matin là, mais pas loin. Et les yeux pétillants, les lèvres rouges et les joues rosies d’excitation, elle enleva sa serviette et la cala dans la main de son entraîneur, qui avait du mal à s’en remettre.

– J’avais pas prévu de faire ça là mais d’attendre, mais puisque tu as insisté. Ca t’apprendra à faire remarquer aux demoiselles leurs petites fuites John ! ajouta-t-elle avec un clin d’œil avant de se détourner en trottinant pour se remettre en lisse.

Elle allait nager, malgré la douleur diffuse qui irradiait de ses muscles endoloris. Uriner debout, à travers son maillot, lui avait fait un bien fou, mais elle n’avait pas vidé entièrement sa vessie, et sentait bien que celle-ci, encouragée par le relâchement de son hôtesse, voulait encore plus ardemment se vider. Il ne fallut que cinq minutes aux aides pour remettre la piscine en ordre et calmer les vagues, après quoi le nom des nageuses participant au kilomètre furent cités et elles furent appelées à se mettre en place. Ariane souriait comme une petite fille espiègle, et un coup d’œil rapide vers son entraîneur lui assura qu’il n’avait pas encore bougé, et elle partit dans un léger rire, joyeuse. La voix du juge la fit revenir sur terre, et elle se mit en place pour le plongeon. De nouveau, elle fit le vide dans sa tête, ne pensant à rien d’autre qu’aux dix allers-retours qu’elle allait devoir encaisser pour finir la course. Une course d’endurance, épuisante pour l’esprit et pour le corps à la fois.

Au coup de pistolet, elle s’élança tout en grâce vers la piscine qui se rua à sa rencontre. Elle ne perdit pas le contrôle de ses muscles à ce moment là, mais pendant la course, l’effort était trop intense et elle lâcha régulièrement, sans pour autant le vouloir, en jets fins, le reste de sa vessie dans le bassin. Si bien que son couloir était étrangement tiède par endroit, la faisant rire intérieurement de son culot, malgré toute la concentration qu’elle mobilisait pour finir la course en tête. Seulement elle avait déjà nagé, et face à elle se trouvaient de jeunes femmes qui faisaient ce pour quoi elles étaient spécialisées. Elle toucha le mur en troisième, quelques secondes avant la quatrième nageuse, et entre la pression et la fatigue musculaire, elle finit tranquillement de vider sa vessie en reprenant son souffle.

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