Des déjeuners avec Lionel dans son bureau sommital d’une tour de La Défense,
je reviens à chaque fois, troublée par sa sculpturale assistante, toute
d’ébène. Esther se livrerait-elle ? Malgré sept ans d’amitié, Lionel ne dira
rien. Mais Esther je l’amuse, l’étonne. Aujourd’hui j’ai envie.
Derrière son bureau, elle se lève, riche d’Afrique. On s’embrasse. Je
frissonne, lui laisse voir. À quand le sien ?
– Bonjour Fiona, je suis contente de vous revoir…
– Moi aussi Esther. Très sexy aujourd’hui. Pour Lionel encore et toujours,
je suppose ?
– Hélas pour moi Fiona, vous savez bien que de ce côté-là, pas une seule
femme ne vous résiste…
Elle s’empare du téléphone. Droit dans ses yeux, je joue l’étonnée.
– Qu’est-ce que vous entendiez par « de ce côté là » Esther ?
Esther sourit, se trouble, presse une touche, me regarde. Sa main glisse
soudain dans la poche de son impeccable pantalon de flanelle… Je la quitte,
suis son geste…
– Votre amie Fiona vient d’arriver…
Ses doigts invisibles remuent dans sa poche…
– Très bien… Je lui dis… Il vous reçoit dans cinq minutes Fiona…
Je relève les yeux…
– Vous ne m’avez pas répondu Esther…
Elle raccroche. Espiègle, m’observe en coin derrière ses lunettes, les deux
mains dans ses poches.
– Je parlais des hommes Fiona.
– On ne peut pas tout avoir. Dommage.
Je me penche, glisse délicatement un doigt sous sa ceinture.
– Faites comme moi Esther. Culotte en soie… Plus ample, ça serre moins. À
moins que… J’arrive…
Viendra ? Fesses au froid d’une cuvette, je pousse une dernière goutte, me
lève, remonte ma culotte, la frotte à mes lèvres, la retire. Je me rajuste,
frissonne et sors… Devant la glace, trophée d’une main, mon stick-lip prend
son temps… La porte grince, se referme… Je suis de marbre.
– Il vous attend Fiona…
– Approchez Esther…
Hésitante… Cadencés, ses talons sonnent clairs, s’arrêtent. Ses sucs
m’enveloppent, je me tourne… L’ébène est de braise, chauffe ma chatte.
– Fiona, je…
– Chut !…
Que d’envies ! Je l’attire, plaquées au mur, ventre à ventre. Vite, ses
lèvres, sa bouche, ça mouille. Puis c’est elle, possède mes hanches, mes
fesses, mes seins, quelle force !! Prisonnier mon corps danse, ma main se
libère, frotte son nez… Je susurre, je suffoque.
– Je te l’offre… On échange.
– Salope !!
– Oui !!
Me l’arrache, s’affaisse, s’accroupit, je m’écarte, pousse mon ventre.
Retroussée, mise à nu, prise aux fesses, tourmentée, sa langue m’enconne, me
suce… Elle m’attire, je plie mes genoux, force sa tête, elle fend ma raie,
m’écartèle, me renifle, darde sa langue, me salive, lèche mon cul…
Je me recule, me rajuste. Je plante un doigt entre ses lèvres. Accroupie,
démontée, Esther l’aspire…
– Pense à l’échange Esther.
– Salope !
J’ouvre la porte, rend un sourire.
– Oui Esther…
–
Belle ébène…
Pardon ?
Court et confus