Professeur Martinov 7 – Professeur Martinov et la vierge de Cardillac 3 – Chassés-croisés par Maud Anne Amaro

3 – Chassés-croisés

Le sexe n’interviendra pas de suite, mais rassurez-vous, il interviendra. Il serait néanmoins dommage de ne pas lire le reste, enfin, je trouve !

Le professeur Martinov

Martinov était revenu en grande banlieue parisienne avec des sentiments partagés. Déjà l’attitude de Béatrice qui semblait s’être amourachée de cette journaliste le contrariait. Mais il se demandait comment réellement conclure le dossier de la vierge de Cardillac. Il était exceptionnel que le professeur se renseigne sur ses clients, il ne le faisait qu’en cas de soucis, autrement dit pratiquement jamais. Et dans cette affaire, cela ne lui était même pas venu à l’idée, tellement persuadé que l’affaire serait vite pliée. Mais là, ça se compliquait, il avait désormais la conviction que son client, non seulement escomptait un résultat négatif, mais qu’il avait tout fait (et même peut-être organisé) pour qu’il en soit ainsi. Bien sûr, son contrat était rempli, mais une irrésistible curiosité le poussait à en savoir davantage.

Une recherche sur Internet ne le renseigna pas et il décida de faire jouer ses relations. Cela ne traîna pas ! Le lendemain matin, Gérard Petit-Couture (voir Professeur Martinov et le grimoire magique) rappelait :

– Je vais vous envoyer la fiche d’Hervé M… par mail, il n’y a pas grand-chose, il n’a écrit qu’un seul bouquin qui a fait un flop, quant au mec ce doit être un pseudo, mais l’éditeur nous dit qu’il est mort !
– Il est mort ?
– Ben, oui, accident de la route !
– Et ben…
– Problème ?
– Ben oui, il ne m’avait pas payé la totalité.
– Vous étiez en affaire avec lui si j’ai bien compris ?
– Oui !
– Ça ne me regarde pas, mais pourquoi avoir attendu tant de temps pour vous faire payer ?

Martinov ne comprenait plus bien.

– Attendez, quel temps ? Je l’ai vu il y a à peine quinze jours le mec ! Est-ce qu’on parle bien de la même personne ?
– Ben, je me demande… Mais bon à moins que mon informateur se soit planté, l’auteur du livre serait mort en 1999 dans un accident de voiture !
– Mon client aurait usurpé son identité ?
– Allez savoir ? Vous n’avez rien d’autre qui permettrait de l’identifier ?
– Son numéro de portable !
– Super ! Donnez, et je vous rappellerai, ça ne sera peut-être pas très long…

En fait, ce n’est que le lendemain que Petit-Couture le rappela :

– Dites-moi, c’est un drôle le lascar, ce gars avec qui vous avez fait affaire !
– Vous me confirmez que ce n’est pas lui qui a écrit le bouquin ?
– Tout à fait, la seule chose qu’il a écrite, ce sont quelques opuscules mystiques à compte d’auteur.
– Et sinon ?
– Ce type est une sorte de gourou, il a été à la tête de plusieurs sectes qui ont ensuite scissionné puis fusionné, je passe, il s’agit de tout petits groupuscules intégristes. Il a un casier judiciaire assez chargé : escroqueries, abus de confiance, coups et blessures, vandalisme en bande organisée… Et le pompon : complicité de tentative d’homicide ! Autrement dit un personnage à éviter de toute urgence. La fiche n’est pas récente, elle date d’il y a trois ans, mais bon… Ce genre de type se rachète rarement une conduite. Protégez-vous, Martinov, ce gars-là, ne peut que vous apporter des emmerdements…

Il était bien dubitatif, Martinov, d’une part il souhaitait bien sûr pouvoir honorer son contrat afin qu’il soit payé, mais d’un autre côté il ne pouvait se permettre de faire n’importe quoi. Il pensa à une solution bien jésuite, celle de faire un rapport le plus bref possible qui se conclurait par ses mots :

L’examen attentif de la statuette exposée dans l’église de Cardillac n’a révélé aucun des mécanismes connus permettant de simuler des larmes de sang, ou autres trucages » Et ce serait tout, la tentation d’y ajouter : « Mais rien ne prouve que la statuette exposée soit la même que celle qui saigne pendant les messes » était grande mais justement, il pressentait d’avance la pression de son commanditaire pour la lui faire retirer.

Pas simple et le dilemme de Martinov n’était pas seulement moral. Il avait pu se rendre compte sur place que la statue attirait du monde, il n’était donc pas impossible qu’un journaliste d’investigation s’intéresse à l’affaire, découvre le pot aux roses, cite son nom en ridiculisant son rapport et voilà qui le discréditerait sans doute définitivement. De toute façon, il ne pouvait décider seul, il fallait qu’il en parle avec Béatrice. Il essaya de la joindre, mais comme souvent elle avait coupé son portable. Il tourne en rond, échafaude des hypothèses…

Quelle idée, se demande-t-il, a eu sa collaboratrice d’aller s’amouracher de cette prétendue journaliste ? Et puis qui est-elle vraiment ? Si c’est véritablement une journaliste, elle peut, si elle fouille de trop dans une affaire dont les acteurs ne sont pas très clairs, aller au-devant de graves dangers et y entraîner Béatrice… Mais il est aussi possible qu’elle joue un rôle, qu’elle soit complice de Hervé M. chargée par ce dernier de brouiller les pistes… situation qui elle aussi, est susceptible de mettre Béa en danger si elle s’aperçoit de quelque chose…. Il essaie encore d’appeler, plusieurs fois. Puis énervé prend le chemin de la gare, direction Paris d’où il gagnera la gare de Lyon pour retourner à Clermont-Ferrand.

Richard

Richard Lange est à cran. Rien ne se passe décidément comme il le faudrait en ce moment. Sur ses gardes depuis plusieurs jours, il avait repéré Marie-France, ainsi que son Audi. Il avait compris tout à l’heure qu’on le filait. Il avait donc décidé de profiter du petit chemin où il se changeait pour tenter de piéger une première fois ses poursuivantes, leur faire peur, essayer de savoir ce qu’elles envisageaient de faire, puis prendre une décision. Mais ce stratagème n’avait pas fonctionné. Un second plan, un peu plus tordu avait donc germé dans son cerveau pendant qu’il se rapprochait de Clermont, et c’est pour cela que sciemment il avait pris tout son temps pour composer le digicode de la porte d’entrée de son immeuble. Il s’attendait donc à voir débarquer les deux femmes assez rapidement à son appartement, et là il les aurait reçues à sa façon… Mais non, cela faisait presque une heure qu’il était chez lui, et les deux femmes n’étaient pas là…

Décidément tout allait mal, il savait qu’il vivait ses derniers jours dans cette région, la situation devenait dangereuse, explosive, il s’était néanmoins fixé comme objectif de rester jusqu’au prochain dimanche, histoire d’engranger les derniers bénéfices de cette juteuse affaire dans laquelle il n’avait pas toujours su bien gérer les bénéfices, panier percé qu’il était.

Mais après ? Quel allait être le court terme ? Partir sur Paris, Marseille, Lyon ou ailleurs et essayer de louer une chambre… ça devenait compliqué, désormais plus personne n’acceptait de louer à quelqu’un qui ne présentait pas des fiches de paie… pas de paie, pas de logement… et sans logement comment travailler ? La perspective de devenir SDF ne lui disait rien qui vaille. Restait quand même une solution, ce serait d’aller voir le vieil évêque, lui confesser la supercherie de la statuette et lui expliquer que pour expier sa faute il demandait d’être relevé de sa charge et de pouvoir vivre en reclus dans une communauté de moines. Au moins il serait au chaud, nourri, en sécurité et pourrait réfléchir calmement à son avenir…

Mais pour l’heure, il avait donc très probablement commis une erreur grossière, réalisant soudain que les deux femmes pouvaient très bien communiquer son code d’accès à des gens beaucoup plus dangereux qu’elles. Il n’était donc plus en sécurité ici. Il rassembla des affaires qu’il empila dans deux sacs de voyage, et quitta l’appartement, se dirigeant en zigzag vers le centre-ville en s’assurant de très nombreuses fois que personne ne le filait. Il chercha un hôtel qui ne soit ni trop luxueux, ni trop bas de gamme et finit par choisir « l’hôtel du coq bleu », un trois étoiles.

Béatrice et Marie-France

Béatrice est encore sous le choc de cet incroyable récit que vient de lui faire sa compagne de table.

– Et donc tu vas faire quoi maintenant ?
– Il faut que je parle à Richard, c’est un besoin irrésistible, si je ne le fais pas je le regretterai toujours. Mais j’ai peur de commettre des bêtises, d’aller trop loin, de lui laisser des illusions, de ne pas bien me maîtriser… tu comprends ?
– Oui !
– C’est pour ça que je voudrais que tu viennes avec moi ! Tu me serviras de garde-fou ! Tu veux bien ?
– Mais bien sûr ! Répondit Béa. Et on fera ça quand ?
– Ben ce soir, il est un peu tard, mais pourquoi pas demain ?

Et sur ce, les deux femmes se levèrent de table et s’en allèrent bras dessus bras dessous jusqu’à l’hôtel du « Coq bleu » situé à quelques minutes de là. Marie-France et Béatrice pénètrent dans le hall de l’hôtel. A ce moment un homme en finit avec le réceptionniste qui lui tend une carte magnétique :

– Voilà, chambre 316 !

Marie-France donne un coup de coude à sa complice :

– Dingue, on dirait Richard !
– Faudrait pas que ça t’obsède.

Elle l’observe tandis qu’il se dirige vers l’ascenseur, empêche Béa d’aller plus loin :

– Mais c’est lui, c’est vraiment lui !
– Mais enfin qu’est qu’il ferait ici ?
– J’en sais rien, moi il va peut-être rejoindre une escort girl… ou un escort boy…
– Avec deux sacs de voyage ?

Sans réfléchir, Marie-France apostrophe le réceptionniste :

– Le monsieur qui vient de monter dans l’ascenseur, il est seul ?
– Je suis désolé mais je n’ai pas le droit de répondre à ce genre de question.
– Même avec ça ! Insiste la femme en tendant un billet de 50 euros.
– Je viens de lui louer sa chambre, pour l’instant il est seul.
– Il vous a dit que quelqu’un viendrait le rejoindre ?
– Non il ne m’a rien dit.

Chambre 316

Richard Lange s’escrime, s’énerve, peste après cette satanée carte magnétique dont il ne sait pas se servir et avec laquelle il ne parvient pas à ouvrir la porte. Il essaie à l’endroit, à l’envers, par le haut, par le bas, rien n’y fait, se demande quel peut être l’avantage de ce machin sur une bonne clé bien classique ! En désespoir de cause, il pense à aller solliciter de l’aide auprès de la réception, quand il sent une présence dans le couloir !

Instant de panique ! Les deux femmes sont là dans le couloir, et elles se dirigent vers lui ! Impossible ! Comment ont-elles fait pour le suivre ? Le souvenir de lecture de bouquin d’espionnage où on niche un mini émetteur dans le cuir d’une chaussure lui vient en mémoire, mais, il n’a pas le temps de poursuivre ses réflexions, vert de peur, alors qu’il essaie de nouveau de façon dérisoire d’ouvrir la porte, la voix de Marie-France l’interrompt :

– Un petit coup de main ?

Richard sans trop réaliser, tend la carte à la femme et lui laisse ouvrir la porte. Il entre, Marie-France le suit et à l’aide de la carte actionne l’électricité, Béatrice entre à son tour.

– Alors tu me reconnais ? Lui lance son ancienne dominatrice.
– Bien sûr, murmure Richard.

Il reconnaît aussi l’autre femme, la jeune et belle blonde qui traînait autour de l’église en compagnie d’un homme mûr. Il n’aurait jamais cru qu’elle était dangereuse, celle-ci ! Son cerveau fonctionne à toute vitesse, il tente d’échafauder un semblant de plan, se dit que s’il les trucide, il s’en tirera avec de la prison à vie. Perspective peu réjouissante, mais c’est toujours mieux que de se faire descendre. Il farfouille dans l’un des sacs de voyage, en sort son revolver, et braque les deux femmes qui ne comprennent pas :

– Allez, levez gentiment les bras ! Vous espériez quoi, espèces de grosses salopes ? Que je me fasse descendre comme un lapin ? Que je vous donne des nouvelles de votre salaud de tueur ? Il n’est pas près de vous appeler au téléphone, celui-là !
– Mais qu’est-ce que tu racontes ? Tenta de l’interrompre Marie-France.

Elle savait l’instant décisif, un mec qui commence à raconter sa vie en tenant une arme est potentiellement un danger énorme. Elle connaissait la parade, elle avait fait du sport de combat, avait appris des techniques d’auto défense et savait aussi que Richard n’y connaissait pas grand-chose.

– Lâchez vos sacs, sales putes ! Voilà donnez un coup de pied dedans pour qu’ils arrivent jusqu’à moi ! Parfait ! Ah, je pourrais dire que tu m’auras bien manipulé, toi la pétasse ! Le mec qui m’a cassé les jambes, c’était ton complice ! Et tu recherchais quoi, pauvre folle ?

« Complètement timbré » se dit Marie-France, mais, il lui donnait l’occasion de gagner du temps ! Surtout rester calme, improviser une réponse, Béatrice pour sa part, paniquait à l’extrême, elle s’était pissé dessus, claquait des dents, la tête lui tournait, elle finit par s’écrouler.

– Qu’est-ce qu’elle nous fait, celle-là ? Demanda Richard, baissant imperceptiblement sa garde et s’approchant d’un pas

Ce fut fulgurant. En moins de dix secondes, un violent coup dans les testicules suivi d’une prise au bras l’immobilisa, le revolver changea de main.

Comment gérer la suite ? Béa était sous le choc, incapable de réagir, Marie-France ne pouvait s’occuper de deux personnes en même temps…

Le professeur Martinov

Martinov en descendant du train, et après avoir vainement tenté de contacter Béatrice, se dirigea directement vers l’hôtel des sports, là où il était descendu avec sa complice et associée. On lui indiqua que « la personne n’était plus là ». Il tenta de se remémorer le nom de l’hôtel où logeait Miss Kiperchnick.

– Non je ne connais pas d’hôtel du canard jaune, mais il y a le coq bleu, c’est la première rue à gauche…

Chambre 304

– Bon, je ne sais pas quoi faire de toi, alors je vais te libérer, on venait juste pour discuter, mais je laisse tomber, tu es devenu complètement cinglé ! Allez viens Béatrice, on n’a plus rien à faire avec ce connard ! Lui dit Marie-France.

Béatrice la suit telle un zombie, tandis qu’elle quitte la chambre, Richard se tenant les testicules de douleur ne comprend pas qu’elles le laissent en vie, cela aurait été si facile de le tuer, une seringue, un couteau, un lacet autour du cou… Non ! Incrédule, il trouve la force de se relever et reste un moment sur le pas de la porte s’assurant qu’il n’hallucine pas. C’est alors qu’il les voit pénétrer dans une chambre au bout du couloir. Quelque chose ne colle pas : elles auraient loué une chambre après lui dans le même hôtel pour venir le trucider ? Bizarre quand même, d’autant qu’elles lui ont laissé la vie sauve alors qu’il était à leur merci ! Non elles étaient bien évidemment là avant lui. Après tout, les chances de se retrouver dans le même hôtel dans une ville moyenne ne sont pas si minces que ça !

Mais que voulaient-elles alors ? « Discuter » avaient-elle dit, mais discuter de quoi ? Et pourquoi n’étaient-elles pas tout simplement montées dans son appartement puisqu’il leur avait permis de voir le code. Il fallait qu’il sache, sinon il sombrerait dans la folie, il n’excluait pas l’existence d’un plan machiavélique, mais ne voyait pas trop. Une seule solution : aller leur demander. Il hésita, y aller tout de suite… Attendre un peu…

– Tu devrais prendre une douche, Béa, ça te ferait du bien ! Conseilla Marie-France.

C’est alors que Béatrice explosa sa colère :

– Qu’est-ce que c’est que cette histoire de dingues dans laquelle tu m’as embringuée ? T’es vraiment qu’une grosse salope ! Par ta faute, j’ai failli me faire tuer, tu t’en rends compte au moins, grognasse ?

Et l’assistante du professeur Martinov ponctua ses dernières paroles en giflant Marie-France. Cette dernière eu le cran d’encaisser en silence, avant de répondre :

– Il n’y a aucune histoire foireuse !
– Et c’est qui…
– Laisse-moi finir, j’en ai pas pour longtemps, ce n’est pas de ma faute si ce type est devenu dingue, et crois bien que je suis désolée de t’avoir fait prendre des risques.
– Et…
– Si j’avais pu savoir que ces risques existaient je ne te les aurais pas fait prendre. Maintenant, je vais te dire autre chose, j’ai de toutes façons l’impression que quoi que je dise, tu ne me croiras pas, et puis j’en ai marre de me faire traiter de salope par tout le monde ce soir. Alors tu vas gentiment faire ta valise et débarrasser le plancher…
– Ça tombe bien, c’est justement ce que j’avais envie de faire !
– Et bien, c’est très bien, et pour ma part, je n’ai pas l’intention de m’éterniser dans ce trou, je fais ma valise et je rentre à Paris, je n’ai plus rien à faire ici !

Les deux femmes se boudant l’une l’autre entreprirent de faire leurs valises chacune de leur côté, c’est alors qu’on frappa à la porte.

– C’est quoi ?
– C’est Richard, je viens vous présenter mes excuses, j’ai commis une impardonnable confusion
– Mais, tu ne vas pas le laisser entrer, ce dingue ! Cria Béatrice
– Arrête de hurler, il a dit qu’il venait s’excuser, et puis c’est MA chambre !

Puis ouvrant au curé :

– Je n’accepterai tes excuses que si tu nous expliques ce qui t’as fait réagir de façon aussi stupide ! Et tu as intérêt à être convaincant… Entre
– Je pensais que tu étais de connivence avec le tueur, mais c’est quand je vous ai vues entrer dans votre chambre que je me suis dit que ce n’était pas possible.
– Hein, je ne comprends rien ! Quel tueur ?
– Celui qui m’a cassé les jambes !
– Il est revenu ?
– Oui et après c’est toi qui est arrivée, c’est pour cela que je croyais que vous étiez ensemble…

– Quoi ? Bon écoute, tu vas nous raconter tout ça, mais dans l’ordre chronologique.
– Je ne peux pas tout dire devant mademoiselle !
– Mademoiselle, comme tu dis, elle est au courant de tout, y compris de ce qu’on a fait de plus intime ensemble ! Alors te gênes pas, d’autant qu’elle m’accuse de l’avoir emmenée dans un traquenard.
– Allez, je vous laisse délirer entre vous, moi je me casse… Intervint Béatrice, en empoignant sa valise et en se dirigeant vers la porte.
– Cinq minutes, je ne te demande que cinq minutes, répliqua alors Marie-France, monsieur va peut-être nous dire des choses qui te prouveront ma bonne foi !

Béa pila, finalement consciemment ou inconsciemment, elle attendait une proposition de ce genre, aussi sans prononcer une parole, elle s’assit sur le bord du lit en soupirant un grand coup… Et c’est alors que le téléphone sonna… Marie-France qui décrocha eut bien l’idée un moment de dire au réceptionniste « Dites-lui d’attendre au salon ! » mais elle jugea beaucoup plus constructif de déclamer de façon très claire et très audible :

– Monsieur Martinov, mais bien sûr qu’il peut monter !

Moue de contrariété de Richard qui peste intérieurement sur cet intrus survenant au pire moment, d’autant qu’il ne sait pas de qui il s’agit.

Et quand Martinov après être entré dans la chambre y découvre la présence du prêtre, c’est à son tour de ne plus rien comprendre. Mais quelque part, il y voit la preuve qu’il se passe quelque chose de pas clair.

– Euh, bonjour ! Béatrice, il faut que je te parle en particulier, là tout de suite !

Béa se lève, mais Marie-France intervient :

– Ça ne peut vraiment pas attendre cinq minutes, parce que monsieur s’apprêtait à nous faire des révélations exclusives sur la vierge de Cardillac !
– Béatrice, je t’en prie, sors d’ici, tu es en danger… Mais tu en fais une tête, il t’est arrivé quelque chose ?
– Non, non, je me suis juste fait braquer !
– Allez viens ! Insiste le professeur, incapable de savoir si elle plaisante ou pas ! Il ne faut pas rester ici !

Marie-France eut alors une inspiration subite :

– Monsieur Martinov, je ne peux pas tout vous expliquer tout de suite, mais il est en train de se passer des choses super importantes, et là vous arrivez comme un cheveu sur la soupe…
– Voulez-vous que je revienne plus tard ? Propose Richard
– Non, on va faire une chose tous ensemble pour prouver à Monsieur que personne n’est en danger : on va descendre au salon, prendre un verre et là, on va t’écouter.
– Je suis désolé, mais il y a des choses que je ne suis pas prêt à dire devant ce monsieur, protesta le curé.
– D’accord, je sais aussi comment on va gérer ça, allez, on descend, Béa tu prends ta valise ou tu la laisses c’est comme tu le veux !
– Elle était prête ? S’étonna le professeur.
– Ben oui j’allais partir !

Le professeur de plus en plus perplexe se dirigea vers l’escalier, Béa le suivit son bagage à la main.

– Voilà, nous trois on va s’asseoir ici, et vous Monsieur Martinov, vous allez vous installer là-bas, et je vous ferai signe de venir nous rejoindre dans cinq ou dix minutes. Garçon, vous prendrez la consommation de monsieur sur mon compte !

Martinov chercha l’éventuel piège, mais n’en voyant pas, alla s’installer à l’autre bout du salon où il se commanda un verre de Bourgogne.

– Et maintenant Richard, on t’écoute !

Ricardo Angelo – deuxième partie

Quelques jours avant de rédiger sa lettre d’adieu à Marie-France, Richard, de nouveau sans travail, fantasmait sur son avenir : ce qu’il avait fait chez « l’évêque », il pourrait très bien le réaliser seul, son charisme, ses connaissances ne pouvaient être que des atouts décisifs ! Mais comment parvenir à tout cela ? Ce samedi matin, ses pas l’emmenèrent au marché aux puces de Saint-Ouen, il aime bien les objets insolites, les livres rares, les bizarreries en tout genre.

Son regard est attiré par un marchand dont l’essentiel du fond semble constitué par des statuettes religieuses. Pillage, revente à bas prix ? Tout cet assemblage hétéroclite de saints, d’anges et de Jésus l’intrigue ! Et puis il y a cette figurine de plâtre, coloriée et vernie représentant la vierge Marie. Elle n’aurait d’ailleurs rien d’exceptionnel si cet objet n’était pas en double ! Un clone parfait puisque même les défauts sont les mêmes. Un petit écriteau a été apposé à leurs pieds par le brocanteur « la vierge qui pleure et la vierge qui ne pleure pas »

– Ça vous intéresse ? L’aborde le bonhomme.
– C’est quoi le gag ?
– Ce n’est pas un gag, celle-ci est truquée, on peut la faire pleurer !
– Expliquez-moi !
– Si vous la prenez, je vous ferai une démonstration, vous verrez c’est tout simple.
– C’est combien ?
– 200 euros les deux !
– Trop cher ! Et puis je n’en veux qu’une…
– La truquée, je suppose et l’autre elle va me rester sur les bras, non, non, je vends le lot !
– Mais qu’est-ce que vous voulez que j’en fasse de la deuxième ?
– Bonne question, parce que vous ne m’avez pas dit ce que vous feriez de la première ! Mais en supposant que vous vouliez faire des miracles, et bien quand on vous demandera l’autorisation d’examiner la statuette, vous accepterez et vous leur montrerez la deuxième !
– Je vous prends les deux pour 100
– Allez 150 !

Dans un premier, temps il se demanda bien ce qu’il allait faire de son achat, le trucage était facile à réaliser, le liquide était absorbé par le socle par simple capillarité et ressortait au coin des yeux dès qu’on y enlevait un minuscule bouchon. Ce qu’il aurait voulu, c’est pouvoir agir sur le « débouchage », en toute discrétion de façon à ce que personne ne soupçonne rien… Mais il n’y avait pas urgence…

L’alchimie commençait à prendre : une statuette miraculeuse, lui-même dans le rôle du gourou, restait à trouver un public… Et puis l’évidence s’imposa : pourquoi ne pas effectuer sa dernière année de séminaire et se faire ordonner prêtre ! Il dut pourtant se faire violence pour ne pas retomber dans ses habituels travers… Mais la chance l’aida, une vielle tante eut l’idée tout à fait inattendue de décéder en faisant de Richard son légataire universel et voilà qu’il se retrouve, tous droits réglés, avec un très beau compte en banque ainsi qu’un petit pied à terre dans le midi.

Sans l’obligation de travailler, les cours au séminaire deviennent bien moins contraignants, il accomplit différents stages, et un an après il est ordonné prêtre. Il avait souhaité être nommé « à la campagne ». Son vœu fut exaucé, on l’envoya à Cardillac non loin de Clermont-Ferrand.

Avant d’arriver sur place, il entreprit de changer de look. Il se rasa la tête, acheta des lunettes neutres, et se colla de fausses verrues sur le visage. De plus il s’habitua à parler avec un accent plus ou moins méridional. Il préparait ainsi l’avenir, le jour où il serait connu, il ne fallait surtout pas qu’un journaliste en quête d’investigation fasse le rapprochement avec le personnage de Ricardo Angelo.

Son intention était d’en faire le minimum, mais ce n’était pas si évident : quatre paroisses dont il fallait assurer les messes dominicales, les confessions, le catéchisme, les mariages, les baptêmes et les enterrements. Il y avait aussi un certain nombre d’activités paroissiales ainsi que des réunions diocésaines. Il parvint néanmoins à s’organiser, il vendit le studio hérité de sa tante, et acheta en échange un petit deux pièces dans le vieux Clermont. C’est là qu’il revenait tous les soirs.

Et dans cette ville personne ne le connaissait, il pouvait donc y fréquenter sans inquiétudes les rares endroits chauds de la ville, dégrimé et coiffé d’une perruque de play-boy. Depuis sa rupture avec Marie-France, il n’avait pas réussi à retrouver cette complicité dans l’acte sexuel, fut-il vénal. Deux expériences médiocres avec des dominas parisiennes lui avaient laissé un goût amer… Ici à Clermont, il ne chercha même pas, se disant qu’il était risqué dans une ville aussi « petite » de se compromettre avec une professionnelle qui pourrait le reconnaître et qui ne serait pas forcément discrète. D’un autre côté, la masturbation solitaire commençait à lui devenir insuffisante, d’autant que celle-ci n’était jamais que l’une des expressions d’une extrême solitude qui commençait à lui peser.

Il se dit qu’alors, qu’à défaut de femmes, une petite masturbation mutuelle entre hommes pouvait peut-être lui ouvrir quelques perspectives. Il chercha des adresses et trouva un club : Le « Dandy ». « Bi et gay » était-il indiqué ! Il décida d’aller voir. Dans une minuscule entrée, un personnage très ambigu, lui délivra une carte de membre et lui expliqua qu’il disposerait d’un petit vestiaire dont il lui confia la clé. Cette formalité étant accomplie, le préposé dégagea la tenture qui le séparait du club proprement dit et Richard y avança, avant de piler sur place quelques mètres plus loin : La salle qui comportait un petit bar sur la gauche était meublée de tables de bistrot entourées de banquettes, dans le fond deux matelas étaient posés à même le sol. Une quinzaine de personnes étaient présentes, que des hommes, certains étaient complètement nus, d’autres en string de cuir… Richard se demanda ce qu’il venait faire ici et fut à deux doigts de s’enfuir en courant…

C’est alors qu’une espèce de pâtre grec, nu comme un ver et entièrement épilé, s’approcha de lui, et lui mit la main sur la braguette. Richard se surprit à bander à ce contact et ne fit rien pour l’interrompre.

– Nouveau ? demanda simplement le bellâtre.

Richard se contenta d’approuver en opinant du chef, tandis que la main de l’intrus se faisait de plus en plus insistante, provoquant une érection immédiate dans le pantalon du prêtre.

– Doucement j’ai tendance à partir vite ! Prévint-il comme à regret
– OK ! répondit simplement le bellâtre en s’éloignant.

Richard en fut dépité et le rattrapa

– Désolé, je ne voulais pas vous offusquer !
– Je ne suis pas offusqué, mais si tu ne veux pas qu’on te touche, je ne te touche pas…
– Je suis plutôt passif…
– Oui j’ai compris, moi je m’en fous, je suis actif, passif, je peux être les deux…
– Je peux vous payer un verre, tout ça est un peu nouveau…
– Si tu veux mais j’aimerais bien que tu te mettes à poil et puis aussi que tu arrêtes de me vouvoyer.

Richard se déshabilla avec une drôle d’impression, celle de plonger dans un univers qu’il ne souhaitait pas tant que ça… puis il rejoint le type.

– Il n’y a jamais de femmes ici ? S’enquit-il
– J’en ai jamais vu ? T’es bi ?
– On va dire ça comme ça !
– T’aimes quoi ?
– Me faire prendre !
– Tu sais que t’es sexy ! Déclara l’inconnu en approchant ses lèvres de celle de Richard.
– Non !
– Quoi non ?
– J’embrasse pas !
– Bon va te faire foutre, répondit l’autre le laissant planté là.

Richard pensa alors à s’en aller, mais en regagnant son vestiaire, on lui mit la main aux fesses. Il se laissa faire. L’inconnu enhardi, lui ouvrait à présent le sillon et cherchait du doigt l’entrée son anus. Il décida de l’aider, se pencha en deux, et s’ouvrit afin que l’autre le doigte plus facilement. Il sentit un moment que la langue remplaçait le doigt, cette lubrification ne pouvait que précéder l’introduction d’un sexe. Après tout c’est un peu ce qu’il était venu chercher : Du sexe, des sexes. Et justement à propos de sexe, en voilà un de très bonne taille qui se présente devant son visage. Richard n’hésite pas et le suce, tandis que derrière on lui remplit le cul, ça va d’ailleurs assez vite, quelques allers et retours et l’enculeur eut tôt fait de prendre son pied. Du coup celui de devant passe derrière et un autre se pointe devant, il n’est d’ailleurs pas seul et Richard doit sucer deux bites à tour de rôle tandis que son cul reçoit des coups de boutoir qui sont à deux doigts de lui faire perdre l’équilibre. On continue de s’agglutiner autour de lui jusqu’à ce que l’orgie cesse faute de combattant.

Richard se retrouve soudain seul, le cul ouvert, la mâchoire douloureuse, la verge gluante de son propre sperme. Pas un seul mot n’a été échangé. Il va prendre une douche, puis se dirige vers le vestiaire. Un étrange sentiment l’habite, (c’est le cas de le dire) mais il sait que très probablement, il reviendra hanter ce lieu. Mais pour le moment il se sent las, las, le gros coup de pompe. Il a alors l’idée de s’enfermer dans une cabine et d’y piquer un petit roupillon.

Quelqu’un actionne la poignée avec brutalité. Richard se réveille, se demandant ce qu’il fait là-dedans avant de retrouver ses esprits. Il regarde sa montre, il a ronflé deux heures. Il se relève, ouvre la porte, et va pour s’en aller… Son attention est attirée alors par une créature féminine occupée à discuter avec un superbe athlète noir. On lui avait pourtant dit qu’il ne venait jamais de femmes ici ! Il ne la voit que de dos, Mais quel dos, une cambrure parfaite sur laquelle descendent en cascade des cheveux blonds et bouclés, les fesses nues et parfaitement galbées, des jambes magnifiques gainées de bas, accrochés à un porte-jarretelles qui constitue son seul vêtement, les pieds chaussés de talons aiguilles. Richard a la curiosité de faire un petit crochet afin de se rendre compte si le devant vaut l’envers… Glups ! Le visage est charmant, les seins siliconés mais agréables au regard… mais la curiosité est un peu plus bas, une jolie bite pendouille entre les jambes de la créature… Une transsexuelle !

Richard sent un petit picotement dans son bas ventre, et se dit qu’il partira d’ici en ayant eu au moins une vision de rêve. Mais voilà que le regard de la trans a croisé celui du curé :

– Je te laisse, biquet ! Dit-elle tout fort à son étalon d’ébène qu’elle plante carrément.

Elle s’approche de Richard.

– Vous partez déjà, jeune homme ? demande-t-elle.
– Oui, je suis crevé !
– Crevé, mais ça ne t’empêche pas de lorgner sur ma quéquette, petit coquin !
– C’est vrai ! Admit Richard.
– Tu ne veux pas faire des trucs avec moi ? demanda la transsexuelle en lui mettant sa main sur la braguette.
– Heuh…
– Allez viens ! Fit-elle en lui prenant la main, on va aller dans une cabine, sinon toute la boite va se ramener.

Elle ouvre une cabine laissée libre, et voilà que le grand black de tout à l’heure vient quémander :

– Tu m’avais promis une pipe !
– Bon d’accord, je te fais ta pipe, mais après tu me laisses seule avec ce beau monsieur !

Les voilà donc tous les trois dans cet étroit espace… Richard se déshabille et parvient à entasser ses affaires dans un coin tandis que la transsexuelle s’est agenouillée devant le black et a déjà sa bite dans la bouche. Mais elle fait une petite pause au bout de quelques minutes.

– Je lui avais promis, il faut bien parfois tenir ses promesses, non ? T’as vu comme il bande bien, ce salaud, et puis quelle belle bite, il a ? Tu ne trouves pas.
– Elle est grosse ! Répond Richard, histoire de dire quelque chose.
– Elle est grosse, mais elle est bonne… tiens, je te la laisse un peu…

Et voilà Richard, qui n’avait pas suivi la transsexuelle pour cela, en train de sucer la queue du black. Pas évident, parce qu’elle est tellement grosse que la prendre droite dans la bouche lui donne des hauts de cœur, il essaie alors sur les côtés mais cette fois c’est la mâchoire qui ne suit plus. Il doit donc se contenter de lécher la verge et le gland et finalement cela lui plait bien.

– Hum, t’aimes ça sucer des bites, toi ?
– Humpf, humpf…

Mais le curé mourant d’envie de caresser la transsexuelle, laisse là sa fellation et demande à la belle la permission de lui embrasser les seins.

– Mais bien sûr mon biquet !

Fou de joie le voilà en train de lécher les seins, puis de sucer les tétons de la belle blonde, il n’en peut plus, il embrasse, il caresse, il cajole, il est comme fou.

– Doucement, doucement…

Il n’en a cure, le sexe de la trans est entre ses mains, il le caresse, mais l’envie de le mettre en bouche est trop forte, il faut qu’il gobe ce trop joli cylindre de chair. Il s’agenouille, joue un peu avec, approche ses lèvres, ça y est… un coup de langue sur le gland, suivi d’un autre, le frein, le prépuce, la verge, tout cela est léché comme s’il s’agissait d’un cône de chez Miko. Puis n’y tenant plus, il fourre tout dans sa bouche, et commence à coulisser.

– A mon tour ! Finit par dire la belle en se dégageant.

Il n’en revient pas, c’est sans doute la première fois qu’on s’occupe de lui de cette façon, la transsexuelle le caresse partout, les bras, les cuisses, les fesses, les pectoraux, le ventre, elle n’arrête pas, jouant avec son corps à la façon d’un gosse qui vient de découvrir un nouveau jouet. Elle lui pince les seins, il se pâme et en redemande, elle lui doigte le cul, il en redemande aussi, mais quand elle veut lui sucer la bite, il la prévient.

– J’ai un problème, je pars vite.

Pour lui il était évident qu’une personne aussi disponible avec lui ne pouvait que compatir à ses petits problèmes, mais là ce n’est pas évident, la transsexuelle s’écarte, semble hésiter, puis demande d’une voix qui semble distante :

– Tu veux que je t’encule ?
– Oui bien sûr !
– Alors tourne-toi, je vais te baiser le cul et pendant ce temps là tu vas finir mon ami black avec ta bouche !
– Mais c’est trop gros !
– Alors on fait le contraire…
– Non, non, je vais me débrouiller.

La transsexuelle, après s’être protégée, pénétra son fondement facilement et se mit à aller et venir dans le cul de Richard, tandis que celui-ci résolut son problème de fellation en ne suçant que le gland de l’athlète noir. Bientôt ce dernier fut atteint de soubresauts, se dégagea, jouit en jutant sur le sol et quitta la cabine sans un mot. La blonde ne tarda pas à jouir à son tour. Et là où il attendait un peu de chaleur humaine, où même quelques mots, cette dernière quitta la cabine à son tour avec un « Ciao » fort peu convivial. Richard se rhabilla, amer, lui qui pensait avoir trouvé un complice avec qui il pourrait partager quelques instants d’intimité de par et au-delà du sexe, il déchantait… continuant à traîner sa solitude comme un boulet.

à suivre

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2 réponses à Professeur Martinov 7 – Professeur Martinov et la vierge de Cardillac 3 – Chassés-croisés par Maud Anne Amaro

  1. Transmonique dit :

    Maud-Anne nous dépeint un personnage de faux curé très complexe et j’ai trouvé ce chapitre très bitophile très excitant

  2. Kristopher dit :

    Au moins, il n’est pas pédophile, le curé, c’est déjà ça !

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