Martinov 15 – Professeur Martinov et le chronoscope de Télius 6 – Le chronoscope englouti par Maud-Anne Amaro

6 – Le chronoscope englouti

Lundi 17 décembre

Il est presque midi, Amanda sonne au domicile de Désiré Macherot.

– Bonjour, je peux entrer cinq minutes ?
– Oui bien sûr !

Le chien s’approche, il remue la queue non pas en signe de contentement mais en signe de confusion. Cette personne lui rappelle des souvenirs contradictoires. Il tourne son regard vers son maitre, attend un ordre.

– Couché le chien !

Ça lui suffit.

– J’avais à faire dans le quartier, alors je me suis dit que j’allais passer vous dire bonjour ! Vous avez du café ?
– Du réchauffé ! Sinon du thé !
– Le café me conviendra très bien ! Je me suis dit que vous aimeriez peut-être avoir recours à mes services ! Je dis ça comme ça, ça ne vous engage à rien !
– Euh…
– Si ça ne vous dit rien aujourd’hui, on fera ça un autre jour, ce n’est pas grave. Dans ce cas, je bois mon café, je fais pipi et je vous laisse. Euh, je me défais un peu, c’est pour ne pas attraper un chaud et froid !

Sous son manteau, Amanda est en jupe assez courte. Bas ou porte-jarretelles ? Macherot se pose la question mais c’est surtout le haut qui l’intéresse : Oh, rien de bien compliqué, un petit pull couleur crème à manches courtes, mais très moulant et pas mal décolleté. Tout à fait ce qu’il faut pour réveiller sa libido ! Malgré tout, il reste sur ses gardes et tout en servant le café, il lui lance au débotté :

– Le cadran, il vous intéresse toujours ?
– Non ! Absolument pas !

Et elle prononce ça avec une telle détermination que Macherot n’en revient pas.

– Comprenez ma surprise !
– Je la comprends parfaitement. Et je vais vous expliquer en deux mots : Lorsque vous avez dégoté ce cadran dans la rue, vous avez été abordé par un couple, vous vous souvenez ?

Macherot commence à comprendre.

– C’était vous ?
– Mon petit ami de l’époque était très intéressé par ce truc, et je m’étais dit que si j’arrivais à le récupérer, il serait fou de joie ! En plus, cela m’amusait… Mais j’ai rompu avec ce type, il est beau mais vraiment trop con, sa mentalité est pourrie. Alors le cadran, voyez-vous, il ne m’intéresse plus !

Elle repose sa tasse vide et se passe sensuellement sa langue sur les lèvres.

Macherot commence à se troubler. Une image lui traverse l’esprit : celle d’Amanda faisant l’amour avec lui alors qu’il s’est travesti. Aura-t-il le courage de lui avouer tous ses fantasmes ? Si seulement elle avait annoncé sa venue au lieu de se pointer à l’improviste, il aurait pu imaginer un scénario, par exemple : passer des bas et un string féminin en-dessous de son pantalon, ce qui aurait permis de lancer la conversation…

– On rêve ?
– Un peu oui !
– Des beaux rêves !
– Forcément puisque vous êtes dedans !
– Flatteur ! Et je fais quoi dans votre rêve ?
– Si vous saviez !
– Dites-moi !
– Non, c’est des bêtises !
– Fait chaud chez vous ! Dit-elle en enlevant son petit pull.

La voici en soutien-gorge, un joli modèle couleur prune. Les yeux de Désiré Macherot ont du mal à rester dans leurs orbites.

– On fait ? Demande-t-elle avec un fort joli sourire de circonstances.
– Oui !
– Alors tu me donnes mon petit cadeau et tu te fous à poil, mon petit biquet !
– Vous voulez un cadeau ? Bredouille-t-il, ne pouvant s’empêcher de songer au cadran.
– Mais non, le cadeau, ce sont les sous ! C’est une expression.
– Ah ! J’espère que j’ai un peu de liquide.

Il en avait ! Du coup Amanda se débarrasse de son soutien-gorge, exhibant sa jolie poitrine devant Désiré.

– Que c’est beau !
– Ben, touche, tu en meurs d’envie !

En plein trouble, le pauvre Macherot alla jusqu’à confondre toucher et embrasser, et il se mit à lécher avec frénésie et gourmandise les seins de la jeune fille, qui se laissa faire avant de calmer le jeu

– Bon, faudrait peut-être te déshabiller maintenant ! Tu aimerais qu’on fasse quoi !
– Comme l’autre fois, non ?
– Si tu veux, ça tombe bien, j’ai justement une petite envie.

Et puis une idée vint à Désiré, comme ça… il ne va pas se déshabiller, il va lui dire de repasser dans une heure et quand elle reviendra, il aura mis ses sous-vêtements féminins. Oui, il trouve que c’est une très bonne idée, une idée qui l’excite.

– Euh ! Vous ne pourriez pas repasser dans une heure, ça m’arrangerait. Mais gardez l’argent…
– Moi ça ne m’arrange pas vraiment, et puis je ne vais pas pouvoir me retenir de faire pipi pendant une heure !

« Alors mon scénario de travestissement, ce sera pour une autre fois ! » Se dit-il, quelque peu dépité.

– On va juste faire comme l’autre fois, alors ? Proposa-t-il.

Curieuse réplique qui interpella Amanda.

– Parce que si on avait fait ça plus tard, ça n’aurait pas été comme l’autre fois ?
– Si ! Euh… Si, si ! Balbutia-t-il en rougissant.
– Tu es sûr que tu n’aurais pas un autre petit fantasme secret ?
– Juste des bêtises !
– Des bêtises qui demandent une petite préparation, humm, je peux essayer de deviner ?
– Oui ! Répondit Désiré ravi du cours que prenait la conversation.
– Du fétichisme ?
– Ça a un rapport.
– Tu te déguises ?
– Juste un peu.
– En esclave ?
– Non
– En soubrette ?
– Non.
– En infirmière ?
– Non, y’a pas d’uniforme
– En bébé ?
– En bébé ! Quelle drôle d’idée ! Non, c’est bien plus simple.
– En femme ?
– Ben oui ! En fait j’aime bien porter de la lingerie féminine.
– Et bien d’accord, on peut faire avec, ça ne me dérange pas du tout ! Tu veux te passer des sous-vêtements de femme ? Vas-y, je ne suis pas à cinq minutes.
– Vous n’allez pas vous moquer de moi ?
– Toutes les fantaisies sexuelles sont respectables du moment que ça ne nuit pas à autrui, mon cher ami. Répondit-elle doctement.

Rassuré, il s’en alla chercher ce qu’il fallait dans l’armoire de sa chambre. Dans son coin le chien s’étire et observe la femme avec curiosité

– Voilà, j’ai juste ça, le problème ce sont les bas : ça file sans arrêt, je suis obligé d’aller en acheter à l’autre bout de Paris.

Amanda comprit : il avait peur d’acheter des bas dans un endroit où il était connu, ne serait-ce que de vue. Voilà qui en disait long sur le pouvoir de regard de « l’autre » et sur la difficulté de banaliser ses fantasmes.

« Quelle société de coincés et d’hypocrites ! » Pensa-t-elle.

Il se déshabilla prestement et s’empressa d’enfiler un petit string rouge, qui avait du mal à dissimuler sa bandouillante virilité.

Amanda était une personne fort tolérante, mais elle eut du mal à vaincre une folle envie de fou rire. Désiré était sans doute quelqu’un de fort sympathique et de surcroit inoffensif, mais pour le moment elle ne pouvait s’empêcher de le trouver ridicule. Elle se mordit les lèvres pendant qu’il se gainait les jambes de bas autofixants.

– T’as de jolies jambes pour un homme !
– J’ai fait du vélo quand j’étais plus jeune…
– Du yoyo ?
– Non du vélo !
– Ah !

Il fallait bien qu’elle trouve un prétexte pour faire éclater son rire.

– J’aime bien votre rire ! Lui dit-il.
– Tant mieux, j’ai toujours associé le sexe avec la rigolade ! Bon alors, tu veux que je te pisse dessus comme l’autre jour ?
– Oui ! Je vais chercher une serviette.

Pendant ce temps Amanda finit de se déshabiller. Le chien se lève et sans agressivité s’approche de la fille.

– Qu’est-ce que tu fais toi ?

Il est maintenant tout proche, son mufle touche le pubis d’Amanda qui se recule.

– Couché ! Sale bête !

Miracle il le fait !

– Mais dis donc, il est vicieux ton chien ! Il est venu me renifler la chatte !
– Ben alors, le chien, qu’est ce qui t’as pris ?
– Tu crois vraiment qu’il te comprend ? Laisse le tranquille et allonge-toi !
– J’aimerais bien quelques gouttes sur mon string et après on finira comme l’autre fois.
– D’accord ! Dis-moi, quand tu mets de la lingerie féminine comme ça, tu fantasmes sur quoi ? Tu t’imagines que tu es une femme je suppose ?
– Oui !
– Et elle fait quoi cette femme, elle est lesbienne ou elle va avec les hommes ?
– Justement je ne sais pas trop, tout ça est un peu confus.
– Tous les hommes ont une part de féminité en eux, elle ne s’exprime pas toujours de la même façon.
– Ah vous croyez ?
– Tu as déjà eu une expérience avec un mec ?
– Non, non !

Mais malgré cette réponse réflexe, certaines images lui remontent en mémoire, Amanda n’est pas dupe.

– Raconte-moi, ça va m’exciter !
– C’est pas très passionnant !
– Raconte !
– Un jour je suis allé dans un cinéma porno, ça faisait bien vingt ans que je n’avais pas mis les pieds dans une salle comme ça, c’est vrai maintenant avec les DVD qu’on peut acheter ou regarder dans des cabines avec l’avance rapide et tout ça, pourquoi aller au cinéma ? C’était de la curiosité. Le film était nul avec des actrices hideuses, mais c’est dans la salle qu’il y avait le vrai spectacle, des mecs se branlaient sans se cacher, d’autres se branlaient entre eux, et il y en avait même qui se suçaient !

Amanda constata que ces évocations maintenaient la bite de Macherot en belle érection et qu’elle dépassait outrageusement du string

– Et toi qu’est-ce que tu as fait ?
– Rien, j’ai fini par partir, mais j’étais très troublé.
– Tu avais mis ta lingerie féminine ?
– Non, jamais quand je sors !
– Et pourquoi ?
– Ben si j’ai un malaise, je ne veux pas qu’on me trouve avec ça !

« Encore la dictature du regard de « l’autre » ! »

– Tu ne t’es pas branlé ?
– Non pas cette fois !
– Parce que tu y es retourné ?
– Oui, tout cela m’avait troublé, je me suis dit : puisque c’est toléré, pourquoi ne pas le faire ? Alors la fois d’après, j’ai sorti ma queue et j’ai commencé à me masturber. Mais quand un mec à côté de moi a voulu me toucher la bite, je me suis sauvé.
– Et tu n’y es plus retourné ?
– Si, juste une troisième fois, je m’étais rendu compte que de voir des mecs se donner du plaisir entre-eux me troublait. Et puis je me suis dit aussi que j’avais été con de ne pas laisser le gars me toucher, l’expérience aurait peut-être été intéressante. Donc la fois d’après, je me suis branlé mais très doucement attendant qu’un mec s’intéresse à moi. Au bout de dix minutes, un gars s’assoit à côté de moi, et sort sa queue, un truc énorme, il tend la main vers ma bite, il me la touche, me la branle, mais ce con me fait mal, il a les ongles qui accrochent. Je lui ai dit de me laisser, il a grogné je ne sais plus quoi, je n’ai rien compris, mais il n’avait pas l’air content. J’ai pris peur, je me suis levé et je suis parti…
– Tu es tombé sur un con ! Ça arrive, moi aussi, ça m’est arrivé de tomber sur des cons ! Allez assez discuté, attention je t’arrose le zizi !

Un jet dru lui dégringola sur son string, qui devint trempé comme une soupe.

– Tu vas boire le reste ?
– Oui, oui !
– Tu te branles en même temps ou tu voudras que je le fasse ? Et rassure-toi je n’ai pas les ongles qui accrochent.
– D’accord je vous laisserai faire !
– On ouvre la bouche !
– Oumpf !

Pour s’être trop longtemps retenue, Amanda ne parvint pas à contrôler correctement son débit. Le « pauvre » Désiré, bien incapable d’avaler tout ça, en laissait dégouliner la moitié sur la serviette. Mais il apprécia ce qu’il put boire !

– Alors c’était bon ?
– Super !
– On va se mettre en soixante-neuf, toi tu vas me nettoyer la chatte et moi je vais te palucher.

Et pendant qu’Amanda branlait Désiré Macherot, ce dernier usait de sa langue. Le récit de l’homme avait un peu excité la jolie brune et quand elle sentit le bout de sa langue frôler son clitoris elle se dit « pourquoi pas ? »

– Laisse ta langue où elle était, sur mon clito ! Non remonte ! Non pas dans ce sens-là, plus haut, encore un peu, allez vas-y.

Macherot n’avait jamais léché son épouse, ça ne lui disait rien, aussi manquait-il cruellement d’expérience. Il essayait de faire de son mieux, mais quand il sentit le plaisir monter dans sa bite, il se mit à agiter sa langue de façon si frénétique qu’Amanda se mit à jouir bruyamment alors que Macherot éjaculait.

Le chien intrigué par tout ce bordel se mit à grogner.

– Couché le chien !

Il se calma en voyant les deux amants se relever.

– Tu m’as bien fais jouir, mon salaud !

On ne jouit pas avec un client, lui avait dit une fille rencontrée dans une boite de nuit et qui elle aussi se prostituait occasionnellement, ce sont des choses qui ne se font pas… Mais Amanda n’en avait cure des us et des usages. Une fille libre ne doit-elle pas faire ce dont elle a envie ?

– Ah ! Au fait pour le cadran, je l’ai envoyé à un expert, il ne me l’a pas rendu, il paraît que c’est un machin très dangereux.
– Ah, il vous a téléphoné ?
– Non il m’a écrit une lettre, vous voulez la lire ?

Il accepta par pure politesse :

« Cher Monsieur,

L’appareil que vous m’avez confié pour examen a l’apparence d’un dispositif à cadrans multiples, mais dissimule en fait une machine infernale. A titre d’exemple des combinaisons de mouvements simples (deux doigts, deux clés, un doigt et une clé) peuvent se révéler d’une dangerosité extrême. Ainsi lors du déballage une probable pression des doigts à un endroit particulier liée à un mouvement de l’autre main a provoqué l’ouverture d’un fin canon à ressort libérant une ampoule de verre remplie de curare. Comme vous le savez sans doute, le démontage de ces mécanismes est extrêmement difficile et parfois impossible. Si on y ajoute la dangerosité, vous comprendrez que j’ai préféré abandonner l’examen de cet objet ! Je me refuse par ailleurs à faire de nouveau voyager ce dispositif par la poste en raison des risques pour le personnel. Si vous souhaitez le récupérer, je le tiens à votre disposition en nos locaux de Louveciennes… Je ne vous facture rien. »

– Vous allez y aller ?
– C’est trop loin, je n’ai plus de voiture et puis j’ai mon chien !
– Si vraiment vous souhaitez le récupérer, je peux vous y conduire.

Amanda tenait là un prétexte en or pour revoir Béatrice !

– Pourquoi pas ?
– Tu verras, ce professeur Martinov est quelqu’un de très sympathique… Un sacré coquin en plus ! Et il a une assistante, je te dis pas, une superbe blonde, aussi coquine que lui !
– Ah ! Oh !

Après avoir quitté Désiré, Amanda s’empressa de téléphoner à Béatrice.

– Hello, figure-toi que Macherot m’a demandé de l’accompagner pour récupérer son cadran. On peut passer quand ?
– Vendredi à 11 heures ? Proposa-t-elle après avoir consulté l’agenda du professeur.
– Ça colle, j’ai hâte de te lécher de nouveau le minou !
– Avec Macherot ! Ça risque d’être compliqué !
– Pas tant que ça ! Bisous ma puce !

Amanda avait donc une arrière-pensée ?

Vendredi 21 Décembre

A 10 heures, Amanda passe prendre Désiré.

– On y va ?
– Je suis prêt !
– Tu as mis ton string et tes bas ?
– Non pourquoi ?
– Tu devrais ?
– Expliquez-moi !
– Fais-moi confiance !
– Mais s’il m’arrivait quelque chose…
– Il ne t’arrivera rien ! Avec moi tu es en sécurité, d’ailleurs, j’ai un brevet de secouriste !

Il accepta donc de se changer mais quand il revint, le chien se mit à s’agiter en se dirigeant vers la porte d’entrée.

– Sage le chien ! Mais non, je ne t’emmène pas !

Il sautille en remuant la queue.

– Emmène-le, il fait beau et il y a une belle forêt dans le coin, en revenant on pourra aller y faire un tour, ça lui fera du bien et nous ça nous fera une balade.

Martinov et Béatrice attendaient leurs visiteurs pour 11 heures, ils furent ponctuels et les reçurent dans le laboratoire.

– Voilà l’objet ! Evidemment il est à vous, vous pouvez le reprendre, mais comme je vous l’ai écrit, il est dangereux.

Macherot hésita, le chronoscope lui paraissait soudain moins beau !

– Je vais vous l’emballer de façon à ce que ça ne soit pas dangereux, j’ai un gros carton assez épais et on va le coincer avec du polypropylène…

Béatrice avait d’abord pensé s’habiller pour l’occasion avant d’estimer que sa tenue de travail habituelle, c’est à dire en sous-vêtements sous une blouse blanche avait un petit côté insolite qui ne manquait pas de piquant. Elle se demandait d’ailleurs comment Amanda pourrait tenir sa « promesse ». Sans doute fallait-il se donner du temps. Ça, elle savait faire…

– Vous n’allez pas nous quitter comme ça, c’est l’heure de l’apéritif ! Proposa-t-elle.

Ils passèrent au salon, Amanda s’assit sur le canapé.

– Viens t’asseoir à côté de moi ! Proposa-t-elle à Béatrice.
– Garde-moi la place au chaud, je vais faire le service.

Elle revint rapidement avec des bouteilles et des verres et entreprit de servir la petite assemblée. Ils trinquèrent de joyeuse humeur.

Un silence s’installa, Martinov le rompit :

– Alors Amanda, qu’est-ce que vous devenez ?
– Célibataire et chômeuse. Et je fais quelques extras…

Le professeur eut la délicatesse de ne pas demander de précisions sur les extras en question.

– Mais avant d’être au chômage… ?
– J’ai une licence de lettres. Ça ne me sert à rien, j’ai aussi pris des cours de danse, j’ai un peu végété et par connaissance, je me suis fait engager dans un club de strip-tease. Mais bon j’ai eu une embrouille avec un client, je suis partie.
– Une embrouille ?
– Oui dans ce genre d’endroits, il est bien précisé qu’il est interdit d’avoir des relations sexuelles avec les clients, sinon l’établissement tomberait pour proxénétisme, mais ça c’est la théorie. En fait ça se pratique de façon plus ou moins discrète, mais on ne nous oblige pas. Seulement un jour j’ai comparé ce que je gagnais avec ce que gagnaient celles qui acceptaient ce genre de choses. Du coup j’ai franchi le pas. Ça ne m’a d’ailleurs pas posé trop de problèmes. Sauf qu’un jour je me suis engueulée avec un client, et manque de chance c’était une relation du patron, bref on m’a virée. Il se trouve que j’avais déposé depuis quelques temps un CV dans une agence de casting. On m’a convoquée pour un film de vampires, j’ai été retenue. C’est là que j’ai connu toute la bande, Grégorio, Tristan, Karen… le film n’a jamais été tourné mais des liens se sont créés. Je suis devenue la maîtresse de Grégorio et il a commencé à délirer grave sur les vampires, moi je n’y faisais pas trop attention, l’amour est aveugle. Voilà, voilà.
– Intéressant.
– Vous trouvez ça intéressant, vous ? Répliqua-t-elle sur le ton de la plaisanterie.
– Ben…
– Si cela vous intéresse que je vous fasse profiter de mes talents de strip-teaseuse, c’est possible ! Ajouta-t-elle sur le même ton.
– Tu faisais des numéros toute seule ou aussi en duo ? Demanda Béatrice l’air de rien.
– Des duos féminins, bien sûr ! J’adorais ça ! Ça vous intéresse messieurs ?

Les messieurs ne répondent pas, mais se gardent bien de dire non.

– Tu serais d’accord pour me servir de partenaire ? demande Amanda à Béatrice.
– Si tu veux !
– Alors les garçons d’accord, on vous en fout plein la vue ?
– Si Monsieur Macherot est d’accord… Répond Martinov qui sentait bien qu’Amanda avait besoin d’une petite approbation.
– Pourquoi-pas ! Répondit l’intéressé.
– Seulement c’est donnant donnant, il y une condition ! Reprend Amanda.
– Et c’est quoi la condition ?
– Que vous sortiez vos bites et que vous vous branliez en nous regardant !
– Oh ! Mais c’est très osé, ça ! Fait mine de protester le professeur.
– En effet, mais soyons fous, on ne vit qu’une fois ! Alors d’accord. On va commencer à se peloter, et quand je lèverai le pouce je veux voir vos bites, d’accord ?
– Ça me convient, je suis très joueur ! Répond Martinov.
– Et toi, Désiré ?
– Euh, je ne sais pas…
– Tss, tss, bien sûr que tu es d’accord.

Mais ce charmant échange fut soudain interrompu par les aboiements du chien dans la voiture.

– Il a peur. Il ne comprend pas ce qu’il fait tout seul dans la voiture ! On ne va pas pouvoir rester ! Déclare Macherot.
– Il est méchant ? Demande Béatrice.
– Non, c’est un bon chien de garde, mais c’est une brave bête.
– Allez le chercher, il se mettra dans un coin.
– Tiens Désiré, prends mes clés de voiture !

Quelques instants plus tard, le chien étant couché sous un fauteuil, Béatrice resservit une tournée d’apéro. On trinqua de nouveau.

– Je suis prête, Amanda, c’est quand tu veux ! Annonça Béatrice.

Amanda ne se le fit pas dire deux fois, sauta au cou de la jeune chimiste et les deux femmes s’échangèrent un patin d’enfer. Puis Béatrice se releva pour mettre un peu de musique, elle ne perdit pas son temps à choisir : Mozart ferait parfaitement l’affaire.

Les deux femmes se font face, Amanda chuchote des instructions à Béatrice tout en la caressant et en lui faisant des bisous dans le cou. Le pantalon et le petit haut d’Amanda sont rapidement retirés, la blouse de Béatrice s’ouvre… Les deux femmes sont en sous-vêtements.

Puis sur un signe d’Amanda les deux coquines s’avancent vers les hommes en se déhanchant. Béa vers Macherot et la brune vers Martinov.

C’était bien la première fois que Béatrice exécutait une lap dance, aussi jetait-elle des regards vers sa complice afin de voir comment elle procédait. Elle en comprit rapidement le principe. Assise sur les cuisses de Macherot, elle se déhanchait en approchant ses seins du visage de l’homme. Quand Amanda dégrafa son soutien-gorge pour offrir ses seins magnifiques aux lèvres du professeur Martinov, elle en fit de même et se laissa un moment sucer les tétons par Macherot.

Amanda tripotait à présent la braguette de Martinov, elle en fit donc autant sentant le membre bien dur à travers le tissu du pantalon.

Puis elles se dégagèrent, l’une face à l’autre, elles firent glisser leurs culottes, puis se rapprochèrent de nouveau des hommes afin que ceux-ci puissent bénéficier d’une vue rapprochée de leur intimité.

– Vous en avez de la chance, les mecs : deux belles salopes rien que pour vous ! Et gratuites en plus ! Lança Amanda.

Béatrice faillit dire quelque chose, quelque chose qui aurait temporisé quelque peu ces propos mais l’inspiration ne lui vint pas, et puis, après tout, pourquoi ne serait-elle pas une belle salope comme ça, de temps en temps ? Hein, après tout ?

Et c’est à ce moment-là qu’Amanda leva le pouce.

Martinov, complétement dans le trip n’hésita pas une seconde, délogea sa bite de sa braguette et se mit à se branler mollement. Macherot sembla hésiter, mais Amanda l’invectiva.

– Tu ne vas pas te dégonfler quand même ?
– Non, non ! Balbutia-t-il en sortant à son tour son engin.
– Mieux que ça messieurs, baissez un peu vos pantalons, ou retirez-les carrément ce sera plus pratique… Et plus esthétique.

Macherot hésite encore une fois

– Alors, tu ne veux pas montrer ce que tu as en-dessous, tu as tort, ça va tous nous exciter ! Allez un peu de nerf, retire moi ce pantalon.

Le professeur n’était absolument pas excité par les accoutrements vestimentaires de son voisin mais lorgnait ostensiblement vers sa bite qu’il trouva jolie et troublante. Son regard concupiscent n’échappa pas à Amanda, qui connaissait ses penchants bisexuels.

– Tu as vu comme il a une belle bite !
– Oui, elle est très jolie !
– Tu aimerais bien la sucer, hein, mon cochon ?
– Il faudrait pour cela que Monsieur soit d’accord.
– Bien sûr qu’il est d’accord.

Macherot se sent pris au piège, mais il est aussi excité comme un pou. Amanda passe derrière lui et lui fait des bisous sur la nuque.

– Laisse toi faire mon biquet, il va bien te sucer la bite. Viens André, viens le sucer.

Martinov s’approche, s’empare du sexe de Macherot et le masturbe un moment, puis il s’accroupit et se met à le lécher avant de l’engloutir dans sa bouche.

– Tu aimes ça, sucer des bites, hein mon salaud ! Le nargua Amanda.
– Humpf ! Humpf ! Répondit le professeur qui avait la bouche pleine.
– Je suis sûr que tu aimerais bien l’avoir dans ton cul, cette bite !
– Tant qu’à faire ! Approuva Martinov en interrompant un moment sa sucette.
– Tu entends, Désiré, ce gentil monsieur aimerait que tu l’encules !
– Ça va pas, non ? Je ne suis pas pédé ! Protesta l’intéressé.
– Tout de suite les grands mots ! Mais j’ai tout compris ! Bien sûr que tu ne veux pas l’enculer, ce serait inverser les rôles. Dans tes fantasmes, tu es bien une femme non ?
– Les fantasmes c’est des fantasmes !
– N’empêche que dans tes fantasmes, tu suces des bites !
– Mais…
– Mais quoi ? Une bonne bite, tu en as une juste devant toi ! Alors vas-y lance-toi, fais pas ton timide !
– Il ne faut jamais laisser passer une occasion, après on regrette toujours ! Ajoute Béatrice.

Il faut croire que l’argument porta, Désiré reprit sa respiration, tripota quelques instants la bite de Martinov, y approcha les lèvres, imprima un chaste baiser sur la verge, fit quelques timides mouvements de l’extrémité de sa langue, puis estimant sans doute que ces préliminaires avaient assez duré, il ouvrit une large bouche et engloutit la bite avant de la faire aller et venir comme il se doit.

– Et bien, voilà ! C’est bon, hein petite salope ! L’invectiva Amanda.
– Humm, humm !
– Attention les dents ! S’inquiéta le professeur qui ne se sentait pas si bien sucé.

Macherot s’efforça de rectifier le tir. Sans être génial, c’était déjà mieux.

– Continue, je vais m’occuper de ton cul ! Commenta la jolie brune.
– Hon ! Hon !

Et pendant que Béatrice s’en alla chercher le godemiché du professeur, Amanda glissa son doigt mouillé dans l’orifice de Désiré lequel n’éleva aucune protestation.

– On va essayer avec un petit gode ! Proposa Béatrice. Mais on va mettre un petit peu de gel pour que ça passe mieux !

Les filles furent plutôt surprises qu’il se laissa faire sans broncher. C’est que, mais il s’était bien gardé de le dire, Désiré Macherot n’était plus vraiment vierge de ce côté. Il avait, plusieurs semaines auparavant remarqué en sex-shop un joli gode très réaliste, il fantasma pas mal dessus et finit par l’acheter. Il fut au début assez déçu de l’effet produit par son utilisation : certes ce n’était pas désagréable, mais pas non plus de quoi fouetter un chat. Mauvais produit ? Gadget non fait pour lui ? Jour sans ? Joujou à utiliser à deux ? Il ne savait dire et avait remisé l’objet jusqu’au jour où le ressortant pour une petite mise en scène solitaire, il avait cette fois hautement apprécié l’objet… mais ces séances étaient si courtes….

Et aujourd’hui la façon dont Béatrice faisait aller le gode dans son cul lui convenait parfaitement.

– Humm, ça te plait qu’on t’encule ? Demande Amanda.

Il ne répond pas, il n’ose pas répondre. Il venait de lâcher la bite du professeur Martinov qui s’était un peu éloigné, il le regrettait maintenant : ayant la bouche pleine, cela lui aurait donné un prétexte pour ne pas répondre.

– Réponds ! Fais pas ton timide ! Assume ce que tu fais, il n’y a pas de mal à se faire du bien !
– Oui !
– Oui quoi ?
– Ça me plait !
– Mieux que ça, je veux entendre « Ça me plait de me faire enculer ! »
– Oui, ça me plait de me faire enculer ! Mon Dieu, j’ai honte !
– Tu n’as pas de honte à avoir, tu ne fais de mal à personne. C’est bon ? Je continue ? Intervient Béatrice.
– Oui, encore un peu, s’il vous plaît !
– Tu sais, je vais te dire un truc : un gode dans le cul c’est vachement bon, mais une vraie bite, c’est génial.

Ce n’était pas vraiment une proposition, mais Désiré l’anticipa et répondit quasiment par réflexe.

– Non, non, une autre fois !
– Ce sera quand l’autre fois ?

Il ne répondit pas, Béatrice continua à jouer avec le gode pendant qu’Amanda suçait le professeur Martinov afin qu’il soit prêt pour la suite.

– Voilà, Dédé est prêt, regarde cette bite comme est belle ! Reprends-la un peu dans ta bouche.

Il n’hésita pas. A quoi bon ? On attendit quelques instants, puis Béatrice retira la gode. Le professeur Martinov vint se placer derrière Désiré, s’encapota et profita du chemin ouvert et encore lubrifié pour le pénétrer avec beaucoup de précaution.

– Oumpf !
– Et voilà t’as une bite dans le cul, tu vois, tu n’en es pas mort !
– J’ai honte !
– Mais non t’as pas honte ! C’est bon ?
– Oh, là, là qu’est-ce que vous m’avez fait faire ?
– On t’a fait faire une bonne chose !

Il serait complétement erroné d’aller affirmer que le professeur Martinov était excité par le postérieur de Désiré Macherot. Non pas du tout ! C’est la situation et l’ambiance qui l’excitaient. Aussi au bout de cinq minutes d’aller et venue dans le cul du retraité, il accéléra subitement la cadence et jouit dans un grognement avant de se retirer.

Béatrice eut alors l’intelligence de ne pas laisser sombrer Macherot dans on ne sait quel stress post sodomite et s’empara immédiatement de sa bite, qu’elle se mit à sucer avec application. Amusée, Amanda vint la rejoindre dans cette noble tâche et notre Désiré put en ce qui le concerne conclure cette orgie en étant doublement sucé. Il ne tarda pas à jouir arrosant de son sperme les jolies poitrines de ces demoiselles qui se mirent à rire aux éclats avant de s’embrasser tendrement.

Il ne restait donc à ces coquines particulièrement excitées qu’à se diriger vers une conclusion que le lecteur devinera aisément du moins dans ses grandes lignes… Mais un intrus vint modifier quelque peu ce plan final.

Le chien intrigué par toutes ces odeurs corporelles auxquelles il n’est pas habitué, se lève de son coin et décide d’aller y voir d’un peu plus près.

Les deux hommes étant allés faire un brin de toilette intime, le toutou se dirige vers les deux filles qui se bécotent debout et vient se mélanger dans leurs jambes.

– Ben le chien ! S’offusque Amanda.

Elle s’offusque encore plus quand, pas gêné du tout, il entreprend de lécher sa cuisse sur laquelle sa mouille a dégouliné.

– Mais quel chien vicelard !
– T’as jamais fait ? Demande Béatrice.
– Jamais fait quoi ?
– Regarde !

Béatrice porte sa main à la chatte, l’imbibe de ses sucs et la tend à plat au chien qui vient la lécher.

– Et ben, on peut dire que tu n’as pas peur toi !
– Peur de quoi ? Une fois je me suis même fait lécher la foufoune par un labrador ! (voir professeur Martinov et la soucoupe volante)
– Non !
– Si !
– Tu le referais ?
– C’est pas vraiment mon truc, mais je peux te montrer !
– Chiche !

Béa refait la même opération, et tandis que le chien lui lèche sa main, elle la rapproche doucement de sa chatte. Le chien y dirige ensuite son mufle et se met à lécher !

– Waaa ! Quelle langue !
– J’essaierais bien ! Dit alors Amanda.

Elle reproduit alors les mêmes gestes que Béatrice et se mit à haleter quand le chien vint poser sa large langue sur sa chatte. La jouissance fut fulgurante.

– Déjà ? S’étonna Béatrice.
– Ce doit être « dans la tête » ! Tu sais j’ai lu un jour que sucer la bite d’un chien, ça portait bonheur !
– Sans blague ? Rigola Béa, qui ne croyait pas aux porte-bonheurs.
– Tu l’as fait ?
– Non ! Mentit la jeune chimiste.

Elle n’avait pas envie de raconter sa vie. Oui, elle avait connu cette expérience, mais la bête n’était pas la même, il s’était agi d’un labrador, chien paisible et débonnaire aux allures de gros nounours, ce qui n’était pas le cas de ce chien sans nom.

Amanda semblait aux prises avec une grande excitation, elle semblait prête à franchir le pas, sans trop savoir comment s’y prendre. Mais le retour des deux hommes mit fin à ses fantasmes particuliers.

– Non, non, ne vous rhabillez pas. Messieurs asseyez-vous, on vous avait promis un spectacle et il n’est pas fini.

Et tandis que les deux hommes s’assoient, Amanda s’en va trifouiller dans son sac et en extrait un paquet cadeau qu’elle offre à Béatrice.

– Oh ! C’est quoi ?

Elle le déballe et en sort un chapelet de deux boules argentées.

– Des boules de geisha ! Elles sont trop jolies. Bisous ?

Encore un prétexte pour se rouler un patin !

– Tu veux que je te les enfonce dans ton petit cul ? Propose Amanda.
– Bien sûr ! Répond Béa en lui présentant son joli postérieur.
– Faut mettre un peu de gel ou ça va entrer tout seul ?
– Ça devrait rentrer !

Amanda présenta la première boule argentée à l’entrée de l’anus de Béa et entreprit de la pousser.

– Ouvre-toi mieux ! Encore, encore !

Et tout d’un coup comme par magie, l’œillet absorba la boule.

– C’est parti pour la deuxième !

Dans leurs fauteuils, les deux hommes, fascinés par cette scène torride se branlaient, dans un premier temps chacun sa bite, avant que le professeur tende la main vers celle de son voisin, lequel ne put faire autrement que de lui rendre la politesse.

La seconde boule entra plus facilement dans le cul de Béatrice, et tout en ne lâchant pas la ficelle du chapelet Amanda se mit à lécher la chatte toute humide de sa partenaire.

– Tu te rends compte que je te suce après le chien ?
– Hi ! Hi ! Attends j’ai envie de pisser.
– Vas-y j’ai la bouche ouverte.
– Ben non, pas là, on va en mettre partout, viens aux toilettes avec moi. Euh, les garçons, soyez sages on revient tout de suite.

Sages, ils ne l’étaient pas vraiment car le professeur ne regardait plus, il s’était remis à sucer gloutonnement la bonne bite de Désiré, qui n’en revenait pas d’être d’aussi grande forme aujourd’hui.

Béatrice s’assit sur le rebord de la cuvette, dont elle ne souleva pas l’abatant, elle écarta les jambes et Amanda se positionna devant sa bouche comme si elle avait fait ça toute sa vie. Beatrice appuya sur son pubis afin que le jet puisse jaillir horizontalement. Et bientôt l’urine bouillonna dans la bouche de la brune, qui avala ce qu’elle put, le reste dégoulinant sur son corps.

Quelques bisous, quelques rires, quelques coups de serviette (mais Béatrice se garda bien de s’essuyer la foufoune) et elles reviennent au salon où elles ont la surprise de découvrir les deux hommes couchés sur le tapis en train de se gober mutuellement la bite en position de soixante-neuf.

– Quels cochons ! Plaisante Amanda.
– Mais dans le cochon tout est bon !

La brune reprit son lèche-minou, s’attachant dans un premier temps à récupérer les gouttes d’urine qui s’y trouvaient, puis elle lance une main en avant attrape un téton qu’elle enserre fortement de ses doigts.

« Et l’autre ? » se demande Béatrice.

C’est que l’autre main est occupée à tenir la ficelle du chapelet de boules de geisha. La respiration de Béatrice devient vite saccadée. Amanda la sent prête et accentue la pression de sa langue sur son clitoris. Et soudain elle gueule sa jouissance. C’est à ce moment-là que la brune tire d’un coup sec sur la ficelle, faisant ressortir les deux boules et provoquant un nouveau cri.

Du coup les deux hommes, curieux, se relèvent, s’interrogent.

– Whaa ! Comment elle m’a fait jouir, cette salope ! Versez-moi à boire je n’ai même plus la force de le faire.

Epilogue

Désiré Macherot ne déballa jamais le chronoscope de son carton. Une nuit vers 3 heures du matin, accompagné de son chien, il remonta la rue du Temple, jusqu’à l’Hôtel de Ville, s’engagea sur le pont d’Arcole et jeta le carton par-dessus le parapet. La Seine le recueillit avec un gros plouf. Il se demanda alors mais un peu tard si le carton coulerait ou flotterait.

Les anciens amis de Grégorio ne se revirent jamais, l’activité occasionnelle d’Amanda ne tarda pas à devenir son activité principale. Elle voyait régulièrement Désiré Macherot qui devint son plus fidèle client et une certaine complicité se créa entre eux deux à ce point qu’il leur arrivait de sortir ensemble au restaurant ou au cinéma en tout bien tout honneur. Mais un jour…

Tristan passe chez le teinturier récupérer un veston qu’il avait donné à nettoyer.

– Voilà ! Ah oui, vous aviez laissé un papier dans une poche, on vous l’a remis là où il était.

Chez lui il découvrit ce fameux papier, un simple ticket de supermarché… sauf que derrière, il y avait un nom et une adresse, celle de Macherot, Boulevard Voltaire…

« Pourquoi ne pas essayer ? »

Il était 18 heures quand il sonna à sa porte…

– Bonjour Monsieur Macherot, je suis Tristan Couver, je suis collectionneur d’objets anciens. Je sais que vous avez des pièces rares et j’achète à bon prix.
– Désolé, je n’ai rien à vendre !

Macherot dévisageait son interlocuteur, lui trouvant un charme fou et c’est peut-être pour cette raison que quand ce dernier lui suggéra de le faire entrer « juste cinq minutes » il ne s’y opposa pas.

– En fait j’irai droit au but, je suis intéressé par la copie du chronoscope de Télius en votre possession…
– Je ne sais pas de quoi vous parlez !
– Un système multi cadran…
– Je n’ai pas ça ! Répondit Macherot qui commençait à comprendre mais n’avait pas envie d’en dire plus.
– Mais si ! Je vais vous montrer !

Tristan avait recopié sur son téléphone portable la photo du « cadran » prise par Amanda.

– Voilà ! C’est cet objet !
– Mais qui vous a donné cette photo ?
– Je l’ai trouvée sur Internet, on trouve tout sur Internet.
– Elle a été prise chez moi !

Macherot nota mentalement qu’il faudrait qu’il interroge Amanda à ce sujet lors de leur prochaine rencontre

– Je m’en rends bien compte ! Donc c’est cet objet que je me propose de vous acheter !
– Je ne l’ai plus !
– Il a été vendu ?
– Non, je l’ai foutu dans la Seine !
– Dans la Seine, mais pourquoi ?
– Je ne vois pas pourquoi je devrais vous répondre !
– Mais je ne vous oblige pas !
– Je l’ai fait expertiser, en fait c’est une machine infernale avec des ampoules de poisons et tout ça ! Je n’allais pas le garder.

– Vous vous souvenez où vous l’avez jeté ?
– Pont de Sully ! Mentit Macherot.
– Coté rive gauche, coté rive droite ?
– Pourquoi ? Vous voulez plonger ?
– Pourquoi pas !

Une idée germa dans le cerveau de Tristan : il connaissait quelqu’un qui travaillait à la brigade fluviale, s’il pouvait se débrouiller pour qu’on drague la Seine à l’endroit où le cadran avait été jeté…

– Rive droite, en aval !
– Il a coulé à pic ?
– J’en sais rien, y f’sait nuit, c’était dans un carton avec du polypropylène, ça a pu flotter et dériver !
– Et ben tant pis ! Je crois que vous n’avez pas frappé à la bonne porte, il y a des gens qui savent réparer et restaurer ce genre de trucs. Dernièrement un dispositif analogue a été adjugé 78.000 euros chez Christy !
– Qui c’est Christy ?

Tristan lui expliqua.

– 78.000 euros ! S’exclama Macherot qui n’en croyait pas ses petites oreilles.
– Oui, ça fout la rage, hein ?
– Plutôt ! J’ai bien envie de me servir un whisky pour m’en remettre. Je n’en bois jamais, mais là… Vous en voulez un coup ?
– Volontiers !

Après un moment de silence pendant lequel ils éclusèrent leur premier verre de whisky, Désiré demanda :

– Vous me l’auriez repris combien ?
– Au moins 20.000 mentit effrontément Tristan.
– Eh ben ! Je vous ressers ?
– Oui, il est bon.

Le second verre fut bien tassé et nos deux hommes commençaient à ressentir les effets de l’alcool.

– Quand je pense que Martinov n’a rien vu !
– C’est un enculé !
– Ah ! Attention, hein, faut pas critiquer les enculés !
– T’as raison, moi les enculés, je les encule !
– On dit ça !
– Tu te fais enculer, toi ?
– Ben, ouais, j’voulais pas mourir idiot.
– Souvent ?
– Une seule fois !
– Ah ben alors, t’es pas un vrai enculé !
– Mais j’recommencerais bien !
– T’es un cochon !
– Ouais, mais j’m’en fous !
– Tu veux que j’t’encule ?
– Ah ben, moi j’veux bien !
– Allez on y va, j’vais t’enculer ! T’as des capotes ?
– Ah, non j’ai pas d’capotes !
– Ben, c’est pas sérieux !
– J’pouvais pas d’viner que j’allais me faire enculer aujourd’hui !
– Moi, j’en ai toujours une dans mon portefeuille, j’suis malin, moi !
– Ben alors tu vas pouvoir m’enculer !

Sans répondre, Tristan se débarrassa de son pantalon et de son caleçon à fleurs.

– Ça va pas être évident, ma bite est demi-molle.
– C’est pas de bol !
– Tu fais des rimes ?
– Hein ?
– T’es un poète sans le savoir, toi ! Faudrait que tu me la suces, ça va la redresser.
– On va essayer !

Désiré n’hésita pas une seconde et engloutit la bite du jeune homme dans sa bouche. Pour Tristan, ce fut sans doute la pire pipe qu’on lui ait prodigué, et pourtant il y en avait des hommes et des femmes qui l’avaient sucée cette bite, et tiens même des travelos ! C’est que Désiré Macherot manquait cruellement d’expérience. Il s’en était bien sorti l’autre fois chez Martinov mais n’avait pas comme aujourd’hui ingurgité plusieurs verres de whisky. Eh oui, il ne faut pas confondre pipe et pompage de bite. Car si tout le monde peut pomper, une fellation c’est comme le crochet, ça s’apprend !

« Et en plus on sent ses dents » se désespérait Tristan qui les yeux clos invoquait ses fantasmes les plus secrets.

Et miracle de la sexualité chez les buveurs de whisky, les fantasmes de Tristan furent plus efficaces que la turlutte de Désiré et sa queue se mit à bander de jolie manière.

– T’as vu je t’ai fait bien bander ! Se vanta Macherot.
– Tu parles ! Allez, à poil que je t’encule !

Macherot ne se le fit pas dire deux fois et fut bientôt aussi nu qu’un fil électrique dans les doigts d’un réparateur de réverbère.

– T’as un beau cul, pour un vieux ! Le flatta Tristan en lui tapotant les fesses.
– T’as vu ça, hein ?

Tristan lui écarta les fesses, faisant apparaître son anus.

– Whaa ! Il est trop serré ton machin, ça va jamais rentrer !
– Si c’est rentré une fois, ça peut rentrer deux fois.
– Faut lubrifier, sinon je vais te casser le cul !
– Ah, ben non, j’veux pas que t’me casse le cul. J’y tiens moi à mon cul, j’en ai pas d’autres.
– Ben donne-moi du lubrifiant !
– J’ai… j’ai pas…
– T’as pas de beurre, t’as pas d’huile !
– De l’huile d’olives !
– C’est très bien ça, l’huile d’olives.

Et c’est ainsi que quelques minutes plus tard Tristan Couver enculait Désiré Macherot en cadence sur l’air de « Ça rentre, ça sort, ça fait du sport ! »

– Décidément j’y prends goût ! Commenta Désiré après que Tristan eut joui et déculé.
– Y’a pas de mal à se faire du bien !
– Faut que je me branle, j’peux pas rester comme ça !
– Je vais t’sucer, ce sera plus cool !

Le whisky et ces quelques ébats sexuels avaient considérablement rapproché les deux hommes, qui finirent par se rouler un patin. Ils finirent aussi la bouteille de whisky.

Vers 23 heures, le chien demandant à sortir, Désiré se leva de son lit et fit effectuer au quadrupède une promenade hygiénique minimum. Il fut surpris de trouver Tristan dans son lit en train de ronfler…

« Après tout pourquoi pas ? »

Mais quand il se réveilla le lendemain matin, le bel éphèbe avait disparu.

« C’est ça maintenant les jeunes, ils nous enculent et ils s’en vont ! »

Et Grégorio ? Eh bien, il n’a pas retrouvé de travail, il a été obligé de changer d’appartement et a sombré dans la boisson et la folie. La nuit on le voit errer dans les rues de Paris où il inspecte les poubelles. Il est équipé d’une sorte de bouclier décoré de dessins bizarres.

– Tu cherches quoi, mec ? L’apostrophe un clochard à moitié ivre
– Un cadran !
– Et le bouclier, c’est pourquoi faire ?
– Pour me protéger des mayas ! Ils lancent des flèches au curare, ils ont déjà failli m’avoir une fois.
– Qu’est-ce qu’ils te veulent, les mayas ?
– Ils n’aiment pas les vampires.
– T’es trop grave toi, viens gouter à ma bouteille, tu vas me raconter ça en détail…
– T’es sûr que t’es pas un maya, toi ?
– Juré !
– Alors d’accord !

Fin de l’épisode.

© Tous droits réservés Maud Anne Amaro et Vassilia.net
La Rochelle septembre 2013

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9 réponses à Martinov 15 – Professeur Martinov et le chronoscope de Télius 6 – Le chronoscope englouti par Maud-Anne Amaro

  1. Jean-Seb dit :

    L’un des meilleurs « Martinov ». Je l’ai lu complètement et on y retrouve tout ce que l’on aime ici, c’est bien écrit, intelligent, décontracté, excitant en diable ! du bien bel ouvrage comme disait ma grand mère !

  2. Lucia dit :

    Ah ben voilà, Béatrice se lâche un petit peu dans le fantasme que j’aime bien ! C’est très bon !

  3. Muller dit :

    L’un des meilleurs « Martinov », je vous en conseille la lecture complété de puis le début, vous en aurez pour un moment ais le regretterez pas !

  4. Baruchel dit :

    Excellentissime !

  5. Antonio dit :

    Excellent récit qui se termine en apothéose. Bon scénario, délicieux fantasmes, belle écriture, humour et puis Béatrice est tellement coquine…

  6. Dudule dit :

    Bravo ! J’ai beaucoup aimé 🙂

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