L’Odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 8 – Rififi sur Mabilla par Nicolas Solovionni

L’Odyssée de Zarouny (Vargala 3) –8 – Rififi sur Mabilla par Nicolas Solovionni

 

Leiris

Le haut-parleur de communication extérieur du Vienna donna subitement de la voix :

– Allô, ici le lieutenant Bruce Blaise de la garde fédérale, vous êtes tous en état d’arrestation. Veuillez ouvrir le sas, sortir désarmés du vaisseau et vous mettre à la disposition de mes hommes. Accusez réception s’il vous plaît. Je répète…

Les regards d’incompréhension se croisent dans la cabine de pilotage, personne ne comprend rien.

– C’était ça la mission de l’autre salopard ! Se désole Kéni !
– Une barge d’assaut vient sur nous ! S’affole Héka.
– Leiris ! Essaie de gagner du temps, on devrait s’en sortir ! Intervient Enzo

Le capitaine Leiris Misdas prend la ligne.

– Il doit y avoir une confusion, on n’a rien fait !
– Si vous n’avez rien fait l’affaire sera réglée en cinq minutes, en attendant obéissez aux ordres.
– Et sinon ?
– On donne l’assaut, vous n’avez aucune chance, mes hommes sont des professionnels aguerris. Si vous voulez perdre bêtement des vies humaines, ça vous regarde.

La barge d’assaut se pose à cent mètres du Vienna, une trentaine d’impressionnants policiers armés jusqu’aux dents en sortent et prennent position en demi-cercle.

Enzo tripote fébrilement son ordinateur.

Leiris le voit activer les logiciels de Palinsky, il comprend ce qu’il est en train de tenter…

– Tu ne vas pas…
– T’as une autre solution ? Ça y est, je peux prendre le contrôle de leur barge.
– Tu vas la faire péter !
– Oui !
– C’est idiot et ça ne suffira pas, ils vont se déchaîner contre nous.
– Je sais ! Si je pouvais neutraliser l’informatique du vaisseau, la procédure est un peu plus longue. Essaie de gagner du temps.
– Combien ?
– Mais j’en sais rien…

Leiris reprend la radio.

– Accordez nous une demi-heure ?
– Pourquoi, vous essayez de nous piéger ?
– On a deux malades, on ne peut pas les sortir comme ça !
– Je ne veux pas le savoir !
– Vous m’accordez combien ?
– Dix minutes, pas une de plus !

Enzo fit un signe de tête, exprimant par-là que de délai lui convenait très bien.

– Si ça ne marche pas… Commença Héka.
– Nous porte pas la poisse, toi !

Enzo, en sueur continua de s’activer plusieurs minutes.

– C’est prêt ! Je commence par quoi ?
– Comme tu le sens.

Il posa son doigt sur le petit carré approprié.

– Je fais décoller la barge et je l’envoie dans les décors.
– Ça ne marche pas.
– Il doit y avoir une sécurité, mais ils ne peuvent pas l’actionner, ils sont tous sortis.
– Ça veut dire….

Une énorme explosion ! La barge d’assaut est en miettes, ses occupants atteints par le souffle sont anéantis.

– Eh bien bravo ! S’énerve Héka !
– T’avais une autre solution ?
– Tu viens de tuer trente personnes !
– Je n’en suis pas fier !
– Et le vaisseau ? Intervint Leiris
– C’est fait !
– On n’a pas de retour !
– On n’en aura pas !
– Il aurait dû exploser ?
– Non pas le vaisseau !
– Comment être sûr ? S’inquiète Héka !
– Mais, C’EST SÛR ! Leur ordi, il est maintenant devant moi et c’est moi qui le contrôle.
– Ils peuvent réinitialiser !
– Non, pas tant que je le contrôle !
– Ils vont faire quoi ?
– Va savoir ? Mais il n’est pas impossible qu’ils tentent une sortie et un assaut, ils peuvent nous prendre de vitesse. On a tous sortir et se mettre à l’abri.
– On ne pourra plus les contrôler ?
– Si, je vais tout transférer sur un portable.

Leiris organisa l’évacuation d’urgence.

– Miyo tu connais le coin (voir l’épisode précèdent) on peut aller où ?
– Si c’est pour se planquer, par-là, il y a un désert de rocaille.
– OK, montez dans les barges, les autres prenez vos réacteurs dorsaux.
– Et le prisonnier ?
– On l’embarque ! Héka, j’aimerais que tu te débrouilles pour aller voir le gouverneur.
– C’est où ?
– J’en sais tien, mais Miyo va t’accompagner, il connaît.

Trois minutes après, deux barges avec six personnes dans chaque s’envolaient vers le désert suivi un peu plus loin par une petite escouade de réacteurs dorsaux.

Evidemment l’équipage de Blaise n’avait plus les moyens de constater cette fuite.

Blaise

– Barge perdue ! Annonça le micro.
– Comment ça perdue ?
– Elle a explosé, je crains qu’il n’y ait aucun survivant. Les hommes étaient trop près.
– Les salauds ! Détruisez-moi ce vaisseau sans sommation.

C’est à ce moment-là que l’électricité se coupa un bref instant, juste le temps que les générateurs de secours prennent le relais.

– Chef, la tourelle est bloquée, on ne peut pas tirer !
– Chef ! Toute l’informatique est bloquée !
– Chef…
– Oui, bon, ça va ! Gueula Blaise, réinitialisez, bordel :
– On n’a pas la main, chef.

L’officier chargé du ravitaillement arriva essoufflé :

– L’eau courante est coincée, chef ! J’essaie de vous appeler, ça ne répond pas.
– On a de la réserve, non ?
– Une journée, pas davantage
– On ira se ravitailler en ville ! Bon, réunion de l’état-major, tout de suite au poste de commandement, les autres disparaissez et attendez les ordres.

Une fois seul avec ses cadres, Blaise reprit la parole :

– On résume !
– Nous avons perdu 32 hommes et une barge d’assaut. Notre informatique est H.S.
– Je suppose qu’il faut que l’on capture ces salopards vivants si on veut récupérer l’informatique ?
– Non, c’est un ordinateur distant qui nous empêche de réinitialiser, dès qu’il sera détruit on devrait reprendre la main.
– Enfin une bonne nouvelle ! On va faire une sortie en manuel et donner l’assaut.
– A pied, à découvert, c’est du suicide ! Objecta le lieutenant Gary, le second commandant de la mission.
– Non, pas si on fait ça correctement.
– Ces gens-là ont des armes efficaces, et les hommes sont un peu déboussolés.
– Ils n’ont pas envie de venger leurs camarades, peut-être ?
– Si, bien sûr, mais pas en se faisant descendre à leur tour.

Le lieutenant Blaise qui supportait très mal la contradiction sentit monter en lui une bouffée d’adrénaline.

– Vous proposeriez quoi ?
– Rien, nous avons affaire à plus fort que nous. Envoyons un rapport à la Terre, ils mettront en œuvre les moyens nécessaires pour anéantir ces mecs. Et nous, ben nous rentrons !
– Je suppose qu’à part ce plan de gonzesse, vous n’avez vraiment rien d’autre ? Rassemblez les hommes, je vais leur parler ! Qu’est-ce qu’on peut perdre comme temps !
– Quelle décision allez-vous prendre ? Insista Gary.
– Pas la vôtre en tous cas.
– Je me vois dans ce cas l’obligation d’invoquer l’article 17.

L’article 17 était une sorte de clause de sécurité que l’on pouvait invoquer en cas d’ordres mettant en danger de façon inutile la vie des participants à une opération.

– Vous avez décidé de me faire chier ou quoi ?
– Non, je réitère !
– Je passe outre.
– On ne peut pas ! Intervint un autre officier.
– Vous en pensez quoi, vous ?
– Je me prononcerais quand j’aurais votre plan précis.
– On sort tous en trois lignes de 20 hommes, à pied mais avec les réacteurs dorsaux, en gardant une distance de 10 mètres entre chaque homme, la première ligne va effectuer une courbe et entourer le vaisseau, le cercle va se resserrer, au signal, on fait sauter le sas avec une double charge et on enfume l’ouverture.
– Et après ?
– Après on verra, soit ils sortent et on les maîtrise, soit ils ne sortent pas et on rentre.
– Les premiers rentrés seront donc sacrifiés.
– Disons que c’est un risque à prendre.
– Humm
– Alors ?
– Je suis partagé, ces gens-là ont des moyens surprenants, on risque gros.
– Vous invoquez l’article 17 ou pas ?
– Je m’abstiens

Le quatrième officier s’abstint également, il y avait donc, une voix pour et une voix contre, c’est donc l’équipage qui trancherait.

– On ne va pas faire ça ! Fulmina Blaise, je risque de perdre mon autorité.
– Je crains qu’on ne puisse faire autrement.
– Bon, Gary, réunissez les hommes mais je vous garantis que je me souviendrai de votre attitude et je vous la ferais ravaler.

Et voilà, imaginez soixante militaires, peu habitués aux procédures démocratiques en train de débattre pour savoir s’il fallait « flinguer ces salopards » ou « s’écraser en repartant, la queue basse ». Tout le monde parle en même temps, certains s’engueulent. Ni Blaise, ni Gary ne savent présider une séance, et quand enfin, on passa au vote, l’heure avait bien tournée.

– Je ne vois pas pourquoi on voterait à bulletins secrets, les bulletins secrets c’est pour les trouillards ! Gueule un gros malabar. Moi je suis pour l’assaut, précise-t-il, au cas où on n’aurait pas compris et en levant sa main vers le ciel.

Quelques autres l’imitent, tout le monde surveille tout le monde, de plus en plus de mains se lèvent, ça crie, ça hurle, ça gesticule.

– Bon, ben ça y est, y’a la majorité ! Reprend le meneur.
– La réunion est terminée ! On va mettre tout ça au clair, Rompez !
– Ce vote n’est pas régulier ! Proteste Gary.

Il se fait copieusement siffler.

– Silence ! J’ai dit rompez !

Les quatre officiers se réunissent de nouveau, on se distribue les rôles

– On a perdu assez de temps comme ça, il ne faudrait pas que le vaisseau reparte… Commence le lieutenant Blaise
– D’ailleurs, pourquoi ils ne sont pas déjà repartis ?
– Cet atterrissage leur a été imposé, pour repartir, il faut peut-être qu’ils se réapprovisionnent en carburant, en boustifaille, j’en sais rien.

Enzo est dans la barge n° 2. Il est soudain saisi par un déclic.

– Allô, Leiris, je retourne au cosmodrome, j’ai une idée, j’espère qu’elle est bonne, je me dépêche, je t’en reparle.
– En deux mots ?
– Non attends ! Fais moi confiance.

Melek

Melek s’est imposé pendant les événements relatés dans l’épisode précèdent comme chef de la résistance, bon organisateur, meneur d’homme et physique de play-boy, il avait profité de sa soudaine popularité pour se lancer en politique après le départ de Blaise en fondant un parti indépendantiste. Ça n’avait pas marché très fort, Melek n’ayant pas compris qu’un bon activiste peut aussi n’être un piètre politicien. Le retour de Blaise lui redonnait l’occasion de tenter de redorer son blason.

Prévenu par Pablo, il avait dès son arrivée, fait poser une micro caméra en haut de la tour de contrôle, et ce qu’il avait vu l’avait stupéfié.

Après quatre jours pendant lesquels il ne s’était strictement rien passé, un vaisseau s’était posé à l’autre bout du tarmac. Presque aussitôt une barge d’assaut était sortie du sas de Blaise et s’était dirigé vers le nouveau venu avant d’exploser. Un quart d’heure plus tard, deux barges et une vingtaine de personnes en réacteurs dorsaux s’échappait de ce vaisseau sans provoquer aucune réaction de Blaise.

– Mais c’est quoi ce bordel ! S’écria Melek qui n’y comprenait goutte.
– Un règlement de compte ! Ça ne nous regarde pas.
– Repasse le film en arrière, il m’a semblé voir quelque chose.

Effectivement, on pouvait voir à l’extrémité de l’image deux personnes quitter le groupe et se diriger vers le nord.

– Ils viennent en ville !
– Pourquoi faire ?
– On nage en plein mystère.
– Une chose est sûre, on ne va pas se mêler pas de ça, s’ils viennent nous demander des trucs, on refuse, on reste neutre ! Déclara Melek.
– Je crois même qu’on devrait les arrêter à titre préventif, ce serait la meilleure façon de nous éviter des ennuis.
– Et si Blaise nous demande de les lui livrer, on le fera aussi, pour nous éviter des ennuis, drôle de conception de la neutralité et de la résistance.

Cette réaction provoqua un brouhaha indescriptible que Malek eut toutes les peines du monde à calmer.

Le responsable de cette dernière intervention se nommait Ségur, depuis le début de la réunion son portable était resté ouvert dans sa poche et transmettait les informations à Georgia, la secrétaire de David Denzel, le gouverneur de Mabilla.

La création du parti indépendantiste de Melek, même s’il n’avait pas eu le succès escompté inquiétait une partie de la population locale. Si couper le lien avec la Terre n’apporterait rien aux plus déshérités, il faudrait pourtant les contenter, et cela ne pourrait se faire qu’en pénalisant ceux qui essayaient tant bien que mal de créer des richesses sur cette planète. Et comme en plus la Terre ne subventionnait plus rien…

Un groupe de citoyens avait donc créé un parti « terrien », sans grand succès, l’image d’une terre malade et fonctionnarisée n’ayant rien de séduisante. De plus la réputation du gouverneur catalogué par beaucoup comme « inutile » n’arrangeait rien.

Certains eurent alors l’idée d’impliquer davantage le gouverneur dans les affaires de la planète. Blaise reviendrait et une nouvelle crise était à redouter. Cette fois, il faudrait que le gouverneur se « mouille », sinon ou bien Melek et les siens emporteraient la mise ou le chaos s’installerait durablement.

Ces personnes avaient donc approché Georgia, on lui avait proposé une forte rétribution pour servir d’agent d’influence auprès du gouverneur. Devenir sa maîtresse ne lui posait aucun problème d’autant qu’elle l’était déjà (bien que de façon non exclusive), le reste non plus, Georgia étant d’ores et déjà acquise aux idées qu’on voulait lui voir défendre.

Georgia se précipita dans le bureau du gouverneur. Celui-ci passait une partie de son temps à écrire des poèmes licencieux qu’évidemment il trouvait génial.

– Ah, Georgia ! Tu tombes bien, je viens de finir une nouvelle poésie très coquine…
– Plus tard David, je viens d’avoir des infirmations de l’astrodrome, ça l’a l’air assez grave…

Elle raconta tout ce qu’elle savait rendant le gouverneur dubitatif.

– Voilà une situation qui nous échappe complètement. Je ne te demande pas comment tu apprends tout ça !
– J’ai mes petites antennes !
– J’espère qu’elles sont innocentes.
– Je t’expliquerai, c’est promis.
– Je ne vois pas trop ce que je peux faire pour le moment.
– La situation va évoluer, deux personnes du Vienna volent vers la ville, on ne tardera pas à savoir ce qu’ils veulent.

C’est à ce moment qu’une voix dans le haut-parleur annonça :

– Deux personnes à la porte d’entrée.

Puis quelques secondes plus tard

– Une émissaire du Vienna demande à être reçue.
– Je croyais qu’ils étaient deux ?
– Le second n’est qu’un accompagnateur, il va attendre dans l’antichambre
– Désarmez-là la femme et faites entrer, se résigna le gouverneur après avoir recueilli l’approbation tacite de Georgia.

– Héka Lipanska de l’état-major du Vienna.
– Enchanté, voici ma proche collaboratrice Georgia Milton.

« Cette conne va peut-être me gêner, mais bon faisons les choses dans l’ordre »

– Avez-vous des informations récentes en provenance de l’astrodrome ? Reprit Héka.
– Bien évidemment ! Pérora David Denzel, j’ai appris que vous y aviez commis quelques dégâts.
– Bien involontairement. Nous avons été attaqués sans raison.
– Sans raison ? J’ai peine à le croire, vous n’avez aucun contentieux avec les autorités terriennes ?
– Aucun, il s’agit une confusion.
– Et la raison de votre venue sur Mabilla.
– Nous avons été détourné.

Georgia s’éloigne un peu, sort son portable, et marque un mot sur un bout de papier qu’elle tend au gouverneur.

« Barge embusquée à 500 mètres du vaisseau de Blaise »

Enzo

La barge d’Enzo transporte six hommes dont Abel, le faux navigateur. Ses mains sont liées, mais pas ses pieds, dans un geste insensé il s’élance hors de la barge dès celle-ci posée au sol.

– Rattrapez-moi ce con !

Deux hommes s’élancent à sa poursuite et le rattrape facilement. Trop facilement, c’était un piège, Abel parvint à placer ses mains entravées autour du cou d’un des poursuivants et commence à serrer.

– Si vous me libérez pas, je l’étrangle.

Un caillou bien ajusté lui arrive sur le front, Abel s’écroule de douleur, on le réembarque manu militari dans la barge. Voilà comment on perd bêtement de précieuses minutes.

Enzo sort enfin son ordinateur de poche.

« Pourvu que ça marche ! »

Le sas du vaisseau de Blaise actionné manuellement laisse passer un homme harnaché d’un réacteur dorsal, il se pose à terre, un autre le suit, puis un autre, puis encore un autre.

« Qu’est-ce qu’ils foutent ? »

Bientôt trois lignes espacées se forment avançant méthodiquement vers le Vienna.

« Merde ! Je vais manquer de temps ! » Fulmine Enzo toujours à tripoter son ordi.

Blaise est resté seul dans son vaisseau avec le pilote et le navigateur.

– Première ligne, procédez à l’encerclement.

« Ils vont donner l’assaut, merde, je ne suis pas prêt, encore cinq minutes. »

– Resserrez le cercle, deuxième ligne en appui, troisième ligne : couchez-vous.

« Vite, vite, bon dieu, je vais oublier des trucs »

– Assaut !

La porte du sas explose, une seconde détonation se fait entendre, c’est la porte intérieure qui cède.

« Merde ! Plus le temps de fignoler. Pourvu que ça marche ! »

Blaise est surpris par un grondement insolite. Une force irrésistible le cloue au sol, il a du mal à respirer pendant plusieurs secondes avant que le phénomène s’estompe.

– Allô !
– Oui ! Répond une voix !
– C’est quoi ? Qu’est ce qui se passe ?
– Je rejoins le poste de pilotage, apparemment on vient de décoller.

Blaise rejoint le pilote et le navigateur dans le poste de pilotage.

– Mais qu’est-ce que vous avez foutu. Brailla Blaise.
– Rien du tout, l’informatique s’est réinitialisée et on a décollé.
– On est où ?
– On est en train de sortir du champ d’attraction de Mabilla.
– Bon ! Faites redescendre le vaisseau.
– Certainement pas ! Protesta le pilote.
– Vous préférez que je vous y oblige !
– M’obligez comment ? Vous allez me menacez avec une arme ?
– S’il le faut !
– Vous êtes seul, on est deux !
– Et ça ne vous fait rien d’abandonner 60 personnes sur cette planète pourrie.
– Vos 60 personnes sont probablement toutes massacrées à l’heure qu’il est et ce n’est pas moi qui les aie envoyés au casse-pipe, mais vous !
– Vous proposez quoi ?
– Retour sur Terre, vous y ferez votre rapport.
– A trois dans un vaisseau !
– C’est gérable !

Blaise réfléchit. Neutraliser ces deux imbéciles n’était pas si compliqué, mais que pourrait-il faire ensuite ? Il ne savait pas piloter un vaisseau. Bien sûr presque tout était automatique, mais c’est ce « presque » qui posait problème.

– Si on se posait ailleurs sur la planète, proposa-t-il, à plusieurs kilomètres de Mabilla-city. On irait en barge jusqu’à la ville et on pourrait reconstituer un équipage digne de ce nom ?
– Et pourquoi faire ? En ce qui vous concerne votre avenir me parait bien compromis, mais pas le nôtre, on est juste pilotes.
– Connards.

Au sol c’est la panique, le bataillon d’assaut reste tétanisé en voyant le vaisseau quitter la planète.

– Ici le lieutenant Gary, je reprends le commandement. Tout le monde se replie derrière la troisième ligne, gardez vos distances.

En fait Gary craignait le pire, en exigeant une distance de 10 mètres entre chaque homme, il espérait les protéger d’éventuelles armes meurtrières, mais surtout retardait le moment où les hommes se mettraient à parler entre eux et ne manquerait pas de proposer des solutions.

L’une d’elle consistait à déposer les armes, une autre plus compliquée consistait à faire réparer le sas du Vienna afin de pouvoir s’enfuir à son bord, cela impliquait la collaboration des autochtones. Et comme ceux-ci rechigneraient, il faudrait en passer par des prises d’otages, une situation difficilement gérable.

Il convenait donc d’agir très vite.

– Déposez vos armes et vos réacteurs à vos pieds, puis reculez lentement. En levant les bras.

Certains le font de suite, d’autres hésitent mais finissent par obtempérer.

Gary retire sa veste, puis son tee-shirt qu’il agite comme un pitoyable drapeau blanc.

Enzo n’en croit pas ses yeux !

« Je gère ça comment ? »

– OK ! On arrive

Enzo laisse Abel, toujours à moitié groggy dans un coin, fait décoller la barge juste devant la ligne où sont déposées les armes et envoie un message laconique à Leiris.

« Je maîtrise la situation, mais rappliquez tous en vitesse. »

– Que tout le monde nous tourne le dos ! Hurle Enzo.

Les hommes sortent de la barge et s’empare des premières armes disponibles.

– Je suis le lieutenant Gary, c’est moi qui vient d’ordonner la reddition de mes hommes, je veux juste échangez deux mots avec vous sur notre statut de prisonniers.
– OK, asseyez-vous et attendez, notre capitaine sera là dans moins d’un quart d’heure. Dites à vos hommes de se regrouper tous au coin là-bas

Melek

La disposition de la caméra de l’astrodrome, permet d’observer la barge d’Enzo. Quand les hommes de Blaise sortent de leur vaisseau, le petit groupe de spectateurs à distance s’attend à une confrontation disproportionnée, mais, ils assistent stupéfaits à un tout autre spectacle

– Ils n’ont pas vu la barge ? Mais c’est impossible !
– Ils vont prendre d’assaut un vaisseau vide ? S’étonne quelqu’un.
– Ils ont peut-être peur qu’il soit miné !
– Cette tactique est absurde !
– Plus cette affaire avance, moins on y comprend quelque chose.
– Ah ! Le sas a sauté, joli travail, pas trop de dégâts.
– Ils remettent ça ! Oh ! Le vaisseau des flics décolle… Merde qu’est-ce qui se passe, on n’y voit plus rien.

Le vaisseau de Blaise décollant en aveugle passe quelques mètres au-dessus de la tour de contrôle, le souffle fait s’envoler la caméra espion qui retombe on ne sait où. Inutilisable.

– Plus de son, plus d’image !
– Un volontaire pour aller là-bas ?
– J’y vais, propose Ségur !
– Fais attention l

Le gouverneur

– Qu’attendez-vous de moi ? Finit par demander le gouverneur, tout en dévorant des yeux sa trop ravissante interlocutrice.
– C’est très simple, on aimerait bien repartir entiers et vivants.
– Ce qui de façon concrète signifie que vous aimeriez que j’intervienne afin que le lieutenant Blaise abandonne ses projets.
– Le lieutenant Blaise ?
– Ah ! Vous ne connaissiez pas son nom ?
– Non !
– Ce n’est pas le genre à lâcher sa proie, ce type est pugnace et probablement borné.
– Il doit bien y avoir un moyen.
– Et pour quelles bonnes raisons devrais-je satisfaire à votre demande ?
– Pour mes beaux yeux ! Plaisanta Héka.
– Vous êtes gonflée, si je puis me permettre. Vous n’avez pas que les yeux qui soient beaux et votre charme est sans appel…
– Ne me faites pas rougir !
– La question n’est pas là ! Ah qui a-t-il Georgia ?

Il lut le petit papier qu’elle lui tendait.

« Assaut en cours contre le Vienna »

– Blaise est agent fédéral, il possède un mandat d’arraisonner contre votre vaisseau. Toute intervention de ma part ayant pour objet de contrecarrer sa mission aurait des conséquences fâcheuses pour la population, il n’en est donc pas question.
– Qu’est-ce que la population a à voir avec ça ?
– Ce serait assez long à expliquer, donc non seulement je ne vous aiderais pas mais j’ai le regret de vous informer que vous êtes désormais ma prisonnière.
– Mais…
– J’aurais préféré que notre entretien se poursuive de façon plus romantique, mais les exigences de la politique étant ce qu’elles sont…. Ah, Georgia, encore un petit papier.

Il le lut

– Ah, votre vaisseau vient d’être investi ! J’en suis désolé pour vous ! Oui Georgia ?
– Le vaisseau de Blaise a décollé !
– Hein ? Sans ses troupes ?

Georgia se mit à chuchoter.

– Stoppons là les cachotteries, cette personne est en état d’arrestation, tu disais ?
– Je disais que la communication est coupée avec l’astrodrome.
– Ça va être rétabli ?
– Le temps d’y aller, je suppose.
– Décidemment cette situation me dépasse complètement, vous avez peut-être une explication, vous ? Demanda Denzel en s’adressant à Héka.

Héka en avait bien une mais tellement folle qu’elle ne l’exprima pas.

– Non ! Mais dites-moi, monsieur le gouverneur, pour l’instant ce lieutenant Blaise ignore que je suis ici, alors pourquoi ne pas me laisser partir ?
– Et en échange de quoi ? Demanda Denzel, le regard plein de concupiscence.
– Proposez lui une pipe, intervint Georgia, moi, je regarderais ça me fera du spectacle.

Héka qui en a entendu, vu et connu pourtant bien d’autres se met à rougir comme une tomate.

– Je n’aurais pas eu l’idée de vous proposer une telle chose, mais si cela est le prix de ma liberté, pourquoi pas ? Déclara-t-elle fort hypocritement.
– On va vous relâcher et vous serez pris par les sbires de Blaise.
– Pas forcement !
– Si, forcement ! Explique-lui Georgia !
– La population a extrêmement souffert durant la première mission du lieutenant Blaise.
– Il en avait après qui ?
– Il enquêtait sur la tragédie du Siegfried7. (voir l’épisode précèdent). C’est un vaisseau de luxe qui s’est posé ici pour réparer une avarie mineure. Deux personnes en sont descendues sans réembarquer, il pistait ces personnes.
– Ah ?
– Quand Blaise s’est posé de nouveau ici, nous avons dû rassurer la population en expliquant qu’il s’agissait d’une simple opération d’arraisonnement. Mais les gens restent inquiets, la résistance s’est plus ou moins réorganisée, elle est divisée, mais l’opinion majoritaire c’est que toute aide à votre équipage se retournerait contre la population.
– Et ben, bravo ! Commenta Héka, dépitée.
– Je peux vous proposer quelque chose ! Reprit le gouverneur. Je vous cache ici jusqu’à ce que la situation se décante, mais il est hors de question que je vous libère.
– Je suppose que je n’ai pas le choix !
– Hé, non, je n’exige rien en échange, mais la proposition de ma collaboratrice ne serait pas pour me déplaire.
– Euh, d’accord, mais j’espère que vous n’êtes pas pressé, parce que là, tout de, suite je n’ai pas tellement la tête à ça !
– Ne dit-on pas qu’il n’est pas de meilleur plaisir qu’un plaisir retardé ! Répondit le gouverneur, venez, je vais vous présenter quelqu’un.

Juliana reconnut Héka, mais étant incapable de se rappeler dans quelles circonstances, elle l’avait rencontré, joua les « innocentes ». Héka, qui elle l’avait reconnue, entra dans son jeu.

– Juliana est une personne qui est également sous ma protection, mais pour de toutes autres raisons, jusqu’à ce que Blaise et sa horde aient quitté la planète. Elle va vous raconter ce que ce type lui a fait subir, j’espère que cela vous aidera à comprendre pourquoi je n’ai nulle envie de vous relâcher dans la nature.

Leiris

Quand Leiris Misdas revint sur l’astrodrome avec son équipage, le spectacle qui s’offrait à lui le subjugua. Enzo et quatre hommes semblaient maitre du terrain, lourdement armés, ils tenaient en respect un type, tandis qu’une soixantaine d’autres s’entassait à une extrémité du lieu. Leurs armes et leurs réacteurs dorsaux gisaient dispersés sur le sol.

– Comment t’as fait ça ? Où est leur vaisseau ?
– Je l’ai fait décoller, on fait quoi ? Le mec tout seul, c’est leur chef !

On demanda à ce dernier de s’approcher.

– Lieutenant George Gary, police fédérale, je commande ce détachement en l’absence du lieutenant Bruce Blaise dont le vaisseau a décollé inopinément.
– Leiris Misdas, capitaine du Vienna.
– Nous nous sommes rendus contraints et forcés mais il est de mon devoir de vous préciser que vous êtes dans l’illégalité la plus complète.
– On le sait bien ! Nous n’avons fait que nous défendre.
– Que comptez-vous faire de nous ? Nos hommes sont fatigués, choqués, ils ont sans doute faim et soif et ont besoin de repos.
– Les pauvres chéris !
– Epargnez-moi vos sarcasmes !
– Ecoute-moi bien, bonhomme ! Un imbécile nous a obligé à atterrir ici, après une barge a tenté de nous prendre à l’abordage, on veut juste trois choses : faire réparer notre sas que vous avez bousillé comme des malades, nous réapprovisionner, et foutre le camp d’ici.
– J’entends bien mais cela ne répond pas à mes questions.
– On va tacher d’y répondre, permettez que je passe un coup de fil ?

– Oui, Leiris, je te rappelle, je suis chez le gouverneur, c’est un peu la panique ici…
– C’est votre capitaine ? Demanda Denzel
– Oui !
– Passez le moi ! Allo ici David Denzel, gouverneur de Mabilla. Nous avons suivi les évènements, mais avons eu une interruption d’information au moment du décollage du vaisseau terrien. Nous sommes de nouveau en liaison, mais je ne comprends pas ce qui se passe, résumez-moi la situation en deux mots.
– En deux mots, nous avons capturé tous les hommes du vaisseau terrien.
– Mais… Passez-moi leur responsable hiérarchique.

– C’est pour vous, mais je ne vous autorise à parler qu’en mode « haut-parleur »

– Lieutenant Blaise, je suppose ?
– Non, excellence, Lieutenant Gary, le lieutenant Blaise a décollé subrepticement.
– Pour quelle raison ?
– Nous ne l’avons pas élucidé.
– Votre version des faits ?
– L’assaut contre le Vienna était coordonné par le lieutenant Blaise depuis notre vaisseau quand celui-ci a décollé. Etant dans l’incapacité d’analyser la situation et craignant une contre-attaque j’ai donné l’ordre de reddition afin d’éviter un bain de sang.
– Et maintenant ?
– On vous rappelle dans cinq minutes, coupa Leiris.

Ce dernier se concerta quelques instants avec Enzo et Kéni puis revint vers Gary.

– Faites avancer tous les prisonniers dont le nom de famille commence par un « A ».
– Vous n’allez pas…
– Tout se passera bien si vous êtes sages !

Quatre hommes et deux femmes, visiblement peu rassurés virent rejoindre l’emplacement de l’équipage de Leiris.

– Asseyez- vous en cercle, le cul à l’intérieur.

« Et maintenant je rappelle le gouverneur ! »

– Bon la situation est simple résuma Leiris, nous avons six otages, nous souhaitons simplement pouvoir faire réparer notre sas et nous réapprovisionner tranquillement. Si vous connaissez des fournisseurs envoyez les nous, on paiera. La petite troupe est à votre disposition, venez les chercher et mettez-les au vert en attendant qu’on reparte. O.K ?
– C’est inadmissible !
– Epargnez-nous vos protestations, si vous collaborez gentiment dans deux jours nous seront repartis.
– Rappelez-moi dans cinq minutes.

Le gouverneur n’avait jamais eu à gérer de telles crises (puisqu’il s’était abstenu d’intervenir dans la précédente) et se tourna vers Georgia.

– T’as entendu ?
– Oui !
– Qu’est-ce que je dois faire ?
– C’est toi le gouverneur, non ?
– Bien sûr, mais tu ferais quoi, toi ?
– On fait ce qu’ils demandent ! T’as une autre solution ?
– On s’écrase alors ?
– Tu vas diffuser un communiqué, dans lequel tu préciseras que le rapport de force étant tellement disproportionné entre l’armement ultra sophistiqué de pirates très déterminés et celui rudimentaire de la garde peu préparée à ce genre de confrontation, etc, etc… Et qu’en conséquence tu as accédé aux exigences – fort modestes – des terroristes. Le souci prioritaire en la matière restant la sécurité de la population et la vie des otages.
– Et bien bravo, tu devrais faire de la politique. Euh ! Tu ne penses que cette Héka pourrait constituer une monnaie d’échange ?
– Tu parles sérieusement ?
– Je dis ça comme ça ! L’opération serait de toute façon bien trop risquée !
– N’est-ce pas !
– Mais on pourrait me reprocher de ne pas l’avoir envisagé.
– Arrête de baliser. Tu lui as fait une promesse, non ? Ce n’est pas bien de ne pas tenir ses promesses.
– O.K. Et la résistance, elle dit quoi ?
– Je me renseigne !

Ségur envoyait en continu les images de la scène qui se déroulait sur l’astrodrome. Malek, le chef autoproclamé de la résistance n’en croyait pas ses yeux.

– Sont trop fort ces mecs
– Un truc qu’est bizarre, commenta, Ségur, ce n’est pas Blaise qui a conduit les négociations. Ou bien, il était dans la barge d’assaut qui a explosé ou alors il a décollé.
– La population va être ravie, c’est déjà ça ! Ils font quoi en ce moment, ils négocient ? Avec qui ?
– On dirait bien qu’ils négocient ! Ils ont isolé six otages
– Qu’est-ce qu’ils peuvent bien demander ?
– On en sait rien ! On fait quoi ?
– On attend !

Quand Leiris rappela, le gouverneur accepta les conditions posées et lui passa Georgia afin de régler les modalités pratiques concernant les réparations et le réapprovisionnement.

Les trois uniques barges de grande capacité de la garde vinrent prendre possession du lieutenant Gary et de sa troupe et les emmenèrent dans la résidence d’été du gouverneur, 30 km plus loin où ils purent se restaurer et se reposer.

Leiris, son équipage et ses otages regagnèrent le Vienna après avoir récupéré les armes laissées au sol.

– Et Abel, on en fait quoi ?
– Merde, on l’a oublié celui-là, on va le garder au chaud, on le relâchera avant de partir.

Le gouverneur David Denzel diffusa son communiqué.

« J’espère que je n’ai pas fait de conneries » pensa-t-i en entrant dans la pièce où il avait laissé Héka en compagnie de Juliana.

Mais un curieux spectacle l’attendait. Juliana avait un sein de sorti et Héka le léchait.

– Vous êtes en train de faire connaissance, dirait-on ? Railla David.
– Je ne sais plus de quoi nous parlions, répondit Héka mais cette charmante personne n’arrêtait pas de me dire qu’elle trouvait sa poitrine trop grosse. Je lui expliquais qu’une poitrine peut très bien être à la fois grosse et belle, et comme nous n’arrivions pas à nous mettre d’accord, je lui ai demandé de me montrer tout ça. Il m’a alors semblé qu’un petit bisou sur ce joli globe serait de nature à la décomplexer.
– On dirait, chère Juliana, que vous appréciez ce que vous fait cette jeune personne.
– Elle est très douce et en ce moment j’ai besoin de douceur.
– Euh, je n’ai pas été doux avec vous.
– Si mais vous êtes un homme, et elle c’est une femme !
– Ah, oui j’avais remarqué aussi. Bon je vous laisse vous amuser… A moins que vous m’autorisiez à regarder.

Les deux femmes se regardèrent, Juliana était plutôt pour, Héka s’en fichait.

– Alors d’accord, asseyez-vous là-bas, ça va nous exciter de nous caresser en sachant qu’un petit coquin de voyeur nous regarde. Mais soyez sages. Lui dit alors cette dernière.
– Comme une image ! Promis.
– On fait quoi ? Demanda Juliana à sa compagne de jeu. Nous voilà embarquées dans un truc pas vraiment prévu.
– L’imprévu, il n’y a que ça de vrai, c’est le sel de la vie… Nous en étions où ?
– Tu me léchais le néné, et c’était très agréable !
– Ben maintenant je vais te lécher l’autre.

La langue d’Héka virevoltait sur le téton de Juliana qui à ce contact durcirait et grossissait.

– Tu m’excites…
– Je sais… Tu veux me faire pareil ?

Sans attendre de réponse Héka retira son haut et dégrafa son soutien-gorge.

– Vas-y, je te les offre !
– Qu’est-ce qu’ils sont beaux, c’est autre chose que les miens.
– Lèche-les ma chérie, on causera plus tard.

Excitée comme une puce, elle gobait désormais les bouts de seins de sa partenaire en se régalant de leur parfum et de leur texture.

– On s’arrête là ! Proposa Juliana, espérant secrètement qu’Héka refuse et l’entraine plus loin.
– Tss, tss, maintenant que tu m’as chauffé, on continue… Ah ça t’embête de te déshabiller devant lui ?
– Non ! Nous avons déjà eu l’occasion de … enfin tu as compris !
– Bien sûr, allez on va se mettre à poil ensemble.

Et pendant qu’elles le faisaient, le gouverneur Denzel se tripotait ostensiblement la braguette

– Mais qu’est-ce qu’il fait celui-là là-bas? Se maque Héka.
– Je crois qu’on l’excite, surtout toi !
– Il avait promis d’être sage !
– Tant qu’il reste sur sa chaise, il est sage !
– O.K. Monsieur le gouverneur, puisque Juliana n’a rien contre, vous pouvez vous mettre à l’aise et vous faire une petite branlette en vous regardant.

Ce dernier répondit en faisant un large sourire et une petite courbette de connivence. Il baissa son pantalon et son caleçon qui tombèrent sur ses chevilles, puis il releva sa chemise afin de dégager l’accès à ses tétons. Il se mit à pincer frénétiquement le droit de sa main gauche tandis que l’autre main astiquait son membre.

– Hum ! Le gouverneur est en forme, en voilà un joli mandrin. Se moque Héka.
– J’ai eu l’honneur et l’avantage de l’apprécier. Ajoute Juliana.

Heka face à sa partenaire s’est agrippée après ses fesses, d’une flexion des jambes elle descend au niveau de son pubis, la langue en avant et commence à lécher. Dire que l’endroit est mouillé serait en dessous de la vérité, il est inondé.

La situation amuse Héka qui de plus se régale de ce jus intimes, emporté par sa frénésie de léchage elle la contourne pour lui lécher le petit trou.

Juliana n’est pas mécontente, loin de là du traitement que lui inflige par sa partenaire de jeu, mais aimerait aussi donner caresses et plaisirs à cette femme qu’elle trouve si belle et si désirable. Elle propose donc à sa complice de se mettre en soixante-neuf.

Chacune lèche l’autre, chacune est léchée par l’autre.

– Je ne voudrais pas déranger, mais je ne vois plus rien du tout ! Proteste le gouverneur.

L’objection n’avait pas été prévue, mais Héka la trouve parfaitement recevable.

– On va faire autre chose, ce sera chacune notre tour, tu vas commencer par me sucer puis ce sera moi. Monsieur le gouverneur écoutez-moi bien, vous voulez voir, nous vous offrons la première loge. Voilà vous allez écarter les cuisses, comme cela, vous ne touchez plus à votre bite, vous la « récupérerez » tout à l’heure. Vous étendez les bras, je vais me couchez sur vous, avec le bras droit vous me maintiendrez la tête, l’autre bras ce sera pour les jambes. Vous m’avez entre vos mains, mais vous ne pourrez pas me toucher, on ne peut pas tout faire à la fois. Et une fois installé, Juliana va venir me lécher. Objections ?
– Non pas du tout, cette pratique me rappelle quelque chose…
– Ne cherchez pas trop, profitez du spectacle !

Au départ Héka avait juste eu envie de s’amuser avec cette Juliana quelle avait trouvé intéressante, Elle avait désormais une motivation supplémentaire. En foutre plein la vue au gouverneur.

Dire que la position est confortable pour Héka serait mentir, c’est en fait une position pratiquée dans les boites de strip-tease, sauf que dans ce cas, là, la fille s’allonge non pas sur un bonhomme mais sur deux (voire trois) qui sont à côté l’un de l’autre.

Elle s’installe, agrippe la taille du gouverneur avec son bras gauche pour maintenir la position et c’est parti, Juliana peut venir lécher. Cette dernière s’efforce de donner autant de plaisir à sa petite camarade que celle-ci lui en a donnée. Juliana n’a eu que très peu de rapports lesbiens dans sa vie alors évidemment ça limite l’expérience, mais une femme est une femme et elle saura toujours bien mieux qu’un homme ce que désire un clitoris.

Ses coups de langues atteignent leur but, Héka ne tarde pas à sentir son corps se couvrir de frissons de plaisirs, sa respiration se saccade, la peau se perle de goutte de sueur, le sang afflue dans la partie supérieure du corps, et tout d’un coup c’est l’extase, quelques secondes de jouissance extraordinaire.

Toute contente d’être parvenue à ses fins, Juliana tend la main à Héka pour la dégager de sa position inconfortable, puis lui roule un patin magistral.

Voir ses deux femmes partager ce moment de bonheur dans ces circonstances quelque peu insolites a finalement raison de la patience du gouverneur, il ne peut plus attendre la suite, et se masturbe comme un malade. Il se rapproche des deux femmes.

– Oh, vous faites quoi ? Proteste Héka
– Je vais jouir ! Je peux sur vos seins ?
– Je vous en prie, faites comme chez-vous.

Quelques longues giclées atterrissent sur la poitrine de la belle, d’autres finissent sur le tapis. Il paraît que ça tache !

– Vous avez quelque chose pour m’essuyer ?
– Pas la peine ! Intervient Juliana. Je vais bouffer son sperme.

Juliana ramasse les taches blanchâtres avec sa langue, mais n’avale rien. Elle tend ses lèvres à Héka et les deux femmes s’échange un étrange biser au gout de sperme.

– Cochonne !
– Parfois !

Les deux femmes n’étaient cependant pas rassasiées…

– Je vous laisse je vais me rincer la bite Annonça Denzel
– Vous êtes un poète, Monsieur le gouverneur ! Couche-toi par terre, Juliana, je vais t’emmener au ciel !

A suivre

 

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4 réponses à L’Odyssée de Zarouny (Vargala 3) – 8 – Rififi sur Mabilla par Nicolas Solovionni

  1. Sorenza dit :

    Superbe même si l’érotisme tarde à venir.
    PS : Trop belle la rousse :

  2. gaston dit :

    Superbe récit et superbes illustrations

  3. muller dit :

    Ça valait le coup de lire jusqu’au bout, la dernière scène que nous a concocté le père Nicolas est bandulatoire à souhait !

  4. Forestier dit :

    L’auteur joue avec nos nerfs dans cet excellent chapitre plus SF qu’érotique, mais la scène de fin rattrape bien le coup et est délicieusement narrée

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