L’Initiation de Martine par Jean-Michel_et_Martine

Debout sur le quai, j’attendais l’arrivée du T.E.R qui ramenait Martine de
mission. Elle était partie le matin, le sac photos à l’épaule, faire des
clichés dans le vieux Lille pour un éditeur de calendriers. Pourtant
ex-parisienne habituée aux embouteillages, elle avait déclaré :

– A Lille?…dans le vieux Lille en plus?…J’y vais au train. A Lille en
voiture…plus jamais.

Un coup de portable depuis la gare avant de reprendre le train m’assurait
que tout allait bien, elle avait eu de nombreuses possibilités de photos et
en plus, elle avait fait une découverte et vécu une initiation.
Impossible d’en savoir plus. Elle me racontera ce soir.
Un bref coup de trompe pour s’annoncer et le train entra en gare. Coup de
frein et les portes s’ouvrirent. Ma Martine, tout sourire descendit pliant
sous le poids du sac dont je l’en délestai. Elle s’effondra presque sur le
siège de la voiture dans un grand soupir de soulagement.

– Ouf !…Je ne sais pas combien j’ai fait de kilomètres, mais j’en ai
faits. Et puis dans ces rues étroites la lumière est changeante, j’ai dû
passer plusieurs fois à cause soleil qui tourne.
– Combien de photos ?
– Presque deux bobines…une soixantaines quoi…dont une privée.
– Ah tiens, je t’envoie en mission et tu travailles au noir ?
– Extra pro ! Nuances!…J’ai photographié une copine que je me suis faite
dans un bar. Je lui ai même parlé de toi.
– Alors là, bravo. Si elle est bien, il faudra me la présenter.

Martine partit d’un grand éclat de rire.

– Ah…ah…ah!… Quand tu sauras, tu comprendras que tu n’as aucune chance
avec elle.
– Racontes…On verra bien.
– Oh là là…Je suis fatiguée…a l’appartement ce soir…d’abord un grand
verre d’eau, une douche et ma robe de chambre.
Je savais que ce programme était définitif. Je devais attendre.

Pendant le dîner on reparla de la mission évidemment. La photographe avait
bénéficié d’un temps exceptionnel et avait multiplié les clichés dans tout
le vieux quartier. Le labo fera le reste. Nous allions avoir un bon choix à
proposer au client.

– Oui, j’ai fait en plus une rencontre que je n’avais vraiment pas
préméditée je t’assure. J’avais découvert une façade magnifique : vieilles
pierres, proportions, style, couleurs, lumières impeccables, tout y était.
Je décidai de l’incorporer dans une perspective de la rue. Mes clichés
terminés, mon regard tomba sur l’enseigne et je sursautai en la voyant.
Quelqu’un nous a déjà parlé de ce café, souviens-toi…J’étais devant le bar
dont la réputation est d’être le rendez-vous des lesbiennes lilloises.
J’avais encore une grosse heure à perdre avant l’heure du train…et un
début d’envie de pipi. Je décidai de satisfaire ma curiosité et ma petite
envie. J’entrai.
La tenancière était seule derrière son comptoir. Elle posa son journal et
m’accueillit avec un grand sourire. Le bar est tout en long. Etroit. Juste
quelques petites tables rondes, quelques chaises, et deux tabourets. Je
m’installai sur l’un d’eux prés du comptoir après avoir posé mon sac par
terre avec un mouvement de satisfaction qui fut remarqué.

– Il parait lourd…dit-elle. Vous faites des photos ?

J’approuvai. Elle m’avait vue au travers de la vitre. Je commandai un café.
Elle posa sa cigarette sur le bord du cendrier et alla vers la machine.
Plutôt jolie fille, elle n’était pas bien grande, un mètre soixante au plus,
brune avec des cheveux courts plaqués en mèches autour de son visage, des
yeux pétillants, une petite trentaine.
Histoire de remplir le vide, j’attrapai sur le bout du comptoir une revue
dont la couverture usagée montrait qu’elle avait déjà passée dans de
nombreuses mains, et quand je lus son titre, j’eus la confirmation de ce que
je pensais.
Cette revue s’appelait « Mytilène ». Plus forte en histoire ancienne qu’en
maths, je savais que c’était le nom de la capitale de l’île de Lesbos. Cette
revue était écrite en anglais, et comme l’anglais ne me fait pas peur, je
feuilletai les pages distraitement, piquant une phrase par-ci par-là,
histoire de me conforter dans mon idée.
Au moment où elle posait la tasse devant moi, je tombai sur une pub…devine
pour quoi?…le « travelmate ». Mon intérêt dû se lire sur mon visage car la
fille me demanda :

– Oui…cette revue parait aux USA. C’est une copine qui y va parfois qui
l’a ramenée. Tu connais l’anglais ?
– Oui…ça va.

Je réalisai que soudain elle s’était mise à me tutoyer. Elle me montra de
deux doigts tenant sa cigarette la publicité pour le « travelmate » et se
lança dans des explications :

– Et ça…tu connais ? On ne le vend pas en France. Je ne sais pas si c’est
interdit, ou si personne ne veut l’importer. On doit le commander aux USA,
et je ne suis pas sûre que ça passe en douane. C’est bien pratique, je te
jure, et follement érotique en plus. Ca te fait pisser comme un mec sans
difficultés. Je voyage pas mal en bagnole et quand il faut s’arrêter et tout
mettre à l’air…..merci…..Avec ça c’est beaucoup plus facile et plus
discret. Et puis, c’est marrant. Et pourquoi les femmes ne pourraient pas
aussi pisser debout et en paix si elles le désirent ? Ca ne t’arrive jamais
à toi d’avoir envie de le faire ou d’être obligée de le faire ?
Je me demandais si c’était de la naïveté qui l’incitait à me faire des
confidences ou si elle ouvrait résolument la conversation sur des sujets
tabous.
Comme elle me tutoyait, je lui répondis de la même façon.

– Oui…je sais ce qu’est le « travelmate »… Bien sûr que si. Ca m’arrive
également d’y être obligée. Comme toi je voyage beaucoup en voiture et comme
je bois pas mal…tu parles…j’ai aussi le problème. Et comme tu dis, c’est
marrant. J’ai déjà essayé de le trouver sans succès.
– Non je te dis…aux USA seulement.

Il y eut un petit silence pendant lequel elle sembla hésiter. Les yeux dans
le vague en soufflant la fumée de sa cigarette, elle paraissait réfléchir.
Puis son regard chercha le mien.

– Ma copine m’en a ramené un de là-bas. Tu veux le voir ?

Je ne m’attendais pas à une telle offre. J’en restai bouche bée. J’avais
envie de dire quelque chose comme :

– Non…merci…ce n’est pas la peine.

Mais ma curiosité l’emporta.

– Si tu veux. Je n’en ai jamais vu autrement qu’en photos sur internet.
-Attends, je vais te faire voir.

Elle quitta son comptoir et alla verrouiller la porte d’entrée, puis elle
retourna une affichette marquée « Fermé ».

– Viens…suis moi.

J’étais prise dans un tourbillon. Je ne pouvais pas reculer. Devais-je la
suivre ? Ne pouvait-elle pas aller le chercher et me le faire voir au
comptoir ?
Je ramassai mon sac et m’apprêtai à la suivre.

– Tu peux laisser là ton matériel…précisa t-elle…nous ne sommes que deux
dans la maison. Pas de problème.

Comme si elle craignait que je m’échappe, elle passa son bras sous le mien
et m’accompagna pour monter un escalier qui se trouvait au fond du bar,
opposer à l’entrée.

– Là-haut, au premier étage, c’est mon studio. J’y ai quelques bricoles que
je garde sous la main et éventuellement de quoi faire un peu de cuisine.
J’ai un appartement à H…Mon Travel est dans la salle de bain. Tu vas voir,
c’est rien comme matériel, mais je trouve çà génial.

Nous étions arrivées sur le palier. Un couloir. Deux portes. Une caisse en
carton sur le plancher en guise apparemment de poubelle. Je me demandai
vraiment comment j’en étais arrivée là.

– Ici, c’étaient les toilettes du bar. Une cuvette, un urinoir. A côté, il y
avait une douche et un lavabo pour le studio. On a fait des toilettes en bas
pour le bar, et ici en enlevant la cloison, on a une plus grande salle de
bain, avec en plus la cuvette et l’urinoir.
Elle tira un tiroir d’une armoire de toilette et en sortit comme un petit
étui à peigne. Elle l’ouvrit pour en extraire le travelmate qu’elle me
tendit. C’est vrai qu’il est plus impressionnant en photo qu’en réalité. Il
ressemble bien, mais il parait petit avec ses douze ou treize centimètres de
long. Il est en plastique pas très dur, et vraiment avec la forme qui
convient pour l’usage qu’en font les femmes. Mille questions que je n’osais
pas poser me tentaient.

– Et tu n’as pas eu de difficultés au début ?
– Non …aucune. Il faut juste penser à freiner un peu, car tu vois le tuyau
d’écoulement n’est pas très large, si tu pousses, tu débordes. Mais en te
laissant aller normalement, si tu le mets bien, tu n’en perds pas une
goutte.

A ma grande surprise elle ajouta :

– Tiens…Je vais te faire voir.

Elle me le reprit des mains. Je ne m’attendais vraiment pas à sa
démonstration. J’en éprouvais de la gène.

– D’habitude, je le fais sans même regarder. En passant sur le côté je le
mets à la bonne place sans regarder, sans hésiter. Mais là je vais
t’expliquer.

Elle descendit la fermeture « Eclair » de son jean’s. Elle portait un string
rouge bordé d’une petite dentelle noire. Elle tira sur l’entrejambe,
exhibant ainsi le bas de son ventre qui portait juste une touffe de poils
bruns et courts en haut de sa fente. Je pouvais nettement voir ses petites
lèvres saillantes. Elle les écarta de deux doigts en disant :

– Tu vois, tu le places ainsi entre la sortie de l’urètre et l’entrée du
vagin. Les petites lèvres en se refermant couvrent l’appareil et font
l’étanchéité. Une seule main suffit. Comme les mecs quoi. …Si tu laisses
aller tout doucement, tout va bien. Tu peux même serrer les jambes si tu
veux. C’est plus élégant que quand tu pisses accroupie ou debout avec
obligation d’avoir les jambes écartées. Regarde…

Ce disant, elle s’était avancée d’un pas vers l’urinoir, et braguette
presque fermée, juste le petit tuyau de sortie passait maintenant de son
jean’s. Elle veillait à être presque en face de moi pour ne rien me cacher.
Je devais être rouge de confusion et de gêne. Mais j’avoue que j’enviais son
aisance. Je ne tardai pas à voir sortir un petit jet doré qui tombait
doucement en bruissant au fond de l’urinoir.

– Tu vois, c’est simple. Si la sortie était un peu plus grande ce serait
encore mieux. Faut croire que les américaines ont un petit débit.

Il fallut une douzaine de secondes pour que le jet s’arrête. Elle laissa
bien tomber les dernières gouttes et retira l’appareil. Elle replaça le
string et referma la fermeture « Eclair » en regardant mon air hébété et
admirateur avec ses petits yeux brillants.

– Après, évidemment, dès que tu peux, tu laves.

Elle alla au lavabo, se remplit les mains de savon et lava
consciencieusement l’appareil. Avec beaucoup de soins elle le rinça et
l’essuya à la serviette.
Je crus finie mon épreuve de spectatrice quand elle dit avec assurance :

– Tiens…Essaies…Tu as vu, il est bien propre…et je ne suis pas malade.

Ce n’était qu’une invitation, mais avec le ton qu’elle avait employé c’était
comme un ordre. J’en restai bouche ouverte.

– Vas…N’ais pas peur…On est entre filles.

J’étais hésitante entre le refus catégorique et même la fuite
quitte à passer pour une dégonflée et l’idée qu’après tout c’était une
occasion d’essayer. J’avais bien pissé en face de Babeth, (voir Martine
initiatrice), pourquoi pas devant elle, même si mon essai n’était pas aussi
brillant que sa démonstration. En cas de ratage, il y avait les kleenex, au
pire, en enlevant l’appareil, je pouvais terminer dans l’urinoir ou dans la
cuvette des toilettes. Je décidai d’y aller.
Je pris le « travelmate » qu’elle me tendait en souriant. Comme j’étais en
jupes, cela devait en partie me faciliter la chose.
Ses intentions que je craignais se confirmèrent quand elle dit :

– Tu veux que je te le place ?
– Non…j’ai bien vu comment tu t’y prenais. Je crois que ça va aller.

Jupes levées, je tirai la jambe du slip qui heureusement était élastique.
Son regard était déjà sur ma vulve épilée. Comme je le lui avais vu faire,
j’écartai mes petites lèvres et plaçai l’appareil sous la sortie, puis je
les laissais se refermer. Par habitude, j’avais les jambes un peu écartées.
Elle me rectifia :

– Tu peux refermer un peu les jambes, ce sera encore meilleur pour
l’étanchéité. Gardes-le bien appuyé mais sans excès, en le tenant à
quarante-cinq degrés, et avance encore un peu vers l’urinoir.

Ce que je fis. Je me sentais gauche et contractée sous son regard. Je
pensais à l’échec complet malgré une grosse envie. La honte!…Elle comprit
et me rassura :

– C’est toujours ainsi la première fois. Respires un grand coup et souffles
lentement, ton ventre va se détendre et tu vas…

Elle n’eut pas le temps de terminer qu’un super pipi sortit du tuyau, mais
je sentis une goutte ruisseler le long de ma cuisse. Je l’en avertis comme
pour m’excuser.

– Pas grave. Pour une première fois bravo. Généralement on en fout partout.
Toi non.

Quand je sentis que c’était fini, je retirai le truc et le déposai dans le
lavabo. Elle avait arraché quelques feuilles au rouleau de papier et
avançait la main pour m’essuyer.
Je l’arrêtai en disant :

– Non…je préfère le faire moi-même !
– Comme tu veux…c’était pour t’aider.

Pendant que je m’essuyais, je sentis qu’un malaise s’était installé entre
nous.
Je lavai soigneusement l’appareil comme je le lui avais vu faire en
échangeant avec elle des idées sur les différentes circonstances où il est
pratique de l’utiliser. Puis après l’avoir bien essoré je le remis dans sa
housse avant de le déposer sur la tablette du lavabo.

– Je te remercie, je ne pensais pas y arriver.
– Tu avais une grosse appréhension, mais ça a passé vite.

On redescendit au bar. Elle insista pour m’offrir un autre café. Elle
paraissait gênée et me posa d’une manière détournée la question essentielle
pour elle :

– Tu as un copain ?
– Oui…bien sur. Et toi ?
– Moi non…quelques copines.

Nous regardâmes avec un sourire complice. Tout le monde peut se tromper.
En buvant mon thé que j’avais préféré au café, pour la remercier de sa
démonstration, je lui proposais de faire une photo de son bar avec elle au
comptoir, dans ce décor que je trouvais vraiment superbe.
Elle accepta à condition que cette photo ne soit jamais publiée et qu’elle
en ait un exemplaire. Je lui promis les deux choses évidemment.
Puis je repris mon sac. Elle m’invita à retourner la voir quand je
repasserai par-là…Où que j’en aurai envie tout simplement. Elle rouvrit le
verrou qu’elle avait complètement oublié et m’accompagna sur le pas de la
porte. Comme je me retournais, j’eus droit à un grand signe de la main.
Puis direction la gare et les 17h05.

– Tu verras sur la photo, c’est une belle fille. Mais tu vois, toi, tu ne
l’intéresserais pas mon Jean-Mich’
– Mais disent donc, ma Martine ? Tu ne serais pas entrain de virer de bord ?
– Moi?…Pas question. Je préfère mon homme sans hésiter. Je garde le cap.
Si un jour je trouve le « travelmate », je te jure que le premier nouvel essai
se fera avec toi.
– Tiens, je débarrasse la table, je me lave les dents, et comme j’ai une
superbe envie de pisser, je sens que je vais avoir besoin d’un coup de main,
çà te dit ? Ensuite on s’expliquera sur le canapé. Tu vas voir si je suis
entrain de virer de bord, mille sabords !

Jean-Michel et Martine

Janmich59@aol.com

Postface de l’éditeur : Voici la photo de ce fameux
travelmate, d’autre part les auteurs nous ont rédigés une définition de cet
objet que vous trouverez dans notre dictionnaire du sexe

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