Chanette 6 Le prince charmant par Chanette

Chanette 6 Le prince charmant
(Un récit d’aventures érotique par Chanette) Paris

Le type est dans la salle d’attente. Il ne m’avait guère inspiré quand je lui avais ouvert, il y a dix minutes. Je peux le voir par le petit judas aménagé, pas vraiment le genre boute en train. Me forçant à sourire, je pénètre dans la pièce, il y est seul, il ne fait rien, il attend !

– C’est à vous, cher ami ! Veuillez me suivre !

Phrase traditionnelle, je sais parfois être plus aimable, plus chatte, mais pour lui je sais déjà que ce sera le service minimum.

– C’est inutile, je ne viens pas pour moi !

Je manifeste mon incompréhension la plus totale.

– Je suis le secrétaire du prince Zorglob (le Zorglob en question étant en fait le prince héritier du Cheik machin truc chouette de je ne sais pas trop quoi)

Un mytho, me dis-je ! J’ai toujours eu du mal à gérer ces gens-là !

– Et il ne sait pas faire les courses lui-même votre patron ? (le mot patron étant prononcé de façon volontairement dédaigneuse)

Je n’avais de toute façon à ce stade de la négociation, pas envie de faire affaire… je fais sans doute un métier bien particulier, mais je peux me permettre de refuser un client, l’argent n’est pas tout ! J’ai été dans la misère, cela ne m’a pas empêché de garder ma dignité et de marcher la tête haute. Et cette dignité j’entends la garder, et si je l’ai perdu de par mes activités aux yeux d’un certain nombre de gens, je l’ai gardé pour ceux qui me sont chers, et bien sûr pour moi-même !

Mais Chanette, quelle est cette digression inaccoutumée ? Diront les habitués de mes délires internautiques !

C’est que dans mon code moral (et oui, j’ai cela aussi !) je respecte l’argent ! Cela veut dire que je sais quel mal ont certains à le gagner, cela veut dire que je sais la valeur de ce qu’on m’offre parfois ! Cela veut dire que dans mes valeurs, le mot fauché ne sera jamais une insulte et que je conchie grassement ceux pour qui c’en est une ! Et quel rapport, direz-vous ? J’y viens, j’y viens ! Je hais les gens trop riches, ceux qui ouvrent leur portefeuille comme d’autre le robinet de flotte. Eux n’ont pas le sens de la valeur de l’argent, eux ne savent pas ce que c’est que d’en manquer, et surtout eux croient que tout s’achète et que tout se vend, et qu’il suffit d’y mettre le prix ! Et le pire c’est qu’ils n’ont pas tort ! Mais voyez-vous, la petite Chanette, la petite pute dominatrice et bisexuelle à l’âme sensible, et bien elle ne bouffe pas de ce pain-là ! Na !

Allez, on reprend le récit :

– Mon prince (je ne sais plus s’il disait mon prince, mon maître, mon patron et de toute façon on s’en glande !) pourra être excessivement généreux, mais il faut auparavant que je vous fasse passer une sorte de test !

Et au lieu de couper là, et de foutre à la porte l’olibrius qui commençait à m’agacer sérieusement, je lui demandais ce qu’était ce test. C’est tout à fait moi, ça, curieuse de chez curieuse, combien de fois cela a failli me perdre, et cette fois encore… mais n’anticipons pas…

– Mon maître souhaite que je vous examine de très près pendant disons dix minutes maximum, il faudra pour cela bien sûr que vous vous mettiez complètement nue. Et même si l’affaire ne se fait pas, vous serez rétribuée pour cela !

Je lui ris carrément au nez au  » secrétaire de monsieur  » et l’invite fermement cette fois à dégager les lieux !

– Mon maître me punira de ne pas avoir réussi ma mission !
– Ce n’est pas mon problème !
– Je vais vous laisser ! Etre puni m’indiffère, mais mon maître sera profondément déçu !
– J’en ai rien à foutre ! Alors écoute paillasson mytho de mes deux, tu vas t’arrêter de parler et te diriger gentiment vers la sortie là-bas au fond du couloir, la porte à droite, et tu ne remets plus les pieds ici !
– Je…
– Et si tu insistes, j’appelle le videur (je bluffais, je n’ai jamais eu de videur, mais je connais par contre quelques petits trucs assez simples…)
– Je pars, mais prenez quand même connaissance de ceci !

Il me tend une enveloppe, elle reste dans mes doigts quelques secondes puis, je l’envoi valdinguer, je n’en veux pas de sa « doc », l’enveloppe atterrit sur le palier par la porte d’entrée qui est à présent ouverte, et que je m’empresse de fermer et de barricader sitôt le zigoto dehors.

Je regarde par le judas, il est parti ! Ce genre de situation est rare, heureusement ! J’ouvre la porte, voulant vérifier s’il a ramassé sa doc. Non l’enveloppe est à terre. Je la ramasse, je ne vais pas la laisser traîner dans l’escalier tout de même !

J’aurais dû foutre ce satané pli directo presto dans la poubelle, mais encore une fois mon insatiable curiosité… Je l’ouvre, il y a là-dedans un long texte mais surtout deux photos, les photos du « patron du monsieur », je suppose !

Et là, je craque ! C’est qu’il est super mignon l’abruti ! La première photo est celle d’un homme d’à peine trente ans dans un costume sombre impeccable, un beau brun basané avec une légère barbiche, un regard de braise, un sourire ensorceleur, des yeux, je ne vous dis pas les yeux ! Mignon comme tout le prince charmant. La deuxième photo est censée montrer le personnage dans un contexte un peu  » humain « , il est photographié sur le pont d’un bateau à côté d’un énorme poisson que l’on vient de capturer, il est en maillot de bain, foutu comme j’aime les hommes, ni gringalet, ni montagne à muscles ! Il est poilu sans exagération (j’ai beaucoup de sympathie pour les singes, mais je ne fais pas dans la primatophilie) Il a une barbe de plusieurs jours et surtout il a l’air de s’amuser comme un petit fou ! Ce sont des photos d’hommes ça ! Pas des photos de richman ! Bien sûr tout cela peut n’être qu’un montage de mythomane, certains savent aller très loin dans leurs délires….

Mais si la chose est vraie, alors mince, pour un zozor pareil, j’aurais pu quand même faire la part des choses, il peut me demander des extras ce ne sera pas une corvée ! Je regarde la doc, c’est un scénario, je lis en diagonale, rien de trop extravagant mais il faudra que je relise plus attentivement, pour l’instant j’y cherche un numéro de téléphone, je le trouve facilement ! Et alors je le fais ou je ne le fais pas ?

D’après vous ?

Le secrétaire se radine dix minutes plus tard, il n’était pas trop loin, les portables n’étaient pas encore popularisés, mais il avait un téléphone de voiture (c’était horriblement cher ces trucs-là !). En attendant, je lis attentivement son scénario, on ne sait jamais, en fait il veut une séance en trois parties. D’abord assister à une domination que j’officierais (pas de problème), ensuite me dominer (il me précise que ça restera assez soft, mais il faudra que je pose mes conditions) et pour finir radada avec le monsieur, chose que je ne fais en principe jamais, du moins dans le cadre de mes activités professionnelles, mais là je suis partante, et je me dis que cela ne sera pas une corvée. Il y a des choses qui ne s’expliquent pas trop !

Une question me taraudait, néanmoins, pourquoi un type aussi riche ne tapait-il pas plutôt dans sa « catégorie » ? Il existe des escorts de haut vol, de véritables canons à côté desquelles je me sens d’un quelconque, mais d’un quelconque…

Il faut donc à ce stade que je me présente un peu, pour ceux qui n’ont pas lu mes autres aventures (palpitantes)

Je suis de taille moyenne, assez fine, plutôt mate de peaux, châtain foncée mais souvent teinte en blonde, et souvent aussi tressée à la mode afro. Mes seins ? Quoi mes seins ? J’ai fait la connerie de me les faire refaire et je les trouve maintenant trop gros et surtout trop lourds. Par contre, je ne suis pas mécontente de mes petits anneaux que je porte sur les tétons, j’adore ça ! Et comme j’aime à le rappeler, je n’ai pas de piercing ailleurs, je n’ai pas de tatouage. Je ne me rase plus les poils du pubis (je veux dire intégralement) m’étant aperçue que ces messieurs n’étaient pas insensibles au pouvoir de captation de certaines odeurs attachées à ce coin de pilosité.

– Alors pourquoi moi ? Demandais-je
– C’est très simple, mon maître recherche un certain type de femmes, aussi bien physiquement que du point de vue des pratiques. Il se trouve qu’un de ses collaborateurs a bénéficié de vos prestations, il lui en a parlé. Je suis chargé de vérifier et éventuellement de conclure l’affaire !

Conclure l’affaire ! Comment il parle, l’autre ? Il me demande de me déshabiller entièrement.

– Je ne fais jamais ça !
– Vous serez payée en conséquence, je vous l’ai déjà dit !
– Ici on paye d’abord !
– Vous n’avez pas confiance ?
– Non !

Il ne répond pas, il doit avoir l’habitude d’avaler toutes sortes de couleuvres, et ne sera pas facile à déstabiliser. Il sort une enveloppe de sa mallette. Je l’ouvre, et peu importe combien il y avait dedans les lecteurs s’en foutent, mais j’avais désormais quasiment la preuve de ne pas avoir affaire à un mytho. Parce qu’en fait, il y avait beaucoup trop ! Je le lui fais remarquer.

– Ça n’a aucune importance ! Gardez tout !
– Certainement pas !

Je prends les billets  » en trop  » et je les lui tends.

– Mais, non ! Je vous ai dit de les garder !
– Ecoute, pépère, si je te les rends ce n’est pas politesse, mais j’ai d’excellentes raisons pour le faire, alors tu prends ce fric ou alors je ne fais rien du tout !

A ce moment je bluffais un peu, le rendez-vous avec le prince charmant, je le voulais, mais cet avorton m’énervait. Il ne prend pas les billets, du coup je les balance par terre et j’explose !

– Ecoute ducon ! Tu ramasse ça, ce n’est pas toi qui va me fixer mes conditions, personne ne l’a jamais fait. Et ce n’est pas toi qui va commencer, ni toi, ni ton patron !

J’espère simplement ne pas avoir été trop loin, le type est cramoisi, son comportement est prisonnier de la réussite de sa mission et il ne peut pas décharger toute l’adrénaline qu’il secrète. Mais je n’aime pas son regard, il y a de la haine dans ses prunelles. Je le toise, l’obligeant à baisser les yeux. Il ramasse les billets, quelle que soit sa décision il faut bien, qu’il les récupère, il ne va pas me les laisser si comme il dirait « on ne fait pas affaire ». Il prend terriblement sur lui. Je me marre intérieurement.

– Je vous prie de pardonner ma maladresse, j’ai sans doute heurté votre sens des valeurs !

Je me déshabille, apparemment je lui fais de l’effet au petit monsieur, ses yeux sont complètement écarquillés, il s’avance, approche la main.

– Bas les pattes !
– Juste une caresse, c’est pour appréhender la texture de votre peau, cela fait partie des choses que mon maître m’a demandé de vérifier.
– Alors, juste le bras !
– Mais la texture de la peau n’est pas la même partout…
– Juste le bras, je ne te le répéterais pas une troisième fois.

Il fait le tour de mon corps, j’ai vraiment l’impression d’être une bestiole au salon de l’agriculture. Il a l’air d’avoir des choses à me demander mais il n’est plus trop à l’aise, pépère.

– Euh, si vous pouviez ouvrir la bouche, c’est pour regarder les dents !

Qu’est-ce que je vous disais, il me prend pour une jument, je lui ouvre ma bouche en faisant une belle grimace !

– Euh ! Si vous pouviez ouvrir votre sexe ?
– Non, mais c’est tout, oui ?
– Oui, mon maître m’a demandé de regarder le sexe, et aussi…
– Et quoi ?
– Euh… l’anus !

Du coup, son « patron » commence à me paraître beaucoup moins sympathique ! C’est quoi cette mentalité d’aller envoyer son valet inspecter les trous de la personne avec qui il veut s’envoyer en l’air ?

– Il n’en est pas question !
– Mais je…
– Je quoi, tu m’as payé pour un déshabillage, pas pour une exhibition !

Le type ne comprend plus rien.

– Mais c’est bien pour cela que je vous ai proposé un prix supérieur !
– Tu as peut-être proposé, mais moi je n’ai pas accepté !
– Mais qu’est-ce que je vais dire à mon maître ?
– Je m’en fous, ce n’est pas mon problème, tu n’as qu’à lui dire qu’une fois déshabillée, j’ai des vergetures partout et que je ressemble à une carte routière !

Ça ne le fait pas rire, d’ailleurs rien ne le fait rire ! Et sans se démonter, alors que je pensais qu’il aurait détalé, le voici qui tire doctement ses conclusions :

– Donc pour les deux derniers points évoqués, je prends le risque de vous faire confiance ? Confirmez-moi simplement que vous n’avez ni boutons disgracieux à ces emplacements, ni hémorroïdes !
– Décampes !
– Je ne vous demande qu’une minute…
– Je t’ai dit de foutre le camp !

Il devient rouge. Il hésite, ne sait pas trop quelle attitude adopter, puis explose :

– Sale pute !

Je ne réponds pas à la provocation, je décroche une robe de chambre, l’enfile et le plus calmement du monde je lui dis :

– La sortie est au fond !

Je déchirais en mille morceaux les photos et les autres documents du prince charmant, puis quelques jours passèrent. Ce mardi j’avais un rendez-vous en fin d’après-midi à 16 heures, ce serait le dernier de la journée, après j’aurais des courses à faire. On sonne, j’ouvre, et qui était-là sur le palier, un sourire impossible accroché aux lèvres ? Le prince charmant ! Je fonds, j’oublie tout ce je peux indirectement lui reprocher et lui propose d’entrer !

Je fais là une parenthèse. Ceux qui m’ont déjà lu savent que je m’affirme comme bisexuelle. Ce qui en soit ne veut pas dire grand-chose, chacun vivant cela à sa manière. En ce qui me concerne j’ai choisi de vivre avec un homme et m’en porte bien. En dehors de mon couple c’est quasi-exclusivement avec les femmes que je m’amuse et que je m’éclate (je ne parle pas ici de mon « travail » !). La raison en est simple, je suis de celles qui considèrent le corps féminin comme une beauté en soi ! Le corps masculin n’a pas cette qualité (je sais, tout le monde n’est pas d’accord, mais ce n’est que mon point de vue.)

Mais justement, les exceptions sont là pour confirmer les règles. Ce type est trop craquant ! Il est encore mieux que sur la photo. Un look, comment vous dire ? Pas du tout le genre chippendale (berck !) Non, plutôt beau ténébreux, imaginez un André Agassi qui sourirait continuellement et cela vous donne une vague idée du personnage !

– Je viens pour vous présenter mes excuses, je vous ai envoyé un personnage qui s’est révélé n’être qu’un goujat. Il ne fait plus actuellement partie de mon personnel.

Comment le sait-il, d’abord, qu’il s’est conduit comme un goujat ? Mais qu’importe ! Le prince charmant est chez moi ! Cela n’arrivera pas tous les jours, et j’ai bien l’intention de me l’envoyer ! Et oui ! Une pulsion c’est une pulsion et celle-ci était aussi irrésistible qu’incontrôlable ! Le fils du Cheik je le voulais dans mon plumard !

– Je ne peux que les accepter, mais, entrez-donc !
– Avez-vous lu le petit scénario que je vous propose ?

Son scénario me revint en mémoire ! Trop compliqué, trop long ! On pourrait toujours le faire ! Mais l’amour avec lui, ce serait avant, pas après ! A moi d’être capable d’arranger tout cela, et je faisais confiance à mes qualités d’organisatrice.

– Vous le souhaitez véritablement dans cet ordre ?
– Que voulez-vous dire ?

Il m’était difficile d’aller plus loin, s’il n’était pas capable de comprendre l’allusion !

– Rien ! Je disais cela comme ça !
– J’ai bien fait de me déplacer moi-même, vous êtes ravissante, non pas ravissante, le mot n’est pas assez fort, votre beauté me fascine !

Du bon baratin de mâle, je me connais assez pour savoir qu’il exagère volontairement, mais allez donc savoir pourquoi, je pique mon fard !

– N’exagérons rien, voulez-vous !
– Non, non c’est sincère, vous êtes tout à fait mon type de femme !

S’il savait comme ça tombe bien ! Du coup j’essaie une petite relance :

– Mais c’est réciproque, vous possédez un charme naturel qui ne me laisse pas indifférent !

Ça lui fait plaisir au kiki !

– Je vous propose de discuter quelques instants de ce scénario pour en régler les détails matériels, mais avant permettez-moi d’oser vous demander une formalité !
– Osez, je vous en prie ?

Je le vois farfouiller dans ses poches, il en sort quelques billets, une belle petite somme, je n’aime pas trop cela !

– Je souhaite vous voir entièrement nue ! Et je vous prie d’accepter à l’avance ce petit dédommagement !

Non, mais ce n’est pas vrai, c’est une manie ! Me voici partagée, d’un côté, me voici exactement dans une situation par rapport à l’argent qui me hérisse le poil, mais de l’autre côté, le fait de me montrer nue à mon prince charmant est tellement susceptible de précipiter les choses dans le sens que je souhaite, que foldingue que je suis, je n’hésite même plus, et après avoir par principe refusé les sous, je me déshabille, assez excitée de la situation, avouons-le !

– Et voilà ! Lui lançais-je avec mon sourire le plus aguicheur, une fois débarrassée de mes vêtements !
– Superbe ! Absolument superbe ! Tournez-vous un petit peu ! Oui comme ça ! Ah oui ! Superbe ! Je suis persuadé que votre peau est d’une douceur incomparable !
– Mais, constatez-le par vous-même mon ami !

Il me fiche la main au cul, me caresse mollement et brièvement les fesses. Sans passion ! Ça me contrarie un peu ! Je lorgne vers sa braguette, calme plat !

– Quelque chose ne va pas ?
– Non, c’est parfait ! Si vous pouviez vous ouvrir un petit peu !

Non, mais c’est tout, oui ? C’est quoi ces procédures ? Il a rencontré combien de femmes qui acceptent ces singeries, cet olibrius ? Mais c’est vrai qu’il a l’habitude d’envoyer ses sbires préparer le terrain ! Maintenant s’il veut que la séance tourne à l’exhibition genre peep-show, ce n’est pas trop mon truc, mais je veux bien consentir un effort mais du coup je vais regretter d’avoir refusé l’argent ! Et puis me dis-je soudain, n’est pas l’occasion d’attaquer ?

– Je peux peut-être vous proposer autre chose ? Déshabillez-vous à votre tour, et venez donc « m’ouvrir » comme vous dites, sur ce canapé !

S’il ne comprend pas, je vais avoir du mal à être plus directe ! Il fait une drôle de tête, je me rends compte qu’il se contrarie à l’idée que son scénario puisse être chamboulé ! Et alors, si ça me plait de le bousculer, moi son truc ! J’ai pourtant des arguments, non ?

– La tentation est diabolique, mais je préfère m’en tenir à mon plan initial !
– Tout plan n’est-il pas fait pour être changé ?
– Ça dépend pour qui ! J’ai horreur de changer les miens !

Le ton devient sec !

– Et ne serait-ce qu’une fois ?
– Même si je le désirais, je ne pourrais pas, mon temps est précieux, et il va falloir que je vous quitte, mais donnons-nous rendez-vous pour ce soir, je vous invite au restaurant et nous réglerons toutes ces modalités ! Je passe vous prendre à 20 heures ?

Il ne s’embarrasse pas trop, le prince du désert ! Ce qu’il ne semble pas savoir c’est qu’à 18 heures 30, et bien Chanette, elle est fermée. Elle redevient Christine, elle fait ses courses et rentre à la maison pour dîner avec son petit mari ! Je me suis fait une règle de ne pas déroger à mes horaires.

– Vous êtes d’accord bien sûr ?
– Je ne me laisse jamais emmener au restaurant le soir, à moins que vous acceptiez la présence de mon mari ? Trouvons une autre solution !
– Vous êtes mariée ?

Ça a comme l’air de l’embêter !

– Ben, oui ! Ce sont des choses qui arrivent !
– Une fois n’est pas coutume, vous trouverez bien un prétexte !

J’hésite, j’hésite ! Ce n’est pas une question de prétexte, je n’en ai pas besoin, c’est une question de principe ! Et puis, je me lance !

– D’accord !
– Alors accomplissez la petite formalité que je vous ai demandée et je vous laisserais pour l’instant !
– Quelle formalité ?
– Vous ouvrir !
– Ah ! Non foutez-moi la paix avec ça ! Si vous insistez, je laisse tout tomber !
– Non, c’est moi qui laisserais tomber ! Puisque vous me refusez cette faveur, il ne me reste qu’à vous rétribuer le bref temps que nous avons passé ensemble. Adieu madame ! C’est dommage, j’aurais tant aimé vous faire l’amour !

Et moi donc ! Et patatrac, mon ange des sables va sortir de ma vie parce que je refuse de lui ouvrir mon minou !

– Bon, ne vous fâchez pas, je vais tout à fait exceptionnellement faire ce que vous désirez !

Je crois me souvenir que je n’ai pas aimé le sourire qu’il me fit en guise de réponse, je n’ai pas aimé non plus quand il m’a demandé d’écarter mon cul. J’ai failli de nouveau tout laisser choir. N’empêche qu’à 20 heures, je l’attendais, mon prince !

Monsieur m’emmène dans un super restaurant, je n’aime pas trop les ambiances guindées et le rituel de ce genre d’endroit.

Dans un premier temps je partais avec un plan, qui était encore de bousculer le sien. Avant de me rendre compte que le gaillard était têtu comme une bourrique, qu’il n’en démordrait pas et qu’il faudrait donc faire avec ! En regroupant toutes les petites observations de son comportement j’en étais donc arrivé à me persuader que le cérémonial sado-maso était pour lui la pièce maîtresse de ses rites amoureux ! Si c’était le cas, ce devait être un « compliqué ». Quelque chose clochait. Je savais très bien faire de la domination sans quincaillerie et je ne comprenais pas qu’il n’essaie même pas de se laisser faire ! Mais, bon, me consolais-je, la nuit d’amour avec lui était à ce prix, il n’y avait rien d’insupportable là-dedans hormis l’attente !

Il serait faux de dire que ce repas en tête-à-tête renforça l’impression somme toute positive que j’avais du personnage. J’en sortis même avec un état d’esprit assez circonspect. L’individu était fort économe en parole et se révélait le roi de l’évasif. Je faisais donc les frais de la conversation à ce point que je me demandais s’il n’employait pas la vieille méthode de drague masculine consistant à se forcer à laisser parler la dame, lui laissant alors l’impression d’un être qui s’intéresse à ses propos ou pour le moins qui sait l’écouter ! Mais pourquoi cette attitude puisque nos relations étaient d’ores et déjà définies. ? Par contre, les compliments, ça y allait. J’étais merveilleuse, splendide, désirable, et même féerique (on ne me l’avait pas encore fait celle-ci !). Ce genre d’exagération grotesque a d’ordinaire tendance à m’agacer, mais je me laissais faire, amusée !

Je finis par me faire une raison, me dire que ce mec était prisonnier de son éducation, qu’il ne faudrait sans doute pas en attendre des merveilles sur les plans extra sexuels. Et en ce qui concerne le sexuel, justement je faisais confiance à mon expérience pour le placer dans un climat où il accepterait mes initiatives. Finalement toute cette attirance n’était que physique, bassement et matériellement physique, mais que voulez-vous parfois le physique tenaille !

Il fut convenu que le rendez-vous aurait lieu le surlendemain en début d’après-midi en son hôtel. J’aurais quelques rendez-vous à déplacer, je saurais faire ! Pourquoi le surlendemain, me demanderez-vous ? Parce que le lendemain, je devais acheter une robe, bleue et très décolletée, avait-il précisé, des escarpins assortis, et me farcir le coiffeur, la manucure et la pédicure, tout cela la même journée. J’avais pour ce faire accepté cette fois une coquette enveloppe.

Le jour J et à l’heure convenue je me rends donc dans ce luxueux hôtel parisien et me présente à la réception.

– C’est de la part ?
– Chanette !
– Ah ! Madame Chanette ! Nous vous attendions, Monsieur Karim a quitté l’hôtel ce matin, il a laissé cette lettre pour vous.

Dépitée par cette situation inattendue, je prends connaissance de la missive !

Chère et tendre Chanette

Je n’ai donc pas réussi à vous joindre ! Quand vous viendrez à ce rendez-vous j’aurais quitté les lieux ! De très graves problèmes politiques dans mon pays m’obligent à ce départ précipité ! J’ai cependant deux choses importantes à vous faire savoir :

La première est que je suis tombé amoureux de vous, follement amoureux. Je sais aussi que ce n’est pas raisonnable, nous avons chacun notre destin, et ils ne peuvent se croiser longtemps ! Mais, le sachant rien ne nous empêche de vivre cet amour ne serait-ce que quelques jours

La deuxième est que je crois qu’il ne faut pas tarder à réaliser cette rencontre. Il est possible que l’évolution des évènements fasse qu’ils m’accaparent de trop dans de brefs délais. Rejoignez-moi vite. Pour le faire…

J’étais chavirée, le zig était ainsi tombé amoureux de moi, la lettre se terminait par l’adresse d’un type à Athènes

…ayez toute confiance en lui, obéissez-lui comme vous m’obéiriez, et il vous conduira vers moi

Là, ça commençait à déconner, je n’avais vraiment pas, mais alors vraiment pas l’intention d’obéir à qui que ce soit fut-il le prince charmant ou le seigneur du désert.

Je rentrais à la maison, préparait une petite valise dans laquelle j’emportais notamment du change pour trois nuits. Je me fixais ainsi volontairement cette limite qu’il ne serait pas sérieux d’outrepasser. Je rédigeai ensuite un petit mot pour Phil, mon mari !

Je te laisse quelques jours, ne t’inquiètes pas, il ne se passe rien de grave, je serais de retour lundi ou mardi ! Je t’aime ! Christine.

Je soulignais trois fois et j’entourais le « Je t’aime » pour bien me signifier que je savais pertinemment ce que je faisais. Ce coup de folie, je saurais le gérer, sans qu’il n’entache l’amour que je portais à celui qui partageait ma vie.

Athènes

Je me suis habillée d’un petit ensemble tailleur pantalon beige, d’un joli chemisier rose, et me suis chaussée d’une énorme paire de lunettes de soleil. Ça fait un peu starlette de caricature, mais je l’en fous, je mettrais ma belle robe toute neuve quand je serais devant mon prince. Les formalités des bagages étant terminées j’allais me diriger vers la station de taxi, quand une jeune femme m’aborde.

– Vous êtes mademoiselle Chanette ?

Mademoiselle Chanette, qu’elle m’appelle ! N’importe quoi !

– Ben oui !
– Appelez-moi Fusiah, je vais vous conduire chez votre contact !
– Ah ! Bon !

Elle parle français sans aucun accent. Je la dévisage : Troublante la nana ! Une grande brune aux cheveux fous, très bronzé, le type oriental, le visage très ovale, des yeux magnifiques, des lèvres magnifiquement ourlées, un nez parfaitement dessiné. Tout est dans le visage, finalement ! Elle est vêtue d’une petite robe noire très simple et assez décolletée, mais côté poitrine ce serait plutôt le genre Birkin ! Mais enfin on ne peut pas tout avoir… Je ne serais pas plus ou moins amoureuse de mon prince, en voilà une qui m’aurait peut-être fait craquer. Mais deux coups de foudre en quinze jours, cela me parait difficile à gérer.

Je monte à ses côtés dans une petite voiture (non je ne sais pas quelle en est la marque, je n’y connais rien !) La Fusiah a une conduite nerveuse, et un joli jeu de jambes, sa jupe s’est relevée très haut sur ses cuisses. Le spectacle est ma fois charmant, mais j’essaie d’être discrète, je suis même sûre de l’être mais sans doute pas assez !

– Il va falloir que je me ballade avec une robe plus longue, tout le monde me matte les cuisses !

Elle dit cela très naturellement, en souriant, pas fâchée du tout !

– Excusez-moi ! Mais vous n’avez pas à vous plaindre, elles sont vraiment très jolies !
– Ah ! Vous trouvez ?
– Ben oui, je trouve !

Qu’est-ce que vous voulez que je rajoute ?

– Vous avez raison, je ne vais quand même pas me plaindre. Il paraît qu’elles sont très douces aussi ?

Ça si ce n’est pas un appel du pied, c’est quoi ? Je commence à me demander si je ne me suis pas laisser embarquer dans un drôle de truc, genre traite des blanches ou quelque chose comme ça ! Il n’y aucune raison pour que cette femme me fasse des avances ! Je me suis fait, il est vrai draguer plusieurs fois par des femmes, mais aujourd’hui je ne vois pas ce qui peut attirer chez moi dans la tenue que j’ai adoptée. J’ai donc le choix, ou rentrer dans son jeu pour voir jusqu’où elle veut aller, ou bien me taire, et lui rendre la tâche plus difficile. Sans doute aurais-je du me taire, mais que voulez-vous, je suis incorrigible !

– Il vous intéresserait de savoir si moi aussi je les trouve douces ?
– Bien sûr !

C’est un jeu, alors allons-y, je lui mets la main sur la cuisse, c’est effectivement très doux, mais ce n’est pas une surprise en soi !

– Alors ?
– Très douces en effet !

Je lui pelote un peu la chair de la cuisse et entreprend de remonter ma main, elle va voir de quoi je suis capable quand je me déchaîne !

– Retire ta main s’il te plait !

Hein ! Quoi ? Je ne me le fais pas redire deux fois ! Mais à quoi joue cette conne ? Une allumeuse, mais dans quel but ? N’empêche, cette volte-face me contrarie plus que je ne voudrais me l’avouer !

– Excusez-moi ! J’avais cru comprendre autre chose ! Murmurais-je, histoire de dire quelque chose !
– Ce n’est pas grave, mais on peut se tutoyer ! Tu as fait bon voyage ?
– Oui merci !

On ne s’est pas dit grand-chose d’autre, et une demi-heure plus tard nous arrivions quelque part dans Athènes. J’étais malgré tout fort circonspecte. Cette volteface n’avait aucun sens, et puis comment avait-elle devinée que je n’étais pas insensible parfois aux charmes féminins. Je ne criais pas sur les toits cet aspect de ma personnalité, et le prince n’en savait rien ! A moins d’une allusion quand nous étions au restaurant, allez savoir ?

– On va d’abord passer à mon hôtel, on rejoindra Papadhópoulos plus tard, à cette heure-ci, il n’est pas chez lui !

A l’hôtel ? Ainsi Fusiah n’habitait donc pas la ville ? Tout cela me paraissait bien bizarre ! La chambre est confortable, mais on est bien loin du luxe princier.

– Je ne voudrais pas que tu te méprennes pour mon attitude de tout à l’heure, j’ai parfois des coups de folie, j’ai un comportement très libéral vis à vis des choses du sexe et parfois je disjoncte un peu !

Qu’est-ce que vous voulez que je réponde ?

– C’est des choses qui arrivent
– Athènes est une ville de macho. Voir deux nanas en train de se peloter dans une bagnole, et t’as quinze mecs qui te collent au cul toute la journée ! Je voulais faire un test, mais après j’ai été un peu sèche, on me le reproche tout le temps d’être sèche ! Pas assez sentimentale, de ne pas faire attention aux gens ! Qu’est-ce que tu veux ! Je ne suis pas parfaite ?
– Un test de quoi ?
– Je voulais savoir si mon charme opérait pour toi !
– Et pourquoi ?
– T’as un visage trop craquant ! Bon, je vais me mettre à l’aise, je ne supporte pas cette chaleur !

Et joignant le geste à la parole, elle retire sa robe, comme ça devant moi, sans même se retourner. Elle n’est à présent vêtue que d’un ridicule petite culotte blanche à moitié transparente ! Elle est belle, comme ça, avec sa peau dorée, quel dommage que sa poitrine soit si plate, mais bon, ça change et ça lui donne un certain charme, et puis les tétons ont l’air très appétissants. Elle me regarde, avec un sourire très ambigu. Elle a senti mon trouble !

– Je suis mal foutu ! Pas assez de seins et trop de cul !

Elle se tourne pour me le montrer son cul justement, et afin que je le voie mieux, envoi bouler la fringue d’une pichenette. C’est effectivement très rebondi, mais sans exagération, en fait ce sont de très belles fesses, énormément attirantes. Elle se retourne à nouveau, m’exhibant sa toison, plutôt fournie, elle est assez poilue, un petit trait de duvet lui rejoint le nombril, elle s’est apparemment rasé les poils de ses jambes, mais pas ceux de ces avants bras. Elle est complètement hors norme cette nana, et moi je la dévore des yeux !

Je ne sais pas trop quelle attitude adopter, j’ai envie d’elle, mais je me demande si je dois le faire ! Je sais me maîtriser quand il le faut !

– Qu’est-ce que tu en pense ?
– Troublant !
– C’est vrai ? Tu es troublée ?
– Tu joues à quoi ?
– Ben, tu vois, je m’exhibe ! Tu n’as pas chaud, toi ?

Zut et flûte, justement ! J’allais justement le faire, elle va croire que c’est elle qui dirige tout ! Tant pis, je me rattraperais

– Si j’ai chaud, et je prendrais bien une douche !

Et sur ce, je me fous à poil. L’autre n’en perd pas une bouchée. Je m’amuse à faire durer le plaisir et retire mes fringues avec une lenteur toute calculée. Elle n’en peut plus, elle s’énerve, elle va craquer !

Je suis maintenant quasiment toute nue, je n’ai gardé que mon soutien-gorge, c’est exprès, je veux que ce soit elle qui me le retire. J’adore quand on me le dégrafe, et que des mains fraîches viennent les cueillir quand le soutif les libère ! Elle ne sait plus trop où regarder La voici excitée comme une puce sauvage !

– Tu es belle on dirait une petite fée !
– C’est ça ! Je suis la fée Clochette !
– Arrête, t’es trop ! T’as une vraie gueule d’amour !

Et la voici qui se met à me caresser le visage. Je rigole, ce doit être la seule défense que j’ai trouvée afin de masquer ma propre émotion. Ne pas la laisser faire ! Prendre l’initiative ! Ne pas la laisser faire ! Trop tard ! Ses lèvres sont sur les miennes, je les ouvre, laissant le passage à sa langue. Putain qu’elle est bonne sa langue ! La mienne fait ce qu’elle peut, mais je ne peux même pas lutter contre l’agilité diabolique de la sienne. Cette femme est une sorcière. Et je me souviens m’être dit que si déjà dans ma bouche, elle me produisait cet effet, celui-ci transposée ailleurs… dans des endroits plus intimes, hum ! Mais je n’allais pas tarder à le savoir. Nos mains caressent nos corps ! Un moment elle lève très haut son bras gauche m’offrant son aisselle, je lèche cet endroit rencontrant un gout de sueur qui me trouble. Il n’y avait pas que ses cuisses qui étaient douces. Une peau aussi soyeuse est un trésor, il faut en profiter, je ne l’aurais pas toujours à ma disposition, le dos, les fesses bien sûr…

– Tu caresses bien !
– Toi aussi !
– Encore les fesses !

Encore ? Mais il n’y a aucun problème, je les caresse, les malaxe, les pelote, j’y foutrais bien une fessée, j’ose lui demander !

– Si tu veux, mais pas trop fort !

Je lui claque le cul, comme ça pour rire, ce n’est même pas vraiment une fessée !

– Un peu plus fort !

Tiens, mademoiselle se laisse prendre au jeu, je claque donc plus fort !

– Plus fort encore !

Du coup, moi aussi, je me laisse prendre au jeu, et j’y vais cette fois ci carrément, son joli cul commence à prendre une couleur très rose, je finis par arrêter.

– Encore ! Marque-moi le cul !

Faut peut-être pas exagérer, je lui en fous encore quelques-unes, et le plus fort possible de façon à ce que ce soit elle qui me dise d’arrêter. Mais non, elle ne dit rien, elle crie, elle gueule mais elle encaisse. C’est donc moi qui décide de stopper, elle n’en demande plus, elle a eu sa dose, mais j’ai l’impression que j’aurais pu continuer.

Elle se tourne, me fait face, son sourire est étincelant, ses yeux brillent d’excitation, elle se jette sur moi, me déséquilibre volontairement nous voici roulant sur la moquette, en train de nous embrasser à nouveau à pleines lèvres. Je finis par quitter sa bouche pour aller explorer son téton, il est gros, érigé, très sombre, je l’aspire m’accompagnant de ma langue. Elle réagit aussitôt, elle halète de plaisir, ses paupières se ferment, sa tête se redresse en arrière, ma main s’aventure entre ses cuisses. C’est trempé ! Très trempé, délicieusement trempé. Cette humidité m’attire, je vais à sa rencontre, je lèche cette délicieuse chair trop douce située à l’endroit où les cuisses viennent se rejoindre, je lape tel un chaton son suc de plaisir et m’en régale. Elle se laisse faire, complètement abandonnée. Elle charrie quand même, elle pourrait s’occuper un peu de moi. Mais mon petit doigt me dit que cela viendra dans peu de temps, et mon petit doigt a d’ailleurs autre chose à faire, j’explore sa chatte de la main, de la bouche, c’est vraiment très poilu et tout cela a conservé quelques odeurs un peu fortes, alors que cette femme est propre. Mais qu’importe l’odeur intime du corps féminin ne m’a jamais gênée, surprise parfois, c’est vrai, gênée, non jamais ! Je lèche, je lape, je bois, j’enfonce un, puis deux doigts dans son sillon. Je n’y tiens plus, il faut que je change de position, je me retourne, l’invitant au 69. Non, mademoiselle continue de se laisser faire, ce doit être une partisane du chacun son tour. Je lui passe les mains sous les fesses, j’ai envie d’aller explorer son anus ! Le voudra-t-elle ? Toutes les femmes n’acceptent pas !

– Non !

Je ne l’écoute pas, je continue. Qui a dit qu’en amour le premier « Non » ne comptait pas ? Elle me laisse à présent faire, je lui humecte son trou le plus intime, là aussi il y a des poils, je finis par m’en coincer un entre les dents. Je stoppe un moment mon exploration.

– Tu fais quoi ?
– J’ai un poil de cul dans la bouche !
– C’est bien fait pour toi, il fallait pas y aller !

Elle se marre, c’est communicatif, la séance de jambes en l’air est en train de se transformer en franche rigolade, après tout pourquoi pas, ça fait du bien de rire ainsi, l’amour n’a pas à être sérieux, ni guindé ! Quelques instants passent et je replonge dans son sexe. J’ai encore envie d’elle, mais je veux la faire jouir à présent, son clitoris est dressé comme un minuscule sexe, je m’en approche, l’aspire de la même façon que j’ai aspiré le téton tout à l’heure. Ce ne traîne pas, les halètements reprennent à qui mieux-mieux. Son corps se raidit et voici qu’elle explose en hurlant je ne sais quoi dans je ne sais pas quelle langue. Elle est à moitié dans les vapes, la Fusiah ! Ce ne dure pas bien longtemps, elle émerge, un magnifique sourire accroché à ses lèvres, elle est rayonnante de plaisir. Ça va, c’est bien, je suis content pour elle. Mais, moi alors ?

On est assises toutes le deux à poil sur la moquette, elle me caresse les cuisses, je les écarte, espérant qu’elle va comprendre ce que je souhaite. Oui, bien sûr qu’elle comprend. Et la voici qui me lèche à son tour, j’avais oublié sa langue magique, un véritable phénomène, un organe qui va dans tous les sens à une vitesse extraordinaire. Je n’ai jamais vu quelqu’un avec une telle agilité linguale ! Et alors que je me croyais partie pour un bon quart d’heure de lèche-lèche, c’est au bout de trois minutes, peut-être moins qu’à mon tour j’orgasmais !

On n’en peut plus ! On est crevée, on est en sueur, on a soif, on est bien, on s’embrasse encore et encore, nos bouches se sont remplies de nos sucs intimes. J’ai envie de pipi, je ne la connais pas assez pour intégrer cela à nos jeux, mais sait-on jamais, je le lui dis !

– T’es folle !
– Je sais !
– Je n’ai rien contre, mais j’ai un blocage, à chaque fois que j’ai essayé, je n’y arrive pas !

Je sais, certaines personnes n’arrivent pas à pisser en présence d’autres gens. Je n’insiste pas. Elle, si !

– Fais-le toi, si ça te dit et on ira se doucher après !
– Non, ça a l’air de t’embêter !
– Mais pas du tout, allez viens !

Elle m’entraîne vers la salle de bain et entre dans la baignoire

– Allez fais-moi une petite douche dorée !

Tiens, elle connaît l’expression ! Mademoiselle a dû décidément beaucoup sortir ! Alors d’accord je vais la lui faire sa petite douche, je l’enjambe, je me lâche aussitôt, je n’avais pissé depuis l’avion, ça dégringole, c’est les chutes du Niagara, je l’asperge partout, elle me fait comprendre d’éviter le visage. Je croyais qu’elle appréhendait d’en avaler, non même pas !

– Ça pique les yeux ! Me dira-t-elle.

Du coup je m’amuse et une fois terminé, je lui fourre ma chatte sur la bouche. Elle a un premier mouvement de recul, puis comprend ce que je veux et me lèche mon sexe dégoulinant d’urine, avant de m’enlacer et m’embrasser avec une passion aussi dévorante que baveuse

C’est à ce moment que le téléphone sonna ! Elle s’en va dans la chambre. C’est bien d’être seule parfois, ça permet de trier un peu les évènements. Et il m’arrive un truc assez extraordinaire. Depuis un quart d’heure je n’ai plus, mais alors plus du tout envie d’aller rejoindre le prince charmant, je m’en fous à présent du prince charmant, je n’en ai plus rien à foutre ! Je suis tombée amoureuse de Fusiah. Il va falloir que je me soigne, mais en attendant, je vais devoir m’en expliquer. Du coup je change mes projets, je vais rester un jour ou deux à Athènes, avec elle si elle le souhaite, sinon je visiterais la ville, je ne connais pas. Et après retour à Paris. Au moins cette rencontre m’aura permis de redescendre de mon tapis volant. Adieux Aladin et ses illusions !

Mais comme l’a dit, je ne sais plus qui, les choses ne se passent jamais comme elles doivent se passer.

– Papadhópoulos ne sera pas là avant ce soir, peut-être même pas avant demain !

Tant mieux, il va falloir que je lui explique que Papadhópoulos, j’en ai maintenant rien à cirer, je ne veux même pas le voir, je repense quand même avec amusement à la phrase du prince, « il faudra lui obéir comme à moi-même ! » Macho ! Va !

Je demande à Fusiah de me faire découvrir un peu la ville, j’aimerais quand même voir le Parthénon avant de repartir. Alors on a vu le Parthénon et le soir on est allé dans un petit restaurant déguster quelques brochettes.

Je déteste les situations ambiguës, j’avale un verre de vin grec, je reprends ma respiration et je me lâche !

– On t’a expliqué pourquoi je devais rejoindre Papadhópoulos ?
– Ben oui, tu es tombée sous le charme du prince Karim
– Oui ! Ben justement j’ai pu tellement envie d’y aller !

Elle a l’air embêtée, on se demande bien pourquoi !

– Tu as tort, c’est une expérience unique !
– Je m’en fous ça ne m’intéresse plus !

Elle à ce moment précis une attitude bizarre, elle ne m’écoute plus, elle a l’air hyper concentré comme quelqu’un qui doit prendre une décision importante tout de suite mais qui hésite. Comme un joueur de poker qui sait que ce qu’il va faire va soit le faire rebondir soit l’écraser définitivement ! Elle n’est pas bien Fusiah, elle est toute blanche !

– Chanette ?
– Oui, je t’écoute !
– Ce n’est pas facile !
– Bois un coup, ça ira mieux
– Est-ce que tu as confiance en moi ?
– Je ne peux pas réponde à cette question, je ne te connais pas assez
– Oui, mais tu as plutôt confiance ou pas ?
– Mais où veux-tu en venir ?
– Est-ce que je simulais tout à l’heure ?
– Hein ! Quoi ? Pourquoi cette question ? Bien sûr que non !
– Tu es sûre ?

Mais que veut-elle me dire ? J’ai déjà vu des femmes simuler, et je suis bien sûre qu’elle ne simulait pas !

– Oui je suis sûre !
– J’ai aimé sincèrement que tu me donnes du plaisir et j’ai aimé t’en donner. Je voudrais que ce soit très clair !
– Mais où est le problème ?
– Je suis en mission, Chanette, je t’ai séduit en service commandé, ça n’a pas été très difficile, ça n’a pas été du tout une corvée, mais c’est comme ça quand même !

Alors là, je tombe des nues ! Elle est folle ! Je suis tombé sur une mythomane, depuis quand les agents secrets disent-ils qu’ils le sont ?

– Et c’était quoi la suite ?
– Il n’y aura pas de suite, puisque tu ne veux pas rencontrer le prince !

Bon ! Comme tout mytho, elle rêve de me la raconter la suite, alors moi je m’amuse et je ne la relance pas. Ça ne fait rien, elle se met à jacter.

– Tu sais dans les services secrets, il y a deux sortes de gens, les professionnels, ceux dont c’est le métier, qui connaissent toutes les ficelles, et puis il y a les gens que l’on recrute pour des petits trucs, simplement parce qu’ils ont rencontré dans la vie des circonstances qui font qu’ils deviennent des pions efficaces, c’est mon cas.
– Il est délicieux ce petit vin !
– Ça ne t’intéresse pas !

Non, mais comment le lui dire ?

– Je préférerais qu’on parle d’autre chose !
– D’accord, alors laisse-moi te dire quelque chose cinq minutes et après c’est promis, on en parle plus !
– O.K.
– J’ai été l’épouse du prince Karim, je devrais dire je suis l’épouse, je n’ai pas été répudiée. Mais enfin, il faut dire qu’il en a pas mal. J’ai été, oh, cela n’a pas duré très longtemps sa favorite, puis quand a éclaté la première révolution il m’a fait mettre à l’abri. C’était il y a trois ans, depuis, il ne m’a jamais donné de ses nouvelles. Cet homme est un goujat mais j’ai la faiblesse de l’aimer encore !
– Ah bon, c’est un goujat ? Je croyais que c’était une expérience unique !
– Au lit il est formidable, je n’ai jamais eu un amant tel que lui, non seulement il baise bien, mais il est très délicat avec les femmes, il ne pense pas qu’à son propre plaisir. Mais il n’y a pas que le lit, c’est le personnage public qui n’est pas plaisant !
– Ah !
– Je l’aime toujours, je te l’ai dit, je n’aimerais pas qu’il lui arrive quelque chose, et si je peux faire quelque chose pour l’aider, je le ferais !
– Je comprends !

Il faut bien que je dise quelque chose, heureusement que ça ne dure que cinq minutes, parce qu’on est en pleine série bleue !

– Son palais est un vrai champ d’intrigues, tout le monde complote contre tout le monde, tout le monde est écouté, voire filmé. Il ne connaît pas ses vrais ennemis. S’il les connaissait, il pourrait tout de suite prendre les décisions qui s’imposent et la situation redeviendrait calme pour quelques années.

– Il suffit de lui dire, non ?
– C’est pour cela qu’on voulait t’activer dés Paris, mais son départ précipité nous en a empêchés.
– Attends, tu veux que ce soit moi qui aille dire au prince quels sont ses ennemis ?
– C’était le plan initial !

Bon, il est peut-être temps que j’envisage de quelle façon je vais quitter cette folle. Les mythomanes font parties des gens que je ne supporte pas !

– C’est fini ?
– Oui ! Ma mission était de te séduire pour te faire accepter ma mission, j’ai donc échoué, je suis une très mauvaise espionne. Et en plus tu ne veux même plus y aller !
– Tu t’en remettras ! On va peut-être demander une autre bouteille, celle-ci est presque vide ?
– S’il ne prend pas les décisions qu’il faut dans les 48 heures, il sera assassiné. Ce n’est peut-être pas un grand démocrate, mais c’est toujours mieux que le genre de régime islamique que les opposants veulent y installer.
– Je regrette, ce n’est plus mon problème !

Je commence à en avoir marre d’ailleurs, je sors quelques billets de mon portefeuille et m’apprête à partir et à planter là cette cinglée !

– Chanette !
– Oui !
– Tu crois à la morale ?

Manquait plus que ça !

– Oui, mais je n’ai pas envie d’en discuter !
– La morale au sens basique, le bien et le mal !
– Je vais te laisser, Fusiah !
– Si tu avais le pouvoir d’empêcher deux millions de femmes de tomber du jour au lendemain dans un régime de type afghan, tu t’en servirais de ce pouvoir ?
– Arrête, Fusiah !

A ce moment-là j’en ai franchement marre ! Je me lève et vais pour la planter là. Elle sort alors une petite enveloppe de son sac !

– Tiens ! Regarde ça !

J’aurais dû me tirer ce restau, laisser Fusiah et son enveloppe et préparer mon retour. Non, j’ouvre l’enveloppe : Ce sont des photos de très mauvaise qualité, des polaroids, prises dans un restaurant mal éclairé. Mais c’est suffisamment éloquent, Fusiah et le prince charmant mangeant en tête à tête et souriant au photographe. Il y a aussi un article de journal plié en quatre « le prince héritier de Karak et sa charmante épouse ont honoré de leur présence et patati et patata… » Du coup je me rassieds !

– Tu me crois maintenant ?

Je réponds oui, en fait, je ne sais plus quoi penser !

– C’est sans risque, Chanette !
– Sans risque ? Et la situation politique alors ?
– Ce ne sont que des intrigues de palais, pour l’instant, à l’extérieur les islamistes attisent le feu et espèrent empocher la mise s’il y a une révolution, mais ça c’est du moyen terme.
– Mais pourquoi moi ? N’importe qui peut faire cela !
– Parce qu’il est follement amoureux de toi, et que personne n’ira penser que tu pourrais être impliquée dans une mission. C’est aussi bête que cela !
– Je n’ai plus envie d’y aller, je ne suis plus motivée.
– Alors je vais te donner trois bonnes raisons d’y aller. Un, tu fais une bonne action ! Deux, tu sauves la vie de l’homme que j’aime ! Trois, tu vas vivre une nuit d’amour inoubliable et puis, je peux même t’en donner une autre de raison,
– Laquelle ?
– Fais-le pour moi !

Là elle en fait trop ! Ce n’est pas parce que j’ai une amourette avec une fille que je suis obligée d’accepter d’aller à quête du Saint-Graal.

– Et j’ai quoi en échange ?

Je tergiversais donc déjà !

– Rien ! Rien du tout, quelques souvenirs, je peux m’arranger pour que l’on te verse une prime sur ton compte, mais je doute que tu fasses ça pour du fric. Mais en fait de prime, je peux te promettre de te revoir, ce sera une prime « personnelle »

Et puis allez savoir pourquoi, je me suis décidée, comme ça tout d’un coup, par jeu !

– Bon, alors pas un mot de tout cela à Papadhópoulos, il est en cheville avec les mecs qui complotent contre le prince. N’accepte rien de lui et reste sur tes gardes. Tu ne m’as jamais vu, tu ne me connais pas !

– D’accord c’est moi James Bond !

Elle sort de son sac un petit flacon de verre décoré d’enluminures dorées dans un style très oriental.

– Ça c’est le message !
– Pardon ?
– Le prince a un don, il a une mémoire olfactive étonnante, deux parfums sont mêlés là-dedans, quand il les sentira, par association d’idées, il saura qui sont ses ennemis !
– Ce ne serait pas plus simple de le lui écrire, non ?
– Non, parce que d’abord là-bas tout est filmé, écouté et ensuite si ça tournait mal, toi tu ne sais rien !
– Si ça « tournait mal » ? Je croyais que c’était sans risque ?
– C’est juste une précaution théorique ! Ce mélange est très volatil, il ne sert qu’une fois, donc n’ouvre pas le flacon. Tu devras le lui donner le plus vite possible, plus on gagne de temps mieux ce sera.

Le lendemain matin après une épuisante nuit d’amour avec Fusiah, je m’apprêtais à lui faire mes adieux et à me rendre chez Papadhópoulos.

– Chanette, j’ai oublié de te dire deux choses ! Le flacon, tu devras lui donner dans la chambre bleue, c’est là qu’il s’enferme en général, et cette pièce est moins surveillée que les autres, elle ne l’est peut-être pas du tout, mais on ne sait jamais !
– Bon !
– Et maintenant, dis-moi les trois nombres premiers qui viennent après 13 ?
– C’est quoi ta devinette ?
– Tu le sais ou pas ?
– Ben, 17, euh 19 et 21 !
– Non pas 21 !
– 23
– Donc 13 17 19 23 rappelle-toi, on ne sait jamais, une fois sur place tu peux avoir besoin d’ouvrir quelque chose !
– C’est le code de quoi ?
– De pas mal de chose, tu te rappelleras ?

Bizarrement ce petit détail me chagrinait, il était encore temps de refuser, mais je ne fis pas. J’eus peu de contact avec Papadhópoulos, celui-ci me dévorait des yeux mais devait avoir des instructions précises de me laisser tranquille, il osa malgré tout me demander si je consentirais à faire un petit extra, je refusais, il eut la politesse de ne pas insister, et quelques heures plus tard il me conduisait à un petit aéroport privé où nous primes l’avion pour Karak. De là une voiture avec escorte m’emmena au palais princier situé à la périphérie de la ville.

Karak

Je m’étais malgré tout diplomatiquement inquiété dans l’avion (il était bien temps) de la situation politique actuelle du pays. Papadhópoulos m’avait laconiquement répondu que c’était calme pour l’instant depuis l’arrestation du leader islamique et qu’on était probablement tranquille pour plusieurs mois. Je n’apportais aucun crédit à ses propos vu ce que m’avait dit Fusiah du personnage !

Je ne vis pas Karim tout de suite, on me conduisit à une chambre, dans laquelle deux créatures très genre « Mille et une nuits » me bichonnèrent, me vêtirent, me parèrent de bijoux, puis me plantèrent là où je restais deux ou trois heures à attendre le bon vouloir de Monsieur le Prince.

Enfin on vint me chercher. Je dissimulais le précieux flacon dans un repli de mes vêtements et enfin je fus devant mon prince.

Cet homme avait quelque chose d’électrique : ma passion qui s’était bien diluée depuis mon aventure avec Fusiah renaquit spontanément. J’avais tout simplement envie de lui !

– Quelle joie, ma chère, de vous revoir, merci d’être venue jusqu’ici !

Je n’osais pas trop quoi dire, ni trop quoi faire, les deux gardes qui m’avaient précédé ne se décidant pas à décamper

– Vous souvenez-vous de mon scénario, Chanette ?
– Le scénario ? Ah, oui ! Bien sûr !
– Et bien nous allons le réaliser tout de suite !

Bon, puisque l’amour avec lui était à ce prix, et puisqu’il était têtu comme une bourrique, on le fera son scénario !

– Je vais d’abord me délecter de vous voir pratiquer une domination sur l’un de mes sujets, ensuite vous vous livrerez à quelques innocentes misères sur ma personne, et pour finir en beauté, ma chère et tendre, nous nous aimerons comme des fous ! Ce programme vous convient-il toujours ?
– Allons-y !
– Je vais donc vous demander de passer ce petit accoutrement, je vais patienter à côté pendant que vous vous changez, vous remettrez votre robe pour le final.

Je fais quoi ? Je lui donne maintenant le flacon, mais il faudrait que les gardes sortent. Ah, ils sortent mais lui aussi ! On attendra ! Je me revêts de sa panoplie, des grandes bottes avec des talons impossibles, une culotte de cuir troué à l’endroit du sexe, un soutien-gorge en latex constitué de lanières et laissant le sein complètement visible, une grande cape, puis dans une longue valise, plusieurs cravaches, martinets et autres instruments fouetteurs. Je regarde la cravache, elle me paraît bien dangereuse, il ne faudra pas que je tape comme une sauvage avec. Je camoufle le flacon en haut de ma botte et j’attends le retour de mon futur amant.

Il revient au bout de cinq minutes et sans que j’aie le temps de dire ouf, le voici qui libère une sorte de tenture dévoilant le fond de la pièce, un type est accroché et bâillonné à une croix de saint André.

Mais là, stupeur ! Le type en question est en très mauvais état, barbu, hirsute, il a manifestement été torturé. Si c’est vraiment un maso, il est trop grave, mais je ne crois pas que ce soit un maso. Ça ne va plus du tout !

– Voici votre victime chère Chanette, soyez impitoyable !
– Attendez, ça ne va plus du tout ! Votre scénario ne précisait pas que la victime ne serait pas consentante !
– Il ne précisait pas le contraire non plus !
– Je regrette mais je ne fais pas cela, je suis dominatrice par jeu, je ne suis pas une tortionnaire, vous vous êtes trompé d’adresse !
– Soyez réaliste, si vous ne le faites pas, un autre le fera à votre place et sans doute avec beaucoup plus de sadisme, mais ce sera moins joli !

Berck, la justification de tous les fascismes ordinaires, à présent ! Mais où suis-je tombé ?

– J’ai dit non : cette rencontre est une méprise ! Faites-moi raccompagner sur-le-champ à l’aéroport !

Et c’est à ce moment-là qu’il me flanque une gifle, et pas une giflette, le machin qui me désarticule carrément, qui m’envoie au sol, je ne sais pas ce qui me retient de lui envoyer mon pied dans les couilles à ce salopard.

– Maintenant relève-toi petite pute et fais ce que je te dis !

Comment me sortir de là ! J’ai connu d’autres situations difficiles, la violence ne servira à rien, il faut que je le raisonne, que je l’embobine, mais il me faudrait au moins l’amorce d’un plan, et rien ne vient ! Je pense à ce moment à Fusiah ! Sans risque, qu’elle disait, la salope, elle m’a envoyé au casse-pipe, oui ! Le flacon, du coup je n’ai plus du tout envie de lui refiler. Sauf qu’il est sorti de ma cuissarde le flacon, et qu’il vient de s’en apercevoir, ce con !

– C’est quoi ce truc ?
– C’est à moi, c’est mon fétiche !

Je m’empare de l’objet !

– Où as-tu rencontré Fusiah ?
– Je ne connais pas de Fusiah

Sans risque, elle m’avait dit !

– Donne-moi ça, conasse !

Je ne lâche rien du tout, il m’attrape la main, m’oblige à lâcher prise et m’envoie rebouler au sol d’une nouvelle gifle.

Il dévisse alors le bouchon, l’approche de son nez, hume le parfum…
… et tombe raide sur le sol :

Je m’approche de lui, lui tâte le pouls, il est mort, carrément occis, le vieux truc du parfum empoisonné. Sans risque qu’elle avait dit Fusiah !

Et maintenant je fais quoi, si les gardes déboulent, je ne donne pas cher de ma personne ! Comment ais-je pu me faire piéger comme ça ? Les agents secrets sont décidément un ramassis de salopards pour qui les vies humaines n’ont aucune espèce d’importance

Je détache le zombi, il va peut-être avoir une solution, et vous savez ce qu’il ose me dire le zombi une fois détaché, pas merci, non…

– Rhabillez-vous ! (une fois en arabe, une fois en français)
– Connard !

C’est à vous dégoûter de la race humaine

– Rhabillez-vous !
– T’as une idée pour sortir d’ici ?
– Rhabillez-vous ! Vous ne pouvez pas rester comme ça ?
– Ecoute rigolo, il y a une priorité en ce moment c’est de s’échapper, on fait comment ?
– Nous n’avons aucune chance !

Voici une réponse qui fout le moral ! Je me rhabille en vitesse, je fais le tour de la pièce, il y a dans un angle ce qui semble être un énorme coffre-fort avec un digicode. La combinaison de Fusiah ! Vite 13 17 19 21 non pas 21 je recommence, ça ouvre, ça marche et maintenant je fais quoi, je vais m’enfermer dans le coffre. L’autre s’est attifé avec des fringues piquées sur le cadavre du prince.

– Allez viens, on va se planquer là-dedans ! Lui dis-je

Ça a l’air immense, c’est une véritable petite pièce. On rentre, on referme, il y a contre la paroi un autre digicode équipé d’une faible lumière, ça doit servir à l’ouvrir dans l’autre sens, bizarre quand même, j’essaie 13 17 19 23, c’est le fond du coffre qui s’ouvre à présent, un passage secret, on s’y engouffre, merci Fusiah !

Le problème c’est qu’on ne voit rien du tout,

– T’es où toi ?
– Ici !
– Bon, ben faut avancer, j’espère que ce n’est pas plein de pièges et qu’on ne va pas déboucher dans un nid à serpent !
– Non, on va attendre de s’habituer à l’obscurité.

Au bout de cinq minute on distingue une mallette ! On l’ouvre, on tâtonne pour en découvrir le contenu, il y a quelques armes blanches, un revolver et un pistolet mitrailleur. Qu’est-ce que vous voulez que je foute de ça ? Je cherche une éventuelle torche électrique, mais je n’en trouve pas. On se décide donc à avancer, on rencontre assez vite un escalier que l’on descend avec d’infinies précautions, ce n’est pas évident parce que mon zombi est à moitié cassé et il a mal partout. Le boyau est assez étroit, et un moment il se sépare en deux.

– On va par où ?
– Je n’arrive pas à m’orienter, on essaie celui-là !

Au bout de vingt mètres on arrive devant un cul de sac, il semble y avoir une sorte de système d’ouverture. Des voix derrière ! Zombi écoute !

– C’est pas bon ! Une espèce de salle de garde, on ne peut pas entrer là-dedans, ou alors si, mais il faut attendre la nuit !
– Bon, on essaie l’autre !

Au bout de l’autre couloir la sortie ne laissait pas entendre de bruit, par contre l’incroyable puanteur qui s’en dégageait commençait à devenir insupportable

– On ouvre !
– Inch Allah !
– Comme tu dis !

On se retrouve dans ce qui n’est même pas une baraque, disons une guérite dans laquelle sont disposés quelques pelles et râteaux. La porte s’ouvre sans difficultés et nous nous retrouvons dans un dépôt d’ordure ! Il y a un dépôt d’ordure jouxtant le palais princier. Voilà qui est original, mais c’est bien pensé qui irait chercher une altesse royale là-dedans un jour de révolution de palais ? Nous sommes hors de l’enceinte.

– Tu connais quelqu’un en ville ?
– Oui, mais il n’est pas question que j’y emmène une femme vénale !
– La femme vénale, elle t’a sauvé la vie, connard !
– Non ce n’est pas vous, c’est Allah qui m’a sauvé ! Vous n’êtes qu’un instrument !
– Je parie que toi, tu m’aurais laissé crever !
– Nous ne sommes pas du même monde !
– T’es vraiment une tare ! Alors je fais quoi ?
– Débrouillez-vous !
– Mais enfin ce n’est pas possible, on se sort d’un vrai merdier, et tu me laisse choir comme ça ! Il y a une ambassade ici, un consulat, quelque chose ?

Il ne répond plus, le zombi, il a un coup de barre, il est manifestement au bout du rouleau.

– Partez ! Laissez-moi !
– Non, ce n’est pas parce que t’es borné que je dois être pareille, accroche-toi à moi et on va essayer d’avancer !
– Avec votre tenue, nous n’irons pas loin !

Il a raison, le zombi, habillé en costume d’Esméralda comme je suis, je vais me faire repérer au premier coin de rue…

– Bon écoute, on a assez perdu de temps, on reste ensemble ou pas ? Parce que si c’est vraiment chacun pour soi, tu vas le regretter !
– Allez au diable !

Je lui retire de forces ses fringues il n’a plus assez de force pour lutter, j’enlève ma tenue de carnaval, provoquant les quelques instants où je me retrouve les seins nus un éclair bizarre dans ces yeux, je passe ces fringues qui viennent donc de changer une troisième fois de propriétaire en moins d’une heure. Et je me fais la malle, il y a un peu plus loin une espèce de baraque, ça ne sent pas la rose, mais c’est abrité du soleil, ce machin à l’air désaffecté, il n’y a rien dedans à part une veille brouette à laquelle il manque sa roue. Je laisse entrouvert, afin de me prévenir d’une arrivé intempestive, et j’attends la nuit.

Après une attente interminable, réagissant au moindre murmure du vent, la nuit finit par daigner tomber, je n’ai pas de montre, d’ailleurs je n’ai plus rien, tous mes papiers et objets personnels étant restés au palais. J’attends au pif que la nuit soit avancée.

J’ai eu de la chance, j’ai trouvé le consulat de France assez rapidement ! Je tambourine, on finit par m’ouvrir, j’ai eu peur un moment qu’il n’y ait personne. Un petit bonhomme à lunettes vêtu d’une sorte de kimono vient m’ouvrir.

– Je suis française, je me suis échappée de chez un trafiquant de femmes.
– Entrez !

A l’intérieur il y deux femmes, on me les présente, l’une est l’épouse du consul, l’autre une sorte de secrétaire. Elles ont l’air bizarre !

– Vous avez eu de la chance de nous trouver, moi quand je dors, je dors ! Mais on écoutait les informations, il y a du grabuge autour du palais !
– Ah !
– Le prince héritier a été assassiné, sans doute par le leader islamiste qui lui s’est échappé, il a aussitôt lancé un appel à la guerre sainte, il va peut-être falloir qu’on rentre tous en France par sécurité, j’attends des instructions de Paris.

Le téléphone sonna à cet instant ! Je crus entendre le prénom Fusiah. Serait-ce possible que… Mais le consul s’éloigna de la pièce et je n’entendis plus rien ! J’en profitais pour demander à boire ! Il revint cinq ou dix minutes plus tard !

– Félicitations Mademoiselle Chanette, vous vous êtes remarquablement acquittée de votre mission, je demanderais au gouvernement que l’on vous accorde la décoration qui vous revient de droit…
– Non mais attendez, c’est la Fusiah qui ose vous appeler ! Après m’avoir envoyé au casse-pipe !
– Elle ne vous a pas envoyé au casse-pipe, puisque vous vous en êtes sortie !
– Avec un bol incroyable, oui !
– Ne vous énervez pas !
– Je ne m’énerve pas mais je voudrais bien savoir qu’est-ce que j’ai à voir avec toutes ces salades !
– Ces salades comme vous dites, c’est de la géopolitique. Le Cheik Farid n’en a plus pour longtemps, l’attaque cardiaque de la semaine dernière a failli être fatale. Les américains soutenaient Karim, son fils aîné. Il a des méthodes brutales mais ils estimaient que c’était le meilleur rempart contre les islamistes. Les français font une autre analyse, c’est de favoriser son jeune frère Abdallâh qui lui est partisan de plus de démocratie, je passe, c’est assez complexe, mais cela passait par l’élimination physique de Karim. Cela aurait dû se faire à Paris, vous étiez déjà impliquée dans l’affaire. Mais les américains ont flairé le truc et se sont arrangés pour qu’il se rapatrie en vitesse.
– Et, est ce qu’on va se décider à me foutre la paix, maintenant ?
– Vous devez avoir faim, Myriam va vous préparer quelque chose !
– Faites pas de chichi, juste un sandwich, vous me faites rapatrier quand ?
– Demain, si l’aéroport est praticable !
– Et sinon !
– Sinon on passe la frontière, et on comptera un jour de plus !

On ne s’est plus dit grand-chose pendant un bon bout de temps. On m’amène une grande assiette avec des boulettes de viandes, des fruits secs et je ne sais plus quoi. Quand je suis énervée, je m’empiffre ! Puis on m’a apporté de quoi me changer :

– Euh si vous voulez prendre une douche ! Me propose madame la consule.
– Ouais c’est une bonne idée !
– Voilà je vous ai mis des affaires, je pense qu’elles vous y iront. La petite culotte n’a jamais été portée, par contre je ne vous ai pas trouvé de soutien-gorge
– Ce n’est pas grave !
– Euh, sinon vous devez être fourbue, si vous souhaitez un petit massage relaxant, mon mari et moi savons très bien pratiquer ce genre de choses…

Elle me dit ça en minaudant, j’ai peur de ne pas bien comprendre, je joue les innocentes.

– A bon, vous étiez kinés avant de vous lancer dans la diplomatie ?

Le consul lui-même croit alors pertinent d’intervenir lui-même :

– Autant jouer cartes sur table, Fusiah nous a expliqué vos activités, non seulement cela ne nous choque pas, mais ma femme et moi pratiquons parfois ces jeux. Ce serait, je crois une bonne façon de nous délasser tous ensemble. Même Myriam notre secrétaire ne serait pas contre ! N’est-ce pas Myriam ?

Alors là j’éclate :

– Je ne sais pas ce que vous a raconté la Fusiah, mais je vais vous dire deux choses, la première c’est que c’est encore moi qui choisis mes partenaires ! Et la seconde c’est que vous êtes complètement déphasés. Je sors d’un truc incroyable où j’ai failli y laisser la peau, j’ai attrapé la trouille de ma vie, on m’a fait trucider un mec, il y en a un autre qui au lieu de m’aider a passé son temps à me jeter son mépris à la gueule, j’ai passé une après-midi dans un dépôt d’ordures et vous, vous me demandez de participer à une partouze ? Mais vous êtes complètement malades !

Ils n’insistèrent pas et je pus rentrer à Paris dès le lendemain.

Paris à nouveau

La réadaptation fut difficile, j’avais beau me dire que je n’avais été qu’un rouage dans cette affaire, j’avais quand même tué un mec. J’avais à la fois envie d’oublier tout cela et d’en parler, mais je ne savais pas trop à qui ! Phil ? Il était trop tôt ! Les copines ? Me comprendraient-elles ? Et puis les cauchemars commentaient à m’envahir. Karim me giflant, le zombi attaché sur sa croix, puis refusant de m’aider, le souterrain, le consul libidineux et surtout Fusiah, Fusiah, encore et toujours.

Je dus recourir au service d’un psy, il eut le professionnalisme de m’écouter et de faire semblant de croire à mon histoire alors que je voyais bien qu’il se la figurait inventée de toutes pièces

La vie reprit petit à petit jusqu’à ce jour…

… Le ciel était horriblement gris, l’orage menaçait, l’atmosphère était électrique. On sonna à ma porte à cette heure ou je n’attendais plus personne et m’apprêtais à ranger mes affaires pour rentrer à la maison !

J’y vais m’apprêtant à éconduire l’importun, la dernière fois que j’ai fait des heures supplémentaires cela m’a entraîné vous savez maintenant où ! J’ouvre ! Un coup de tonnerre ne m’aurait pas fait le même effet :

– Fusiah !

Alors c’est parti tout seul, j’ose à peine imaginer ce qui se serait passé si j’avais eu une arme dans les mains, toujours est-il que là, sur le palier, je la claque, une fois, deux fois, quatre fois, je ne sais plus. Elle ne se défend pas, le dernier coup la fait dégringoler, la voici le cul sur le paillasson, cette salope ! Je ne sais pas ce qui m’a empêché de la labourer à coups de pieds. Mais le peu de raison qui me restait dans ce moment d’overdose d’adrénaline me conseilla d’arrêter, (plus d’ailleurs par la crainte de provoquer un scandale dans l’immeuble que par celle de la massacrer) de la toiser de toute ma (relative) hauteur, de prendre mon air le plus dédaigneux, de ne rien dire et d’attendre.

Apparemment elle a mal la Fusiah, je n’y suis pas allée avec tendresse, elle s’apprête à me dire quelque chose, elle ferait mieux de se taire, dans mes fantasmes j’ai rêvé cette rencontre, je la croyais impossible, mais je suis prête, incroyablement et complètement prête !

– Merci, j’étais juste venu pour cela !

Hein, qu’est-ce qu’elle raconte ? Elle se relève, se retourne, se dirige vers l’escalier et commence à descendre !

– Salope !
– Je sais !

Voilà elle a disparue de mon champ de vision, j’aurais voulu une vengeance plus forte, quelque chose qui lui foute autant la trouille que ce que ces manigances m’ont fait peur ! Il est encore temps, il suffit que je la rappelle !

– Fusiah !
– Oui !
– Reviens !

Elle remonte, elle est obéissante cette petite ! Je vais me la ficeler, la saucissonner, la fouetter, la marquer jusqu’à ce qu’elle n’en puisse plus, qu’elle me supplie d’arrêter, qu’elle m’écrive son pardon en lettre de sang. ! Je deviens folle ! Je la fais rentrer !

– Je rentre, je ne sais pas dans quel état, ni quand je ressortirais, mais il faut que je le fasse, tu peux me faire tout ce dont tu as envie, je me laisse faire !

Non, ça devient trop facile ! J’hésite à commencer, à lancer des ordres, le cycle infernal ne doit pas s’enclencher, pas encore, et puis est-ce bien nécessaire ? Elle reste là, plantée ! Elle ne dit rien !

– Alors qu’est-ce que tu as à me dire ?
– Rien ! Je n’ai aucune excuse ! Apporte-moi donc deux aspirines tu m’as provoqué une migraine, ce n’est peut-être pas nécessaire pour la suite !

Et moi gentiment la petite Chanette, je vais chercher deux aspirines effervescentes pour soulager le petit bobo à la « têtête » de la nana qui m’a envoyé au casse-pipe !

– T’as envie de parler ou pas !
– Juste si tu souhaites m’entendre !
– Vas-y !
– J’ai effectivement été la femme de Karim. Contrairement à ce que je t’ai dit, il n’est pas le roi des baiseurs, il en est même assez loin, c’est un compliqué, c’est le roi de la mise en scène, j’en ai accepté des trucs de lui, sauf le jour où il m’a fait prendre par quarante hommes, quarante je n’invente rien, par tous les trous. Ça s’est terminé à l’hôpital avec des points de sutures, il n’est même pas venu me voir et quand je l’ai appelé ça l’a fait rigoler ! C’est ce jour-là que je me suis dit que si un jour j’avais l’occasion de le tuer… J’ai réussi à m’enfuir du pays, avec la complicité du consul de France.
– C’est pour cela qu’il te connaissait ?
– Oui mais il m’a dit que ce n’était pas gratuit, qu’un jour il faudrait que je paye ma dette, je pensais qu’il voulait tout simplement coucher avec moi, mais ce n’était pas que cela. Un jour un type m’a contacté, il m’a dit qu’il faisait partie des services secrets et me proposait un plan pour tuer Karim ! J’ai tout de suite accepté. Il m’a dit que ce plan impliquerait peut-être la mort d’innocents ! J’ai dit oui quand même. La haine me rendait salope !
– On m’a raconté la suite, ça devait se passer à Paris !
– Non tu ne sais pas tout, à Paris, le but de l’opération était de te designer comme coupable du crime, tu as échappé à la taule, Chanette, tu peux remercier les américains. Les Services secrets voulaient un meurtre glauque, pas un crime passionnel, tu faisais parfaitement l’affaire !
– Merci pour le glauque !
– Quand les américains l’ont fait revenir au pays après avoir fait circuler des bruits alarmistes, on a changé nos plans. J’ai fait ce qu’il fallait, sans aucun scrupule. Tu n’avais aucune chance de t’en sortir ! Au dernier moment je t’ai donné le code du coffre ! Je me suis demandé à ce moment-là si je ne devenais pas amoureuse de toi… mais je te supplie de croire la suite…
– Dis toujours…
– Je ne suis plus croyante, mais j’ai prié toute la nuit pour que le code ne soit pas changé, j’ai prié toute la nuit pour que tu ne te goures pas de sortie et que tu n’atterrisses pas dans la salle des gardes. Alors s’il y a un Dieu, il m’a écouté ! Il a écouté la salope que je suis et il a épargné la vie d’une innocente !

La crise ! Elle était en larme, des grosses larmes, une vraie fontaine, je n’en menais pas large non plus

– Bon ça va, je te pardonne !
– Non c’est pas vrai ? Tu me pardonnes !

Et la revoilà partie !

– Pleure, ne te retiens pas, ça te fait du bien !
– Quand j’ai su qu’il se passait des choses à Karak, j’ai tout de suite téléphonée au consul, il m’a dit alors qu’ils avaient recueilli une française, quand j’ai su que c’était toi, j’en ai pleuré de joie !
– Fusiah !
– Oui !
– Embrasse-moi !

Elle me fait un petit bisou sur le coin des lèvres !

– Non mieux que cela !

Alors libérée, elle jette sa bouche sur la mienne, et tandis que l’orage éclate dans le ciel de Paris, sa langue frétille à nouveau dans ma bouche, et nos corps s’enlacent, prélude à une très longue et tendre caresse.

FIN

© Chanette (Christine d’Esde) 6/2001
Reproduction interdite sans autorisation de l’auteur
Première publication sur Vassilia, le 09/06/2001

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7 réponses à Chanette 6 Le prince charmant par Chanette

  1. Claire dit :

    Il est vrai que l’aventure prend grandement le pas sur l’érotisme, mais j’ai pris énormément de plaisir à cette lecture endiablée 😉

  2. Gontran dit :

    Pourrait constituer un excellent scénario de film d’aventures érotiques ! Bravo !

  3. Assour dit :

    on m’avait parlé d’une fille partie pour Dubai et qui n’est jamais revenu

  4. Marcellao dit :

    Hé oui ! Au pays de la charia, les princes enrubannées ont tous les passe droits. Mesdames n’allez jamais dans les émirats. C’est le paradis des hypocrites

  5. Muller dit :

    Ben il n’est pas si charmant que ça le prince ! très bon récit !

  6. Rodier dit :

    Pas une seule bite, juste une séance goudou sans parler des préjugés contre les arabes

    • Chanette dit :

      Des préjugés contre les arabes ? Où ça ? Je me contente de vanner les islamistes et l’hypocrisie des princes du lieu.
      Sinon, effectivement il n’y a pas de bites, ce sont des choses qui arrivent, j’espère que vous vous en remettrez 🙂

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