Chanette 25 – Football – 4 – Jean-Marie Krupz par Chanette

Chanette 25 – Football – 4 – Jean-Marie Krupz par Chanette

Vendredi

Petite journée, mais j’ai un « nouveau » à 16 heures.

– Je suis Jean-Marie Krupz se présente-t-il.

Il doit avoir la trentaine, grand, grassouillet, très brun avec des sourcils comme les loups-garous au cinéma, pas beaucoup de fric si j’en crois ses vêtements et ses chaussures, peut-être un prof ?

– OK, moi je suis Chanette, Maîtresse Chanette ! Je te plais ?
– Oui ! Balbutie-t-il.

Encore un timide ! Son visage me dit quelque chose, je suis persuadée d’avoir vu ce gars-là quelque part, mais où ?

– T’es déjà venu, non ?
– Non, non ! Répond-il en rougissant.
– Dis-moi ce qui te ferais plaisir ?
– C’est juste pour parler.
– De tes fantasmes ?
– Euh, oui ?

J’aime pas trop ça, mais bon, business is business.

– Tu me fais mon petit cadeau ?
– Pardon ?
– Ben, les sous quoi !
– Tout de suite ?
– Ben oui, c’est la règle !

Et là le gars prend une profonde inspiration avant de lâcher :

– C’est à propos de votre viol !

Tilt !

Bien sûr que sa tronche me disait quelque chose, je réalise maintenant qu’il s’agit de l’un des deux idiots qui ont sonné à ma porte hier ! J’ai failli éclater et le foutre à la porte manu militari, mais je peux faire mieux que ça, il faut que je trouve le moyen de me débarrasser une bonne fois pour toutes de tous ces emmerdeurs, alors d’une voix très calme je lui dit :

– OK, on va en parler, mais tu me donnes les sous d’abord !

Je sens le mec à la fois déstabilisé et emmerdé, il sort son portefeuille, farfouille à l’intérieur.

– Je crains de n’avoir pas assez sur moi…

Je réfrène une envie immarcescible de lui flanquer des baffes.

– Il y a un distributeur de billets à cinquante mètres sur la droite. Je te préviens : si tu n’es pas là dans dix minutes, je n’ouvre plus.
– J’y vais alors !
– Tu me demandes pas le tarif ?
– Euh, si, j’allais le faire…

Je lui donne mes tarifs pour une demi-heure et pour une heure

Le mec s’en va ! Reviendra, reviendra pas ?

Il est revenu, je le fais asseoir, et m’installe devant lui, j’ai retiré mon kimono, mon bustier est ouvert jusqu’à la naissance de mes seins, et je croise les jambes afin qu’il puisse voir ma jolie cuisse. Je le sens troublé le garçon, je crois que je vais bien m’amuser !

– Les sous ?
– Les voilà !
– Bon, je t’écoute !
– Si ça ne vous dérange pas, juste un point d’ordre, j’aimerais autant que possible qu’on ne se tutoie pas !
– Je suis chez moi et je fais ce je que je veux, si ça ne te plaît pas, tu te casses.
– Je vous ai payé…
– Et alors ? Ça ne te donne pas tous les droits ! Alors tu me la racontes ton histoire ?

Ce tout petit incident tombe à pic, le mec est déjà en situation d’infériorité.

– Vous avez éconduit ma camarade de la « Patrouille des femmes »…
– C’est une conasse, elle m’a manqué de respect !
– Euh…
– Euh quoi ? Tu ne vas pas la défendre, non ?
– Disons qu’elle a peut-être manqué de diplomatie. Mais nous sommes solidaires de leur combat…

Il est en sueur le mec, il essaie de ne pas me regarder, mais ça ne marche pas.

– Et tu viens pourquoi ?
– Pour vous demander de déposer une plainte contre Kévin Golfen.
– Mais c’est une manie ! J’ai déjà dit non à l’autre mémère !
– Ne soyez pas si catégorique, on peut discuter.
– Si je dis non, c’est que j’ai de bonnes raisons et mes raisons… ça ne vous regarde pas.

Et tout en parlant je regarde le mec droit dans les yeux en faisant promener mon index dans le sillon de mes seins. Il devient rouge de confusion.

– Je comprends parfaitement que vous puissiez avoir de bonnes raisons de ne pas porter plainte, mais je vous demande d’essayer de voir plus loin. Un type connu a commis un viol, mais aucune plainte n’est déposée, donc pour les gens ce viol n’existe pas.
– Bon tu m’as demandé quelque chose, j’ai refusé, on va en rester là, à moins que tu veuilles jouer à un autre jeu, après tout tu as payé pour une heure…

Et tout en disant ça je descends légèrement la fermeture de mon bustier en-dessous duquel je n’ai mis aucun soutien-gorge. Je ne sais plus de quelle couleur devient la tronche du type mais ce qui est certain, c’est que ce n’est pas la bonne couleur.

– Je ne suis pas venu pour ça… Balbutie le bonhomme.
– Je sais bien que tu n’es pas venu pour ça, mais un plan, ça peut toujours se changer.
– Je ne paye pas pour faire l’amour, c’est contre mes convictions.
– Tu payes bien pour bouffer au restaurant, tu connais les conditions de travail dans la restauration, tu connais le salaire des plongeurs qui viennent du Bangladesh?
– Ça n’a rien à voir…
– Parce que tu trouves ça normal ? Il me semble moi, que tu as des convictions à géométrie variable.

Le mec se lève, il a l’air de prendre énormément sur lui.

– Je vous laisse réfléchir, je vous téléphonerais demain, j’ai néanmoins quelque chose de pénible à vous dire.
– Eh bien dis-le !
– Dans cette affaire, je ne suis jamais que le porte-parole de mes camarades, Or nous considérons que la cause des femmes violées est plus importante que votre point de vue personnel…

Il m’énerve ! Il m’énerve !

– Et alors ?
– Je n’aimerais pas qu’ils se croient obligés d’user de moyens de pression…
– Des menaces, maintenant ?
– Non, je vous mets uniquement en garde, vous savez ce qu’ils font nos camarades en Norvège ?
– Non mais tu vas me le dire !
– Ils prennent en photo, les prostitueurs…
– Les quoi ?
– Les prostitueurs, ce que vous appelez les clients des prostituées, et ils les affichent dans la rue !
– Tu ne peux pas parler comme tout le monde ? Pauvre connard !

L’infect salaud ! Je fais un effort considérable pour ne pas le baffer ! Ce mec il faut que je le dompte sinon, je ne m’en sortirais jamais ! Et je me sens parfaitement capable de le faire.

– Y compris le gars handicapé qui n’a que nous pour prendre un peu de vrai plaisir sexuel, y compris le mec qui aime sa femme mais qui préfère s’offrir un trip sexuel sans conséquence plutôt que de s’emmerder avec une maîtresse. Y compris le mec qui n’a plus de rapport avec sa femme ! Qu’est-ce t’y connais en client de prostituée à part les idées toutes faites qu’on t’a fait gober ?
– On ne va pas entamer une discussion…
– C’est bien dommage, ça t’aurait appris des choses. Au fait tu sais ce qu’on leur fait, nous, aux mecs qui nous cherchent des noises ? Non ? On les casse, ils se retrouvent en fauteuil roulant pour la vie, au point de vue pénal, c’est pas méchant, trois ans avec du sursis et en pratique tu ne les fais même pas.

C’est tout de même malheureux qu’on soit obligé de bluffer et d’associer la prostitution à la voyouterie pour qu’on nous foute la paix !

Il a l’air perdu le mec ! Alors j’enfonce le clou :

– L’argument de la solidarité avec les femmes violées, je ne veux pas l’entendre, je ne nie absolument pas le problème, mais faut pas tout mélanger, aller tripoter le genou d’une fille sans lui avoir demandé c’est sans doute une faute de goût ou un manque d’éducation, mais ce n’est ni du viol, ni, même du harcèlement.
– Mais…
– Laisse-moi finir, vos copines, elles jettent en pâtures aux médias des mecs qui ne peuvent même pas se défendre et qui sont déconsidérés à vie, certains se sont même suicidés et tu voudrais que je sois solidaire de ces harpies ? Mais ça ne va pas la tête ?
– On ne va pas discuter…

Il ne sait dire que ça !

– Evidement puisque tu n’as pas d’argument, ça te fait quoi de te retrouver devant une pute qui a choisi librement, je dis bien « librement » de faire ce boulot ? Personne ne m’exploite, moi !
– Euh…
– Je fais surtout de la domination, les hommes sont à mes pieds et ils m’obéissent au doigt et à l’œil, tu intègres ça comment dans tes idées reçues où les putes ne sont que des trous à la disposition des males en rut ?
– Mais ?
– Et même quand la fille ne fait pas de domination, c’est toujours elle qui mène la barque ! Jamais le client ! Parfaitement monsieur. Ça t’en bouche un coin, non ?
– Je…
– Evidement il y a de pauvres filles maquées que des maquereaux obligent à se prostituer, mais là ce n’est plus de la prostitution mais de l’esclavage, faut pas tout mélanger ! Ce n’est pas parce que des pauvres gosses sont réduits en esclavage pour coudre des fringues dans des clandés qu’il faut condamner la couture !
– Je…
– Ta gueule ! Et explique-moi au passage pourquoi tes copines quand elles parlent de prostitution n’intègre jamais dans leur discours ni les dominatrices, ni la prostitution masculine ? Des arguments on en a, on en a même à revendre, mais on ne nous donne jamais la parole, et tu sais pourquoi ? Parce que nos arguments foutent en l’air tous leurs discours, alors on nous empêche de parler, on nous traite comme des débiles mentales. Est-ce que j’ai l’air d’une débile mentale ?
– Non pas du tout !
– Alors on va cesser de s’énerver, tu veux boire un verre ?
– Un verre ?
– Ben, oui, tu dois avoir soif ! Et puis on va pas se quitter fâchés ?
– Non !
– Je me doute bien que je ne t’ai pas convaincu, mais si tu pouvais au moins admettre qu’on puisse avoir un autre point de vue que le tien, ce serait déjà un grand pas.

Je lui sers un jus d’orange qu’il ne m’a pas demandé mais qu’il engloutit d’un trait.

– Et maintenant je vais te faire un cadeau !

Je descends complètement la fermeture de mon bustier. Il a maintenant mes seins devant ses yeux. Il ne sait pas quoi faire, il ne sait pas quoi dire, ça doit chahuter grave dans son cerveau.

– Touche, touche juste un peu ! Lui dis-je en me rapprochant très près de lui
– Je…
– Si tu ne le fais pas, tu regretteras de ne pas l’avoir fait ! Touche juste un peu, ça ne mord pas! !

Il hésite encore, pourtant je vois à la bosse de son pantalon qu’il bande comme un cochon.

– Allez caresse-les, tu vas voir comme ils sont doux !

Alors comme un somnambule, il approche sa main et me caresse le sein droit.

– T’as les mains douces ! Le flattais-je, caresse encore, on n’est pas aux pièces !
– Vous me rendez folle ! Je ne peux pas faire ça ! Bafouille-t-il en le faisant quand même.

Ça y est, il a basculé, sa bite a décidé à la place de son cerveau. Je ne suis qu’une infame séductrice, une manipulatrice, une putain… mais je n’ai aucune raison d’avoir honte parce que lui, c’est un bel hypocrite.

Il n’arrive pas à décoller ses mains de mes nichons et ce n’est pas moi qui vais lui dire d’arrêter, bien au contraire.

– Tu peux me les embrasser, si tu veux !

Il n’est pas dans un état qui lui permettrait de refuser. Il se jette sur mon sein gauche comme la pauvreté sur le monde, il lèche, il suce, il tête, il gobe, je suis obligé de le modérer, mais avec tact :

– Fais plus doucement avec tes lèvres, ce sera plus agréable.

Ouf ! Il obtempère ! et maintenant ma botte secrète.

– Et l’autre il va être jaloux ?

Gagné, cette andouille croit que je lui fais un cadeau en lui laissant l’accès à mon autre sein. Il ne fait ni une ni deux et s’y précipite, traitant le droit comme il a traité le gauche.

– Bon, si on se mettait à l’aise tous les deux !
– Je, je…
– Ben quoi, on est là, on est tous les deux, personne n’en saura rien, ce sera notre petit secret.

Et pour l’empêcher de réfléchir je lui mets la main sur la braguette, c’est tout dur là-dedans.

– Vous êtes…
– Je suis quoi ?
– Je ne sais plus !
– Moi, je sais que tu es excité comme une puce et qu’on va passer un bon petit moment ensemble, alors laisse-moi faire, tu ne le regretteras pas. Allez à poil !

Et comme il hésite (à moins qu’il ne fasse semblant) encore un petit peu Je me décide à l’aider, je lui dégrafe sa ceinture de pantalon, je lui descends tout ça, et il se retrouve la biroute à l’air.

– Bon faut peut-être quitter ta veste !

Il le fait, la posant sur le dossier avec précautions. Ce mec doit être maniaque. Puis d’autorité je l’aide à retirer son polo. Au passage de lui pince les bouts de seins, comme ça pour voir si monsieur est sensible de l’endroit.

– Ah !
– Un problème ?
– Non, non, mais ce me…
– Ça te quoi ?
– Je ne sais pas…

Je recommence

– Dis-moi que c’est bon !
– Oui, c’est bon !
– On te l’avait jamais fait !
– Ah, non !
– Ben tu vois, en sortant d’ici, tu auras au moins appris quelque chose !

Il a l’air un peu idiot maintenant, il regarde ses chaussettes, il doit se demander s’il faut qu’il les retire ou non. Je me marre, et de ma main m’empare de sa bite, Le type est à la fois paralysé et ravi !

Donc petite branlette, mais après je fais quoi ? L’objectif est de lui en foutre plein la vue, je veux dire de le faire quitter mon studio avec un souvenir inoubliable ! Tous les moyens ou presque sont donc bons.

D’une façon générale, je ne suce pas pendant le travail, parce que ma spécialité c’est la domination, et que quand on domine on ne suce pas, du moins en principe. Mais là la situation est différente, ce n’est pas un soumis que j’ai devant moi, mais un spécimen que je ne sais pas trop où classer, n’étant pas taxonomiste

Alors je ne fais ni une ni deux ! J’approche ma bouche de la bite du monsieur.

Moment d’appréhension, je regarde si l’organe est bien propre, s’il ne l’avait pas été je l’aurais encapoté, ce qui aurait sans doute compliqué la chose, mais ça va monsieur à le zizi récuré.

Je le suce donc avec application, y mettant tout mon savoir-faire, il se laisse faire et bande comme un cerf. Au bout de cinq minutes j’ai deux solutions, où le sucer à fond ou lui proposer de me baiser. Ce sera comme il veut, mais j’espère qu’il choisira la première solution.

– Je te suce à fond ou tu préfères me prendre ?
– Si c’est possible…
– Tout est possible mais on fait quoi ? Faut me dire !
– Puisque vous me le proposez.. Arrive-t-il à articuler.

Bon, j’ai compris, ça ne va pas être la mer à boire, j’ai dans ma tête une réserve inépuisable de fantasmes. Je me mettrais bien en levrette pendant qu’il va me limer, ça me permettrait de m’évader mieux, mais autant faire les choses comme il faut, je suppose qu’il va vouloir me regarder.

Mais cela dit, c’est quand même moi qui vais mener la barque, il faut qu’il soit ma chose et non pas le contraire, alors le positon du missionnaire les cuisses ouvertes, non, très peu pour moi.

Je lui demande de se coucher sur le dos sur la petite banquette, il me fait des grands yeux étonnés.

– Je vais venir sur toi ! Je vais t’emmener au paradis !

Faut tout lui expliquer !

Je l’encapote, et je m’empale sur sa queue, en même temps je me baisse légèrement et lui attrape les tétons que je tortille bien comme il faut. Et allons-y pour le rodéo, je me donne à fond.

Au bout de quelques minutes je le sens venir, je me calme un peu pour retarder sa jouissance, juste une fois, faut pas charrier non plus ! Je redémarre, le sang lui monte au visage, il jouit dans un râle.

Je me retire. Il a l’air con comme ça avec sa capote pleine de sperme sur sa bite. C’est le moment le plus délicat à gérer, certains citoyens développent un stress post-éjaculatoire qui dans certaines circonstances peut s’avérer catastrophique. La solution : occuper le terrain, empêcher le mec de réfléchir.

– Alors mon biquet, ça t’a plu ?
– Oui, vous êtes très gentille, mais je ne sais pas ce qui m’a pris, c’est contre tous mes principes…
– Tu ne vas pas te mettre à culpabiliser, maintenant ? Tu sais les principes, faut pas que ce soit des chaines, on doit parfois les faire évoluer.

Non, je m’y prends mal, si on part dans une discussion théorique je risque de me planter !

– Bon, ne bouge pas, mon biquet, j’assure le service après-vente.

Grands yeux étonnés du bonhomme.

Avec une première lingette, je lui retire sa capote, avec une autre je lui nettoie la bite, il se laisse faire sans broncher.

Je lui fais un bisou sur le front, ça le rend tout chose !

– T’es vraiment sympa comme client, toi ! Remarque que je n’ai pas à me plaindre, la plupart de mes clients sont sympas.

Si la première partie de ma réplique le flatte, à son corps défendant, la seconde le trouble, n’étant pas en adéquation avec son schéma de pensée.

– T’as un lavabo dans la salle de bain si tu veux finir de te rincer le zizi.

Il y va, en revient vite, et se rhabille. Moi je reste à poil et il n’en perd pas une miette, le garnement, mais c’est fait exprès.

– Et maintenant, tu vas leur dire quoi à tes copains ? Demandais-je pendant qu’il se rechaussait.
– Que vous n’êtes pas d’accord pour porter plainte.
– Ils vont vouloir me forcer ! Tu ne vas pas les laisser me faire du mal, quand même ?
– Non, je leur dirais que vous êtes une exception !
– Je ne suis loin d’être une exception ! Mais est-ce que je peux compter sur toi pour que tu fasses en sorte qu’on me foute la paix ?
– Je vais me débrouiller !
– OK ! Dis-moi, tu reviendras me voir ?

Il semble embarrassé, le garçon !

– C’est que je n’ai pas un gros budget…

Bingo, il ne me parle plus de ses principes ! Est-ce que je me le suis déjà mis dans ma poche ?

– Je te ferais un prix d’amis. Je te devrais bien ça si tu me rends le service demandé.
– C’est combien le prix d’ami ?

Je n’y crois pas, cette fois, je l’ai vraiment in the pocket !

– 50 % ! Tu me tiens au courant de tout ça, je vais te donner mon numéro…

On s’est quitté en se faisant un chaste bisou.

Je ne suis malgré tout qu’à moitié rassurée ! Passée sa période d’euphorie, le gars peut toujours faire double jeu d’autant qu’il risque de se faire ramoner par ses petits copains pour avoir échoué dans sa mission.

Ils sont quatre dans ce bistrot, Jean-Marie Krupz, Geneviève Caruso et deux autres guignols sans grand intérêt.

– La fille ne portera pas plainte ! Commence Krupz.
– Un refus définitif ?
– Définitif !
– Elle a dit pourquoi ?
– Sa famille n’est pas au courant de son activité… Invente-t-il

La Caruso ne le laisse pas terminer et devient écarlate.

– Et alors ? Qu’est-ce qu’on en a à foutre ? Elle a choisi d’être pute, elle s’y complaît, et n’a qu’à en assumer les conséquences. Et puis bon, j’ai l’impression que tu t’es fait manipuler ! D’un côté on a les états d’âmes d’une pute à moitié cinglée, de l’autre on a l’occasion de faire une méga campagne de presse en l’illustrant avec cette affaire de footballeur macho ! Le choix me semble évident, non ?

Caruso n’aurait sans doute pas dû me traiter de cinglée, parce que ça n’a pas plu, mais pas plu du tout à monsieur Krupz.

– Je refuse qu’on continue à emmerder cette personne ! Répond-il très calmement
– On va se gêner, tiens !
– Vous ne vous imaginez pas où vous mettez les pieds, cette fille est liée au grand banditisme, elle m’a raconté que ses petits copains étaient capables d’envoyer à vie dans un fauteuil roulant ceux qui…
– C’est quoi ces conneries, et la police, elle laisserait faire ?
– Trois ans de prison, la moitié avec sursis, donc la peine n’est même pas appliquée.
– Elle t’a bluffé !
– Peut-être, mais moi je ne prends pas le risque !
– T’as une autre solution ?
– Oui, on va faire la campagne de presse autrement, dire que cette personne a subi des pressions inimaginables pour l’empêcher de porter plainte, ça va nous permettre de dénoncer la collusion entre les médias, le lobby du football, le machisme ambiant, la culture du viol, tout ça quoi… mais sans citer le nom de la fille.
– Vous en pensez quoi vous autres ? Demande Caruso aux deux autres personnages.

Devant leur mines circonspectes, Krupz reprend la parole.

– A la limite je peux comprendre que le sort d’une pute vous indiffère, mais pensez à sa famille, à ses proches quand ils vont apprendre ça, ça peut tourner au drame. Il y en a qui se sont suicidés pour moins que ça ! On est pas là pour faire du mal aux gens !

Le coup est joliment joué. L’autre homme est plutôt d’accord avec Krupz, la femme ne sait pas trop, Caruso est en minorité.

– Bon on va faire comme ça ! Conclue Caruso. Quand je pense que cette pétasse m’a giflé et que je ne peux même pas me venger. Mais elle ne perd rien pour attendre, un jour j’irais sonner chez elle et je lui rendrai sa baffe !
– Pour prendre le risque de te retrouver handicapée à vie, ne te donnes pas cette peine, ce serait donner à cette fille une importance qu’elle n’a pas.

Un autre coup superbement joué par Krupz, décidemment en pleine forme. Caruso s’était persuadée qu’il en pinçait pour moi, du coup elle est bluffée et soulagée.

Jean-Marie Krupz s’est empressé de me faire le compte rendu détaillé de cette petite réunion. Me voici davantage rassurée mais pas complétement.

J’ai attendu quelques jours pour voir si la mayonnaise médiatique allait prendre, mais comme le communiqué de presse de ces messieurs-dames n’apportait rien de nouveau, seuls quelques sites internet prêchant aux convertis le relayèrent.

Geneviève Caruso fulminait et Jean-Marie Krupz s’était empressé de négocier un nouveau rendez-vous dans mon petit studio d’amour.

A suivre

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2 réponses à Chanette 25 – Football – 4 – Jean-Marie Krupz par Chanette

  1. Forestier dit :

    Didactique et excitant. Pourquoi pas ?

  2. Sonia Kubler dit :

    Chanette profite de ce chaud récit pour régler ses comptes avec la position des ultra-féministes sur la prostitution, en avançant des arguments simples mais imparables. Bravo Chanette, je t’encourage de tout mon cœur ♥

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