La reine Russo 1 – Un tuyau vasouillard par Nicolas Solovionni

La reine Russo 1 – Un tuyau vasouillard par Nicolas Solovionni

1 – Un tuyau vasouillard

Vous reprendrez bien un peu de science-fiction érotique ? Allez, on y va !

Je m’appelle Stoffer, Ajas Stoffer, capitaine d’un cargo spatial qui le fait bien. J’ai une quarantaine d’années en équivalence terrienne.

Comme toujours entre deux missions je glande sur Vargala, une planète dont seule une très large île équatoriale est habitable et où se retrouve tout un tas de trafiquants et d’aventuriers en tout genre de ce coin de la galaxie.

J’aime bien prendre mon repas seul en me faisant chouchouter par d’accortes serveuses et en laissant vagabonder mes pensées, mais on est jamais à l’abri d’un emmerdeur friand de conversation.

Et ce jour-là je dégustais un excellent koujnik aux olives quand une voix me fit sortir de ma rêverie :

– Ajas ! Qu’est-ce que tu fous là, mon biquet ?

Je reconnais l’opportun, je devrais dire l’opportune puisqu’il s’agit une magnifique transsexuelle, le genre haut de gamme, visage d’ange et corps de rêve. Elle s’appelle Riquita, ça ne s’invente pas.

– Moi je mange ! Mais toi, ce n’est pas vraiment ton secteur !
– J’avais quelqu’un à voir, mon biquet ! Je peux m’asseoir, j’ai peut-être un truc à te proposer.
– T’as mangé ?
– Je veux bien prendre un dessert avec toi si tu me l’offres !

Ben voyons !

Et voilà que j’ai la Riquita devant moi avec sa belle peau chocolatée, sa chevelure en cascade, ses yeux de velours, ses lèvres pleines de promesses et son décolleté d’enfer. Je bande ! Je ne sais pas ce qu’elle veut me raconter mais je sais déjà que cette affaire risque de se terminer dans le plumard.

A ce stade le lecteur est en droit de s’interroger sur mes orientations sexuelles. J’ai horreur des étiquettes et des gens qui veulent faire entrer tout le monde dans des petites boites, mais disons qu’en gros, je suis un amoureux fou des femmes, mais il se trouve que j’aime aussi les bites, les bites pas les mecs. Je suis bitophile comme dirait tonton Vassilia. Alors vous pensez bien, les transsexuelles à la fois féminines et dotées de belles bites…

– Le « Globo de Khar », ça te cause ? Me demande Riquita.
– J’ai vaguement entendu parler, oui !

Le « Globo de Khar » est un diamant d’une valeur inestimable qui appartenait à l’un des types les plus fortunés de l’empire terrien. Le vaisseau qui transportait son propriétaire et son diamant a été piraté il y a plusieurs années au cours d’une escale technique. Malgré une armada de détectives privés engagés pour retrouver les auteurs du forfait, le diamant et le reste du produit du larcin, on ne retrouva rien. Il se chuchotait néanmoins qu’un détective privé restait en charge de l’affaire.

– Je sais peut-être où il est !
– N’importe quoi !
– Peut-être pas, je suis tombée sur un client, pas un habitué du coin, un dénommé Karlson, je l’ai monté, je ne sais pas ce qu’il avait pris comme substance, mais il s’est mis à me raconter des trucs que je n’aurais pas dû savoir.
– Et évidemment, il a trouvé le bijou ! Me gaussais-je.
– Non c’est pas ça, il sait où il est mais il a renoncé à le récupérer, c’est trop dangereux parait-il. Il m’a dit qu’il avait perdu les trois quart de son équipage.
– Dans quelles circonstances.
– Il m’a pas dit
– Et il serait où le bijou ?
– La suite est payante, mon biquet !
– Alors laisse tomber !
– Ecoute-moi encore cinq minutes, je ne savais pas trop à qui vendre le tuyau, c’est dangereux et compliqué, il fallait quelqu’un qui ait des couilles et qui puisse avoir confiance en moi parce que je ne veux pas que ça me retombe sur la gueule !
– Je ne te suis plus, là !
– C’est un tuyau sans garanties, si tu me l’achètes c’est avec le risque que tu te plantes. Le risque c’est l’acheteur qui se le prend, pas moi, il faut que soit clair !
– Et en admettant, c’est combien le tuyau ?
– 10 000 kochniks
– T’exagères pas un peu là ? M’égosiller-je.
– Et je te fais une passe gratuite !
– Je vais réfléchir !
– O.K. Je t’emmène ? On peut faire la passe de toute façon ?
– Après le dessert !

J’avais déjà pu apprécier le savoir-faire et la gentillesse de Riquita et connaissais donc son studio richement aménagé.

Après que nous eûmes bu un jus de fruit, elle se déshabilla rapidement et m’invita à faire de même.

J’avais devant moi, une magnifique créature, au sourire enjôleur, la lumière artificielle de son studio mettait en relief sa jolie peau couleur de caramel et lui modelait les rondeurs de sa belle poitrine au galbe parfait. Sa belle bite pendouillait mollement mais il ne tenait qu’à moi de la faire bander.

Je m’approchais d’elle, la queue en étendard. Les seins ou la bite ? En voilà un dilemme !

Je ne fis ni l’un ni l’autre et acceptais le baiser profond et baveux qu’elle me proposa. Et tandis que nous nous roulions une pelle magistrale, mes mains éprouvaient la douceur de sa peau satinée. Elle, de son côté s’était emparée de ma bite et la masturbait délicatement.

Ma bouche descendit ensuite vers ses tétons que je tétais avec gourmandise passant de l’un à l’autre et de l’autre à l’un.

– Suce-moi ma queue !

La suggestion tombait à pic, puisque je m’apprêtais à le faire, je m’agenouillais afin que la chose soit plus pratique, et après quelques timides caresses manuelles, ma langue vint titiller le joli gland luisant. Rapidement la queue de Riquita prit des proportions intéressantes. Merveilleuse colonne de chair que j’engouffrais dans ma bouche, avant de la faire aller et venir.

– T’aimes ça sucer des bites, hein mon gros cochon ?
– Humpf, humpf ! Répondis-je, la bouche toujours pleine.

J’essaie de varier les sensations en léchant la hampe, en gobant les couilles, j’ose même lui pénétrer l’anus avec un doigt.

– Petit cochon, tu fais quoi ?
– Je t’encule avec mon doigt !
– C’est bien ce qui me semblait, mais je préférerais que tu me le lèches !

Pourquoi pas ? J’aime le goût un peu acre d’un trou du cul et le sien est délicieux.

– Je vais te sucer un peu ! Me propose-t-elle.

Même si dans ce genre de rapport je suis plutôt passif, je ne saurais refuser une bonne pipe, d’autant que Riquita est une excellente suceuse de bites.

Je me laisse donc faire et peut ainsi apprécier la douceur, l’agilité et le savoir-faire de sa langue et de ses lèvres.

– Et maintenant je t’encule !

Ce n’est pas une proposition, c’est une affirmation. Mais j’adore ça, j’aime jouir du cul et n’en ressent aucune honte, je suis bien dans ma peau et j’emmerde ceux que ça défrise.

Je me mets en levrette sur le lit, j’écarte mes fesses, la bite de Riquita entre sans difficulté, va bien au fond puis le ramone en cadence.

Ce qu’elle me fait est trop bon, je pourrais rester des heures à me faire sodomiser de la sorte, le plaisir est intense, je suis dans un état second. Mais c’est Riquita qui doit fatiguer. Elle décule et me propose une position plus reposante pour elle.

Elle s’allonge sur le lit, bite droite comme un piquet de hutte en bois et je m’empale dessus avant de monter et de descendre comme sur les chevaux de bois d’un manège de fête foraine.

Riquita commence à pousser des gémissements de plus en plus significatifs, Elle jouit en moi dans un râle intense et décule.a

Elle m’offre sa bite à nettoyer, elle est gluante de sperme et de pollution anale, mais je ne saurais refuser de le faire.

Elle me fait part alors de son envie d’uriner, j’ai compris c’est la même chose à chaque fois, on fait un crochet dans la salle de bain, je me baisse et ouvre la bouche, son délicieux pipi m’atterrit dans le gosier et nous attrapons tous deux un fou rire nerveux.

Je n’ai pas encore joui, elle me propose de le faire dans son cul et me présente ses splendides globes fessiers, j’entre là-dedans comme dans du beurre. Au bout de seulement deux ou trois minutes je lui inondais le rectum.

– La prochaine fois, je ferais venir une copine, tu pourras sucer une bite pendant que je t’enculerai. Ça te dirait ?
– Mais bien sûr, ma biche !

Nous nous sommes embrassés comme deux jeunes amoureux.

– Alors mon biquet, c’était bien ?
– C’est toujours bien !
– T’as réfléchi ?
– J’étais trop occupé pour réfléchir !
– Je suis sûre que tu peux y arriver.
– Et en admettant que je trouve, j’en fais quoi du machin ? Ce doit être invendable
– Il y a quelques cinglés qui seront toujours prêts à l’acheter, mais à mon avis c’est dangereux, en revanche les autorités offrent 1% du prix à celui qui le ramènera.

Je réfléchis, 1% de la valeur du diamant constituait une somme rondelette. Outre les risques physiques que je n’appréhendais pas encore, il avait un risque financier, mais en ce moment je suis en fonds, je peux assumer !

– 8 000 kochniks ? Proposais-je
– 9 000 !
– O.K. Je te les transfère ! Dis-moi tout !
– Il est chez la Reine Russo !
– Qui c’est celle-ci ?
– Une nana un peu foldingue qui s’est constituée un royaume sur un bout de montagne habitable sur Mijarka !
– Jamais entendu parler !
– Tu trouveras bien !

Je consultais les coordonnées stellaires, ce n’était pas tout près, et il me fallait un prétexte pour y aller.

Je tentais de me renseigner un peu, mais les bases de données classaient la planète dans la catégorie des implantations sauvages. D’après une source non recoupée, la reine Russo était une ancienne maquerelle qui avait fait fortune de façon opaque. Elle était devenue l’amante de la reine du lieu et celle-ci avait un jour abdiqué en sa faveur.

Et c’est tout ce qu’on trouve comme renseignement ? Autrement dit je suis dans le brouillard !

J’ai fait une connerie ! J’aurais dû consulter mes seconds et associés avant de m’engager, je leur envoyais un message afin de les rencontrer dans un rade local. S’ils se défaussaient , il me faudrait partir avec d’autres compagnons, perspective qui ne m’enchantait guère

– Le tuyau est sûr ? Demanda Dyane.

Dyane Makaya, ma seconde de vaisseau, était une sculpturale blonde mature qui travaillait à mes côtés depuis plusieurs années, compétente et délurée, elle m’était rapidement devenue indispensable.

– Non pas complètement mais j’ai quand même plutôt confiance…
– Autrement dit on prend le risque d’aller dans le mur ? Répondit Nerren

Nerren était mon nouveau navigateur depuis six mois, il avait remplacé l’un de mes vieux compagnons, salement blessé lors d’une mission pourrie. Il m’avait conquis par son savoir-faire et sa disponibilité. Légèrement efféminé et les fesses accueillantes, il s’était rapidement adapté à l’ambiance du vaisseau.

J’entends quelqu’un dans le fond qui me dit qu’on est tous obsédés sexuels dans ce récit. Ben oui, c’est une histoire érotique, on n’est pas dans Bernardin de Saint-Pierre !

– Autant être clair, il paraît que c’est dangereux ! Précisais-je
– C’est à dire ? Demanda Nerren
– Précisément, je n’en sais rien, mais Karlson, le gars à l’origine du tuyau a perdu les trois quarts de son équipage ! Donc ça risque d’être un peu chaud !
– Pas d’autres précisions ?
– Non, j’ai fouillé dans les bases de données, il n’y a presque rien !
– Il ne t’as rien dit d’autre, Karlson ?
– Je ne l’ai pas rencontré, c’est un tuyau de seconde main !
– Ben faut essayer de le trouver, tu veux que je m’en charge ? Proposa Dyane. On prendra une décision quand on n’en saura davantage.
– Si tu veux mais soit discrète et prudente !

C’est mal barré cette affaire, c’est mal barré !

Dyane fila jusqu’à l’astroport et se renseigna à propos d’un vaisseau commandé par un dénommé Karlson. L’ordinateur local s’obstinant à ne pas donner de renseignements, on l’orienta vers l’un des responsables de la capitainerie :

– Vous faites partie de l’équipage ? Demanda un petit gros.
– Je voulais le voir pour me faire embaucher. Bluffa la femme.
– Ah ? Ben en fait, on a un problème, il devait renouveler la location de l’emplacement, et on n’a pas de nouvelles.
– Je suppose que vous avez essayé de le joindre ?
– Pas du tout ! Il a reçu un message automatique, on n’a pas eu de réponse.
– Et ses officiers ?
– J’en sais rien ! En fait, quand il a atterri, son équipage était décimé, on ne lui a pas demandé de détails, ce n’est pas notre boulot.
– Vous ne savez pas où on peut le trouver ?
– On ne donne jamais ce genre de renseignements, vous le savez bien !
– On peut peut-être s’arranger ?
– Vous me proposeriez quoi ?
– De l’argent ? Une pipe ?
– Vous avez l’air d’avoir une très belle poitrine !
– Ah, vous aussi, vous avez remarqué ?
– Une pipe et une branlette espagnole et je vous indique l’hôtel que je lui ai conseillé !
– Conseillé, ce n’est donc même pas sûr qu’il y soit ?
– C’est un risque à prendre ! A vous de voir !
– Alors on va le prendre !
– C’est comment ton petit nom ?
– Dyane et toi.
– On m’appelle Rudy.

Et sans plus attendre Dyane enleva son haut et fit sauter ses jolis seins par-dessus les bonnets de son soutien-gorge.

– Whah ! Qu’est-ce que c’est beau !
– Touchez les un peu, vous avez ma permission !

Il ne s’en priva pas puis comme Dyane le prévoyait, il demanda la permission de les embrasser.

– Juste un peu !

En fait le « juste un peu » se transforma en succion compulsive, Dyane opta donc pour une diversion.

– Tu dois bander comme un taureau, sort donc ta bite que je puisse la voir.

L’homme l’avait assez grosse ce qui embarrassa la belle navigatrice mature qui se demanda comment mettre tout ce paquet dans sa bouche qui n’était pas extensible !

– Baisse-moi ton pantalon, ce sera plus pratique.

L’homme obtempéra et activa le verrouillage automatique de la porte

Elle se contenta donc de sucer le gland, de lécher la hampe avec sa langue et même de s’aventurer sur les balloches et l’homme était enchanté, ravi, de ce traitement.

La main de Dyane passa derrière l’homme, lui caressa les fesses et un doigt vint caresser l’anus. L’homme ne protesta pas.

– Tu aimes ?
– Seulement quand je suis bien excité !
– Alors ça va !

Après quelques énergiques allers et retour dans le troufignon du fonctionnaire, elle retira son doigt, elle n’avait aucune envie de prolonger cette petite fantaisie et pensait à conclure.

Le petit gros avait manifesté son désir de finir en cravate de notaire, alors elle il demanda de coincer sa bite entre ses deux mamelles, il ne restait plus qu’à mettre tout ça en mouvement.

Au bout de quelques courtes minutes l’homme gicla un geyser de sperme dont une partie atterrit sur le visage de la navigatrice. Elle fit semblant de prendre ça à la plaisanterie, elle n’allait tout de même pas se fâcher avec un type qui allait la renseigner !

« Putain, j’en ai même dans les cheveux ! »

Elle s’essuya tant bien que mal , l’homme lui donna son renseignement et Dyane le gratifia d’un chaste bisou.

« ‘J’espère qu’il ne va pas croire que « c’est arrivé », ce con !

A « l’hôtel du grand nuage », le réceptionniste est perplexe, il appelle la chambre de Karlson mais n’obtient aucune réponse.

– On a un problème, ça va faire trois jours qu’il est enfermé, on n’a pas pu faire le ménage.
– Et vous ne faites rien ?
– Dans ces cas-là on attend trois jours avant d’ouvrir la porte.
– Trois jours !
– Ben oui, c’est le règlement ! Répondit le réceptionniste avec suffisance.
– Et ils expirent quand vos trois jours ?
– Voyons voir… dans deux heures…
– Vous n’êtes pas à deux heures près, je m’inquiète, Karlson est un ami.
– Non, revenez dans deux heures.
– Pfff..

Et deux heures plus tard c’est un autre réceptionniste qui annonçait à Dyane avec une gueule enfarinée que Monsieur Karlson était décédé de mort violente et que l’affaire regardait désormais la police.

– Karlson s’est fait dessouder dans sa chambre d’hôtel, m’annonça-t-elle. Ça sent le roussit ton histoire !

Comme très souvent sur cette planète fréquentée par des marginaux, la police n’était là que pour limiter les dégâts et ne s’embarrassait pas d’enquête approfondie, d’autant que très souvent c’est la mafia locale qui faisait « le ménage ».

Pourtant les caméras de télésurveillance avaient forcement enregistré la bobine de son dernier visiteur. Il fallait donc trouver le moyen de consulter les vidéos.

Je fis donc jouer mes relations et trouvait un hacker capable de pénétrer dans l’ordinateur de l’hôtel. Il put rapidement faire le travail et m’adressa une courte vidéo montrant le visage des deux types qui avaient demandé à rencontrer Karlson avant son silence radio.

C’est quand même dingue d’être obligé de faire le boulot à la place de la police !

Je décide d’aller voir le lieutenant Jiker, responsable de la sécurité de la ville, comme ça au flan, me disant que j’apprendrais peut-être quelque chose.

Le lieutenant Annabelle Jiker est une géante rousse au look impressionnant et peu engageant.

– Tiens… Stoffer ! Que me vaut cet honneur ? Tu viens porter plainte ? Tu t’es fait voler tes chaussettes ?
– Tu connais ces mecs ? Demandais-je en exhibent la photo extraite de la vidéo.
– Et le secret professionnel, tu connais ?
– Dis-moi juste ce que tu as le droit de me dire !
– J’ai le droit de te dire que je n’ai rien à te dire !
– Même contre quelques kochniks ?
– Corruption de fonctionnaire ?
– Tu veux combien ?
– Je vais t’expliquer un truc, admettons que je te donne le nom de ces deux lascars, tu vas les tuer, ensuite leurs copains vont vouloir te tuer, s’ils y arrivent, tes copains vont rechercher les tueurs et ça n’en finira jamais ! Alors moi les affaires comme ça, je les étouffe dans l’œuf.
– En faisant quoi ?
– En ne faisant rien ! Tu vois, je pourrais te demander pourquoi tu t’intéresses au meurtre de ce mec, mais je ne le ferais même pas.

Je rêve, la flickette est corruptible, je suis bien placé pour le savoir ! Alors qu’est-ce qu’elle me fait en ce moment ? La réponse me semble évidente, elle s’est déjà fait corrompre sur cette affaire, et par un plus gros que moi. Pas très bon signe, tout ça ! Je joue quand même au con :

– Tu ne peux pas me vendre juste un petit truc ? Je suis assez généreux en ce moment !
– Je peux juste te donner un petit conseil gratuit, ne te mêles pas de cette affaire, elle sent le pourri.
– Juste un petit tuyau !
– Fous-moi le camp et essaie de rester en vie !

Me voilà bien avancé ! Mais j’aurais tout de même appris quelque chose : le lieutenant Jiker protège de fait les assassins de Karlson et a été probablement grassement payé pour ça !

Il me faut donc pratiquer autrement ! Evidemment ici, je connais beaucoup de monde, mais comment avoir confiance en toute cette population de malfrats ?

Réfléchissons, déjà est-ce que le meurtre de Karlson a un rapport avec « Globo de Khar » ? Avant de m’énerver il faudrait que je sache ! Mais comment faire ?

Il me vient alors une idée. Normalement les membres d’un équipage doivent contacter leur capitaine avant la date de départ théorique afin de signifier leur rembarquement, ce que ce dernier doit confirmer. Disons qu’il s’agit là d’une formalité habituelle.

Or en toute logique, ne recevant pas de réponse de leur capitaine ces gens-là ont dû déposer des demandes d’embarquement auprès des autorités portuaires. Ces demandes sont généralement assorties de références indiquant les noms des derniers vaisseaux à bord desquels ils ont servi.

Ces documents étant accessibles à tous les capitaines, je les consultais et trouvait six noms.

J’envoyais simultanément un accord d’engagement à ces six personnes, en me réservant un entretien pour finaliser l’embauche.

Cinq de ces messages me revinrent avec la mention « correspondant non disponible ». Bizarre !

J’appelais la seule personne de disponible, une femme dénommée Greta Schiller. Auparavant, je relis ses références : pas grand-chose : brevet de navigateur spatial, mention assez bien, technicienne de bord sur le Mytra, capitaine Colas Karlson.

Technicienne de bord ! Un mot bateau ne voulant rien dire, elle devait faire la cuisine et le ménage ? Pourquoi n’avait-elle pas été engagée comme navigatrice puisque c’était sa spécialité ?

Elle me signala, ou plutôt son appareil me signala qu’elle ne serait disponible que dans vingt minutes. Je patientais donc en me posant mille questions.

– Qui êtes-vous ? Demande-t-elle quand je pu enfin la joindre.
– Ben c’est indiqué sur mon message… Ajas Stoffer, capitaine du Rosa Monda.
– Vous m’engagez, c’est sûr ?
– Faut qu’on se voie avant !
– Je peux faire n’importe quel boulot à bord, vous cherchez quoi ?
– Je vous expliquerai tout ça, je peux vous rencontrer où et quand ?
– J’ai une pause dans deux heures, on peut se retrouver à l’astroport dans un box ! Réservez-en un et envoyez-moi son numéro.

C’est quoi cette procédure ?

A l’heure indiquée, je m’installe dans le box que j’ai réservé et laisse la porte ouverte.

Apparaît alors une créature encapuchonnée. Les yeux dissimulés derrière de grosses lunettes noires.

– Je suis Greta, vous pouvez me confirmez votre identité, je vous expliquerais pourquoi !

De plus en plus bizarre, je lui tends mon spacephone. Rassurée, elle s’assoit et ferme la porte.

– Je suis en galère ! Si vous ne m’embauchez pas, je suis morte !

Le souci, c’est que le n’ai aucune intention de l’embaucher, je désirais simplement la rencontrer afin qu’elle me parle de son capitaine et de son étrange mission, mais là ça se complique.

Elle retire sa capuche et ses lunettes. Joli minois, cheveux blond roux, yeux verts, joli nez légèrement pointu, lèvres bien ourlées, et comme j’aime les belles femmes, je regarde le reste qui ne se voit pas, mais qui se devine, il ne fait aucun doute, mademoiselle possède des arguments.

– Je vais vous expliquer, j’étais sur Phina, c’est là que j’ai obtenu mon diplôme, j’ai galéré pas mal un certain temps, des petits boulots, j’ai même fait la pute. Et puis j’ai fini par tomber sur un capitaine qui cherchait un navigateur, le sien étant atteint de crises de démence épisodiques. Le souci c’est que j’ai fait une grosse boulette au départ, une « connerie », juste une étourderie, mais ça aurait pu être très grave. Du coup le capitaine m’a passé un savon et m’a affecté comme technicienne de bord, vous parlez d’une promotion, les erreurs ça arrive à tout le monde, non ?
– Certes, mais pourquoi vous ne postulez pas un poste de navigatrice ?
– Parce que je suis prête à accepter n’importe quoi pourvu que je me barre d’ici ! D’ailleurs je ne comprends pas, vous êtes le premier qui me répond.
– Evidemment ! Une navigatrice rétrogradée comme technicienne de bord, ça ne fait pas très bonne impression !
– Alors vous n’allez pas me prendre ?

Elle me fait un de ces sourires, si ça continue elle va me proposer une pipe ! Et si je rentre dans ce jeu-là, comme je ne suis quand même pas le roi des salauds, je me sentirais obligé de l’embaucher. Résiste mon vieux ! Résiste !

– Je suis prête à tout ! Ajoute-t-elle si parfois je n’avais pas encore compris.
– C’est quoi le danger que vous évoquez ?
– J’avais un peu sympathisé avec un gars de l’équipage, Limay, et on était descendu dans le même hôtel. Quand on a appris que Karlson avait disparu de la circulation, on a rempli des demandes d’embarquement en tant que membres d’équipage. Dernièrement il est venu m’annoncer qu’un autre membre de l’équipage, Wong, s’était fait tuer, des témoins ont vu deux types l’embarquer à la sortie d’un restaurant et on a retrouvé son cadavre dans une décharge au pied de la colline. On avait pas de nouvelles non plus d’un autre gars, on a décidé de se séparer et de se planquer chacun de son côté, alors j’ai proposé mes services dans un bordel sous une fausse identité, ils n’ont d’ailleurs rien vérifié. J’espère que ça ne vous choque pas ?
– Non, non, continuez !
– Et puis Limay a cessé de me donner des nouvelles, j’ai compris qu’on me retrouverait un jour moi aussi !
– Vous saviez que Karlson avait été tué ?
– Non mais je m’en doutais !
– Et l’explication de tous ces meurtres ? Vous avez une idée ?
– Je pense que c’est lié à ce qui s’est passé sur Mijarka.
– Vous me racontez ?
– Seulement si vous m’embauchez ! Et pas une promesse, une véritable embauche que l’on fera enregistrer. Vous ne le regretterez pas, je peux être d’une compagnie très agréable !

C’est ce qu’on appelle être coincé !

– Vous l’avez loué pour combien de temps ce box ?
– Deux heures !
– Testez moi, je ne suis pas farouche, et au bordel j’ai pu perfectionner mon art de la pipe

Coincé, mais coincé en si charmante compagnie !

A suivre

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5 réponses à La reine Russo 1 – Un tuyau vasouillard par Nicolas Solovionni

  1. Lesignac dit :

    Bizarre ce nom « Russo » pour une reine !

  2. TransMonique dit :

    Si ça commence avec des trans, ça va être bon !

  3. Darrigade dit :

    Une saga qui commence avec une scène avec une belle trans est forcément prometteuse !

  4. Forestier dit :

    Ciel ! Nous revoici sur Vargala, mais il s’agit des aventures d’un autre capitaine…et ça commence très fort avec une belle transsexuelle qui vend un tuyauet une cravate de notaire pour corrompre un brave fonctionnaire

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