Ultra-féministes versus Sloggy par Sonia Kubler

Ultra-féministes versus Sloggy

Au départ une pub pour les slips et les strings Sloggi montrant deux ou trois jeunes femmes de dos, plutôt déshabillées (ce qui paraît normal pour une marque de sous-vêtements), des fesses sublimes (c’est de la pub, on ne va pas montrer des fesses fatiguées), Elles ont l’air déchaîné et semblent allumer un mec qui de toute façon ne demande que ça. Slogan :  » soyez vous-même !  » Autrement dit :  » une femme est une femme et le jeu de la séduction est naturel « . Du moins c’est comme ça que j’ai compris le message, je pense que c’est comme ça qu’il fallait le comprendre et que c’est comme ça que l’on compris ceux qui se sont posés la question. On peut supposer aussi que certaines personnes pour des raisons diverses s’en foutent complètement. On remarquera que pendant cette période d’affichage, la presse n’a signalé aucune émeute, aucune augmentation subite du nombre de viols, d’agressions ou de harcèlements sexuels et autres troubles à l’ordre public. Les psy n’ont pas non plus enregistré une recrudescence des consultations pour traumatisme. Autrement dit une campagne presque paisible étant entendu que nous considérons comme négligeable, les réactions de mauvaise humeur de quelques curés et imams intégristes, ou autres chiennes de gardes. Ben non ! Il a fallu que la Ségolène, ex ministre et députée de son état (vous savez, celle qui voulait faire soigner les clients des prostituées) aille protester afin de relayer ces pauvres cris d’effraies. Du coup la presse en a parlé, le Bureau de Vérification de la publicité s’est fendu d’un communiqué alambiqué, et Sloggi est très content qu’on parle de lui. Bien joué Monsieur Sloggi !

Des jeunes femmes en string (pour une pub de strings, remarquez, cela semble en effet assez approprié), dansent autour de barres du genre métro ou tramway. Il paraît que ce passe-temps est celui des danseuses de strip-tease dans les cabarets. (et alors ?)

Des jeunes femmes en string avec des gants de boxe s’en prennent à un pauvre garçon ! Il parait que c’est macho, sexiste et que ça dégrade l’image de la femme !
Sans blague ?

Version abribus de la première, légendée « restez vous-même ». Quatre autocollants ont été posé par les ultra féministes, outre les classiques « les femmes ne sont pas des objets » (sur les seins) celui du haut vaut son pesant de cacahuètes : « Dans la rue cette tenue me conduirait en prison »

Et sur celle-ci, sans doute le comble de la bêtise, on peut lire « Halte à la prostitution, J.C Decaux = Proxénète ».

acte II

Certains savent ici que je voue une haine revendiquée envers l’association dite des « chiennes de garde

Ces déconnectées de la vie, sans doute ne mal de publicité ont décidé de faire cette semaine dans le médiatique et on attribué à cette publicité le prix de (tenez vous bien !) la publicité la plus dégradante pour les femmes de l’année, car il paraît qu’en jouant sur l’ambiguïté des termes l’affiche ferait  » la promotion « de la pornographie et de la prostitution…

Un niveau de frustration pareil dépasse l’entendement

Nous savons, Mesdames les chiennes de gardes que la prostitution vous donne des boutons, et que votre aveuglement vous fait confondre celles qui sont exploitées sexuellement et celles qui ont choisi, comme elles en ont le droit de disposer librement de leur corps y compris en faisant profession
Nous savons, Mesdames les chiennes de gardes que la pornographie vous donne des boutons et que votre cécité vous empêche d’en faire une analyse saine, de mesurer son rôle dans l’évolution de la sexualité, et de dépasser le concept empirique selon lequel elle participerait à l’avilissement de l’image de la femme
Mais quelque soit le sentiment des uns et des autres sur la pornographie et de la prostitution, accuser Sloggy d’en faire la promotion procède d’une vision du monde qu’on est bien obligé de considérer comme étroite, sectaire pour ne pas dire stupide.
Nous savons Mesdames les chiennes de gardes que vous souffrez d’un déficit de reconnaissance, alors la publicité sexuée est une cible facile parce qu’elle est médiatique, mais des féministes dignes de ce nom ne serait-elles pas plus utiles en combattant les mariages forcés dans les banlieues, les tournantes….
Et puis, une paire de fesses, c’est beau. Montrer ce qui est beau serait-il répréhensible ? Oui, mais diront-elles, on dégrade l’image de la femme ? Dialogue impossible ! Pourquoi montrer une paire de fesses dégraderait l’image de la femme ? Et puis ça fait appel aux bas instincts sexuels des hommes, continuent-elles ! Et oui, nous y voila ! Alors dites-nous Mesdames les chiennes de gardes la publicité de Sloggy a provoqué combien de viols dans votre quartier ?

Quelques réactions amusantes lues sur la toile

Les sous-vêtements sont en général destinés à envelopper, plus ou moins (de moins en moins) les parties du corps de ces dames où se situent les dimorphismes sexuels les plus voyants. Si les chiennes de garde s’en offusquent, qu’elles taillent leurs petites culottes dans des sacs postaux, par exemple. Cela mettra en évidence l’élévation de leur pensée.
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Sloggi vend des culottes et elles sont en promo. Une culotte se porte sur les fesses, donc normal de faire un zoom dessus. Vous allez me dire qu’ils auraient pu mettre juste une culotte (sans les fesses), mais avouez que ça rend mieux quand c’est portés les sous-vêtements. Le modèle de culotte est indéterminé ou plutôt générique, pour montrer que toutes les culottes sont en promo. C’est une pub pour de la lingerie, donc ne mélangeons pas tout, de grâce…
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Le plus fort dans cette pub, c’est qu’ils savaient pertinemment que leur message était clair, que les personnes normales verront une culotte en promo, mais que tous les casse-burnes avec leur féminisme de bazar y verront une apologie de la femme-objet. C’est la beauté de la pub. Faire aboyer les chiens sur commande pour générer du bruit.
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Ceci dit, les chiennes de garde et Sloggy, c’est une vieille histoire d’anamour. Elles ont fait de cette marque un collimateur, et la marque doit les remercier du buzz ! Si elles n’étaient pas aussi préoccupés à faire parler d’elles, elles auraient du saisir l’ARPP (ex BVP), en s’appuyant sur des textes.

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7 réponses à Ultra-féministes versus Sloggy par Sonia Kubler

  1. Baruchel dit :

    Cet article à 15 ans !
    Et depuis les castratrices féministes n’ont pas changée, bien au contraire, elles envahissent les médias, jettent des anathèmes à tout va et cultivent la mauvaise foi comme d’autres cultivent des rhododendrons.
    Vivement que quelqu’un invente une machine à remonter le temps afin de retrouver les belles années 70 !

  2. Simon dit :

    Moi j’aime bien la pub de Sloggy

  3. Chandernagor dit :

    C’est pas récent mais c’est toujours d’actualité ! très bon article

  4. Alain dit :

    Ce n’est pas la publicité pour Sloggy qui fait péter les plombs, mais ce serait plutôt les commentaires outrés de certaines agitées. Je ne résiste pas au plaisir de vous retranscrire les propos qu’une de nos déléguées syndicales tenait à quelques mètres de moi à une autre collègue.
    « J’attendais le bus, se pointe un mec qui commence à regarder cette saloperie de pub, tu sais la pub pour sloggy où on voit des putes les fesse à l’air, et bien après il m’a regardé bizarrement tu aurais vu son regard, j’ai bien senti que s’il avais pu me violer il l’aurait fait, alors tu sais ce que j’ai fais, j’ai changé de trottoir. »
    Plus jeune je serais intervenu, là j’ai laissé tombé, la connerie c’est incurable.

  5. Maurice dit :

    Votre article est intéressant, mais, il existe un autre danger, certains à force de décoder la pub (la décoder comme ça les arrange) finissent par voir dans toutes pub (je dis bien dans toutes les pub) un danger potentiel, et on arrive aujourd’hui à la constitution de groupes anti pub, avec pour seul mot d’ordre « non à la pub » Alors extrapolons, je suis fabricant de quelque chose et je veux lancer un produit, comment je fait sans pub ? On en est à critiquer la chose en soi sans se demander un seul instant quelle en est la finalité. Maintenant qu’il y ait des abus, c’est possible, mais jusqu’à présent les abus de la pub n’ont jamais tué personne. Continuez votre site et vos articles, c’est une bouffée d’oxygène dans un monde pollué par le prêt à penser.

  6. Tauvron dit :

    Je n’ai vraiment pas la mentalité d’un macho. Mais ces histoires d’images de la femme me prennent la tête. J’aime les femmes séduisantes et j’aime me retourner sur elles. J’aime que ma femme soit séduisante et j’aime qu’on se retourne sur elle. Et je ne vois rien de mal dans tout ça !

  7. A. dit :

    Salut,

    Moi, je voudrais tout de même relativiser les choses, et dire de ne pas mettre tout le monde dans le même sac. Je suis une jeune femme indépendante, et je me considère comme féministe, mais je ne vous parle pas de ce féminisme radical ni conservateur, mais d’un féminisme modéré (peut être mon propre féminisme), réclamant l’épanouissement de la femme dans son ensemble, y compris au plan sexuel. Je considère qu’un corps de femme, c’est beau, et qu’il n’y a aucune raison de le cacher. C’est pour ça que tout en respectant, je désapprouve pas mal la religion qui rejette le corps de la femme, voire la nudité du corps en général. La religion musulmane, comme tant d’autres, en est un exemple. En France, le catholicisme avait le même genre de préceptes à une certaine époque !

    Je suis d’ailleurs la première à défendre ces femmes qui n’hésitent pas à porter des vêtements sexy les mettant en valeur (j’en fais moi-même partie), et à me prendre la tête avec toutes ces nanas souvent soit trop prudes, soit trop jalouses, pour admettre que d’autres femmes ont, elles, le courage de se mettre en valeur, et d’assumer leur corps de femme.

    Je suis la première à m’énerver en entendant certaines (car curieusement, ce sont toujours des femmes qui râlent) traiter telle ou telle nana à la TV de pétasse, simplement parce qu’elle est habillée sexy, et qu’elle fait la femme fatale. Nous aussi, on a le droit de chercher à « tomber » !

    Je me suis un jour pris le bec avec des amies, qui considéraient que les irlandaises (j’étudie en Irlande) se comportaient comme des putes, simplement parce qu’elles portent des jupes ultra courtes avec des petits hauts. L’argument, quand je leur dis que je m’habille de la même façon en plein été, est que là, c’est différent car les irlandaises s’habillent comme ça en plein hiver. Pardon ? Sachant que l’une de ces filles qui critiquaient avec autant de mépris ce style vestimentaire, est la 1e à faire du seins nus, en plein été, je me dis qu’il y vraiment un problème d’objectivité dans la tête de certaine personnes.

    J’ai finalement abandonné de discuter avec des gens qui avaient une telle mentalité.

    De plus, je considère qu’une femme a le droit de séduire, et que cela ne fait pas d’elle une s… comme on peut parfois entendre.

    Cependant, pour revenir à toutes ces pub, je pense qu’il y a parfois un véritable abus de la part des publicitaires à ce sujet. Les pubs Aubane ne m’ont pas choquée, mais celle de Sloggy si. Je ne comprends tout simplement pas pourquoi on est obligé d’en arriver à un stade où la femme soit sans cesse à moitié à poils pour que le produit se vende. J’adore le nu, mais je trouve qu’il y a une sincère différence entre une vulgaire pub sans aucun sens artistique, dont le but est juste de montrer de belles fesses et des photos de nus, qui elles, ont un sens artistiques. Dans le magasine PHOTOS, on peut en voir plein, et ça n’a rien de choquant

    On ne me fera pas croire que cette pub était artistiquement jolie. Or, c’est le but premier de la pub : avoir un minimum de sens artistique. Pour la pub de Sloggy, g franchement trouvé ça limite, et maintenant, ça me donne l’impression qu’il n’est plus nécessaire de se creuser la tête pour faire une pub, une paire de fesses, et le tour est joué !

    On en est arrivé à un stade, où les femmes représentées en pub ne le sont que d’après les critères masculins. Ne soyons pas dupes. Le produit Sloggy était adressé à une clientèle féminine, mais la pub, elle, à une clientèle masculine. Je trouve ça navrant de toujours faire qu’en fonction des fantasmes masculins. Nous aussi, les femmes, nous avons des fantasmes, et même indépendamment de ça, je ne vois vraiment pas pourquoi des femmes à poils devraient toujours vendre, même quand il s’agit de pub de yaourt ! Il faut savoir trouver le juste milieu, et ne pas toujours en revenir à des femmes à poils. Peut être que s’il y avait plus d’hommes nus, comme dans la pub Lacoste que j’adore, j’aurais moins l’impression qu’on ne cherche qu’à satisfaire les désirs des hommes. Les femmes aussi en ont, et ça, encore maintenant, on tend trop à l’oublier. Pour les femmes en uniformes, je ne vois pas en quoi c dégradant. Vous critiquez les radicales, mais faut pas être radicale dans le sens inverse !

    Sinon, à part ça, je vous rejoins sur pas mal de points.

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