Martinov 26 – Les sculptures incas – 8 – Jackie, la mère maquerelle par Maud-Anne Amaro
Une fois rhabillée, Béatrice redescend dans la salle et cherche la maquerelle brune…
– Ah, le client était très satisfait ! Ce soir on est complet, tu vas pouvoir rentrer, mais demain ce sera non-stop, et apporte des fringues sexy.
– Attends, faut que je te parle…Tente Béatrice.
– Oui, ben tu me parleras demain, je suis débordée.
– Qu’est-ce que tu foutais l’autre jour au Clos des Merisiers déguisée en sorcière de carnaval ?
– Hein ? Quoi ? De quoi tu parles ?
– Je suis détective privée, j’ai juste besoin d’une réponse…
– T’es détective privée et pute, t’as deux casquettes ?
– Ben ouais !
– Bon, on va régler ça entre quatre yeux, viens dans mon petit bureau, mais je n’ai pas beaucoup de temps.
– Attends, pas d’embrouille, mes amis savent que je suis ici, alors on fait ça en douceur… je n’ai rien contre toi, je voudrais juste savoir…
– Mais oui, mais oui…
Le bureau n’est pas bien grand mais est équipé d’une petite banquette. Elles s’assoient l’une devant l’autre.
– T’es qui en fait ? Lui demande la mère maquerelle
– C’est vrai que nous ne nous sommes pas présentées, Martine Dulac. Et toi ?
– Parce que tu ne connais pas mon nom ?
– Euh…
– Pas terrible pour une détective privée ! Se gausse-t-elle. On m’appelle Jackie. Bon, je vais être très claire, je n’ai jamais eu d’ennui avec la police ni ici, ni ailleurs, alors c’est pas toi qui va commencer à me faire chier ! Je n’ai rien à me reprocher !
– Mais je ne te reproche rien, j’essaie juste de savoir qui est-ce qui cherche à intimider les propriétaires du Clos des Merisiers…
– Mais j’en sais rien !
– Tu ne vas pas me faire croire que tu es allée jouer les sorcières de ta propre initiative ?
– Tu veux quoi ? Que je balance quelqu’un ? Et si je ne le fais pas, je risque quoi ?
– Dans l’état actuel des choses tu ne risques rien du tout ! Seulement si les choses s’aggravent et que les pressions sur le couple Chamoulet prennent une tournure plus grave, le compte rendu de ta visite chez eux sera versé au dossier… C’est inévitable.
– Pff ! C’est pas vrai ! Pour une fois que je rends un service un peu spécial à quelqu’un… D’autant que c’était rigolo…
– De toute façon que tu me répondes ou pas, je vais continuer mon enquête, on a un suspect, il s’appelle Laurensot.
A cette évocation Jackie ne peut s’empêcher de piquer son fard
– Tu crois vraiment que je connais le nom de famille de mes clients…
– On dirait bien que celui-là te dit quelque chose.
– Si tu le sais, pourquoi tu le demandes ?
– Je voulais être sûre ! Ce type-là veut chasser les Chamoulet de leur corps de ferme, mais je ne comprends pas pourquoi ? S’il a de l’argent pourquoi s’acharner sur ce Clos, des belles baraques, il y en a partout ! Maintenant je vais te dire ce que je crois, je ne vois pas du tout ce mec avec son physique de lutteur de foire organiser un tel scénario, donc quelqu’un se sert de lui et de son frère comme hommes de main, et j’aimerais bien savoir qui c’est ?
– N’importe quoi ! Où est-tu aller chercher que Laurensot avait un physique de lutteur de foire ?
– Ben 120 kilos, des tatouages sur les bras, le crâne rasé…
– Mais tu me décris qui, là ?
– Ben Laurensot, pas Louis, l’autre ?
– Ils-t-on fait passer des tests avant de t’embaucher comme détective privé ? Ironise Jackie
– A vrai dire d’habitude je m’occupe de trucs plus simples !
– Bon, si je te donne un nom, est-ce que tu peux me promettre de me foutre la paix avec cette histoire ?
– Oui ! Carrément ! Tu peux avoir confiance !
– C’est des paroles tout ça ! Moi je veux un écrit, voilà une feuille de papier tu écris… »Je soussigné, Martine Dulac… » attends, si ça se trouve ce n’est pas ton vrai nom, t’as une carte d’identité ?
– Ecoute, on peut peut-être faire plus simple… Tu as ma parole de toute façon…
– Pas de carte, pas de nom !
Béatrice hésite, consciente de prendre un risque, en dévoilant son identité, elle peut devenir la cible de gens dangereux si tant est que ceux qui tirent les ficelles de cette affaire, le sont. Finalement elle sort sa carte.
– Béatrice Clerc-Fontaine ! En voilà un nom ! Donc reprenons, tu écris : « Je soussigne Béatrice Clerc-Fontaine, après avoir entendu les explications de madame Jacqueline Vulvette, propriétaire du café L’Action, considère que le rôle de cette dernière dans l’affaire Chamoulet est purement anecdotique et ne nécessite aucune suite… Date et signature…
– A toi de jouer ! Reprend Béatrice après lui avoir rédigé et signé le papelard.
– Il s’agit de Camille Laurensot…
– Le catcheur ?
– Mais non pas le catcheur, d’ailleurs je ne sais pas qui c’est ce catcheur. Camille est un client régulier du rade. Il paye bien, il a une bonne descente et il monte souvent avec deux filles. En fait, c’est un pauvre type, il a un visage ingrat, des lunettes pas possibles, il bave à moitié quand il parle, bref un pauvre gars, je te dis, mais il est très cultivé, très bavard aussi, parfois il me branche pendant des heures et me raconte des trucs dont je me fous éperdument, mais je suis bonne commerçante, ça me saoule mais je l’écoute. Tu sais qu’il a écrit plusieurs bouquins ?
– Non !
– Il m’en a offert trois, dédicacés, je vais te les montrer, je ne les ai jamais ouverts, ça parle de martiens qui seraient venus sur la terre il y a des centaines d’années, si tu savais comme je m’en tape !
« Ainsi il y a un troisième frère ! » Se dit Béatrice. Pourquoi ne pas y avoir pensé plus tôt ? »
– O.K. Répondit Béatrice, je vais te laisser, il faut que j’aille voir maintenant ce Camille Laurensot, je vais juste noter le titre des bouquins.
– Je te les donne si tu veux, je ne les lirais jamais.
– O.K., merci !
– Tu es sûre que tu ne voudrais pas travailler pour moi, ce serait mieux payé que ton boulot de détective !
– Non, non, j’aime bien mon boulot !
– Et les femmes ?
– Quoi les femmes ?
– Ça te banche un petit peu ?
– Pourquoi cette question ?
– Je ne sais pas, j’ai des intuitions parfois…
– T’es marrante toi !
– On s’embrasse ? Demande Jacky.
– Et parce que pourquoi ?
– Parce que tu m’excites ! Je te boufferais bien toute crue ! On s’embrasse ?
Béatrice ne se déroba pas, Le baiser ne resta pas longtemps chaste.
– Ça te dirait quelques caresses ? Demande Jacky, les yeux coquins.
Béatrice hésite. Rendez-vous compte quand même de l’incroyable journée qu’elle a vécu aujourd’hui. D’abord une séance de massage chez Mangel, puis une partouze peu ordinaire avec Fanny et sa belle-mère, ensuite elle avait joué à la pute dans ce rade…
« Après on dira que je suis obsédée ! »
– Attends ! Reprend Jacky, t’as bien cinq minutes je vais me déshabiller un petit peu, si je ne t’intéressé pas, on en restera là.
Et la voilà qui déballe tout son haut, dévoilant une paire de seins de toute beauté.
– Pas mal du tout ! Convient Béa.
– Et attends, tu m’aurais vu il y a vingt ans, j’étais un vrai canon ! J’ai deux trois photos dans le tiroir, je vais te les montrer.
Jacky sort d’une enveloppe, trois photos qu’elle montre à Béatrice. Celle-ci émet un sifflement d’admiration.
– T’as vu ça, hein ! Maintenant caresse moi mes nénés !
Comme dans un rêve, Béatrice porte ses mains sur la poitrine de la mature.
– Tu peux me pincer les bouts, j’adore ça !
Béa obtempère et évidemment la situation s’ajoutant à la beauté du cops de Jacky l’excite terriblement et c’est sans qu’on ne lui demande qu’elle se déshabille à son tour ce qui permet à la maquerelle de lui embrasser les seins.
– J’aime bien ta petite gueule, t’es craquante ! Lui dit-elle
– N’exagérons rien.
– Je n’exagère jamais, j’aime bien ton nez, je vais l’embrasser.
Embrasse est un euphémisme, en fait elle le lèche, le gobe et s’en amuse.
« C’est malin, maintenant j’ai le nez tout baveux »
– Voyons voir cette petite chatte… reprend Jacky. Oh, mais t’es mouillée comme une éponge.
– Evidemment, c’est toi qui me fais mouiller !
– Oh ! Je prends ça comme un compliment !
– C’en était un !
– Assieds-toi sur la banquette, je vais te bouffer l’abricot.
Béatrice écarte les jambes afin de permettre à sa partenaire d’avoir le meilleur accès à ses trésors et se laisse faire. Jacky semble être une artiste du broute minou, sa technique est remarquable, après s’être régalée de la mouille imbibant l’endroit, elle procède en de longs balayages avec sa langue.
– Tu lèches trop bien ! Ne peut s’empêcher de lui dire Béa.
Elle sent son plaisir monter intolérablement, Jacky lui donne le coup de grâce en portant le bout de sa langue sur le clito qui n’attendait que ça !
Béatrice a toujours eu la jouissance bruyante et c’est encore le cas présentement.
– Veut-tu te taire ! Plaisante Jacky.
– Tu m’as tué !
Mais voilà qu’on frappe à la porte !
– C’est quoi ?
– Tout va bien, Madame Jacky ? Demande une voix féminine et gazouillante.
– Mais, oui, retourne bosser ! Elles sont gentilles mes filles, elles s’inquiètent pour moi ! Croit-elle devoir préciser à l’attention de Béa. Bon c’est pas tout ça, mais maintenant c’est à ton tour de me donner du plaisir… attends, j’ai des trucs dans mon tiroir…
Elle sort d’un sac en plastique quelques gadgets.
– Ça tu connais ? Lui demande-telle en exhibant un joli chapelet de boules de geisha.
– Oui !
– Tu sais comment on s’en sert ?
– Oui !
– Tu m’as vraiment l’air d’une sacrée cochonne ! Vas-y enfile les moi !
– Dans la chatte ? Dans le cul ?
– Dans le cul ! Dans mon petit trou du cul de salope !
Du coup Béa peut admirer le très joli anus sombre et plissé de la belle mature et ne peux résister à l’envie de le lécher.
– Hum, c’est bon de se faire lécher le cul par une petite salope !
C’est un chapelet à quatre boules argentées, Béatrice pousse la première boule contre l’anus qui l’absorbe, puis les trois autres. Elle attend quelques instants, puis d’un coup sec elle tire sur la dragonne provoquant chez la brune un orgasme immédiat.
– Ça va mieux ! Demande Béa.
– Ça fait du bien, bon j’irais rincer ce truc, j’ai d’autres joujoux dans ce petit sac, regarde, tu connais celui-là.
« Celui-là » c’est un double-dong rose en matière souple d’environ 50 centimètres de long.
– Je connais, mais je n’ai jamais eu l’occasion de pratiquer !
– Tu veux qu’on essaie ?
– Il va peut-être falloir que j’y aille.
– Allons, allons, ça ne va nous prendre que cinq minutes.
Alors les deux femmes se sont mis cul à cul, introduisant chacune l’extrémité du sex-toys dans l’anus, puis elles se mirent à gigoter comme des diablesses jusqu’à la conclusion que vous devinerez aisément.
– Au fait je voudrais te demander un truc ? Intervient Béatrice en se rhabillant. Comment tu as fait pour deviner la couleur du slip de Chamoulet ?
– J’étais sur place une heure avant de sonner à la grille, je cherchais un truc qui puisse les étonner, j’étais bien planquée derrière un gros tronc d’arbre, j’avais des jumelles, la fenêtre de leur chambre était ouverte. J’ai vu Chamoulet y rentrer en peignoir de bain, et là il s’est habillé…. Et son slip était bleu !
Ben oui parfois quand on a la solution, les énigmes deviennent toutes simples !
– Bon je compte sur toi, tu ne vas tout de même pas me faire une vacherie après ce que nous avons fait ensemble ! Tient à préciser Jacky.
– Ne t’inquiètes pas, ma poule !
« Ainsi, se dit Béatrice, ce n’est pas pour mes beaux yeux qu’elle m’a sauté, elle voulait simplement prendre une garantie supplémentaire, c’est de bonne guerre. »
Béatrice sortit de l’établissement très dubitative, il lui faudrait maintenant approcher ce Camille Laurensot, mais comment ? Pas moyen de frapper à sa porte, puisqu’elle l’avait déjà fait pour parler avec Petit Louis…
Elle rentra à l’hôtel et s’endormit auprès de Martinov qui ronflait comme un moteur.
Jeudi 4 mars
La nuit avait porté conseil. Quand elle se réveilla le professeur était déjà douché et habillé.
– J’ai plein de trucs à te raconter, mais là tout de suite il faut que je voie Sophia d’urgence, si elle est en bas dis-lui de m’attendre. Je me douche en vitesse et j’arrive…
Vingt minutes plus tard, Béatrice se dirige vers la table où Sophia finit de prendre son petit déjeuner.
– Salut ! On avait dit qu’on devait plus se voir et on n’arrête pas, comme quoi faut jamais faire des promesses en l’air. Assieds-toi !
– Je vais y aller au flan ! Tu accepterais de me rendre service ?
– Ça dépend du service !
– J’entends bien, je cherche quelqu’un qui se ferait passer pour une journaliste pour aller interviewer un mec ?
– Est-ce que j’ai une tronche de journaliste ?
– Ma foi j’en sais rien ! Ils n’ont pas une tronche spéciale ? J’ai été journaliste il y a quelques années (voir Chanette et la journaliste)
– Ben justement ! Pourquoi tu ne peux pas le faire toi-même ?
– Je suis brulée auprès des frères de cette personne, je me suis déjà fait passer pour une fliquette.
– Et ton collègue ?
– Si le mec a des réticences, il faut mieux que l’interlocuteur soit féminin…
– Parce qu’en plus il faut y aller au charme ! Et s’il est homo ?
– Il n’est pas homo ! Il fréquente un bordel clandestin dans le coin.
– Bon raconte-moi tout ça dans l’ordre, parce que c’est pas très clair ton histoire.
Alors Béatrice raconte, et comme elle raconte plutôt bien son interlocutrice est passionnée.
– Belle histoire ! Commente Sophia. Mais tu te rends compte du truc que tu me demandes. L’interview, ça va bien durer une heure, ensuite il faut que je mette ça au propre…
– Inutile, tu enregistreras et je me débrouillerai.
– Ah ? oui d’accord, mais quand même ! Et en échange j’ai quoi ?
– Tu voudrais quoi ?
Béatrice s’attendait à ce genre de marchandage et pensait que Sophia solliciterait une nouvelle partie de jambes en l’air. Ben non !
– Si tu pouvais m’aider dans l’affaire Mangel.
– Moi je veux bien, mais t’aider en quoi, tu m’as dit que sa plainte serait irrecevable…
– Evidemment qu’elle est irrecevable mais il faut voir le problème autrement, en fin de mission on demande au client de remplir une fiche d’appréciation. Ce serait bien si je pouvais avoir une bonne appréciation, mais conclure par une plainte irrecevable, il ne va pas me louper…
– Alors ?
– J’ai bien une idée, mais pour le coup c’est moi qui ne peux pas le faire, le gars de l’agence, je l’ai déjà rencontré, alors voilà ce que je te propose…
Sophia rechercha le numéro de Camille Laurensot dans les pages blanches et obtint un rendez-vous pour l’après-midi….
Béatrice entre à l’Agence immobilière des Tilleuls.
– Bonjour, Martine Dulac, je suis conseillère juridique et je représente mes clients Monsieur et Madame Chamoulet.
– Qu’est-ce qu’il nous fait encore celui-là ? Ça fait trois lettres qu’il m’envoie, je ne voudrais pas être impoli, mais il commence à nous faire chier, ce n’est pas de ma faute si son puit est à sec et si l’ancien proprio a laissé des vieux meubles…
– Mais il ne s’agit pas de cela du tout, il s’agit de la menace de plainte de Monsieur Régis Mangel !
– Celui-là aussi, il est pénible il m’a même envoyé son avocate, mais moi aussi j’ai un avocat et je suis dans mon bon droit, je me suis renseigné.
– Je suis simplement là pour arranger les choses, j’ai peut-être une solution pour que monsieur Mangel vous laisse tranquille…
– Quel rapport avec les Chamoulet ?
– Il voulait acheter le Clos de Merisiers…
– Je ne vois toujours pas.
– Il se trouve que si ma solution vous agrée, non seulement Mangel vous foutra la paix mais il foutra également la paix aux Chamoulet. Il n’arrête pas de les harceler, voyez-vous ?
– Bon je vous écoute… Soupira l’homme
– Je suppose que vous avez d’autres corps de ferme à la vente ?
– Oui, j’en ai trois dans le département !
– Alors voilà mon scénario, vous convoquez Mangel et vous lui dites que vous allez lui proposer un arrangement. Vous majorez le prix de vos trois baraques de 15 % et vous les lui présentez. Vous discutaillez un peu et vous jouez au généreux en lui proposant de lui faire un rabais de 15 %. Pour vous, vous ne perdez rien. Et tout le monde est content.
– C’est interdit ces pratiques !
– Allons monsieur, pas de ça avec moi, les dessous de tables aussi sont interdits.
– Vous êtes une maline, vous !
– Bon, vous le faites ou pas ? Je vous répète que ça arrange tout le monde, Chamoulet, Mangel et vous.
– Je ne peux rien refuser à une si jolie personne !
Sophia se présente à l’entrée du pavillon des frères Laurensot
– Bonjour, j’ai téléphoné, j’ai rendez-vous avec Monsieur Camille Laurensot, c’est pour l’interview
L’appartement est mal entretenu, la poussière règne en maître, le papier peint est en fin de vie, la peinture du plafond craquelle et une odeur de renfermé agresse les narines.
Pour l’occasion Camille s’est cru obligé de s’endimancher, blazer démodé, chemise élimée et nœud papillon ridicule, il est assis derrière un vieux bureau qu’il a volontairement encombré.de publications diverses
« Il se prend vraiment pour un grand écrivain ce con ! »
– Vous travaillez pour quel journal, chère madame ?
– Je suis journaliste freelance.
– Très bien, je peux voir votre carte de presse ?
Prise de court, Sophia fait semblant de fouiller dans son sac à main.
– Je ne l’ai pas sur moi, j’ai dû la laisser à l’hôtel ! Voulez-vous que l’on reporte l’interview ? Bluffa-t-elle.
« Pourvu qu’il ne dise pas « oui » ?
– Je suis donc obligée de vous faire confiance ! Admit Camille en s’essuyant les lèvres. Asseyez-vous, nous allons pouvoir commencer.
– Voyez-vous un inconvénient à ce que j’enregistre l’interview ?
– Mais non, mais non, mais je vous demande une seconde, j’ai une note à faire parvenir d’urgence à la Mairie…
– Faites donc !
Camille prend une feuille sur lequel il écrit : « Nana pas claire ! Quand elle va sortir tu la filoches et tu essaies de savoir qui c’est. » Puis il plie le papelard en quatre.
– P’tit Louis ! Gueule-t-il
Quand celui-ci arrive, Camille lui ordonne de le transmettre à Raoul, le frère au physique de catcheur.
– Allons-y je vous écoute ! Que voulez-vous savoir ?
– Si depuis la parution de votre dernier ouvrage vous avez fait de nouvelles découvertes ?
– Mes nouvelles découvertes feront l’objet de mon prochain livre, je ne vais donc pas les divulguer avant sa parution.
– Oui évidemment, mais je vais vous narrer une anecdote qui m’a été rapporté par Monsieur Chamoulet, le nouveau propriétaire du Clos des Merisiers
Camille ne peut dissimuler un certain agacement.
– Monsieur Chamoulet, reprend-elle, a reçu un jour une inconnue lui tenant des propos incohérents mais où il était question de base extraterrestre. Cette personne a proféré des menaces sérieuses à tel point que Chamoulet a déposé une main courante à la gendarmerie. Il se trouve que Chamoulet n’est pas vraiment apprécié par les gendarmes du coin et qu’ils se sont moqués de son histoire et l’ont colporté, bref le bouche à oreilles a effectué son travail et c’est arrivé jusqu’à moi.
– Oui et où voulez-vous en venir ?
– Vous vous rendez compte l’article que je peux écrire « Une base secrète des extraterrestres en Basse-Normandie » ! Mais avant de l’écrire, je me suis dit qu’il serait judicieux de faire appel à un spécialiste.
« Elle me prend vraiment pour un con ! » Se dit Camille.
– Et vous voulez savoir quoi, exactement ?
– Si l’histoire de Champoulet est plausible ?
– Voyons, il a trois possibilités, la première c’est que Chamoulet soit un mythomane, la seconde c’est qu’une foldingue leur ai effectivement rendu visite, la troisième c’est que tout cela soit vrai. A vous de démêler le vrai du faux, je ne vous aiderais pas.
– On peut déjà éliminer l’hypothèse numéro 2. Comment cette personne aurait pu être au courant du bas-relief.
– Je vous le concède.
– Quant à l’hypothèse n°1, il faut savoir que Madame Chamoulet était également présente lors de la visite de cette bonne femme.
Sur ce coup Sophia bluffe, en fait elle n’en sait rien
– Je sais bien que les couples de mytho, ça existe, mais bon… Reprend-elle.
– Donc vous avez la conclusion !
– Oui, mais ça ne me dit pas d’où sortait cette bonne femme !
– Savez-vous que les extraterrestres ont la capacité d’apparaître sous une forme humaine ?
– Ah, non !
– C’est pourtant écrit noir sur blanc dans mes bouquins, je croyais que vous les aviez lus ?
– Disons que c’est un détail qui ne m’avait pas frappé ! En fait si je comprends bien, les extraterrestres veulent que les Chamoulet débarrasse le plancher, c’est ça ?
– C’est une conclusion dont je vous laisse la responsabilité !
– O.K, mais admettons que les Chamoulet s’en aille, le Clos sera de nouveau mis en vente et rien ne sera résolu…
– Il sera résolu quand un servant ayant la confiance des Nosrog postulera pour l’acheter ou la louer.
– Les Nosrog ?
– Ben oui, les Nosrog, ils ont un nom les extraterrestres, je vais finir par croire que vous n’avez lui que les dos de couverture de mes bouquins.
– Mais pas du tout…
– Vous êtes autant journaliste que moi je suis dompteur de lions, cet entretien est terminé. Dit-il en postillonnant.
– Vous me chassez !
– Tout à fait !
– Vous avez oublié de me dire qui est le grand maître de votre secte !
– Sortez ou j’appelle Raoul.
– Bon, bon, on y va, on y va !
A suivre
belle histoire
Les femmes mûres sont les meilleures amantes